Le bon ou le mauvais choix
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-11-2014 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Le bon ou le mauvais choix
J'’habite dans une petite rue, liaison entre une artère passante et une autre rue très peu fréquentée. Quatre demeures de chaque côté donnent sur cette voie dont tous les habitants se connaissent et savent tout de chacun. Ainsi ai-je remarqué depuis quelques semaines le stationnement d'un objet insolite : ’une voiture jaune occupe une place tantôt en début, tantôt en milieu ou en fin de rue, à l’heure où je retourne au travail vers 13 heures 50. Personne dans notre rue ne possède une berline aussi tape à l'oeil. Il est impossible de ne pas la remarquer, Encore n’est-elle présente que certains jours. J’ai relevé sa présence uniquement le lundi et le jeudi.La Clio jaune ne présente pas de signe professionnel, n’est le véhicule ni d’un médecin ni d’un infirmier par exemple.
Je demanderai ce soir à ma jeune épouse, Louise, si elle sait à qui appartient cette auto en stationnement aujourd’hui juste devant la mienne. Peut-être Louise connaît-elle le propriétaire du véhicule ? Se rendrait-il chez une voisine à la jambe légère ? Les histoires de cocus m'ont toujours fait rire. Louise, attentive à la vie du quartier, va me fournir des détails croustillants sur les activités de l'inconnu, je sens ça et je m'en réjouis à l'avance. Louise ne m'a pas parlé de cet individu parce qu'il lui manque quelques informations. Ma bavarde aime se documenter avant de raconter en un récit très circonstancié. Ce soir elle me fera rire et je la récompenserai au lit. Je peux démarrer.
A l’arrêt au stop je constate que la police contrôle les voitures. Zut, j’ai oublié les papiers dans leur pochette sur ma table de nuit. Je fais demi-tour. Au moment d’entrer dans ma rue j’aperçois Louise : elle court vers la voiture jaune, monte du côté passager, claque sa porte. Que signifie ce départ précipité ? La Clio démarre, je prends son emplacement, me dépêche d’aller prendre la pochette. Au passage je m’assure de l’absence de ma femme dans la cuisine et je note le parfait état des lieux, la vaisselle est faite, un bouquet de roses rouges décore la table du salon, superbe bouquet tombé du ciel après mon départ il y a quelques minutes.C'était bien elle qui montait dans la Clio. Je ne me suis pas trompé, ! Je suis trompé, ma femme me trompe ! L'histoire est plus drôle quand elle concerne les autres. Je garde cependant un espoir. Louise ne peut pas me tromper, c'est impossible, elle m'aime, elle me l'a encore dit il y a quelques minutes.
La Clio jaune quitte le contrôle, la police s’en va, il est quatorze heures. Je serai en retard au travail, tant pis. Je veux savoir où ma femme se rend dans la voiture d’un inconnu; je les suis. Ils montent au centre de loisirs, s’arrêtent à la piscine olympique, y entrent, se dirigent vers la caisse. Je m'installe au bar dont la baie vitrée donne sur le bassin de cinquante mètres. Je reconnais la silhouette de Louise en maillot de bain. Elle ne sait pas nager, refuse de m’accompagner à l’eau et a toujours prétendu ne pas avoir de tenue de bain. Et pourtant elle porte avec élégance un deux pièces ajusté à ses formes, du jaune citron de la Clio !. Elle se dirige vers l’échelle en tenant par la main un bel homme athlétique, à la chevelure brune ondulée. L'inconnu bombe ses pectoraux, fier de guider cette jolie jeune femme. Je rêve ! C'est qui ce type ? Que fait Louise avec lui ?
Dans l’eau il ne la quitte pas. Ils ont choisi un secteur calme, Louise s ‘allonge dans l’eau, le type la maintient en surface d’une main glissée sous son ventre. Tout est clair pour moi : Louise prend des cours particuliers de natation. Elle me réserve une surprise, un jour elle me proposera de l’emmener à la piscine et m’éblouira en nageant mieux que moi. Ce maître nageur vient la chercher à domicile, deux fois par semaine vraisemblablement. Elle aurait pu m’en parler. Pour l’instant sa nage est hésitante. A la réflexion, je suis déçu. J'aurais pu lui apprendre à nager, le soir ou le week-end. Ce type ne se donne pas autant de peine gratuitement, mon budget va souffrir s'il se fait payer à l'heure.
Arrivée au milieu d’une longueur, tout à coup Louise bat des mains, s’affole et son accompagnateur la rattrape, lui sort la tête de l’eau et la tient contre lui pour qu’elle se calme. Comme il est prévenant, comme il sait la rassurer. Ils sont face à face dans l’eau, sans doute ventre à ventre, jambes mélangées à cause de la frayeur de l'apprentie nageuse. Par peur de se noyer elle s'accroche à ce qu'elle trouve. Louise passe ses bras autour du cou de son sauveur, discute, toujours collée à lui. C'est touchant, cette confiance de l'élève dans son prof et sauveteur. Il faut absolument que je m'impose comme son maître-nageur pour connaître ces sentiments. C'est ma femme, elle m'aime tant. Je veux, et c'est normal, vivre ce genre d'instant où devenu son sauveteur, elle me prendra par le cou, dans l'eau sous les yeux du public.
Doux rêve de mari chéri et amoureux de sa belle. J'ouvre les yeux. Mais cette fois je cesse de rêver. Leurs têtes se rapprochent et j’ai la surprise d’assister à un baiser de ma femme et de son entraîneur. Veut-il l’encourager, mais est-il nécessaire de s’embrasser aussi longuement ? , Les cris des nageurs plus jeunes baissent, le public observe en silence, le temps s'arrête. ouf,leurs lèvres se séparent ! Ce type enfreint les règles de son métier et de la bienséance. Je n'en crois pas mes yeux. Enfin Louise se détache, s'allonge dans l'eau, est maintenue par une paluche trop familière à mon goût et reprend ses mouvements. Elle s’arrête de plus en plus fréquemment, sombre, est repêchée, crache de l'eau puis embrasse l’homme pour le remercier. Elle exagère !
L'affaire change d'aspect, Le type emmène ma femme dans l'eau, un milieu où elle est mal à l'aise et profite ses peurs pour se payer en nature. Sous cet angle, la position de sa grosse main sous le ventre de Louise devient équivoque. S'il la soutenait, piquerait-elle aussi souvent ? S'il ne la soutient pas, que fait cette main si loin du nombril, si proche de l'entrejambe ? En quelques semaines l'homme à la voiture jaune s'est enhardi, il peut tranquillement lui mettre la main au panier, elle ne proteste pas et paraît même apprécier tant elle s'applique à jouer à celle qui se noie. Louise est à son affaire, coule exprès pour avoir l'occasion de venir frotter son sexe contre celui de son professeur de natation, pour l'embrasser après quelques brasses et pour ensuite sentir la main de l'homme reprendre possession de son pubis sous l'eau à l'abri des regards, en y semant d'agréables frissons. Elle m'écoeure.
Vingt minutes plus tard, main dans la main, comme mari et femme, ils retournent aux vestiaires. C'est vraiment louche, je commence à douter de l'amour de ma femme. Même par reconnaissance elle ne devrait pas recevoir et rendre des baisers aussi lascifs à un homme qui n'est pas son mari. Je vais me placer à l’extérieur pour assister à leur sortie. Ils ne retournent pas à la Clio mais marchent vers le casino, y taquinent les bandits manchots. lLe compagnon reste plaqué au dos de Louise pour guider ses mains sur les manettes. Il a un comportement bizarre, son torse est immobile, mais ses fesses bougent lentement de droite à gauche ou de gauche à droite contre la croupe de ma femme. Moi, à sa place, j'aurais une érection, je me croirais obligé de reculer pour me calmer, pour ne pas scandaliser Louise par une conduite indécente. Ne sent-elle pas la verge raide qui l'assaille ? Mais lui continue à se frotter sur les rondeurs féminines : ou c'est un eunuque et il ne bande pas, ou c'est un sans-gêne et ça plaît à Louise. Je commence à bouillir, je voudrais hurler : "Non, Louise, ça ne se fait pas, es-tu inconsciente ?"
Ils reprennent leur chemin et s’engouffrent dans un cinéma. C'est étrange, cet étonnant maître nageur est une sorte d'accompagnateur pour femme seule. Il se charge de les distraire, Je retourne au travail, retarde d’une heure pour une semaine ma reprise de l’après-midi, je range mes affaires avec vingt minutes d’avance et je vais me poster à l’entrée de mon quartier. A 16 heures 53, la Clio dépose Louise devant la maison et s’en va. Je la suis pendant 1 500 mètres. Elle s'arrête le long du trottoir devant un immeuble à étages. Je me range derrière la Clio et volontairement j’entre tout doucement dans son pare-choc. Le conducteur sort, inspecte sa voiture, la mienne. Je le rejoins, présente des excuses. Je suis désolé....
- Ce n’est rien, il n’y a pas de dégâts. Inutile d’établir une déclaration d’accident. constate l'autre.
J'insiste :
-Voyez votre garagiste, mon assurance prendra en charge les frais s’il y a lieu. Pouvez-vous me donner vos coordonnées?
Ma victime se nomme Rodolphe Marche, habite dans cet immeuble porte 5. Pour lui, je suis André Doudut, avec un » t », j’habite dans la ville à une adresse qu’il ne vérifie pas. Je m’en vais. A la maison, dans notre appartement de l’étage, Louise chantonne, arrange dans un vase des roses rouges achetées cet après-midi pendant ses courses au marché. Elle se fout de moi mais me colle un bisou sur la joue. Baiser de Judas !
Comme j’ai menti en donnant une fausse adresse à Rodolphe, elle me ment sur l’heure d’arrivée et l’origine de ces fleurs, offertes à coup sûr par Rodolphe. Elle est douce, joue à l’amoureuse, m’embrasse tendrement, m’annonce pour la soirée des jeux amoureux. Que c'est bizzare. Ils n'ont donc pas eu matériellement le temps de faire l'amour, Le type l'a chauffée, a dû l'embrasser pendant le film et la tripoter à outrance mais me l'a rendue insatisfaite, le feu dans la culotte. Louise compte sur moi pour l'emmener au bout de son excitation. Passer de l'un à l'autre est un jeu pour elle. Il est donc pratique d'avoir un mari et un amant pour être assurée de jouir à l'instant choisi.
Elle peut toujours courir, aussi longtemps qu'elle ne pensera pas à me renseigner sans mentir sur ses activités secrètes, je la laisserai à sa faim de sexe. J'ai de bonnes raisons de me croire cocu, cela ne m'enchante pas. Je veux en avoir des preuves irréfutables. J'ai vu des baisers, des attouchements, est-ce suffisant pour avoir des certitudes? Mais en attendant, le mari dépité veut fuir la menteuse. On ne ment pas quand on n'a rien à cacher, on ne confond pas la place du marché avec la piscine ou le cinéma. L'époux ne sera pas le remplaçant de ce plus que probable amant. Voilà que je parle de moi à la troisième personne !. Je la refroidis d'une phrase :
-Hélas, je dois rendre une visite à un collègue de travail. Nous ferons l'amour une autre fois.
Tant pis si ma réponse chagrine Louise. Tant pis si mon refus déguisé la jette dans les bras costauds de son accompagnateur. J'aime les situations claires, je déteste le mensonge sous toutes ses formes, même par omission. Je suis possessif et la jalousie justifiée est une vertu, pour moi.
En réalité je vais réfléchir dans un bar où j’invoque l’esprit de la bière. A minuit je retrouve une épouse endormie. Elle a un amant, entraîneur, compagnon de jeu, accompagnateur, taxi et que sais-je encore. J’attendrai d ‘avoir fait le point sur notre situation pour redevenir éventuellement son mari. S’ils ne prennent pas de précautions l’autre peut lui faire un enfant, je n’en serai pas le père. Pour moi, il n'y aura plus d’étreintes, plus d’accouplements aussi longtemps que durera une probable liaison. Après j’aviserai. Ce matin je pars au travail, j'omets volontairement le baiser du réveil ou de la séparation. Je brise ainsi une habitude bien établie depuis notre mariage. Mon attitude pourrait l'amener à se poser des questions, à se remettre en cause. Qui sait ? Je dis avant de fermer la porte :
- Ce midi je mangerai à la cantine.
Louise me regarde avec étonnement. Le mardi je mange habituellement avec elle... A treize heures trente je suis arrêté à proximité du domicile de Rodolphe. J’ai mon caméscope. S’il rencontre Louise, je filmerai, je l'accosterai et je lui demanderai de lui lâcher la grappe. Louise sera sommée d'expliquer sa conduite et de revenir dans le droit chemin. Il roule devant, prend une direction inattendue, se range le long d’un trottoir et attend. Un homme sort d’une maison. Je lance mon caméscope. Rodolphe bouquet de roses rouges en main pénètre par la même porte dans cette maison, revient à son volant, bientôt suivi d’une blonde bien en chair. Il a des goûts éclectiques.
Il prend la route du centre de loisirs, entre à la piscine, donne un cours de natation à la blonde pulpeuse curieusement vêtue d’un maillot de bain deux pièces jaune, identique à celui de Louise hier. C'est sa marque de fabrique ? Monsieur offre un uniforme à ses conquêtes .La séance ressemble fort à celle de la veille avec ma femme. Du bar je filme discrètement les arrêts et les baisers dans l’eau. Elle coule, il la rattrape, la rassure. Il embrasse bien, Cette femme comme Louise aime ça. On passe de rapides coups de becs à de longues succions en apnée. La main virile sous l'eau doit agir efficacement. La dame pousse des cris de joie, rit, coule quand la main se fait trop pressante sur ses parties génitales. C'est scandaleux. Le couple quitte le bassin et s'en va, main dans la main. Rodolphe semble très amoureux, la femme le dévore des yeux.
