"parcours croisés" - chapitre 12
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 27-01-2010 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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"parcours croisés" - chapitre 12
Parcours croisés - Mardi
Chapitre 12
Véronique
La petite dame m’a fait de la peine. Elle vend sa maison devenue trop grande pour elle, trop difficile à entretenir aussi : et c’est vrai qu’il y a quelques travaux à faire. Elle m’a raconté d’un air enjoué qu’elle partait vivre chez son fils, mais son regard était triste. Toute sa vie est là, en bibelots surchargeant les étagères, photos … mariages, voyages, enfants et petits-enfants, une vie sur les murs, sur un buffet, et dans son regard qui se perd dans le vague, les mains qui se crispent en replaçant un napperon, en tournant un peu une boule à neige, en redressant le baromètre de l’entrée.
J’ai rempli la fiche de vente sur un coin de la table du séjour en buvant le café qu’elle m’a offert.
En la quittant, j’ai consulté mon agenda : plus qu’un rendez-vous, une demi-heure de route.
Sur mon portable, trois messages de Martina, et je lui ai passé un SMS :
- « 14h25 - sur la route – appelle-moi – B ».
J’étais au volant quand elle m’a appelée. Mon dernier rendez-vous est à peine à 15 km de chez elle : je m’arrêterais … petite angoisse à rencontrer son copain, mais comme de toute façon on se rencontrera demain soir, autant faire sa connaissance … je me tiendrai bien devant lui … ça sera difficile de ne rien montrer, me tenir à distance, copine-copine … je me tiendrai bien … ça serait vraiment idiot de m’afficher, et ça la mettrait mal à l’aise ou elle me repousserait, tout sauf ça ! Je veux que ça dure entre nous, mais si je sais qu’elle aime cet Alain ; je sais que c’est lui qu’elle choisirait, aucun doute là-dessus, et finalement … la situation telle qu’elle est me convient … je me tiendrai bien …
Le proprio n’était pas sur les lieux quand je suis arrivé à mon dernier rendez-vous de la journée ; j’ai attendu presque une heure dans la voiture ; ça m’a mise de mauvaise humeur et j’ai été désagréable pendant toute la visite. Cet imbécile me draguait ; petit sourire entendu, remarques libidineuses, et il faisait le malin. La cinquantaine, une calvitie bien avancé, petite moustache … et en plus il se laisse pousser le ventre … « mais je vous en prie … madame ? mademoiselle ? … vous êtes charmante … » et moi je t’emmerde ! pauvre nase ! … mauvaise humeur, quoi ! en plus la maison est moche …
17h00 … « au plaisir de vous revoir ! » … tu parles ! en plus il a la main molle et humide, beurk !
J’ai regardé la carte avant de partir : inutile de téléphoner, je trouverai.
J’ai reconnu la voiture de Martina, garée devant la maison. C’est elle qui est venue m’ouvrir, enveloppée d’un paréo noué au-dessus de sa poitrine, le serrant d’une main sur ses cuisses pour l’empêcher de s’ouvrir. Quelques gouttes de transpiration perlent sur son front :
- Tu sens la plage !
- Je bronzais sur la terrasse, viens ! On étrenne nos lits-piscine tout neufs !
Je l’ai suivi, abandonnant mon sac sur le canapé du salon au passage :
- Jolie maison, dis-donc ! de l’espace, lumineux !
Elle se retourne en riant :
- Eh ! t’es plus au boulot ! On vend pas !
La première chose que j’ai vue en arrivant sur la terrasse, c’est un homme allongé nu à plat ventre, la tête reposant sur ses bras. Martina s’est tournée vers moi, un doigt sur la bouche et a chuchoté :
- Il dort … chhhhut !
Elle a ramassé une serviette de bain et l’a tout doucement déposée sur ses fesses et le haut de ses cuisses :
- Je te présente Alain …
- Au premier abord, il m’est déjà sympathique … et jolies épaules …
- Eh ! c’est pas ses épaules que tu regardais !
Non, c’est pas sur ses épaules que je m’étais arrêtée … mais sur son cul … bronzé … bien dessiné … un beau cul, vraiment … et maintenant je vois ses cuisses couvertes d’un fin duvet blond, et ses larges épaules creusées d’un sillon au milieu du dos, muscles saillants dans cette position, luisants de transpiration.
- Ferme, la bouche, Véro, et arrête de le détailler comme ça ! rien que ce regard pourrait le réveiller !
