Accueil des nantis 1
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 08-07-2017 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Accueil des nantis 1
Suite de Accueil des déshérités. Les mêmes personnages et d'autresLes suçons éveillent des soupçons
- Il m’est doux, mon chéri, d’apprendre que je t’ai manqué. Mais je suis là maintenant, plus déterminée que jamais à n’être plus qu’à toi. Je renonce définitivement à mon bénévolat, je veux être à toi entièrement. Pour toi je serai belle, tendre, attentionnée. Mon corps t’aura pour seul maître comme mon cœur. Je veux te faire oublier l’enfer de ces quarante huit heures d’égarement. Viens couchons-nous, oublions le passé et bâtissons ensemble notre avenir. Raconte-moi en premier ta vie pendant ce temps. Tu sais pratiquement tout de moi, je veux savoir où tu as vécu, comment et avec qui. Narre aussi toutes tes ruses pour obtenir les renseignements accumulés sur mes activités. Ah ! J’aurais dû penser à t’miter, j’aurais eu moins peur de te perdre, j’aurais mieux raisonné et tu n’aurais pas eu à te plaindre des conséquences de mon découragement.
Elle sait utiliser le découragement dû au break. M’accabler l’innocenterait.
Par le détail j’entreprends le récit de cette quinzaine agitée : mon logement voisin du resto, ma barbe, ma visite secrète ce soir où avec Robert elle a remplacé les filles ou femmes retardataires.
- Quoi, tu étais sous notre lit quand j’ai accordé mes faveurs à Louis ? Mais tu sais tout. Tu as utilisé des moyens déloyaux. Même le drap mouillé du sperme de Louis ou d’Henri ? Tout ! Tu vois à quoi mène le désespoir. Prends-moi dans tes bras, câline-moi.
Je raconte, elle coupe le flot de paroles pour me couvrir de baisers. Nous remettons au lendemain l’union de nos corps. Je lui accorde un temps de répit et de repos après l’épreuve de la double pénétration que je lui ai fait infliger. Nous considérerons cet excès voulu par moi, subi par elle avec étonnement et une certaine satisfaction comme un acte de pénitence à ne plus jamais répéter et qui la lave de tout.
- Même si j’étais demandeur et participant ? Tu refuseras de coucher avec moi et un autre homme ?
Ma question est inspirée de sa déclaration (lire numéro 7): « la partie à trois que tu as organisée m’a rendue folle. ». Malgré ma résolution de tuer soupçons et jalousie je tremble d’avoir éveillé sa curiosité et un appel à des agissements sexuels en groupe. Ce que confirme hélas sa dénégation peu rassurante : - Ne tente pas le diable; je pourrais y prendre goût et souhaiter pratiquer régulièrement avec des tiers lorsque tu n’y serais pas disposé. Non, restons deux à nous aimer. N’introduis pas de loup dans la bergerie, on ne sait jamais l’effet de sa queue sur une femme. Je me sens fragile à l’évocation de cette pratique du partage et du sandwich selon ton expression. Plus jamais ça !
Le samedi matin, tard, nous nous sommes éveillés, enlacés. Dans notre sommeil nos corps ont retrouvé nos habitudes, notre couple s‘est renoué, nos sens ont vaincu les réticences des raisonnements instinctifs et chassé les méfiances involontaires cachées dans mon subconscient. Le baiser du réveil nous réconcilie définitivement. Mon érection matinale me vaut des caresses osées, lesquelles ne tardent pas à nous mener à l’union merveilleuse. Seuls au monde, nous faisons et défaisons nos liens, assoiffés d’amour nous nous étreignons, je pénètre ma chérie.
C’est divin. Combien connaissons-nous d’orgasmes ? Nous jouissons l’un de l’autre sans compter. L’épreuve passée, notre amour renaît plus fort. Le samedi et le dimanche sont ensoleillés par ce renouveau, par notre joie des retrouvailles, par les promesses renouvelées d’« amour, toujours ». Nous achetons des fleurs, nous écoutons de la musique, nous nous enlaçons, nous faisons l’amour. C’est ça le bonheur.
- Robert m’a appelée, il est désolé de devoir accepter ma démission. Non, non, tu n’auras plus l’occasion de te plaindre.
Le lundi soir Lili me donne une preuve supplémentaire de son amour. Convoquée par Henri, elle l’a entendu renouveler sa proposition de promotion en qualité de secrétaire de direction et d’assistante. Elle a tapé elle-même le texte du contrat. Par clause particulière, Henri garantit que lors des déplacements de plus d’un jour elle jouira de la mise à disposition d’une chambre particulière.