Pour moi, c'est une bonne nouvelle. Quand Louise apprendra l'existence d'une concurrente elle se mettra à réfléchir et se méfiera du bellâtre. Ensuite je filme le couple au casino. Rodolphe joue des hanches et de l'arrière train sur une surface plus large avec la même impudeur que sur le cul de ma femme, hier. La nouvelle femme se retourne parfois, le visage en feu, les yeux brillants. Tiens, au lieu d’aller au cinéma, Rodolphe conduit la dame dans un hôtel. Que peuvent faire dans un hôtel, l’après-midi, un homme et une femme ? Je n'ai pas besoin d'entrer pour le savoir. J’en ai assez filmé pour ce mardi. Je retourne au domicile de la femme adultère, relève sur la sonnette l’adresse et le nom du mari. Quelques minutes avant dix-sept heures une Clio dépose une blonde aux cheveux défaits devant sa porte. La confrérie des cocus prospère
Ce Rodolphe a du succès, trop de succès... La blonde a sur Louise l'avantage d'une rencontre à l'hôtel. Ce soir j’ai un terrible mal de tête, je ne peux pas faire l’amour à Louise. Le lendemain mercredi à treize heures trente j’attends Rodolphe, je le file. J’assiste au départ d’un probable mari, à l’offrande d’un bouquet de roses rouges et à l’envolée avec le galant d’une rousse à gros seins, aux fesses plates. Rodolphe est adepte du changement. Je filme la séance à la piscine et les embrassades dans l'eau, la demi-heure au casino, l’entrée au cinéma puis la sortie. Tout est réglé comme du papier à musique.
Louise est en concurrence avec au moins deux autres femmes mariées. Cela doit coûter cher en roses rouges à l'ami Rodolphe. La dame rousse précède de peu le retour de son mari. au domicile conjugal. Louise qui s'offre deux hommes se révoltera-t-elle lorsqu'elle apprendra que Rodolphe s'offre trois femmes ? Dire qu' un jour pas si lointain elle a osé me faire une scène de jalousie sans objet ! Et un et deux et trois cocus ! Le roulement établi assure trois parties de plaisir par semaine séparées chacune par un après-midi de contacts plus légers, de baisers et d'attouchements estinés à 'entretenir éveillé le désir. L'homme est jeune, solide et entraîné, les dames sont tenues à leur devoir conjugal. Le rythme des coïts est idéal pour les deux partis.
Si mes observations se confirment, demain, jeudi, la voiture jaune s’arrêtera devant ma maison, . Rodolphe est un papillon ou un faux bourdon. Il vole de fleur en fleur au gré du vent...Rodolphe a établi un cycle : ma brune le lundi, une blonde le mardi, une rousse le mercredi et on recommence. Chacune a sa grande journée de sexe une fois par semaine plus une journée de détente. Ce Rodolphe est un as de l'organisation
Le jeudi la Clio jaune attend près de chez moi. Il sera facile de vérifier mes suppositions Le vendredi pour la blonde et le samedi ou le dimanche pour la rousse?
Il a conduit la blonde à l’hôtel le mardi, les deux autres au cinéma le lundi et le mercredi. Il y a fort à parier que Louise finira son jeudi après-midi à l’hôtel , pas pour une belote mais à batifoler dans un lit , à jouer à papa maman et à perfectionner ses techniques sexuelles? ... La salope...Je pourrais enrayer leur programme en restant chez moi le jeudi après-midi. Elle devrait rester avec moi. Je préfère vérifier de visu. Il est inutile de forcer Louise à me mentir, Donc le jeudi je filmerai les allées et venues de Rodolphe et de Louise. Ensuite il me suffira de filmer le séjour de la rousse à l’hôtel samedi. Si tout se passe comme calculé, je ferai avec Louise une mise au point dès lundi et j’ai mon plan pour déranger le train-train de ce séducteur sans scrupules.
Voilà la Clio à hauteur de ma maison, On est jeudi ! Louise, sortie jusqu'à la voiture, rebrousse chemin en courant avec un nouveau bouquet rouge avant de revenir en courant encore et de s'asseoir dans l’auto jaune. Le prince charmant n'a pas voulu perdre de temps en entrant chez nous pour offrir les fleurs.
La séance piscine est écourtée, Au casino le séducteur affine sa méthode de préparation ante coitum, fait rouler son érection sur la chair chaude des fesses, se frotte toujours au postérieur avec désinvolture et mal traite les seins tantôt un sein, tantôt l'autre comme s'ils étaient des manettes d'automates ou comme s'il était chargé de traire ma femme. Elle ne se révolte pas mais tortille du cul sous l'impact. Le passage au casino dure un quart d’heure de moins et les complices se précipitent vers l’hôtel pour gagner du temps. Ici l'homme doit avoir un compte, il passe au comptoir, on lui tend aussitôt sa clé. Louise n’hésite pas, s'attarde à peine au comptoir, agit comme une habituée et suit son gaillard vers l'ascenseur en trottinant. Inutile d’attendre la sortie. Ce soir je travaillerai plus tard, c’est arrangé avec mon contremaître.
Je n’assiste pas au retour du couple. Quand je rentre vers vingt heures Louise m’attend, me sert mon repas puis se dit fatiguée et va se coucher. Elle ne supporterait pas de faire l’amour, et je dois être capable de la comprendre puisque ni lundi, ni mardi, ni mercredi je n’ai été en état de la satisfaire. Ce pourrait être une revanche: je fais semblant de m'inquiéter :
- Est-ce grave ? Pourquoi se priver un jour de plus. Je suis en forme aujourd'hui.Tu te venges ?
- Si ça te fait plaisir de le penser, mais ce n’et pas gentil, mon amour. Je regrette beaucoup. Demain j'irai mieux.
Elle est bel et bien passée à la casserole cet après-midi à l'hôtel. Son refus était prévisible Elle se traîne vers la chambre à coucher, le regard éteint. au-dessus de poches enflées sous les yeux.
Le gaillard, à l'hôtel, a dû sortir le grand jeu, la tourner et la retourner, l'embrocher par devant et par derrière, la défoncer à tout va. La fatigue n'est pas feinte, Louise s'endort immédiatement. Je n'ai pas assisté aux ébats, Il suffit d'avoir vu les valises sous les paupières inférieures, la grimace du rouge à lèvres retouché à la hâte aux commissures des lèvres tombantes, les traits tirés de Louise et cette drôle de démarche en canard pour imaginer ce qu'a été la rencontre, pour deviner l'intensité, la chaleur du combat amoureux. Non seulement le sommeil la cueille au coucher, mais en plus elle ronfle ! Lundi, après le cinéma elle chantait, aujourd'hui jeudi, elle s'est effondrée sur le matelas.. A l'avenir, d'un simple coup d'oeil, je saurai si elle est allée au cinéma pour un simple touche-pipi ou à l'hôtel avec Rodolphe Marche pour une partie de jambes en l'air de haut niveau, avec bourrage, orgasmes, éjaculations vaginales ou faciales et reprises multiples.
La blonde verra un film le vendredi. La rousse se rendra à l’hôtel le samedi. J’ai désormais de quoi faire un montage assez simple. Je confie mes prises de vues à mon ordinateur, je laisse apparaître les dates. C'est à compléter. Quand j’aurai tout filmé et réuni je ferai des heureux.
Dans notre lit Louise ronfle, s'agite, se découvre. Je vais me coucher, j'allume ma lampe de chevet. Louise n'ouvre pas l'oeil. Pressée de dormir, elle a laissé tomber à terre ses vêtements. Ce n'est pas normal, elle est toujours appliquée à plier, à ranger ou à déposer dans le panier de linge sale. Ce soir elle s'est couchée nue, parce que fourbue. Robe et sous-vêtement gisent en désordre sur la descente de lit. et témoignent de l'état d'épuisement où l'a laissée son amant. Drap et couverture rejetés, elle dort profondément dans une pose propre à exciter tout autre homme qu'un mari accablé par son infortune. Les membres sont dispersés, elle dort sur le dos, mais son bassin vrille sur une hanche. Ses cuisses grandes ouvertes laissent bâiller une vulve ramollie autour de nymphes rougies par les excès de l'après-midi.. Le spectacle ne me fait pas bander.
Les suçons sur ses seins, sur son ventre et sur l'ntérieur visible de la cuisse ne m'étonnent pas, ça fait partie des rites entre amoureux de fraîche date. Je ne pratique plus ces enfantillages, à tort peut-être puisque je suis cocu. Ces manques d'attention de ma part ont poussé l'infidèle à chercher ailleurs l'homme qui lui laisserait sur la peau des marques de propriétaire. Mais des marques croisées de doigts sur la fesse dénoncent une séance de dressage musclée. Louise a trouvé un maître. Il sait se faire obéir éventuellement en recourant à la fessée. A condition que la femme aime les coups et les reçoive sans ameuter tout l'hôtel. Je devrais frapper comme une brute pour faire mieux et pour la soumettre à mes désirs. Quels désirs ? Je ressens du dégoût. Les coups ? Elle les accepte, ne s'en plaint pas, donc elle a choisi de les supporter ou de les aimer. Irait-elle jusqu'à les réclamer ? Le sommeil ne vient pas, je réfléchis à la meilleure manière de mettre fin à ce désordre. Mes pensées s'embrouillent, la solution n'est pas évidente. Que faire ? Essayer de comprendre, de pardonner en cas de repentir ? Chasser l'infidèle si elle persiste sans vergogne ? Trouver une vengeance à la mesure de la trahison ?
Lundi, je feins un départ et je m’installe dans la rue voisine. J'attends. Rodolphe débarque avec son bouquet de roses rouges. Encore ! Louise m’a expliqué que l’achat de fleurs de qualité, bio, garantissait au bouquet une longue vie. Le troisième bouquet en huit jours crée l’illusion de fleurs impérissables. J’ai fait semblant de gober l’explication. Il y a du nouveau, Rodolphe s’est reposé le septième jour et aujourd’hui, malgré la présence de belle maman au rez-de-chaussée, il pénètre dans la maison. J'attends un peu et je finis par comprendre qu'il n'y aura ni piscine, ni casino, ni cinéma : Le coucou s'installe dans le nid du cocu ! J’y vais aussi, sans me presser. Je ne fais pas de bruit, j’attends à la porte du salon. A l’intérieur on discute tranquillement. Louise rit de plus en plus souvent, de plus en plus fort. C'est un rire nerveux de femme chatouillée, J’entre.
Louise tente de quitter les genoux de Rodolphe. Lui d’une main posée entre ventre et cuisses et dont la position sur la vulve ne crée pas d'illuson, continue à la peloter et la maintient assise. Il dit sans sourciller :
- Reste, pourquoi t’effrayer. Nous ne faisons rien de mal.
La pâleur de Louise dit tout le contraire, mais elle obéit. Elle est soumise. Flegmatique l'envahisseur continue pour moi :
- Tu es le mari de cette chère Louise. Évidemment, qui d’autre se permettrait d’entrer sans frapper. Mais, je te connais .
Louise me sauve :
- Tu as vu notre photo de mariage !
- Ah ! Oui. Mon cher ami tu as fait un beau mariage. Je regrette de n’avoir pas pu y assister. J’étais sur la liste des invités de Louise en qualité d’ami ancien et d’ex fiancé, abandonné à ton profit, Heureux Jean. Mes félicitations.
- J’ignorais, cher Rodolphe. Mais je vois que tu rattrapes le temps perdu. Tu as bien dit "ex fiancé". Ce n'est pas un titre suffisant pour lui chatouiller la chatte .
Il ne relève pas, laisse son doigt au chaud. Je viens pourtant de l’étonner. Il m’observe un instant.
- Je te remets, chauffard. Le garagiste m’a rassuré. Quel hasard. Louise, ton mari a heurté mon pare-choc, il y a quelques jours.
Louise est soulagée. Elle sait pourquoi j’ai appelé son amant par son prénom. Elle voudrait quitter les genoux, donner le change, rendre moins choquant la position où je l'ai surprise; mais il la retient.
- Ma chère Louise, soyons honnêtes. Que veux-tu dissimuler. Jean ne s’offusque pas de te voir ainsi assise, n’est-ce pas ? C'est un homme avisé, il a immédiatement pigé la situation et ne se scandalise pas inutilement. C'est un sage.
Le salaud se paie ma tronche. Je ne réponds pas, j’observe toutefois que les jambes de ma femme sont à califourchon sur une cuisse de l’ami, comme si elle était à cheval. De légers mouvements d’avant en arrière et d’arrière en avant sur la jambe de l’homme lui ont redonné des couleurs, malgré elle. Les mains de l'homme plaquées sur ses hanches donnent le tempo des allers-retours du sexe de Louise sur la jambe de Rodolphe. Elle est gênée, honteuse, elle baisse les yeux, n'a pas le courage de protester ou de résister. Rodolphe parle de l'air dégagé de celui qui est dans son bon droit :
- Cher Jean, un jour, il y a peu, je suis venu me faire pardonner mon absence à vos noces. Louise a bien voulu passer l’éponge. Depuis nous nous sommes revus. Souvent elle s’ennuie à la maison quand tu travailles. Nous avons donc passé un accord. Comme je travaille habituellement du matin, je consacre deux après-midi à mon amie chaque semaine.
Devrais-je le remercier de sa sollicitude ? J'entre dans son jeu.
