0217 Une soirée et une nuit que je n’oublierai pas.

- Par l'auteur HDS Fab75du31 -
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Auteur homme.
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Récit libertin : 0217 Une soirée et une nuit que je n’oublierai pas. Histoire érotique Publiée sur HDS le 09-11-2019 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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0217 Une soirée et une nuit que je n’oublierai pas.
En arrivant au centre équestre après la journée de balade avec Charlène, nous trouvons un petit comité d’accueil inattendu. JP et Carine, ainsi que Ginette, accompagnée par un bonhomme qui ne peut être que son mari, sont en train de desseller leurs montures.
« Eh, les amis » fait JP « et si on se faisait une bonne bouffe ce soir, tous ensemble ? ».
« Mais quelle riche idée » fait Charlène « restez manger à la maison ».
« Comme ça on peut profiter un peu plus du champion avant qu’il se casse à Paris » lance JP « et de Nico, avant qu’il se casse à Bordeaux ».
« Et si on invitait Florian aussi ? » propose Charlène.
« Ca c’est une très bonne idée » délibère le sage JP.

Au final, c’est à la ferme aux volets bleus, chez Florian, que nous nous retrouvons ce soir-là pour dîner. Nous sommes onze convives au total : JP et Carine, Ginette et son mari Edmond, Charlène, Jérém et moi, plus Martine, Daniel et Lola qui nous ont rejoints en cours d’apéro. Enfin, treize convives, car les labradors Gaston et Illan sont assis de part et d’autre du maître de maison, lui-même installé en tête de table.
Comme d’habitude, chacun a apporté quelque chose, des entrées, des desserts, de la boisson, en plus de leur immanquable bonne humeur. Florian, quant à lui, s’est occupé du plat principal, directement issu de sa production, et qui est en train de cuire au four.
« Trinquons à ces bonnes retrouvailles » lance JP « ça me fait plaisir de te revoir Florian, et de te retrouver en grande forme. Tu nous as manqué ».
« Vous aussi vous m’avez manqué ».
« On s’est dit qu’on aurait plus de tes nouvelles » fait Carine.
« C’est toi qui t’es dit ça » réagit JP « moi j’étais sûr que la vie nous réunirait un jour. Les vrais amis finissent toujours par se retrouver ».
« J’avais besoin de prendre du recul ».
« On l’avait bien compris. C’est pour ça qu’on t’a laissé tranquille » fait Martine.
« Merci ».
« Même si ça a été dur de te voir disparaître du jour au lendemain ».
« Mais on te retrouve avec un immense plaisir, et c’est le plus important » conclut JP, en portant une main chaleureuse sur l’épaule de Florian« Et si j’allais voir où en est le gigot » fait ce dernier, visiblement ému.
« Ca sent vachement bon » fait Charlène. Puis, elle continue, sur un ton taquin « c’est pour ça aussi que tu nous as manqué ».
« Tu ne penses qu’à bouffer » fait Daniel « tu es un ventre sur pattes ».
Florian ouvre le four, escorté par ses labradors, la queue moulinant vigoureusement en l’air, la truffe à l’affut.
« Je crois qu’il est prêt ».
Un instant plus tard, le gigot fumant entouré de ses pommes de terre atterrit au milieu de la table. Qu’est-ce que c’est bon de se retrouver entre bons amis, entouré de bonne humeur et de bienveillance, autour d’un bon repas. Ça fait chaud au cœur.
Et, cerise sur la gâteau, qu’est-ce que c’est magique d’y être avec le mec que j’aime. Ce mec beau comme un dieu, et sexy à mourir dans sa tenue « de soirée », cheveux bruns en bataille, pull capuche gris ouvert sur un sur t-shirt blanc col en V soulignant l’incroyable relief de ses pecs, un simple jeans, des baskets. La tenue la plus simplement « mec » qui soit.
Martine dégaine un appareil photo et fait péter de nombreux flash, sur le gigot, sur les convives.
« Martine est notre photographe officielle, la mémoire de l’asso » m’explique JP « et depuis qu’elle a découvert la photo numérique, on ne la raisonne plus ».
« Tu vas nous faire un article sur cette soirée ? » il continue en s’adressant à Martine.
« Oh, non, je ne crois pas qu’on va pouvoir mettre ça dans le journal de l’ABCR » fait cette dernière en éclatant de rire, tout en lançant un regard de connivence à Charlène.
« Pourquoi, ça ? » demande Florian.
« Pour ne pas froisser les esprits sensibles ».
« A savoir ? ».
« Non, rien ».
« Allez, raconte ! ».
« C’est à cause de Sylvain ».
« De quoi, Sylvain ? ».
« Il ne peut pas entendre parler de toi ».
« Ah bon ? Et pourquoi, ça ? Il a eu ce qu’il voulait, il n’a pas de raisons de m’en vouloir ».
« Oui, mais je crois qu’il est mal à l’aise par rapport à comment les choses se sont passées ».
« Il s’en veut d’avoir brisé mon couple ? ».
« Il est mal à l’aise avec l’idée que tout ce qui s’est passé ait pu te faire souffrir. Et aussi, tu as été la grande histoire de Loïc. Tu es un ex très encombrant ».
« Ah, fallait y penser avant ! Et puis, ça me plaît l’idée qu’il soit mal à l’aise. Alors, c’est moi qui vais écrire et signer l’article, avec photos à l’appui ! ».
« Pitié, déjà qu’il fait la grimace quand on parle de tes anciens articles ».
« Ah bon, pourquoi, il y en a qui s’en souviennent ? ».
« Et comment ! Tes articles étaient drôles et bien écrits, ils nous manquent aussi ».
« Je vais en refaire un alors ».
« Tu vas pas faire ça ».
« No, je rigole, je m’en fous. De toute façon, j’ai d’autres projets d’écriture en ce moment ».
« Tu écris un roman ? » questionne Carine.
« Je vous en parlerai plus tard. Allez, on va le bouffer ce gigot ? ».
« C’est au chef cuisinier de le découper » fait JP.
Florian s’exécute, et une poignée de minutes plus tard nous dégustons le mets délicieux.
Un bon repas, de bons amis, des bons vivants, à la fois déconneurs et bienveillants, voilà la convivialité dans son état le plus pur. Un moment de bonheur simple et intense qui réchauffe le cœur.
Ce que j’adore chez ces gens, c’est que, quel que soit leur âge, ils ont tous gardé quelque chose de très jeune dans leur façon de faire, comme une part d’enfance qui les fait aller vers l’autre et rend le contact facile et la rigolade omniprésente.
C’est ça la vie, aller vers les autres, partager un moment comme celui-ci. Et voir mon Jérém s’amuser, ça me rend tellement heureux.
« Si vous m’avez autant manqué » relance Florian à un moment « c’est à cause de moments comme celui-ci. Et aussi parce que, depuis la première fois où j’ai mis les pieds à l’asso je me suis senti bien en votre compagnie. Car vous m’avez accepté comme je suis. Et pour la première fois, je me suis senti bien avec moi-même et avec les autres. Avec vous, j’ai pu assumer qui je suis. C’est rare de trouver une ambiance comme celle de l’asso ».
« Tout le monde devrait être ouvert et tolérant » fait Ginette.
« Ce n’est pas une question de tolérance ».
« Comment ça ? » elle s’étonne.
« A moi, le mot "tolérance" ne me convient pas ».
« Ah bon ? ».
« Je pense que "tolérance" ce n’est ni le bon mot ni le bon état d’esprit » il continue.
« Pourquoi ça ? ».
« La tolérance, ce n’est pas suffisant. On tolère quelque chose que l’on a du mal à accepter ou quelque chose qui nous porte un préjudice mineur. Est-ce que l’homosexualité porte préjudice à ceux qui n’en sont pas concernés ? Je ne vois pas en quoi. Alors, pourquoi on devrait avoir du mal à l’accepter ? ».
« Ca c’est bien vrai » confirme JP.
« Les gays, qu’ils soient hommes ou femmes » continue Florian « ne doivent en aucun cas se contenter d’une quelconque « tolérance » à leur égard. Ils doivent exiger et obtenir une acceptation pleine et entière, sans réticences ».
« L’acceptation d’une différente qu'ils n'ont pas choisie » abonde Charlène.
« Le mot « tolérer » me fait réagir car il sous-entend une semi-acceptation. De plus, « tolérer » suppose un jugement selon lequel « ON » déciderait ce qui est ou pas tolérable. Mais qui peut se permettre de porter un tel jugement sur la vie privée des autres ? Qui est cet « ON », et pour qui se prend-il ? L’humanité est ainsi faite, il y a toujours eu des homos, il y en a et il y en aura toujours ».
« Les familles s’inquiètent du bonheur de leurs enfants » fait Ginette « c’était le cas de ma mère au sujet de mon frère ».
