(geek + geekette) * fatigue = …
Récit érotique écrit par Nyquist101 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 28-03-2012 dans la catégorie Pour la première fois
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(geek + geekette) * fatigue = …
L'ICN s'immobilisa et déversa son flot de voyageurs sur le quai d'Yverdon-les-Bains. Parmi eux, moi, rejoignant à cette heure tardive mon appartement d'étudiant à Sainte-Croix. J'entamais ma seconde année de technicien ES en Informatique Web. Donc je suis ce qu'on appelle communément un geek. Avec les désavantages relationnels que ça implique.
Bref, je rentrais donc, fatigué, me réjouissant d'une bonne douche et d'un sommeil réparateur, et m'installai dans la dernière correspondance TRAVYS. Peu de monde ce soir. Donc de la place. Du calme. De quoi dormir ou tout au moins somnoler pendant les 36 minutes de trajet.
Arriva alors une demoiselle de mon âge. En bon geek, je la regardai et remarquai qu'elle était plutôt à mon goût : noiraude, cheveux très longs, joli visage. Le genre de fille que je n'arriverais jamais à aborder, même si le genre avec lequel j’ai de la peine à entrer en contact est le genre féminin tout simplement.
Elle entra dans la rame, regarda où il y avait de la place, et décida de venir s'installer en face de moi – il est clair que je n’allais pas me plaindre. Du coup, je pus voir qu'elle avait de charmants yeux gris, et l'air aussi fatigué que moi.
Elle parqua sa valise et en sortit un ordinateur portable. Tiens, ça c'est déjà intéressant comme moyen de briser la glace.
Quelques secousses m'indiquèrent que le train était parti. L'annonce habituelle de bienvenue se fit entendre, couverte par le bruit de démarrage d'un Windows Vista ou Seven. Je remarquai alors que je pouvais voir l'écran en reflet dans la vitre. Windows Seven. Ouf. Je pouvais dormir.
Malgré l'OS valable, il semblait qu'elle rencontrait quelques avatars, en témoignaient les soupirs et les jurons contenus que je ne tardai pas à entendre.
- Un souci ? demandai-je.
- J'ai une archive que je ne peux plus décompresser.
- C'est quoi comme archive ?
- Du 7z.
- T'as pas 7zip ?
- Je l'avais, mais j'ai voulu mettre à jour, et ça a foiré.
- J'ai peut-être de quoi t'aider, je dois avoir une version sur clé USB.
- Ce serait génial !
Je sortis le périphérique de mon sac et le branchai sur l'ordinateur de la jeune femme.
- Tiens, fais seulement.
Elle me passa son laptop – un modèle performant, pour ce que je pouvais en juger – pour que j'installe le programme. Comme ce n'était pas la chose la plus longue, je lui demandai quel était le fichier à traiter.
- Il est à la racine de mes documents, m'annonça-t-elle.
Alors que je lançai le processus, elle sembla se souvenir de quelque chose.
- Attends !
Plusieurs choses se passèrent ensuite : je vis que l'archive contenait plusieurs vidéos, la jeune femme me prit l'ordinateur des mains et celui-ci s'éteignit aussitôt. Alors qu'elle tournait l'écran vers elle, elle s'en aperçut.
- Et zuuuut ! s'exclama-t-elle.
- C'est normal qu'il s'éteigne comme ça, sans crier gare ?
- Oui, il me le fait depuis quelques temps, j'ai la batterie qui déconne, j'attends une en remplacement.
Elle rangea en silence son ordinateur désormais inutile, puis vint se rasseoir en face de moi.
- T'as pas vu ce que contenait l'archive, j'espère ?
- Il y avait des vidéos, c'est tout ce que je sais.
- Aah, fit-elle, visiblement soulagée.
- Mais si tu me le demandes, c'est probablement du porno ?
Mais quel con ! Et pourquoi pas lui demander « Tu baises ? » aussi ? Cependant, le fard qu'elle piqua me confirma l'hypothèse. Pour se ressaisir, elle lança :
- Ne me dis pas que tu n'en regardes pas, toi !
- Moi, je ne dis rien.
- Mais du coup, je sais que c'est bien le cas ! Et c'est quoi qui te fait de l'effet ? D'imaginer la bielle qui coule ?
Comme je ne répondais pas, elle enchaîna.
- Et vu ce que tu as sur ta clé USB, t'es un geek puceau, hein ?
Là, par contre, je trouvai quoi riposter.
- Et une fille qui se balade avec un PC portable, écran 16 pouces, dual core à 3 GHz, CCleaner installé, qui met du porno dans des archives 7z doit probablement être vierge aussi. Combien de RAM ?
Elle encaissa le coup.
- D'accord, bas les armes. Oui, je suis bien vierge, t'es content !?
Elle n'était plus fière, et je compris que son état de fatigue lui dictait de ne pas continuer. Je l'avais touchée plus que je ne l'avais souhaité avec ma réplique.
- Ça change quoi, que tu le sois ? Ça t'empêche d'être toi-même ? Tu pourras offrir ça à ton copain.
Nous venions de passer l'arrêt de Montagny sur Yverdon, et le bruit du moteur fut la seule chose qu'on entendit pendant quelques instants, avant que je ne brise ce relatif silence.
- Moi, je suis toujours puceau, mais je sais que ma première fois sera avec quelqu'un que je jugerai digne.
La fatigue avait grandement aidé à briser la glace, et là, je commençais à avoir envie de la serrer dans mes bras. Elle me regarda et esquissa un sourire, et mon envie de l'embrasser apparut. Je m'imaginais prendre son visage dans mes mains, l'attirer vers moi, unir nos lèvres... Difficile d'aller plus loin : en bon nerd, je n'avais encore jamais reçu et encore moins donné de kiss.
- 4 gigas, me dit-elle.
Je compris qu'elle parlait de la RAM de son ordinateur.
- Bonne machine, fis-je en connaisseur.
