« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (24) : La reine
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 09-06-2022 dans la catégorie Dans la zone rouge
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« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (24) : La reine
AVERTISSEMENTS
Cette histoire est construite autour de l’hypersexualité de Tullia et contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer ces personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.
En ce qui concerne le personnage d’Agrippine, je renvoie aux références qui ont donné dans le chapitre précédent : « (23) Tullia et Agrippine »
***
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
La mort de Messaline a fait perdre à la jeune patricienne Tullia à la fois son mari, Lurco et son amant et grand amour Vettius Valens. Obligée de quitter Rome, mais riche et libre, elle gagne Baïes, la cité des plaisirs, où elle compte bien donner libre cours à son hypersexualité.
Elle est soutenue par une riche patricienne épicurienne et veuve d’un glorieux général, Fausta, qui devient son amie. En renonçant à l’offre qui lui avait été faite par Narcisse, l’un des puissants affranchis impériaux, d’être candidate pour un mariage avec l’empereur Claude, Tullia gagne la protection de la redoutable Agrippine, nièce et nouvelle épouse de l’empereur. L’Augusta va aider Tullia à devenir la « reine de Baïes ».
***
D’emblée, Agrippine s’affirme comme détentrice de la réalité du pouvoir, avec pour symbole le titre d’Augusta, que jamais une impératrice n’avait porté de son vivant, pas même Livie, l’épouse d’Auguste. Elle va aussi se montrer impitoyable envers ceux et celles qui se sont opposés à elle, même si elle ne peut s’en prendre pour le moment aux puissants affranchis Calliste et Narcisse, qui avaient soutenu d’autres candidates qu’elle pour le lit de Claude.
Fausta, qui a conservé à Rome de nombreux contacts, informe son amie Tullia des derniers développements :
• Ma chère Tullia, je suis épouvantée. Je savais qu’Agrippine était plus cruelle encore que Messaline. Tu as entendu parler de Lucius Junius Silanus ?
Tullia sait que Silanus, âgé de 21 ans, était le fiancé d’Octavie, la fille de Claude. Silanus descend d’Auguste par sa mère, Aemilia Lepida. Il est préteur.
• Agrippine voulait éliminer celui qui pourrait concurrencer son fils à la succession de Claude. Elle a donc diffusé des rumeurs au sujet de son prétendu inceste avec sa sœur Junia Calvina.
• Je sais que Calvina, qui a 23 ans, a une réputation sulfureuse. Elle a épousé, il y a trois ans, Lucius, le second fils de Vitellius. J’ai appris que les nombreux adultères de Calvina ont conduit le couple à divorcer.
• Pour se venger de son ex-belle-fille et plaire à Agrippine, le Censeur Vitellius s’est servi de ses pouvoirs pour accuser Silanus de relations incestueuses avec Calvina. Il l’a fait exclure du Sénat et démettre de sa charge de préteur. Silanus s’est suicidé le jour même des noces d'Agrippine et de Claude ! Octavie est désormais libre pour épouser le fils d’Agrippine, quand il aura pris la toge virile. Quant à Calvina, elle a été exilée d’Italie.
Calvina sera rappelée d’exil par Néron, à la mort d’Agrippine, dix ans plus tard.
• Il y a pire : le sort de Lollia Paulina, qui était la candidate de Calliste pour le mariage de Claude. Agrippine a accusé Lollia d'avoir eu recours à la magie noire et à l'astrologie pour gagner le cœur de Claude. Lollia n'a même pas eu le droit de se faire entendre : elle a été bannie et son immense fortune confisquée. Dans l'exil, elle a été contrainte au suicide. Agrippine a demandé qu'on lui apporte la tête de Lollia, qu'elle reconnut seulement après avoir examiné les dents de la défunte.
• Je me rends compte de ce que j’aurais risqué si je m’étais mise en travers du chemin d’Agrippine. D’autant qu’elle tient sa parole en ce qui me concerne. Lucius Agermus est venu me voir hier.
• Il est venu pour te baiser, tout Baïes le sait. Comment peux-tu accepter que ce rustre te traite comme une chienne ?
• Tout simplement parce qu’il me fait follement jouir. Hier il est venu me porter une lettre d’Agrippine m’annonçant sa prochaine venue dans sa villa de Baules, où elle va organiser un grand banquet où sera invité ce tout Baïes dont tu parlais. Agrippine a l’intention de leur dire que je suis sa protégée.
• Tu as évité le sort de Paulina, mais continue à te tenir loin de Rome et de l’Augusta !
***
Aussi cruelle qu’elle peut être, Agrippine tient parole. La soirée qu’elle organise dans sa villa de Baules a pour objet d’affirmer sa toute puissance, mais c’est aussi de montrer que Tullia est sa protégée et que continuer à l’ignorer reviendrait à mécontenter l’Augusta.
Tullia se prépare avec soin. Elle est soigneusement maquillée et coiffée. Elle a choisi de porter une robe de soie de Chine, dont les voiles translucides permettent d’apprécier ses formes, en particulier son opulente poitrine, ses fesses fermes et ses longues jambes. Nul ne s’y trompe : Tullia est splendide et elle est en chasse. Agermus l’accueille, sans se gêner pour affirmer son antériorité. Il embrasse la jeune patricienne sur les lèvres et pose les mains sur ses fesses, ajoutant à voix basse :
• Tu es splendide, ma salope. Je suis très occupé ce soir, mais je trouverai bien un moment pour te baiser.
Agrippine prend Tullia par la main et, sans la lâcher, fait signe à ses invités qu’elle va leur parler :
• Mes amis, malgré mes nouvelles fonctions, je n’oublie pas Baïes. César n’a pas pu m’accompagner mais vous salue. Je voulais vous présenter mon amie Tullia, qui est arrivée ici depuis quelques mois ici. Je veux vous dire qu’elle a toute ma confiance et toute mon amitié et donc que l’honorer comme il se doit, c’est aussi faire plaisir à l’Augusta. Je vous recommande de répondre à ses invitations et de lui faire plaisir et honneur. J’ajoute que César ne l’autorise pas pour l’instant à revenir à Rome, mais c’est une chance pour vous car vous avez votre Augusta à Rome et une bien jolie reine à Baïes. Carpe Diem !
Agrippine a soigneusement choisi ses termes, qui constituent un véritable adoubement de Tullia et une incitation à répondre à toutes ses envies. Le terme « honorer » en particulier a été parfaitement compris par la plupart des mâles présents, qui sont en rut devant une Tullia qui est une invitation vivante à la luxure.
Agrippine, qui n’a pas lâché la main de Tullia, l’entraine vers ses invités :
• Je vais te présenter à certains de mes invités, que tu auras l’occasion de mieux connaitre par la suite.
Le mot « connaitre » était lui aussi soigneusement choisi. Ce soir, Agrippine prenait Tullia sous son aile et faisait en quelque sorte sa promotion.
Agrippine insiste sur certaines personnes et prend soin de commencer par les hommes. Elle commence par Titus Petronius Niger, Pétrone, qui sera plus tard l’auteur du « Satyricon » et « l’arbitre des élégances » sous Néron.
• Voici Pétrone, dont le père, Publius, avait succédé à Lucius Vitellius comme légat de Syrie. Pétrone est lui aussi engagé dans le « cursus honorum », mais vous devriez très bien vous entendre, car il adore écrire, en particulier de la poésie. Pétrone a une villa à Baïes où il aime séjourner et il ne manque aucun banquet !
• Je suis ravi de te rencontrer Tullia et j’honorerai tes invitations, mais pas seulement.
Tullia lit le désir de l’homme, qui lui donne un frisson.
• Augusta, quel est ce bel homme là-bas ?
Tullia a remarqué le regard insistant d’un homme d’une trentaine d’années, qui affiche une fine barbe et une belle musculature. Il dévore des yeux Tullia.
• C’est Caius Ofonius Tigellinus. Il est né à Agrigente en Sicile, fils d'un citoyen d'ascendance grecque, Tigellin n'en n’est pas moins parvenu à se mêler rapidement à la bonne société romaine.
• Il est avec Agermus. Manifestement ils parlent de moi.
Agrippine répond à voix basse et se laisse aller aux confidences :
• Agermus a instruction de vanter tes qualités, mais je n’ai pas besoin de le forcer ! Crois-moi, Tigellin est le genre d’hommes que tu recherches. J’ai couché avec lui, il y a dix ans. Tigellin est d’une grande beauté et parfaitement corrompu, se prêtant à qui le paie. Il s’était insinué dans la maison de Vinicius, le mari de ma sœur Livilla. Celle-ci, qui était sa maîtresse, me le céda volontiers, lorsqu’elle apprit qu’il était à mon goût. C’est un véritable étalon. Encore plus performant qu’Agermus ! A la suite du complot de mon beau-frère Lepidus contre Caligula, il a été exilé en Grèce, parce qu’il avait été mon amant. Rentré en Italie après l’avènement de Claude, il s’est enrichi dans le commerce des chevaux. A cause de toi, il va probablement séjourner plus souvent à Baïes !
Tigellin s’approche et, après avoir salué respectueusement Agrippine, il est sans détours envers Tullia :
• Agermus m’a vanté toutes tes nombreuses qualités, Domina. J’ai notamment entendu dire que tu étais devenue l’évergète (on dirait aujourd’hui mécène) des thermes de Baïes
• C’est exact. J’ai proposé de contribuer à la construction des nouveaux thermes ainsi qu’au bon fonctionnement des actuels thermes de Mercure. En contrepartie, j’aurai à ma disposition une grande pièce entre la bibliothèque et le gymnase et je pourrai, quand j’en aurais envie, utiliser à des fins privatives les jardins, la palestre ou d’autres pièces.
• Je suis un habitué des thermes de Baïes. J’y serai demain. Si tu le peux, viens, j’aimerais te faire découvrir les thermes et, à cette occasion, mieux te connaitre.
• Ce sera avec plaisir, Tigellin !
L’invitation était, là aussi, sans ambiguïtés.
Agrippine présente ensuite deux des précepteurs de son fils Lucius, le futur Néron : Anicetus et Sénèque.
Lucius Annaeus Seneca a une cinquantaine d’années. Il est né à Cordoue, dans le sud de l'Espagne. Son père est un rhéteur de l’ordre équestre. Sa famille, aisée, s’installe à Rome pendant l’enfance de Sénèque, qui y reçoit une éducation très soignée. Il se fait très tôt connaître comme philosophe de l’école stoïcienne et, à ce titre il est proche de Marcus, le père de Tullia.
Sous le règne de Caligula, il est conseiller à la cour impériale. C’est à cette époque qu’il épouse Pompéia Paulina, fille de Pompeius Paulinus, préfet de l'annone. Il fut victime des intrigues de Messaline et, sous prétexte d'adultère avec la sœur d’Agrippine, Julia Livilla, il est relégué en Corse en 41. Agrippine, dont il fut également l’amant, le fait rappeler après la mort de Messaline. Sénèque devient alors le précepteur du futur Néron et il est pressenti pour devenir le prochain préteur.