« Je peux comprendre que des parents ou des proches puissent s’en inquiéter. Mais si l’homosexualité était parfaitement acceptée, le bonheur serait à portée de tous. Personne ne se cacherait, de peur d’être insulté, tabassé, exclus socialement. Et il n’y aurait pas trois fois plus de suicides d’ados chez les gays ».
« Parfois, ils se demandent ce qu’ils ont fait de travers pour que leur enfant soit gay » continue Ginette.
« Il faudrait qu’ils comprennent très vite qu’ils n’ont rien fait de travers, car être gay ce n’est pas quelque chose « de travers ». Plus tôt ils comprennent cette vérité, mieux ça va aller pour tout le monde ».
« Souvent, ils s’inquiètent aussi du « qu’on dira-t-on »… » fait Carine.
« Ce qui est très con, parce que le regard des autres devrait être le dernier paramètre à prendre en compte, ça ne devrait même pas être un paramètre d’ailleurs ».
« Les parents s’inquiètent aussi de ne pas avoir de petits enfants » lance Martine.
« Oui, certainement. Mais ça, je trouve que c’est un brin égoïste comme inquiétude ».
« Moi je pense que quand on est parents, ce qui doit primer, c’est le bonheur de l’enfant, et non pas le bonheur qu’il nous apportera ou pas » fait Charlène.
« Florian a raison » fait JP « les homos ont droit au respect en tant que personnes comme tout un chacun. L’orientation sexuelle ne doit pas occulter le fait qu’un gay est un être humain avant tout ».
« En fait, ce qui est dommageable, c’est de faire passer la sexualité des homos avant leur statut d’individu » confirme Florian.
« C’est vrai, on ne dit pas d’un mec hétéro qu’il est hétéro » enchaîne Charlène « mais on dit d’un homo qu’il est homo ».
« C’est stigmatisant » fait Florian « je pense à tous ces jeunes qui se découvrent homo et ne le supportent pas au point d’envisager l’irréparable. Ou de ceux qui ne s’acceptent pas, parce qu’ils ont peur des regards, des jugements, de la violence, de l’exclusion sociale. Tout cela ne devrait plus exister à notre époque ».
« De toute façon, qu’est-ce que ça peut faire qu’un homme couche avec un homme, ou une femme avec une femme, tant que tout le monde est consentant ? C’est un non-sujet, on s’en fout ! » fait JP.
« Les homophobes semblent s’imaginer que les gays passent leur vie à baiser » fait Florian « ils sont obsédés par ce qu’on fait au lit, ça les intrigue de savoir qui fait le mec, qui fait la femme et comment.
Ils ont l’air de ne pas arriver à concevoir que les homos, comme les hétéros, ne passent pas le plus clair de leur temps vie à baiser, loin de là. Ils ne pensent pas qu’on a des vies à mener comment tout un chacun, avec un travail, des objectifs, une famille, des amis, des factures, des emprunts, des impôts à payer, des courses à faire, des chiens, des chats, des tracas de toute sorte ».
« Ils ne s’imaginent pas qu’« être gay », ça ne prend au final que quelques heures par mois » il continue « le reste du temps, on est tous dans le même bateau. Ou a besoin d’aimer et d’être aimés comme tout un chacun. Ce que l’on cherche, c’est le bonheur. Comme tout un chacun.
Alors, ce qui se passe dans la chambre à coucher ou dans l’intimité ne peut pas être plus représentatif de la personne que ce qu’elle fait dans sa vie de tous les jours et dans ses interactions sociales ».
Cette discussion me plaît, me fait chaud au cœur. Et ce qui me plaît encore plus, c’est de voir que Jérém aussi la suit avec intérêt. Et j’ai l’impression que cela le touche tout particulièrement.
« Quand on est gay, c'est plus facile de commencer à s’assumer dans un environnement accueillant et ouvert d'esprit. Ça a été le cas pour moi avec vous dans l'asso »« C’est vrai qu’au début, vous aviez du mal avec Loïc » conclut Charlène, tout en lançant un regard en biais en direction de Jérém et moi « mais avec nos grandes gueules on vous a vite mis à l’aise ! ».
« C’était génial, je ne vous remercierai jamais assez d’être comme vous êtes. Ne changez jamais ».
« Tu sais, à notre âge, on est vieux cons et on le reste » fait JP.
« J’espère devenir moi aussi un vieux con de cette trempe en vieillissant, c’est tout le mal que je me souhaite ».
Puis, très vite, la conversation part dans d’autres directions, les vannes recommencent à fuser et l’ambiance est à nouveau à la déconne bon enfant.
Lorsque Florian propose une nouvelle tournée de gigot, les candidats sont nombreux. Un peu plus tard, le fameux flan de Carine termine le repas, accompagné par le champagne amené par Daniel et Lola.
C’est entre le champagne et le café que la discussion se porte une nouvelle fois sur Jérém et sur son avenir parisien. Les bulles montent à la tête, les langues se désinhibent.
Daniel est en mode grande déconne, tout comme Martine et Carine. Les piques sur les copines à venir de Jérém s’enchaînent sans relâche. « A Paris tu vas faire des ravages ! ».
Jérém a un peu bu lui aussi. Il a le regard pétillant et un peu paumé, les paupières un peu lourdes. Il essaie de donner le change à Martine et Daniel qui n’arrêtent pas de le charrier. Il joue les machos, il laisse entendre qu’il est toujours le mec qui ne pense qu’au sexe sans lendemain. Et pourtant, il y a quelque chose de malaisé dans ses répliques, comme s’il se forçait, comme si ça sonnait faux. Mais il arrive quand même à faire illusion.
Ces piques insistantes, ces échanges finissent par me mettre mal à l’aise, car ils ravivent toutes mes craintes. En quelques minutes à peine, le bonheur de cette belle soirée s’évapore et je suis submergé par la tristesse vis-à-vis de cet avenir qui me fait peur. Je me sens étouffer, j’ai envie de partir.
« Ça va pas Nico ? » me demande Ginette à un moment, en voyant ma tête se déconfire à vitesse grand V.
« Si, si, ça va » je mens.
« C’est le fait que ton pote s’en va à Paris qui te met dans cet état ? » demande Carine.
Je n’ai pas le courage de lui répondre. J’ai l’impression que si je prononce ne serait-ce qu’un seul mot, je vais fondre en larmes pour de bon.
« Je vais prendre l’air » je fais en me levant.
Mais je ne peux pas m’éloigner de ma chaise. Quelque chose m’en empêche. Jérém vient de saisir mon avant-bras, il me retient.
« Reste, Nico. Ce sont des amis, ils ont le droit de savoir ».
« Savoir quoi ? » fait Daniel, intrigué.
Tout le monde nous regarde. Charlène fait de grands yeux. Je sens le cœur taper dans ma poitrine aussi fort que des coups de massue.
« La vérité » claque Jérém.
Et ce disant, le bobrun m’attire contre lui et me claque un baiser sur les lèvres. Ca ne dure qu’une infime fraction de seconde. Et pourtant, le temps est comme suspendu, le silence est total autour de nous. Le seul bruit que je perçois, assourdissant, est le battement de mon cœur qui résonne dans ma cage thoracique et jusqu’à mes oreilles en feu.
Je ne savais pas si j’étais prêt pour ça, un coming out public, mais maintenant que c’est fait, je me sens bien. Mon Jérém ne cessera jamais de me surprendre et de me faire vibrer.
Le bobrun me fixe avec son regard doux et un peu alcoolisé. Pourvu qu’il ne regrette pas ce geste à jeun.
« Alors, ça » je crie dans mon for intérieur.
« Alors, ça » s’exclame Charlène à voix haute.
« Moi je le savais, putain je le savais, j’ai du nez pour ça ! » s’exulte Martine, en laissant libre cours à son côté éternelle adolescente « quand je vous ai vus ensemble, j’ai de suite compris qu’il y avait un truc ».
« Comment ça ? » fait Carine, interloquée.
« Il y a des regards et des petits gestes qui ne trompent pas ».
« Je crois que j’ai raté un épisode » fait Daniel.
« Je t’expliquerai quand tu auras grandi » se moque Lola.
« Moi je n’ai rien vu venir, mais je suis heureux pour vous deux » fait JP.
« Il y en a une qui savait… » insinue Martine, tout en cherchant Charlène du regard.
« Depuis pas longtemps » se défend cette dernière en rigolant « sous la moustache ».
Je me rassois. Je suis touché, ému, bouleversé par le geste de mon Jérém. Je me retiens de justesse de le couvrir de bisous. Sous la table, sa main cherche la mienne. J’en ai les larmes aux yeux.
« Ça fait longtemps que… » tente de questionner Carine.
« Mais tu vas pas leur faire passer un interrogatoire » la coupe net JP « allez, trinquons ! A Jérémie et ses futurs exploits dans le rugby, à Nico et à ses brillantes études. Et à leur bonheur ! ».
