Alice double jeu 2
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-10-2018 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Alice double jeu 2
ALICE 2Alice 1 double jeu présenté en juillet 2017RAPPELJean, mari d’Alice, a pour meilleur ami Léon. Léon est le mari de Sonia et le père d’un petit Alex. Alice voudrait devenir mère. Elle aime Jean, mais après trois années de relations sexuelles aussi vaines qu’assidues, elle a voulu forcer le destin. Le meilleur ami possède nécessairement des qualités voisines de celles de son mari, de plus il a fait ses preuves, il a un fils. Alice a accueilli avec joie des attentions délicates de Léon, a trouvé qu’il ferait un géniteur possible et a cédé facilement à un baiser volé, rendu, multiplié d’un Léon trop amical un soir de fête. Ils ont eu une liaison passagère et fructueuse : Alice tombe enceinte. Or les époux apprennent que Jean est stérile. Comment Jean recevra-t-il la nouvelle de cette grossesse ? Alice insiste sur son désir de maternité et Jean en vient à proposer de confier à Léon la tâche de faire secrètement un enfant à l’épouse qu’il veut conserver par ce moyen insolite.
UN COMMENTAIRE de lecteur de l’époque
On nage délicieusement en eaux troubles. Les intentions sont édifiantes, les moyens beaucoup moins. Le problème est réel, hélas la faute initiale d'Alice ternit la sympathie qu'on pourrait éprouver pour ce couple. La femme a pris un amant pour tomber enceinte, s'est vue aussitôt exaucée, trop vite, et elle cherche le moyen de cacher son égarement pour ne pas peiner ou vexer le mari stérile. Car malgré tout, elle aime son Jean. Pourtant elle voudrait conserver l'ami-amant le plus longtemps possible, garder pour elle seule le secret peu durable de sa grossesse. Jean est admirable de générosité, en vient à proposer la solution souhaitée, mais son aveuglement le rend pitoyable. Enfin, le désir d'enfant n'est-il pas le masque d'un adultère vécu avec le meilleur ami ? Et ce meilleur ami mérite-t-il ce titre ?
UN autre Commentaire : Je sors bouleversée de cette lecture. La femme est partagée, pas franche. Le mari est touchant. Souhaitons que, service rendu, l'amant sache se retirer, mettre fin à la relation adultère.
ALICE 2
Ouf, je respire, je suis sauvée. Jean a persuadé Léon. Ma grossesse lui semblera naturelle. Entre amis on se rend des services. Celui-là est extraordinaire. Jean sera éternellement reconnaissant, remerciera ce merveilleux ami qui fera de lui un père, il se félicitera à vie d’avoir su trouver la solution à un problème qui pouvait paraître insoluble. Quant à moi, j’aimerai encore plus fort ce mari si généreux, capable de se sacrifier pour faire de moi une mère comblée. Léon riait au téléphone, heureux de rendre service à son meilleur ami, heureux aussi de devoir s’unir à moi avec l’assentiment de Jean. Nous pourrons nous aimer sans crainte d’être surpris ou blâmés. Nos relations sexuelles réjouiront mon mari, elles seront louées et encouragées jusqu’au jour où je me proclamerai enceinte.
Jean revient de sa rencontre avec Léon. Ah ! Il a eu bien du mal à exposer l’objet de sa visite. C’est qu’il n’est pas facile de raconter, même à son meilleur ami, qu’on est incapable de faire un enfant à sa femme. Enfin le verdict de la médecine a eu raison des scrupules affichés par Léon.
-Tout d’abord ce cher Léon s’est étonné de l’apprendre, ensuite il a voulu me consoler, puis il t’a plainte. J’ai dû lui rappeler que stérilité n’était pas impuissance, pour qu’il cesse de croire que tu n’avais jamais connu les plaisirs des sens. Il était incrédule et j’ai dû lui raconter comment je m’y prenais pour te faire jouir. Somme toute, à la manière de tous les hommes ! Il a ensuite reçu un véritable choc quand je lui ai demandé de m’aider à te féconder.
– Comment pourrais-je t’aider, m’a-t-il demandé ? Je n’ai aucun remède pour transformer ton sperme.
- Il était loin de soupçonner que nous comptions sur son sperme. Il a évidemment cru à un passage en milieu médical pour un prélèvement de sperme. Il n’a pas deviné immédiatement qu’il devrait te faire l’amour pour semer en toi la petite graine qui rencontrerait un ovule en ton sein. Là encore j’ai exposé notre projet et il a fini par s’écrier :
- Alice, je devrais m’unir à elle. Vraiment ? Où as-tu pêché une idée pareille ? Est-ce légal ?
- Léon a toujours été droit et respectueux du droit. Pour le convaincre j’ai dû me montrer persuasif :
- Aucune loi ne prévoit ce cas, aucune loi ne t’interdit d’avoir des rapports sexuels avec Alice à partir du moment où je te le demande. En principe, ce qui n’est pas interdit est permis. Ces rapports doivent garder un aspect secret. Personne ne doit être mis au courant de ton aide. Au nom de notre amitié, viens au secours de mon couple, donne-moi le bonheur d’être père.
– Tu m’émeus et je suis prêt à répondre à ta demande. Hélas, je suis marié, et je ne peux pas agir sans consulter Sonia. La décision ne peut-être que celle de mon couple. Je ne voudrais pas que mon épouse bien aimée apprenne un jour que je l’aie trompée avec Alice, une telle révélation sonnerait le glas de mon couple. Mais je me porte garant pour elle, sensible à votre détresse elle acceptera que nous vous aidions et elle ne répandra pas ce secret.
?
- Voilà où nous en sommes. N’ai-je pas bien œuvré pour toi et moi. Préparons-nous à recevoir la visite de Sonia et Léon.
– Je comprends que Léon veuille par précaution consulter sa femme avant de se lancer dans cette folle aventure. Mais pourquoi celle-ci assisterait elle à nos rapports ? Sa présence me glacera, je perdrai toute forme de spontanéité, je n’oserai pas me laisser aller et être active lors des accouplements devant Sonia.