Avocat brillant, Il est l'un des hommes les plus riches de son temps, opulence qui peut surprendre chez un philosophe qui ne laisse pas de prôner un certain ascétisme et l'indifférence vis-à-vis des biens matériels. Sénèque a du courage et de la fermeté d’âme. Pourtant ce moraliste aime l'argent, les honneurs, le pouvoir et les femmes.
L’homme en impose. Tullia est impressionnée, même si elle ne partage pas sa philosophie, étant davantage attirée par Epicure et ses disciples.
• C’est un honneur, Lucius Annaeus, que de rencontrer le plus grand philosophe romain vivant. Mon père est inconditionnel de tes œuvres. Pour ma part, la lecture des « Consolations » m’a beaucoup aidé à supporter la perte de l’homme que j’aimais, Vettius Valens.
Les « Consolations » de Sénèque est un recueil de lettres à sa mère Helvia et à une autre femme, Marcia, qui a perdu son fils. Par l’intermédiaire des lettres, il délivre un enseignement stoïcien pour affronter l’exil, la mort, le deuil ainsi que la souffrance.
• J’aurais plaisir à en discuter avec toi
Sénèque a des sentiments ambivalents envers Tullia. La vie qu’elle mène lui fait horreur et, lors de leur dernière rencontre avec Marcus Tullius, celui-ci n’avait pas de mots assez durs pour sa fille, « cette putain ». Mais Sénèque sait aussi que Tullia a une immense culture philosophique, artistique et historique. Et puis surtout, il a du mal à dissimuler la fascination physique qu’elle lui inspire. Le philosophe n’est pas de bois. Il la dévore des yeux et il bande comme rarement ça ne lui est arrivé. Il veut cette femme et pense : « Ma jolie, je n’ai pas envie d’entendre de la philosophie dans ta jolie bouche. J’ai plutôt envie d’y mettre ma queue et de t’entendre crier de plaisir quand je te baiserai » Sénèque garde cette pensée pour lui et se contente d’ajouter :
• Une jolie femme ne devrait se mêler de ni de philosophie, ni de politique. C’est affaire d’hommes. Mais il y a beaucoup de sujets sur lesquels j’aurais envie de passer du temps avec toi, Domina.
A nouveau, une invitation qui est pleine de promesses. La soirée de Tullia est décidément fructueuse.
Les paroles misogynes de Sénèque ne plaisent guère à Agrippine. Le philosophe la sert pour le moment, mais elle comprend qu’il n’est pas un inconditionnel.
• Je suis heureuse, Sénèque, que Tullia te fasse changer d’avis sur Baïes, sur laquelle tu as écrit des lignes très dures. Viens Tullia, je veux aussi te présenter à des matrones qui sont, comme toi, des épicuriennes affirmées. Si tu veux être la reine de Baïes, tu dois être bien entourée. Tu as déjà à tes côtés comme mentor Fausta, la veuve de Caius Hosidius Geta.
Agrippine présente à Tullia deux de ses très proches, son amie intime Aceronia Polla, qui lui sera fidèle jusqu’au bout et la jeune Calvia Crispillina, qu’Agrippine a fait nommer « maitresse de la garde- robe impériale », fonction qu’elle continuera à exercer sous le règne de Néron. Crispillina est issue de la noblesse et exercera une grande influence. Cupide et rapace, on l’appelait « magistra libidinum » (professeure de vice). Agrippine place Aceronia et Crispillina auprès de Tullia afin de mieux la surveiller.
C’est aussi par le canal d’Agrippine que Tullia fait la connaissance d’un personnage que nous retrouverons, Galla, la belle et volage épouse du richissime sénateur Titus Atius Crassus.
***
Agrippine laisse ensuite le soin à Lucius Agermus de poursuivre les présentations. Lucius a eu consigne de faire la promotion de Tullia et de veiller à son succès, ce qu’il fait sans discernement, ne cachant guère qu’il a, en quelque sorte, « défriché le terrain ». Il tient Tullia par la main, ou alors sa main repose ostensiblement sur les fesses de la jeune patricienne, qu’il est impatient de baiser. Les choses sont particulièrement explicites avec deux proches d’Agrippine, Lucius Faenius Rufus, un chevalier et Anicétus, un affranchi, l’autre précepteur du futur Néron. L’un et l’autre donnent rendez-vous à Tullia lors de leur prochain passage à Baïes.
La présence de leurs épouses et surtout celle de l’Augusta empêchent le banquet de tourner en orgie, car la plupart des hommes présents n’ont qu’une envie : baiser Tullia. Ils ont bien compris les encouragements d’Agrippine et, pour eux, il est important de répondre aux incitations de la femme la plus puissante de Rome. Ils oublient qu’il y a peu encore, la plupart d’entre eux refusaient les invitations de Tullia et affichaient leur mépris pour la « putain de Messaline »
Agrippine tient à la dignité de ses soirées, elle n’est pas Messaline et tous le savent. Pourtant, elle a accepté une exception, une sorte de récompense pour son fidèle Lucius Agermus, qui est fier comme un coq d’avoir été le premier notable de Baïes à avoir « honoré » la jolie Tullia. Quelle revanche pour lui, l’ancien esclave, l’ancien mignon du terrible Ahenobarbus, que de baiser cette patricienne, issue d’une des plus anciennes « gens » de Rome.
Les desserts ont été servis, les danseuses de Gadès ont offert leurs danses lascives, annonçant la fin prochaine du banquet, alors que les esclaves servent généreusement du vin de Falerne coupé avec de l’eau et agrémenté d’épices. C’est le moment que choisit Lucius Agermus pour venir chercher Tullia, installée juste aux côtés de l’Augusta. Il ne dit rien, se contente de lui tendre la main pour qu’elle se lève du triclinium sur lequel elle est couchée. Agrippine se contente de faire un signe d’acquiescement. C’est une récompense pour son fidèle Agermus et l’éclatante démonstration de la nature de Tullia devant les invités.
Tullia est partagée entre l’humiliation et l’excitation, et c’est, comme toujours chez elle, sa libido qui triomphe. Si les invités restent pour le moment sur la réserve, les regards sont sans ambiguïté. Tullia sait ce que ce sera le sujet de conversation du lendemain dans les élites de Baïes, qui ne manqueront pas de dire que la protégée d’Agrippine est une véritable putain.
Agermus amène Tullia dans ses appartements privés. Dès que le couple n’est plus sous le regard des convives, Agermus prend Tullia dans ses bras et fait tomber sa robe.
• J’ai attendu ce moment toute la soirée. C’est une grande faveur que l’Augusta m’a accordée
• Moi aussi j’ai pensé à ça toute la soirée. Je suis excitée par tous ces hommes qui m’ont dévoré des yeux. Tu vas apaiser le feu qui me consume.
Agermus conduit Tullia à la chambre, où le couple va forniquer jusqu’à l’aube. Agermus se montre toujours aussi performant, répondant pleinement à ce qu’exigent les sens de Tullia. Tullia enchaîne les orgasmes, ne maîtrisant pas ses cris de plaisir qui ne peuvent échapper aux invités. C’est ce que voulait Agrippine quand elle a autorisé Agermus à « honorer » sa protégée.
Au petit matin, Tullia, épuisée, rentre à sa villa. Sylvia et Marcia l’accueillent et prennent soin d’elle. Tullia jette un œil dans la chambre de Lucia, qu’elle voit endormie, dans les bras de Parsam. Loin de s’en offusquer, Tullia en est heureuse. Elle a recréé un triangle, comme du temps de Valens.
Tullia donne ses instructions à ses servantes :
• Je vais dormir un peu, mais réveillez-moi à temps pour que je puisse aller, aux thermes à la fin de la matinée. J’ai rendez-vous avec Tigellin.
• A tes ordres Domina, dit Marcia
Sylvia, qui est revenue de Rome depuis quelques jours, est plus directe :
• Décidément, tu es comme Messaline. Tu n’en n’as jamais assez.
• Carpe Diem, lui répond Tullia avec le sourire de celle qui n’entend passer aucune occasion de plaisir.
***
Bien que désormais «évergète », mécène des thermes de Baïes, Tullia veut se présenter anonymement, car elle a rendez-vous avec Tigellin. Elle fait donc, comme les autres, la queue pour entrer, en même temps qu’une foule composée des populations les plus diverses. L’accès aux thermes est à un prix modique, un quadrant, soit le quart d’un as ou encore un seizième de sesterces. Par contre, à l’intérieur, tout est payant, en particulier vestiaire et massages. Les femmes paient plus cher que les hommes, un as pour pouvoir entrer dans l’eau. Tullia entre dans le complexe balnéaire, qui est entouré de jardins, de bosquets, de statues et de fontaines.
A Baïes, comme dans la plupart des établissements de l’empire et ce jusqu’au règne d’Hadrien au siècle suivant, les thermes sont mixtes. Les femmes peuvent choisir de rester entre elles ou se baigner avec des hommes. Tullia préfère évidemment la seconde option.
Les thermes de Baïes disposent d’un apodytorium séparé pour les femmes, ce vestiaire étant le seul lieu non-mixte. L’apodytorium est vaste, couvert de stucs et de marbres polychromes. Une grande mosaïque représentant un triton décore le pavement. Tullia y pénètre. Les nouveaux arrivants s’empressent d’ôter leurs vêtements, bien qu’il ne fasse pas très chaud dans cette grande salle. Ils déposent, sous la surveillance d’esclaves, leurs affaires personnelles dans des niches, des casiers ou sur des étagères, sous la surveillance directe d'un esclave.
Il est possible de conserver une tunique ou un sous-vêtement, le strophium et le subligaculum, cette culotte extrêmement courte, proche du slip. Tullia enlève manteau, robe et tunique de dessous et s’assoit, entièrement nue, pour délacer ses crépides. Cette sandale très découpée avait la particularité de couvrir totalement le talon en laissant le reste du pied partiellement nu. Tullia a fait le choix de la nudité puisque c’est aux bains qu’elle a rendez-vous avec Tigellin.
Tullia entre dans le frigidarium, vaste salle couverte, pourvue d’une grande piscine destinée aux bains froids. Le bassin se trouve aménagé vers l’extrémité de la salle, bordée de gradins où prennent places ceux et celles qui veulent observer les baigneurs et converser entre eux. Tullia marche avec lenteur, s’ingéniant à cambrer ses reins pour mettre en valeur l’arrondi de sa poitrine et faire onduler son corps, en rendant son pas le plus gracieux possible.
Tullia a rendez-vous avec Tigellin mais elle reste à l’affût d’autres partenaires, bien décidée à utiliser les pièces dont elle dispose en échange de son « évergétisme ». Elle contourne les groupes d’hommes qui conversent, cherchant du regard un homme susceptible de lui plaire. Les regards des hommes se tournent ostensiblement vers elle. Elle porte alors ses mains à sa nuque pour dénouer sa chevelure qui tombe en boucle sur ses épaules, indiquant sans contestation sa disponibilité. Le charme de Tullia suscite le désir des hommes et la jalousie des femmes.
Tigellin l’attend à l’endroit convenu. L’homme se tient droit devant elle. Elle songe qu’il est beau. Sa totale nudité révèle un corps bien bâti et sensuel. Elle perçoit immédiatement le désir qu’il a d’elle.
• Je craignais que tu ne viennes pas, Tullia.
• Je réponds toujours aux sollicitations, Caius Ofonius !