- Il ne peut pas préciser par écrit qu’il ne cherchera plus de relations sexuelles, ce serait inutilement compromettant pour lui et pour moi, mais il m’a juré d’être correct en toutes circonstances. Crois-tu mon chéri que je puisse accepter cette offre ? Le risque ne te semble-t-il pas trop grand ? Me fais-tu confiance ou préfères-tu que je renonce ? Henri me promet de ne pas exercer de représailles en cas de refus. J’ai longuement discuté avec Martine pendant qu’elle commençait à me passer les consignes. Selon elle Henri est homme de parole.
La nouvelle ne me réjouit pas outre mesure. Lili aurait pu refuser, elle l‘avait fait en ma présence, au lieu de quoi elle a déclaré vouloir recueillir mon avis. Au fond d’elle, elle a déjà assimilé et accepté cette proposition modifiée. Elle serait profondément déçue de me savoir hostile à ce projet. Elle garde en mémoire ma décision de lui faire entièrement confiance. Le break par contre est oublié! Comment pourrais-je après notre réconciliation montrer de la défiance. Me pardonnerait-elle de m’opposer à sa réussite sous prétexte que je prêterais des intentions sournoises à un homme de parole.
Quand j’imagine la complicité de Martine et d’Henri, leur longue liaison adultère avouée par lui ici même, je trouve Lili bien ingénue de répéter : « c’est un homme de parole ». Notre amour renouvelé d’hier souffrirait-il une marque de méfiance ? J’ai le choix entre approuver et ne pas refuser. Le moindre doute exprimé serait une fausse note dans notre accord parfait.
- Ma chérie, pourquoi irais-je contrarier tes vœux ? Tu dois te jeter sur cette chance. Les garanties de ton patron, les encouragements de Martine et ma confiance en ton amour m’ordonnent de me féliciter de cette insigne distinction. Cette fois Henri s’intéresse à tes compétences et non à ton corps ou à ton cul. Il le fait sans contrainte, sans chantage et sans espoir d’acheter ton cœur ou ton corps, il renonce à coucher. C’est une attitude noble qui l’honore. Fonce.
- Dès la quinzaine prochaine nous pourrions reprendre la maison où logeaient Martine et son mari. J’ai entendu dire que Joseph avait demandé sa mutation en raison de soupçons sur la fidélité de Martine. La jalousie est mauvaise conseillère. Toi tu es un homme merveilleux, ta confiance en moi est bien placée. Je t’adore.
Ce soir elle tient à me le prouver longuement, ardemment, follement. Elle ne cesse de me caresser, de m’embrasser, de s’offrir qu’après m’avoir épuisé. Mon accord accroît sa libido, fait de moi son héros et déchaîne sa passion. Sur le dos, en levrette, en cuillère, Lili se donne, suggère des positions hardies; elle déborde d’enthousiasme et de reconnaissance. Le mardi matin elle répare un oubli imputable à son envie de me plaire et de récompenser ma confiance.
- C’était si bon de t’aimer que j’ai omis involontairement de te prévenir. Mais tu vas apprendre avec joie mes débuts immédiats dans ma nouvelle fonction. Henri m’emmène dès demain soir à une réunion importante. Ne fronce pas les sourcils, Martine nous accompagnera et me présentera à ses contacts habituels. Je serai sage. Tu n’as rien à redouter.
- Mais tu es toujours libre et j’ai confiance en ton bon sens. Va sans souci pour moi, je t’aime.
Son baiser est encore plus voluptueux.
Six mois ont passé. Après chaque « réunion importante », Lili me tient au courant avec la retenue nécessaire au secret professionnel. Le métier entre. Elle est dans la peau du personnage. J’ai été invité à un pot au cours duquel Henri m’a fait l’honneur d’un a parte pour louer le travail de Lili.
« Si elle continue ainsi, elle ira loin. Seriez-vous prêt à la suivre si elle était mutée au siège ? Bon ce n‘est pas pour demain, mais envisagez cette probabilité»
- Ne t’inquiète pas me susurre Lili en plein combat amoureux ce soir là. Henri a des vues sur une jeunette disposée à baiser avec lui. Il possède une garçonnière pour s’envoyer en l’air avec sa petite pute, c’est suffisant pour la garce. Il ne se débarrassera pas aussi facilement de moi. Je connais bien Marie. Sa femme m’apprécie et, rassurée par ma conduite irréprochable, elle tient à protéger son mari des excès d’une vie dissolue. Elle comme toi a confiance en moi. Vous me réconfortez.
