"parcours croisés" - Ch.6 Martina

- Par l'auteur HDS Misa -
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : "parcours croisés" -  Ch.6 Martina Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-12-2009 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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"parcours croisés" - Ch.6 Martina
Parcours croisés - Lundi
Chapitre 6
Martina

En sortant de la salle de bains, je suis allée dans notre chambre, et je suis restée quelques minutes dans la pénombre, assise au bord du lit, vidée. J’ai repensé, honteuse, à toutes ces horreurs que j’avais dites à Alain. Qu’est-ce qui m’a pris ? Que va-t-il penser ? Le surprendre dans un tel moment d’intimité ne m’autorise pas à le traiter de la sorte ! J’étais en colère ! C‘est ça … j’étais en colère de le trouver comme ça, en train de se caresser … mais de quel droit, mon Dieu ! après la journée que moi ! j’ai passée avec Véro … et puis j’étais frustrée, comme s’il me volait le plaisir que j’attendais de lui ce soir … j’attendais qu’il me donne, lui ! le plaisir que je n’avais pas eu dans la journée … je suis allée trop loin !
Je me suis déshabillée et j’ai enfilée un short en coton et un petit T-shirt à fine bretelle, tenue décontractée que je mets à la maison depuis qu’il fait chaud comme ce soir. L’eau de la douche coulait toujours dans la salle de bains.

Une petite brise froisse les pages du catalogue « Voyages » que je feuillette sans y prêter une véritable attention. Le lit-brouette dans lequel je me suis installée est à l’ombre de l’érable, me protégeant du soleil qui a surchauffé le ciment de la terrasse. La courte de nuit de sommeil, la chaleur de la journée, me plongent dans un état de douce somnolence. Images décousues qui se superposent et s’entrecroisent … Alain dans la salle de bains d’un hôtel de Djerba … Véronique nue sur une plage de Bali … Annie prenant le thé les fesses à l’air à l’île Maurice, … Christophe lisant le journal au bord d’une immense piscine à Hawaï, 3959 Euros par personne, sept jours, voyage compris !

Alain apparaît dans l’encadrement de la porte, quelques gouttelettes d’eau glissent lentement sur ses pectoraux, viennent se perdre dans son nombril, débordent et coulent sur la serviette qu’il a nouée autour de ses reins. Il reste immobile sur le pas de la porte, regarde le jardin, yeux dans le vague, mains sur les hanches, puis il vient s’asseoir face à moi, au bord du lit-brouette qui craque un peu sous son poids. Il pose une main sur mon genou et nous échangeons un long regard silencieux. Et puis, doucement :
- Tu as vu, j’ai tout tondu et j’ai taillé les bordures …
- Mmm mmm …
- J’ai trouvé la liste des travaux à côté de mon bol ce matin …
Le ton se fait plus tendre et des plis rieurs se forment aux bords des yeux :
- …. Et je suis un garçon obéissant … enfin … si on ne m’en demande pas trop …
Je pose ma main sur la sienne, mêle nos doigts :
- Je ne « demande » rien, mon chéri, je ne veux que ce que toi, tu veux … pardonne-moi … j’étais … surprise … tu sais, je dis n’importe quoi, parfois …
Je lâche sa main, j’efface d’un revers de doigt les gouttes qui perlent sur sa cuisse :
- … tu sais … c’est la première fois que je te voyais …
Il veut parler, mais je m’avance vers lui, et pose un doigt sur sa bouche :
- Chhh… attends … tu m’as terriblement excitée … et j’ai dit n’importe quoi …
Il me prend dans ses bras, et je colle ma joue à son épaule, la bouche dans son cou :
- … je t’aime… T’es tout mouillé et je t’aime !
- Je t’aime, ma chérie … et je t’aime aussi quand tu dis des horreurs … mais tu ne m’as pas habitué à un tel langage !
Je me redresse, et lui donne un petit coup sur la poitrine :
- Toi non plus tu ne m’as pas habitué à ça …
- Désolé Tina … ça ne se produira plus …
- Euh … j’espère bien que si … mais … tu me laisseras faire aussi, de temps en temps ?
Je ris et je l’embrasse en même temps, et il rit aussi en me serrant dans ses bras, glisse sa main sous mon t-shirt et caresse mon dos …
CRAACCCC
… et nous nous retrouvons par terre : le lit- brouette n’a pas résisté !