– Ma chérie, ne souhaitais-tu pas ma présence afin d’éviter la création d’un lien trop fort entre toi et mon ami ? Il est tout aussi logique d’accepter de façon symétrique la présence de Sonia.
– Ah ! En quoi ta Sonia aurait-elle part à la procréation de notre enfant ? Autant Léon est-il indispensable, autant elle sera inutile.
– Pourrais-tu faire l’amour avec Léon contre le gré de Sonia ? N’aurais-tu pas le sentiment de tricher. Léon a la délicatesse de l’instruire de notre situation et de demander son assentiment. Comme tu as souhaité ma présence, il souhaite celle de Sonia. Si tu y vois un obstacle insurmontable, renonçons à notre plan.
– Tu renoncerais bien facilement. Je me doutais bien que tu ne tenais pas vraiment à ta proposition. Tant pis, j’aurai fait un beau rêve !
- Comme tu es injuste. J’ai longuement réfléchi avant de vouloir recourir à Léon. La demande est faite, Léon veut bien se dévouer, il est trop tard pour faire marche arrière. Je m’efforcerai de raccourcir le temps que Sonia voudra passer à observer vos relations, quitte à m’absenter pour lui tenir compagnie. Ca te va ?
– On verra. Je suis curieuse de voir comment tu t’y prendras pour la tenir à l’écart du lit où je recueillerai le sperme de ton ami. Elle pourrait s’impatienter, trouver que nous mettons trop de temps à faire ce qui devrait être simple et rapide et laisser poindre une jalousie néfaste pour notre projet. - Tu imagines le pire. S’il te plaît fais preuve d’optimisme et tout ira bien, je le veux et Léon le voudra aussi
à SUIVRE
POUR MEMOIREAlice 1 double jeu
Alice.
-Mon chéri, voilà deux ans que nous sommes mariés, sans compter l'année si longue de nos fiançailles. Autrement dit, cela fait trois ans que nous faisons l'amour, en cachette avant ou officiellement depuis notre mariage et toujours avec autant de passion. Je t'avais dit que j'aimerais devenir femme par toi et mère. Tu n'as pas ménagé tes efforts. Je suis femme ; je ne suis pas mère. Force est de constater que les quantités de sperme que tu as déversées dans mon vagin ne produisent aucun effet.
- Je suis navré de ta déception. Ma tendre Alice, souviens toi des conseils de ton gynécologue. Il dit que tout est affaire de patience. La grossesse souhaitée viendra à son heure.
- J'ai aussi lu les résultats des analyses de ton sperme. La patience recommandée pourrait fort bien n'aboutir à rien si tes spermatozoïdes ne sont pas assez vigoureux. Ou ne gagnent pas en efficacité.
- Ah ! Nous revenons à l'accusation d'avant analyses. C'est moi, Jean, le coupable, le mari stérile. Va dire ça à ma mère : elle te répondra que les hommes de la famille n'ont jamais failli à leurs obligations maritales et ont toujours procréé. Elle t'assénera pour preuve que je suis là, que j'ai des érections plus que convenables...
- Mais qu'est-ce qu'elle en sait ? Oh, pardon, je le lui ai dit moi-même à maintes reprises que tu n’es pas impuissant. C'est vrai, tu bandes dur et tu me procures des sensations formidables quand nous nous aimons. Ma mère de son côté réplique pourtant que de mémoire de femmes, toutes celles de la famille ont donné naissance à des enfants vigoureux. Selon elle, il est impossible que je sois stérile. En dehors de sœur Dorothée dans son couvent, toutes les femmes depuis des générations, chez nous, ont accouché d’un ou de plusieurs enfants.
- Au cours des réunions de famille j’ai constaté que les femmes sont fécondes de ton côté. Mon amour, je suis désolé du retard infligé à nos espérance. Mais que faire ? Patientons encore quelques mois. Si je ne réussis pas à t'engrosser avant Noël, je me résoudrai à recourir à l'insémination artificielle en laboratoire.
En réalité, attendre Noël m'est impossible. Pour l'instant j'ai constaté la disparition de mes règles. Il est probable que je sois enceinte, tout au début d'une grossesse et j'ai une quasi-certitude, le père, qui ne peut pas être Jean, mon mari, est plus certainement son ami Léon. Car, lasse d'attendre un miracle trop long à se produire, j'ai pris un amant. Léon, à l'insu de Jean me courtisait, je me suis donnée à lui à la condition expresse qu'il ne parlerait jamais de notre liaison à quiconque. Dès le premier rapport sexuel Léon m’a rassurée sur mes capacités de génitrice.
Ma mère et ma belle-mère jubileront à l'annonce de l'événement. Jean pourrait avoir des doutes puisque des analyses lui accordent peu de chance de devenir père. Il pourrait donc un jour, trouver un prétexte pour connaître l'origine de l'enfant que j'attends. Ce serait une catastrophe pour notre couple. Le pire scandale entacherait l’honneur des deux familles. Mon enfant deviendrait un bâtard. Je sais, les lois évoluent, parfois hélas plus vite que les mentalités. La solution proposée par Jean ne peut pas me convenir. Je dois en trouver une plus discrète et surtout une plus rapide.
Le temps presse, à Noël, je ne pourrai plus cacher mon ventre rond. Il suffit de regarder les photos des femmes enceintes de ma famille pour prévoir une grossesse très visible. Je rejette la proposition de Jean ;
- Recourir à l’insémination n’est pas glorieux pour la famille. Que dira-t-on du bébé né d’un inconnu ? Les autres membres accepteront-ils ce fils ou cette fille issu(e=) d’un père inconnu ? On parlera d’hérédité peut-être chargée. Et alors notre malheureux rejeton sera observé et disséqué perpétuellement par pépés, mémés, tontons, tatas, cousins et cousines et j’en passe. Tous feront la chasse à l’inévitable tare de ce fils ou de cette fille « de personne. »
- Ma chérie, pourquoi raconter le procédé utilisé. Nous pourrions garder ce secret pour nous.
