53.4 Le café de Thibault.

- Par l'auteur HDS Fab75du31 -
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Auteur homme.
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Récit libertin : 53.4 Le café de Thibault. Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-07-2017 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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53.4 Le café de Thibault.
Dimanche 22 juillet 2001, 8h15, après la nuit passée avec ses potes Jéjé et Nico.

Pour savoir comment Thibault a vécu cette nuit de découverte sensuelle avec ses deux potes, il faudrait pouvoir rentrer dans sa tête, lire dans ses pensées, en ce moment précis, lorsqu’il est tout seul, assiégé par un mal au crâne insistant, devant son café, en ce dimanche matin.
Thibault est parti de l’appart de la rue de la Colombette sans faire de bruit, alors que Jéjé dormait encore et en pensant que Nico aussi dormait encore ; il est parti comme un chat sur ses coussinets, en fuyant un très probable malaise matinal qui n’aurait fait de bien à personne.
Pour amortir le contrecoup d’une nuit vraiment trop courte, une nuit où l’on a abusé de bonnes choses, l’alcool, la fumette, le sexe, il n’y a rien de tel qu’un un bon café, un croissant chaud, et les pages sport de la Dépêche du Midi.
Le café réveille, ça soignerait presque la gueule de bois ; le croissant détend, c’est comme une caresse sucrée qui calmerait presque ce mal au crâne persistant ; les pages sport distraient, font rêver le passionné de ballon ovale, elles feraient presque oublier ce trop-plein d’images et de sensations qui remontent et débordent de tout côté dans l’esprit du jeune mécano.
Oui, presque. Car les séquelles que cette nuit a laissées derrière elle, ne sont pas du genre à se gommer si facilement.
Gueule de bois, mal au crâne, encore, on peut arranger ça assez facilement. Un petit cachet, une sieste, et le tour est joué. A 19 ans, récupérer d’une nuit trop courte n’est que formalité.
Mais le plus dur à gérer au réveil, ce sont les souvenirs de cette nuit, souvenirs sensuels qui chatouillent la peau, hypersensible ce matin, provoquant des frissons rapides comme l’éclair, intenses comme des petites décharges électriques.
Comme si la peau, la bouche, le sexe, plus intensément encore que le cerveau et l’esprit, gardaient dans chaque cellule l’écho du plaisir récent.
Souvenir de plaisirs, de caresses, de baisers. L’excitation qui rôde dans le corps, malgré la fatigue, au-delà de l’odeur du café chaud, et qui provoque un début d’érection lorsque, au gré des mouvements, le coton du débardeur frôle les tétons, le tissu du boxer frotte contre le sexe.
Souvenirs, sensations qui se présentent en vrac à l’esprit, se succédant à un rythme imprévisible, comme des averses orageuses, comme des rafales de vent violentes.
D’abord, tous ces nouveaux plaisirs sensuels, avec Nico, grâce à Nico. La nouveauté, l’interdit qui deviennent soudainement possible, puis plaisant, puis addictif. Sentir son propre corps vibrer de plaisir comme jamais. Comme jamais avoir envie de recommencer, toute la nuit durant. Comme jamais sentir les sens stimulés, éveillés, bouleversés. Comme jamais avoir joui autant de fois en une seule nuit. Et jamais les orgasmes ont été aussi intenses, comme cette nuit où un garçon lui a offert ce plaisir. Un garçon, et pas n’importe lequel, son pote Nico.
Aucune nana ne lui avait jamais fait ce que Nico lui avait fait cette nuit. Et dans la tête du jeune pompier, ce sentiment va bien au-delà même des plaisirs purement physiques, dont certains, assez nombreux à vrai dire, inédits et bouleversants pour lui.
Car ce qui l’avait tout particulièrement touché chez Nico, c’était cet entrain, cette énergie, cette volonté évidente, sans tabous, sans réticences, en y mettant tout son corps et son âme, pour le faire jouir.
Et ce, pour la simple et bonne raison que le plus grand plaisir de ce garçon était, à l’évidence, celui de faire plaisir à un garçon. Qu’il s’occupe de lui ou de son pote, son attitude était la même. Donner du plaisir, un plaisir qui n’était pas que mécanique des corps, mais un plaisir parsemé de tendresse ; la profonde douceur de ce garçon rendant le tout explosif.
Tellement explosif qu’il avait ressenti cela malgré son esprit embrumé par les effets du joint, au-delà même de la tempête de sensations nouvelles de expérience inédite si puissante pour lui, de cette première expérience avec un garçon.