Moment de stupeur ! Nous restons strictement immobiles, toujours enlacés :
- … ça va ?
- Je crois … et toi ?
Alain se relève, rattrape la serviette qui s‘est dénouée et pend le long de sa jambe :
- Pas de mal pour moi … tu es sûre, tout va bien ?
Toujours assise par terre, je lève la tête et vois son sexe à dix centimètres au- dessus de moi . J’avance la main, passe mon index sur la longueur d’une légère caresse :
- Bonjour, toi … oui, sûre, tout va bien !
Il me prend la main et m’aide à me relever, passe un bras dans mon dos et l’autre sous mes genoux, me soulève d’un mouvement souple. Il se retourne pousse la porte du pied, entre dans le salon et me dépose doucement sur le canapé …

La première fois que je l’ai vu, je revenais de la réserve au fond de la boutique ; il était de dos et discutait avec Bertrand, mon adjoint à l’agence. Il portait un pantalon de toile beige qui moulait ses fesses, un polo sous lequel se devinaient les muscles de son dos. Ses cheveux blonds bouclés, plutôt cours, partaient dans tous les sens. Je n’entendais pas leur conversation, mais je le voyais s’expliquer à grands gestes.
Le contraste avec Bertrand, veste ouverte sur un ventre généreux débordant sur sa ceinture et cravate en bataille était tellement comique que je restais à distance à les observer. Pour une fois, Mireille n’était pas plongée sur son clavier en train de le massacrer à doigts méchants : elle fixait le client, doigts suspendus et bouche ouverte. Je l’ai détaillé à nouveau en prenant mon temps : grand, plus grand que moi, c’est un bon point … solide, de belles épaules, c’est bien… des fesses … dont on sentait la fermeté d’un seul regard ! Important les fesses d’un homme … je ne porte jamais de jugement définitif avant de voir un homme de dos ! Je me suis surprise à l’évaluer comme on juge un cheval … seule depuis trop longtemps ma fille, arrête ça … et puis Bertrand l’a pris par le bras en me montrant du doigt et l’a conduit vers moi.
Mon Dieu qu’il était beau ! Mes yeux zappait des pectoraux à ses yeux, de ses yeux à ses pectoraux, et puis … il était là devant moi et me tendait la main. Bertrand est retourné vers son bureau et je continuais à lui secouer la main, à lui secouer la main … réveille-toi, idiote, vite … J’ai retiré ma main, l’ai prié de s’asseoir, j’ai fait le tour de mon bureau, me suis assise, les jambes un peu molles, et … il était toujours debout devant le bureau, bras demi tendu, et légèrement rougissant. Il m’a dit plus tard qu’il était amoureux de moi dès le premier regard. Je ne lui ai pas dit que j’étais déjà accrochée avant même qu’il ne se retourne ! Je pourrais le lui dire maintenant, mais je n’y étais pas prête quand il m’a fait cet aveu : on ne dit pas si facilement à un homme qu’on a commencé à l’aimer en voyant ses fesses ! Je ne sais pas trop de quoi on a parlé, je ne m’en souviens plus. Je me souviens seulement du vide au creux de mon estomac quand il est parti. Sur mon agenda, au vendredi suivant, 10 heures, j’avais écrit : Alain, appartement F2. J’ai compté : 3 jours, et j’ai entouré en rouge d’une dizaine de cercles.
Pendant les deux semaines qui ont suivies, je lui ai fait visiter sept ou huit appartements, dont aucun ne lui convenait : je trichais! Quand j’ai eu épuisé les trucs les plus moches de l’agence, je suis allée en chercher chez la concurrence ! Une seule chose m’importait, un autre rendez-vous, le revoir.
Au bout de deux semaines, au pied d’un immeuble, avant de descendre de voiture pour une nouvelle visite, il a posé la main sur mon bras :
- Inutile de le visiter ! Ecoutez-moi, s’il vous plaît … je suis assez maladroit et ce que je voudrais vous dire n’est pas facile pour moi … voilà … ce n’est pas très honnête de ma part de continuer à vous faire chercher pour rien … je dirai non à tout pour le seul plaisir d’un nouveau rendez-vous … ne vous fâchez pas … dites quelque chose … je suis mal à l’aise, là …
Sa main sur mon bras me faisait trembler. Je me suis penchée vers lui, et j’ai déposé un baiser sur sa joue.
Son regard, oh ! Son regard … Il ne parlait plus, il me regardait dans les yeux, ne faisait pas un geste.
On est resté longtemps comme ça, et puis il a retiré sa main, a regardé droit devant lui, a poussé un soupir, et s’est lancé :
- Je t’ai aimée dès que je t’ai vu … depuis deux semaines je pense à toi sans arrêt … je ne veux pas être te mettre mal à l’aise … alors dis-moi d’arrêter, de te laisser en paix si tu le veux …
Je n’ai pas réfléchi une seule seconde :
- On pourrait se voir ce week-end, et mieux faire connaissance … tu ne sais rien de moi …
- Ce soir ?
- … oui, ce soir …
J’ai démarré, je me suis garé en ville, et on a passé le reste de la journée dans un café à discuter, à nous raconter, nos vies, nos passés, à nous caresser les mains au-dessus de la table, à ne rien dire pour finir, inquiets de la suite. J’ai téléphoné à l’agence pour prévenir que je n’y repasserais pas, sans donner la moindre raison à Bertrand qui s’inquiétait.