• Je pensais qu’après ta nuit avec Lucius Agermus, tu ne sois épuisée. J’avoue qu’hier soir, j’étais très jaloux de Lucius. Et je n’étais pas le seul.
• Il est vrai que je suis fatiguée. Mais, à ce que je vois, je ne suis pas venu pour rien.
Le regard de Tullia se porte sur la formidable érection que ne peut dissimuler Tigellin
• Tu ne seras pas déçue. Depuis hier soir, je ne fais que penser à toi
• Tu m’as été vivement recommandé par l’Augusta.
• Ca fait 10 ans maintenant, mais je vois qu’elle ne m’a pas oubliée !
• Allons à un endroit où nous serons plus tranquilles. Guide-moi dans ces thermes que je ne connais pas.
• Avec plaisir. Je vois que tu n’as pas chaud en restant immobile ici, au frigidarium. Viens, allons au tepidarium.
Tullia accepte la main que lui tend Tigellin. Le couple entre dans le tepidarium : le cella tepidaria ou cella media est le nom donné à la pièce dite tiède, qui sert de salle de transition entre les salles froides et les salles chaudes, évitant aux baigneurs un changement trop brutal de température. Il est d’une très grande hauteur. La chaleur moite qui y règne est supportable.
Tullia marche auprès de lui et ils pénètrent dans la grande salle voisine, voûtée, le caldarium, où sont aménagés deux grands bassins d’eau chaude remplis de baigneurs. Il s'agit de la salle chaude, équipée d'un hypocauste en sous-sol dont l'air est chauffé par un foyer. Les baigneurs peuvent simplement s'asperger d'eau chaude ou s'immerger dans les piscines dont l'eau est chauffée par une chaudière ou directement par le foyer de l'hypocauste. Le caldarium est placé de façon à profiter au mieux de la chaleur dispensée par les rayons solaires. La vapeur y crée une atmosphère irréelle, formant un voile impalpable.
Les voûtes en berceau révèlent des stucs polychromes, avec des scènes mythologiques, des motifs végétaux, des formes géométriques. Des panneaux vitrés permettent à la lumière de pénétrer. Le complexe thermal est orienté de façon à ce que les pièces chaudes bénéficient au maximum de l’ensoleillement. Un système de double vitrage assure au caldarium la meilleure isolation thermique possible. Les murs sont revêtus de marbres importés de plusieurs provinces de l’empire. D’énormes chapiteaux corinthiens finement sculptés dans un marbre blanc coiffent d’imposants piliers en marbre jaune de Numidie. Le sol ressemble à un échiquier géant.
Tullia et Tigellin ont payé pour revêtir des sabots de bois pour protéger leurs pieds du sol brulant.
Des couloirs mènent ensuite aux laconica, partie la plus chaude des thermes. Il n’est pas possible d’y rester longtemps. Le laconicum désigne l'étuve sèche, chauffée à l'aide d'un brasero. Le sudatorium correspond, quant à lui, à l'étuve humide qui est chauffée par hypocauste. Ces salles, plus chaudes encore que le caldarium, permettent de provoquer une forte sudation nécessaire pour que le baigneur puisse se nettoyer la peau en profondeur. Il sort des nuages de vapeur, qui forment une sorte de brouillard, de telle manière qu’on distingue difficilement les gens qui se trouvent seulement à deux pas. Par plusieurs bouches de bronze aménagées au fond de la salle, l’eau chaude tombe dans de petits bassins où chacun vient se laver s’il le désire.
Tullia noue à nouveau sa chevelure sur sa tête, oint son corps d’essences, puis se trempe dans un des bassins, tout en regardant son compagnon. La vapeur leur permet d’être isolés bien qu’ils devinent des silhouettes. Lorsqu’elle sort du bassin, ruisselante et parfumée, elle voit que Tigellin cherche à se frotter le dos et les hanches. Pour cela il utilise un strigile, cette sorte de racloir en fer recourbé, utilisé dans les thermes romains pour se nettoyer.
Tullia lui prend le strigile des mains et, passant dans son dos, elle entreprend de le lui racler, appuyant pour cela sa main gauche sur sa peau luisante. Elle se met à genoux pour lui frotter ses fesses fermes et musclées. Tullia ressent un désir troublant et peut constater qu’il en est de même pour l’homme, au vu de son érection. Le regard qu’ils échangent est sans ambigüité. Ni l’un ni l’autre ne peuvent attendre davantage.
Tullia continue à racler les hanches et le ventre de son futur amant, effleurant à chaque fois le membre turgescent. Lorsqu’elle se redresse, avec un sourire provocateur et un regard de braise, Tigellin ne peut se maîtriser plus longtemps et, avec une force qu’espérait Tullia, il l’attire brutalement contre lui en serrant son torse contre le sien. Elle sent avec un trouble grandissant le membre ferme qui vibre entre leurs ventres unis, les mains de Tigellin brulent ses reins.
• Nous sommes dans un lieu public, lui dit-elle
• La vapeur est ici très dense. De toute façon, c’est ce que tu veux et tout le monde sait pourquoi tu es venue ici. Tu m’as assez provoqué !
• Tu as raison, j’en ai envie et ça m’excite qu’on puisse deviner ce qu’on fait !
Comme elle se tient à demi-assise, les jambes ouvertes, il vient en elle sans qu’elle ait même le temps de réagir. Elle ferme les yeux, toute entière attentive au plaisir qui monte en elle. Il unit ses lèvres aux siennes pour étouffer autant que possible ses gémissements de volupté lorsqu’il l’inonde de sa semence. Le visage de Tullia est illuminé par l’extase. Tigellin est aussi prometteur que le lui avait laissé entendre Agrippine.
Le sperme coule de la chatte de Tullia. Elle se dirige alors vers le tepidarium, où se trouvent les bains tièdes. Marchant derrière elle, l’homme admire Tullia, son dos aux courbes si joliment dessinées, ses fesses rondes et hautes, ses jambes élancées.
Tigellin est un peu plus raffiné que son ami Agermus. Il se promet de venir le plus souvent possible à Baïes. Agrippine a raison de dire que la présence de Tullia à Baïes est une chance. Dans l’immédiat, les amants récupèrent quelques vêtements, le temps pour Tigellin de faire découvrir à Tullia la palestre et la bibliothèque. Tullia s’étant fait connaître, elle et Tigellin peuvent poursuivre leurs ébats dans l’une des pièces dont peut profiter Tullia en tant qu’évergète des thermes.
Les thermes seront désormais un des lieux où se rendra fréquemment Tullia pour rencontrer ses amants.
***
Epuisée par la nuit qu’elle a passée avec Agermus et le plaisir qu’elle vient de connaitre avec Tigellin, Tullia retourne à la villa, avec la volonté de se reposer.
Arrivée à la villa, Tullia s’abandonne aux soins de Marcia, de Sylvia et de ses servantes, qui la baignent, la massent, la maquillent. Sylvia a retrouvé auprès de Tullia le rôle qu’elle jouait auprès de Messaline : elle sait ce qu’il faut à sa maîtresse après les excès qu’elle vient de vivre. Les mains de Sylvia, ses gestes sont pleins de douceur et deviennent progressivement sensuels, réveillant la libido de Tullia. Sylvia, quand Messaline était toute puissante, sait qu’elle n’a pas toujours bien traité la jeune patricienne, qui, sans rancune, l’a accueilli et protégé après l’exécution de l’Augusta Meretrix.
Sylvia, qui avait découvert le tribadisme dans les bras de Messaline, désirait Tullia depuis qu’elle avait été témoin des ébats saphiques de la jeune patricienne avec l’impératrice (voir « (11) : Vénus et Volupia », paru le 24 décembre 2021). Tullia a consenti à se livrer à ses soins. Sylvia est très fière de faire jouir la Domina avec ses mains, ses caresses et ses baisers. Sa langue diabolique prodigue à Tullia des cunnilingus d’anthologie, pendant lesquelles la patricienne enchaîne les orgasmes. Ce qu’aime particulièrement Sylvia, c’est quand la chatte de sa maitresse est pleine de la semence de ses amants : elle est attirée par cet odeur forte, qui lui rappellent les huitres du lac Lucrin. Sylvia aime aussi enduire son propre corps d’huile, afin de s’en servir pour masser la Domina. Sylvia remercie ainsi Tullia d’avoir oublié les offenses du passé et de lui avoir sauvé la vie, mais surtout elle est tombée follement amoureuse de la Domina, chose qui ne lui était jamais arrivé auparavant, elle que Messaline avait choisi pour complice pour ses nuits sulfureuses à Suburre en tant que Lysisca.
Sylvia n’ose quémander des caresses à Tullia, dont elle est devenue un objet sexuel. Elle est cependant jalouse de Lucia, qu’elle déteste, car la jeune affranchie sicilienne, elle, partage avec Parsam le lit et l’amour de la Domina.
Marcia interrompt cette après-midi la séance, façon de remettre à sa place Sylvia qu’elle n’a jamais appréciée et de ne pas mécontenter la Domina.
• Domina, pardon d’interrompre les soins que te prodigue Sylvia, mais il y a une surprise pour toi. Decimus est revenu de Rome avec une personne qui t’attend avec impatience.
Tullia repousse sans ménagement Sylvia et ordonne qu’on finisse de la préparer car elle a compris immédiatement.
Decimus a rempli la mission que lui a confiée Tullia (voir « (22) : Carpe Diem ») : retrouver Epicharis, cette jeune prostituée grecque qui avait sauvé la vie de Tullia, la fameuse nuit où, transformée en « Danaé », elle avait accompagné Messaline-Lysisca dans son lupanar. Elle avait promis de la sortir de l’enfer de la prostitution (voir « (14) : Lysisca et Danaé à Suburre, paru le 2 février 2022). Decimus y était parvenu, Tullia n’ayant pas lésiné sur les moyens financiers pour désintéresser les proxénètes de la jeune femme. Epicharis avait été soumise à un tel régime que plusieurs semaines avaient été nécessaires pour qu’elle reprenne des forces et puisse entreprendre le voyage de Baïes.
Epicharis patiente depuis deux heures, en compagnie de Decimus, de Parsam et de Lucia, quand elle voit rentrer dans la pièce où elle est confortablement installée, une magnifique matrone :
• Danaé ? C’est toi ? Aphrodite a exaucé mes prières !
• Danaé est le nom que j’avais ce soir-là, quand j’ai accompagné Lysisca au lupanar de Quintus et Rufina. Mon nom est Tullia. Je suis la fille du sénateur Marcus Tullius Longus
• C’est donc toi qui m’as racheté ? Tu es ma nouvelle maîtresse ?
• J’ai donné des instructions à mon notaire pour t’affranchir. Tu es libre, Epicharis !
• Tu m’as sauvé d’une mort certaine. Après cette fameuse soirée, je ne suis plus revenue à ce lupanar et je suis redevenue une prostibulae, une fille des rues, soumise de jour comme de nuit à un régime inhumain, sans répit. J’aurais voulu mourir, mais je gardais un espoir au fond de mon cœur. Je pensais, dans mon cauchemar, à cette Danaé qui m’avait promis de m’aider. Dans mon désespoir, j’ai pensé que tu m’avais oublié.