- En tout cas, elle va bien pour regarder des vidéos !
- Toi, ça doit être d'imaginer la bielle à l'intérieur qui doit te faire de l'effet !
- Ou penser qu'on me fait un cunnilingus !
Elle ferma les yeux, pencha la tête en arrière et se mordit la lèvre. Je vis sa main bouger, comme si elle allait d'elle-même apporter un peu de plaisir. Heureusement, la jeune femme se ressaisit.
- Et toi, une langue sur ton pénis, l'idée te fait quoi ?
Nous continuâmes de discuter à mi-voix, mais je vis bien que d'autres passagers nous écoutaient relativement discrètement. Seulement, nous étions trop fatigués pour avoir honte, juste pas assez pour avoir notre discussion à un niveau normal.
« Mesdames et Messieurs, nous arrivons à Ste-Croix, gare terminus. Nous vous prions de descendre du train, et vous disons au revoir. »
Obtempérant, nous prîmes nos affaires et nous retrouvâmes sur le quai.
- Tu vas dans quelle direction ? demandai-je, l'œil encore égrillard après notre discussion.
- Juste au-dessus de l'hôtel de France.
- C'est sur mon chemin !
Ainsi, nous pûmes reprendre notre conversation des plus érotiques pendant le trajet à pied jusqu'à mon petit appartement.
- Avec tout ça, il faudra que je m'occupe de moi en rentrant ! me dit-elle avec un clin d'œil canaille.
- Je vais aussi devoir faire baisser la tension.
J'ouvris ma porte, me préparai à lui dire au revoir, mais, fatigué, d'autres mots me sortirent de la bouche.
- Tu entres ?
On se regarda un moment, puis elle me suivit. Je refermai la porte derrière nous.
Nous posâmes nos sacs à l'entrée, après s'être déchaussés.
- C'est gentil chez toi, déclara-t-elle en voyant ce que la lueur de l'éclairage publique, partiellement bloquée par les rideaux, révélait de mon intérieur. Elle balaya tout ça un moment, tandis que je la regardais sans rien faire, avant qu'elle ne se retournât et me tirât vers le canapé et qu'on commençât à se déshabiller maladroitement. Je lui ôtai son pull un peu frénétiquement, et découvris ainsi une poitrine acceptable dans un soutien-gorge fonctionnel, qui me fut masqué quand elle m'enleva mon pull et mon maillot de corps en une fois. Je déboutonnai son pantalon tandis qu'elle faisait pareil avec le mien, et on se le descendit sur les tibias ensembles avant de secouer les jambes pour se désentraver. Je réussis ensuite à dégrafer son soutien-gorge, qu'elle enleva totalement elle-même avant qu'on s'arrache presque nos derniers habits. Elle descendit immédiatement vers mon sexe et se mit à me branler.
C'était bien différent de mes séances solitaires : le simple fait que ce ne soit pas mes doigts suffisait à me faire bander dur, et je sentais déjà venir ma joie quand, dans un sursaut de lucidité, j'exprimai une pensée.
- Je ne peux pas m'occuper de toi aussi ?
Elle s'arrêta, nos regards se croisèrent, et nous nous installâmes sur le canapé, en 69, chacun couché sur son flanc gauche, et ma main trouva tout de suite les replis intimes de mon amante, que je sentis se raidir, avant qu'elle ne reprenne son ouvrage.
Son coquillage était trempé ; partout où je passai les doigts, je trouvai un film humide, et ses lèvres intimes étaient comme collées par effet ventouse. Je découvris le clitoris, sur lequel je me concentrai un petit moment avant de remarquer que ça ne faisait pas autant d'effet que je ne m'y attendais. Je continuai à caresser toutes les vallées inondées, tandis que des doigts fins allaient et venaient sur mon sexe raide comme une bûche.
Je perçus un mouvement entre mes jambes au moment où je décidai de goûter à l'élixir féminin, et, tandis que j'apposai ma bouche sur ses replis, elle posait ses lèvres sur mon gland, commençant une fellation langoureuse. Je léchai lentement toute la cyprine qui coulait de son puits de joie et qui s'était répandue pendant notre voyage. En plus de ces découvertes liées au goût et au toucher, j’en faisais une olfactive ; ma compagne devait bien s’occuper de cette partie de son corps car, à part une vague effluve que je perçus comme due à son liquide sexuel, j’avais une nette odeur de produit de douche féminin.
Pour être mieux, nous finîmes par nous retrouver elle dessus et moi dessous. Mes mains avaient trouvé sa poitrine que je massais avec une frénésie contenue, alors que ses mains me caressaient ces parties si sensibles de part et d'autre de mon ventre. Plus bas, mon membre disparaissait et réapparaissait dans la bouche de cette jeune femme que j'avais, sans trop savoir comment, fait entrer chez moi. Les allées-venues sur ma verge n'avaient rien de désagréable, au contraire : cette sensation que procure un pareil traitement n'est pas aisée à décrire, mais c’était bien plus agréable qu’une main ou même deux. J’avais l’impression que j’allais exploser d’un moment à l’autre, et ce que je percevais de la respiration de ma partenaire m’indiquait qu’elle n’était pas en reste.
Un peu avant que tout ne devienne incontrôlable, je resserrai les jambes. Ce ne fut qu’après un bref instant que je pus revenir un peu sur terre et que je remarquai qu’elle avait arrêté aussi.
- On termine ? me demanda-t-elle, encore haletante.
- Oui, mais attends…
Je me redressai et allai prendre un préservatif dans ma commode – un cadeau reçu le premier décembre, pour la journée mondiale du SIDA, que j’avais rangé là faute de place. Quand elle vit ce que j’avais sorti, elle réagit.
- Super, je n’y avais pas pensé.
J’étais sur le point d’ouvrir l’emballage, quand une de ses mains saisit une des miennes.
- Laisse-moi faire pour la suite, s’il te plaît. Couche-toi sur le canapé.