Elle rit en se mordant la lèvre :
- Il est beau, non ?
- Eh bien … vu comme ça … pas mal … pas mal du tout !
Elle s’est assise sur une chaise et m’a montré le lit-piscine pour que je m’y installe. Son paréo s’est ouvert sur ses cuisses et l’a découverte jusqu’au ventre, le petit clou orné d’un brillant planté sur une lèvre de son sexe jetant des éclats au soleil. Elle a suivi mon regard et m’a souri, sans chercher à se couvrir.
- Vous faites club naturiste ?
- Tu veux participer ? mets- toi à l’aise …
- … si tu étais seule … mais ça lui ferait un choc … et puis je suis pudique, moi !
Martina a fait une petite moue dubitative :
- Pas toujours, ma belle, pas toujours … et puis lui, se réveiller et découvrir deux femmes nues à ses côtés, je parie que ça lui plairait ! Viens, on va le laisser dormir …
Elle a tendu la main pour me relever et nous sommes allées dans le salon :
- Tu viendras demain, bien sûr, c’est d’accord ?
- Oui, je viendrai. On sera nombreux ?
- Christophe et Jonathan, nous trois, et notre voisine, Annie.
- C’est qui ? Tu la connais depuis longtemps ?
- Hier matin !
- Ah … sympa ?
- Oui, très, tu verras, je suis sûre qu’elle te plaira …
- Oh ?
- Si, si, tu verras, très nature, et amusante !
- Elle vit seule ?
- Non, mais son mari, est routier, il n’est pas là !
Martina est assise en travers, une jambe repliée sur les coussins. Son bras est posé sur le dossier et elle joue avec mes cheveux. Son paréo baille largement sur ses jambes nues et comme sur la terrasse son sexe exposé attire irrésistiblement mon regard. Elle attire mon visage vers elle et m’embrasse doucement au coin des lèvres, deux, trois petits baisers, du bout des lèvres. J’ouvre les lèvres, j’en veux plus … et elle lèche mes lèvres d’un bout de langue. Elle prend ma main et la pose sur sa cuisse, garde sa main sur la mienne, la caressant du bout des doigts. Ma main glisse vers l’ouverture de ses jambes, et de l’index levé je remonte sur la fente entre ses lèvres, joue avec son brillant, caresse doucement cette chair si douce, entièrement épilée. Elle gémit doucement et presse sa bouche sur la mienne, cherche ma langue de la sienne …
- Bonjour !
Je sursaute et me redresse brusquement . Il est là, devant nous, à un mètre de nous, serrant d’une main son drap de bain autour de sa taille, immense. Je veux disparaître, je veux m’enfoncer dans les coussins, être ailleurs …
- Mais ! Bon sang, mais c’est toi ? Véronique ? ça, alors …
Et il éclate de rire. Quoi ? Qu’est-ce qu’il lui prend ? … je veux partir … loin …
Il s’assoit sur la table basse en face de nous, se penche et me secoue l’épaule :
- Eh ! Véro ! J’ai tellement changé ?
- Tu la connais ? Véro, tu le connais ?
J’ose enfin lever la tête, Martina me regarde, yeux écarquillés, et je regarde, et :
- Oh ! merde ! Alain … mais …
- Oh oh ? Je peux savoir ? eh ! je suis là !
Je le regarde et je ris avec lui, … et … brusquement je repense à la situation dans laquelle il nous a surpris et je rougis violemment.
Il se penche vers moi toujours en riant et m’embrasse dans le cou en me secouant gentiment par l’épaule :
- Martina m’a parlé d’une Véronique ! mais j’imaginais pas que ça puisse être LA Véronique !
Martina a les mains sur les hanches, nous regarde tour à tour, et prends un air fâché :
- STOP ! on arrête ! Vous jouez à quoi ? Alain ! explique !
- D’accord, d’accord, attends … toi ou moi ?
- … toi, vas-y, explique, toi …
- Ok …
Alain a pris les mains de Martina dans les siennes, et il nous regarde l’une après l’autre, un grand sourire plaqué sur le visage. Il est toujours aussi beau ! bien sûr que je le reconnais, pas le genre de type qu’on oublie …
- On a été étudiants ensemble. On a passé deux ans à fac : mêmes soirées, mêmes copains, mêmes conneries … et puis, t’es partie dans le midi, c’est ça ?