« Gay ou hétéro, l'amour n'en est pas moins beau » fait Martine.
Nous trinquons dans toutes les combinaisons de verres possibles et cette conversation s’arrête là. Le chapitre est clos, il n’est pas question d’en faire des tonnes. J’adore cette façon d’appréhender les choses de la vie.
C’est Charlène qui se charge de lancer un nouveau sujet de conversation.
« Alors, ce voyage aux States ? » fait-elle, en s’adressant à JP et Carine.
« Ça va se faire, ça va se faire » fait JP.
« Je suis dégoutée » fait Carine « on avait prévu d’y aller ce mois-ci, mais nous nous y sommes pris trop tard ».
« Vous êtes de jeunes retraités, vous êtes débordés » se moque Martine.
« C’est ça ».
« On ira l’année prochaine » fait JP « je m’y engage formellement ».
« J’ai tellement envie d’aller à New York ! » explique Carine « je rêve de grimper sur l’Empire State Building. Et aussi de voir les Twin Towers de près. Je ne sais pas si on peut monter tout en haut, mais j’aimerais au moins rentrer dans le hall. Ce sont quand-même les plus hautes tours de la planète ».
« On dirait que tu es obsédée par les symboles phalliques ! » se marre Charlène.
« Ça doit être ça ».
Et là, Martine lâche ces mots, elle a cette sortie, elle lance cette image dont tous les convives présents autour de cette table ce soir-là se souviendront encore bien des années plus tard :« Tu peux bien attendre l’année prochaine, tes tours ne vont pas s’envoler ! ».
Mais déjà Daniel vient de dégainer sa guitare et il commence à gratter les accords bien connus d’une chanson de Joe Dassin, au texte raccord avec le sujet de la conversation :
https://www.youtube.com/watch?v=XPn52kRQx3k
Mais l'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'auraiL'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai
Les chansons s’enchaînent, Daniel chante juste et fait le pitre, nous autres nous chantons très fort et souvent très faux. C’est à la fois très joyeux et très chaleureux.
La soirée avance dans la bonne ambiance et ce partage entre potes qui fait du bien.
Il est une heure passée lorsque Daniel annonce le dernier rappel.
Et là, il entonne une chanson qui ne me semble pas choisie au hasard.

La différenceCelle qui dérangeUne préférence, un état d'âmeUne circonstance
https://www.youtube.com/watch?v=2R0tJH2Y36A
Un corps à corpsEn désaccordAvec les gens trop bienpensantLes mœurs d'abord(…)Sans jamais parlerSans jamais crierIls s'aiment en silenceSans jamais mentir, ni se retournerIls se font confianceSi vous saviez comme ils se foutentDe nos injuresIls préfèrent l'amour, surtout le vraiÀ nos murmures(…)De Verlaine à RimbaudQuand on y penseOn tolère l'exceptionnelle différence(…)La différenceQuand on y penseMais quelle différence ?

C’est sa façon de nous dire au revoir. En faisant le pitre mais en y mettant du cœur. Et c’est vraiment adorable.
Nous aidons Florian à débarrasser la table, à faire la vaisselle, chacun met la main à la pâte pour ranger, nettoyer. Le tout sous le regard attentif des deux labradors qui guettent tout reste susceptible de glisser des assiettes et de tomber dans leur gueule insatiable. Même le ménage est fait dans une ambiance bon enfant où tout est prétexte pour prolonger un peu plus le bonne humeur de la soirée.
Le ménage presque achevé, Jérém sort fumer une cigarette.
JP en profite pour m’approcher et me glisser quelques mots.
« Jérémie est un bon gars, mais comme tous les bons gars, il a besoin de quelqu’un qui le soutienne mais qui sache aussi lui tenir tête. Je crois que tu es la bonne personne, Nico ».
« Je l’espère… ».
« Moi j’en suis sûr ! Quand il sera à Paris il va avoir besoin de toi, il aura besoin que tu l’aides à garder les pieds sur terre, il aura besoin que tu lui rappelles ce qui est vraiment important. Ça ne va pas être simple, mais ne le laisse pas tomber ».
« Je ne le laisserai jamais tomber ».
« Je suis vraiment heureux pour vous deux » fait-il, en me prenant dans ses bras et en me serrant bien fort contre lui.
« Merci ».
Dehors, il pleut. La plupart des invités viennent de partir. Florian, Jérém et moi, ainsi que Charlène et Martine, nous nous retrouvons sous l’appentis pour les derniers au revoir.
« C’est courageux ce que tu as fait » lâche Florian à l’attention de Jérém.
« C’est venu comme ça ».
« Être gay, ce n’est pas simple » continue Florian « malheureusement, tout le monde n’est pas aussi ouvert d’esprit que les gens qui étaient là ce soir. Il y a encore du mépris et du rejet pour les gars comme nous. Le regard que la société pose sur les gays n’est pas flatteur du tout. On nous met une étiquette, et on nous ghettoïse. Comme si l’homosexualité était ce qui nous caractérise avant tout. Mais ce n'est pas cela qui doit nous définir en premier. On n’est pas homos avant d’être des hommes, on est des hommes bien avant d’être des homos ».
« On doit obtenir le respect en étant nous-mêmes chaque jour, en assumant qui nous sommes, sans pour autant qu’elle devienne notre principale caractéristique. On doit obtenir le respect en montrant que nous sommes des gars bien. Car c’est ça le principal, d’être quelqu'un de bien ».
« Vous avez une chance folle de vous être rencontrés » il conclut.
« Je sais » fait Jérém en portant son bras autour de mon cou et en caressant ma nuque.
« Être amoureux c’est beau, et c’est précieux » abonde Charlène.
« Il faut essayer d’être heureux, essayer très fort, essayer au plus vite » fait Florian « et quand on est heureux à deux, c’est dix fois mieux que de l’être tout seul ».
« Ca c’est bien vrai » confirme Martine.
« Profitez bien de l’ivresse des premiers jours, et faites-la durer le plus longtemps possible » conclut Florian.
Lorsque nous quittons la ferme aux volets bleus, la pluie tombe de plus en plus drue. Je suis ému par cette soirée, touché par ces gens, par leurs mots, par leur façon d’être. J’ai l’impression que ce petit monde, c’est le Paradis. On vient tout juste de se quitter, et ces gens me manquent déjà. Est-ce que je les reverrai ?
Soudain, la tristesse m’envahit. Plus tard, j’écrirai ces quelques lignes, en repensant à cette soirée.

La pluie qui tombeAppelle l'automneLa fin de l'année,Une autre qui passe
Septembre s’avance,Soudain la rentrée,L'année se prépareA sa dernière saison
Septembre s’envoleMais fait une pauseAutour d'un weekendDe chevaux et d'amis
Ce soir encore, Jérém a un peu bu. Ce soir encore, Jérém me laisse conduire sa voiture. Ce soir encore, Jérém m’a surpris, m’a fait vibrer.
« Ça va, ourson ? » il me demande, tout en posant une main sur ma cuisse, geste qui me procure toujours le même frisson.
Sa façon de m’appeler « ourson » aussi me donne un immense frisson.
« Très bien » je lui réponds, tout en me penchant vers lui pour échanger un bisou rapide. Son haleine est un mélange d’alcool et de cigarette, c’est très sensuel.
« Et toi, ça va ? » je lui demande à mon tour.
« Très bien » fait-il, tout en portant une main sur ma nuque, geste qui provoque en moi un frisson tout aussi géant.
« T’avais l’air déçu tout à l’heure quand Charlène a parlé de sa retraite et de l’avenir de sa pension » je me lance.
« Ce centre c’est tout mon enfance. J’ai tellement de souvenirs ici. Et je m’y sens bien. A une époque j’avais même pensé le reprendre ».
« Elle a encore un peu de temps pour trouver un repreneur ».
« Sans Charlène, ce ne sera plus la même chose ».
« Je comprends » je tente de le réconforter en caressant son cou puissant.
« Ce qui me fait chier, c’est que j’aurai encore moins de temps pour profiter de mes chevaux ».
« Tu auras des vacances ».
« Oui » fait-il, dubitatif.
« Tu m’as espanté ce soir » je lui lance, après un instant de silence pendant lequel nos mains se sont cherchées, nos doigts entrelacés, nos esprits mélangés.
« Pourquoi ça ? ».
« Ce que tu as fait devant tout le monde… ».
« T’as pas aimé ? ».
« Si… bien sur que si… mais je ne croyais pas que tu… ».
« J’en avais envie… j’avais envie de savoir ce que ça fait d’assumer… ».
« Et alors, ça fait quoi ? ».
« C’est pas si compliqué au fond. Et ça soulage ».
« C’est vrai que ces gens sont géniaux ».
« Ce qu’à dit ce gars, ça m’a touché ».
« Florian ? ».
« Oui, c’est un bon gars ».