Oui, le sexe avec Nico avait été au-delà de toutes ses espérances et ses fantasmes. Un plaisir par ailleurs amplifié par la présence de son pote Jéjé.
Ce n’était pas la première fois qu’il vivait cela, ce frisson, cette proximité, ce contact avec son pote pendant que tous les deux prenaient leur pied : il y avait eu le plan avec les deux nanas quelques semaines plus tôt. Là aussi ça avait été bon. La présence de Jéjé l’avait rendu si bon. Ces caresses entre potes, la main de Jéjé dans ses cheveux, ses regards, son sourire. Tout cet ensemble de petites choses, cette complicité sensuelle qui avaient précipité leurs jouissances.
Mais là, avec ses deux potes, ça avait été d’une bien autre intensité. La dimension « entre mecs » avait donné une toute autre ambiance à la scène. Elle avait autorisé plus de proximité, de complicité, de promiscuité, plus d’audace.

Pour comprendre comment le jeune pompier s’était retrouvé à partager la sexualité de ses deux potes, il faut remonter aux raisons qui l’ont amené à faire le voyage exprès depuis son appart aux Minimes, en pleine nuit, jusqu’à l’appart de la rue de la Colombette.
Et pour ce faire, il faut remonter le temps d’une semaine, heure pour heure, au soir de la finale du tournoi de rugby, après le barbec chez l’entraîneur.

Dimanche 15 juillet 2001, 2h55.

Le barbec chez l’entraîneur avait été l’un de ces moments où l’on se retrouve pour faire la fête, alors que le cafard plane déjà au-dessus des verres et des déconnades.
Bien sûr, tout le monde était heureux d’avoir gagné. Heureux de se retrouver chez le coach pour fêter ça, tous ensemble, troisième mi-temps digne d’une victoire de tournoi toulousain.
Difficile pourtant d’oublier, même en cette soirée de liesse, que dès la rentrée, l’équipe qui avait remporté cette victoire perdrait plusieurs de ses joueurs. Et, avec eux, une partie de son âme.
Il y avait les départs annoncés. Quentin et Illan, pilier et talonneur. Le premier trop pris par son taf et par sa meuf, le deuxième trop abîmé par une mauvaise blessure au genou.
Thierry partait faire ses études à Paris. Julien partait travailler au pays Basque. Et Jéjé. Jéjé était la grande inconnue.
De la petite clique des JJTT, il n’allait très probablement ne rester qu’un T. celui de Thibault.
Longtemps Thibault avait espéré que quelqu’un du Stade, par le biais d’observateurs souvent présents aux matchs, remarquerait les exploits de son pote, lui proposant d’intégrer les Reichel. Thibault était persuadé que son pote le méritait vraiment. Déjà, ce genre de reconnaissance et de consécration aurait fait le plus grand bien à Jéjé, en ce moment de doute et de changement ; et ça lui aurait probablement ouvert les portes d’une belle carrière pro.
Mais le tournoi était fini et personne ne s’était manifesté.
Alors, tout en faisant la fête chez l’entraîneur, chacun savait qu’à la rentrée, l’équipe ne serait plus la même. Certes, il y avait les nouveaux. De nouvelles amitiés à sceller, de nouvelles histoires de rugby à écrire. Mais le fait de perdre quasiment tous les joueurs les plus emblématiques, juste après cette belle victoire, était difficile à digérer.
Tout le monde faisait la fête pour oublier que cette victoire, cette soirée étaient à la fois l’aboutissement d’un rêve partagé, d’un beau projet commun, d’un effort d’équipe, mais également la fin d’une époque.
Une page se tournait ; et cette soirée, ce serait probablement la dernière où cette équipe gagnante serait réunie.
Alors ils avaient bu et rigolé, beaucoup bu et beaucoup rigolé, autant pour fêter que pour chasser la tristesse, bu et rigolé jusqu’à s’en étourdir. L’évocation des souvenirs communs servant autant les rires que la mélancolie.
Tout le monde ressentait cela, et Thibault un peu plus que les autres ; car, avec le départ probable de son Jéjé à la rentrée, il ne perdait pas qu’un simple coéquipier, mais ce pote qui était presque son frère, son jumeau, sa deuxième vie. Ce pote dont le bonheur était presque plus important que le sien. Ce pote qu’il connaissait si bien et dont il ressentait toutes les émotions comme si elles étaient les siennes. Le bonheur, la tristesse, le doute, les blessures.