• Comment pourrais-je t’oublier, ma belle, toi qui m’as sauvé cette nuit-là ? J’ai essayé en vain de te retrouver pendant des mois.
• J’ai été effrayée quand j’ai vu Decimus, car je me souvenais qu’il était l’homme de main de Lysisca et je n’avais pas oublié la cruauté de celle-ci. Decimus m’a confirmé ce que je pensais sans oser le dire, à savoir que Lysisca était Messaline et que celle-ci était morte, mais il m’a dit que je découvrirai plus tard l’identité de celle qui me sauvait. Je t’ai coûté une fortune pour me racheter et j’ai été traitée comme une princesse depuis.
• A mes yeux, tu es une princesse. Le prix a été un peu atténué grâce à cette chère Volusa, sourit Tullia. Pour une fois, cette chienne aura été utile !
Se tournant vers les trois autres personnes présentes dans la pièce :
• Merci Decimus, tu m’as fidèlement servi. En récompense, je sais que Marcia et toi vous aimez depuis longtemps. J’autorise votre mariage. Et tu peux disposer aussi de Sylvia, elle me semble avoir besoin d’un mâle, ça calmera peut-être ses ardeurs envers moi.
Decimus se retire en remerciant la Domina, car Messaline la cruelle avait refusé son union avec Marcia. Quant à Sylvia, il avait envie d’elle depuis longtemps. Sylvia obéira aux ordres de Tullia et y trouvera du plaisir, mais continuera à ne désirer que la Domina.
Parsam et Lucia sortent également. Lucia ne peut s’empêcher d’être jalouse, comprenant que sa Tullia est amoureuse d’une autre femme et va la tromper. Parsam va lui faire comprendre que Tullia ne peut être la femme d’un seul amour. Cette nuit-là, Lucia tente d’oublier dans les bras de Parsam.
***
Une fois que les deux jeunes femmes sont seules, Tullia prend Epicharis, qui pleure, ne pouvant croire que les cauchemars sont finis, dans ses bras. Elle caresse son visage, puis sa bouche se pose sur ses lèvres.
• Tu es encore plus belle que dans mes souvenirs ! Je ne veux plus voir de larmes dans ces beaux yeux noirs
Les mains de Tullia parcourent le corps d’Epicharis. Celle-ci est parcourue de frissons.
• Comment puis-je te remercier, Danaé, pardon, Tullia ?
• En me laissant te rendre heureuse ! Tu veux bien ?
• Tant d’hommes m’ont possédé. Jamais une femme ne m’a touché. Jamais je n’ai ressenti ce que je ressens.
• Viens, mon amour !
Tullia prend la main d’Epicharis et l’entraine vers sa chambre. Elles sont à peine rentrées dans la pièce que les deux femmes se déshabillent mutuellement. Les gestes de Tullia sont guidés par l’expérience et le désir. Epicharis est inexpérimentée, pourtant le seul fait qu’elle caresse Tullia électrise celle-ci. Tullia reprend les choses en mains. En bonne romaine, elle se comporte en fututor, Epicharis est sa femme, sa chose, elle va la posséder, la faire jouir. Epicharis s’abandonne, passive. La jeune Grecque n’a jamais connu autre chose que les étreintes tarifées et voilà un être qui ne veut que son plaisir. Les doigts et la langue de Tullia sont diaboliques. Elle n’arrête que quand elle a obtenu la jouissance d’Epicharis, dont les cris raisonnent dans la villa, provoquant la fureur de Sylvia, qui écoute derrière la porte. Excitée, elle se masturbe, mais elle est aussi enragée que celle qu’elle appellera désormais la « putain grecque » obtienne ce dont elle rêve depuis si longtemps. Il y a aussi la jalousie de Lucia, qui essaie d’oublier dans les bras de Parsam.
C’est le premier vrai orgasme dans la vie d’Epicharis, qui se révèle être une femme fontaine. Tullia sort de ses cuisses, barbouillée de cyprine, fière et éperdue d’amour. Elle vient embrasser son amante et les deux jeunes femmes échangent des mots d’amour.
Epicharis insiste pour, elle aussi, donner du plaisir à Tullia. Guidée par son amante, elle se révèle très douée et provoque à son tour le plaisir de son amante.
Tullia n’en n’a pas assez. Elle appelle ses servantes. C’est Sylvia qui se présente, le regard plein de haine envers Epicharis.
• Parmi mes olisbos, apporte-moi le plus grand, celui où j’ai fait poser une ceinture et que j’utilise avec Lucia. Prends aussi une fiole d’huile. Je veux baiser ma femme. Allez, tu attends quoi.
Sylvia, ulcérée, obéit. Tullia, après l’avoir soigneusement préparé, va posséder Epicharis. Elle va le faire en prenant tout son temps, avec pour seule préoccupation le plaisir de la jeune femme. Epicharis avait l’habitude des rapports brutaux, rapides et sans plaisir. C’est pour elle une formidable découverte, comme le seront la sodomie, avec ce même olisbos, le fist avec les fins doigts de Tullia et les ciseaux. Les deux jeunes femmes sont insatiables, jusqu’au bout de la nuit et il faut beaucoup d’insistance à Epicharis pour avoir le droit d’inverser les rôles et faire jouir Tullia.
Les servantes ne sont appelées que très tard le lendemain matin et découvrent les deux amantes nues, lovées dans les bras l’une de l’autre.
***
(A suivre 25 « Les Aphrodisies»)
Cette histoire est construite autour de l’hypersexualité de Tullia et contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer ces personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.
En ce qui concerne le personnage d’Agrippine, je renvoie aux références qui ont donné dans le chapitre précédent : « (23) Tullia et Agrippine »
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RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
La mort de Messaline a fait perdre à la jeune patricienne Tullia à la fois son mari, Lurco et son amant et grand amour Vettius Valens. Obligée de quitter Rome, mais riche et libre, elle gagne Baïes, la cité des plaisirs, où elle compte bien donner libre cours à son hypersexualité.
Elle est soutenue par une riche patricienne épicurienne et veuve d’un glorieux général, Fausta, qui devient son amie. En renonçant à l’offre qui lui avait été faite par Narcisse, l’un des puissants affranchis impériaux, d’être candidate pour un mariage avec l’empereur Claude, Tullia gagne la protection de la redoutable Agrippine, nièce et nouvelle épouse de l’empereur. L’Augusta va aider Tullia à devenir la « reine de Baïes ».
***
D’emblée, Agrippine s’affirme comme détentrice de la réalité du pouvoir, avec pour symbole le titre d’Augusta, que jamais une impératrice n’avait porté de son vivant, pas même Livie, l’épouse d’Auguste. Elle va aussi se montrer impitoyable envers ceux et celles qui se sont opposés à elle, même si elle ne peut s’en prendre pour le moment aux puissants affranchis Calliste et Narcisse, qui avaient soutenu d’autres candidates qu’elle pour le lit de Claude.
Fausta, qui a conservé à Rome de nombreux contacts, informe son amie Tullia des derniers développements :
• Ma chère Tullia, je suis épouvantée. Je savais qu’Agrippine était plus cruelle encore que Messaline. Tu as entendu parler de Lucius Junius Silanus ?
Tullia sait que Silanus, âgé de 21 ans, était le fiancé d’Octavie, la fille de Claude. Silanus descend d’Auguste par sa mère, Aemilia Lepida. Il est préteur.
• Agrippine voulait éliminer celui qui pourrait concurrencer son fils à la succession de Claude. Elle a donc diffusé des rumeurs au sujet de son prétendu inceste avec sa sœur Junia Calvina.
• Je sais que Calvina, qui a 23 ans, a une réputation sulfureuse. Elle a épousé, il y a trois ans, Lucius, le second fils de Vitellius. J’ai appris que les nombreux adultères de Calvina ont conduit le couple à divorcer.
• Pour se venger de son ex-belle-fille et plaire à Agrippine, le Censeur Vitellius s’est servi de ses pouvoirs pour accuser Silanus de relations incestueuses avec Calvina. Il l’a fait exclure du Sénat et démettre de sa charge de préteur. Silanus s’est suicidé le jour même des noces d'Agrippine et de Claude ! Octavie est désormais libre pour épouser le fils d’Agrippine, quand il aura pris la toge virile. Quant à Calvina, elle a été exilée d’Italie.
Calvina sera rappelée d’exil par Néron, à la mort d’Agrippine, dix ans plus tard.
• Il y a pire : le sort de Lollia Paulina, qui était la candidate de Calliste pour le mariage de Claude. Agrippine a accusé Lollia d'avoir eu recours à la magie noire et à l'astrologie pour gagner le cœur de Claude. Lollia n'a même pas eu le droit de se faire entendre : elle a été bannie et son immense fortune confisquée. Dans l'exil, elle a été contrainte au suicide. Agrippine a demandé qu'on lui apporte la tête de Lollia, qu'elle reconnut seulement après avoir examiné les dents de la défunte.
• Je me rends compte de ce que j’aurais risqué si je m’étais mise en travers du chemin d’Agrippine. D’autant qu’elle tient sa parole en ce qui me concerne. Lucius Agermus est venu me voir hier.
• Il est venu pour te baiser, tout Baïes le sait. Comment peux-tu accepter que ce rustre te traite comme une chienne ?
• Tout simplement parce qu’il me fait follement jouir. Hier il est venu me porter une lettre d’Agrippine m’annonçant sa prochaine venue dans sa villa de Baules, où elle va organiser un grand banquet où sera invité ce tout Baïes dont tu parlais. Agrippine a l’intention de leur dire que je suis sa protégée.
• Tu as évité le sort de Paulina, mais continue à te tenir loin de Rome et de l’Augusta !
***
Aussi cruelle qu’elle peut être, Agrippine tient parole. La soirée qu’elle organise dans sa villa de Baules a pour objet d’affirmer sa toute puissance, mais c’est aussi de montrer que Tullia est sa protégée et que continuer à l’ignorer reviendrait à mécontenter l’Augusta.
Tullia se prépare avec soin. Elle est soigneusement maquillée et coiffée. Elle a choisi de porter une robe de soie de Chine, dont les voiles translucides permettent d’apprécier ses formes, en particulier son opulente poitrine, ses fesses fermes et ses longues jambes. Nul ne s’y trompe : Tullia est splendide et elle est en chasse. Agermus l’accueille, sans se gêner pour affirmer son antériorité. Il embrasse la jeune patricienne sur les lèvres et pose les mains sur ses fesses, ajoutant à voix basse :
• Tu es splendide, ma salope. Je suis très occupé ce soir, mais je trouverai bien un moment pour te baiser.
Agrippine prend Tullia par la main et, sans la lâcher, fait signe à ses invités qu’elle va leur parler :
• Mes amis, malgré mes nouvelles fonctions, je n’oublie pas Baïes. César n’a pas pu m’accompagner mais vous salue. Je voulais vous présenter mon amie Tullia, qui est arrivée ici depuis quelques mois ici. Je veux vous dire qu’elle a toute ma confiance et toute mon amitié et donc que l’honorer comme il se doit, c’est aussi faire plaisir à l’Augusta. Je vous recommande de répondre à ses invitations et de lui faire plaisir et honneur. J’ajoute que César ne l’autorise pas pour l’instant à revenir à Rome, mais c’est une chance pour vous car vous avez votre Augusta à Rome et une bien jolie reine à Baïes. Carpe Diem !