Ce soir, j’ai très envie de mon bobrun. J’ai très envie de faire l’amour avec lui. Mais, plus encore que de faire l’amour, j’ai envie de le serrer contre moi, de le couvrir de bisous et de câlins et de ne plus jamais le quitter.

Lorsque nous arrivons à la petite maison, il pleut à seau. Nous sortons de la voiture en vitesse et nous nous engouffrons dans le petit refuge en bois. Hélas, le feu est éteint. Dans le petit séjour, il fait frais, il fait presque froid. Sans le feu, ce n’est pas du tout la même ambiance.
Mais Jérém semble avoir l’intention de me faire oublier ce petit détail. La porte d’entrée claquée derrière nous, il me plaque contre le mur, il me prend dans ses bras, il m’embrasse fougueusement. Sur la bouche, sur le visage, dans le cou. Le bobrun est déchaîné, son envie de câlins semble insatiable. Des câlins et de bisous que je lui rends avec la même ardente intensité, tout en me demandant où cette escalade de mamours va nous amener.
Quelques instants plus tôt j’avais surtout envie de câliner mon Jérém. Mais désormais, ces câlins ont entrainé l’excitation des sens. J’ai très envie de lui. Mon Jérém est tout aussi ivre que le soir précédent, et je sais à quel point l’ivresse peut le désinhiber sexuellement.
« Ne bouge pas » il me lance à un moment, en arrêtant net ses bisous, et s’éloignant de moi.
Le bobrun remet du bois dans la cheminée et en deux temps trois mouvements, il fait repartir un joli feu. Très vite, la flamme répand dans la pièce sa chaleur, sa lumière mouvante, son crépitement, le bonheur de se sentir protégé et aimé dans ce petit refuge où rien ne peut m’arriver.
Jérém revient auprès de moi, il dézippe le pull à capuche, dévoilant ce t-shirt blanc qui restitue si bien le relief de ses pecs. Je me débarrasse de mon blouson à mon tour. Et alors qu’il m’embrasse à nouveau, je ne peux résister à la tentation de glisser mes mains sous son t-shirt, de laisser les bouts de mes doigts trébucher sur le terrain « accidenté » de ses abdos, de chercher le contact avec ses poils doux, avec ses tétons saillants, de m’enivrer de ce bonheur tactile fait de fermeté et de douce chaleur.
Le bobrun en fait de même, il glisse ses mains sous mon t-shirt, ses doigts pincent mes tétons et me rendent dingue. Je vais de caresse en ivresse, je soulève son t-shirt blanc. J’ai besoin de voir ses poils bruns, de plonger mon nez dedans, j’ai besoin de lécher et de mordiller ses tétons.
Mais quelques instants plus tard, le bogoss se met à l’aise, me met à l’aise. Il fait voler le t-shirt blanc. J’ai beau connaître sa plastique par cœur, à chaque fois qu’elle se dévoile à mes yeux, c’est toujours la même claque inouïe.
Naaaaaan, mais, vraiment, ce mec va finir par me mettre ko. Putain, qu’est-ce que c’est beau que cette tenue, torse nu sur jeans, jeans duquel dépasse l’élastique blanc du boxer. Et qu’est-ce qu’elle est belle cette aisance à exhiber ce corps parfait ! Mon Jérém, bogoss drapé de sa jeunesse et de sa virilité.
Ses mains défont sa ceinture, puis le premier bouton du jeans. Entraînés par les deux bouts de cuir ballants, les deux pans du denim s’écartent un peu, et un petit aperçu du boxer se dévoile.
Le bogoss dégaine son arme de destruction massive, son sourire lubrique à hurler. Puis d’un regard rapide dirigé vers son boxer, il m’indique sans détour la nature de ses envies.
C’est une image de bonheur. L’image du mec qui s’apprête à sortir sa queue pour se faire sucer. Mais il ne le fait pas tout de suite, et il ne le fait pas lui-même. Il me montre le chemin, il me donne envie de le faire moi-même.
Et ça marche. Dans la seconde, je suis saisi par une violente envie d’œuvrer à ses genoux pour voir une nouvelle fois sa jolie petite gueule se transformer sous l'orgasme.
Je lui souris à mon tour. Un instant plus tard, je suis à genoux devant sa virilité incandescente. Je défais les derniers boutons de sa braguette, je caresse le coton doux du boxer, dont la toile est tendue sous l’effet du désir violent de sa queue. Je pose mon nez et mes lèvres sur le tissu fin, je m’enivre des petites odeurs de mâle qui se dégagent. Jérém renverse la tête en arrière, soupire de plaisir. Il attrape alors lentement mais fermement ma tête à moi, pour la plaquer contre sa bosse.
Je saisis l’élastique de part et d’autre de son bassin, je le fais glisser lentement vers le bas. Son manche tendu et chaud se dévoile. Je l’avale d’une seule traite et je commence à le pomper comme un fou.
Pendant que je le suce, le bogoss caresse mes tétons, mes cheveux, mes épaules. Cette façon de me renvoyer du plaisir me donne des frissons de malade. Mon excitation grimpe en flèche, mon envie de lui faire plaisir est décuplée, et mes va-et-vient redoublent d’entrain.
« Doucement, sinon je vais jouir très vite » il me chuchote, la voix éraillée par le plaisir qui commence à le submerger.
Débordé par mon excitation, je n’arrive pas à m’arrêter. D’autant plus que son invitation à calmer mes ardeurs ne fait au contraire que les faire flamber un peu plus encore. De ses mots, je n’ai retenu que « je vais jouir ». Et c’est précisément ce dont j’ai envie, besoin, furieusement besoin, à cet instant précis. Je ressens un besoin impérieux de le sentir jouir dans ma bouche, d’accueillir ses giclées puissantes, de goûter à son jus bien chaud.
Mais le bogoss ne l’entend pas de la même façon. Il recule son bassin, il prive mes lèvres du contact avec sa queue raide. Il me met instantanément en état de manque.
Ses mains m’attrapent doucement par les épaules, m’invitent à me remettre debout. Je me retrouve à mon tour dos collé au mur. Alors que le beau rugbyman aux 28 abdos, aux pecs saillants et velus, aux épaules sculptées, aux biceps puissants, aux beaux cheveux bruns en bataille, est à genoux devant moi. Frissons indescriptibles pendant qu’il défait ma ceinture, puis ma braguette, lorsque ses gestes impatients font glisser mon boxer le long de mes cuisses. Puis, lorsque ses lèvres et sa langue rentrent en contact avec mon gland. Puis, encore, lorsque son buste et sa tête commencent à imprimer un mouvement de va-et-vient, lorsque ma queue disparaît et réapparaît entre ses lèvres.
Sucer Jérém me fait sentir très passif. Mais me faire sucer par Jérém me fait sentir très actif. Qu’est-ce que c’est bon que de se faire sucer ! Il y a le plaisir du corps, intense, insensé. Et il y a le plaisir de l’égo masculin, dont je découvre peu à peu tous les recoins, qui fait kiffer à fond le bonheur de voir l’autre désirer et rendre hommage à sa propre virilité.
C’est tellement excitant, et Jérém y met tellement d’énergie, que, très vite, je sens mon orgasme monter.
« Je vais pas tarder à jouir… » je lui lance, à la fois avertissement pour qu’il se retire à temps et demande non assumée de me laisser venir dans sa bouche. Quand on se fait sucer, on ressent très vite l’envie de jouir dans la bouche de celui qui suce.
Mais le bogoss ne semble pas avoir entendu mes mots. Ou, du moins, ne pas y prêter attention. Il continue de me pomper avec le même entrain. Non, j’ai même l’impression qu’il redouble d’entrain. Il empoigne mes fesses, et les mouvements de ses mains amplifient les va-et-vient de sa bouche.
Il n’y a plus de doute, nos envies se rejoignent, il a envie de me laisser jouir dans sa bouche. Et là, une nouvelle envie s’ajoute à la première et se presse dans ma conscience déformée par l’orgasme imminent. J’ai envie qu’il avale mon jus.
Je seconde ses mouvements avec mon bassin, je me laisse aller au bonheur de cette jouissance de plus en plus proche.
Et lorsque l’orgasme monte de mon entrejambe et irradie le plaisir dans tout mon corps, je perds pied.
« Vas-y, avale ! » j’ai envie de lui lancer. Trois mots qui tournent en boucle dans ma tête, qui m’obsèdent. Et qui manquent de peu de glisser sur mes lèvres.
« Vas-y… » je me laisse échapper, m’arrêtant juste à temps.
Happé par mon orgasme, je laisse mes mains se poser sur sa nuque, mes doigts se crisper dans ses cheveux. Mes giclées sont nombreuses, chacune d’entre elles me secoue de fond en comble, fait évaporer un peu plus ma conscience. Lorsque cela s’arrête, je suis assommé, je suis KO.