Elle m’y laissa la place et me prit le préservatif des mains. Sans hésiter, elle me l’enfila, puis vint se mettre à califourchon sur moi, sans s’empaler toutefois. Elle me regarda une dernière fois, puis me prit les mains et les plaqua sur sa poitrine, m’enjoignant à la caresser, ce que je ne me fis pas dire deux fois. Mon sexe encapuchonné s’était retrouvé maintenu contre mon ventre, et elle glissa dessus quelques fois, savourant d’avance ce qui allait se passer ensuite, ainsi que mon massage qu’elle semblait apprécier, à l’entendre. Quand sa patience se fut épuisée et son envie eut encore augmenté, elle recula le plus possible sans perdre le contact avec mes mains, se leva, saisit ma verge, la redressa et se posa dessus, se laissant descendre lentement, m’accueillant de plus en plus, jusqu’à la limite de sa vertu. Elle s’arrêta, ouvrit les yeux pour chercher mon regard, et quand ils se croisèrent, elle reprit sa descente. Je sentis la chaleur de son vagin, et la résistance que faisait son hymen, qui disparut soudainement. Ma partenaire poussa un petit cri, et se maintint à cette hauteur le temps que ça passe. Elle avait mis ses mains sur les miennes qui n’avaient pas quitté ses seins, et je la sentis se crisper, puis se détendre, tandis qu’elle recommençait à m’accueillir. Quand elle fut enfin assise sur moi et autour de moi, un sourire passa sur son visage, tandis qu’une petite lueur s’allumait dans ses yeux, qu’elle ferma.
Lentement, elle se redressa jusqu’à me laisser sortir presque entièrement, et redescendit avec une lenteur qui me mettait au supplice. Là aussi, je compris que c’était beaucoup pour elle en notant que sa respiration était tout aussi rapide et forte que la mienne. Elle recommença et me reprit presque aussitôt, accompagnant la descente d’un gémissement étouffé. Je pris conscience que je n’étais pas des plus silencieux non plus, mais qu’à cela ne tienne ! Je sentais venir l’inéluctable, et perdais le sens de la réalité, noyé dans une vague de plaisir qui m’emporta au moment où je sentis le vagin de ma partenaire se resserrer autour de mon pénis, ses jambes me serrer, avant que tout devienne lumière et énergie. Je sentis soudain un poids sur mon ventre : après s’être raidie de plaisir, la jeune femme s’était retrouvée brusquement sans force et m’était tombée dessus. Moi, tout autant faible et fort, je ne l’avais pas retenue. Nous restâmes un moment encore secoués de spasmes, et mes mains vinrent tout naturellement se mettre autour de sa taille, et je me rendis compte qu’elle avait ses bras autour de mon cou.
Je pris lentement conscience de la proximité de nos corps, ainsi que du flux sanguin qui quittait mon sexe.
- Il faut que j’aille enlever le préservatif, fis-je.
- Mmm, eus-je pour toute réponse, alors qu’elle roulait sur le côté pour me laisser me lever.
J’allai aux toilettes et enlevai le caoutchouc souillé. La jeune femme vint me rejoindre, et quand elle vit mon sexe hors de sa gaine de latex, elle se mit à genoux tout en disant :
- Attends, j’en ai trop envie !
Et elle emboucha ma verge au repos, juste le temps de me nettoyer le sperme qui était naturellement resté dessus.
- Mmmh, dit-elle encore en ayant terminé. Elle me lança un regard, se nettoyant le tour de la bouche avec la langue, se remit debout et sortit de ma pièce d’eaux, le préservatif à la main, tandis que je me préparai à me doucher. Après ce qu’il venait de se passer, j’avais une furieuse envie de dormir qui ne demandait qu’à être comblée. Je venais d’obtenir de l’eau chaude quand elle écarta le rideau de douche.
- Il m’en faut une aussi, dit-elle en entrant dans le bac de douche avec un mélange d’espièglerie, de fatigue et d’excuse sur ses traits.
- Alors laisse-toi faire, dis-je sur une impulsion.
Elle ne comprit pas tout de suite ce que j’avais en tête, mais une fois que j’eus pris un peu de produit de douche et que j’eus commencé à nettoyer son visage, j’y lus qu’elle percutait et se détendit. Je pris ainsi plaisir à découvrir son corps un peu plus en détails, mais ne poussai pas trop l’exploration du fait de la fatigue.
- Tu as fini ? me demanda-t-elle. Merci. Bouge pas.
A mon tour de ne pas saisir ce que son sourire voulait dire, mais la lumière se fit quand elle prit à son tour du savon.
Elle me lava délicatement, puis ouvrit les robinets pour faire couler l’eau sur nous deux. Nous nous rapprochâmes et nous frottâmes pour nous rincer. Nous étions dans un corps à corps sensuel, sans que rien de plus ne se passe, probablement à cause de l’état de lassitude dans lequel nous nous trouvions tous les deux. A un moment, nous regards se croisèrent, et nous restâmes une brève minute les yeux dans les yeux, dans les bras l’un de l’autre.
- Il faut que je te trouve un linge, dis-je. Je me sèche et je t’en apporte un.
- D’accord.
Je m’exécutai, ayant fort heureusement un linge de réserve. Pendant qu’elle se séchait, je remis de l’ordre dans mon appartement, regroupant et pliant les habits notamment, et préparai rapidement mon lit. Je venais de terminer quand elle sortit de la salle de bains, nue tout autant que moi, mais, une fois de plus, nous étions trop fourbus pour nous en formaliser.
- Je te fais un lit ici ? demandai-je en pointant le canapé. J’ai un drap et des couvertures…
- Tu vas dormir où ? répondit-elle. Tu as un lit prêt, non ? Pourquoi en faire un autre ?
Elle me prit la main et me conduisit à mon lit.
- On se serrera, mais je ne crois pas que ça gêne ni toi ni moi.