Lors de la finale quelques heures plus tôt, il s’était fait une fois de plus la réflexion qu’il s’était fait tant de fois au cours de ces années de rugby. Voir son pote marquer un but pendant le jeu, voir sa joie, entendre ses rugissements de jeune lion qui crie sa puissance et son bonheur, ça le rendait aussi heureux que s’il l’avait marqué lui-même. Car le bonheur de son pote, Thibault le ressentait résonner en lui, dans sa tête, dans son cœur, dans sa chair, comme si une connexion de jumeaux était définitivement établie entre eux.
La soirée s’était étirée tard dans la nuit, Jéjé avait bu et fumé bien plus que de raison. Thibault, fidèle au poste de meilleur pote, avait insisté pour prendre le volant et le raccompagner chez lui.
Il faisait chaud, très chaud, et dans la voiture il avait ôté son t-shirt, dévoilant son torse nu, sa peau dégageant un bouquet olfactif prégnant, une fraîcheur de douche mélangée à une légère odeur de transpiration de mec.
Jéjé avait fumé tout le long du trajet. Thibault avait « senti » son pote tout le long du trajet.
« Il ne manque qu’une nana pour une pipe et ce serait parfait » il avait lancé à un moment ce petit con de Jéjé, tout en posant son regard fixe, lourd, planant, alcoolisé, insistant, sur son pote.
Thibault s’était contenté de lui sourire, frémissant à l’intérieur face à cette envie déclarée de son pote, cette envie qui trouvait un écho parfait dans la sienne. Deux envies si complémentaires, mais deux envies qui ne se rencontreraient pas.
Mais comment Jéjé pouvait lui balancer ça, alors qu’il l’avait empêché trois jours plus tôt de lui apporter ce plaisir ? Pourquoi il lui faisait ça ? L’alcool, sans doute.
Le jeune mécano avait fait tout ce qu’il avait pu pour tenter d’ignorer, de contenir, de cacher cette érection qui gonflait dans son boxer. Pour arriver le plus vite possible rue de la Colombette, garer la voiture, quitter Jéjé, rentrer aux Minimes, se branler pour évacuer cette excitation, cette frustration insupportables, prendre une douche froide et dormir.
Mais devant la porte de l’immeuble, il avait ressenti le besoin d’accompagner son pote jusqu’à l’appart. Il le sentait trop mal en point, il préférait le voir bien à l’abri entre ses murs, être certain que l’appel du lit lui empêcherait d’aller rôder à la recherche d’un dernier verre et de cette pipe qui lui faisait défaut.
Mais il avait également besoin de passer un moment avec son pote. Il savait qu’il n’aurait pas le courage de lui parler de ce qu’il avait sur le cœur, d’autant plus que ce n’était vraiment pas le bon moment : Jéjé était trop torché. De toute façon, ce ne serait jamais le bon moment pour parler de ça.
Jéjé lui avait proposé une dernière bière, une bière que Thibault avait voulu partager avec lui pour lui montrer, pour se montrer qu’ils étaient toujours potes. Il s’était dit que, au final, au nom de leur amitié, il irait une fois de plus dans le sens de Jéjé, il ferait comme si trois jours plus tôt il ne s’était rien passé.
Pendant que son pote fouillait dans son frigo à la recherche des boissons, il avait récupéré sa montre qui était toujours sur la petite table de chevet, là où il l’avait oubliée.
Aussitôt la montre fixée sur son poignet, il s’était senti plus à l’aise pour se dire que, effectivement, trois jours plus tôt il ne s’était rien passé dans ce lit défait, ce lit où il avait dormi, ou pas, ce lit où il avait branlé son pote, ou pas.
Bière en terrasse, fumette et discussions anodines avec son pote, des échanges que Thibault se résignait à accepte en lieu et place des véritables questions qu’il n’osait pas affronter.
Il faisait très chaud, Jéjé était toujours torse nu, l’élastique du boxer dépassait nonchalamment, outrageusement de son short, une insistante fragrance de mec se dégageait de lui. Tout chez ce mec appelait au sexe. Ce mec puait littéralement le sexe.
Dans la tête et dans le corps du jeune mécano, la tension érotique est palpable. Le vent tiède sur la peau donnait des frissons, les frissons donnaient des envies. Envie d’ôter son débardeur à son tour, de coller son torse nu à celui de son pote. Il avait du mal à cacher son érection insistante. Il se demandait toujours pourquoi son pote lui faisait cet effet de fou.
Le sentiment de culpabilité le cernait de toute part : « Je ne peux pas ressentir ça pour mon pote », il n’avait cesse de se répéter ; pourtant, il le ressentait.
« Ça gâcherait notre amitié » ; pourtant, il ne pouvait pas ignorer ce frisson qui parcourait son corps en regardant la demi nudité de son pote.