- Je n’y crois guère. Résisteras-tu aux questions de ta mère, à son enthousiasme délirant ? Et quand elle saura… Ce n’est pas possible. Et puis il y aura des traces dans les dossiers des organismes de santé ou sociaux. Les journalistes fouille-merde découvriront ces traces pour nuire à un être qui, devenu adulte, se distinguerait du troupeau. Pense à ces révélations puantes des périodes pré ou post électorales. Je ne supporterais pas ça pour mon enfant.
- Effectivement, l’insémination par les circuits normaux n’est pas une bonne idée. Renoncer n’est pas une solution pourtant. Or je reconnais que les questions de nos proches deviennent lassantes, pénibles, pour toi et pour moi. Je réfléchis au problème depuis un certain temps. On finira par me traiter d’incapable, la nouvelle de ma stérilité fera le tour de la ville. On manifestera de l’incompréhension ou on compatira, ce qui sera encore plus dur à supporter. Oui, que faire ?
Je lance une piste, sans y croire :
- Nous devrions multiplier nos relations sexuelles pour augmenter nos chances de me voir tomber enceinte. Un jour ou l’autre un spermatozoïde plus hardi et plus actif que les autres fera son travail.
- A la lumière de l’expérience passée, j’en doute. Voilà pourtant une idée merveilleuse et dès ce soir je vais m’appliquer à te posséder avec force. Cela suffira-t-il à combler nos désirs, à faire de nous des parents ?
- Oh ! Mon amour, que je suis heureuse de cet engagement. Le doute n’est pas bon conseiller. Essayons encore et espérons. Qui ne tente rien, n’a rien, tentons, nous y trouverons le plaisir des sens et la joie de nous sentir plus proches dans cette collaboration. Je t’aime.
- C’est un engagement, ce n’est pas une garantie. Ai-je jamais chômé ou fait grève au lit ou ailleurs quand tu m’invitais aux câlins ? Je suis découragé. Parfois je me dis que…
- Non, mon amour, chasse les idées noires de désespoir. Que te dis-tu ?
- Je n’ose pas te le dire.
- C’est aussi grave ? Tu ne penses quand même pas au suicide ? Plutôt renoncer à l’enfant que de te perdre. Viens dans mes bras, grand sot. Je t’aime tellement.
Eh ! Oui, je le dis et je le pense, même si parfois il a fait bon dans les bras de Léon. C’est comme ça, bien que je ne puisse pas me l’expliquer. Est-il vraiment anormal d’aimer un homme et de faire l’amour avec son meilleur ami ? Suis-je la seule femme dans ce cas ? Quand je lis les faits divers au développement tragique, je me fais peur et je me console en même temps : d’autres avant moi ont déjà fait cela. Un temps j’ai cru être entrée dans une impasse, peut-être mon Jean est-il capable de m’en tirer. Je l’écoute :
- L’idée du suicide ne m’a pas effleuré. Non, je pense à une autre solution. Elle est difficile à exposer. J’ai peur de te blesser.
- Enfin, mon amour, parle. Ne crains pas mes réactions. Ne sommes-nous pas en train de partager nos idées pour découvrir une issue à notre problème.
Pour rire, je dis :
- Accouche ! Comme c’est drôle, hein ! Parle sans crainte. Toute idée mérite d’être débattue. Si j ‘avais une pensée, même farfelue, susceptible de régler la situation, je la soumettrais à la discussion.
En réalité j’ai mon idée, mais je préfère laisser à mon homme la joie de l’énoncer. Et je l’invite à ne pas tenir compte de ce qui pourrait me blesser :
- Alors vas-y, dis-moi tout ce qui te passe par la tête et analysons.
- Eh ! Bien … J’en tremble… promets-moi d’être indulgente.
- Je le promets. Embrasse-moi pour prendre courage, si c’est si difficile.
Jean après ce viatique se lance sur le chemin où je l’attends :
- Nous souhaitons avoir le bonheur d’une progéniture, de bonne facture, sans hérédité trop lourde à porter. Il faudrait trouver un donneur de spermatozoïdes, sain de corps et d’esprit. Ensuite il faudrait qu’il veuille déposer sa semence en toi, à ma place. Enfin l’homme dévoué devrait être un homme de confiance, capable de garder secrète son aide. Cela fait beaucoup de conditions à remplir. Mais…
- Oh ! Mon chéri, voilà une idée folle. Qui pourrait remplir tous ces critères ? Te rends-tu compte que tu me ferais féconder par un homme autre que toi ? Enfin ce n’est qu’une hypothèse. De plus, il devrait, cet être discret, me posséder sexuellement, coucher avec moi, introduire son sexe dans le mien et accomplir les mouvements nécessaires à l’éjaculation.
- C’est bien le problème. Comme je le prévoyais, mon idée te révolte. Ta pudeur refuse une union charnelle hors mariage. Je reconnais bien là ta droiture extrême. Pourtant comment veux tu donner la vie sans passer par ce détour ? Tu ne pourras pas prendre les moyens nécessaires afin d’arriver à nos fins ?
Jean ignore que ma droiture extrême m’a conduite à emprunter des chemins détournés, de ces « détours » inavouables. Je souhaite de tout cœur qu’il restera ignorant. Je vois donc d’un bon œil le fruit de son imagination qui me permettrait de cacher le résultat de mes amours adultères. La solution me satisfait, mais je dois cacher mon enthousiasme, accueillir l’idée pour qu’i n’y renonce pas, mais calmement pour ne pas éveiller sa méfiance.
- En premier, je pense à toi, aux sentiments qui te troubleront. Comment ne seras-tu pas frustré par cette intervention étrangère dans notre vie intime ? L’intimité corporelle indispensable pour atteindre le résultat te bouleversera. Tu souffriras trop. Comment vivras-tu ensuite en sachant que ton rôle de père ne sera qu’un rôle de façade. Aimeras-tu l’enfant d’un autre homme qui aura copulé avec moi ?
Ces questions je me les suis posées cent fois. J’aimerais avoir sur le sujet l’avis de mon conjoint. Il répond spontanément, comme quelqu’un qui a mûri de son côté les mêmes pensées depuis longtemps. Nous sommes au diapason.