Dans le discours de Lili un mot revient très fréquemment : confiance ! C’est un rappel destiné à booster mon amour, un leitmotiv né après notre break. Tout autre que moi trouverait exagéré la constance dans l’utilisation si fréquente du mot et de l’idée. Moi, je suis confiant. Elle me fournit des raisons de le demeurer. Ainsi, à chaque retour elle laisse traîner sur le bahut du salon la facture acquittée de sa chambre à l’hôtel avant de la ranger dans un classeur pour déduire le moment venu les notes avec les frais généraux. Un hôtel revient plus fréquemment parce qu’il se situe à proximité des lieux de réunion, m’explique Lili.
Sa chambre à lit double comporte tout le confort nécessaire, y compris internet. Elle n’oublie jamais de m’envoyer un e-mail pour me souhaiter bonne nuit, en plus de ses bisous par téléphone. Nous sommes physiquement séparés mais si proches pourtant grâce aux techniques modernes de communication. Son absence est moins difficile à supporter.
Aujourd’hui elle est revenue de voyage bien avant mon retour du travail. C’est le milieu d’un bel automne, le soleil a brillé toute la journée, il fait bon, le thermomètre d’intérieur indique 23°. Lili porte un pull léger à col roulé. Elle est douchée et ne se douchera pas avec moi. Pour une fois elle s’est essuyée toute seule. Me voilà privé d’un moment de plaisir. Habituellement je passe la serviette et nous finissons en jeux de mains, en caresses qui aboutissent à des étreintes coquines. Au coucher elle n’a pas besoin de moi pour décrocher son soutien-gorge, je perds encore une occasion de lui caresser les seins avant le passage à des jeux de couple. Je m’inquiète :
- Tu as des soucis ? Ma présence te pèse ?
- Pourquoi ?
- J’ai l’impression que tu n’es pas d’humeur joueuse.
- Le pauvre homme se sent délaissé. Attends, je m’occupe de toi dans une minute.
Curieusement elle quitte son string en me tournant le dos et enfile une chemise de nuit à col fermé tirée du fin fond d’un tiroir où elle attendait l’hiver. Nous nous couchons, je m’approche d’elle.
Elle éteint sa lampe de chevet et rit tout fort :
- Que dirais-tu d’une partie de cache-cache amoureux. On se cherche dans le noir et on s’aime sans se voir.
-Essayons.
Sans la vue, priorité au toucher. Les mains, les pieds attrapent, retiennent. Les caresses surprennent, font rire.
- Comment t’est venue cette idée ?
- A force de me coucher seule, j’invente des amusements pour booster nos plaisirs. Ça ne te plaît pas ?
- Si c’est pour me plaire, tu multiplies ma joie.
- Embrasse-moi un peu partout. Je t’aime. Oui, là dans le cou, hum, c’est si bon, de l’autre côté. Tu négliges mes seins. Suce la pointe mon bébé. Va plus bas, plus bas encore. Tu ne remarques rien ?
- Mais, ton mont de Vénus est lisse. Où est passée ta touffe ?
- Hier soir je suis allée chez une esthéticienne et elle m’a convaincue de te faire une surprise. Pour toi j’ai une peau de bébé. Oui passe tes doigts. Suis la fente, mon clito a besoin d’un gros câlin. Humm !
- C’est dommage, j’aimais ta jolie touffe. Tu me montres ?
- Ah ! Pas tout de suite. J’ai envie de toi. André, prends-moi. Ne me désires-tu plus ?
- Guide ma queue qui vient de perdre ses repères aux abords de ta vulve.
Le réveil sonne. Lili est déjà en tenue. Depuis que son salaire a fait un bond à faire pâlir ma feuille de paie, elle achète sans compter robes, tailleurs, escarpins et bijoux. Pour me plaire, répète-t-elle à l‘envi. C’est flatteur. Le dressing déborde. Devient-elle frileuse, le col roulé a changé de couleur, mais est-il indispensable quand la météo annonce du beau temps ?
Première rentrée, elle est sous la douche quand je reviens.
- André peux-tu m’apporter ma robe de chambre, je l’ai oubliée sur le lit.
J’entre dans la salle de bain. Lili est immobile face au miroir, ne se tourne pas pour un baiser, penche sa tête du côté gauche. Je caresse son dos, ma main court le long de la colonne vertébrale, déclenche des frissons, un doigt s’insinue dans le haut de la raie. Lili s’ébroue :
- Ne sois pas impatient, mon chéri. Je te paie le restaurant ce soir. Es- tu content ?
- Oui.
- C’est tout ? Pas plus d’enthousiasme que ça ?
Je viens de remarquer sur sa fesse une tache violacée, comme la trace d’un pinçon. Étrange.