Lorsque Jérém se relève, je m’attends à ce qu’il aille direct recracher mon sperme. Il n’en est rien. Le bogoss me regarde droit dans les yeux, me sourit. Et il avale. Lentement, il avale mon jus. C’est la première fois que ça m’arrive. Et c’est sacrément excitant. Et ça touche une corde sensible de mon égo masculin que je ne savais même pas posséder.
Jérém m’embrasse et je retrouve le goût de mon sperme.
« T’as aimé ? » il me questionne.
« Oui… et toi ? ».
« Oui… ».
Un instant plus tard, je suis à nouveau à genoux devant lui. Je le pompe. Et la venue de son orgasme est accompagnée par des râles bien sonores.
A Toulouse, il se faisait violence pour étouffer ses râles de plaisir « Il y des voisins » il m’avait repris à plusieurs reprises. Mais ici, à la montagne, il n’y a pas de voisins, on peut se lâcher. Le bogoss exprime son plaisir sans réticence.
Sa jouissance se manifeste par de grands traits chaud et lourds qui répandent son délicieux goût de jeune mâle dans ma bouche. Et j’avale sa semence jusqu’à la dernière moindre goutte.
Nous nous échangeons de nouveaux bisous. Je retrouve son goût mélangé à mon goût à moi. Ça doit en être de même pour lui. Mais ça n’a pas l’air de le déranger. Ce soir, nous avons mélangé nos jus. Mon corps et mon esprit tanguent dans une ivresse qui me donne le tournis.
Jérém fume une cigarette accroupi devant la cheminée. Je m’approche de lui et je le prends dans mes bras. Je lui fais des bisous dans le cou. Le bogoss jette sa cigarette fumée qu’à moitié dans le foyer. Il se retourne et il m’embrasse à son tour.
Au lit, nous nous prenons dans les bras l’un de l’autre. Nos corps nus se cherchent, s’enlacent, se collent, se frottent, s’excitent. La pilosité de mon bomâle me donne des frissons. Sa barbe de plusieurs jours est en train de dépasser le stade « ça pique » et de glisser vers le stade « elle est douce ». Elle frotte contre ma peau et fait des étincelles. Quant aux poils sur son torse, je ne me lasse pas de plonger mon nez dedans, de m’enivrer de leur douceur, de leur chaleur parfumée.
Dans les bras, dans les draps de mon Jérém, je suis bien. L’excitation, l’ivresse cèdent peu à peu le pas à une indescriptible sensation de bien être qui envahit tous mes sens et mon esprit. Il n’y a pas de sensation plus intense, plus émouvante, plus douce que celle de désirer et de sentir désiré en retour. A part celle d’aimer et se sentir aimé en retour.
« J’ai envie de toi » j’entends mon bobrun chuchoter à mon oreille. Formule envoûtante pour mes oreilles. Sa voix, vibration virile, son souffle chaud, le contact de ses lèvres qui effleurent mon oreille, sa queue raide pressée contre la mienne : son envie devient instantanément la mienne.
Ses mains me font lentement m’allonger sur le ventre. Le bogoss se glisse sur moi. Sa queue raide se cale entre mes fesses. Sa langue parcourt mes oreilles, ma nuque, mon cou. Elle descend lentement, très lentement le long de mon dos, me procurant des rafales de frissons. Elle s’attarde à hauteur de mes reins. Elle s’y attarde longuement. Je vibre, je me languis de la suite.
Puis, sans prévenir, ses mains empoignent fermement mes fesses, les écartent. Et sa langue atterrit direct sur ma rondelle. D’abord en douceur. Puis, très vite, elle se met à balayer mon trou avec un entrain très vigoureux. Je vibre, je frissonne, je bande comme un âne. C’est divinement bon. Mon excitation atteint des sommets vertigineux. J’ai terriblement envie de lui, de le sentir en moi.
Mais en même temps, j’ai envie qu’il continue de me faire du bien avec sa langue, de me faire languir, de repousser le bonheur de l’avoir en moi. Je laisse le bogoss décider du timing de notre plaisir. Je me laisse aller à l’imprévu, à l’inconnu, à la surprise. Chaque instant est un nouveau frisson.
Après avoir longuement excité ma rondelle, le bogoss revient s’allonger sur moi.
« T’as kiffé, hein ? ».
« Oh oui… et toi aussi, t’as kiffé ? ».
« Ouais… » fait le bogoss sur un ton plutôt excité. De la musique pour mes oreilles.
Et déjà son gland se presse sur ma rondelle chauffée à bloc par sa langue. Son bassin exerce une pression, mais une petite pression. Car mes chairs n’ont pas besoin de plus pour ouvrir un passage, pour accueillir avec enchantement le membre qui va leur procurer le bonheur suprême.
Le bomâle glisse tout lentement en moi. Je sens son gland avancer de plus en plus loin, sa bite m’envahir instant après instant, millimètre après millimètre.
Je suis à lui comme jamais. Je suis à lui, le beau mâle au corps d’Apollon, à la plastique de dieu grec, à la virilité débordante qui inspire des envies furieuses. Mais je suis aussi à lui, le gars de plus en plus adorable avec moi, le gars amoureux, le gars qui aime me faire du bien, le gars qui a le cran de m’embrasser devant une dizaine de personnes. Je suis à lui non seulement parce que je le kiffe d’une façon complètement déraisonnable, mais aussi et surtout parce que je suis bien avec lui. Et parce qu’il me touche profondément. Parce que je l’aime comme un fou.
Allongé sur moi de tout son poids, le bogoss commence de petits va-et-vient, comme des caresses envoyées bien au fond de moi. Ses couilles caressent mon entrejambe, son souffle chaud caresse ma peau, ses ahanements flattent mes oreilles. Je me sens vraiment désiré par mon mâle, je me sens bien possédé par mon mâle. Peu à peu, ses coups de reins prennent de l’ampleur. Pendant que sa bouche pose des bisous sur mon cou, sur ma nuque, sur mes épaules. Et que ses doigts cherchent mes tétons et les agacent sans répit. Je me sens vraiment aimé par mon mâle.
Puis, tout s’arrête d’un coup. Le bogoss sort de moi, me retourne, il s’allonge sur moi, m’embrasse.
Lorsqu’il relève son buste, je suis une fois encore percuté par la beauté inouïe de ce torse viril qui se dresse fièrement devant moi, tous pecs, abdos et poils dehors, avec ses tatouages sexy, sa chaînette de mec, ce petit adorable grain de beauté dans le creux du cou, et ce petit chemin de poils qui relie son nombril à la queue. Ce torse qui me domine, qui m’impressionne, car il me montre le bomâle dans toute sa splendeur virile.
Chaque détail de ce jeune garçon respire une sensualité irrésistible une sexualité débordante. Tout chez lui crie au sexe.
« Qu’est-ce que t’es beau, Jérém ! » je ne peux m’empêcher de lui lancer.
« Toi aussi, t’es vraiment un beau petit mec » fait-il, en me regardant droit dans les yeux.
Je suis flatté, et touché par ses mots. Me sentir beau dans son regard et dans ses mots, ça n’a pas de prix.
Et alors que je m’attends à qu’il revienne en moi dans cette nouvelle position, le bogoss approche son bassin du mien. Avec sa main, il enserre nos queues et les colle l’une contre l’autre. Puis, il commence à les branler lentement, ensemble. Le bogoss s’allonge à nouveau sur moi. Et pendant que sa main continue ses va-et-vient, pendant que nos glands frottent l’un contre l’autre, sa main libre et sa bouche atterrissent chacune sur l’un de mes tétons. Ce ne sont plus des frissons que je ressens, mais carrément des décharges électriques.
Une simple branlette à deux queues dans sa main et c'est un bonheur inouï. Un bonheur qui prend fin quelques instants plus tard, lorsque le bogoss se relève une nouvelle fois, et me pénètre à nouveau, par devant. Une nouvelle fois il m’envahit, une nouvelle fois ses attitudes sont à la fois très viriles et très douces. Jérém recommence à me faire l’amour.
« Ah, ce petit cul ! » il s'exclame à un moment, happé par le plaisir, en levant le visage vers le ciel.
« Mon petit cul a envie de toi… ».
« Je sais ».
« Qu’est-ce que j’aime faire l’amour avec toi » je continue.
« Moi aussi, moi aussi… ».
Le bogoss se penche sur moi et me fait un dernier bisou tout doux. C’est le dernier bisou avant de se relever une dernière fois et de s'aventurer tout seul vers le sommet la jouissance masculine. Ses mains saisissent mes hanches, ses coups de reins se font de plus en plus rapides. Quelques instants plus tard, l’orgasme s’affiche sur son visage, éclate sur sa bonne petite gueule de mec. Et c’est beau, indiciblement beau. Le bogoss jouit en moi. Et c’est bon, indiciblement bon.