- Veux tu ou ne veux-tu pas un enfant ? Au risque de me répéter, « qui veut la fin, prend les moyens. » Le but me paraît noble, supérieur à d’éventuelles considérations ordinaires. La nature n’a pas voulu m’accorder le bonheur d’être père biologique. Il n’est pas juste que tu en pâtisses et que tu ne connaisses pas les joies de la maternité. Reste la plus grande difficulté. Qui choisir pour te faire l’enfant ? Connais-tu un homme correspondant à nos exigences avec lequel tu n’aurais pas de rejet, avec lequel tu pourrais t’unir charnellement sans répulsion ? Cet accouplement sera une épreuve. Mieux vaut qu’elle se déroule dans les meilleures conditions pour toi. Tu choisis le père.
- Ah ! Non, je n’ai pas de réponse. C’est si surprenant. Dans mon cœur, il n’y a que toi. Jamais je n’ai abordé la question sous cet angle. Qui ? Oui, Qui ? Ce sera un homme que j’apprécierai, c’est certain. Il aura aussi ton assentiment. Qui, mais qui ? Je ne vois pas qui acceptera et ensuite gardera le silence. Et puis, faire l’amour jusqu’à la fécondation, cela peut réclamer de multiples séances avec un inconnu. Seule avec cet homme, j’aurai la sensation de te trahir.
- Oublies-tu le but de l’opération ? Elle restera secrète, cela va de soi. Aux yeux de tous ce sera mon enfant, même pour ma mère. Le vrai père renoncera à tous ses droits.
- Oui, tout au plus sera-t-il le parrain de cet enfant.
- Une fois enceinte, tu renonceras à le recevoir dans notre lit. Te sentiras-tu capable de vivre cette rupture ? Tu pourrais l’aimer plus que moi et j’en mourrais de chagrin.
- Non, c’est impossible ! Mais je veux que tu m’assistes à chaque rencontre. Je veux que tu me surveilles afin de m’éviter de m’attacher au donneur de sperme. Tu seras présent, il serait même bon que tu participes d’une certaine façon à l’intromission de la verge, que tu me tiennes la main pendant toute la durée de l’acte pour m’encourager, pour me prouver que tout est conforme à ta volonté. Ta présence et tes bons soins me feront oublier l’artisan et me souvenir de notre but. D’accord ?
- Quel bonheur ! Tu acceptes ! J’ai bien une petite idée sur la personne la plus apte à remplir cette mission. Que dirais-tu de mon meilleur ami ?
- Lequel ? Tu ne manques pas de bons amis.
Ciel, quel bonheur ! Ma joie ne doit pas éclater. Quand Jean précisera-t-il que ce meilleur ami c’est Léon ? Si le choix de Jean se portait sur un autre que mon amant, je rejetterais tout en bloc ou je manœuvrerais pour l’amener à avancer le nom de Léon. J’ai choisi ce Léon parce que j’avais compris à quel point Léon et Jean s’estimaient et finissaient par se ressembler.
- Allons, tu le connais, tu me reproches parfois de lui consacrer trop de temps. D’ailleurs je sais que Léon a une haute opinion de toi. Tu sais très bien qu’il s’agit de lui ! Souvent il me déclare que j’ai beaucoup de chance d’être ton mari. Ses compliments m’ont troublé au point que, pendant un temps, je l’ai soupçonné d’être secrètement épris de toi. Selon moi, nous ne pourrions faire meilleur choix. C’est mon meilleur ami depuis toujours.
- Tu as une confiance totale en lui, c’est sûr ? Assez pour faire de Léon mon inséminateur secret ? Il faut que j’y réfléchisse.
- Oui. Il te rendra mère et se taira.
- Ne s’accrochera-t-il pas trop à moi ? Ce serait malheureux.
Suis-je sincère ? Léon et moi avons forniqué, pris du bon temps, nous sommes envoyés en l’air à tout casser : j’en garde le résultat, je suis enceinte de son fait. Est-ce que je pourrai continuer à partager la vie de mon mari ? Jean est charmant et n’était son impossibilité de me faire un enfant, il fait un mari tout à fait appréciable et un amant très remarquable. Je l’ai aimé et je crois l’aimer encore. Simplement depuis que Léon est entré dans ma vie, je ressens un profond malaise, lorsque je partage mon corps avec l’un ou avec l’autre. Le passage des bras de l’un dans les bras de l’autre ou, plus clairement, les rapports sexuels avec le mari, après une relation amoureuse physique avec l’amant, changent de qualité, n’ont pas la même spontanéité. Je suis plus ardente avec Léon, je parviens difficilement à vaincre un sentiment de trahison sous Jean. Souvent je ferme les yeux quand c’est Jean qui me possède. J’ai du mal à affronter son regard si pur. Pour l’instant Jean ne semble pas s’apercevoir de mon égarement, n’en souffre pas et paraît bien parti pour accroître et mon bonheur et mon trouble de traîtresse. Il rejette mes objections.
- Enfin, cet ami vient souvent chez nous. As-tu à te plaindre de son comportement ? Non. Alors que faisons-nous ? La première fois je vous soutiendrai, je travaillerai à vous rapprocher. Pour marquer le coup, je t’offrirai à lui, je te déshabillerai devant lui, s‘il le faut. Je resterai à votre disposition. Mais par la suite vous apprendrez à vous passer de moi. Cette marque de confiance absolue libérera vos esprits et favorisera la chaleur de vos élans. Ainsi vous parviendrez plus vite à créer la vie nouvelle.
- Tu ne resteras pas toujours avec nous ? Tu seras dégoûté de mon abandon à ton ami ? Alors je refuse de faire l’amour avec Léon. Cet enfant aura besoin de toi au moment de sa conception.
- Absolument pas dégoûté. Au contraire je serai enchanté de vous savoir pleinement investis dans votre ouvrage de don de vie. Il faut que je persuade Léon. C’est délicat. Mais j’ai la certitude qu’il sera heureux de venir à notre secours.