Agrippine a soigneusement choisi ses termes, qui constituent un véritable adoubement de Tullia et une incitation à répondre à toutes ses envies. Le terme « honorer » en particulier a été parfaitement compris par la plupart des mâles présents, qui sont en rut devant une Tullia qui est une invitation vivante à la luxure.
Agrippine, qui n’a pas lâché la main de Tullia, l’entraine vers ses invités :
• Je vais te présenter à certains de mes invités, que tu auras l’occasion de mieux connaitre par la suite.
Le mot « connaitre » était lui aussi soigneusement choisi. Ce soir, Agrippine prenait Tullia sous son aile et faisait en quelque sorte sa promotion.
Agrippine insiste sur certaines personnes et prend soin de commencer par les hommes. Elle commence par Titus Petronius Niger, Pétrone, qui sera plus tard l’auteur du « Satyricon » et « l’arbitre des élégances » sous Néron.
• Voici Pétrone, dont le père, Publius, avait succédé à Lucius Vitellius comme légat de Syrie. Pétrone est lui aussi engagé dans le « cursus honorum », mais vous devriez très bien vous entendre, car il adore écrire, en particulier de la poésie. Pétrone a une villa à Baïes où il aime séjourner et il ne manque aucun banquet !
• Je suis ravi de te rencontrer Tullia et j’honorerai tes invitations, mais pas seulement.
Tullia lit le désir de l’homme, qui lui donne un frisson.
• Augusta, quel est ce bel homme là-bas ?
Tullia a remarqué le regard insistant d’un homme d’une trentaine d’années, qui affiche une fine barbe et une belle musculature. Il dévore des yeux Tullia.
• C’est Caius Ofonius Tigellinus. Il est né à Agrigente en Sicile, fils d'un citoyen d'ascendance grecque, Tigellin n'en n’est pas moins parvenu à se mêler rapidement à la bonne société romaine.
• Il est avec Agermus. Manifestement ils parlent de moi.
Agrippine répond à voix basse et se laisse aller aux confidences :
• Agermus a instruction de vanter tes qualités, mais je n’ai pas besoin de le forcer ! Crois-moi, Tigellin est le genre d’hommes que tu recherches. J’ai couché avec lui, il y a dix ans. Tigellin est d’une grande beauté et parfaitement corrompu, se prêtant à qui le paie. Il s’était insinué dans la maison de Vinicius, le mari de ma sœur Livilla. Celle-ci, qui était sa maîtresse, me le céda volontiers, lorsqu’elle apprit qu’il était à mon goût. C’est un véritable étalon. Encore plus performant qu’Agermus ! A la suite du complot de mon beau-frère Lepidus contre Caligula, il a été exilé en Grèce, parce qu’il avait été mon amant. Rentré en Italie après l’avènement de Claude, il s’est enrichi dans le commerce des chevaux. A cause de toi, il va probablement séjourner plus souvent à Baïes !
Tigellin s’approche et, après avoir salué respectueusement Agrippine, il est sans détours envers Tullia :
• Agermus m’a vanté toutes tes nombreuses qualités, Domina. J’ai notamment entendu dire que tu étais devenue l’évergète (on dirait aujourd’hui mécène) des thermes de Baïes
• C’est exact. J’ai proposé de contribuer à la construction des nouveaux thermes ainsi qu’au bon fonctionnement des actuels thermes de Mercure. En contrepartie, j’aurai à ma disposition une grande pièce entre la bibliothèque et le gymnase et je pourrai, quand j’en aurais envie, utiliser à des fins privatives les jardins, la palestre ou d’autres pièces.
• Je suis un habitué des thermes de Baïes. J’y serai demain. Si tu le peux, viens, j’aimerais te faire découvrir les thermes et, à cette occasion, mieux te connaitre.
• Ce sera avec plaisir, Tigellin !
L’invitation était, là aussi, sans ambiguïtés.
Agrippine présente ensuite deux des précepteurs de son fils Lucius, le futur Néron : Anicetus et Sénèque.
Lucius Annaeus Seneca a une cinquantaine d’années. Il est né à Cordoue, dans le sud de l'Espagne. Son père est un rhéteur de l’ordre équestre. Sa famille, aisée, s’installe à Rome pendant l’enfance de Sénèque, qui y reçoit une éducation très soignée. Il se fait très tôt connaître comme philosophe de l’école stoïcienne et, à ce titre il est proche de Marcus, le père de Tullia.
Sous le règne de Caligula, il est conseiller à la cour impériale. C’est à cette époque qu’il épouse Pompéia Paulina, fille de Pompeius Paulinus, préfet de l'annone. Il fut victime des intrigues de Messaline et, sous prétexte d'adultère avec la sœur d’Agrippine, Julia Livilla, il est relégué en Corse en 41. Agrippine, dont il fut également l’amant, le fait rappeler après la mort de Messaline. Sénèque devient alors le précepteur du futur Néron et il est pressenti pour devenir le prochain préteur.
Avocat brillant, Il est l'un des hommes les plus riches de son temps, opulence qui peut surprendre chez un philosophe qui ne laisse pas de prôner un certain ascétisme et l'indifférence vis-à-vis des biens matériels. Sénèque a du courage et de la fermeté d’âme. Pourtant ce moraliste aime l'argent, les honneurs, le pouvoir et les femmes.
L’homme en impose. Tullia est impressionnée, même si elle ne partage pas sa philosophie, étant davantage attirée par Epicure et ses disciples.
• C’est un honneur, Lucius Annaeus, que de rencontrer le plus grand philosophe romain vivant. Mon père est inconditionnel de tes œuvres. Pour ma part, la lecture des « Consolations » m’a beaucoup aidé à supporter la perte de l’homme que j’aimais, Vettius Valens.
Les « Consolations » de Sénèque est un recueil de lettres à sa mère Helvia et à une autre femme, Marcia, qui a perdu son fils. Par l’intermédiaire des lettres, il délivre un enseignement stoïcien pour affronter l’exil, la mort, le deuil ainsi que la souffrance.
• J’aurais plaisir à en discuter avec toi
Sénèque a des sentiments ambivalents envers Tullia. La vie qu’elle mène lui fait horreur et, lors de leur dernière rencontre avec Marcus Tullius, celui-ci n’avait pas de mots assez durs pour sa fille, « cette putain ». Mais Sénèque sait aussi que Tullia a une immense culture philosophique, artistique et historique. Et puis surtout, il a du mal à dissimuler la fascination physique qu’elle lui inspire. Le philosophe n’est pas de bois. Il la dévore des yeux et il bande comme rarement ça ne lui est arrivé. Il veut cette femme et pense : « Ma jolie, je n’ai pas envie d’entendre de la philosophie dans ta jolie bouche. J’ai plutôt envie d’y mettre ma queue et de t’entendre crier de plaisir quand je te baiserai » Sénèque garde cette pensée pour lui et se contente d’ajouter :
• Une jolie femme ne devrait se mêler de ni de philosophie, ni de politique. C’est affaire d’hommes. Mais il y a beaucoup de sujets sur lesquels j’aurais envie de passer du temps avec toi, Domina.
A nouveau, une invitation qui est pleine de promesses. La soirée de Tullia est décidément fructueuse.
Les paroles misogynes de Sénèque ne plaisent guère à Agrippine. Le philosophe la sert pour le moment, mais elle comprend qu’il n’est pas un inconditionnel.
• Je suis heureuse, Sénèque, que Tullia te fasse changer d’avis sur Baïes, sur laquelle tu as écrit des lignes très dures. Viens Tullia, je veux aussi te présenter à des matrones qui sont, comme toi, des épicuriennes affirmées. Si tu veux être la reine de Baïes, tu dois être bien entourée. Tu as déjà à tes côtés comme mentor Fausta, la veuve de Caius Hosidius Geta.
Agrippine présente à Tullia deux de ses très proches, son amie intime Aceronia Polla, qui lui sera fidèle jusqu’au bout et la jeune Calvia Crispillina, qu’Agrippine a fait nommer « maitresse de la garde- robe impériale », fonction qu’elle continuera à exercer sous le règne de Néron. Crispillina est issue de la noblesse et exercera une grande influence. Cupide et rapace, on l’appelait « magistra libidinum » (professeure de vice). Agrippine place Aceronia et Crispillina auprès de Tullia afin de mieux la surveiller.
C’est aussi par le canal d’Agrippine que Tullia fait la connaissance d’un personnage que nous retrouverons, Galla, la belle et volage épouse du richissime sénateur Titus Atius Crassus.
***
Agrippine laisse ensuite le soin à Lucius Agermus de poursuivre les présentations. Lucius a eu consigne de faire la promotion de Tullia et de veiller à son succès, ce qu’il fait sans discernement, ne cachant guère qu’il a, en quelque sorte, « défriché le terrain ». Il tient Tullia par la main, ou alors sa main repose ostensiblement sur les fesses de la jeune patricienne, qu’il est impatient de baiser. Les choses sont particulièrement explicites avec deux proches d’Agrippine, Lucius Faenius Rufus, un chevalier et Anicétus, un affranchi, l’autre précepteur du futur Néron. L’un et l’autre donnent rendez-vous à Tullia lors de leur prochain passage à Baïes.
La présence de leurs épouses et surtout celle de l’Augusta empêchent le banquet de tourner en orgie, car la plupart des hommes présents n’ont qu’une envie : baiser Tullia. Ils ont bien compris les encouragements d’Agrippine et, pour eux, il est important de répondre aux incitations de la femme la plus puissante de Rome. Ils oublient qu’il y a peu encore, la plupart d’entre eux refusaient les invitations de Tullia et affichaient leur mépris pour la « putain de Messaline »
Agrippine tient à la dignité de ses soirées, elle n’est pas Messaline et tous le savent. Pourtant, elle a accepté une exception, une sorte de récompense pour son fidèle Lucius Agermus, qui est fier comme un coq d’avoir été le premier notable de Baïes à avoir « honoré » la jolie Tullia. Quelle revanche pour lui, l’ancien esclave, l’ancien mignon du terrible Ahenobarbus, que de baiser cette patricienne, issue d’une des plus anciennes « gens » de Rome.
Les desserts ont été servis, les danseuses de Gadès ont offert leurs danses lascives, annonçant la fin prochaine du banquet, alors que les esclaves servent généreusement du vin de Falerne coupé avec de l’eau et agrémenté d’épices. C’est le moment que choisit Lucius Agermus pour venir chercher Tullia, installée juste aux côtés de l’Augusta. Il ne dit rien, se contente de lui tendre la main pour qu’elle se lève du triclinium sur lequel elle est couchée. Agrippine se contente de faire un signe d’acquiescement. C’est une récompense pour son fidèle Agermus et l’éclatante démonstration de la nature de Tullia devant les invités.
Tullia est partagée entre l’humiliation et l’excitation, et c’est, comme toujours chez elle, sa libido qui triomphe. Si les invités restent pour le moment sur la réserve, les regards sont sans ambiguïté. Tullia sait ce que ce sera le sujet de conversation du lendemain dans les élites de Baïes, qui ne manqueront pas de dire que la protégée d’Agrippine est une véritable putain.