Secoué par le passage du plaisir, le bogoss s’étale sur moi de tout son poids. Mais très vite, il se retire et s’allonge à côté de moi. Je suis ivre de lui, ivre d’amour. Je suis chaud, chaud et vibrant du plaisir qu’il vient de m’offrir. Mon entrecuisse est brûlant, excitée par les frottements de sa queue, par le contact de sa semence.
Je regarde son torse onduler au gré d’une respiration soutenue. Je regarde sa queue toujours tendue, luisante de son sperme. Mon excitation est à son comble, j’ai envie de bien astiquer sa queue. J’en ai envie pour le remercier de ce plaisir qu’il vient de m’offrir, de ce cadeau viril qu’il vient de déposer en moi. J’en ai envie pour capturer la moindre trace de sa précieuse semence.
Mais le bogoss ne m’en laisse pas l’occasion. Il commence à me branler, tout en me léchant le téton le plus proche de lui. Presque instantanément, j’oublie mon envie de m’occuper de sa queue, et je ne pense qu’à jouir. Et je jouis très vite. Et très fort. De nombreuses traînées chaudes atterrissent sur mon torse, pendant que le bobrun m’embrasse fougueusement.
Après l’amour, je me retrouve dans ses bras. Je plonge mon visage entre ses pecs et ses poils et je m'enivre de cette odeur caractéristique que son corps dégage de façon de plus en plus importante après chaque orgasme. C’est une petite odeur plutôt prégnante qui se mélange à celle de sa transpiration et de son déo, une senteur de jeune mâle qui semble venir de ses aisselles. Et qui me shoote jusqu’à me mettre presque dans un état second.
Dans les bras l’un de l’autre, nous échangeons des bisous insatiables et des caresse innombrables.
Il me serre dans ses bras, je le serre dans les miens. J’adore cette proximité, cette intimité, ce bonheur olfactif et tactile qui possède quelque chose de familier et de rassurant qui me fait me sentir si bien, vraiment à ma place, en accord avec les besoins de mon être profond. C’est une sensation de bien-être absolu, un bonheur qui relève d’un besoin de contact et de partage avec l’intimité d’un corps et d’un esprit qui ressemblent au mien.
« Je suis bien avec toi, ourson » il me chuchote.
« Moi aussi je suis bien avec toi… petit loup ».
« Petit loup ? Ça vient de sortir ? » il se moque.
« Oui, je viens d’y penser à l’instant et je trouve que ça te va bien ».
« Je ne suis pas un petit loup ».
« Tu es un loup adulte, un beau mâle… mais tu es touchant. Alors, tu es aussi mon petit loup ».
« Ouaiss… ».
« On pourrait aller se balader, demain » lance Jérém après un instant de silence et de papouilles.
« A cheval ? ».
« Je pensais à autre chose ».
« C'est-à-dire ? ».
« Tu connais Gavarnie ? ».
« De nom, en photo, mais je n’y suis jamais allé ».
« C’est pas trop loin, on pourrait y faire un saut ».
« Mais avec plaisir ! Tu connais, toi ? ».
« J’y suis allé quand j’étais enfant, et j’ai été frustré que mon père ne veuille pas aller au pied de la grande cascade ».
« On peut faire ça, alors ».
« Et tu connais le Pont d’Espagne ? ».
« Non plus ».
« On pourrait aller à Gavarnie le matin et au Pont d’Espagne l’après-midi. S’il arrête de pleuvoir… ».
« Avec toi, j’irais jusqu’au bout du monde ».
Dans cette petite maison dans la montagne, dans cet endroit hors du temps et de l'espace, dans ce lit, dans ces draps, dans ses bras, je crois rêver, tellement je suis heureux. Pour moi, le Paradis, c’est ici et maintenant.
Après le cheval, après la fête, après l’amour, le corps demande le repos. Le bruit de la pluie qui tombe sur les ardoises et qui se mélange au crépitement du feu est une délicieuse berceuse. Jérém me souhaite la bonne nuit, me fait un dernier bisou et se tourne sur le côté. Je le prends dans mes bras et je plonge mon visage dans ses cheveux bruns. A cet instant, tout est harmonie dans ma vie.

Lorsque je me réveille, il fait toujours noir. Je ne sais pas quelle heure il est, mais le matin semble encore bien lointain. Je me réveille de la même façon que la nuit dernière, cahoté par des petits mouvements, par de petits frottements contre ma queue. La conscience de mon excitation remonte rapidement en moi. Je bande. Je passe en un temps record de l’envie de me rendormir et l’envie de faire l’amour.
Je crois que Jérém a vraiment envie de ça. Je seconde ses mouvements, et le bogoss amplifie les siens. Mon cœur bat à tout rompre. Le bout de mon gland s’enfonce de plus en plus entre ses fesses, bute contre sa rondelle. J’entends sa respiration rapide, ses ahanements, je ressens ses frissons. Le bogoss se branle en même temps.
Je pose quelques bisous dans son cou.
« J’ai envie de toi » je l’entends chuchoter dans la pénombre, de façon tout juste perceptible.
Je ne suis pas certain d’avoir bien entendu. Ou bien je n’arrive pas à le croire. J’en ai terriblement envie aussi, mais je veux être certain d’avoir bien compris, je veux être certain qu’il sait ce qu’il fait et qu’il ne le regrettera pas juste après.
« T’es vraiment sûr ? ».
« Oauais… ouais… ».
Le bogoss recommence à envoyer de petites oscillations du bassin. Malgré son feu vert, je suis comme tétanisé, je n’arrive pas à seconder ses mouvements. Est-ce que je vais savoir faire ? Est-ce que je vais savoir lui offrir du plaisir de cette façon ? Et, aussi, encore et toujours, est-ce qu’il va l’assumer demain ? Comment cela va changer ma perception de mon mâle Jérém ?
« Et toi, t’as envie ? » il finit par me demander, en se retournant soudainement.
« Si, si, très envie… ».
« Vas-y, alors, mais vas-y doucement » fait-il, avant de m’embrasser et de se remettre sur le flanc. Je l’entends cracher dans sa main qui se glisse ensuite dans son entrejambe. Jérém se colle contre moi. J’avance mon bassin, je laisse glisser ma queue entre ses fesses. Je trouve sa rondelle du premier coup. J’ai l’impression de recevoir une décharge électrique sur mon gland.
Ses mains écartent ses fesses, tandis que son bassin exerce une pression de plus en plus intense. Je me raidis, je tente de seconder son mouvement. A un moment, ses muscles semblent céder, mon gland commence à se faire happer par son intimité. Mais, très vite, ça bloque.
Je l’entends frissonner, mais de douleur. Un instant plus tard, il avance son bassin, il quitte le contact avec mon gland.
Je ne veux pas qu’on reste sur un nouvel échec. Alors, je prends l’initiative de faire pivoter le bobrun, de le faire mettre à plat ventre. Le bogoss se laisse faire. Si j’avais imaginé cela, lorsque je le matais en cours avant nos révisions, ou bien pendant nos révisions dans l’appart de la rue de la Colombette !
J’ai envie de lui offrir le même bonheur qu’il m’a offert tout à l’heure. J’ai envie de lui faire l’amour. J’ai envie de prendre le temps de lui faire l’amour. Rien ne presse. J’ai surtout envie de lui faire plaisir. Comme toujours. J’ai un peu le stress quand-même, mais le fait de prendre cette initiative et de voir qu’il me laisse faire me donne un peu de confiance.
J’essaie de rejouer le bonheur que Jérém m’a offert tout à l’heure, mais avec des rôles inversés. Je prends exemple sur le lover Jérém pour faire plaisir à mon petit loup Jérém.
Je m’allonge sur lui, ma queue calée entre ses fesses. Je cale mon visage dans le creux de son épaule, je saisis ses biceps. J’adore ça, sentir la virilité qui se dégage au simple contact de ses bras muscles dont mes mains s’arrivent pas à faire le tour. Je lui fais des bisous, je m’énivre de l’odeur tiède de sa peau. Ma langue titille ses oreilles, elle descend le long de sa mâchoire barbue, elle glisse lentement sur sa nuque, sur son cou. Elle parcourt le creux de ses omoplates, descend tout doucement le long de sa colonne, jusqu'au creux de ses reins. Elle avance centimètre après centimètre, arrachant au bobrun de nombreux frissons.
Je descends encore, ma langue arrive au délicat début de sa raie, lui offrant un frisson plus intense. Je sais qu’il adore ça, je sais qu’il va kiffer et que ça va le détendre. J’empoigne ses fesses, je les écarte et je laisse ma langue glisser doucement dans ce sillon de bonheur. Le bogoss tremble de plaisir.
Très vite, le bobrun se cambre pour offrir totalement sa rondelle à la caresse insatiable de ma langue qui s’enhardit de plus en plus. Lui arrachant d’abord des soupirs, puis des gémissements de plaisir. Il kiffe à mort.