Léon vient de m’appeler au téléphone. Il est très honoré de la confiance de Jean. Bien entendu, il accepte avec bonheur de nous rendre ce service. Il s’informe de ma santé. Je ne lui annonce pas qu’il a déjà rempli l’essentiel du contrat. Je lui certifie qu’il sera le bienvenu, s’il nous jure une totale discrétion. J’ajoute que je souhaite de tout cœur qu’il aura la patience de multiplier nos rapports jusqu’au jour où je pourrai annoncer sans erreur une bienheureuse grossesse.
UN COMMENTAIRE de lecteur de l’époque
On nage délicieusement en eaux troubles. Les intentions sont édifiantes, les moyens beaucoup moins. Le problème est réel, hélas la faute initiale d'Alice ternit la sympathie qu'on pourrait éprouver pour ce couple. La femme a pris un amant pour tomber enceinte, s'est vue aussitôt exaucée, trop vite, et elle cherche le moyen de cacher son égarement pour ne pas peiner ou vexer le mari stérile. Car malgré tout, elle aime son Jean. Pourtant elle voudrait conserver l'ami-amant le plus longtemps possible, garder pour elle seule le secret peu durable de sa grossesse. Jean est admirable de générosité, en vient à proposer la solution souhaitée, mais son aveuglement le rend pitoyable. Enfin, le désir d'enfant n'est-il pas le masque d'un adultère vécu avec le meilleur ami ? Et ce meilleur ami mérite-t-il ce titre ?
UN autre Commentaire : Je sors bouleversée de cette lecture. La femme est partagée, pas franche. Le mari est touchant. Souhaitons que, service rendu, l'amant sache se retirer, mettre fin à la relation adultère.
ALICE 2
Ouf, je respire, je suis sauvée. Jean a persuadé Léon. Ma grossesse lui semblera naturelle. Entre amis on se rend des services. Celui-là est extraordinaire. Jean sera éternellement reconnaissant, remerciera ce merveilleux ami qui fera de lui un père, il se félicitera à vie d’avoir su trouver la solution à un problème qui pouvait paraître insoluble. Quant à moi, j’aimerai encore plus fort ce mari si généreux, capable de se sacrifier pour faire de moi une mère comblée. Léon riait au téléphone, heureux de rendre service à son meilleur ami, heureux aussi de devoir s’unir à moi avec l’assentiment de Jean. Nous pourrons nous aimer sans crainte d’être surpris ou blâmés. Nos relations sexuelles réjouiront mon mari, elles seront louées et encouragées jusqu’au jour où je me proclamerai enceinte.
Jean revient de sa rencontre avec Léon. Ah ! Il a eu bien du mal à exposer l’objet de sa visite. C’est qu’il n’est pas facile de raconter, même à son meilleur ami, qu’on est incapable de faire un enfant à sa femme. Enfin le verdict de la médecine a eu raison des scrupules affichés par Léon.
-Tout d’abord ce cher Léon s’est étonné de l’apprendre, ensuite il a voulu me consoler, puis il t’a plainte. J’ai dû lui rappeler que stérilité n’était pas impuissance, pour qu’il cesse de croire que tu n’avais jamais connu les plaisirs des sens. Il était incrédule et j’ai dû lui raconter comment je m’y prenais pour te faire jouir. Somme toute, à la manière de tous les hommes ! Il a ensuite reçu un véritable choc quand je lui ai demandé de m’aider à te féconder.
– Comment pourrais-je t’aider, m’a-t-il demandé ? Je n’ai aucun remède pour transformer ton sperme.
- Il était loin de soupçonner que nous comptions sur son sperme. Il a évidemment cru à un passage en milieu médical pour un prélèvement de sperme. Il n’a pas deviné immédiatement qu’il devrait te faire l’amour pour semer en toi la petite graine qui rencontrerait un ovule en ton sein. Là encore j’ai exposé notre projet et il a fini par s’écrier :
- Alice, je devrais m’unir à elle. Vraiment ? Où as-tu pêché une idée pareille ? Est-ce légal ?
- Léon a toujours été droit et respectueux du droit. Pour le convaincre j’ai dû me montrer persuasif :
- Aucune loi ne prévoit ce cas, aucune loi ne t’interdit d’avoir des rapports sexuels avec Alice à partir du moment où je te le demande. En principe, ce qui n’est pas interdit est permis. Ces rapports doivent garder un aspect secret. Personne ne doit être mis au courant de ton aide. Au nom de notre amitié, viens au secours de mon couple, donne-moi le bonheur d’être père.
– Tu m’émeus et je suis prêt à répondre à ta demande. Hélas, je suis marié, et je ne peux pas agir sans consulter Sonia. La décision ne peut-être que celle de mon couple. Je ne voudrais pas que mon épouse bien aimée apprenne un jour que je l’aie trompée avec Alice, une telle révélation sonnerait le glas de mon couple. Mais je me porte garant pour elle, sensible à votre détresse elle acceptera que nous vous aidions et elle ne répandra pas ce secret.
?
- Voilà où nous en sommes. N’ai-je pas bien œuvré pour toi et moi. Préparons-nous à recevoir la visite de Sonia et Léon.
– Je comprends que Léon veuille par précaution consulter sa femme avant de se lancer dans cette folle aventure. Mais pourquoi celle-ci assisterait elle à nos rapports ? Sa présence me glacera, je perdrai toute forme de spontanéité, je n’oserai pas me laisser aller et être active lors des accouplements devant Sonia.
– Ma chérie, ne souhaitais-tu pas ma présence afin d’éviter la création d’un lien trop fort entre toi et mon ami ? Il est tout aussi logique d’accepter de façon symétrique la présence de Sonia.
– Ah ! En quoi ta Sonia aurait-elle part à la procréation de notre enfant ? Autant Léon est-il indispensable, autant elle sera inutile.
– Pourrais-tu faire l’amour avec Léon contre le gré de Sonia ? N’aurais-tu pas le sentiment de tricher. Léon a la délicatesse de l’instruire de notre situation et de demander son assentiment. Comme tu as souhaité ma présence, il souhaite celle de Sonia. Si tu y vois un obstacle insurmontable, renonçons à notre plan.