Je me relève :
- C’est très bien. Je crains juste de ne pas pouvoir te suivre dans la course à la dépense.
- Puisque je te l’offre de bon cœur. Tu m’aimes, ne calcule pas. Viens embrasse-moi.
Son demi-tour rapide me livre son visage rayonnant . Elle est heureuse de payer, de montrer que mon accord a amélioré notre quotidien. Le visage est radieux mais ce qui attire mon attention c’est une marque dans le cou, entre le bleu et le rouge-brun.
- Qu’est-ce que tu regardes ?
Elle bouge, interroge le miroir et réfléchit vite :
- André, tu m’as fait un suçon cette nuit ? Tu devrais tempérer tes ardeurs, mon amour. Tout le monde va se moquer de moi.
- Mais je t’assure je fais attention. Ce n’est pas moi.
- Excuse-moi. C’est peut-être une piqûre de moustique, cette nuit je l’ai entendu faire zzzzzzzz
Je m’en tire bien. Le moustique ? Cette nuit ? Il devrait y avoir une cloque. Ce « bleu » absolument plat et ses tout fins points plus noirs a plus de quelques heures. Elle a parlé de suçon, ne s’est pas trompée. Mais si j’en étais l’auteur, je le saurais. Un suçon de la nuit n’a pas cette apparence, est plus rouge. Cette pensée m’obsède pendant le repas dansant.
Elle a fourni une explication, n’a donc plus jugé nécessaire l’usage du col roulé pour la soirée. Se doute-t-elle que j’ai aperçu également une « piqûre de moustique » aussi étonnante à côté du téton de son sein gauche, un rond hors de proportion avec la bouche d’un nourrisson. Elle n’allaite pas. Le bleu sur la fesse pourrait résulter d’une chute sur le dos. La même chute n’aurait pas pu marquer le sein ou le côté gauche du cou. Alors ?
- Te voilà bien taciturne André. C’est la différence de nos salaires qui te tourmente. Tout ce que je fais, c’est pour toi, pour te rendre heureux. Ne sois pas désolé.
Comme hier elle se déshabille sans me solliciter. Elle reprend la chemise de nuit cache tout, jette un linge sur son abat-jour, se donne sans préliminaires.
- Ah ! Tu voudrais voir mon sexe dénudé ? Tu as été trop mélancolique. Tu devras mériter le privilège de découvrir le bas. Contente-toi de m’aimer.
Je commence à détester cette formule restrictive trop souvent dans sa bouche. Autre chose me tarabuste pendant que je possède bravement ma gagneuse. Ce mot là aussi vient bizarrement à l’esprit. Une gagneuse, un trottoir, un client… Je me suis juré de rejeter les pensées malsaines pour moi, insultantes pour Lili. Je lime avec rage, dans la pénombre. Je m’efforce d’être le meilleur, l’amant qui l’enchante, celui qui laisse l’empreinte la plus remarquable dans son vagin, l’indispensable dispensateur de jouissance, son sabreur, la seule vraie source de son bonheur .
Elle lutte avec le même désir de m’éblouir. Nous nous retrouvons au sommet du plaisir en même temps. Comment douter d’une femme aussi passionnée, aussi généreuse ? C’est idiot, c’est un déraillement de mon imagination. Si je ne me discipline pas, je vais décourager ses efforts pour me plaire. A trop me tourmenter je deviendrai infréquentable et de fil en aiguille je tuerai son amour pour moi. Stop aux idées noires ! Quand même, je ne comprends pas les précautions de Lili pour cacher les traces… Mais… Elle aurait pu me montrer sa fesse, me raconter sa chute et me demander de lécher et d’embrasser la place douloureuse.
Aussi pour le sein, pourquoi dans ses soirées solitaires à l’hôtel ne se serait-elle pas inventé un jeu, elle aurait attiré le téton jusqu’à sa bouche et aurait créé cette marque. Oui, mais elle n’a pas pu se sucer le cou et l’histoire du moustique est le plus grotesque cache vérité jamais entendu, un conte pour enfant, pas crédible pour un sou. Y a-t-il dans son hôtel des moustiques à deux pattes, deux mains et une bouche suceuse ? J’en aurai le cœur net.
- Tu m’as décrit ta chambre. Tu disposes d’un lit double. Tu pourrais m’y inviter la prochaine fois ?
- Pourquoi pas mon homme adoré ?… Quoique, si on s’aperçoit que l’entreprise te paie l’hôtel, ça fera scandale. Les syndicats sont sourcilleux…. On pourrait pour une fois ne pas établir de note de frais, payer la chambre de notre poche. Si elle n’est pas déjà réservée…Je me renseignerai.