- … oui … Marseille …
- Et t’es là ! ca alors ! incroyable ! Tu vois Martina, j’aurais dû savoir, j’aurais dû m’en douter quand tu m’as parlé d’elle, quand tu m’as dit que tu l’aimais …
- Hein ??
Martina lui a dit quoi ? … je veux disparaître … je rêve … je vais me pincer, je vais me réveiller.
Martina me regarde, regarde Alain, lui enlève une de ses mains et prend la mienne :
- Tu la connaissais avant moi, alors …
- Oui … j’ai 10 ans d’avance, Tina ! C’est génial de se retrouver …
Il est resté là, assis sur la petite table, tenant la main de Martina, Martina tenant la mienne, et il a raconté, les 2 ans de fac, les cours d’économie, les virées au ski, les échappées à La Baule, les restos, les fous-rires, les soirées qui traînaient jusqu’à l’aube à refaire le monde, les bouteilles de vin qui circulaient, les matelas étalés dans une chambre minuscule.
Il s’est arrêté. Il est allé nous chercher un verre de jus de fruit.
Il s’est rassis, m’a fait un petit signe interrogateur, a regardé Martina, et il a raconté encore.
- On passait tout notre temps ensemble, toujours le même groupe … et parfois on se retrouvait aussi de temps en temps dans un lit. On était trois garçons amoureux de deux filles, et on avait 18, 20 ans … je crois que j’ai passé plus de temps dans le lit de Véro que les autres … et plus de temps que dans le lit de Catherine … je crois … mais on en parlait pas … et puis Patrick est parti, et toi ensuite … c’était plus pareil … 10 ans …
Quand Alain a raconté, toutes les images sont revenues, par flashes, et puis j’ai eu peur qu’il parle de nos nuits, et il l’a fait, et Martina me sourit et serre ma main :
- … et on se retrouve …
- Je ne suis pas surpris que vous vous soyez trouvées, toutes les deux …
… elle lui a dit … elle lui a dit pour nous deux … et je ne sais pas quoi en penser … je savais qu’elle était folle amoureuse de son copain ; Christophe, qui voit tout, qui me voyait avec Martina, qui se doutait, m’a parlé d’elle et de lui, m’a prévenue que je ne pouvais pas exister entre eux deux. Et voilà, c’est Alain, et elle lui a tout dit, … tout ? … sans doute, je la connais assez pour savoir que oui …
Martina se lève, se penche vers moi et m’embrasse sur la bouche. Elle se retourne vers Alain, le prend dans ses bras et l’embrasse aussi :
- Vous avez dix ans à rattraper et moi j’ai un travail d’infirmière à assurer …
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Annie a un petit souci, je la soigne …
- Grave ?
- Non, un truc de filles, c’est rien … j’y vais … vous avez pleins de trucs à vous dire …
- Tu vas chez elle ?
- Une petite heure, pas plus. Véro, tu restes ce soir ! Je te laisse pas partir ! Vous aurez aussi plein de choses à me raconter. Je veux tout savoir …
Martina nous a laissé. Alain est venu s’asseoir sur le canapé à côté de moi ; il a passé son bras sur mes épaules et m’a serré contre lui.
Pendant un long moment, il n’a rien dit et moi non plus. J’ai fermé les yeux. Je me suis souvenue. Sa force, son calme, sa douceur, nos nuits … j’étais amoureuse ? un peu … de Pascal aussi … un peu …
Il m’a raconté sa rencontre avec Martina, je lui ai raconté les dix années passées, mes amours … déçues, souvent … ma découverte des amours au féminin … sa main était plongée dans mes cheveux, caressait une oreille, ma joue, je retrouvais ses gestes … son mariage raté … je lui ai raconté mes efforts pour séduire Martina, les instants volés et il souriait en enroulant une mèche de mes cheveux autour d’un doigt … et on s’est tus.
Ma tête sur son épaule, une main sur son torse, sa main dans mes cheveux :
- Je vais arrêter … avec elle, Alain ; je sais à quel point elle t’aime ; je sais ; je veux rester votre amie ; je veux pas vous perdre …
- Véro … tais-toi … tu la connais assez … tu sais qu’elle est forte … plus que nous … et que c’est elle qui décidera … alors tais-toi …
Martina est revenue vers 8h00, nous étions toujours dans le canapé :
- Allez mes amours, on mange ! Et vous me racontez ! Je veux tout savoir !
Elle se retourne, attire vers nous une jeune femme brune :
- Je te présente Annie ! … et voilà Véro … Vous m’aidez à préparer ?