Agermus amène Tullia dans ses appartements privés. Dès que le couple n’est plus sous le regard des convives, Agermus prend Tullia dans ses bras et fait tomber sa robe.
• J’ai attendu ce moment toute la soirée. C’est une grande faveur que l’Augusta m’a accordée
• Moi aussi j’ai pensé à ça toute la soirée. Je suis excitée par tous ces hommes qui m’ont dévoré des yeux. Tu vas apaiser le feu qui me consume.
Agermus conduit Tullia à la chambre, où le couple va forniquer jusqu’à l’aube. Agermus se montre toujours aussi performant, répondant pleinement à ce qu’exigent les sens de Tullia. Tullia enchaîne les orgasmes, ne maîtrisant pas ses cris de plaisir qui ne peuvent échapper aux invités. C’est ce que voulait Agrippine quand elle a autorisé Agermus à « honorer » sa protégée.
Au petit matin, Tullia, épuisée, rentre à sa villa. Sylvia et Marcia l’accueillent et prennent soin d’elle. Tullia jette un œil dans la chambre de Lucia, qu’elle voit endormie, dans les bras de Parsam. Loin de s’en offusquer, Tullia en est heureuse. Elle a recréé un triangle, comme du temps de Valens.
Tullia donne ses instructions à ses servantes :
• Je vais dormir un peu, mais réveillez-moi à temps pour que je puisse aller, aux thermes à la fin de la matinée. J’ai rendez-vous avec Tigellin.
• A tes ordres Domina, dit Marcia
Sylvia, qui est revenue de Rome depuis quelques jours, est plus directe :
• Décidément, tu es comme Messaline. Tu n’en n’as jamais assez.
• Carpe Diem, lui répond Tullia avec le sourire de celle qui n’entend passer aucune occasion de plaisir.
***
Bien que désormais «évergète », mécène des thermes de Baïes, Tullia veut se présenter anonymement, car elle a rendez-vous avec Tigellin. Elle fait donc, comme les autres, la queue pour entrer, en même temps qu’une foule composée des populations les plus diverses. L’accès aux thermes est à un prix modique, un quadrant, soit le quart d’un as ou encore un seizième de sesterces. Par contre, à l’intérieur, tout est payant, en particulier vestiaire et massages. Les femmes paient plus cher que les hommes, un as pour pouvoir entrer dans l’eau. Tullia entre dans le complexe balnéaire, qui est entouré de jardins, de bosquets, de statues et de fontaines.
A Baïes, comme dans la plupart des établissements de l’empire et ce jusqu’au règne d’Hadrien au siècle suivant, les thermes sont mixtes. Les femmes peuvent choisir de rester entre elles ou se baigner avec des hommes. Tullia préfère évidemment la seconde option.
Les thermes de Baïes disposent d’un apodytorium séparé pour les femmes, ce vestiaire étant le seul lieu non-mixte. L’apodytorium est vaste, couvert de stucs et de marbres polychromes. Une grande mosaïque représentant un triton décore le pavement. Tullia y pénètre. Les nouveaux arrivants s’empressent d’ôter leurs vêtements, bien qu’il ne fasse pas très chaud dans cette grande salle. Ils déposent, sous la surveillance d’esclaves, leurs affaires personnelles dans des niches, des casiers ou sur des étagères, sous la surveillance directe d'un esclave.
Il est possible de conserver une tunique ou un sous-vêtement, le strophium et le subligaculum, cette culotte extrêmement courte, proche du slip. Tullia enlève manteau, robe et tunique de dessous et s’assoit, entièrement nue, pour délacer ses crépides. Cette sandale très découpée avait la particularité de couvrir totalement le talon en laissant le reste du pied partiellement nu. Tullia a fait le choix de la nudité puisque c’est aux bains qu’elle a rendez-vous avec Tigellin.
Tullia entre dans le frigidarium, vaste salle couverte, pourvue d’une grande piscine destinée aux bains froids. Le bassin se trouve aménagé vers l’extrémité de la salle, bordée de gradins où prennent places ceux et celles qui veulent observer les baigneurs et converser entre eux. Tullia marche avec lenteur, s’ingéniant à cambrer ses reins pour mettre en valeur l’arrondi de sa poitrine et faire onduler son corps, en rendant son pas le plus gracieux possible.
Tullia a rendez-vous avec Tigellin mais elle reste à l’affût d’autres partenaires, bien décidée à utiliser les pièces dont elle dispose en échange de son « évergétisme ». Elle contourne les groupes d’hommes qui conversent, cherchant du regard un homme susceptible de lui plaire. Les regards des hommes se tournent ostensiblement vers elle. Elle porte alors ses mains à sa nuque pour dénouer sa chevelure qui tombe en boucle sur ses épaules, indiquant sans contestation sa disponibilité. Le charme de Tullia suscite le désir des hommes et la jalousie des femmes.
Tigellin l’attend à l’endroit convenu. L’homme se tient droit devant elle. Elle songe qu’il est beau. Sa totale nudité révèle un corps bien bâti et sensuel. Elle perçoit immédiatement le désir qu’il a d’elle.
• Je craignais que tu ne viennes pas, Tullia.
• Je réponds toujours aux sollicitations, Caius Ofonius !
• Je pensais qu’après ta nuit avec Lucius Agermus, tu ne sois épuisée. J’avoue qu’hier soir, j’étais très jaloux de Lucius. Et je n’étais pas le seul.
• Il est vrai que je suis fatiguée. Mais, à ce que je vois, je ne suis pas venu pour rien.
Le regard de Tullia se porte sur la formidable érection que ne peut dissimuler Tigellin
• Tu ne seras pas déçue. Depuis hier soir, je ne fais que penser à toi
• Tu m’as été vivement recommandé par l’Augusta.
• Ca fait 10 ans maintenant, mais je vois qu’elle ne m’a pas oubliée !
• Allons à un endroit où nous serons plus tranquilles. Guide-moi dans ces thermes que je ne connais pas.
• Avec plaisir. Je vois que tu n’as pas chaud en restant immobile ici, au frigidarium. Viens, allons au tepidarium.
Tullia accepte la main que lui tend Tigellin. Le couple entre dans le tepidarium : le cella tepidaria ou cella media est le nom donné à la pièce dite tiède, qui sert de salle de transition entre les salles froides et les salles chaudes, évitant aux baigneurs un changement trop brutal de température. Il est d’une très grande hauteur. La chaleur moite qui y règne est supportable.
Tullia marche auprès de lui et ils pénètrent dans la grande salle voisine, voûtée, le caldarium, où sont aménagés deux grands bassins d’eau chaude remplis de baigneurs. Il s'agit de la salle chaude, équipée d'un hypocauste en sous-sol dont l'air est chauffé par un foyer. Les baigneurs peuvent simplement s'asperger d'eau chaude ou s'immerger dans les piscines dont l'eau est chauffée par une chaudière ou directement par le foyer de l'hypocauste. Le caldarium est placé de façon à profiter au mieux de la chaleur dispensée par les rayons solaires. La vapeur y crée une atmosphère irréelle, formant un voile impalpable.
Les voûtes en berceau révèlent des stucs polychromes, avec des scènes mythologiques, des motifs végétaux, des formes géométriques. Des panneaux vitrés permettent à la lumière de pénétrer. Le complexe thermal est orienté de façon à ce que les pièces chaudes bénéficient au maximum de l’ensoleillement. Un système de double vitrage assure au caldarium la meilleure isolation thermique possible. Les murs sont revêtus de marbres importés de plusieurs provinces de l’empire. D’énormes chapiteaux corinthiens finement sculptés dans un marbre blanc coiffent d’imposants piliers en marbre jaune de Numidie. Le sol ressemble à un échiquier géant.
Tullia et Tigellin ont payé pour revêtir des sabots de bois pour protéger leurs pieds du sol brulant.
Des couloirs mènent ensuite aux laconica, partie la plus chaude des thermes. Il n’est pas possible d’y rester longtemps. Le laconicum désigne l'étuve sèche, chauffée à l'aide d'un brasero. Le sudatorium correspond, quant à lui, à l'étuve humide qui est chauffée par hypocauste. Ces salles, plus chaudes encore que le caldarium, permettent de provoquer une forte sudation nécessaire pour que le baigneur puisse se nettoyer la peau en profondeur. Il sort des nuages de vapeur, qui forment une sorte de brouillard, de telle manière qu’on distingue difficilement les gens qui se trouvent seulement à deux pas. Par plusieurs bouches de bronze aménagées au fond de la salle, l’eau chaude tombe dans de petits bassins où chacun vient se laver s’il le désire.
Tullia noue à nouveau sa chevelure sur sa tête, oint son corps d’essences, puis se trempe dans un des bassins, tout en regardant son compagnon. La vapeur leur permet d’être isolés bien qu’ils devinent des silhouettes. Lorsqu’elle sort du bassin, ruisselante et parfumée, elle voit que Tigellin cherche à se frotter le dos et les hanches. Pour cela il utilise un strigile, cette sorte de racloir en fer recourbé, utilisé dans les thermes romains pour se nettoyer.
Tullia lui prend le strigile des mains et, passant dans son dos, elle entreprend de le lui racler, appuyant pour cela sa main gauche sur sa peau luisante. Elle se met à genoux pour lui frotter ses fesses fermes et musclées. Tullia ressent un désir troublant et peut constater qu’il en est de même pour l’homme, au vu de son érection. Le regard qu’ils échangent est sans ambigüité. Ni l’un ni l’autre ne peuvent attendre davantage.
Tullia continue à racler les hanches et le ventre de son futur amant, effleurant à chaque fois le membre turgescent. Lorsqu’elle se redresse, avec un sourire provocateur et un regard de braise, Tigellin ne peut se maîtriser plus longtemps et, avec une force qu’espérait Tullia, il l’attire brutalement contre lui en serrant son torse contre le sien. Elle sent avec un trouble grandissant le membre ferme qui vibre entre leurs ventres unis, les mains de Tigellin brulent ses reins.
• Nous sommes dans un lieu public, lui dit-elle
• La vapeur est ici très dense. De toute façon, c’est ce que tu veux et tout le monde sait pourquoi tu es venue ici. Tu m’as assez provoqué !
• Tu as raison, j’en ai envie et ça m’excite qu’on puisse deviner ce qu’on fait !
Comme elle se tient à demi-assise, les jambes ouvertes, il vient en elle sans qu’elle ait même le temps de réagir. Elle ferme les yeux, toute entière attentive au plaisir qui monte en elle. Il unit ses lèvres aux siennes pour étouffer autant que possible ses gémissements de volupté lorsqu’il l’inonde de sa semence. Le visage de Tullia est illuminé par l’extase. Tigellin est aussi prometteur que le lui avait laissé entendre Agrippine.
Le sperme coule de la chatte de Tullia. Elle se dirige alors vers le tepidarium, où se trouvent les bains tièdes. Marchant derrière elle, l’homme admire Tullia, son dos aux courbes si joliment dessinées, ses fesses rondes et hautes, ses jambes élancées.