– Tu renoncerais bien facilement. Je me doutais bien que tu ne tenais pas vraiment à ta proposition. Tant pis, j’aurai fait un beau rêve !
- Comme tu es injuste. J’ai longuement réfléchi avant de vouloir recourir à Léon. La demande est faite, Léon veut bien se dévouer, il est trop tard pour faire marche arrière. Je m’efforcerai de raccourcir le temps que Sonia voudra passer à observer vos relations, quitte à m’absenter pour lui tenir compagnie. Ca te va ?
– On verra. Je suis curieuse de voir comment tu t’y prendras pour la tenir à l’écart du lit où je recueillerai le sperme de ton ami. Elle pourrait s’impatienter, trouver que nous mettons trop de temps à faire ce qui devrait être simple et rapide et laisser poindre une jalousie néfaste pour notre projet. - Tu imagines le pire. S’il te plaît fais preuve d’optimisme et tout ira bien, je le veux et Léon le voudra aussi
à SUIVRE
POUR MEMOIREAlice 1 double jeu
Alice.
-Mon chéri, voilà deux ans que nous sommes mariés, sans compter l'année si longue de nos fiançailles. Autrement dit, cela fait trois ans que nous faisons l'amour, en cachette avant ou officiellement depuis notre mariage et toujours avec autant de passion. Je t'avais dit que j'aimerais devenir femme par toi et mère. Tu n'as pas ménagé tes efforts. Je suis femme ; je ne suis pas mère. Force est de constater que les quantités de sperme que tu as déversées dans mon vagin ne produisent aucun effet.
- Je suis navré de ta déception. Ma tendre Alice, souviens toi des conseils de ton gynécologue. Il dit que tout est affaire de patience. La grossesse souhaitée viendra à son heure.
- J'ai aussi lu les résultats des analyses de ton sperme. La patience recommandée pourrait fort bien n'aboutir à rien si tes spermatozoïdes ne sont pas assez vigoureux. Ou ne gagnent pas en efficacité.
- Ah ! Nous revenons à l'accusation d'avant analyses. C'est moi, Jean, le coupable, le mari stérile. Va dire ça à ma mère : elle te répondra que les hommes de la famille n'ont jamais failli à leurs obligations maritales et ont toujours procréé. Elle t'assénera pour preuve que je suis là, que j'ai des érections plus que convenables...
- Mais qu'est-ce qu'elle en sait ? Oh, pardon, je le lui ai dit moi-même à maintes reprises que tu n’es pas impuissant. C'est vrai, tu bandes dur et tu me procures des sensations formidables quand nous nous aimons. Ma mère de son côté réplique pourtant que de mémoire de femmes, toutes celles de la famille ont donné naissance à des enfants vigoureux. Selon elle, il est impossible que je sois stérile. En dehors de sœur Dorothée dans son couvent, toutes les femmes depuis des générations, chez nous, ont accouché d’un ou de plusieurs enfants.
- Au cours des réunions de famille j’ai constaté que les femmes sont fécondes de ton côté. Mon amour, je suis désolé du retard infligé à nos espérance. Mais que faire ? Patientons encore quelques mois. Si je ne réussis pas à t'engrosser avant Noël, je me résoudrai à recourir à l'insémination artificielle en laboratoire.
En réalité, attendre Noël m'est impossible. Pour l'instant j'ai constaté la disparition de mes règles. Il est probable que je sois enceinte, tout au début d'une grossesse et j'ai une quasi-certitude, le père, qui ne peut pas être Jean, mon mari, est plus certainement son ami Léon. Car, lasse d'attendre un miracle trop long à se produire, j'ai pris un amant. Léon, à l'insu de Jean me courtisait, je me suis donnée à lui à la condition expresse qu'il ne parlerait jamais de notre liaison à quiconque. Dès le premier rapport sexuel Léon m’a rassurée sur mes capacités de génitrice.
Ma mère et ma belle-mère jubileront à l'annonce de l'événement. Jean pourrait avoir des doutes puisque des analyses lui accordent peu de chance de devenir père. Il pourrait donc un jour, trouver un prétexte pour connaître l'origine de l'enfant que j'attends. Ce serait une catastrophe pour notre couple. Le pire scandale entacherait l’honneur des deux familles. Mon enfant deviendrait un bâtard. Je sais, les lois évoluent, parfois hélas plus vite que les mentalités. La solution proposée par Jean ne peut pas me convenir. Je dois en trouver une plus discrète et surtout une plus rapide.
Le temps presse, à Noël, je ne pourrai plus cacher mon ventre rond. Il suffit de regarder les photos des femmes enceintes de ma famille pour prévoir une grossesse très visible. Je rejette la proposition de Jean ;
- Recourir à l’insémination n’est pas glorieux pour la famille. Que dira-t-on du bébé né d’un inconnu ? Les autres membres accepteront-ils ce fils ou cette fille issu(e=) d’un père inconnu ? On parlera d’hérédité peut-être chargée. Et alors notre malheureux rejeton sera observé et disséqué perpétuellement par pépés, mémés, tontons, tatas, cousins et cousines et j’en passe. Tous feront la chasse à l’inévitable tare de ce fils ou de cette fille « de personne. »
- Ma chérie, pourquoi raconter le procédé utilisé. Nous pourrions garder ce secret pour nous.
- Je n’y crois guère. Résisteras-tu aux questions de ta mère, à son enthousiasme délirant ? Et quand elle saura… Ce n’est pas possible. Et puis il y aura des traces dans les dossiers des organismes de santé ou sociaux. Les journalistes fouille-merde découvriront ces traces pour nuire à un être qui, devenu adulte, se distinguerait du troupeau. Pense à ces révélations puantes des périodes pré ou post électorales. Je ne supporterais pas ça pour mon enfant.