A suivre
- Il m’est doux, mon chéri, d’apprendre que je t’ai manqué. Mais je suis là maintenant, plus déterminée que jamais à n’être plus qu’à toi. Je renonce définitivement à mon bénévolat, je veux être à toi entièrement. Pour toi je serai belle, tendre, attentionnée. Mon corps t’aura pour seul maître comme mon cœur. Je veux te faire oublier l’enfer de ces quarante huit heures d’égarement. Viens couchons-nous, oublions le passé et bâtissons ensemble notre avenir. Raconte-moi en premier ta vie pendant ce temps. Tu sais pratiquement tout de moi, je veux savoir où tu as vécu, comment et avec qui. Narre aussi toutes tes ruses pour obtenir les renseignements accumulés sur mes activités. Ah ! J’aurais dû penser à t’miter, j’aurais eu moins peur de te perdre, j’aurais mieux raisonné et tu n’aurais pas eu à te plaindre des conséquences de mon découragement.
Elle sait utiliser le découragement dû au break. M’accabler l’innocenterait.
Par le détail j’entreprends le récit de cette quinzaine agitée : mon logement voisin du resto, ma barbe, ma visite secrète ce soir où avec Robert elle a remplacé les filles ou femmes retardataires.
- Quoi, tu étais sous notre lit quand j’ai accordé mes faveurs à Louis ? Mais tu sais tout. Tu as utilisé des moyens déloyaux. Même le drap mouillé du sperme de Louis ou d’Henri ? Tout ! Tu vois à quoi mène le désespoir. Prends-moi dans tes bras, câline-moi.
Je raconte, elle coupe le flot de paroles pour me couvrir de baisers. Nous remettons au lendemain l’union de nos corps. Je lui accorde un temps de répit et de repos après l’épreuve de la double pénétration que je lui ai fait infliger. Nous considérerons cet excès voulu par moi, subi par elle avec étonnement et une certaine satisfaction comme un acte de pénitence à ne plus jamais répéter et qui la lave de tout.
- Même si j’étais demandeur et participant ? Tu refuseras de coucher avec moi et un autre homme ?
Ma question est inspirée de sa déclaration (lire numéro 7): « la partie à trois que tu as organisée m’a rendue folle. ». Malgré ma résolution de tuer soupçons et jalousie je tremble d’avoir éveillé sa curiosité et un appel à des agissements sexuels en groupe. Ce que confirme hélas sa dénégation peu rassurante : - Ne tente pas le diable; je pourrais y prendre goût et souhaiter pratiquer régulièrement avec des tiers lorsque tu n’y serais pas disposé. Non, restons deux à nous aimer. N’introduis pas de loup dans la bergerie, on ne sait jamais l’effet de sa queue sur une femme. Je me sens fragile à l’évocation de cette pratique du partage et du sandwich selon ton expression. Plus jamais ça !
Le samedi matin, tard, nous nous sommes éveillés, enlacés. Dans notre sommeil nos corps ont retrouvé nos habitudes, notre couple s‘est renoué, nos sens ont vaincu les réticences des raisonnements instinctifs et chassé les méfiances involontaires cachées dans mon subconscient. Le baiser du réveil nous réconcilie définitivement. Mon érection matinale me vaut des caresses osées, lesquelles ne tardent pas à nous mener à l’union merveilleuse. Seuls au monde, nous faisons et défaisons nos liens, assoiffés d’amour nous nous étreignons, je pénètre ma chérie.
C’est divin. Combien connaissons-nous d’orgasmes ? Nous jouissons l’un de l’autre sans compter. L’épreuve passée, notre amour renaît plus fort. Le samedi et le dimanche sont ensoleillés par ce renouveau, par notre joie des retrouvailles, par les promesses renouvelées d’« amour, toujours ». Nous achetons des fleurs, nous écoutons de la musique, nous nous enlaçons, nous faisons l’amour. C’est ça le bonheur.
- Robert m’a appelée, il est désolé de devoir accepter ma démission. Non, non, tu n’auras plus l’occasion de te plaindre.
Le lundi soir Lili me donne une preuve supplémentaire de son amour. Convoquée par Henri, elle l’a entendu renouveler sa proposition de promotion en qualité de secrétaire de direction et d’assistante. Elle a tapé elle-même le texte du contrat. Par clause particulière, Henri garantit que lors des déplacements de plus d’un jour elle jouira de la mise à disposition d’une chambre particulière.