Elle se retourna et me poussa sur mon lit. Je me couchai, et elle vint s’allonger contre moi, la tête sur mon torse en guise d’oreiller. Un soupir s’échappa de nos deux corps, et nous disparûmes dans les brumes du sommeil.
Le réveil sonna de manière lancinante et je l’éteignis machinalement. Je ne me rappelais pas l’avoir enclenché. J’étais seul dans mon lit ; aucune affaire étrangère n’était visible dans mon appartement. Dans un flash, tout me revint en mémoire. Mon lit désespérément vide me fit clairement comprendre que je devais arrêter la verveine, allusion à la parodie de chanson d’un groupe celtique français. Je poussai un gros soupir, et me laissai aller à me recoucher.
- Ça veut dire quoi, ce soupir ? entendis-je.
La jeune femme apparut à la tête de mon lit, habillée.
- J’ai cru que t’étais partie !?
- Tu as fermé la porte, et je n’ai pas trouvé la clé.
- Attends, je t’ouvre.
Avant que je n’aie pu quitter mon lit, elle était à côté, et m’y maintenait. Je pris conscience que j’étais nu, et ajustai le duvet.
- Tu ne m’as pas répondu.
Elle me fixait du regard.
- Je t’ai dit, j’ai cru que t’étais partie.
Elle soupira à son tour, baissant la tête et la secouant, d’un air désespéré. Elle resta silencieuse, mais me maintins dans ma position quand je tentai de bouger.
- Je me suis réveillé à six heures et demie, je me suis levée pour m’habiller et partir. Comme j’ai passé un très bon moment hier soir, et que je ne voulais pas que tu aies des problèmes, j’ai activé ton réveil. Tu dormais si profondément que j’aurais eu de la peine à te réveiller.
- Attends, tu me dis avoir passé un bon moment hier soir et tu voulais partir ainsi, comme un voleur ?
- Je ne me faisais pas d’illusion. On est trop nerds pour avoir des sentiments, et j’ai pensé que tu ne souhaiterais pas me revoir après ça.
Elle fit une nouvelle brève pause, gardant la tête en bas.
- Seulement moi, je suis seule depuis trop longtemps pour être indifférente à ce qu’il s’est passé entre nous hier soir. Je voulais partir avant que ça ne devienne trop difficile pour moi.
Encore une fois, elle laissa ses paroles résonner dans ma tête.
- C’est ça que j’aimerais entendre de ta part maintenant : une réponse honnête, pas une connerie comme tu m’as sorti, ajouta-t-elle en relevant la tête pour me défier du regard.
- Je n’aurais jamais espéré vivre ce qu’on a vécu hier soir un jour, lui dis-je.
C’était à mon tour de détourner le regard.
- J’étais fatigué, sans quoi je n’aurais jamais été aussi avenant et causant, ni même assez relax pour avoir fait quoi que ce soit.
- Moi non plus, mais j’aimerais savoir ce qu’il va en découler, et pour ça, je veux une réponse à ma question !
Elle s’énervait, mais je sentais de la tristesse endiguée derrière son agressivité.
- J’ai cru un moment que j’avais fait un rêve, que rien ne s’était passé pendant mon retour, où que justement, tu sois partie sans rien de plus. Je n’avais plus l’espoir de te revoir. C’est mieux comme ça ?
J’osai l’interroger du regard.
- Je ne veux certainement pas que tu disparaisses sans rien me dire, ni que tu disparaisses tout court. Pas après ce qu’on a fait. L’un pour l’autre, ajoutai-je encore, me rendant compte que ç’avait été sa première fois à elle autant qu’à moi. Comme tu le dis, on est des nerds. On est trop souvent seuls devant notre ordinateur, à rêver à l’autre en regardant des pornos. Après ça, je n’en ai plus envie. J’espère que toi non-plus.
Mes yeux ne quittaient plus les siens. Comme le silence durait trop longtemps à mon goût, je terminai.
- A t’entendre tout à l’heure, tu n’en as plus envie non-plus.
Trop ému de ce que j’avais compris et exprimé, je sentis des larmes perler. Ma vue se brouilla, mais je vis juste que la jeune femme avait les yeux dans les mêmes conditions, et qu’un sourire tendait gentiment ses lèvres.
Elle me repoussa dans mon lit et se coucha comme elle put sur moi en restant à genoux à côté du lit. Je compris aux secousses qui la parcouraient qu’elle pleurait.
- Je sais que je ne devrais rien dire, sanglota-t-elle, mais merci ! Merci ! Merci !
Je la serrai contre moi du mieux que possible du fait de sa position, les yeux brouillés par mes propres larmes de joie. Ses remerciements diminuèrent en decrescendo, tandis qu’elle déposait des baisers sur mon torse. Je passai une main dans ses cheveux, et on resta comme ça pendant dix bonnes minutes avant d’être à nouveau d’attaque. Elle se redressa, les yeux rougis, le visage rayonnant d’un bonheur qui la transfigurait et la rendait plus belle que je ne m’en étais aperçu la veille.
- Au moins, je ne me suis pas offerte à un con ! s’exclama-t-elle, un nouveau sourire embué de larmes sur son visage. Puis elle ajouta, l’air embarrassé :
- Il y a une autre chose que je souhaite faire pour la première fois…
Timidement, elle s’approcha de moi, le regard faisant des va-et-vient entre ma bouche et mes yeux, cherchant le courage de s’approcher un petit peu plus à chaque aller-retour ; sa tête se pencha vers la droite ; ses yeux me parurent se fermer quand elle fixa ma bouche et que je sentis son souffle sur ma joue. Ses lèvres effleurèrent les miennes une fois, et elle recula aussitôt de quelques millimètres ; elle replongea son regard dans le mien, y puisa le courage que je souhaitais avoir, retourna à ma bouche et posa la sienne dessus définitivement. Sans réfléchir, nos bras vinrent se mettre autour de l’autre, dans une étreinte qui distillait l’amour à petites doses encore hésitantes, comme si l’on ne voulait pas perdre l’autre en le submergeant sous le flot indomptable de ce qu’on avait envie de lui donner.