Main dans la main, nous sommes allés à pied jusqu’à l’appartement de ville qu’il occupait encore, trop grand pour lui depuis que son amie l’avait quitté.
Je l’ai accompagné jusqu’à sa porte en lui tenant la main, montant avec lui les deux étages.
Je suis entrée avec lui dans son appartement presque vide de tout meuble et j’ai lâché sa main quand il a posé ses mains sur mes hanches.
J’ai glissé une main dans ses cheveux quand il a dégrafé ma jupe.
Il m’a mise nue dans son salon vide, lentement, m’effleurant à peine, m’a soulevée dans ses bras, déposé sur le lit d’une chambre où ne restait que ce lit. Il s’est mis à nu au pied du lit sans qu’un instant je ne quitte ses yeux du regard.
Et sans caresses, sans paroles, il s’est allongé sur moi. J’ai ouvert mes jambes sous les siennes, avancé le bassin à sa rencontre, refermé mes bras dans son dos, et pour la première fois depuis huit mois j’ai accueilli en moi le sexe d’un homme. Il est entré en moi d’une seule et lente poussée jusqu’ à ce que nos ventres se touchent, ne rencontrant aucune résistance à son envahissement, et n’a plus bougé, si ce n’est de légères contractions que je ressentais au plus profond de mon ventre. Il a soulevé légèrement ses reins et j’ai commencé à onduler des hanches sous lui, très lentement, et en quelques secondes, j’ai crié mon plaisir dans son cou, et crié encore quand j’ai senti sa jouissance m’inonder, et crié encore quand il m’a plaqué sur les draps de deux puissants coups de reins.
C’était un moment rare qui est resté gravé en moi.
J’avais 30 ans, une certaine expérience du sexe, mais je n’avais jamais joui aussi vite et aussi fort d’une simple pénétration, sans caresses ni préliminaires et j’en restais étourdie et émerveillée. Je jouis rarement pendant une pénétration de la seule pénétration. Il faut le plus souvent que mon partenaire ou moi-même, le plus souvent moi, excite mon clitoris pour que j’aie un orgasme. Et, là tout de suite, comme ça, j’ai joui très fort, à me couper le souffle sous la montée des contractions de mon ventre, les muscles raidis de tremblements, les seins lourds et tendus. Aussi fort et violent, je n’avais jamais connu avec mes partenaires précédents.
Nous n’avions pas déjeuné à midi, et nous n’avons pas dîné ce premier soir de notre amour non plus.
Nous sommes restés longtemps couchés face-à-face, à nous caresser doucement de nos mains, de nos jambes, à nous embrasser.
Et puis est venu le temps de la découverte. Nous nous étions vu nus l’un l’autre, mais sans nous y attarder, comme pressés d’une urgence plus forte. Et là, nous avons pris notre temps, chacun s’offrant totalement, chacun explorant l’autre, tour à tour, chacun notre tour, pour profiter pleinement de l’apprentissage des mains de l’autre, du corps de l’autre, du sexe de l’autre.
Ses yeux, ses mains, sa bouche, ont tout appris de moi, m’ont à nouveau donnés du plaisir, couverts mon corps de transpiration, provoqués des orgasmes plus connus, rendant presque mon sexe et mes seins douloureux.
Et puis mes yeux, mes mains, ma bouche, ont tout appris de lui, et se sont attardés. Sur son torse lisse et ses tétons durcis sous ma morsure, sur son ventre dur de muscles qui roulaient d’attentes, sur ses cuisses couvertes d’un fin duvet blond disparaissant à l’approche des fesses, si dures sous mes doigts qui écartaient, contractées de mon regard ; et son sexe, long et lourd au repos, couché à demi entre sa cuisse ouverte et les testicules, bougeant de mon souffle, roulant sous mes doigts qui soupesaient, doigts glissés dans les fins poils frisés à la racine de la verge, langue qui joue de son prépuce à moitié retroussé, lèvre qui aspire le méat et langue qui le fouille ; et le réveil, la verge qui se gonfle et se redresse lentement, par petites saccades, glissant et tournant jusqu’à glisser sur le ventre tendu, pointant au-dessus du nombril, veine gonflée, palpitante de soubresauts qui la redressent et la décollent du ventre, le gland découvert, ourlé d’un boursouflure à sa base, frein tendu de désir, et qui gonfle et se gorge sous la pointe de ma langue ; comment ce sexe a-t-il pu me pénétrer ? il est si épais, droit et tendu, gland gorgé qui étire le frein translucide de tension ; ni mon mari, ni aucun de mes amants ne lui ont ressemblé ; j’aurais pu craindre, et me refuser de l’avoir connu ainsi avant, alors qu’il me fait si envie maintenant; mes lèvres s’étirent et enveloppent, et c’est mon ventre qui ressent la caresse et coule d’envie ; ma langue masse et tourne, et c’est mon clitoris qui se gonfle et se découvre ; et la semence chaude, épaisse, âcre et salée coule entre mes lèvres et je jouis à nouveau du plaisir que je donne, jouissance toute neuve, jamais obtenue de la sorte auparavant.
Pourquoi on ne c’est plus quitté depuis ce jour ? Parce que ma peau sur la sienne est une évidence, une simple évidence.