- Il ne peut pas préciser par écrit qu’il ne cherchera plus de relations sexuelles, ce serait inutilement compromettant pour lui et pour moi, mais il m’a juré d’être correct en toutes circonstances. Crois-tu mon chéri que je puisse accepter cette offre ? Le risque ne te semble-t-il pas trop grand ? Me fais-tu confiance ou préfères-tu que je renonce ? Henri me promet de ne pas exercer de représailles en cas de refus. J’ai longuement discuté avec Martine pendant qu’elle commençait à me passer les consignes. Selon elle Henri est homme de parole.
La nouvelle ne me réjouit pas outre mesure. Lili aurait pu refuser, elle l‘avait fait en ma présence, au lieu de quoi elle a déclaré vouloir recueillir mon avis. Au fond d’elle, elle a déjà assimilé et accepté cette proposition modifiée. Elle serait profondément déçue de me savoir hostile à ce projet. Elle garde en mémoire ma décision de lui faire entièrement confiance. Le break par contre est oublié! Comment pourrais-je après notre réconciliation montrer de la défiance. Me pardonnerait-elle de m’opposer à sa réussite sous prétexte que je prêterais des intentions sournoises à un homme de parole.
Quand j’imagine la complicité de Martine et d’Henri, leur longue liaison adultère avouée par lui ici même, je trouve Lili bien ingénue de répéter : « c’est un homme de parole ». Notre amour renouvelé d’hier souffrirait-il une marque de méfiance ? J’ai le choix entre approuver et ne pas refuser. Le moindre doute exprimé serait une fausse note dans notre accord parfait.
- Ma chérie, pourquoi irais-je contrarier tes vœux ? Tu dois te jeter sur cette chance. Les garanties de ton patron, les encouragements de Martine et ma confiance en ton amour m’ordonnent de me féliciter de cette insigne distinction. Cette fois Henri s’intéresse à tes compétences et non à ton corps ou à ton cul. Il le fait sans contrainte, sans chantage et sans espoir d’acheter ton cœur ou ton corps, il renonce à coucher. C’est une attitude noble qui l’honore. Fonce.
- Dès la quinzaine prochaine nous pourrions reprendre la maison où logeaient Martine et son mari. J’ai entendu dire que Joseph avait demandé sa mutation en raison de soupçons sur la fidélité de Martine. La jalousie est mauvaise conseillère. Toi tu es un homme merveilleux, ta confiance en moi est bien placée. Je t’adore.
Ce soir elle tient à me le prouver longuement, ardemment, follement. Elle ne cesse de me caresser, de m’embrasser, de s’offrir qu’après m’avoir épuisé. Mon accord accroît sa libido, fait de moi son héros et déchaîne sa passion. Sur le dos, en levrette, en cuillère, Lili se donne, suggère des positions hardies; elle déborde d’enthousiasme et de reconnaissance. Le mardi matin elle répare un oubli imputable à son envie de me plaire et de récompenser ma confiance.
- C’était si bon de t’aimer que j’ai omis involontairement de te prévenir. Mais tu vas apprendre avec joie mes débuts immédiats dans ma nouvelle fonction. Henri m’emmène dès demain soir à une réunion importante. Ne fronce pas les sourcils, Martine nous accompagnera et me présentera à ses contacts habituels. Je serai sage. Tu n’as rien à redouter.
- Mais tu es toujours libre et j’ai confiance en ton bon sens. Va sans souci pour moi, je t’aime.
Son baiser est encore plus voluptueux.
Six mois ont passé. Après chaque « réunion importante », Lili me tient au courant avec la retenue nécessaire au secret professionnel. Le métier entre. Elle est dans la peau du personnage. J’ai été invité à un pot au cours duquel Henri m’a fait l’honneur d’un a parte pour louer le travail de Lili.
« Si elle continue ainsi, elle ira loin. Seriez-vous prêt à la suivre si elle était mutée au siège ? Bon ce n‘est pas pour demain, mais envisagez cette probabilité»
- Ne t’inquiète pas me susurre Lili en plein combat amoureux ce soir là. Henri a des vues sur une jeunette disposée à baiser avec lui. Il possède une garçonnière pour s’envoyer en l’air avec sa petite pute, c’est suffisant pour la garce. Il ne se débarrassera pas aussi facilement de moi. Je connais bien Marie. Sa femme m’apprécie et, rassurée par ma conduite irréprochable, elle tient à protéger son mari des excès d’une vie dissolue. Elle comme toi a confiance en moi. Vous me réconfortez.