Nous nous séparâmes, regards partagés.
- Tu n’as pas quelque chose ce matin ? me demanda-t-elle avec une pointe de malice dans la voix.
Bref, je rentrais donc, fatigué, me réjouissant d'une bonne douche et d'un sommeil réparateur, et m'installai dans la dernière correspondance TRAVYS. Peu de monde ce soir. Donc de la place. Du calme. De quoi dormir ou tout au moins somnoler pendant les 36 minutes de trajet.
Arriva alors une demoiselle de mon âge. En bon geek, je la regardai et remarquai qu'elle était plutôt à mon goût : noiraude, cheveux très longs, joli visage. Le genre de fille que je n'arriverais jamais à aborder, même si le genre avec lequel j’ai de la peine à entrer en contact est le genre féminin tout simplement.
Elle entra dans la rame, regarda où il y avait de la place, et décida de venir s'installer en face de moi – il est clair que je n’allais pas me plaindre. Du coup, je pus voir qu'elle avait de charmants yeux gris, et l'air aussi fatigué que moi.
Elle parqua sa valise et en sortit un ordinateur portable. Tiens, ça c'est déjà intéressant comme moyen de briser la glace.
Quelques secousses m'indiquèrent que le train était parti. L'annonce habituelle de bienvenue se fit entendre, couverte par le bruit de démarrage d'un Windows Vista ou Seven. Je remarquai alors que je pouvais voir l'écran en reflet dans la vitre. Windows Seven. Ouf. Je pouvais dormir.
Malgré l'OS valable, il semblait qu'elle rencontrait quelques avatars, en témoignaient les soupirs et les jurons contenus que je ne tardai pas à entendre.
- Un souci ? demandai-je.
- J'ai une archive que je ne peux plus décompresser.
- C'est quoi comme archive ?
- Du 7z.
- T'as pas 7zip ?
- Je l'avais, mais j'ai voulu mettre à jour, et ça a foiré.
- J'ai peut-être de quoi t'aider, je dois avoir une version sur clé USB.
- Ce serait génial !
Je sortis le périphérique de mon sac et le branchai sur l'ordinateur de la jeune femme.
- Tiens, fais seulement.
Elle me passa son laptop – un modèle performant, pour ce que je pouvais en juger – pour que j'installe le programme. Comme ce n'était pas la chose la plus longue, je lui demandai quel était le fichier à traiter.
- Il est à la racine de mes documents, m'annonça-t-elle.
Alors que je lançai le processus, elle sembla se souvenir de quelque chose.
- Attends !
Plusieurs choses se passèrent ensuite : je vis que l'archive contenait plusieurs vidéos, la jeune femme me prit l'ordinateur des mains et celui-ci s'éteignit aussitôt. Alors qu'elle tournait l'écran vers elle, elle s'en aperçut.
- Et zuuuut ! s'exclama-t-elle.
- C'est normal qu'il s'éteigne comme ça, sans crier gare ?
- Oui, il me le fait depuis quelques temps, j'ai la batterie qui déconne, j'attends une en remplacement.
Elle rangea en silence son ordinateur désormais inutile, puis vint se rasseoir en face de moi.
- T'as pas vu ce que contenait l'archive, j'espère ?
- Il y avait des vidéos, c'est tout ce que je sais.
- Aah, fit-elle, visiblement soulagée.
- Mais si tu me le demandes, c'est probablement du porno ?
Mais quel con ! Et pourquoi pas lui demander « Tu baises ? » aussi ? Cependant, le fard qu'elle piqua me confirma l'hypothèse. Pour se ressaisir, elle lança :
- Ne me dis pas que tu n'en regardes pas, toi !
- Moi, je ne dis rien.
- Mais du coup, je sais que c'est bien le cas ! Et c'est quoi qui te fait de l'effet ? D'imaginer la bielle qui coule ?
Comme je ne répondais pas, elle enchaîna.
- Et vu ce que tu as sur ta clé USB, t'es un geek puceau, hein ?
Là, par contre, je trouvai quoi riposter.
- Et une fille qui se balade avec un PC portable, écran 16 pouces, dual core à 3 GHz, CCleaner installé, qui met du porno dans des archives 7z doit probablement être vierge aussi. Combien de RAM ?
Elle encaissa le coup.
- D'accord, bas les armes. Oui, je suis bien vierge, t'es content !?
Elle n'était plus fière, et je compris que son état de fatigue lui dictait de ne pas continuer. Je l'avais touchée plus que je ne l'avais souhaité avec ma réplique.
- Ça change quoi, que tu le sois ? Ça t'empêche d'être toi-même ? Tu pourras offrir ça à ton copain.
Nous venions de passer l'arrêt de Montagny sur Yverdon, et le bruit du moteur fut la seule chose qu'on entendit pendant quelques instants, avant que je ne brise ce relatif silence.
- Moi, je suis toujours puceau, mais je sais que ma première fois sera avec quelqu'un que je jugerai digne.
La fatigue avait grandement aidé à briser la glace, et là, je commençais à avoir envie de la serrer dans mes bras. Elle me regarda et esquissa un sourire, et mon envie de l'embrasser apparut. Je m'imaginais prendre son visage dans mes mains, l'attirer vers moi, unir nos lèvres... Difficile d'aller plus loin : en bon nerd, je n'avais encore jamais reçu et encore moins donné de kiss.
- 4 gigas, me dit-elle.
Je compris qu'elle parlait de la RAM de son ordinateur.
- Bonne machine, fis-je en connaisseur.
- En tout cas, elle va bien pour regarder des vidéos !
- Toi, ça doit être d'imaginer la bielle à l'intérieur qui doit te faire de l'effet !
- Ou penser qu'on me fait un cunnilingus !