… entre dans le salon et me dépose doucement sur le canapé …
Il baisse mon short ; je replis les jambes pour l’aider à le faire glisser et l’expédie loin du canapé d’un coup de pied. Il m’assoit, s’assoit par terre entre mes jambes, approche son visage de mon sexe et souffle doucement sur mes cuisses. Je renverse la tête sur le dossier et en me soulevant à deux mains je glisse vers le bord du siège, jusqu’à avoir les fesses à moitié dans le vide. Je lève mes jambes et prend mes genoux dans mes mains, je ferme les yeux. Son souffle frais remonte, s’attarde sur mes fesses, sur mon petit trou qui se contracte, remonte le long de la fente entrouverte de mon sexe. Le souffle s’arrête et ses lèvres se posent sur mon bouton, sa langue soulève le petit capuchon, contourne, soulève, lèche … et ses lèvres aspirent … et sa langue accélère … et le plaisir auquel j’ai renoncé l’après-midi dans les bras de Véronique, qui est presque venu dans la salle de bains, arrive enfin, libérateur, coule sur la bouche d’Alain qui boit, lape, aspire. J’emprisonne sa tête entre mes jambes que je repose sur ses épaules, le plaquant à moi, longtemps … jusqu’à la dernière contraction. Ses mains sur mes hanches glissent et viennent se poser sur mon ventre, chaudes et légères. Je voudrais m’endormir comme ça, ne plus bouger …
Je passe une main dans ses cheveux :
- Chéri ? … tu respires encore ?
Il lève la tête, bouche barbouillé, se lèche les lèvres :
- C’était bien … j’avais soif … de toi …
- Mon chéri, j’ai oublié de te dire … on a des invités mercredi soir … barbecue !

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