- Effectivement, l’insémination par les circuits normaux n’est pas une bonne idée. Renoncer n’est pas une solution pourtant. Or je reconnais que les questions de nos proches deviennent lassantes, pénibles, pour toi et pour moi. Je réfléchis au problème depuis un certain temps. On finira par me traiter d’incapable, la nouvelle de ma stérilité fera le tour de la ville. On manifestera de l’incompréhension ou on compatira, ce qui sera encore plus dur à supporter. Oui, que faire ?
Je lance une piste, sans y croire :
- Nous devrions multiplier nos relations sexuelles pour augmenter nos chances de me voir tomber enceinte. Un jour ou l’autre un spermatozoïde plus hardi et plus actif que les autres fera son travail.
- A la lumière de l’expérience passée, j’en doute. Voilà pourtant une idée merveilleuse et dès ce soir je vais m’appliquer à te posséder avec force. Cela suffira-t-il à combler nos désirs, à faire de nous des parents ?
- Oh ! Mon amour, que je suis heureuse de cet engagement. Le doute n’est pas bon conseiller. Essayons encore et espérons. Qui ne tente rien, n’a rien, tentons, nous y trouverons le plaisir des sens et la joie de nous sentir plus proches dans cette collaboration. Je t’aime.
- C’est un engagement, ce n’est pas une garantie. Ai-je jamais chômé ou fait grève au lit ou ailleurs quand tu m’invitais aux câlins ? Je suis découragé. Parfois je me dis que…
- Non, mon amour, chasse les idées noires de désespoir. Que te dis-tu ?
- Je n’ose pas te le dire.
- C’est aussi grave ? Tu ne penses quand même pas au suicide ? Plutôt renoncer à l’enfant que de te perdre. Viens dans mes bras, grand sot. Je t’aime tellement.
Eh ! Oui, je le dis et je le pense, même si parfois il a fait bon dans les bras de Léon. C’est comme ça, bien que je ne puisse pas me l’expliquer. Est-il vraiment anormal d’aimer un homme et de faire l’amour avec son meilleur ami ? Suis-je la seule femme dans ce cas ? Quand je lis les faits divers au développement tragique, je me fais peur et je me console en même temps : d’autres avant moi ont déjà fait cela. Un temps j’ai cru être entrée dans une impasse, peut-être mon Jean est-il capable de m’en tirer. Je l’écoute :
- L’idée du suicide ne m’a pas effleuré. Non, je pense à une autre solution. Elle est difficile à exposer. J’ai peur de te blesser.
- Enfin, mon amour, parle. Ne crains pas mes réactions. Ne sommes-nous pas en train de partager nos idées pour découvrir une issue à notre problème.
Pour rire, je dis :
- Accouche ! Comme c’est drôle, hein ! Parle sans crainte. Toute idée mérite d’être débattue. Si j ‘avais une pensée, même farfelue, susceptible de régler la situation, je la soumettrais à la discussion.
En réalité j’ai mon idée, mais je préfère laisser à mon homme la joie de l’énoncer. Et je l’invite à ne pas tenir compte de ce qui pourrait me blesser :
- Alors vas-y, dis-moi tout ce qui te passe par la tête et analysons.
- Eh ! Bien … J’en tremble… promets-moi d’être indulgente.
- Je le promets. Embrasse-moi pour prendre courage, si c’est si difficile.
Jean après ce viatique se lance sur le chemin où je l’attends :
- Nous souhaitons avoir le bonheur d’une progéniture, de bonne facture, sans hérédité trop lourde à porter. Il faudrait trouver un donneur de spermatozoïdes, sain de corps et d’esprit. Ensuite il faudrait qu’il veuille déposer sa semence en toi, à ma place. Enfin l’homme dévoué devrait être un homme de confiance, capable de garder secrète son aide. Cela fait beaucoup de conditions à remplir. Mais…
- Oh ! Mon chéri, voilà une idée folle. Qui pourrait remplir tous ces critères ? Te rends-tu compte que tu me ferais féconder par un homme autre que toi ? Enfin ce n’est qu’une hypothèse. De plus, il devrait, cet être discret, me posséder sexuellement, coucher avec moi, introduire son sexe dans le mien et accomplir les mouvements nécessaires à l’éjaculation.
- C’est bien le problème. Comme je le prévoyais, mon idée te révolte. Ta pudeur refuse une union charnelle hors mariage. Je reconnais bien là ta droiture extrême. Pourtant comment veux tu donner la vie sans passer par ce détour ? Tu ne pourras pas prendre les moyens nécessaires afin d’arriver à nos fins ?
Jean ignore que ma droiture extrême m’a conduite à emprunter des chemins détournés, de ces « détours » inavouables. Je souhaite de tout cœur qu’il restera ignorant. Je vois donc d’un bon œil le fruit de son imagination qui me permettrait de cacher le résultat de mes amours adultères. La solution me satisfait, mais je dois cacher mon enthousiasme, accueillir l’idée pour qu’i n’y renonce pas, mais calmement pour ne pas éveiller sa méfiance.
- En premier, je pense à toi, aux sentiments qui te troubleront. Comment ne seras-tu pas frustré par cette intervention étrangère dans notre vie intime ? L’intimité corporelle indispensable pour atteindre le résultat te bouleversera. Tu souffriras trop. Comment vivras-tu ensuite en sachant que ton rôle de père ne sera qu’un rôle de façade. Aimeras-tu l’enfant d’un autre homme qui aura copulé avec moi ?
Ces questions je me les suis posées cent fois. J’aimerais avoir sur le sujet l’avis de mon conjoint. Il répond spontanément, comme quelqu’un qui a mûri de son côté les mêmes pensées depuis longtemps. Nous sommes au diapason.
- Veux tu ou ne veux-tu pas un enfant ? Au risque de me répéter, « qui veut la fin, prend les moyens. » Le but me paraît noble, supérieur à d’éventuelles considérations ordinaires. La nature n’a pas voulu m’accorder le bonheur d’être père biologique. Il n’est pas juste que tu en pâtisses et que tu ne connaisses pas les joies de la maternité. Reste la plus grande difficulté. Qui choisir pour te faire l’enfant ? Connais-tu un homme correspondant à nos exigences avec lequel tu n’aurais pas de rejet, avec lequel tu pourrais t’unir charnellement sans répulsion ? Cet accouplement sera une épreuve. Mieux vaut qu’elle se déroule dans les meilleures conditions pour toi. Tu choisis le père.