Puis, soudain, ses mains agrippent mes hanches, m’invitent à avancer mon bassin, à le coller contre le sien. Je me laisse faire, et je me retrouve une nouvelle fois avec la queue calée entre ses fesses.
Je prends appui sur le matelas de part et d’autre de ses biceps musclés et tatoués. Mon cœur bat toujours à dix-mille. Je bande comme un fou.
Je prends une dernière précaution, je badigeonne ma queue avec ma salive, comme je l’ai vu tant de fois le faire par mon bobun avant de venir en moi. J’empoigne ses fesses, je les écarte, je cherche son trou avec mon gland. Je le cherche longuement, je le cherche maladroitement. Lorsque je le trouve enfin, j’exerce une pression modérée mais constante.
Pendant quelques secondes, il ne se passe rien. Puis, mon gland vainc peu à peu la résistance de ses muscles et je me sens glisser lentement en lui. A l’intérieur, c’est serré, doux, chaud, humide. Mon excitation grimpe encore d’un cran, un cran dont j’ignorais même l’existence jusque là.
A cet instant précis, j’ai l’impression que mon cœur va cesser de battre. Car il va exploser, j’en suis certain, ce n’est pas possible autrement. Mon gland est comme parcouru de mille petites décharges électriques qui rebondissent dans mon anus, mes tétons, mes aisselles, ma colonne, ma nuque, ma tête, mon esprit. J’ai souvent connu la sensation de m’embraser de plaisir, en faisant l’amour avec mon bobrun. Mais là, c’est ma première fois que je ressens ce plaisir, et c’est délirant.
Hélas, ce moment d’extase ne dure pas longtemps. Lorsque le bogoss accuse un nouveau violent frisson de douleur, je panique, et je me retire. Certes, à contrecœur, mais aussitôt.
Jérém souffle bruyamment. Mais quelques instants plus tard, il revient à la charge, il empoigne mes hanches et m’attire à nouveau contre lui, comme tout à l’heure. Et moi, je seconde ses envies. A nouveau, je ressens le vertige de me sentir glisser lentement en lui. Comme la première fois, mais un peu plus loin encore.
Je guette ses respirations avec appréhension, cherchant à déceler le plaisir ou la douleur. Je suis bien placé pour savoir que pendant la pénétration, surtout la première fois, l’un et l’autre sont présents. Ou, du moins, latents. Et que ça ne tient vraiment pas à grand-chose pour que l’un ou l’autre se manifeste et prenne le dessus.
J’apprécie avec bonheur cette lente progression, qui semble être la bonne. Je découvre une infinité de sensations toutes plus excitantes les unes que les autres. Ma queue va bientôt être engloutie en entier par l’intimité de mon bobrun.
Mais un nouveau frisson de la part de ce dernier m’oblige à « revenir une nouvelle fois sur mes pas ». C’est dur de faire demi-tour, si près du but. Mais je n’hésite pas un seul instant à le faire, je ne veux pas qu’il ait mal. Nous avons le temps. La nuit est encore longue.
Jérém respire profondément, bruyamment.
« Ça va ? » je lui demande tout bas.
« Ouais… » fait le bogoss « reviens-y ».
Alors, j’y reviens. Une nouvelle fois, je sens mon gland gagner la résistance de ses muscles. Ce coup-ci, tout semble se passer plus aisément. J’avance plus vite, je glisse avec impatience. Mais les embûches ne sont pas terminées.
« Doucement, je n’ai jamais fait ça » je l’entends chuchoter brusquement, tout en posant ses mains sur mes hanches pour calmer mes ardeurs.
« Désolé » je m’excuse, tout en m’arrêtant net.
Et alors que je recommence à me retirer, le bogoss me retient.
« Ca va aller » il ajoute.
Ma queue à moitié enfoncée en lui n’a qu’une envie, celle de faire des va-et-vient et de gicler. Mais je me retiens, je ne veux surtout pas qu’il ait mal. Une fois encore, son plaisir à lui passe devant le mien. C’est normal.
Je m’allonge sur lui et je pose d’innombrables bisous tout doux dans son cou et sur ses épaules.
Je ne recommence à avancer que lorsque ses mains m’invitent à le faire. Et là, je suis agréablement surpris de ne presque plus ressentir de résistance. Ma queue glisse facilement, comme happée par son intimité chaude et humide. Un frisson géant parcourt ma queue et mon corps tout entier.
Le bogoss frissonne lui aussi. Mais cette fois-ci, c’est un frisson d’excitation. Je suis au comble du bonheur. Et je glisse en lui jusqu’à la garde.
Être en lui, bien au fond de son intimité jusque là si inaccessible, c’est une sensation de fou. Jamais encore il y a peu, je n’aurais cru que ceci serait possible un jour. Lorsque quelque chose qu’on considérait depuis longtemps impossible devient enfin possible, c’est pas mal déroutant. Et ça donne des sensations incomparables. J’ai l’impression d’avoir accès à quelque chose de sacré, d’infiniment précieux, j’ai l’impression d’être l’« élu ».
« Je n’ai jamais fait ça ». Ses mots me font un bien fou. Car ils touchent à la fois mes sentiments (Jérém se sent en confiance avec moi, il sait que je l’aime et il m’aime aussi, et c’est à moi qu’il offre ce cadeau, sa « première fois ») et mon égo masculin (si, si, définitivement j’en ai un, je viens de le découvrir ces temps-ci !) qui apprécie à sa juste valeur une « première fois » qui lui est offerte.
Ma queue frémit. Elle n’en peut plus d’attendre.
La faible réverbération du feu mourant dans la cheminée plonge nos corps emboîtés dans une pénombre terriblement excitante. La vue n’est plus le sens qui apporte le plus de sensations. Tout ou presque est désormais dans le toucher.
« Vas-y doucement » je l’entends me donner le feu vert.
Je prends appui sur ses épaules massives et je commence à faire onduler mon bassin. Je n’arrive pas encore à bien réaliser ce qui est en train de se passer. C’est la première fois de ma vie que je prends un mec, la première fois que j’envoie des coups de reins, et c'est entre les fesses de mon Jérém !
Mon bobrun est crispé, je sens qu’il a peur d’avoir mal. Et j’ai aussi l’impression que sa tête n’est pas encore vraiment à l’aise avec cette envie que son corps réclame.
Au fond de moi, je stresse. J’ai peur de m’y prendre mal, j’ai peur de lui faire mal. J’ai peur de débander, j’ai peur de ne pas être à la hauteur du bonheur sensuel et sexuel qu’il m’a tant de fois offert.
« Ça va ? » j’ai besoin de lui demander pour me rassurer.
« C’est bon » je l’entends me répondre.
Ses mots me rassurent, me calment, me détendent. J’augmente la cadence de mes va-et-vient, et j’ai enfin l’idée (pourquoi je ne l’ai pas eue plus tôt ?) d’envoyer mes doigts agacer ses tétons.
Et là, même réaction que la mienne dans la même situation, la stimulation des tétons pendant l’amour décuple son plaisir et provoque chez lui comme chez moi un frisson incontrôlable. Je l’entends pousser presque instantanément un immense soupir de bonheur.
Peu à peu, je sens sa rondelle, ses muscles et tout son corps se détendre. Mais par-dessus tout, c’est son esprit qui se détend. Qui accepte ce dont son corps a besoin. Le physique et le mental alignés, la douleur se mue peu à peu en plaisir, un plaisir de plus en plus intense.
Lorsque le bobrun se décrispe, son corps commence à exprimer le plaisir qui l’envahit. De façon de plus en plus explicite. D’abord avec sa respiration, ses ahanements, puis avec des soupirs, des gémissements. Et des mots empreints d’une forte excitation.
« C’est bon, Nico ! ».
« Moi aussi j’adore… ».
« N’aies pas peur, vas-y, plus fort ».
« Tu prends ton pied là ? » j’ose même lui demander.
« Oui, à fond ».
Je prends de l’assurance. Une nouvelle fois, je saisis ses biceps, symbole si puissant de sa virilité à mes yeux, je laisse libre cours à mes coups de reins, je prends de plus en plus de plaisir au fur et à mesure que je lui fais l’amour.
Au fil des va-et-vient, au fil des frissons de plaisir, je découvre toutes les sensations que ressent l’actif lorsqu’il fait l’amour. Je me sens le mâle qui attise le plaisir avec sa queue. Son propre plaisir, et celui de l’autre.
Voilà ce que doit ressentir Jérém lorsqu’il est en moi, lorsqu’il me fait l’amour. C’est tellement bon de voir, de sentir l’autre frissonner sous ses assauts ! Et voir le corps musclé de mon beau rugbyman vibrer au rythme de mes va-et-vient, c’est délirant.
Je suis content de lui donner ce plaisir, autant de plaisir. Faire l’amour, ça donne vite de l’assurance. Et aussi l’envie d’aller jusqu’au bout.