Chapitre 12
Véronique
La petite dame m’a fait de la peine. Elle vend sa maison devenue trop grande pour elle, trop difficile à entretenir aussi : et c’est vrai qu’il y a quelques travaux à faire. Elle m’a raconté d’un air enjoué qu’elle partait vivre chez son fils, mais son regard était triste. Toute sa vie est là, en bibelots surchargeant les étagères, photos … mariages, voyages, enfants et petits-enfants, une vie sur les murs, sur un buffet, et dans son regard qui se perd dans le vague, les mains qui se crispent en replaçant un napperon, en tournant un peu une boule à neige, en redressant le baromètre de l’entrée.
J’ai rempli la fiche de vente sur un coin de la table du séjour en buvant le café qu’elle m’a offert.
En la quittant, j’ai consulté mon agenda : plus qu’un rendez-vous, une demi-heure de route.
Sur mon portable, trois messages de Martina, et je lui ai passé un SMS :
- « 14h25 - sur la route – appelle-moi – B ».
J’étais au volant quand elle m’a appelée. Mon dernier rendez-vous est à peine à 15 km de chez elle : je m’arrêterais … petite angoisse à rencontrer son copain, mais comme de toute façon on se rencontrera demain soir, autant faire sa connaissance … je me tiendrai bien devant lui … ça sera difficile de ne rien montrer, me tenir à distance, copine-copine … je me tiendrai bien … ça serait vraiment idiot de m’afficher, et ça la mettrait mal à l’aise ou elle me repousserait, tout sauf ça ! Je veux que ça dure entre nous, mais si je sais qu’elle aime cet Alain ; je sais que c’est lui qu’elle choisirait, aucun doute là-dessus, et finalement … la situation telle qu’elle est me convient … je me tiendrai bien …
Le proprio n’était pas sur les lieux quand je suis arrivé à mon dernier rendez-vous de la journée ; j’ai attendu presque une heure dans la voiture ; ça m’a mise de mauvaise humeur et j’ai été désagréable pendant toute la visite. Cet imbécile me draguait ; petit sourire entendu, remarques libidineuses, et il faisait le malin. La cinquantaine, une calvitie bien avancé, petite moustache … et en plus il se laisse pousser le ventre … « mais je vous en prie … madame ? mademoiselle ? … vous êtes charmante … » et moi je t’emmerde ! pauvre nase ! … mauvaise humeur, quoi ! en plus la maison est moche …
17h00 … « au plaisir de vous revoir ! » … tu parles ! en plus il a la main molle et humide, beurk !
J’ai regardé la carte avant de partir : inutile de téléphoner, je trouverai.
J’ai reconnu la voiture de Martina, garée devant la maison. C’est elle qui est venue m’ouvrir, enveloppée d’un paréo noué au-dessus de sa poitrine, le serrant d’une main sur ses cuisses pour l’empêcher de s’ouvrir. Quelques gouttes de transpiration perlent sur son front :
- Tu sens la plage !
- Je bronzais sur la terrasse, viens ! On étrenne nos lits-piscine tout neufs !
Je l’ai suivi, abandonnant mon sac sur le canapé du salon au passage :
- Jolie maison, dis-donc ! de l’espace, lumineux !
Elle se retourne en riant :
- Eh ! t’es plus au boulot ! On vend pas !
La première chose que j’ai vue en arrivant sur la terrasse, c’est un homme allongé nu à plat ventre, la tête reposant sur ses bras. Martina s’est tournée vers moi, un doigt sur la bouche et a chuchoté :
- Il dort … chhhhut !
Elle a ramassé une serviette de bain et l’a tout doucement déposée sur ses fesses et le haut de ses cuisses :
- Je te présente Alain …
- Au premier abord, il m’est déjà sympathique … et jolies épaules …
- Eh ! c’est pas ses épaules que tu regardais !
Non, c’est pas sur ses épaules que je m’étais arrêtée … mais sur son cul … bronzé … bien dessiné … un beau cul, vraiment … et maintenant je vois ses cuisses couvertes d’un fin duvet blond, et ses larges épaules creusées d’un sillon au milieu du dos, muscles saillants dans cette position, luisants de transpiration.
- Ferme, la bouche, Véro, et arrête de le détailler comme ça ! rien que ce regard pourrait le réveiller !
Elle rit en se mordant la lèvre :
- Il est beau, non ?