« Et même si… je ne peux pas faire ça à Nico » ; pourtant, il n’aurait pas été contre une nouvelle branlette à son pote.
Imaginer son pote Jéjé coucher avec Nico dans cet appart. Imaginer le plaisir que ses deux potes se donnent dans ce lit. Ce plaisir qui lui est interdit.
« Putain, on l’a fait, Thib. On l’a fait ! On est champions !!! » exulte Jéjé lors de l’un de ces soubresauts émotionnels caractéristiques d’un état l’alcoolémie et de fumette anormalement élevé.
« C’est grâce à toi, Jéjé. » fait Thibault qui connaît et maîtrise à la perfection la fameuse règle d’or des plus grandes amitiés, celle qui dit « Toujours féliciter un pote pour ce qui le rend fiers et heureux ».
« Et à toi aussi, Thib ! Tu as été top ! Cette dernière passe que tu m’as balancée, un truc de ouf… » relance Jéjé.
« Ça ne va pas être pareil l'année prochaine, tout le monde fiche le camp… ». Thibault ne peut s’empêcher de laisser ses mots exprimer sa tristesse.
« Il y aura d’autres joueurs… » relativise Jéjé presque avec indifférence.
« Mais aucun pote comme toi… » ne peut s’empêcher de préciser le jeune mécano.
Jéjé se limite à sourire. Qui sait ce que traduit ce sourire alcoolisé ? Est-ce que le bobrun est touché par les mots de son pote ? Gêné ? Emu ? Est-ce qu’il se rend seulement compte à quel point son pote tient à lui ?
En attendant, il se limite à boire, à fumer.
Thibault a besoin de dire à son pote ce qu’il ressent.
« J’ai un seul pote véritable. Et c’est toi. Tu seras toujours mon pote Jéjé, et je serai toujours là pour toi, comme je sais que tu seras toujours là pour moi, même si on habite à 1000 bornes. Mais tu vas me manquer… » fait Thibault.
« Dans cette ville j’étouffe, j’ai besoin de changer de décor… ».
« Pourquoi tu dis ça, Jéjé ? ».
« Je sais pas trop… j’ai envie de partir, de voir d’autres endroits, peut-être d’autres pays… si je ne pars pas maintenant, je ne partirai jamais… ».
« Tu dois faire ce que tu as envie de faire… ».
« Merci Thib. ».
Mais Thib a du mal à cacher son émotion.
« T’as une cigarette ? » fait-il pour créer une diversion.
« Tu fumes ? » s’étonne Jéjé.
« C’est juste pour t'accompagner ».
Une taffe, deux taffes.
« Vous voulez tous me retenir ici… » fait Jéjé de but en blanc.
« Vous… qui ? » fait le jeune pompier en entrevoyant une ouverture pour donner envie à son pote de parler des sujets difficiles.
« Toi, Nico. » admet plutôt facilement son pote.
Thibault a l’impression que son Jéjé aurait envie de s’ouvrir, mais qu’il a encore du mal.
Thibault est inquiet pour son pote. Il se dit que ça doit être un sacré bordel dans sa tête, il faut au moins qu’il sache qu’il est là pour lui comme toujours, que ça ne change rien à leur amitié, qu’il le soutient et qu’il pourra toujours compter sur lui.
Car il connaît son pote, il le connait au-delà des apparences, il sait qu’au-delà des muscles, de la puissance physique, de son assurance apparente de petit mec un peu macho, un brin frimeur, se cache un garçon de 19 ans qui doute de lui. Il a toujours douté, et il doit douter d’autant plus depuis ce qui se révèle en lui au contact de Nico.
Alors, il décide de forcer un peu les choses :« Oui, je pense… enfin, je suis même sûr que tu vas lui manquer à lui aussi… ».
« Il trouvera un autre pote pour lui coller aux baskets ! ».
« Mais ce n'est pas d’un pote dont il a besoin… ».
« Je ne sais pas de quoi il a besoin, mais il faut qu’il arrête de me pomper l’air. » fait Jéjé soudainement emporté.
Thibault sent que c’est l’alcool qui fait parler son pote, il le sent au ton altéré de sa voix, à son irritabilité à fleur de peau, il le voit à son regard perdu.
La conversation étant engagée, le jeune mécano décide malgré tout de poursuivre dans sa direction. Il décide d’y aller en douceur, mais d’y aller quand même. De continuer à lancer des perches.
« En tout cas c’est vraiment un gars sympa. Et il tient beaucoup à toi. Vraiment beaucoup… ».
« Oui, même trop ! ».