Dans le discours de Lili un mot revient très fréquemment : confiance ! C’est un rappel destiné à booster mon amour, un leitmotiv né après notre break. Tout autre que moi trouverait exagéré la constance dans l’utilisation si fréquente du mot et de l’idée. Moi, je suis confiant. Elle me fournit des raisons de le demeurer. Ainsi, à chaque retour elle laisse traîner sur le bahut du salon la facture acquittée de sa chambre à l’hôtel avant de la ranger dans un classeur pour déduire le moment venu les notes avec les frais généraux. Un hôtel revient plus fréquemment parce qu’il se situe à proximité des lieux de réunion, m’explique Lili.
Sa chambre à lit double comporte tout le confort nécessaire, y compris internet. Elle n’oublie jamais de m’envoyer un e-mail pour me souhaiter bonne nuit, en plus de ses bisous par téléphone. Nous sommes physiquement séparés mais si proches pourtant grâce aux techniques modernes de communication. Son absence est moins difficile à supporter.
Aujourd’hui elle est revenue de voyage bien avant mon retour du travail. C’est le milieu d’un bel automne, le soleil a brillé toute la journée, il fait bon, le thermomètre d’intérieur indique 23°. Lili porte un pull léger à col roulé. Elle est douchée et ne se douchera pas avec moi. Pour une fois elle s’est essuyée toute seule. Me voilà privé d’un moment de plaisir. Habituellement je passe la serviette et nous finissons en jeux de mains, en caresses qui aboutissent à des étreintes coquines. Au coucher elle n’a pas besoin de moi pour décrocher son soutien-gorge, je perds encore une occasion de lui caresser les seins avant le passage à des jeux de couple. Je m’inquiète :
- Tu as des soucis ? Ma présence te pèse ?
- Pourquoi ?
- J’ai l’impression que tu n’es pas d’humeur joueuse.
- Le pauvre homme se sent délaissé. Attends, je m’occupe de toi dans une minute.
Curieusement elle quitte son string en me tournant le dos et enfile une chemise de nuit à col fermé tirée du fin fond d’un tiroir où elle attendait l’hiver. Nous nous couchons, je m’approche d’elle.
Elle éteint sa lampe de chevet et rit tout fort :
- Que dirais-tu d’une partie de cache-cache amoureux. On se cherche dans le noir et on s’aime sans se voir.
-Essayons.
Sans la vue, priorité au toucher. Les mains, les pieds attrapent, retiennent. Les caresses surprennent, font rire.
- Comment t’est venue cette idée ?
- A force de me coucher seule, j’invente des amusements pour booster nos plaisirs. Ça ne te plaît pas ?
- Si c’est pour me plaire, tu multiplies ma joie.
- Embrasse-moi un peu partout. Je t’aime. Oui, là dans le cou, hum, c’est si bon, de l’autre côté. Tu négliges mes seins. Suce la pointe mon bébé. Va plus bas, plus bas encore. Tu ne remarques rien ?
- Mais, ton mont de Vénus est lisse. Où est passée ta touffe ?
- Hier soir je suis allée chez une esthéticienne et elle m’a convaincue de te faire une surprise. Pour toi j’ai une peau de bébé. Oui passe tes doigts. Suis la fente, mon clito a besoin d’un gros câlin. Humm !
- C’est dommage, j’aimais ta jolie touffe. Tu me montres ?
- Ah ! Pas tout de suite. J’ai envie de toi. André, prends-moi. Ne me désires-tu plus ?
- Guide ma queue qui vient de perdre ses repères aux abords de ta vulve.
Le réveil sonne. Lili est déjà en tenue. Depuis que son salaire a fait un bond à faire pâlir ma feuille de paie, elle achète sans compter robes, tailleurs, escarpins et bijoux. Pour me plaire, répète-t-elle à l‘envi. C’est flatteur. Le dressing déborde. Devient-elle frileuse, le col roulé a changé de couleur, mais est-il indispensable quand la météo annonce du beau temps ?
Première rentrée, elle est sous la douche quand je reviens.
- André peux-tu m’apporter ma robe de chambre, je l’ai oubliée sur le lit.
J’entre dans la salle de bain. Lili est immobile face au miroir, ne se tourne pas pour un baiser, penche sa tête du côté gauche. Je caresse son dos, ma main court le long de la colonne vertébrale, déclenche des frissons, un doigt s’insinue dans le haut de la raie. Lili s’ébroue :
- Ne sois pas impatient, mon chéri. Je te paie le restaurant ce soir. Es- tu content ?
- Oui.
- C’est tout ? Pas plus d’enthousiasme que ça ?
Je viens de remarquer sur sa fesse une tache violacée, comme la trace d’un pinçon. Étrange.
Je me relève :
- C’est très bien. Je crains juste de ne pas pouvoir te suivre dans la course à la dépense.