- Eh bien … vu comme ça … pas mal … pas mal du tout !
Elle s’est assise sur une chaise et m’a montré le lit-piscine pour que je m’y installe. Son paréo s’est ouvert sur ses cuisses et l’a découverte jusqu’au ventre, le petit clou orné d’un brillant planté sur une lèvre de son sexe jetant des éclats au soleil. Elle a suivi mon regard et m’a souri, sans chercher à se couvrir.
- Vous faites club naturiste ?
- Tu veux participer ? mets- toi à l’aise …
- … si tu étais seule … mais ça lui ferait un choc … et puis je suis pudique, moi !
Martina a fait une petite moue dubitative :
- Pas toujours, ma belle, pas toujours … et puis lui, se réveiller et découvrir deux femmes nues à ses côtés, je parie que ça lui plairait ! Viens, on va le laisser dormir …
Elle a tendu la main pour me relever et nous sommes allées dans le salon :
- Tu viendras demain, bien sûr, c’est d’accord ?
- Oui, je viendrai. On sera nombreux ?
- Christophe et Jonathan, nous trois, et notre voisine, Annie.
- C’est qui ? Tu la connais depuis longtemps ?
- Hier matin !
- Ah … sympa ?
- Oui, très, tu verras, je suis sûre qu’elle te plaira …
- Oh ?
- Si, si, tu verras, très nature, et amusante !
- Elle vit seule ?
- Non, mais son mari, est routier, il n’est pas là !
Martina est assise en travers, une jambe repliée sur les coussins. Son bras est posé sur le dossier et elle joue avec mes cheveux. Son paréo baille largement sur ses jambes nues et comme sur la terrasse son sexe exposé attire irrésistiblement mon regard. Elle attire mon visage vers elle et m’embrasse doucement au coin des lèvres, deux, trois petits baisers, du bout des lèvres. J’ouvre les lèvres, j’en veux plus … et elle lèche mes lèvres d’un bout de langue. Elle prend ma main et la pose sur sa cuisse, garde sa main sur la mienne, la caressant du bout des doigts. Ma main glisse vers l’ouverture de ses jambes, et de l’index levé je remonte sur la fente entre ses lèvres, joue avec son brillant, caresse doucement cette chair si douce, entièrement épilée. Elle gémit doucement et presse sa bouche sur la mienne, cherche ma langue de la sienne …
- Bonjour !
Je sursaute et me redresse brusquement . Il est là, devant nous, à un mètre de nous, serrant d’une main son drap de bain autour de sa taille, immense. Je veux disparaître, je veux m’enfoncer dans les coussins, être ailleurs …
- Mais ! Bon sang, mais c’est toi ? Véronique ? ça, alors …
Et il éclate de rire. Quoi ? Qu’est-ce qu’il lui prend ? … je veux partir … loin …
Il s’assoit sur la table basse en face de nous, se penche et me secoue l’épaule :
- Eh ! Véro ! J’ai tellement changé ?
- Tu la connais ? Véro, tu le connais ?
J’ose enfin lever la tête, Martina me regarde, yeux écarquillés, et je regarde, et :
- Oh ! merde ! Alain … mais …
- Oh oh ? Je peux savoir ? eh ! je suis là !
Je le regarde et je ris avec lui, … et … brusquement je repense à la situation dans laquelle il nous a surpris et je rougis violemment.
Il se penche vers moi toujours en riant et m’embrasse dans le cou en me secouant gentiment par l’épaule :
- Martina m’a parlé d’une Véronique ! mais j’imaginais pas que ça puisse être LA Véronique !
Martina a les mains sur les hanches, nous regarde tour à tour, et prends un air fâché :
- STOP ! on arrête ! Vous jouez à quoi ? Alain ! explique !
- D’accord, d’accord, attends … toi ou moi ?
- … toi, vas-y, explique, toi …
- Ok …
Alain a pris les mains de Martina dans les siennes, et il nous regarde l’une après l’autre, un grand sourire plaqué sur le visage. Il est toujours aussi beau ! bien sûr que je le reconnais, pas le genre de type qu’on oublie …
- On a été étudiants ensemble. On a passé deux ans à fac : mêmes soirées, mêmes copains, mêmes conneries … et puis, t’es partie dans le midi, c’est ça ?
- … oui … Marseille …
- Et t’es là ! ca alors ! incroyable ! Tu vois Martina, j’aurais dû savoir, j’aurais dû m’en douter quand tu m’as parlé d’elle, quand tu m’as dit que tu l’aimais …
- Hein ??