Tigellin est un peu plus raffiné que son ami Agermus. Il se promet de venir le plus souvent possible à Baïes. Agrippine a raison de dire que la présence de Tullia à Baïes est une chance. Dans l’immédiat, les amants récupèrent quelques vêtements, le temps pour Tigellin de faire découvrir à Tullia la palestre et la bibliothèque. Tullia s’étant fait connaître, elle et Tigellin peuvent poursuivre leurs ébats dans l’une des pièces dont peut profiter Tullia en tant qu’évergète des thermes.
Les thermes seront désormais un des lieux où se rendra fréquemment Tullia pour rencontrer ses amants.
***
Epuisée par la nuit qu’elle a passée avec Agermus et le plaisir qu’elle vient de connaitre avec Tigellin, Tullia retourne à la villa, avec la volonté de se reposer.
Arrivée à la villa, Tullia s’abandonne aux soins de Marcia, de Sylvia et de ses servantes, qui la baignent, la massent, la maquillent. Sylvia a retrouvé auprès de Tullia le rôle qu’elle jouait auprès de Messaline : elle sait ce qu’il faut à sa maîtresse après les excès qu’elle vient de vivre. Les mains de Sylvia, ses gestes sont pleins de douceur et deviennent progressivement sensuels, réveillant la libido de Tullia. Sylvia, quand Messaline était toute puissante, sait qu’elle n’a pas toujours bien traité la jeune patricienne, qui, sans rancune, l’a accueilli et protégé après l’exécution de l’Augusta Meretrix.
Sylvia, qui avait découvert le tribadisme dans les bras de Messaline, désirait Tullia depuis qu’elle avait été témoin des ébats saphiques de la jeune patricienne avec l’impératrice (voir « (11) : Vénus et Volupia », paru le 24 décembre 2021). Tullia a consenti à se livrer à ses soins. Sylvia est très fière de faire jouir la Domina avec ses mains, ses caresses et ses baisers. Sa langue diabolique prodigue à Tullia des cunnilingus d’anthologie, pendant lesquelles la patricienne enchaîne les orgasmes. Ce qu’aime particulièrement Sylvia, c’est quand la chatte de sa maitresse est pleine de la semence de ses amants : elle est attirée par cet odeur forte, qui lui rappellent les huitres du lac Lucrin. Sylvia aime aussi enduire son propre corps d’huile, afin de s’en servir pour masser la Domina. Sylvia remercie ainsi Tullia d’avoir oublié les offenses du passé et de lui avoir sauvé la vie, mais surtout elle est tombée follement amoureuse de la Domina, chose qui ne lui était jamais arrivé auparavant, elle que Messaline avait choisi pour complice pour ses nuits sulfureuses à Suburre en tant que Lysisca.
Sylvia n’ose quémander des caresses à Tullia, dont elle est devenue un objet sexuel. Elle est cependant jalouse de Lucia, qu’elle déteste, car la jeune affranchie sicilienne, elle, partage avec Parsam le lit et l’amour de la Domina.
Marcia interrompt cette après-midi la séance, façon de remettre à sa place Sylvia qu’elle n’a jamais appréciée et de ne pas mécontenter la Domina.
• Domina, pardon d’interrompre les soins que te prodigue Sylvia, mais il y a une surprise pour toi. Decimus est revenu de Rome avec une personne qui t’attend avec impatience.
Tullia repousse sans ménagement Sylvia et ordonne qu’on finisse de la préparer car elle a compris immédiatement.
Decimus a rempli la mission que lui a confiée Tullia (voir « (22) : Carpe Diem ») : retrouver Epicharis, cette jeune prostituée grecque qui avait sauvé la vie de Tullia, la fameuse nuit où, transformée en « Danaé », elle avait accompagné Messaline-Lysisca dans son lupanar. Elle avait promis de la sortir de l’enfer de la prostitution (voir « (14) : Lysisca et Danaé à Suburre, paru le 2 février 2022). Decimus y était parvenu, Tullia n’ayant pas lésiné sur les moyens financiers pour désintéresser les proxénètes de la jeune femme. Epicharis avait été soumise à un tel régime que plusieurs semaines avaient été nécessaires pour qu’elle reprenne des forces et puisse entreprendre le voyage de Baïes.
Epicharis patiente depuis deux heures, en compagnie de Decimus, de Parsam et de Lucia, quand elle voit rentrer dans la pièce où elle est confortablement installée, une magnifique matrone :
• Danaé ? C’est toi ? Aphrodite a exaucé mes prières !
• Danaé est le nom que j’avais ce soir-là, quand j’ai accompagné Lysisca au lupanar de Quintus et Rufina. Mon nom est Tullia. Je suis la fille du sénateur Marcus Tullius Longus
• C’est donc toi qui m’as racheté ? Tu es ma nouvelle maîtresse ?
• J’ai donné des instructions à mon notaire pour t’affranchir. Tu es libre, Epicharis !
• Tu m’as sauvé d’une mort certaine. Après cette fameuse soirée, je ne suis plus revenue à ce lupanar et je suis redevenue une prostibulae, une fille des rues, soumise de jour comme de nuit à un régime inhumain, sans répit. J’aurais voulu mourir, mais je gardais un espoir au fond de mon cœur. Je pensais, dans mon cauchemar, à cette Danaé qui m’avait promis de m’aider. Dans mon désespoir, j’ai pensé que tu m’avais oublié.
• Comment pourrais-je t’oublier, ma belle, toi qui m’as sauvé cette nuit-là ? J’ai essayé en vain de te retrouver pendant des mois.
• J’ai été effrayée quand j’ai vu Decimus, car je me souvenais qu’il était l’homme de main de Lysisca et je n’avais pas oublié la cruauté de celle-ci. Decimus m’a confirmé ce que je pensais sans oser le dire, à savoir que Lysisca était Messaline et que celle-ci était morte, mais il m’a dit que je découvrirai plus tard l’identité de celle qui me sauvait. Je t’ai coûté une fortune pour me racheter et j’ai été traitée comme une princesse depuis.
• A mes yeux, tu es une princesse. Le prix a été un peu atténué grâce à cette chère Volusa, sourit Tullia. Pour une fois, cette chienne aura été utile !
Se tournant vers les trois autres personnes présentes dans la pièce :
• Merci Decimus, tu m’as fidèlement servi. En récompense, je sais que Marcia et toi vous aimez depuis longtemps. J’autorise votre mariage. Et tu peux disposer aussi de Sylvia, elle me semble avoir besoin d’un mâle, ça calmera peut-être ses ardeurs envers moi.
Decimus se retire en remerciant la Domina, car Messaline la cruelle avait refusé son union avec Marcia. Quant à Sylvia, il avait envie d’elle depuis longtemps. Sylvia obéira aux ordres de Tullia et y trouvera du plaisir, mais continuera à ne désirer que la Domina.
Parsam et Lucia sortent également. Lucia ne peut s’empêcher d’être jalouse, comprenant que sa Tullia est amoureuse d’une autre femme et va la tromper. Parsam va lui faire comprendre que Tullia ne peut être la femme d’un seul amour. Cette nuit-là, Lucia tente d’oublier dans les bras de Parsam.
***
Une fois que les deux jeunes femmes sont seules, Tullia prend Epicharis, qui pleure, ne pouvant croire que les cauchemars sont finis, dans ses bras. Elle caresse son visage, puis sa bouche se pose sur ses lèvres.
• Tu es encore plus belle que dans mes souvenirs ! Je ne veux plus voir de larmes dans ces beaux yeux noirs
Les mains de Tullia parcourent le corps d’Epicharis. Celle-ci est parcourue de frissons.
• Comment puis-je te remercier, Danaé, pardon, Tullia ?
• En me laissant te rendre heureuse ! Tu veux bien ?
• Tant d’hommes m’ont possédé. Jamais une femme ne m’a touché. Jamais je n’ai ressenti ce que je ressens.
• Viens, mon amour !
Tullia prend la main d’Epicharis et l’entraine vers sa chambre. Elles sont à peine rentrées dans la pièce que les deux femmes se déshabillent mutuellement. Les gestes de Tullia sont guidés par l’expérience et le désir. Epicharis est inexpérimentée, pourtant le seul fait qu’elle caresse Tullia électrise celle-ci. Tullia reprend les choses en mains. En bonne romaine, elle se comporte en fututor, Epicharis est sa femme, sa chose, elle va la posséder, la faire jouir. Epicharis s’abandonne, passive. La jeune Grecque n’a jamais connu autre chose que les étreintes tarifées et voilà un être qui ne veut que son plaisir. Les doigts et la langue de Tullia sont diaboliques. Elle n’arrête que quand elle a obtenu la jouissance d’Epicharis, dont les cris raisonnent dans la villa, provoquant la fureur de Sylvia, qui écoute derrière la porte. Excitée, elle se masturbe, mais elle est aussi enragée que celle qu’elle appellera désormais la « putain grecque » obtienne ce dont elle rêve depuis si longtemps. Il y a aussi la jalousie de Lucia, qui essaie d’oublier dans les bras de Parsam.
C’est le premier vrai orgasme dans la vie d’Epicharis, qui se révèle être une femme fontaine. Tullia sort de ses cuisses, barbouillée de cyprine, fière et éperdue d’amour. Elle vient embrasser son amante et les deux jeunes femmes échangent des mots d’amour.
Epicharis insiste pour, elle aussi, donner du plaisir à Tullia. Guidée par son amante, elle se révèle très douée et provoque à son tour le plaisir de son amante.
Tullia n’en n’a pas assez. Elle appelle ses servantes. C’est Sylvia qui se présente, le regard plein de haine envers Epicharis.
• Parmi mes olisbos, apporte-moi le plus grand, celui où j’ai fait poser une ceinture et que j’utilise avec Lucia. Prends aussi une fiole d’huile. Je veux baiser ma femme. Allez, tu attends quoi.
Sylvia, ulcérée, obéit. Tullia, après l’avoir soigneusement préparé, va posséder Epicharis. Elle va le faire en prenant tout son temps, avec pour seule préoccupation le plaisir de la jeune femme. Epicharis avait l’habitude des rapports brutaux, rapides et sans plaisir. C’est pour elle une formidable découverte, comme le seront la sodomie, avec ce même olisbos, le fist avec les fins doigts de Tullia et les ciseaux. Les deux jeunes femmes sont insatiables, jusqu’au bout de la nuit et il faut beaucoup d’insistance à Epicharis pour avoir le droit d’inverser les rôles et faire jouir Tullia.
Les servantes ne sont appelées que très tard le lendemain matin et découvrent les deux amantes nues, lovées dans les bras l’une de l’autre.
***
(A suivre 25 « Les Aphrodisies»)
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4 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
@ Didier, oui Agermus est le macho romain type.
Je lui trouve cependant:
- une excuse, pour avoir subi, en tant qu'esclave, l'abominable Ahenobarbus, le premier mari d'Agrippine, cruel et débauché
- une qualité, sa grande fidélité envers Agrippine, dont j'ai imaginé qu'il fut l'amant. Ce qui est certain c'est que, régisseur de sa villa de Baules, il lui fut fidèle au point de donner sa vie pour elle, lui qui fut victime collatérale du matricide.