- Je me demande pourquoi Louise ne m’en a jamais parlé. Tant d'amis rendent ce genre de service aux épouses de leurs amis. C'est tout à fait normal et Louise a jugé inutile de m'annoncer une nouvelle aussi banale. S'asseoir sur les genoux de l'ami et se faire mettre un doigt par lui resserre les liens d'amitié forcément. J'ai bien de la chance d'avoir une femme à l'esprit et à la chatte aussi réceptive.
Louise ne saurait que dire, elle est confuse et muette. Le malin a réponse à tout.
- Elle ne t'a rien dit par délicatesse. Elle ne veut pas t’offenser, de plus elle craint une manifestation de jalousie, veut ménager ta susceptibilité. Oui, c’est une âme délicate.
Il se fout de moi. Une femme qui se fait tripoter à la piscine, qui couche avec lui à l’hôtel et qui est surprise assise sur ses genoux à la maison en train de s'échauffer la boîte à plaisir, est une âme délicate selon ce salopard ! Il continue :
- Vois comme elle souffre de cette révélation non préparée. Nous ne t'attendions pas. Pourtant je m’évertue depuis des semaines à lui faire comprendre qu’elle ne te vole rien quand elle me reçoit en ton absence. Ce qu’elle m’accorde alors ne te prive de rien, car à l’instant où elle me l’offre tu es dans l’impossibilité d’en profiter.
- C’est évident. Mais...
Il me coupe :
- Voilà, chère Louise, ton mari est d’accord ! Tu lui appartiens chaque jour vingt-quatre heures sur vingt-quatre et nous ne nous retrouvons que cinq ou six heures par semaine. Pendant ces heures trop rares je te console, je t'occupe agréablement, je te distrais, je te sors, je te donne l’affection qu’il ne peut pas te donner à cet instant, je suis son substitut. Tu as besoin d’être écoutée et je te prête mes oreilles, tu as besoin de signes d’affection et je t’embrasse tendrement, ton corps aime les contacts et mes mains te caressent, touchent ta peau. Tu veux du sexe, je t'en fournis en abondance.Tout cela ce sont des marques d’amitié et avouons qu'il t'est surtout très agréable d'être physiquement comblée par moi lorsqu'il est impossible à ton mari de te faire l'amour.
Quel culot ! La soumission de Louise demeurée sur son genou et de plus en plus excitée par le frottement de son sexe sur le pantalon de Rodolphe rend l'homme arrogant jusqu'à la provocation insolente. Il me chauffe les oreilles, Son effronterie cynique va avoir raison de mes résolutions de rester calme et d'essayer de voir jusqu'où il est capable de pousser le bouchon. Ira-t-il jusqu'à posséder Louise ici et maintenant ?. Je riposte :
- Soit, mais je suis là, il me paraîtrait normal de prodiguer ces soins à ma femme moi-même. Louise lève-toi, s'il te plaît.
Rodolphe pouffe de rire :
- Tu es certainement venu chercher un objet oublié. Tu es ici pour quelques minutes et tu vas retourner au boulot. Tu es donc là sans l’être vraiment, ton emploi du temps te déclare absent. Louise reste assise, Jean s'en ira bientôt.
-Admettons, je ne suis pas vraiment là . Je m’assieds dans ce fauteuil, je me tais et je regarde ce que vous faites le lundi de 14heures à 17 heures. Essayez donc de me montrer comment vous agissez lorsque le mari travaille. Surprenez-moi !
Il a de l'ironie à revendre:
- Quelle chance tu as Louise. Ton mari est supérieurement intelligent et compréhensif. Ne crois-tu pas que nous pourrions satisfaire sa curiosité, sans tricher, sans limites. Jean, ai-je bien entendu ? Tu veux voir tout et jusqu’où nous nous amusons pour occuper ces rares heures de bonheur. Soit.
Je fais oui de la tête. Louise n'osera pas. Ce n'est pas possible, elle ne peut pas me faireça ! C'est inouï, inimaginable. Elle est prise entre deux feux, incapable de trancher. Rodolphe prend un air de supériorité, encouragé par la passivité de ma femme,
- Nous alternons les sorties, piscine, patinoire, casino, cinéma et les jeux d’intérieur surtout ceux qui unissent deux êtres qui s’estiment. Permets-nous de te montrer le plus et tu imagineras facilement les exercices plus simples.
Louise n’a pas l’air rassurée. Cependant lorsque Rodolphe la pousse, la fait agenouiller entre ses jambes et désigne sa braguette elle obéit immédiatement. Ses doigts ouvrent le pantalon, extraient une verge de belle dimension. Oh! Rien d'extraordinaire, mais de bonne allure et déjà excitée. Louise a fait ce qu'il fallait et Rodolphe jouit de la soumission de l'épouse et de l'apparente approbation du mari fantôme qui veut voir. Ces ingrédients réunis lui donnent de l'assurance et gonflent sa verge.
- Ma chérie, (car tu es absent, me souffle-t-il, elle est à moi), ma chérie montre à ton mari combien tu aimes ma grosse queue, fais-moi une merveilleuse fellation. Tu es tellement douée pour cet exercice. Crache sur ma queue, branle-la et suce "comme une reine" ma bonne.
Sans un regard pour l « ’absent », Louise se sent reine, manipule une hampe de plus en plus importante dont elle commence à lécher le gland. Les dimensions de l’engin ont compté autant que le baratin de son ex fiancé dans sa conquête qui a l'apparence d'un retour aux sources : Il l'a persuadée que, ce que dans mon for intérieur j’appelle adultère, n’est pas une tromperie. Du moment que j'ai demandé à voir et que Rodolphe l'ordonne, Louise n'a pas de problème de conscience. Elle est mariée avec moi, elle m’est dévouée quand je suis avec elle. Mon absence, fictive en ce moment, réelle quand je suis au travail, justifie pleinement ses gestes. Elle avale avec difficulté le chibre, mais elle y met tout son coeur, comme elle a avalé le postulat de son droit au plaisir quand je ne suis pas là. Force est de reconnaître qu'elle sait branler une bite, taquiner un gland de la pointe de la langue ou avaler un long morceau du cylindre de chair gavé de sang.. J'ai apprécié son art, je me croyais seul bénéficiaire de son talent, or Rodolphe partage mon privilège.
Qu'ils fassent ça en préliminaires à l'hôtel, comme je pouvais le soupçonner, me révoltait Mais là, devant moi, prétendûment absent selon la théorie de l'amant, la chose me rend furieux. Que peut-il donc se passer dans le cerveau de Louise ? L'a-t-il hypnotisée ou convertie à un dogme nouveau agréablement saucé au sperme? Rodolphe se laisse aller, avance son bassin en bord de chaise pour présenter au mieux sa verge et ses couilles. Il a passé ses deux bras derrière le dossier afin de ne pas glisser du siège, il sourit béatement, me désigne du regard le travail zélé des mains et de la bouche de mon épouse sur ses attributs. Il nargue "l'absent-présent" et pousse l'outrecuidance à annoncer que le plat de consistance approche, que je n'ai encore rien vu, que je serai l'heureux auditeur des cris de bonheur de sa chère Louise. Il a l'intention de la pénétrer et de la baiser et peut-^tre de l'enculer sous mes yeux !
Je me lève. Il fronce les sourcils. J'ouvre les mains en signe de paix et je précise:
-Ne craignez rien, continuez, je suis absent.
Louise pompe avec plus d'ardeur, Rodolphe ronronne comme un matou au coin du feu. Je quitte la pièce, je cherche dans ma table de chevet un joujou que Louise et moi avons utilisé pour varier nos plaisirs. Je retourne au spectacle, j'affiche la sérénité nécessaire de l'absent pour inspirer confiance aux amoureux. Je dodeline de la tête et je déclare tres doucement, mielleux au possible :
-Voilà, je suis toujours absent. Il me semble que Louise triche et ne s'applique pas vraiment. Puis-je l'observer de plus près et la conseiller ? Allons ma chérie, tu sais faire beaucoup mieux avec moi.
L'infatué conquérant doute mais approuve d'un mouvement de tête et rit. Je tourne autour de Louise, je passe derrière la chaise. Rodolphe se prélasse et glousse de plaisir sous les caresses renforcées de ma putain de femme. Mes menottes se referment sur ses poignets. Il hurle de rage, tente de se lever, expédie la mante religieuse sur les fesses, retombe en position assise. Louise renversée, les quatre fers en l'air. n'a encore rien compris, elle étale sans pudeur son ventre nu prêt à recevoir la queue raidie par ses bons soins. Donc elle s'est apprêtée pour goûter aux joies de la chair, elle voulait copuler sans obstacle avec cet ignoble individu. L'absence de culotte constitue une preuve de sa volonté de faire l'amour dans notre demeure. OH! La salope, elle ne pourra pas invoquer pour sa défense l'usage de la force : elle attend les coups de bite, est pressée, se trouve déjà toute disponible. La porte est ouverte, Rodolphe la prendra quand il voudra.
Ma colère trop longtemps contenue explose en un cri effrayant. A moi de mener le débat. Rodolphe tente un coup de son crû:
-Hé! Tu n'as pas le droit: tu es absent, tu ne peux pas me paralyser.
Comme lui, je sais rire.
Nos cris troublent la femme que nous nous disputons. Elle est effarée. Rodolphe voit en elle son dernier recours et lui ordonne :
-Louise, il triche, il est absent, c'est notre heure, chasse-le.
Enfin elle réalise que son amant a perdu de son assurance. Elle me fixe, comprend qu'elle aura du mal à m'éjecter. Je facilite son choix :
- Louise, est-ce qu'un absent pourrait pincer Rodolphe avec nos menottes ? Reviens sur terre, je suis là en chair et en os, n'en doute pas. Va t'asseoir dans ce fauteuil, loin de ce diable. Vous reprendrez votre cirque, hors d'ici si tu le souhaites mais plus jamais sous ce toit ! Si Rodolphe a l'audace de revenir il s'en mordra, les doigts. Vois ce qui l'attend.
Je prends un couteau à découper la viande, je pose le tranchant de la lame à la base de la verge en berne
La prochaine fois, je lui coupe le sifflet. Ou faut-il trancher maintenant ?
J'appuie un peu, Rodolphe pleure, se dégonfle, jure que plus jamais je ne le verrai, qu'il oubliera Louise puisque je le veux. Il pensait me faire plaisir en divertissant et en honorant mon épouse. Je n'achève pas mon geste, il garde son intégrité physique, il comprend que je n'appliquerai pas aujourd'hui la mesure annoncée. Il retrouve sa morgue. Tant pis pour lui, je m'affirme en maître des lieux :
- Tu apprécies mal la situation. Il me revient d'énoncer les règles pour l'avenir. Tu te tais et tu écoutes. Nous avons l'après-midi pour fixer ta conduite envers ma femme.. Nous tiendrons compte de l'avis de Louise, car elle est la première intéressée. Est-ce équitable ? Je compte sur la sincérité de vos réponses à mes questions.
Je joue avec mon couteau, sans menacer. Rodolphe est mis hors d'état de nuire. Louise est angoissée. Je me lance
-Louise je suis au courant de ton aventure depuis un certain temps. As-tu librement pris la décision de me tromper ?
Elle hausse les épaules, ne semble pas savoir et se cache derrière le discours de Rodolphe
- Nous avons refait connaissance sur internet .Il m'a dit que coucher avec lui n'était pas te tromper quand tu étais...
-Absent ? Et tu l'as cru ? Aussi facilement que ça ? Ne t'es-tu pas demandé ce que je penserais ou comment je réagirais si je venais à découvrir votre liaison?
-Ca m'embêtait un peu pour toi. Je supposais que tu aurais du chagrin et que peut-être tu divorcerais. Cette possibilité me peinait, parce que malgré tout je t'aime encore : tu es mon mari. Je tiens à toi; mais puisque Rodolphe ne te vole rien, j'aime aussi m'amuser avec lui.
-Tu m'aimes mais tu me trahis avec lui ! Ne te cache pas la réalité Je reviens à la première question : Rodolphe t'a-t'il forcée à faire l'amour avec lui ? A-t-il usé de sa force, t'a-t-il prise malgré toi ?
- Non, il ne m'a pas violée. Il m'a charmée, m'a fait des cadeaux et m'a fait rire. Je ne pensais pas t'offenser. Où est le mal ? Généralement, comme le dit Rodolphe tu n'es pas volé, tu ne perds rien. Je ne te savais pas jaloux. Pourquoi toi et moi n' apprécions-nous pas de la même manière mon comportement ?
-Pourquoi.? Parce que ce monsieur te plaît,, parce que pour obtenir de lui ton plaisir, tu es disposée à admettre ses théories fumeuses. Tu obéis à ton sexe, tu le satisfais en gobant des fables qui arrangent ta conscience. La conclusion de ta croyance est simple à constater : ton amant te persuade actuellement que tu peux l'aimer même devant moi, sans la moindre trace de honte. C'est un virtuose de l'escroquerie intellectuelle et tu es la virtuose de la naïveté quand elle favorise tes amours adultères. Comment une fille intelligente peut-elle croire et répéter en faisant semblant d'y croire de telles âneries ?
-Je te demande pardon, je me suis trompée.
Sur le visage de la fausse naïve se dessinent des signes d'inquiétude. elle se tait. Rodolphe ne se manifeste pas. Je veux en finir :
- Par le mariage je me suis engagé à te rendre heureuse. Si tu es plus heureuse avec lui qu'avec moi, si tu es plus amoureuse de lui que de moi, je n'ai rien à te pardonner. Ton bonheur passe avant tout, je suis peiné de passer après lui dans ton coeur, mais je n'y peux rien. Quand tu auras répondu à ma dernière question tu me diras ce que tu souhaites par dessus tout. Veux-tu ?