« Il est vraiment fou de toi, et c’est beau, ça… » fait Thibault sur le ton de la rigolade, dans la tentative de mettre son pote à l’aise. C’est un coup de poker, c’est risqué, c’est quitte ou double.
« Mais de quoi tu parles ? » réagit pourtant assez brusquement ce dernier.
« De toi, de Nico. Tu me connais, Jéjé, tu sais que je peux tout entendre… ».
« Mais je n’ai rien à te dire ! ».
Agacement montant de Jéjé.
« Tu sais que ça ne changera rien entre nous… ce qui se passe… ».
« Mais il ne se passe rien, je te dis ! ».
« Jé, s’il te pl… ».
« Tu me gonfles ! ».
« Tu seras toujours mon pote… ».
« Tu me fais quoi là, Thib ? » commence à se faire menaçant le bobrun torse nu et en colère.
« Jé… il n’y a rien de mal à ça. ».
« Mais putain… de quoi est-ce que tu me parles, mec ? ».
« De toi, de Nico… ».
« Mais PUTAIN ! Tu veux me faire dire quoi, au juste ? Que je le baise ? Qu’il adore ma queue ? Tu veux vraiment savoir ??? » fait Jéjé en montant dans les tours à chaque mot et en franchissant un palier de colère à chaque interrogation.
Thibault se tait, il regarde son pote, soutient son regard, attend l’explosion de sa colère qui est la traduction de ses angoisses. Ça va faire du dégât, mais c’est inévitable.
« Oui, il me suce, il m’avale et je lui démonte le cul… c’est ça que tu veux savoir ? » balance Jéjé noir de colère, le débit rapide, se mangeant quelques mots.
« Ne te mets pas en colère Jéjé… » tente de le calmer le jeune pompier.
Mais le bobrun continue comme un bulldozer sans chauffeur :« Nico est une petite pute qui aime ma queue comme si sa vie en dépendait !!! Quand il est venu réviser, il avait tellement envie de se faire démonter qu’il n’arrivait pas à aligner deux mots. Je l’ai baisé pour lui rendre service… ce puceau… cette tafiole… ».
« Jé, t’as pas à sortir tous ces gros mots… moi je pense que Nico est un bon gars… tu es injuste avec lui, tu en fais une caricature… Nico n’est rien de tout ça… et s’il avait envie de coucher avec toi, c’est que tu lui plais vraiment… ».
Thibault tente de calmer le jeu.
« Ce mec est juste une bonne petite salope que je défonce pour me vider les couilles quand j’en ai envie… avec une petite pute comme lui, c’est à la demande. Dès qu’il sent l’odeur d’une queue, il rapplique sans demander son compte… ».
« Tu es trop dur avec lui. C’est un bon mec. Il est homo, oui, mais il n’est pas du tout comme ça… j’en suis sûr… ».
« Tu ne l’as pas vu devant une queue tendue… tiens, tu vois voir à quel point il aime la queue ? Tu paries combien que si je lui envoie un message même à trois heures du mat il rapplique en courant et il va bien nous vider les couilles a tous les deux ?
Ce disant, Jéjé sort son tel de sa poche.
Pas sûr qu’il arrive à écrire et envoyer un sms dans cet état d’ivresse, mais sait-on jamais.
« Arrête de jouer au con, Jé, Nico est un bon gars, et tu le sais… » fait Thibault paniqué, soudainement emporté« Moi j'ai envie de me faire vider les couilles, pas toi ? ».
« Tu ne peux pas le traiter comme ça. Nico a des sentiments pour toi… » le ton de ses mots est de plus en plus ferme.
« Tu le connais, toi ? ».
« Assez pour savoir que c’est un gars bien… ».
« Ne te laisse pas avoir par ce petit merdeux… Nico s’est rapproché de toi parce que t'es mon pote… en plus, il doit bien te kiffer… tout ce qu'il aime, ce sont les mecs qui font vraiment mecs… comme toi, comme moi… sucer, avaler, se faire défoncer, se faire fourrer, il adore ça… il n'a qu'une envie, se faire baiser… ».
« Nico n’est pas un con, il est même plutôt sympa comme gars… oui, il s’est rapproché de moi parce que je suis ton pote… et surtout parce qu’il a besoin d’un pote… ce mec est adorable… tu ne devrais pas être si dur avec lui… il ne demande pas la lune, juste de ne pas être traité comme de la merde… ».