Je lui trouve cependant:
- une excuse, pour avoir subi, en tant qu'esclave, l'abominable Ahenobarbus, le premier mari d'Agrippine, cruel et débauché
- une qualité, sa grande fidélité envers Agrippine, dont j'ai imaginé qu'il fut l'amant. Ce qui est certain c'est que, régisseur de sa villa de Baules, il lui fut fidèle au point de donner sa vie pour elle, lui qui fut victime collatérale du matricide.
Olga,
Ne t’excuse pas, Tigellin c’est ce qu’il fût, un véritable salaud de la pire espèce.
Dans ce chapitre lucius Agermus passe vraiment dans ce chapitre, excuses moi du terme, comme le parfait "connard" de service, parfaite illustration du "mâle" dans ce que pouvait être la sexualité à l'époque romaine.
C’est désespérant de savoir que Tullia devra encore "subir" son emprise, ses assauts encore pour quelques temps, quelques années. En effet, comme si bien dit dans un de tes précédents commentaires, il disparaitra en même temps qu’Agrippine, exécutés tout deux sur ordre de Néron.
A ce sujet, il me plait d'imaginer à la lecture de ta fiction, Agermus se faisant exécuter par l'abominable Tigellin. En tant qu'âme damnée de Néron, je le voit bien en effet réaliser cette sale besogne avec de plus un certain plaisir, Tigellin me semblant un tantinet jaloux d'Agermus de par sa relation avec Tullia...
Sinon sur la forme, tu nous fournis là encore un texte historique très culturel, et néanmoins très sexe.
Culturellement, c'est évidemment cette très enrichissante présentation minutieuse et détaillée des Thermes de Baïes.
J'ai bien apprécié ta visite guidée avec les explications adéquates des différents espaces dédiés de ces thermes, ainsi que la description des méthodes de leurs utilisations faites par les usagers de ces lieux, mais aussi les précisions concernant la tarification et les tenues en vigueur...
Cela m'a permis ainsi de bien comprendre, de bien visualiser ce que put être le fonctionnement de ces vestiges présentés par la chaine ARTE lors de son excellent reportage sur la cité des plaisirs de Néron.
Historiquement, tu confirmes, bien sûr, le caractère, le tempérament ambitieux d'Agrippine qui, comme nous le savons, n'hésita pas à supprimer tous ceux et celles qui pouvaient être un obstacle à sa réussite et à celle de son fils bien aimé Néron.
Bonne présentation aussi des parcours de tous ces personnages, Tigellin, Sénèque, Pétrone, et autres qui évoluaient dans les coulisses du pouvoir lors de cette période assez trouble de l'empire romain.
Comme à l'accoutumée, côté sexe, tu nous fournis des ébats toujours aussi torrides en soi, me permettant de découvrir de plus ce terme Tribade, et donc cette pratique qui m'étais méconnue le tribadisme.
Je me dois donc, une fois encore, de souligner tout ce travail de préparation, de recherche, de documentation, de mise en forme et d'adaptation que tu as réalisée.
Bravo.
Didier
Ne t’excuse pas, Tigellin c’est ce qu’il fût, un véritable salaud de la pire espèce.
Dans ce chapitre lucius Agermus passe vraiment dans ce chapitre, excuses moi du terme, comme le parfait "connard" de service, parfaite illustration du "mâle" dans ce que pouvait être la sexualité à l'époque romaine.
C’est désespérant de savoir que Tullia devra encore "subir" son emprise, ses assauts encore pour quelques temps, quelques années. En effet, comme si bien dit dans un de tes précédents commentaires, il disparaitra en même temps qu’Agrippine, exécutés tout deux sur ordre de Néron.
A ce sujet, il me plait d'imaginer à la lecture de ta fiction, Agermus se faisant exécuter par l'abominable Tigellin. En tant qu'âme damnée de Néron, je le voit bien en effet réaliser cette sale besogne avec de plus un certain plaisir, Tigellin me semblant un tantinet jaloux d'Agermus de par sa relation avec Tullia...
Sinon sur la forme, tu nous fournis là encore un texte historique très culturel, et néanmoins très sexe.
Culturellement, c'est évidemment cette très enrichissante présentation minutieuse et détaillée des Thermes de Baïes.
J'ai bien apprécié ta visite guidée avec les explications adéquates des différents espaces dédiés de ces thermes, ainsi que la description des méthodes de leurs utilisations faites par les usagers de ces lieux, mais aussi les précisions concernant la tarification et les tenues en vigueur...
Cela m'a permis ainsi de bien comprendre, de bien visualiser ce que put être le fonctionnement de ces vestiges présentés par la chaine ARTE lors de son excellent reportage sur la cité des plaisirs de Néron.
Historiquement, tu confirmes, bien sûr, le caractère, le tempérament ambitieux d'Agrippine qui, comme nous le savons, n'hésita pas à supprimer tous ceux et celles qui pouvaient être un obstacle à sa réussite et à celle de son fils bien aimé Néron.
Bonne présentation aussi des parcours de tous ces personnages, Tigellin, Sénèque, Pétrone, et autres qui évoluaient dans les coulisses du pouvoir lors de cette période assez trouble de l'empire romain.
Comme à l'accoutumée, côté sexe, tu nous fournis des ébats toujours aussi torrides en soi, me permettant de découvrir de plus ce terme Tribade, et donc cette pratique qui m'étais méconnue le tribadisme.
Je me dois donc, une fois encore, de souligner tout ce travail de préparation, de recherche, de documentation, de mise en forme et d'adaptation que tu as réalisée.
Bravo.
Didier
@ Didier, on voit apparaître ici de nouveaux personnages historiques.
Sa philosophie stoïcienne aurait dû conduire Sénèque à la fidélité conjugale. Il n'en fut rien, lui qui fut l'amant d'Agrippine et de Livilla, autre sœur de Caligula ( et victime de Messaline qui la fit exiler puis exécuter)
Je fais aussi apparaître Tigellin, qui sera l'âme damnée de Néron, son mauvais génie. Je n'ai pas eu à me forcer pour le faire, au fil des épisodes, paraître pour ce qu'il était, à savoir, pardon pour le terme, un parfait " salaud"
Sa philosophie stoïcienne aurait dû conduire Sénèque à la fidélité conjugale. Il n'en fut rien, lui qui fut l'amant d'Agrippine et de Livilla, autre sœur de Caligula ( et victime de Messaline qui la fit exiler puis exécuter)
Je fais aussi apparaître Tigellin, qui sera l'âme damnée de Néron, son mauvais génie. Je n'ai pas eu à me forcer pour le faire, au fil des épisodes, paraître pour ce qu'il était, à savoir, pardon pour le terme, un parfait " salaud"
La reine de Baïes, c’est comme cela qu’Agrippine, désormais Augusta, surnomme, présente, Tullia, notre belle matrone.
Informée par son amie Fausta que l’ambitieuse Augusta supprime tous ceux et celles pouvant contrecarrer ses plans, notre belle héroïne est ainsi confortée d’avoir pris la bonne décision.
Lors d’une soirée Agrippine, tenant sa promesse, présente notre belle héroïne à la haute société de Baïes comme sa protégée, tout en ne se gênant pas d’en faire aussi la « promotion », dans tous les sens du terme, auprès des nombreux hommes, mâles, présents comme Tigellin et Sénèque, ces deux derniers ayant déjà, en arrière-pensée, l’idée de profiter aussi des charmes de notre belle matrone.
La démarche d’Agrippine est facilitée par Lucius Agermus, fier macho, toujours prêt à chaque instant de profiter des faveurs de Tullia, l’occasion lui étant donnée une fois de plus en fin de soirée, confirmant ainsi à tous les convives le tempérament volcanique de notre belle matrone.
Le lendemain, ne pouvant plus attendre plus longtemps, notre belle héroïne profitant de ses privilèges d’évergète se rend au thermes afin d’y retrouver Tigellin, son nouvel amant pour des ébats torrides.
Tullia, après une séance de relaxation prodiguée par une Sylvia tout autant tribade que jalouse, retrouve enfin sa sauveuse lors de sa fameuse nuit à Suburre.
Epicharis, désormais affranchie, découvre alors avec surprise que derrière Danaé se trouve réellement Tullia une belle et élégante matrone.
S’en suit alors pour elle deux, amoureuses l’une de l’autre et désormais amante, une nuit torride remplie de torrides ébats saphiques.
Lucia, jalouse de cet amour, se réconforte néanmoins dans les bras de Parsam, dont elle s’est rapprochée depuis peu…
Avec ce prochain chapitre « les Aphrodisies », Tullia deviendra-t-elle réellement la reine de Baïes ?
notre belle héroïne continuera-t-elle de profiter de la protection d’Agrippine ?
Comment va évoluer la relation de Tullia avec Agermus ? avec Tigellin ?
Sénèque le stoïcien aura-t-il aussi une relation avec notre belle matrone ?
La relation entre Parsam et Lucia va-t-elle perdurer ?
De par sa jalousie Sylvia ne risque-t-elle pas de se venger de notre belle héroïne à un moment donné?
Didier
Informée par son amie Fausta que l’ambitieuse Augusta supprime tous ceux et celles pouvant contrecarrer ses plans, notre belle héroïne est ainsi confortée d’avoir pris la bonne décision.
Lors d’une soirée Agrippine, tenant sa promesse, présente notre belle héroïne à la haute société de Baïes comme sa protégée, tout en ne se gênant pas d’en faire aussi la « promotion », dans tous les sens du terme, auprès des nombreux hommes, mâles, présents comme Tigellin et Sénèque, ces deux derniers ayant déjà, en arrière-pensée, l’idée de profiter aussi des charmes de notre belle matrone.
La démarche d’Agrippine est facilitée par Lucius Agermus, fier macho, toujours prêt à chaque instant de profiter des faveurs de Tullia, l’occasion lui étant donnée une fois de plus en fin de soirée, confirmant ainsi à tous les convives le tempérament volcanique de notre belle matrone.
Le lendemain, ne pouvant plus attendre plus longtemps, notre belle héroïne profitant de ses privilèges d’évergète se rend au thermes afin d’y retrouver Tigellin, son nouvel amant pour des ébats torrides.
Tullia, après une séance de relaxation prodiguée par une Sylvia tout autant tribade que jalouse, retrouve enfin sa sauveuse lors de sa fameuse nuit à Suburre.
Epicharis, désormais affranchie, découvre alors avec surprise que derrière Danaé se trouve réellement Tullia une belle et élégante matrone.
S’en suit alors pour elle deux, amoureuses l’une de l’autre et désormais amante, une nuit torride remplie de torrides ébats saphiques.
Lucia, jalouse de cet amour, se réconforte néanmoins dans les bras de Parsam, dont elle s’est rapprochée depuis peu…
Avec ce prochain chapitre « les Aphrodisies », Tullia deviendra-t-elle réellement la reine de Baïes ?
notre belle héroïne continuera-t-elle de profiter de la protection d’Agrippine ?
Comment va évoluer la relation de Tullia avec Agermus ? avec Tigellin ?
Sénèque le stoïcien aura-t-il aussi une relation avec notre belle matrone ?
La relation entre Parsam et Lucia va-t-elle perdurer ?
De par sa jalousie Sylvia ne risque-t-elle pas de se venger de notre belle héroïne à un moment donné?
Didier