- Ah ! Non, je n’ai pas de réponse. C’est si surprenant. Dans mon cœur, il n’y a que toi. Jamais je n’ai abordé la question sous cet angle. Qui ? Oui, Qui ? Ce sera un homme que j’apprécierai, c’est certain. Il aura aussi ton assentiment. Qui, mais qui ? Je ne vois pas qui acceptera et ensuite gardera le silence. Et puis, faire l’amour jusqu’à la fécondation, cela peut réclamer de multiples séances avec un inconnu. Seule avec cet homme, j’aurai la sensation de te trahir.
- Oublies-tu le but de l’opération ? Elle restera secrète, cela va de soi. Aux yeux de tous ce sera mon enfant, même pour ma mère. Le vrai père renoncera à tous ses droits.
- Oui, tout au plus sera-t-il le parrain de cet enfant.
- Une fois enceinte, tu renonceras à le recevoir dans notre lit. Te sentiras-tu capable de vivre cette rupture ? Tu pourrais l’aimer plus que moi et j’en mourrais de chagrin.
- Non, c’est impossible ! Mais je veux que tu m’assistes à chaque rencontre. Je veux que tu me surveilles afin de m’éviter de m’attacher au donneur de sperme. Tu seras présent, il serait même bon que tu participes d’une certaine façon à l’intromission de la verge, que tu me tiennes la main pendant toute la durée de l’acte pour m’encourager, pour me prouver que tout est conforme à ta volonté. Ta présence et tes bons soins me feront oublier l’artisan et me souvenir de notre but. D’accord ?
- Quel bonheur ! Tu acceptes ! J’ai bien une petite idée sur la personne la plus apte à remplir cette mission. Que dirais-tu de mon meilleur ami ?
- Lequel ? Tu ne manques pas de bons amis.
Ciel, quel bonheur ! Ma joie ne doit pas éclater. Quand Jean précisera-t-il que ce meilleur ami c’est Léon ? Si le choix de Jean se portait sur un autre que mon amant, je rejetterais tout en bloc ou je manœuvrerais pour l’amener à avancer le nom de Léon. J’ai choisi ce Léon parce que j’avais compris à quel point Léon et Jean s’estimaient et finissaient par se ressembler.
- Allons, tu le connais, tu me reproches parfois de lui consacrer trop de temps. D’ailleurs je sais que Léon a une haute opinion de toi. Tu sais très bien qu’il s’agit de lui ! Souvent il me déclare que j’ai beaucoup de chance d’être ton mari. Ses compliments m’ont troublé au point que, pendant un temps, je l’ai soupçonné d’être secrètement épris de toi. Selon moi, nous ne pourrions faire meilleur choix. C’est mon meilleur ami depuis toujours.
- Tu as une confiance totale en lui, c’est sûr ? Assez pour faire de Léon mon inséminateur secret ? Il faut que j’y réfléchisse.
- Oui. Il te rendra mère et se taira.
- Ne s’accrochera-t-il pas trop à moi ? Ce serait malheureux.
Suis-je sincère ? Léon et moi avons forniqué, pris du bon temps, nous sommes envoyés en l’air à tout casser : j’en garde le résultat, je suis enceinte de son fait. Est-ce que je pourrai continuer à partager la vie de mon mari ? Jean est charmant et n’était son impossibilité de me faire un enfant, il fait un mari tout à fait appréciable et un amant très remarquable. Je l’ai aimé et je crois l’aimer encore. Simplement depuis que Léon est entré dans ma vie, je ressens un profond malaise, lorsque je partage mon corps avec l’un ou avec l’autre. Le passage des bras de l’un dans les bras de l’autre ou, plus clairement, les rapports sexuels avec le mari, après une relation amoureuse physique avec l’amant, changent de qualité, n’ont pas la même spontanéité. Je suis plus ardente avec Léon, je parviens difficilement à vaincre un sentiment de trahison sous Jean. Souvent je ferme les yeux quand c’est Jean qui me possède. J’ai du mal à affronter son regard si pur. Pour l’instant Jean ne semble pas s’apercevoir de mon égarement, n’en souffre pas et paraît bien parti pour accroître et mon bonheur et mon trouble de traîtresse. Il rejette mes objections.
- Enfin, cet ami vient souvent chez nous. As-tu à te plaindre de son comportement ? Non. Alors que faisons-nous ? La première fois je vous soutiendrai, je travaillerai à vous rapprocher. Pour marquer le coup, je t’offrirai à lui, je te déshabillerai devant lui, s‘il le faut. Je resterai à votre disposition. Mais par la suite vous apprendrez à vous passer de moi. Cette marque de confiance absolue libérera vos esprits et favorisera la chaleur de vos élans. Ainsi vous parviendrez plus vite à créer la vie nouvelle.
- Tu ne resteras pas toujours avec nous ? Tu seras dégoûté de mon abandon à ton ami ? Alors je refuse de faire l’amour avec Léon. Cet enfant aura besoin de toi au moment de sa conception.
- Absolument pas dégoûté. Au contraire je serai enchanté de vous savoir pleinement investis dans votre ouvrage de don de vie. Il faut que je persuade Léon. C’est délicat. Mais j’ai la certitude qu’il sera heureux de venir à notre secours.
Léon vient de m’appeler au téléphone. Il est très honoré de la confiance de Jean. Bien entendu, il accepte avec bonheur de nous rendre ce service. Il s’informe de ma santé. Je ne lui annonce pas qu’il a déjà rempli l’essentiel du contrat. Je lui certifie qu’il sera le bienvenu, s’il nous jure une totale discrétion. J’ajoute que je souhaite de tout cœur qu’il aura la patience de multiplier nos rapports jusqu’au jour où je pourrai annoncer sans erreur une bienheureuse grossesse.
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