Thibault essaie de garder son calme légendaire mais l’attitude méprisante et la mauvaise foi manifeste de son pote vis-à-vis de Nico a le don de le mettre hors de lui« Il a bavé sur moi ? »« Il n’est jamais venu se plaindre… il ne m’a rien appris que je ne savais pas déjà… il est juste un peu perdu, il a besoin d’écoute… ».
« Il a surtout besoin de se faire démonter… ».
« Arrête ça, je te dis, Jé, tu commences à m’énerver… ».
Le jeune mécano a de plus en plus de mal à rester calme. Le ton de sa voix commence à laisser transparaitre son emportement.
« Tiens… tu veux savoir ? Je l’ai baisé pas plus tard que cet après-midi, après le match… ».
« De quoi ? ».
« Tu crois que j’étais en retard au barbec pour quelle raison ? Quand vous avez tous été partis, je l’ai sifflé, il a fait demi-tour et il m’a ouvert son fion. Et il en a eu pour son grade… ».
« Arrête Jéjé. T’as pas besoin de me balancer tout ça… je dis juste qu’il n’y a rien de mal à ce qui se passe entre vous deux… et que ça te ferait du bien de ne pas te prendre autant la tête… putain, Jé ! ».
Thibault sent ses joues chauffer, sa colère monter, il veut rester calme, mais il ne peut plus.
« Je ne suis pas pd !!! ».
« Je n’ai jamais dit ça… mais il n’y a rien de mal au fait que tu couches avec Nico… l’important c’est juste que tout le monde trouve son compte et que personne ne souffre… t’as pas besoin de le traiter de tafiole… ça n’efface pas le fait que tu t’envoies en l’air avec lui… ».
Thibault se rend compte que le ton de sa voix est de plus en plus emporté. Cette discussion le prend aux tripes, ça le fait chier que son pote soit à ce point dans le déni, attitude qui le rend malade et qui fait souffrir un garçon aussi gentil que Nico.
« Je ne suis pas pd je te dis !!!! ».
« Je sais bien… mais même si tu l’étais, je m’en ficherais, tu serais toujours mon pote… ».
« Mais je ne le suis pas !!! ».
Ces derniers mots, Jéjé les avait crachés dans un cri étouffé, son attitude s’étant soudainement faite très agressive. Thibault avait rarement vu son pote bondir aussi vite et aussi loin de ses gonds.
Son pote était désormais très remonté et il savait qu’il n’y aurait plus de discussion possible cette nuit-là.
Sa bière était très vite arrivée à la fin.
« Je vais y aller, Jéjé… » s’était alors décidé à annoncer à contre-cœur.
Il aurait eu envie de voir son pote se calmer avant de partir, mais il réalisait que sa présence lui empêchait justement de se calmer.
Une seconde plus tard, il se dirigeait vers le séjour, se préparant à quitter l’appart.
Thibault avait senti son pote lui emboîter le pas. Mais il ne s’était retourné alors qu’il avait déjà la main posée sur la poignée de la porte d’entrée.
C’est là qu’il s’était rendu compte du brusque changement attitude de Jéjé. Le temps de quelques pas, son pote affichait désormais un regard comme vidé de toute énergie, perdu, paumé.
Certes, il avait besoin de dire des choses à son pote ; il avait essayé de faire passer le message de la façon la plus soft possible, mais il regrettait que le sujet soit si sensible et que ses mots aient fini par pousser son pote au bout, en gâchant ainsi cette soirée de fête après une si belle victoire.
Même si, dans les faits, Jéjé s’est poussé à bout tout seul, il s’est braqué si vite, aveuglé par ses propres démons. Si seulement il pouvait s’ouvrir un peu, accepter ses envies, ses ressentis…Thibault aurait voulu trouver les mots, le ton, « la façon de ». Mais il mesurait son impuissance à faire quoique ce soit de plus pour son pote à cet instant précis. Tout ce qu’il pourrait dire ou faire, ça ne ferait qu’empirer les choses.
Il avait regardé une dernière fois son pote : le dos collé contre le mur juste à côté de la porte d’entrée, le regard perdu quelque part dans la pénombre de la pièce, la respiration haletante d’un corps épuisé de fatigue, de chaleur, d’alcool et de colère. Il n’avait vraiment pas l’air bien.
Thibault se disait que sa carapace commençait à montrer quelques fissures, elle ne demandait probablement qu’à céder… et c’est peut-être au final ce qu’attendait son pote, qu’on l’oblige enfin à regarder ses contradictions en face…Il avait essayé, il s’était fait rembarrer. Certes, son pote avait besoin de s’ouvrir mais il ne pouvait pas l’obliger à le faire s’il n’était pas prêt. Le sera-t-il, prêt, un jour ? En tout cas, pas ce soir, pas encore.