Elle ferma les yeux, pencha la tête en arrière et se mordit la lèvre. Je vis sa main bouger, comme si elle allait d'elle-même apporter un peu de plaisir. Heureusement, la jeune femme se ressaisit.
- Et toi, une langue sur ton pénis, l'idée te fait quoi ?
Nous continuâmes de discuter à mi-voix, mais je vis bien que d'autres passagers nous écoutaient relativement discrètement. Seulement, nous étions trop fatigués pour avoir honte, juste pas assez pour avoir notre discussion à un niveau normal.
« Mesdames et Messieurs, nous arrivons à Ste-Croix, gare terminus. Nous vous prions de descendre du train, et vous disons au revoir. »
Obtempérant, nous prîmes nos affaires et nous retrouvâmes sur le quai.
- Tu vas dans quelle direction ? demandai-je, l'œil encore égrillard après notre discussion.
- Juste au-dessus de l'hôtel de France.
- C'est sur mon chemin !
Ainsi, nous pûmes reprendre notre conversation des plus érotiques pendant le trajet à pied jusqu'à mon petit appartement.
- Avec tout ça, il faudra que je m'occupe de moi en rentrant ! me dit-elle avec un clin d'œil canaille.
- Je vais aussi devoir faire baisser la tension.
J'ouvris ma porte, me préparai à lui dire au revoir, mais, fatigué, d'autres mots me sortirent de la bouche.
- Tu entres ?
On se regarda un moment, puis elle me suivit. Je refermai la porte derrière nous.
Nous posâmes nos sacs à l'entrée, après s'être déchaussés.
- C'est gentil chez toi, déclara-t-elle en voyant ce que la lueur de l'éclairage publique, partiellement bloquée par les rideaux, révélait de mon intérieur. Elle balaya tout ça un moment, tandis que je la regardais sans rien faire, avant qu'elle ne se retournât et me tirât vers le canapé et qu'on commençât à se déshabiller maladroitement. Je lui ôtai son pull un peu frénétiquement, et découvris ainsi une poitrine acceptable dans un soutien-gorge fonctionnel, qui me fut masqué quand elle m'enleva mon pull et mon maillot de corps en une fois. Je déboutonnai son pantalon tandis qu'elle faisait pareil avec le mien, et on se le descendit sur les tibias ensembles avant de secouer les jambes pour se désentraver. Je réussis ensuite à dégrafer son soutien-gorge, qu'elle enleva totalement elle-même avant qu'on s'arrache presque nos derniers habits. Elle descendit immédiatement vers mon sexe et se mit à me branler.
C'était bien différent de mes séances solitaires : le simple fait que ce ne soit pas mes doigts suffisait à me faire bander dur, et je sentais déjà venir ma joie quand, dans un sursaut de lucidité, j'exprimai une pensée.
- Je ne peux pas m'occuper de toi aussi ?
Elle s'arrêta, nos regards se croisèrent, et nous nous installâmes sur le canapé, en 69, chacun couché sur son flanc gauche, et ma main trouva tout de suite les replis intimes de mon amante, que je sentis se raidir, avant qu'elle ne reprenne son ouvrage.
Son coquillage était trempé ; partout où je passai les doigts, je trouvai un film humide, et ses lèvres intimes étaient comme collées par effet ventouse. Je découvris le clitoris, sur lequel je me concentrai un petit moment avant de remarquer que ça ne faisait pas autant d'effet que je ne m'y attendais. Je continuai à caresser toutes les vallées inondées, tandis que des doigts fins allaient et venaient sur mon sexe raide comme une bûche.
Je perçus un mouvement entre mes jambes au moment où je décidai de goûter à l'élixir féminin, et, tandis que j'apposai ma bouche sur ses replis, elle posait ses lèvres sur mon gland, commençant une fellation langoureuse. Je léchai lentement toute la cyprine qui coulait de son puits de joie et qui s'était répandue pendant notre voyage. En plus de ces découvertes liées au goût et au toucher, j’en faisais une olfactive ; ma compagne devait bien s’occuper de cette partie de son corps car, à part une vague effluve que je perçus comme due à son liquide sexuel, j’avais une nette odeur de produit de douche féminin.
Pour être mieux, nous finîmes par nous retrouver elle dessus et moi dessous. Mes mains avaient trouvé sa poitrine que je massais avec une frénésie contenue, alors que ses mains me caressaient ces parties si sensibles de part et d'autre de mon ventre. Plus bas, mon membre disparaissait et réapparaissait dans la bouche de cette jeune femme que j'avais, sans trop savoir comment, fait entrer chez moi. Les allées-venues sur ma verge n'avaient rien de désagréable, au contraire : cette sensation que procure un pareil traitement n'est pas aisée à décrire, mais c’était bien plus agréable qu’une main ou même deux. J’avais l’impression que j’allais exploser d’un moment à l’autre, et ce que je percevais de la respiration de ma partenaire m’indiquait qu’elle n’était pas en reste.
Un peu avant que tout ne devienne incontrôlable, je resserrai les jambes. Ce ne fut qu’après un bref instant que je pus revenir un peu sur terre et que je remarquai qu’elle avait arrêté aussi.
- On termine ? me demanda-t-elle, encore haletante.
- Oui, mais attends…
Je me redressai et allai prendre un préservatif dans ma commode – un cadeau reçu le premier décembre, pour la journée mondiale du SIDA, que j’avais rangé là faute de place. Quand elle vit ce que j’avais sorti, elle réagit.
- Super, je n’y avais pas pensé.
J’étais sur le point d’ouvrir l’emballage, quand une de ses mains saisit une des miennes.
- Laisse-moi faire pour la suite, s’il te plaît. Couche-toi sur le canapé.