Martina lui a dit quoi ? … je veux disparaître … je rêve … je vais me pincer, je vais me réveiller.
Martina me regarde, regarde Alain, lui enlève une de ses mains et prend la mienne :
- Tu la connaissais avant moi, alors …
- Oui … j’ai 10 ans d’avance, Tina ! C’est génial de se retrouver …
Il est resté là, assis sur la petite table, tenant la main de Martina, Martina tenant la mienne, et il a raconté, les 2 ans de fac, les cours d’économie, les virées au ski, les échappées à La Baule, les restos, les fous-rires, les soirées qui traînaient jusqu’à l’aube à refaire le monde, les bouteilles de vin qui circulaient, les matelas étalés dans une chambre minuscule.
Il s’est arrêté. Il est allé nous chercher un verre de jus de fruit.
Il s’est rassis, m’a fait un petit signe interrogateur, a regardé Martina, et il a raconté encore.
- On passait tout notre temps ensemble, toujours le même groupe … et parfois on se retrouvait aussi de temps en temps dans un lit. On était trois garçons amoureux de deux filles, et on avait 18, 20 ans … je crois que j’ai passé plus de temps dans le lit de Véro que les autres … et plus de temps que dans le lit de Catherine … je crois … mais on en parlait pas … et puis Patrick est parti, et toi ensuite … c’était plus pareil … 10 ans …
Quand Alain a raconté, toutes les images sont revenues, par flashes, et puis j’ai eu peur qu’il parle de nos nuits, et il l’a fait, et Martina me sourit et serre ma main :
- … et on se retrouve …
- Je ne suis pas surpris que vous vous soyez trouvées, toutes les deux …
… elle lui a dit … elle lui a dit pour nous deux … et je ne sais pas quoi en penser … je savais qu’elle était folle amoureuse de son copain ; Christophe, qui voit tout, qui me voyait avec Martina, qui se doutait, m’a parlé d’elle et de lui, m’a prévenue que je ne pouvais pas exister entre eux deux. Et voilà, c’est Alain, et elle lui a tout dit, … tout ? … sans doute, je la connais assez pour savoir que oui …
Martina se lève, se penche vers moi et m’embrasse sur la bouche. Elle se retourne vers Alain, le prend dans ses bras et l’embrasse aussi :
- Vous avez dix ans à rattraper et moi j’ai un travail d’infirmière à assurer …
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Annie a un petit souci, je la soigne …
- Grave ?
- Non, un truc de filles, c’est rien … j’y vais … vous avez pleins de trucs à vous dire …
- Tu vas chez elle ?
- Une petite heure, pas plus. Véro, tu restes ce soir ! Je te laisse pas partir ! Vous aurez aussi plein de choses à me raconter. Je veux tout savoir …
Martina nous a laissé. Alain est venu s’asseoir sur le canapé à côté de moi ; il a passé son bras sur mes épaules et m’a serré contre lui.
Pendant un long moment, il n’a rien dit et moi non plus. J’ai fermé les yeux. Je me suis souvenue. Sa force, son calme, sa douceur, nos nuits … j’étais amoureuse ? un peu … de Pascal aussi … un peu …
Il m’a raconté sa rencontre avec Martina, je lui ai raconté les dix années passées, mes amours … déçues, souvent … ma découverte des amours au féminin … sa main était plongée dans mes cheveux, caressait une oreille, ma joue, je retrouvais ses gestes … son mariage raté … je lui ai raconté mes efforts pour séduire Martina, les instants volés et il souriait en enroulant une mèche de mes cheveux autour d’un doigt … et on s’est tus.
Ma tête sur son épaule, une main sur son torse, sa main dans mes cheveux :
- Je vais arrêter … avec elle, Alain ; je sais à quel point elle t’aime ; je sais ; je veux rester votre amie ; je veux pas vous perdre …
- Véro … tais-toi … tu la connais assez … tu sais qu’elle est forte … plus que nous … et que c’est elle qui décidera … alors tais-toi …
Martina est revenue vers 8h00, nous étions toujours dans le canapé :
- Allez mes amours, on mange ! Et vous me racontez ! Je veux tout savoir !
Elle se retourne, attire vers nous une jeune femme brune :
- Je te présente Annie ! … et voilà Véro … Vous m’aidez à préparer ?
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