-Bien sûr ! Je te promets d'être sincère. Mais tu ne dois pas faire de mal à Rodolphe. Jure-le moi.
Comme elle tient à cet amant volage. Ah ! Si elle savait, si elle le voyait avec les deux autres maîtresses, le protégerait-elle encore? J'hésite à poser la question prévue. Pourtant mon souci de clarté l'emporte :
- Voilà. Avec qui, de lui ou de moi, souhaiterais-tu vivre désormais si tu avais l'opportunité de choisir ? Ou, si tu veux, lequel de nous deux aimes-tu le plus ? Tu as acquis de l'expérience, tu me connais, et tu le connais depuis plus longtemps encore puisqu'il a été ton fiancé. Attends, j'ajoute une précision. Si tu Préfère-moi et je ne tolérerai plus d'écart de conduite, Rodolphe sera interdit pour toi, ici ou ailleurs. Tu ne pourras plus te faire sauter par lui, tu me devras une fidélité sans faille. Mais si tu penches en faveur de ton ex, je ne te forcerai pas à rester avec moi, je t'accorderai ta liberté, tu devras me quitter dans les 24 heures et, le divorce prononcé, tu n'entendras plus parler de moi.
Le filou sur sa chaise attend la réponse. Il souhaite même intervenir. Je me montre magnanime, Je lui donne la parole. Il crâne:
-Ma petite chatte, qui au cours des dernières semaines t'a le mieux fait l'amour ? Qui te baise le mieux
La réponse de Louise jaillit :
- C'est toi, mon chéri. Mon mari ne me touche plus depuis quinze jours. Mais c'est mon mari ; alors... Ah ! Il est prêt à divorcer et toi tu m'as promis de m'épouser. C'est difficile. Comment choisir ? C'est trop dur. Dites-moi ce que je dois faire.
J'aurais dû prévoir : J'ai choisi la mauvaise stratégie, j'ai perdu l'amour de Louise en délaissant son lit. J'ai laissé trop de place à l'autre. Il a creusé son nid avec sa queue ! Tant pis ! Il me semble impossible de faire l'amour à une femme remplie du sperme d'un autre. Rodolphe prend l'avantage, fier d'être le meilleur amant. Il a le triomphe modeste, il semble craindre de l'emporter. Il propose une solution:
- Nous sommes sous l'effet de la surprise. Donnons une semaine à Louise pour décider. Cela nous permettra aussi de nous organiser matériellement.
Louise obtient un délai de réflexion, se sent soulagée. Elle n'a pas fait son choix. J'encaisse. En ne me choisissant pas, moi, son mari, elle a révélé sa préférence pour celui qui sait le mieux lui procurer la jouissance. Pour moi le sort de Louise est scellé. Nous passerons par la case tribunal, je demanderai le divorce pour adultère. Plutôt vivre seul que mal accompagné.
Libéré de ses liens, Rodolphe n'insiste pas pour obtenir une réponse,.Il attendra la décision de Louise. Celle-ci se prononcera, ici, lundi prochain à 14 heures. Le probable vainqueur me tend la main, souhaite avec beaucoup de condescendance que le meilleur gagne. Je me répète : " Il sera vainqueur à n'en pas douter, sinon Louise n'aurait pas eu besoin d'un délai." Quand nous nous retrouvons en tête à tête elle veut discuter avec moi. Je coupe court :
- Excuse-moi, Louise, Rodolphe et moi devons lutter à armes égales. Pendant huit jours ton amant ne viendra pas ici. En bonne justice, bien que vivant sous le même toit nous n'aborderons plus le sujet et nous ferons chambre à part. Je suis incapable de partager ton lit jusqu'à l'énoncé de ton choix.
-Tu fais exprès de me jeter dans les bras de Rodolphe ? Ce n'est pas juste de me désespérer.
-Tu n'as pas eu besoin de moi pour te jeter dans son lit . Assume tes actes. D'ailleurs il dépend uniquement de toi d'avancer l'annonce pour me retrouver
-N'es-tu pas capable de pardonner ? Si c'était toi mon préféré, que ferais-tu ?
- Tu l'aurais dit. Je le saurais déjà, nous pourrions partager le même lit. Ce soir je dors dans la chambre d'amis faute de réponse, tu retrouveras l'odeur de Rodolphe dans tes draps peut-être.
-Non, il n'a jamais dormi ici. Tu n'es pas aussi bien renseigné que tu l'as prétendu. Ah! Tu as bluffé et faussé le jeu.
.
- Pardon ? Tu trouves que c'est un jeu ? Ca ne m'amuse pas du tout
Ni pleurs, ni larmes, ni cris, ni caprices ne me tirent de mon isolement volontaire cette nuit là.. Le lendemain, mardi, jour de la blonde pour Rodolphe, je rends visite à la rousse armé d'un bouquet de roses rouges. Elle croit à un envoi de Rodolphe, me prend pour un messager de l'amour : je ne nie pas. Je dois lui montrer un court message de l'expéditeur enregistré sur dvd. Elle assiste à la scène de son entrée à l'hôtel au bras de son amant, elle est attendrie de recevoir ce cadeau-souvenir, promesse de lendemains qui chanteront. Quand la même scène représente Rodolphe entrant dans le même hôtel avec une autre femme, la blonde Julie, Valérie la rousse est sur le point d'étouffer d'indignation, elle fait :
-Oh! Le salaud, il se moque de moi. Savez-vous ce qu'il va faire avec cette pouffiasse à l'hôtel ? Voulez-vous que je vous le dise ?
- Non, cher madame, cela ne me regarde pas. Voyez la suite.
- Quoi ? En voici une troisième, elle entre à l'hôtel avec ce gros cochon. Pouvez-vous revenir en arrière, je crois avoir vu des dates.... Mais c'est récent. Vous connaissez les deux autres salopes ?
- La dernière surtout, madame, c'est ma femme. Il lui a promis le mariage si elle divorçait.
- Ce n'est pas possible. Je viens de prendre contact avec un avocat pour divorcer et partir avec mon amant. Rodolphe a juré de m'épouser. Il est drôle, prévenant... mais c'est un gros porc. Il ne peut pas épouser deux autres femmes. Votre femme fait erreur, mon ami.
- Je suis obligé de vous contredire. Si vous voulez venir chez moi, lundi à 14 heures précises, vous obtiendrez la preuve de ce que j'avance. Sauriez-vous jouer la comédie demain ? C'est votre jour de cinéma ou d'hôtel ?
-Dans quel guêpier me suis-je fourrée. Parce que vous avez enregistré toutes mes sorties ?
- Les vôtres et celles des deux autresprétendantes
- Demain je paierai le cinéma. Ce n'est pas possible, je lui paie l'entrée à la piscine, au cinéma, je paie les jetons au casino et la chambre d'hôtel. Lui m'offre des roses. Il faut dire qu'il sait parler aux femmes. Ce bouquet n'est-il pas magnifique ?
Elle lui cherche des excuses, elle est mordue comme Louise. Je dois la détromper :
- Ne remerciez pas Rodolphe pour ce bouquet, j'ai personnellement payé celui-ci pour vous remercier de m'avoir reçu et entendu.
J'ai droit à un bisou de reconnaissance. Nous réglons les détails de sa visite chez moi. Elle m'apportera lundi un engagement de mariage, écrit et signé de la main de Rodolphe et ajoute
-Ce sera ma vengeance.
Le mercredi je suis rodé pour convaincre la blonde. Elle s'effraie à la vue du comportement canin de son amant au casino.Ne se souvient d'avoir toléré cette pose honteuse Elle ne se rendait pas compte des mouvements obscènes dans son dos. L'entrée à l'hôtel avec Rodolphe produit l'effet attendu. Elle interroge, tremblante de peur :
-Avez-vous l'intention de montrer mon entrée à l'hôtel à mon mari ? Rodolphe a-t-il vraiment deux autres vaches à lait ? Non seulement il me coûte cher, mais il me trompe et avec deux autres femmes ! Il m'a possédée dans tous les sens du terme ! Je vais l'arranger!
Elle promet de venir lundi à 14 heures à mon adresse munie d'une promesse de mariage
Elle renonce également à son désir de divorcer. Vendredi elle prétendra avoir ses règles et paiera le cinéma. Ne fera pas allusion à ma visite, exigera un engagement d'épousailles écrit et signé de la main de l'amant, sous peine de rupture.
Ce Rodolphe est le parfait gigolo : contre un bouquet de roses il nage gratis, il joue au casino, va au cinéma, baise à l'hôtel aux frais de ses maîtresses. Louise se plaint souvent de la hausse des denrées alimentaires, de la baisse du pouvoir d'achat, je commence à avoir des soupçons, elle détourne une partie de mon salaire pour payer des services sexuels à cet individu. Il paie ses plaisirs et ses loisirs avec l'argent des maris cocus, il nous prend pour des nuls : de là son arrogance et sa propension à m' humilier.devant Louise ? Dans le fond il a raison, je dois être un con si ma femme doit se payer un amant. Mais je ne suis pas le seul con, il pense la même chose des maris de Julie et de Valérie. Celle-ci sera au rendez-vous. J'ai l'intention de placer Rodolphe devant l'obligation de choisir l'une de ses trois maîtresses au cours de la réunion. Il y aura du grabuge.
Le personnage m'intrigue. Je veux récolter des témoignages de son voisinage.
Le jeudi je monte la garde devant ma porte de jardin, Rodolphe passe dans sa Clio, me voit et renonce à présenter son bouquet. Ensuite je rappelle à Louise qu'elle ne doit pas le rejoindre, ou elle n'aura pas besoin de revenir à la maison. Elle me traite de tyran, je ne m'abaisse pas à la traiter de chienne. Je provoque une panne de notre box internet. Louise sait utiliser l'ordinateur, mais est incapable de le remettre en marche. Il lui reste le téléphone pour joindre ce Rodolphe qui a respecté la trève bien malgré lui.
Le vendredi, pendant que Rodolphe taxe Julie ou Valérie, je sonne à la porte numéro 5 de son immeuble. Une jeune femme, fort mignonne, très douce et très enceinte, ouvre. Je demande à voir monsieur Rodolphe Marche pour savoir si son garagiste a réparé son pare-choc.
- Ah ! C'est vous qui avez causé l'accident. Mon mari m'en a parlé vaguement.
- Rodolphe est votre mari ? Est-il là?
- Il est à la caisse d'allocations familiales pour remplir des attestations, à cause de ma grossesse. Faut-il lui transmettre un message ?
- Non, merci. Vous avez répondu à ma question.
Je n'impliquerai pas une femme enceinte. Rodolphe est donc marié, sur le point d'être père. Il trompe éhontément sa jeune femme. Il consacre ses temps libres à trois autres épouses, leur a promis le mariage. Deux d'entre ses victimes savent désormais qu'il les exploite pécuniairement plus qu'il ne les aime. Elles ont l'intention de se venger de ses mensonges Je ne les compromettrai pas aux yeux de maris qui ne sauront peut-être jamais que j'ai sauvé leur couple. Chez moi c'est la soupe à la grimace. Louise refuse de dévoiler ses intentions. Si les autres couples restent unis, pourquoi ne pas essayer de sortir Louise de son rêve dangereux ?
- Alors, Louise, ne veux-tu pas me donner la primeure de ta décision. Ai-je mérité d'être humilié devant Rodolphe ?
- Respecte notre pacte, attends lundi.
Mon épouse est vraisemblablement sur le départ, me refuse toute prérogative, refuse de donner des indications si Rodolphe n'est pas présent, Elle abaisse le mari au niveau de l'amant. Je pourrais la mettre en garde. Je pourrais l'emmener en visite chez la femme enceinte des oeuvres du menteur Grande serait sa déconvenue. L'amant promet le mariage pour se garantir distractions et parties de cul. Je pourrais la renseigner sur les aventures multiples de son amant. Je sauverais mon couple ? L'envie m'en passe quand je me heurte à sa volonté de garder jusqu'au bout le secret de son choix. Elle a feint de vouloir me garder dans son lit, puis elle a espéré la visite du jeudi.. C'est incohérent. En réalité son secret est éventé !
J'abonde dans son sens le dimanche soir ;
Ne pourrait-on pas avancer l'heure du dénouement. ? Il ne me reste plus de rtt. Invite Rodolphe à 13 heures 30 . Sinon je ne pourrai pas entendre ta décision.
- L'heure c'est l'heure. Bon, pour toi que j'ai tant aimé autant le dire. Tu ne seras pas présent à 14 heures à cause de ton travail lorsque Rodolphe apprendra que c'est lui que je choisis. Demain soir, à ton retour, je ne serai plus dans cette maison.
Elle va à sa chambre, me demande de constater que ses valises sont prêtes à charger dans la Clio jaune.
- Tu ne sembles pas étonné ?
- Je te souhaite bien du bonheur avec lui !
Le lundi soir vers 20 heures, le refuge 215 m'appelle et me signale que mon épouse ne sait pas où loger ce soir, regrette de m'avoir quitté et accepterait de revenir dans son foyer, Je refuse de la reprendre :
- Je ne l'ai pas chassée. Elle est partie de son plein gré. Je souhaite divorcer de ma femme adultère. Il serait malsain que nous habitions ensemble dans l'attente du jugement. L'appartement m'appartient, elle n'y a plus sa place. Qu'elle séjourne chez son gigolo !
Mon interlocuteur voudrait insister. Je refuse d'entendre.