Elle m’y laissa la place et me prit le préservatif des mains. Sans hésiter, elle me l’enfila, puis vint se mettre à califourchon sur moi, sans s’empaler toutefois. Elle me regarda une dernière fois, puis me prit les mains et les plaqua sur sa poitrine, m’enjoignant à la caresser, ce que je ne me fis pas dire deux fois. Mon sexe encapuchonné s’était retrouvé maintenu contre mon ventre, et elle glissa dessus quelques fois, savourant d’avance ce qui allait se passer ensuite, ainsi que mon massage qu’elle semblait apprécier, à l’entendre. Quand sa patience se fut épuisée et son envie eut encore augmenté, elle recula le plus possible sans perdre le contact avec mes mains, se leva, saisit ma verge, la redressa et se posa dessus, se laissant descendre lentement, m’accueillant de plus en plus, jusqu’à la limite de sa vertu. Elle s’arrêta, ouvrit les yeux pour chercher mon regard, et quand ils se croisèrent, elle reprit sa descente. Je sentis la chaleur de son vagin, et la résistance que faisait son hymen, qui disparut soudainement. Ma partenaire poussa un petit cri, et se maintint à cette hauteur le temps que ça passe. Elle avait mis ses mains sur les miennes qui n’avaient pas quitté ses seins, et je la sentis se crisper, puis se détendre, tandis qu’elle recommençait à m’accueillir. Quand elle fut enfin assise sur moi et autour de moi, un sourire passa sur son visage, tandis qu’une petite lueur s’allumait dans ses yeux, qu’elle ferma.
Lentement, elle se redressa jusqu’à me laisser sortir presque entièrement, et redescendit avec une lenteur qui me mettait au supplice. Là aussi, je compris que c’était beaucoup pour elle en notant que sa respiration était tout aussi rapide et forte que la mienne. Elle recommença et me reprit presque aussitôt, accompagnant la descente d’un gémissement étouffé. Je pris conscience que je n’étais pas des plus silencieux non plus, mais qu’à cela ne tienne ! Je sentais venir l’inéluctable, et perdais le sens de la réalité, noyé dans une vague de plaisir qui m’emporta au moment où je sentis le vagin de ma partenaire se resserrer autour de mon pénis, ses jambes me serrer, avant que tout devienne lumière et énergie. Je sentis soudain un poids sur mon ventre : après s’être raidie de plaisir, la jeune femme s’était retrouvée brusquement sans force et m’était tombée dessus. Moi, tout autant faible et fort, je ne l’avais pas retenue. Nous restâmes un moment encore secoués de spasmes, et mes mains vinrent tout naturellement se mettre autour de sa taille, et je me rendis compte qu’elle avait ses bras autour de mon cou.
Je pris lentement conscience de la proximité de nos corps, ainsi que du flux sanguin qui quittait mon sexe.
- Il faut que j’aille enlever le préservatif, fis-je.
- Mmm, eus-je pour toute réponse, alors qu’elle roulait sur le côté pour me laisser me lever.
J’allai aux toilettes et enlevai le caoutchouc souillé. La jeune femme vint me rejoindre, et quand elle vit mon sexe hors de sa gaine de latex, elle se mit à genoux tout en disant :
- Attends, j’en ai trop envie !
Et elle emboucha ma verge au repos, juste le temps de me nettoyer le sperme qui était naturellement resté dessus.
- Mmmh, dit-elle encore en ayant terminé. Elle me lança un regard, se nettoyant le tour de la bouche avec la langue, se remit debout et sortit de ma pièce d’eaux, le préservatif à la main, tandis que je me préparai à me doucher. Après ce qu’il venait de se passer, j’avais une furieuse envie de dormir qui ne demandait qu’à être comblée. Je venais d’obtenir de l’eau chaude quand elle écarta le rideau de douche.
- Il m’en faut une aussi, dit-elle en entrant dans le bac de douche avec un mélange d’espièglerie, de fatigue et d’excuse sur ses traits.
- Alors laisse-toi faire, dis-je sur une impulsion.
Elle ne comprit pas tout de suite ce que j’avais en tête, mais une fois que j’eus pris un peu de produit de douche et que j’eus commencé à nettoyer son visage, j’y lus qu’elle percutait et se détendit. Je pris ainsi plaisir à découvrir son corps un peu plus en détails, mais ne poussai pas trop l’exploration du fait de la fatigue.
- Tu as fini ? me demanda-t-elle. Merci. Bouge pas.
A mon tour de ne pas saisir ce que son sourire voulait dire, mais la lumière se fit quand elle prit à son tour du savon.
Elle me lava délicatement, puis ouvrit les robinets pour faire couler l’eau sur nous deux. Nous nous rapprochâmes et nous frottâmes pour nous rincer. Nous étions dans un corps à corps sensuel, sans que rien de plus ne se passe, probablement à cause de l’état de lassitude dans lequel nous nous trouvions tous les deux. A un moment, nous regards se croisèrent, et nous restâmes une brève minute les yeux dans les yeux, dans les bras l’un de l’autre.
- Il faut que je te trouve un linge, dis-je. Je me sèche et je t’en apporte un.
- D’accord.
Je m’exécutai, ayant fort heureusement un linge de réserve. Pendant qu’elle se séchait, je remis de l’ordre dans mon appartement, regroupant et pliant les habits notamment, et préparai rapidement mon lit. Je venais de terminer quand elle sortit de la salle de bains, nue tout autant que moi, mais, une fois de plus, nous étions trop fourbus pour nous en formaliser.
- Je te fais un lit ici ? demandai-je en pointant le canapé. J’ai un drap et des couvertures…
- Tu vas dormir où ? répondit-elle. Tu as un lit prêt, non ? Pourquoi en faire un autre ?
Elle me prit la main et me conduisit à mon lit.
- On se serrera, mais je ne crois pas que ça gêne ni toi ni moi.
Elle se retourna et me poussa sur mon lit. Je me couchai, et elle vint s’allonger contre moi, la tête sur mon torse en guise d’oreiller. Un soupir s’échappa de nos deux corps, et nous disparûmes dans les brumes du sommeil.