Envie comme jamais, déchirante, de lui proposer de rester. Mais pour quoi faire ? Si c’est pour être une fois de plus confronté à cette tentation qui le happe lorsqu’il est à côté de son pote… une nouvelle tentative de galipette n’arrangerait rien, ça compliquerait encore plus les choses.
Le mieux c’était encore de le laisser se calmer tout seul, et faire dès demain, une fois de plus, comme s’il ne s’était rien passé.
La main avait tiré la poignée vers le bas, le battant de la porte s’était entrouvert.
Un dernier regard à son pote avant de partir. Il n’est vraiment pas bien, il ne peut pas le laisser comme ça.
Le battant de la porte se referme. La main du jeune pompier quitte la poignée de la porte.
Thibault se poste juste devant son pote et le serre dans ses bras. Une étreinte sans mots, qui dure une poignée de secondes.
Intense bonheur que de sentir son torse musclé contre le sien, ses biceps contre les siens, sa joue contre la sienne ; sentir sa respiration ralentir, ses angoisses se calmer, sa colère refluer.
Intense bonheur et brûlante torture que de le sentir si proche, sentir le parfum de sa peau, la chaleur de son corps.
Thibault se sent bander. Il veut reculer, mettre fin à cette accolade, mais son pote le retient.
Les bras de son pote l’enserrent à leur tour, très fort ; les pecs, les bosses se frôlent. Il arrive à sentir l’érection de son pote.
Les bras de son pote sous ses propres bras, remontant dans son dos, les mains croisées derrière son cou, les maintenant fermement front contre front, nez contre nez, souffle contre souffle, peau contre peau, pecs contre pecs. Deux respirations haletantes, deux attirances brûlantes, deux envies de mecs.
Et tant d’interrogations dans la tête du jeune mécano.
Qu’est-ce qu’il cherche ? De quoi a-t-il envie ? Pourquoi ? Quel rôle jouent l’alcool, la fumette, sa tristesse, le manque de son Nico dans ce qu’il semble envisager à cet instant ? Est-il bien raisonnable de se laisser aller, et après ? Va-t-il le regretter ? Comment va-t-il se sentir après ça si, une fois de plus, il va falloir faire comme si de rien ne s’était passé ? Arriverait-il à faire face ?
Il n’a plus le temps de réfléchir, le nez de son pote se frotte désormais contre le sien. Ses lèvres cherchent les siennes.
Les mains, les lèvres parcourent la peau, les désirs s’enflamment, son pote l’attire à lui de façon de plus en plus ferme, affirmée, les corps se cherchent, s'enlacent, les désirs se libèrent…Pourtant…« Va te faire voir, connard ! » avait été le dernier mot de Jéjé pendant que Thibault quittait l’appart quelques instants plus tard, comme jamais il ne l’avait quitté, avec un sentiment mixte de colère, de tristesse, de désolation, d’excitation et de frustration.
Il s’en était suivi une semaine de silence de la part de Jéjé, un silence que le beau pompier avait très mal vécu. Il aurait pu l’appeler. Mais il avait besoin d’une explication face à face.
Voilà pourquoi en ce samedi, il avait eu besoin de voir son pote à cette heure tardive.
Il avait espéré le trouver seul. Manque de bol, il ne l’était pas. Nico était là. Nico qui était le sujet de leur accrochage de la dernière fois et qui devait être l’un des sujets de cette explication qu’il avait espérée avec son pote.
Son malaise vis-à-vis de Nico avait commencé à se faire sentir lorsque Jéjé avait essayé de le dépeindre comme une petite salope sans principes, lui donnant des détails sur leur vie sexuelle qu’il était gêné de connaître désormais.
Ce malaise s’était définitivement installé après ce qui avait failli se passer entre son pote et lui. Ce malaise était le sentiment de trahir la confiance de Nico.
Un malaise qui ne l’avait pas quitté depuis ; d’où, la distance qu'il n’avait pas pu s’empêcher de montrer à Nico lorsqu'il l'avait croisé dans la semaine à la sortie de son boulot.

Dimanche 15 juillet 2001, après le barbec chez l’entraîneur, 4h31.

Thibault se poste juste devant son pote et le serre dans ses bras. Une étreinte sans mots, qui dure une poignée de secondes.
Intense bonheur que de serrer son pote dans ses bras, sentir ce torse musclé contre le sien, ses biceps contre les siens, sa joue contre la sienne ; sentir sa respiration ralentir, ses angoisses se calmer, sa colère refluer.