J'ai reçu Julie et Valérie. Elles m'ont rapporté la scène du départ des amoureux. Louise n'a pas voulu entendre leurs mises en garde, a déchiré sans les lire les promesses de mariage faites à ses rivales. Conspué copieusement, Rodolphe a regretté d'avoir dû choisir entre trois. Mais pour ne pas répondre en supplément à la colère de la troisième il a chargé les bagages et une Louise triomphante, avant de faire un bras d'honneur à ces deux femmes en furie, debout sur le trottoir.... C'est certainement lui qui a déposé l'infidèle au 215 : elle devenait encombrante pour un homme marié
Je demanderai ce soir à ma jeune épouse, Louise, si elle sait à qui appartient cette auto en stationnement aujourd’hui juste devant la mienne. Peut-être Louise connaît-elle le propriétaire du véhicule ? Se rendrait-il chez une voisine à la jambe légère ? Les histoires de cocus m'ont toujours fait rire. Louise, attentive à la vie du quartier, va me fournir des détails croustillants sur les activités de l'inconnu, je sens ça et je m'en réjouis à l'avance. Louise ne m'a pas parlé de cet individu parce qu'il lui manque quelques informations. Ma bavarde aime se documenter avant de raconter en un récit très circonstancié. Ce soir elle me fera rire et je la récompenserai au lit. Je peux démarrer.
A l’arrêt au stop je constate que la police contrôle les voitures. Zut, j’ai oublié les papiers dans leur pochette sur ma table de nuit. Je fais demi-tour. Au moment d’entrer dans ma rue j’aperçois Louise : elle court vers la voiture jaune, monte du côté passager, claque sa porte. Que signifie ce départ précipité ? La Clio démarre, je prends son emplacement, me dépêche d’aller prendre la pochette. Au passage je m’assure de l’absence de ma femme dans la cuisine et je note le parfait état des lieux, la vaisselle est faite, un bouquet de roses rouges décore la table du salon, superbe bouquet tombé du ciel après mon départ il y a quelques minutes.C'était bien elle qui montait dans la Clio. Je ne me suis pas trompé, ! Je suis trompé, ma femme me trompe ! L'histoire est plus drôle quand elle concerne les autres. Je garde cependant un espoir. Louise ne peut pas me tromper, c'est impossible, elle m'aime, elle me l'a encore dit il y a quelques minutes.
La Clio jaune quitte le contrôle, la police s’en va, il est quatorze heures. Je serai en retard au travail, tant pis. Je veux savoir où ma femme se rend dans la voiture d’un inconnu; je les suis. Ils montent au centre de loisirs, s’arrêtent à la piscine olympique, y entrent, se dirigent vers la caisse. Je m'installe au bar dont la baie vitrée donne sur le bassin de cinquante mètres. Je reconnais la silhouette de Louise en maillot de bain. Elle ne sait pas nager, refuse de m’accompagner à l’eau et a toujours prétendu ne pas avoir de tenue de bain. Et pourtant elle porte avec élégance un deux pièces ajusté à ses formes, du jaune citron de la Clio !. Elle se dirige vers l’échelle en tenant par la main un bel homme athlétique, à la chevelure brune ondulée. L'inconnu bombe ses pectoraux, fier de guider cette jolie jeune femme. Je rêve ! C'est qui ce type ? Que fait Louise avec lui ?
Dans l’eau il ne la quitte pas. Ils ont choisi un secteur calme, Louise s ‘allonge dans l’eau, le type la maintient en surface d’une main glissée sous son ventre. Tout est clair pour moi : Louise prend des cours particuliers de natation. Elle me réserve une surprise, un jour elle me proposera de l’emmener à la piscine et m’éblouira en nageant mieux que moi. Ce maître nageur vient la chercher à domicile, deux fois par semaine vraisemblablement. Elle aurait pu m’en parler. Pour l’instant sa nage est hésitante. A la réflexion, je suis déçu. J'aurais pu lui apprendre à nager, le soir ou le week-end. Ce type ne se donne pas autant de peine gratuitement, mon budget va souffrir s'il se fait payer à l'heure.
Arrivée au milieu d’une longueur, tout à coup Louise bat des mains, s’affole et son accompagnateur la rattrape, lui sort la tête de l’eau et la tient contre lui pour qu’elle se calme. Comme il est prévenant, comme il sait la rassurer. Ils sont face à face dans l’eau, sans doute ventre à ventre, jambes mélangées à cause de la frayeur de l'apprentie nageuse. Par peur de se noyer elle s'accroche à ce qu'elle trouve. Louise passe ses bras autour du cou de son sauveur, discute, toujours collée à lui. C'est touchant, cette confiance de l'élève dans son prof et sauveteur. Il faut absolument que je m'impose comme son maître-nageur pour connaître ces sentiments. C'est ma femme, elle m'aime tant. Je veux, et c'est normal, vivre ce genre d'instant où devenu son sauveteur, elle me prendra par le cou, dans l'eau sous les yeux du public.
Doux rêve de mari chéri et amoureux de sa belle. J'ouvre les yeux. Mais cette fois je cesse de rêver. Leurs têtes se rapprochent et j’ai la surprise d’assister à un baiser de ma femme et de son entraîneur. Veut-il l’encourager, mais est-il nécessaire de s’embrasser aussi longuement ? , Les cris des nageurs plus jeunes baissent, le public observe en silence, le temps s'arrête. ouf,leurs lèvres se séparent ! Ce type enfreint les règles de son métier et de la bienséance. Je n'en crois pas mes yeux. Enfin Louise se détache, s'allonge dans l'eau, est maintenue par une paluche trop familière à mon goût et reprend ses mouvements. Elle s’arrête de plus en plus fréquemment, sombre, est repêchée, crache de l'eau puis embrasse l’homme pour le remercier. Elle exagère !
L'affaire change d'aspect, Le type emmène ma femme dans l'eau, un milieu où elle est mal à l'aise et profite ses peurs pour se payer en nature. Sous cet angle, la position de sa grosse main sous le ventre de Louise devient équivoque. S'il la soutenait, piquerait-elle aussi souvent ? S'il ne la soutient pas, que fait cette main si loin du nombril, si proche de l'entrejambe ? En quelques semaines l'homme à la voiture jaune s'est enhardi, il peut tranquillement lui mettre la main au panier, elle ne proteste pas et paraît même apprécier tant elle s'applique à jouer à celle qui se noie. Louise est à son affaire, coule exprès pour avoir l'occasion de venir frotter son sexe contre celui de son professeur de natation, pour l'embrasser après quelques brasses et pour ensuite sentir la main de l'homme reprendre possession de son pubis sous l'eau à l'abri des regards, en y semant d'agréables frissons. Elle m'écoeure.
Vingt minutes plus tard, main dans la main, comme mari et femme, ils retournent aux vestiaires. C'est vraiment louche, je commence à douter de l'amour de ma femme. Même par reconnaissance elle ne devrait pas recevoir et rendre des baisers aussi lascifs à un homme qui n'est pas son mari. Je vais me placer à l’extérieur pour assister à leur sortie. Ils ne retournent pas à la Clio mais marchent vers le casino, y taquinent les bandits manchots. lLe compagnon reste plaqué au dos de Louise pour guider ses mains sur les manettes. Il a un comportement bizarre, son torse est immobile, mais ses fesses bougent lentement de droite à gauche ou de gauche à droite contre la croupe de ma femme. Moi, à sa place, j'aurais une érection, je me croirais obligé de reculer pour me calmer, pour ne pas scandaliser Louise par une conduite indécente. Ne sent-elle pas la verge raide qui l'assaille ? Mais lui continue à se frotter sur les rondeurs féminines : ou c'est un eunuque et il ne bande pas, ou c'est un sans-gêne et ça plaît à Louise. Je commence à bouillir, je voudrais hurler : "Non, Louise, ça ne se fait pas, es-tu inconsciente ?"
Ils reprennent leur chemin et s’engouffrent dans un cinéma. C'est étrange, cet étonnant maître nageur est une sorte d'accompagnateur pour femme seule. Il se charge de les distraire, Je retourne au travail, retarde d’une heure pour une semaine ma reprise de l’après-midi, je range mes affaires avec vingt minutes d’avance et je vais me poster à l’entrée de mon quartier. A 16 heures 53, la Clio dépose Louise devant la maison et s’en va. Je la suis pendant 1 500 mètres. Elle s'arrête le long du trottoir devant un immeuble à étages. Je me range derrière la Clio et volontairement j’entre tout doucement dans son pare-choc. Le conducteur sort, inspecte sa voiture, la mienne. Je le rejoins, présente des excuses. Je suis désolé....
- Ce n’est rien, il n’y a pas de dégâts. Inutile d’établir une déclaration d’accident. constate l'autre.
J'insiste :
-Voyez votre garagiste, mon assurance prendra en charge les frais s’il y a lieu. Pouvez-vous me donner vos coordonnées?
Ma victime se nomme Rodolphe Marche, habite dans cet immeuble porte 5. Pour lui, je suis André Doudut, avec un » t », j’habite dans la ville à une adresse qu’il ne vérifie pas. Je m’en vais. A la maison, dans notre appartement de l’étage, Louise chantonne, arrange dans un vase des roses rouges achetées cet après-midi pendant ses courses au marché. Elle se fout de moi mais me colle un bisou sur la joue. Baiser de Judas !
Comme j’ai menti en donnant une fausse adresse à Rodolphe, elle me ment sur l’heure d’arrivée et l’origine de ces fleurs, offertes à coup sûr par Rodolphe. Elle est douce, joue à l’amoureuse, m’embrasse tendrement, m’annonce pour la soirée des jeux amoureux. Que c'est bizzare. Ils n'ont donc pas eu matériellement le temps de faire l'amour, Le type l'a chauffée, a dû l'embrasser pendant le film et la tripoter à outrance mais me l'a rendue insatisfaite, le feu dans la culotte. Louise compte sur moi pour l'emmener au bout de son excitation. Passer de l'un à l'autre est un jeu pour elle. Il est donc pratique d'avoir un mari et un amant pour être assurée de jouir à l'instant choisi.
Elle peut toujours courir, aussi longtemps qu'elle ne pensera pas à me renseigner sans mentir sur ses activités secrètes, je la laisserai à sa faim de sexe. J'ai de bonnes raisons de me croire cocu, cela ne m'enchante pas. Je veux en avoir des preuves irréfutables. J'ai vu des baisers, des attouchements, est-ce suffisant pour avoir des certitudes? Mais en attendant, le mari dépité veut fuir la menteuse. On ne ment pas quand on n'a rien à cacher, on ne confond pas la place du marché avec la piscine ou le cinéma. L'époux ne sera pas le remplaçant de ce plus que probable amant. Voilà que je parle de moi à la troisième personne !. Je la refroidis d'une phrase :
-Hélas, je dois rendre une visite à un collègue de travail. Nous ferons l'amour une autre fois.
Tant pis si ma réponse chagrine Louise. Tant pis si mon refus déguisé la jette dans les bras costauds de son accompagnateur. J'aime les situations claires, je déteste le mensonge sous toutes ses formes, même par omission. Je suis possessif et la jalousie justifiée est une vertu, pour moi.
En réalité je vais réfléchir dans un bar où j’invoque l’esprit de la bière. A minuit je retrouve une épouse endormie. Elle a un amant, entraîneur, compagnon de jeu, accompagnateur, taxi et que sais-je encore. J’attendrai d ‘avoir fait le point sur notre situation pour redevenir éventuellement son mari. S’ils ne prennent pas de précautions l’autre peut lui faire un enfant, je n’en serai pas le père. Pour moi, il n'y aura plus d’étreintes, plus d’accouplements aussi longtemps que durera une probable liaison. Après j’aviserai. Ce matin je pars au travail, j'omets volontairement le baiser du réveil ou de la séparation. Je brise ainsi une habitude bien établie depuis notre mariage. Mon attitude pourrait l'amener à se poser des questions, à se remettre en cause. Qui sait ? Je dis avant de fermer la porte :
- Ce midi je mangerai à la cantine.
Louise me regarde avec étonnement. Le mardi je mange habituellement avec elle... A treize heures trente je suis arrêté à proximité du domicile de Rodolphe. J’ai mon caméscope. S’il rencontre Louise, je filmerai, je l'accosterai et je lui demanderai de lui lâcher la grappe. Louise sera sommée d'expliquer sa conduite et de revenir dans le droit chemin. Il roule devant, prend une direction inattendue, se range le long d’un trottoir et attend. Un homme sort d’une maison. Je lance mon caméscope. Rodolphe bouquet de roses rouges en main pénètre par la même porte dans cette maison, revient à son volant, bientôt suivi d’une blonde bien en chair. Il a des goûts éclectiques.
Il prend la route du centre de loisirs, entre à la piscine, donne un cours de natation à la blonde pulpeuse curieusement vêtue d’un maillot de bain deux pièces jaune, identique à celui de Louise hier. C'est sa marque de fabrique ? Monsieur offre un uniforme à ses conquêtes .La séance ressemble fort à celle de la veille avec ma femme. Du bar je filme discrètement les arrêts et les baisers dans l’eau. Elle coule, il la rattrape, la rassure. Il embrasse bien, Cette femme comme Louise aime ça. On passe de rapides coups de becs à de longues succions en apnée. La main virile sous l'eau doit agir efficacement. La dame pousse des cris de joie, rit, coule quand la main se fait trop pressante sur ses parties génitales. C'est scandaleux. Le couple quitte le bassin et s'en va, main dans la main. Rodolphe semble très amoureux, la femme le dévore des yeux.