Le réveil sonna de manière lancinante et je l’éteignis machinalement. Je ne me rappelais pas l’avoir enclenché. J’étais seul dans mon lit ; aucune affaire étrangère n’était visible dans mon appartement. Dans un flash, tout me revint en mémoire. Mon lit désespérément vide me fit clairement comprendre que je devais arrêter la verveine, allusion à la parodie de chanson d’un groupe celtique français. Je poussai un gros soupir, et me laissai aller à me recoucher.
- Ça veut dire quoi, ce soupir ? entendis-je.
La jeune femme apparut à la tête de mon lit, habillée.
- J’ai cru que t’étais partie !?
- Tu as fermé la porte, et je n’ai pas trouvé la clé.
- Attends, je t’ouvre.
Avant que je n’aie pu quitter mon lit, elle était à côté, et m’y maintenait. Je pris conscience que j’étais nu, et ajustai le duvet.
- Tu ne m’as pas répondu.
Elle me fixait du regard.
- Je t’ai dit, j’ai cru que t’étais partie.
Elle soupira à son tour, baissant la tête et la secouant, d’un air désespéré. Elle resta silencieuse, mais me maintins dans ma position quand je tentai de bouger.
- Je me suis réveillé à six heures et demie, je me suis levée pour m’habiller et partir. Comme j’ai passé un très bon moment hier soir, et que je ne voulais pas que tu aies des problèmes, j’ai activé ton réveil. Tu dormais si profondément que j’aurais eu de la peine à te réveiller.
- Attends, tu me dis avoir passé un bon moment hier soir et tu voulais partir ainsi, comme un voleur ?
- Je ne me faisais pas d’illusion. On est trop nerds pour avoir des sentiments, et j’ai pensé que tu ne souhaiterais pas me revoir après ça.
Elle fit une nouvelle brève pause, gardant la tête en bas.
- Seulement moi, je suis seule depuis trop longtemps pour être indifférente à ce qu’il s’est passé entre nous hier soir. Je voulais partir avant que ça ne devienne trop difficile pour moi.
Encore une fois, elle laissa ses paroles résonner dans ma tête.
- C’est ça que j’aimerais entendre de ta part maintenant : une réponse honnête, pas une connerie comme tu m’as sorti, ajouta-t-elle en relevant la tête pour me défier du regard.
- Je n’aurais jamais espéré vivre ce qu’on a vécu hier soir un jour, lui dis-je.
C’était à mon tour de détourner le regard.
- J’étais fatigué, sans quoi je n’aurais jamais été aussi avenant et causant, ni même assez relax pour avoir fait quoi que ce soit.
- Moi non plus, mais j’aimerais savoir ce qu’il va en découler, et pour ça, je veux une réponse à ma question !
Elle s’énervait, mais je sentais de la tristesse endiguée derrière son agressivité.
- J’ai cru un moment que j’avais fait un rêve, que rien ne s’était passé pendant mon retour, où que justement, tu sois partie sans rien de plus. Je n’avais plus l’espoir de te revoir. C’est mieux comme ça ?
J’osai l’interroger du regard.
- Je ne veux certainement pas que tu disparaisses sans rien me dire, ni que tu disparaisses tout court. Pas après ce qu’on a fait. L’un pour l’autre, ajoutai-je encore, me rendant compte que ç’avait été sa première fois à elle autant qu’à moi. Comme tu le dis, on est des nerds. On est trop souvent seuls devant notre ordinateur, à rêver à l’autre en regardant des pornos. Après ça, je n’en ai plus envie. J’espère que toi non-plus.
Mes yeux ne quittaient plus les siens. Comme le silence durait trop longtemps à mon goût, je terminai.
- A t’entendre tout à l’heure, tu n’en as plus envie non-plus.
Trop ému de ce que j’avais compris et exprimé, je sentis des larmes perler. Ma vue se brouilla, mais je vis juste que la jeune femme avait les yeux dans les mêmes conditions, et qu’un sourire tendait gentiment ses lèvres.
Elle me repoussa dans mon lit et se coucha comme elle put sur moi en restant à genoux à côté du lit. Je compris aux secousses qui la parcouraient qu’elle pleurait.
- Je sais que je ne devrais rien dire, sanglota-t-elle, mais merci ! Merci ! Merci !
Je la serrai contre moi du mieux que possible du fait de sa position, les yeux brouillés par mes propres larmes de joie. Ses remerciements diminuèrent en decrescendo, tandis qu’elle déposait des baisers sur mon torse. Je passai une main dans ses cheveux, et on resta comme ça pendant dix bonnes minutes avant d’être à nouveau d’attaque. Elle se redressa, les yeux rougis, le visage rayonnant d’un bonheur qui la transfigurait et la rendait plus belle que je ne m’en étais aperçu la veille.
- Au moins, je ne me suis pas offerte à un con ! s’exclama-t-elle, un nouveau sourire embué de larmes sur son visage. Puis elle ajouta, l’air embarrassé :
- Il y a une autre chose que je souhaite faire pour la première fois…
Timidement, elle s’approcha de moi, le regard faisant des va-et-vient entre ma bouche et mes yeux, cherchant le courage de s’approcher un petit peu plus à chaque aller-retour ; sa tête se pencha vers la droite ; ses yeux me parurent se fermer quand elle fixa ma bouche et que je sentis son souffle sur ma joue. Ses lèvres effleurèrent les miennes une fois, et elle recula aussitôt de quelques millimètres ; elle replongea son regard dans le mien, y puisa le courage que je souhaitais avoir, retourna à ma bouche et posa la sienne dessus définitivement. Sans réfléchir, nos bras vinrent se mettre autour de l’autre, dans une étreinte qui distillait l’amour à petites doses encore hésitantes, comme si l’on ne voulait pas perdre l’autre en le submergeant sous le flot indomptable de ce qu’on avait envie de lui donner.
Nous nous séparâmes, regards partagés.
- Tu n’as pas quelque chose ce matin ? me demanda-t-elle avec une pointe de malice dans la voix.
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