Intense bonheur et brûlante torture que de le sentir si proche, sentir le parfum de sa peau, la chaleur de son corps.
Thibault se sent bander. Il veut reculer, mettre fin à cette accolade, mais son pote le retient.
Les bras de son pote l’enserrent à leur tour, très fort ; les pecs, les bosses se frôlent. Il arrive à sentir l’érection de son pote.
Les bras de son pote sous ses propres bras, remontant dans son dos, les mains croisées derrière son cou, les maintenant fermement front contre front, nez contre nez, souffle contre souffle, peau contre peau, pecs contre pecs. Deux respirations haletantes, deux tentations, deux attirances brûlantes, deux envies de mecs, deux hésitations…Et tant d’interrogations dans la tête du jeune mécano.
Qu’est-ce qu’il cherche ? De quoi a-t-il envie ? Pourquoi ? Quel rôle jouent l’alcool, la fumette, sa tristesse, le manque de son Nico dans ce qu’il semble envisager à cet instant ? Est-il bien raisonnable de se laisser aller, et après ?
Le jeune pompier pense à ce qu’il pourrait ressentir après ça… va-t-il le regretter ? Comment va-t-il se sentir après ça si, un fois de plus, il va falloir faire comme si de rien ne s’était passé ? Arriverait-il à faire face ?
Plus le temps de réfléchir, le nez de son pote se frotte contre le sien. Les lèvres de son pote cherchent les siennes.
Les mains, les lèvres parcourent la peau, les désirs s’enflamment, son pote l’attire à lui de façon de plus en plus ferme, affirmée, les corps se cherchent, s'enlacent, les désirs se libèrent…Les corps se cherchent, s’enlacent, les mains caressent des bosses bien saillantes et chaudes, celles de Jéjé défont fébrilement sa braguette, dévoilent le coton tendu de son boxer, ainsi que des envies très claires. Elles remontent tout aussi fébrilement le long des bras de Thibault, impatientes, comme pour lui donner la marche à suivre. Elles redescendent, descendent le jeans et le boxer, libèrent la queue de sa prison de coton.
Des odeurs chaudes de mec se dégagent, arrivent très vite aux narines de Thibault. Sa main se pose sur le manche tendu de son pote, son désir s’emballe, il est sur le point de se laisser aller à ce bonheur tant attendu et finalement à sa portée.
Il s’apprête à satisfaire l’envie de son pote si clairement exprimé. Ses genoux se plient, son visage n’est plus qu’à hauteur des pecs de son pote. De ses abdos. Il sent le sang pulser dans la queue chaude de son pote.
Mais à la toute dernière seconde, le jeune pompier se relève, s’éloigne.
« Je ne peux pas. Je suis désolé, Jé… ».
Il regarde son pote, le jeans et le boxer sur les genoux, la queue raide, le regard ahuri. Il sait qu’il vient de faire une énorme connerie.
Il vient de quitter la poignée chaude et raide de son pote et il saisit la poignée froide de la porte d’entrée.
Son pote lui attrape fermement le bras pour le retenir.
« Tu fais quoi là ? ».
« Je suis désolé… ».
« T’en avais envie l’autre nuit… ».
« Tu as eu raison de m’arrêter… ».
« Viens me sucer, putain ! » fait Jéjé en l’attirant violemment à lui.
Thibault est à nouveau face à son pote. Il voit à quel point il est saoul, à quel point il a envie de ça, envie primaire. Bien sûr qu’il en a envie, lui aussi, il en a terriblement envie… l’odeur de sa peau et de son sexe monte à ses narines. C’est au prix d’un effort colossal qu’il se retient de céder à son envie déchirante.
Oui, Thibault en a très envie… mais pas comme ça… pas à cause de l’alcoolémie, de la tristesse, du désarroi, de l’absence de Nico, pas en faisant ça dans le dos de Nico.
Jéjé porte une main sur le cou de son pote pour le pousser vers sa braguette.
« Je ne peux pas ! » fait Thibault en résistant à la force de son pote et en se dégageant à nouveau.
« T’es vraiment con ! » balance Jéjé en balançant violemment le biceps du jeune mécano.
« Passe une bonne nuit, Jé… » fait Thibault en passant la porte, fuyant le regard de son pote.
« C’est ça. Va te faire voir, connard ! » avait été le dernier mot de Jéjé pendant que Thibault quittait l’appart quelques instants plus tard, comme jamais il ne l’avait quitté, avec un sentiment mixte de colère, de tristesse, de désolation, d’excitation et de frustration.

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Texte coquin : 53.4 Le café de Thibault.
Histoire sexe : Une rose rouge
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