Pour moi, c'est une bonne nouvelle. Quand Louise apprendra l'existence d'une concurrente elle se mettra à réfléchir et se méfiera du bellâtre. Ensuite je filme le couple au casino. Rodolphe joue des hanches et de l'arrière train sur une surface plus large avec la même impudeur que sur le cul de ma femme, hier. La nouvelle femme se retourne parfois, le visage en feu, les yeux brillants. Tiens, au lieu d’aller au cinéma, Rodolphe conduit la dame dans un hôtel. Que peuvent faire dans un hôtel, l’après-midi, un homme et une femme ? Je n'ai pas besoin d'entrer pour le savoir. J’en ai assez filmé pour ce mardi. Je retourne au domicile de la femme adultère, relève sur la sonnette l’adresse et le nom du mari. Quelques minutes avant dix-sept heures une Clio dépose une blonde aux cheveux défaits devant sa porte. La confrérie des cocus prospère
Ce Rodolphe a du succès, trop de succès... La blonde a sur Louise l'avantage d'une rencontre à l'hôtel. Ce soir j’ai un terrible mal de tête, je ne peux pas faire l’amour à Louise. Le lendemain mercredi à treize heures trente j’attends Rodolphe, je le file. J’assiste au départ d’un probable mari, à l’offrande d’un bouquet de roses rouges et à l’envolée avec le galant d’une rousse à gros seins, aux fesses plates. Rodolphe est adepte du changement. Je filme la séance à la piscine et les embrassades dans l'eau, la demi-heure au casino, l’entrée au cinéma puis la sortie. Tout est réglé comme du papier à musique.
Louise est en concurrence avec au moins deux autres femmes mariées. Cela doit coûter cher en roses rouges à l'ami Rodolphe. La dame rousse précède de peu le retour de son mari. au domicile conjugal. Louise qui s'offre deux hommes se révoltera-t-elle lorsqu'elle apprendra que Rodolphe s'offre trois femmes ? Dire qu' un jour pas si lointain elle a osé me faire une scène de jalousie sans objet ! Et un et deux et trois cocus ! Le roulement établi assure trois parties de plaisir par semaine séparées chacune par un après-midi de contacts plus légers, de baisers et d'attouchements estinés à 'entretenir éveillé le désir. L'homme est jeune, solide et entraîné, les dames sont tenues à leur devoir conjugal. Le rythme des coïts est idéal pour les deux partis.
Si mes observations se confirment, demain, jeudi, la voiture jaune s’arrêtera devant ma maison, . Rodolphe est un papillon ou un faux bourdon. Il vole de fleur en fleur au gré du vent...Rodolphe a établi un cycle : ma brune le lundi, une blonde le mardi, une rousse le mercredi et on recommence. Chacune a sa grande journée de sexe une fois par semaine plus une journée de détente. Ce Rodolphe est un as de l'organisation
Le jeudi la Clio jaune attend près de chez moi. Il sera facile de vérifier mes suppositions Le vendredi pour la blonde et le samedi ou le dimanche pour la rousse?
Il a conduit la blonde à l’hôtel le mardi, les deux autres au cinéma le lundi et le mercredi. Il y a fort à parier que Louise finira son jeudi après-midi à l’hôtel , pas pour une belote mais à batifoler dans un lit , à jouer à papa maman et à perfectionner ses techniques sexuelles? ... La salope...Je pourrais enrayer leur programme en restant chez moi le jeudi après-midi. Elle devrait rester avec moi. Je préfère vérifier de visu. Il est inutile de forcer Louise à me mentir, Donc le jeudi je filmerai les allées et venues de Rodolphe et de Louise. Ensuite il me suffira de filmer le séjour de la rousse à l’hôtel samedi. Si tout se passe comme calculé, je ferai avec Louise une mise au point dès lundi et j’ai mon plan pour déranger le train-train de ce séducteur sans scrupules.
Voilà la Clio à hauteur de ma maison, On est jeudi ! Louise, sortie jusqu'à la voiture, rebrousse chemin en courant avec un nouveau bouquet rouge avant de revenir en courant encore et de s'asseoir dans l’auto jaune. Le prince charmant n'a pas voulu perdre de temps en entrant chez nous pour offrir les fleurs.
La séance piscine est écourtée, Au casino le séducteur affine sa méthode de préparation ante coitum, fait rouler son érection sur la chair chaude des fesses, se frotte toujours au postérieur avec désinvolture et mal traite les seins tantôt un sein, tantôt l'autre comme s'ils étaient des manettes d'automates ou comme s'il était chargé de traire ma femme. Elle ne se révolte pas mais tortille du cul sous l'impact. Le passage au casino dure un quart d’heure de moins et les complices se précipitent vers l’hôtel pour gagner du temps. Ici l'homme doit avoir un compte, il passe au comptoir, on lui tend aussitôt sa clé. Louise n’hésite pas, s'attarde à peine au comptoir, agit comme une habituée et suit son gaillard vers l'ascenseur en trottinant. Inutile d’attendre la sortie. Ce soir je travaillerai plus tard, c’est arrangé avec mon contremaître.
Je n’assiste pas au retour du couple. Quand je rentre vers vingt heures Louise m’attend, me sert mon repas puis se dit fatiguée et va se coucher. Elle ne supporterait pas de faire l’amour, et je dois être capable de la comprendre puisque ni lundi, ni mardi, ni mercredi je n’ai été en état de la satisfaire. Ce pourrait être une revanche: je fais semblant de m'inquiéter :
- Est-ce grave ? Pourquoi se priver un jour de plus. Je suis en forme aujourd'hui.Tu te venges ?
- Si ça te fait plaisir de le penser, mais ce n’et pas gentil, mon amour. Je regrette beaucoup. Demain j'irai mieux.
Elle est bel et bien passée à la casserole cet après-midi à l'hôtel. Son refus était prévisible Elle se traîne vers la chambre à coucher, le regard éteint. au-dessus de poches enflées sous les yeux.
Le gaillard, à l'hôtel, a dû sortir le grand jeu, la tourner et la retourner, l'embrocher par devant et par derrière, la défoncer à tout va. La fatigue n'est pas feinte, Louise s'endort immédiatement. Je n'ai pas assisté aux ébats, Il suffit d'avoir vu les valises sous les paupières inférieures, la grimace du rouge à lèvres retouché à la hâte aux commissures des lèvres tombantes, les traits tirés de Louise et cette drôle de démarche en canard pour imaginer ce qu'a été la rencontre, pour deviner l'intensité, la chaleur du combat amoureux. Non seulement le sommeil la cueille au coucher, mais en plus elle ronfle ! Lundi, après le cinéma elle chantait, aujourd'hui jeudi, elle s'est effondrée sur le matelas.. A l'avenir, d'un simple coup d'oeil, je saurai si elle est allée au cinéma pour un simple touche-pipi ou à l'hôtel avec Rodolphe Marche pour une partie de jambes en l'air de haut niveau, avec bourrage, orgasmes, éjaculations vaginales ou faciales et reprises multiples.
La blonde verra un film le vendredi. La rousse se rendra à l’hôtel le samedi. J’ai désormais de quoi faire un montage assez simple. Je confie mes prises de vues à mon ordinateur, je laisse apparaître les dates. C'est à compléter. Quand j’aurai tout filmé et réuni je ferai des heureux.
Dans notre lit Louise ronfle, s'agite, se découvre. Je vais me coucher, j'allume ma lampe de chevet. Louise n'ouvre pas l'oeil. Pressée de dormir, elle a laissé tomber à terre ses vêtements. Ce n'est pas normal, elle est toujours appliquée à plier, à ranger ou à déposer dans le panier de linge sale. Ce soir elle s'est couchée nue, parce que fourbue. Robe et sous-vêtement gisent en désordre sur la descente de lit. et témoignent de l'état d'épuisement où l'a laissée son amant. Drap et couverture rejetés, elle dort profondément dans une pose propre à exciter tout autre homme qu'un mari accablé par son infortune. Les membres sont dispersés, elle dort sur le dos, mais son bassin vrille sur une hanche. Ses cuisses grandes ouvertes laissent bâiller une vulve ramollie autour de nymphes rougies par les excès de l'après-midi.. Le spectacle ne me fait pas bander.
Les suçons sur ses seins, sur son ventre et sur l'ntérieur visible de la cuisse ne m'étonnent pas, ça fait partie des rites entre amoureux de fraîche date. Je ne pratique plus ces enfantillages, à tort peut-être puisque je suis cocu. Ces manques d'attention de ma part ont poussé l'infidèle à chercher ailleurs l'homme qui lui laisserait sur la peau des marques de propriétaire. Mais des marques croisées de doigts sur la fesse dénoncent une séance de dressage musclée. Louise a trouvé un maître. Il sait se faire obéir éventuellement en recourant à la fessée. A condition que la femme aime les coups et les reçoive sans ameuter tout l'hôtel. Je devrais frapper comme une brute pour faire mieux et pour la soumettre à mes désirs. Quels désirs ? Je ressens du dégoût. Les coups ? Elle les accepte, ne s'en plaint pas, donc elle a choisi de les supporter ou de les aimer. Irait-elle jusqu'à les réclamer ? Le sommeil ne vient pas, je réfléchis à la meilleure manière de mettre fin à ce désordre. Mes pensées s'embrouillent, la solution n'est pas évidente. Que faire ? Essayer de comprendre, de pardonner en cas de repentir ? Chasser l'infidèle si elle persiste sans vergogne ? Trouver une vengeance à la mesure de la trahison ?
Lundi, je feins un départ et je m’installe dans la rue voisine. J'attends. Rodolphe débarque avec son bouquet de roses rouges. Encore ! Louise m’a expliqué que l’achat de fleurs de qualité, bio, garantissait au bouquet une longue vie. Le troisième bouquet en huit jours crée l’illusion de fleurs impérissables. J’ai fait semblant de gober l’explication. Il y a du nouveau, Rodolphe s’est reposé le septième jour et aujourd’hui, malgré la présence de belle maman au rez-de-chaussée, il pénètre dans la maison. J'attends un peu et je finis par comprendre qu'il n'y aura ni piscine, ni casino, ni cinéma : Le coucou s'installe dans le nid du cocu ! J’y vais aussi, sans me presser. Je ne fais pas de bruit, j’attends à la porte du salon. A l’intérieur on discute tranquillement. Louise rit de plus en plus souvent, de plus en plus fort. C'est un rire nerveux de femme chatouillée, J’entre.
Louise tente de quitter les genoux de Rodolphe. Lui d’une main posée entre ventre et cuisses et dont la position sur la vulve ne crée pas d'illuson, continue à la peloter et la maintient assise. Il dit sans sourciller :
- Reste, pourquoi t’effrayer. Nous ne faisons rien de mal.
La pâleur de Louise dit tout le contraire, mais elle obéit. Elle est soumise. Flegmatique l'envahisseur continue pour moi :
- Tu es le mari de cette chère Louise. Évidemment, qui d’autre se permettrait d’entrer sans frapper. Mais, je te connais .
Louise me sauve :
- Tu as vu notre photo de mariage !
- Ah ! Oui. Mon cher ami tu as fait un beau mariage. Je regrette de n’avoir pas pu y assister. J’étais sur la liste des invités de Louise en qualité d’ami ancien et d’ex fiancé, abandonné à ton profit, Heureux Jean. Mes félicitations.
- J’ignorais, cher Rodolphe. Mais je vois que tu rattrapes le temps perdu. Tu as bien dit "ex fiancé". Ce n'est pas un titre suffisant pour lui chatouiller la chatte .
Il ne relève pas, laisse son doigt au chaud. Je viens pourtant de l’étonner. Il m’observe un instant.
- Je te remets, chauffard. Le garagiste m’a rassuré. Quel hasard. Louise, ton mari a heurté mon pare-choc, il y a quelques jours.
Louise est soulagée. Elle sait pourquoi j’ai appelé son amant par son prénom. Elle voudrait quitter les genoux, donner le change, rendre moins choquant la position où je l'ai surprise; mais il la retient.
- Ma chère Louise, soyons honnêtes. Que veux-tu dissimuler. Jean ne s’offusque pas de te voir ainsi assise, n’est-ce pas ? C'est un homme avisé, il a immédiatement pigé la situation et ne se scandalise pas inutilement. C'est un sage.
Le salaud se paie ma tronche. Je ne réponds pas, j’observe toutefois que les jambes de ma femme sont à califourchon sur une cuisse de l’ami, comme si elle était à cheval. De légers mouvements d’avant en arrière et d’arrière en avant sur la jambe de l’homme lui ont redonné des couleurs, malgré elle. Les mains de l'homme plaquées sur ses hanches donnent le tempo des allers-retours du sexe de Louise sur la jambe de Rodolphe. Elle est gênée, honteuse, elle baisse les yeux, n'a pas le courage de protester ou de résister. Rodolphe parle de l'air dégagé de celui qui est dans son bon droit :
- Cher Jean, un jour, il y a peu, je suis venu me faire pardonner mon absence à vos noces. Louise a bien voulu passer l’éponge. Depuis nous nous sommes revus. Souvent elle s’ennuie à la maison quand tu travailles. Nous avons donc passé un accord. Comme je travaille habituellement du matin, je consacre deux après-midi à mon amie chaque semaine.
Devrais-je le remercier de sa sollicitude ? J'entre dans son jeu.
- Je me demande pourquoi Louise ne m’en a jamais parlé. Tant d'amis rendent ce genre de service aux épouses de leurs amis. C'est tout à fait normal et Louise a jugé inutile de m'annoncer une nouvelle aussi banale. S'asseoir sur les genoux de l'ami et se faire mettre un doigt par lui resserre les liens d'amitié forcément. J'ai bien de la chance d'avoir une femme à l'esprit et à la chatte aussi réceptive.
Louise ne saurait que dire, elle est confuse et muette. Le malin a réponse à tout.