- Puisque je te l’offre de bon cœur. Tu m’aimes, ne calcule pas. Viens embrasse-moi.
Son demi-tour rapide me livre son visage rayonnant . Elle est heureuse de payer, de montrer que mon accord a amélioré notre quotidien. Le visage est radieux mais ce qui attire mon attention c’est une marque dans le cou, entre le bleu et le rouge-brun.
- Qu’est-ce que tu regardes ?
Elle bouge, interroge le miroir et réfléchit vite :
- André, tu m’as fait un suçon cette nuit ? Tu devrais tempérer tes ardeurs, mon amour. Tout le monde va se moquer de moi.
- Mais je t’assure je fais attention. Ce n’est pas moi.
- Excuse-moi. C’est peut-être une piqûre de moustique, cette nuit je l’ai entendu faire zzzzzzzz
Je m’en tire bien. Le moustique ? Cette nuit ? Il devrait y avoir une cloque. Ce « bleu » absolument plat et ses tout fins points plus noirs a plus de quelques heures. Elle a parlé de suçon, ne s’est pas trompée. Mais si j’en étais l’auteur, je le saurais. Un suçon de la nuit n’a pas cette apparence, est plus rouge. Cette pensée m’obsède pendant le repas dansant.
Elle a fourni une explication, n’a donc plus jugé nécessaire l’usage du col roulé pour la soirée. Se doute-t-elle que j’ai aperçu également une « piqûre de moustique » aussi étonnante à côté du téton de son sein gauche, un rond hors de proportion avec la bouche d’un nourrisson. Elle n’allaite pas. Le bleu sur la fesse pourrait résulter d’une chute sur le dos. La même chute n’aurait pas pu marquer le sein ou le côté gauche du cou. Alors ?
- Te voilà bien taciturne André. C’est la différence de nos salaires qui te tourmente. Tout ce que je fais, c’est pour toi, pour te rendre heureux. Ne sois pas désolé.
Comme hier elle se déshabille sans me solliciter. Elle reprend la chemise de nuit cache tout, jette un linge sur son abat-jour, se donne sans préliminaires.
- Ah ! Tu voudrais voir mon sexe dénudé ? Tu as été trop mélancolique. Tu devras mériter le privilège de découvrir le bas. Contente-toi de m’aimer.
Je commence à détester cette formule restrictive trop souvent dans sa bouche. Autre chose me tarabuste pendant que je possède bravement ma gagneuse. Ce mot là aussi vient bizarrement à l’esprit. Une gagneuse, un trottoir, un client… Je me suis juré de rejeter les pensées malsaines pour moi, insultantes pour Lili. Je lime avec rage, dans la pénombre. Je m’efforce d’être le meilleur, l’amant qui l’enchante, celui qui laisse l’empreinte la plus remarquable dans son vagin, l’indispensable dispensateur de jouissance, son sabreur, la seule vraie source de son bonheur .
Elle lutte avec le même désir de m’éblouir. Nous nous retrouvons au sommet du plaisir en même temps. Comment douter d’une femme aussi passionnée, aussi généreuse ? C’est idiot, c’est un déraillement de mon imagination. Si je ne me discipline pas, je vais décourager ses efforts pour me plaire. A trop me tourmenter je deviendrai infréquentable et de fil en aiguille je tuerai son amour pour moi. Stop aux idées noires ! Quand même, je ne comprends pas les précautions de Lili pour cacher les traces… Mais… Elle aurait pu me montrer sa fesse, me raconter sa chute et me demander de lécher et d’embrasser la place douloureuse.
Aussi pour le sein, pourquoi dans ses soirées solitaires à l’hôtel ne se serait-elle pas inventé un jeu, elle aurait attiré le téton jusqu’à sa bouche et aurait créé cette marque. Oui, mais elle n’a pas pu se sucer le cou et l’histoire du moustique est le plus grotesque cache vérité jamais entendu, un conte pour enfant, pas crédible pour un sou. Y a-t-il dans son hôtel des moustiques à deux pattes, deux mains et une bouche suceuse ? J’en aurai le cœur net.
- Tu m’as décrit ta chambre. Tu disposes d’un lit double. Tu pourrais m’y inviter la prochaine fois ?
- Pourquoi pas mon homme adoré ?… Quoique, si on s’aperçoit que l’entreprise te paie l’hôtel, ça fera scandale. Les syndicats sont sourcilleux…. On pourrait pour une fois ne pas établir de note de frais, payer la chambre de notre poche. Si elle n’est pas déjà réservée…Je me renseignerai.
A suivre
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