- Elle ne t'a rien dit par délicatesse. Elle ne veut pas t’offenser, de plus elle craint une manifestation de jalousie, veut ménager ta susceptibilité. Oui, c’est une âme délicate.
Il se fout de moi. Une femme qui se fait tripoter à la piscine, qui couche avec lui à l’hôtel et qui est surprise assise sur ses genoux à la maison en train de s'échauffer la boîte à plaisir, est une âme délicate selon ce salopard ! Il continue :
- Vois comme elle souffre de cette révélation non préparée. Nous ne t'attendions pas. Pourtant je m’évertue depuis des semaines à lui faire comprendre qu’elle ne te vole rien quand elle me reçoit en ton absence. Ce qu’elle m’accorde alors ne te prive de rien, car à l’instant où elle me l’offre tu es dans l’impossibilité d’en profiter.
- C’est évident. Mais...
Il me coupe :
- Voilà, chère Louise, ton mari est d’accord ! Tu lui appartiens chaque jour vingt-quatre heures sur vingt-quatre et nous ne nous retrouvons que cinq ou six heures par semaine. Pendant ces heures trop rares je te console, je t'occupe agréablement, je te distrais, je te sors, je te donne l’affection qu’il ne peut pas te donner à cet instant, je suis son substitut. Tu as besoin d’être écoutée et je te prête mes oreilles, tu as besoin de signes d’affection et je t’embrasse tendrement, ton corps aime les contacts et mes mains te caressent, touchent ta peau. Tu veux du sexe, je t'en fournis en abondance.Tout cela ce sont des marques d’amitié et avouons qu'il t'est surtout très agréable d'être physiquement comblée par moi lorsqu'il est impossible à ton mari de te faire l'amour.
Quel culot ! La soumission de Louise demeurée sur son genou et de plus en plus excitée par le frottement de son sexe sur le pantalon de Rodolphe rend l'homme arrogant jusqu'à la provocation insolente. Il me chauffe les oreilles, Son effronterie cynique va avoir raison de mes résolutions de rester calme et d'essayer de voir jusqu'où il est capable de pousser le bouchon. Ira-t-il jusqu'à posséder Louise ici et maintenant ?. Je riposte :
- Soit, mais je suis là, il me paraîtrait normal de prodiguer ces soins à ma femme moi-même. Louise lève-toi, s'il te plaît.
Rodolphe pouffe de rire :
- Tu es certainement venu chercher un objet oublié. Tu es ici pour quelques minutes et tu vas retourner au boulot. Tu es donc là sans l’être vraiment, ton emploi du temps te déclare absent. Louise reste assise, Jean s'en ira bientôt.
-Admettons, je ne suis pas vraiment là . Je m’assieds dans ce fauteuil, je me tais et je regarde ce que vous faites le lundi de 14heures à 17 heures. Essayez donc de me montrer comment vous agissez lorsque le mari travaille. Surprenez-moi !
Il a de l'ironie à revendre:
- Quelle chance tu as Louise. Ton mari est supérieurement intelligent et compréhensif. Ne crois-tu pas que nous pourrions satisfaire sa curiosité, sans tricher, sans limites. Jean, ai-je bien entendu ? Tu veux voir tout et jusqu’où nous nous amusons pour occuper ces rares heures de bonheur. Soit.
Je fais oui de la tête. Louise n'osera pas. Ce n'est pas possible, elle ne peut pas me faireça ! C'est inouï, inimaginable. Elle est prise entre deux feux, incapable de trancher. Rodolphe prend un air de supériorité, encouragé par la passivité de ma femme,
- Nous alternons les sorties, piscine, patinoire, casino, cinéma et les jeux d’intérieur surtout ceux qui unissent deux êtres qui s’estiment. Permets-nous de te montrer le plus et tu imagineras facilement les exercices plus simples.
Louise n’a pas l’air rassurée. Cependant lorsque Rodolphe la pousse, la fait agenouiller entre ses jambes et désigne sa braguette elle obéit immédiatement. Ses doigts ouvrent le pantalon, extraient une verge de belle dimension. Oh! Rien d'extraordinaire, mais de bonne allure et déjà excitée. Louise a fait ce qu'il fallait et Rodolphe jouit de la soumission de l'épouse et de l'apparente approbation du mari fantôme qui veut voir. Ces ingrédients réunis lui donnent de l'assurance et gonflent sa verge.
- Ma chérie, (car tu es absent, me souffle-t-il, elle est à moi), ma chérie montre à ton mari combien tu aimes ma grosse queue, fais-moi une merveilleuse fellation. Tu es tellement douée pour cet exercice. Crache sur ma queue, branle-la et suce "comme une reine" ma bonne.
Sans un regard pour l « ’absent », Louise se sent reine, manipule une hampe de plus en plus importante dont elle commence à lécher le gland. Les dimensions de l’engin ont compté autant que le baratin de son ex fiancé dans sa conquête qui a l'apparence d'un retour aux sources : Il l'a persuadée que, ce que dans mon for intérieur j’appelle adultère, n’est pas une tromperie. Du moment que j'ai demandé à voir et que Rodolphe l'ordonne, Louise n'a pas de problème de conscience. Elle est mariée avec moi, elle m’est dévouée quand je suis avec elle. Mon absence, fictive en ce moment, réelle quand je suis au travail, justifie pleinement ses gestes. Elle avale avec difficulté le chibre, mais elle y met tout son coeur, comme elle a avalé le postulat de son droit au plaisir quand je ne suis pas là. Force est de reconnaître qu'elle sait branler une bite, taquiner un gland de la pointe de la langue ou avaler un long morceau du cylindre de chair gavé de sang.. J'ai apprécié son art, je me croyais seul bénéficiaire de son talent, or Rodolphe partage mon privilège.
Qu'ils fassent ça en préliminaires à l'hôtel, comme je pouvais le soupçonner, me révoltait Mais là, devant moi, prétendûment absent selon la théorie de l'amant, la chose me rend furieux. Que peut-il donc se passer dans le cerveau de Louise ? L'a-t-il hypnotisée ou convertie à un dogme nouveau agréablement saucé au sperme? Rodolphe se laisse aller, avance son bassin en bord de chaise pour présenter au mieux sa verge et ses couilles. Il a passé ses deux bras derrière le dossier afin de ne pas glisser du siège, il sourit béatement, me désigne du regard le travail zélé des mains et de la bouche de mon épouse sur ses attributs. Il nargue "l'absent-présent" et pousse l'outrecuidance à annoncer que le plat de consistance approche, que je n'ai encore rien vu, que je serai l'heureux auditeur des cris de bonheur de sa chère Louise. Il a l'intention de la pénétrer et de la baiser et peut-^tre de l'enculer sous mes yeux !
Je me lève. Il fronce les sourcils. J'ouvre les mains en signe de paix et je précise:
-Ne craignez rien, continuez, je suis absent.
Louise pompe avec plus d'ardeur, Rodolphe ronronne comme un matou au coin du feu. Je quitte la pièce, je cherche dans ma table de chevet un joujou que Louise et moi avons utilisé pour varier nos plaisirs. Je retourne au spectacle, j'affiche la sérénité nécessaire de l'absent pour inspirer confiance aux amoureux. Je dodeline de la tête et je déclare tres doucement, mielleux au possible :
-Voilà, je suis toujours absent. Il me semble que Louise triche et ne s'applique pas vraiment. Puis-je l'observer de plus près et la conseiller ? Allons ma chérie, tu sais faire beaucoup mieux avec moi.
L'infatué conquérant doute mais approuve d'un mouvement de tête et rit. Je tourne autour de Louise, je passe derrière la chaise. Rodolphe se prélasse et glousse de plaisir sous les caresses renforcées de ma putain de femme. Mes menottes se referment sur ses poignets. Il hurle de rage, tente de se lever, expédie la mante religieuse sur les fesses, retombe en position assise. Louise renversée, les quatre fers en l'air. n'a encore rien compris, elle étale sans pudeur son ventre nu prêt à recevoir la queue raidie par ses bons soins. Donc elle s'est apprêtée pour goûter aux joies de la chair, elle voulait copuler sans obstacle avec cet ignoble individu. L'absence de culotte constitue une preuve de sa volonté de faire l'amour dans notre demeure. OH! La salope, elle ne pourra pas invoquer pour sa défense l'usage de la force : elle attend les coups de bite, est pressée, se trouve déjà toute disponible. La porte est ouverte, Rodolphe la prendra quand il voudra.
Ma colère trop longtemps contenue explose en un cri effrayant. A moi de mener le débat. Rodolphe tente un coup de son crû:
-Hé! Tu n'as pas le droit: tu es absent, tu ne peux pas me paralyser.
Comme lui, je sais rire.
Nos cris troublent la femme que nous nous disputons. Elle est effarée. Rodolphe voit en elle son dernier recours et lui ordonne :
-Louise, il triche, il est absent, c'est notre heure, chasse-le.
Enfin elle réalise que son amant a perdu de son assurance. Elle me fixe, comprend qu'elle aura du mal à m'éjecter. Je facilite son choix :
- Louise, est-ce qu'un absent pourrait pincer Rodolphe avec nos menottes ? Reviens sur terre, je suis là en chair et en os, n'en doute pas. Va t'asseoir dans ce fauteuil, loin de ce diable. Vous reprendrez votre cirque, hors d'ici si tu le souhaites mais plus jamais sous ce toit ! Si Rodolphe a l'audace de revenir il s'en mordra, les doigts. Vois ce qui l'attend.
Je prends un couteau à découper la viande, je pose le tranchant de la lame à la base de la verge en berne
La prochaine fois, je lui coupe le sifflet. Ou faut-il trancher maintenant ?
J'appuie un peu, Rodolphe pleure, se dégonfle, jure que plus jamais je ne le verrai, qu'il oubliera Louise puisque je le veux. Il pensait me faire plaisir en divertissant et en honorant mon épouse. Je n'achève pas mon geste, il garde son intégrité physique, il comprend que je n'appliquerai pas aujourd'hui la mesure annoncée. Il retrouve sa morgue. Tant pis pour lui, je m'affirme en maître des lieux :
- Tu apprécies mal la situation. Il me revient d'énoncer les règles pour l'avenir. Tu te tais et tu écoutes. Nous avons l'après-midi pour fixer ta conduite envers ma femme.. Nous tiendrons compte de l'avis de Louise, car elle est la première intéressée. Est-ce équitable ? Je compte sur la sincérité de vos réponses à mes questions.
Je joue avec mon couteau, sans menacer. Rodolphe est mis hors d'état de nuire. Louise est angoissée. Je me lance
-Louise je suis au courant de ton aventure depuis un certain temps. As-tu librement pris la décision de me tromper ?
Elle hausse les épaules, ne semble pas savoir et se cache derrière le discours de Rodolphe
- Nous avons refait connaissance sur internet .Il m'a dit que coucher avec lui n'était pas te tromper quand tu étais...
-Absent ? Et tu l'as cru ? Aussi facilement que ça ? Ne t'es-tu pas demandé ce que je penserais ou comment je réagirais si je venais à découvrir votre liaison?
-Ca m'embêtait un peu pour toi. Je supposais que tu aurais du chagrin et que peut-être tu divorcerais. Cette possibilité me peinait, parce que malgré tout je t'aime encore : tu es mon mari. Je tiens à toi; mais puisque Rodolphe ne te vole rien, j'aime aussi m'amuser avec lui.
-Tu m'aimes mais tu me trahis avec lui ! Ne te cache pas la réalité Je reviens à la première question : Rodolphe t'a-t'il forcée à faire l'amour avec lui ? A-t-il usé de sa force, t'a-t-il prise malgré toi ?
- Non, il ne m'a pas violée. Il m'a charmée, m'a fait des cadeaux et m'a fait rire. Je ne pensais pas t'offenser. Où est le mal ? Généralement, comme le dit Rodolphe tu n'es pas volé, tu ne perds rien. Je ne te savais pas jaloux. Pourquoi toi et moi n' apprécions-nous pas de la même manière mon comportement ?
-Pourquoi.? Parce que ce monsieur te plaît,, parce que pour obtenir de lui ton plaisir, tu es disposée à admettre ses théories fumeuses. Tu obéis à ton sexe, tu le satisfais en gobant des fables qui arrangent ta conscience. La conclusion de ta croyance est simple à constater : ton amant te persuade actuellement que tu peux l'aimer même devant moi, sans la moindre trace de honte. C'est un virtuose de l'escroquerie intellectuelle et tu es la virtuose de la naïveté quand elle favorise tes amours adultères. Comment une fille intelligente peut-elle croire et répéter en faisant semblant d'y croire de telles âneries ?
-Je te demande pardon, je me suis trompée.
Sur le visage de la fausse naïve se dessinent des signes d'inquiétude. elle se tait. Rodolphe ne se manifeste pas. Je veux en finir :
- Par le mariage je me suis engagé à te rendre heureuse. Si tu es plus heureuse avec lui qu'avec moi, si tu es plus amoureuse de lui que de moi, je n'ai rien à te pardonner. Ton bonheur passe avant tout, je suis peiné de passer après lui dans ton coeur, mais je n'y peux rien. Quand tu auras répondu à ma dernière question tu me diras ce que tu souhaites par dessus tout. Veux-tu ?
-Bien sûr ! Je te promets d'être sincère. Mais tu ne dois pas faire de mal à Rodolphe. Jure-le moi.
Comme elle tient à cet amant volage. Ah ! Si elle savait, si elle le voyait avec les deux autres maîtresses, le protégerait-elle encore? J'hésite à poser la question prévue. Pourtant mon souci de clarté l'emporte :
- Voilà. Avec qui, de lui ou de moi, souhaiterais-tu vivre désormais si tu avais l'opportunité de choisir ? Ou, si tu veux, lequel de nous deux aimes-tu le plus ? Tu as acquis de l'expérience, tu me connais, et tu le connais depuis plus longtemps encore puisqu'il a été ton fiancé. Attends, j'ajoute une précision. Si tu Préfère-moi et je ne tolérerai plus d'écart de conduite, Rodolphe sera interdit pour toi, ici ou ailleurs. Tu ne pourras plus te faire sauter par lui, tu me devras une fidélité sans faille. Mais si tu penches en faveur de ton ex, je ne te forcerai pas à rester avec moi, je t'accorderai ta liberté, tu devras me quitter dans les 24 heures et, le divorce prononcé, tu n'entendras plus parler de moi.
Le filou sur sa chaise attend la réponse. Il souhaite même intervenir. Je me montre magnanime, Je lui donne la parole. Il crâne:
-Ma petite chatte, qui au cours des dernières semaines t'a le mieux fait l'amour ? Qui te baise le mieux
La réponse de Louise jaillit :
- C'est toi, mon chéri. Mon mari ne me touche plus depuis quinze jours. Mais c'est mon mari ; alors... Ah ! Il est prêt à divorcer et toi tu m'as promis de m'épouser. C'est difficile. Comment choisir ? C'est trop dur. Dites-moi ce que je dois faire.
J'aurais dû prévoir : J'ai choisi la mauvaise stratégie, j'ai perdu l'amour de Louise en délaissant son lit. J'ai laissé trop de place à l'autre. Il a creusé son nid avec sa queue ! Tant pis ! Il me semble impossible de faire l'amour à une femme remplie du sperme d'un autre. Rodolphe prend l'avantage, fier d'être le meilleur amant. Il a le triomphe modeste, il semble craindre de l'emporter. Il propose une solution:
- Nous sommes sous l'effet de la surprise. Donnons une semaine à Louise pour décider. Cela nous permettra aussi de nous organiser matériellement.
Louise obtient un délai de réflexion, se sent soulagée. Elle n'a pas fait son choix. J'encaisse. En ne me choisissant pas, moi, son mari, elle a révélé sa préférence pour celui qui sait le mieux lui procurer la jouissance. Pour moi le sort de Louise est scellé. Nous passerons par la case tribunal, je demanderai le divorce pour adultère. Plutôt vivre seul que mal accompagné.
Libéré de ses liens, Rodolphe n'insiste pas pour obtenir une réponse,.Il attendra la décision de Louise. Celle-ci se prononcera, ici, lundi prochain à 14 heures. Le probable vainqueur me tend la main, souhaite avec beaucoup de condescendance que le meilleur gagne. Je me répète : " Il sera vainqueur à n'en pas douter, sinon Louise n'aurait pas eu besoin d'un délai." Quand nous nous retrouvons en tête à tête elle veut discuter avec moi. Je coupe court :
- Excuse-moi, Louise, Rodolphe et moi devons lutter à armes égales. Pendant huit jours ton amant ne viendra pas ici. En bonne justice, bien que vivant sous le même toit nous n'aborderons plus le sujet et nous ferons chambre à part. Je suis incapable de partager ton lit jusqu'à l'énoncé de ton choix.
-Tu fais exprès de me jeter dans les bras de Rodolphe ? Ce n'est pas juste de me désespérer.
-Tu n'as pas eu besoin de moi pour te jeter dans son lit . Assume tes actes. D'ailleurs il dépend uniquement de toi d'avancer l'annonce pour me retrouver
-N'es-tu pas capable de pardonner ? Si c'était toi mon préféré, que ferais-tu ?
- Tu l'aurais dit. Je le saurais déjà, nous pourrions partager le même lit. Ce soir je dors dans la chambre d'amis faute de réponse, tu retrouveras l'odeur de Rodolphe dans tes draps peut-être.
-Non, il n'a jamais dormi ici. Tu n'es pas aussi bien renseigné que tu l'as prétendu. Ah! Tu as bluffé et faussé le jeu.
.
- Pardon ? Tu trouves que c'est un jeu ? Ca ne m'amuse pas du tout
Ni pleurs, ni larmes, ni cris, ni caprices ne me tirent de mon isolement volontaire cette nuit là.. Le lendemain, mardi, jour de la blonde pour Rodolphe, je rends visite à la rousse armé d'un bouquet de roses rouges. Elle croit à un envoi de Rodolphe, me prend pour un messager de l'amour : je ne nie pas. Je dois lui montrer un court message de l'expéditeur enregistré sur dvd. Elle assiste à la scène de son entrée à l'hôtel au bras de son amant, elle est attendrie de recevoir ce cadeau-souvenir, promesse de lendemains qui chanteront. Quand la même scène représente Rodolphe entrant dans le même hôtel avec une autre femme, la blonde Julie, Valérie la rousse est sur le point d'étouffer d'indignation, elle fait :
-Oh! Le salaud, il se moque de moi. Savez-vous ce qu'il va faire avec cette pouffiasse à l'hôtel ? Voulez-vous que je vous le dise ?
- Non, cher madame, cela ne me regarde pas. Voyez la suite.
- Quoi ? En voici une troisième, elle entre à l'hôtel avec ce gros cochon. Pouvez-vous revenir en arrière, je crois avoir vu des dates.... Mais c'est récent. Vous connaissez les deux autres salopes ?
- La dernière surtout, madame, c'est ma femme. Il lui a promis le mariage si elle divorçait.
- Ce n'est pas possible. Je viens de prendre contact avec un avocat pour divorcer et partir avec mon amant. Rodolphe a juré de m'épouser. Il est drôle, prévenant... mais c'est un gros porc. Il ne peut pas épouser deux autres femmes. Votre femme fait erreur, mon ami.
- Je suis obligé de vous contredire. Si vous voulez venir chez moi, lundi à 14 heures précises, vous obtiendrez la preuve de ce que j'avance. Sauriez-vous jouer la comédie demain ? C'est votre jour de cinéma ou d'hôtel ?
-Dans quel guêpier me suis-je fourrée. Parce que vous avez enregistré toutes mes sorties ?
- Les vôtres et celles des deux autresprétendantes
- Demain je paierai le cinéma. Ce n'est pas possible, je lui paie l'entrée à la piscine, au cinéma, je paie les jetons au casino et la chambre d'hôtel. Lui m'offre des roses. Il faut dire qu'il sait parler aux femmes. Ce bouquet n'est-il pas magnifique ?
Elle lui cherche des excuses, elle est mordue comme Louise. Je dois la détromper :
- Ne remerciez pas Rodolphe pour ce bouquet, j'ai personnellement payé celui-ci pour vous remercier de m'avoir reçu et entendu.
J'ai droit à un bisou de reconnaissance. Nous réglons les détails de sa visite chez moi. Elle m'apportera lundi un engagement de mariage, écrit et signé de la main de Rodolphe et ajoute
-Ce sera ma vengeance.
Le mercredi je suis rodé pour convaincre la blonde. Elle s'effraie à la vue du comportement canin de son amant au casino.Ne se souvient d'avoir toléré cette pose honteuse Elle ne se rendait pas compte des mouvements obscènes dans son dos. L'entrée à l'hôtel avec Rodolphe produit l'effet attendu. Elle interroge, tremblante de peur :
-Avez-vous l'intention de montrer mon entrée à l'hôtel à mon mari ? Rodolphe a-t-il vraiment deux autres vaches à lait ? Non seulement il me coûte cher, mais il me trompe et avec deux autres femmes ! Il m'a possédée dans tous les sens du terme ! Je vais l'arranger!
Elle promet de venir lundi à 14 heures à mon adresse munie d'une promesse de mariage
Elle renonce également à son désir de divorcer. Vendredi elle prétendra avoir ses règles et paiera le cinéma. Ne fera pas allusion à ma visite, exigera un engagement d'épousailles écrit et signé de la main de l'amant, sous peine de rupture.
Ce Rodolphe est le parfait gigolo : contre un bouquet de roses il nage gratis, il joue au casino, va au cinéma, baise à l'hôtel aux frais de ses maîtresses. Louise se plaint souvent de la hausse des denrées alimentaires, de la baisse du pouvoir d'achat, je commence à avoir des soupçons, elle détourne une partie de mon salaire pour payer des services sexuels à cet individu. Il paie ses plaisirs et ses loisirs avec l'argent des maris cocus, il nous prend pour des nuls : de là son arrogance et sa propension à m' humilier.devant Louise ? Dans le fond il a raison, je dois être un con si ma femme doit se payer un amant. Mais je ne suis pas le seul con, il pense la même chose des maris de Julie et de Valérie. Celle-ci sera au rendez-vous. J'ai l'intention de placer Rodolphe devant l'obligation de choisir l'une de ses trois maîtresses au cours de la réunion. Il y aura du grabuge.
Le personnage m'intrigue. Je veux récolter des témoignages de son voisinage.
Le jeudi je monte la garde devant ma porte de jardin, Rodolphe passe dans sa Clio, me voit et renonce à présenter son bouquet. Ensuite je rappelle à Louise qu'elle ne doit pas le rejoindre, ou elle n'aura pas besoin de revenir à la maison. Elle me traite de tyran, je ne m'abaisse pas à la traiter de chienne. Je provoque une panne de notre box internet. Louise sait utiliser l'ordinateur, mais est incapable de le remettre en marche. Il lui reste le téléphone pour joindre ce Rodolphe qui a respecté la trève bien malgré lui.
Le vendredi, pendant que Rodolphe taxe Julie ou Valérie, je sonne à la porte numéro 5 de son immeuble. Une jeune femme, fort mignonne, très douce et très enceinte, ouvre. Je demande à voir monsieur Rodolphe Marche pour savoir si son garagiste a réparé son pare-choc.
- Ah ! C'est vous qui avez causé l'accident. Mon mari m'en a parlé vaguement.
- Rodolphe est votre mari ? Est-il là?
- Il est à la caisse d'allocations familiales pour remplir des attestations, à cause de ma grossesse. Faut-il lui transmettre un message ?
- Non, merci. Vous avez répondu à ma question.
Je n'impliquerai pas une femme enceinte. Rodolphe est donc marié, sur le point d'être père. Il trompe éhontément sa jeune femme. Il consacre ses temps libres à trois autres épouses, leur a promis le mariage. Deux d'entre ses victimes savent désormais qu'il les exploite pécuniairement plus qu'il ne les aime. Elles ont l'intention de se venger de ses mensonges Je ne les compromettrai pas aux yeux de maris qui ne sauront peut-être jamais que j'ai sauvé leur couple. Chez moi c'est la soupe à la grimace. Louise refuse de dévoiler ses intentions. Si les autres couples restent unis, pourquoi ne pas essayer de sortir Louise de son rêve dangereux ?
- Alors, Louise, ne veux-tu pas me donner la primeure de ta décision. Ai-je mérité d'être humilié devant Rodolphe ?
- Respecte notre pacte, attends lundi.
Mon épouse est vraisemblablement sur le départ, me refuse toute prérogative, refuse de donner des indications si Rodolphe n'est pas présent, Elle abaisse le mari au niveau de l'amant. Je pourrais la mettre en garde. Je pourrais l'emmener en visite chez la femme enceinte des oeuvres du menteur Grande serait sa déconvenue. L'amant promet le mariage pour se garantir distractions et parties de cul. Je pourrais la renseigner sur les aventures multiples de son amant. Je sauverais mon couple ? L'envie m'en passe quand je me heurte à sa volonté de garder jusqu'au bout le secret de son choix. Elle a feint de vouloir me garder dans son lit, puis elle a espéré la visite du jeudi.. C'est incohérent. En réalité son secret est éventé !
J'abonde dans son sens le dimanche soir ;
Ne pourrait-on pas avancer l'heure du dénouement. ? Il ne me reste plus de rtt. Invite Rodolphe à 13 heures 30 . Sinon je ne pourrai pas entendre ta décision.
- L'heure c'est l'heure. Bon, pour toi que j'ai tant aimé autant le dire. Tu ne seras pas présent à 14 heures à cause de ton travail lorsque Rodolphe apprendra que c'est lui que je choisis. Demain soir, à ton retour, je ne serai plus dans cette maison.
Elle va à sa chambre, me demande de constater que ses valises sont prêtes à charger dans la Clio jaune.
- Tu ne sembles pas étonné ?
- Je te souhaite bien du bonheur avec lui !
Le lundi soir vers 20 heures, le refuge 215 m'appelle et me signale que mon épouse ne sait pas où loger ce soir, regrette de m'avoir quitté et accepterait de revenir dans son foyer, Je refuse de la reprendre :
- Je ne l'ai pas chassée. Elle est partie de son plein gré. Je souhaite divorcer de ma femme adultère. Il serait malsain que nous habitions ensemble dans l'attente du jugement. L'appartement m'appartient, elle n'y a plus sa place. Qu'elle séjourne chez son gigolo !
Mon interlocuteur voudrait insister. Je refuse d'entendre.
J'ai reçu Julie et Valérie. Elles m'ont rapporté la scène du départ des amoureux. Louise n'a pas voulu entendre leurs mises en garde, a déchiré sans les lire les promesses de mariage faites à ses rivales. Conspué copieusement, Rodolphe a regretté d'avoir dû choisir entre trois. Mais pour ne pas répondre en supplément à la colère de la troisième il a chargé les bagages et une Louise triomphante, avant de faire un bras d'honneur à ces deux femmes en furie, debout sur le trottoir.... C'est certainement lui qui a déposé l'infidèle au 215 : elle devenait encombrante pour un homme marié
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