Je ressens de plus en plus violemment monter dans mes reins ce besoin irrépressible, pressant, viscéral, l’instinct animal et primitif du mâle qui pénètre et ne pense plus qu'à jouir dans son partenaire. Même un mec passif, lorsqu’il « devient » actif, peut ressentir cette pulsion profonde qui le dépasse.
Mais je ne veux pas que ça s’arrête si tôt, je veux que ça dure plus que ça. Et aussi, je ne sais pas si mon bobrun est prêt à aller vraiment jusqu’au bout. Se laisser pénétrer, se laisser limer, ce sont déjà des grands pas. Et mon bobrun vient de les franchir. Mais laisser l’autre gicler en soi, ça en est un autre, et bien plus grand encore.
Alors, c’est un prix d’un effort de plus en plus considérable que :
Je vais et je viens/Entre ses reins/Mais je me retiens
https://www.youtube.com/watch?v=GWfCpv1l5ds
Jérém prend bien son pied, et il l’exprime de plus en plus fort, sans réticence.
« Vas-y, Nico, c’est bon ! Vas-y, vas-y à fond ! ».
« Tu la sens bien, là ? ».
« Oh oui, je la sens bien ! ».
« Et tu kiffes ? ».
« Je kiffe trop ! ».
Sentir Jérém prendre autant son pied, le sentir l’exprimer de cette façon de plus en plus désinhibée, par les frissonnements de son corps, par des gémissements de plus en plus bruyants, par ses mots d’où la pudeur s’évapore à grande vitesse, m’excite au plus haut point. Ainsi, je sens mon plaisir monter, je sens que je ne vais pas tarder à jouir.

Je vais et je viens/Entre ses reins/Je vais et je viens/Et je me retiens (pour combien de temps encore, je ne sais pas…).

Si, je me retiens. Et pour ce faire, je suis obligé de stopper net mes va-et-vient. Juste à temps. Je m’arrête bien au fond de mon bobrun, me faisant violence pour éloigner l’orgasme qui, pour peu, allait m’échapper.
« Pourquoi t’arrêtes ? » je l’entends me demander sur un ton dans lequel se mêlent impatience et excitation.
« Si je continue, je vais jouir… ».
Un instant de silence suit mes mots. Ma queue enfoncée dans son intimité, mon excitation me torture. Mon cœur cogne à tout rompre, ses battements assourdissants semblent vouloir faire exploser mes tempes.

Et je me retiens…
« Ne t’arrête pas » je l’entends chuchoter tout bas.
« T’es vraiment sûr ? ».
« Vas-y, Nico, j’en ai envie ».

Non! Maintenant, viens!

Je ne peux croire à ses mots. Je suis touché qu’il veuille m’offrir autant de ses premières fois. A cet instant précis, je me sens vraiment l’« élu ».
Je m’allonge une dernière fois sur lui, je pose quelques bisous tout doux sur son cou.
« Je t’aime » je lui chuchote.
Je prends une nouvelle fois appui en enserrant ses biceps musclés, je me relève et je recommence à envoyer de bons va-et-vient. Et là, très vite, je perds le contrôle, je me laisse glisser dans la pente vertigineuse de l’orgasme.
« Oh, Jérém » je laisse échapper, bouleversé par cette jouissance délirante que je découvre instant après instant. Je ressens une boule de chaleur dans mon bas ventre et qui se propage dans tout mon corps. J’ai l’impression que plus rien n’existe à part ma jouissance, que je ne suis plus qu’un corps secoué par une vibration qui dépasse l’entendement.
Je me laisse submerger par mon plaisir, je sens mon esprit s’évaporer vers une dimension de jouissance d’une intensité inouïe. L’orgasme masculin, si éphémère et si puissant à la fois.
Je comprends désormais le plaisir de Jérém, je comprends son attitude, son arrogance de petit macho lorsqu’il giclait en moi. Je comprends le bonheur d’être le mâle. Je comprends le bonheur de jouir dans l’autre, de répandre ma propre semence. Je comprends ce que ça fait de savoir que « quelque chose de moi est désormais en lui ».
Faire l’amour et jouir dans l’autre, ça donne de la confiance en soi. J’ai été très passif, mais je suis quand-même un mec. Je peux jouir comme un mec. Je peux faire jouir comme un mec. Et je peux ressentir l’égo masculin comme un mec.
L’orgasme passé, je me sens secoué comme si on m’avait roulé dessus avec un rouleau compresseur. Je me laisse aller, je m’allonge sur mon bobrun pour récupérer. Je pose quelques bisous sur sa peau. Je cherche de l’air, je cherche du répit.
Mais quelques instants plus tard déjà, j’ai l’intuition que mon bobrun a envie de quelque chose que je ne pourrais pas lui refuser, notamment dans de telles circonstances, malgré mon état d’épuisement et la baisse drastique de libido après cet orgasme géant.
Alors, je me laisse glisser à côté de lui, je m’allonge sur le matelas, sur le ventre, et je m’offre à lui. Le bogoss ne se fait pas prier. Il vient sur moi, il vient en moi, il commence à me limer doucement. Son excitation est telle qu’il jouit très vite à son tour.
Le bogoss s’affale sur mon dos, me fait quelques bisous dans le cou. Puis, il se déboîte de moi et part près du feu. Je le rejoins comme tout à l’heure, et je le prends dans mes bras. Sa main se pose sur ma main, l’enserre. Nous restons ainsi, enlacés, en silence, pendant qu’il fume lentement sa cigarette.
Bien sûr, ce qui vient de se passer me fait poser mille et une questions. Des questions auxquelles Jérém seul pourrait apporter la réponse. Mais est-ce bien le bon moment pour les poser ? Est-ce qu’il a seulement les réponses ? Et, plus généralement, est-ce qu’il est utile de mettre tout le temps des mots sur tout ? Il est des actes et des sensations qui se passent des mots.
Nous restons en silence, mais notre connexion n’a jamais été aussi parfaite.

Lorsque nous regagnons le lit, nous nous échangeons la bonne nuit et un bon nombre de bisous. Tout va bien, Jérém a l’air d’assumer ce qui vient de se passer. Je me retrouve une nouvelle fois enserré dans ses bras. Et, une fois de plus, je suis le gars le plus heureux de l’univers.
Très vite, j’entends le bruit désormais familier de sa respiration de sommeil. Quant à moi, une fois de plus, je rate mon rendez-vous avec Morphée.
Ce que vient de se passer me hante, pulvérise définitivement ma naïveté, fille de mon inexpérience, qui me faisaient imaginer jusqu’il y a peu encore, que le monde, et la sexualité plus en particulier, se présente de façon parfaitement binaire.
Lorsque j’étais puceau, je m’imaginais que chez les gars qui aiment les gars, les rôles de chacun étaient figés à tout jamais. Que les mecs actifs n’étaient qu’actifs, et que les passifs n’étaient que passifs.
Or, s’il est possible que ces extrêmes existent (des gays actifs qui trouvent inconcevable se faire envahir par un autre mec, et des mecs complètement passifs qui ne prennent aucun plaisir avec leur sexe), dans l’immense majorité des cas, la réalité est bien plus nuancée que cela.
Parfois, on peut ressentit la curiosité et l’envie d’expérimenter ce que ressent l’autre, de découvrir et de faire découvrir l’« envers du décor ».
Souvent, l’envie d’expérimenter « l’autre rôle » dans l’amour est déclenchée lorsqu’on sent la même envie, de signe opposé, chez celui qu’on aime. Lorsqu’on se sent vraiment en confiance, lorsqu’on est amoureux, l’envie de faire plaisir à l’autre peut pousser à franchir des barrières autrefois infranchissables. Et à découvrir, par la même occasion, que « l’autre rôle » peut être aussi génial que celui qui était le sien jusque-là.
Aucun mec ne ressemble à aucun autre. Entre « uniquement actif » et « uniquement passif », il existe une infinité de nuances d’envies et de pulsions, qui sont en plus changeantes au gré du temps et des rencontres.
Un mec actif a parfois envie de connaître la virilité de l’autre. Un mec passif a parfois envie d’exprimer sa propre virilité.
Dans le sexe et le plaisir, il est souvent question de rencontres, d’opportunités.
Se cantonner dans un rôle, et cantonner son partenaire dans un autre, c’est rassurant. Cela finit par donner une « identité sexuelle ». C’est ce qui m’est arrivé avec Jérém depuis notre première révision. C’est ce qu’a dû chercher mon Jérém avec moi. A se rassurer. Il était mon mâle, j’étais son passif.
Mon seul plaisir, était son plaisir à lui. Sa virilité, ses besoins sexuels de mec actif only étaient à mes yeux quelque chose de sacré, de logique, de naturel, d’immuable. Un repère qui définissait ma propre sexualité et mon plaisir. Et les siens aussi.
Je me disais qu’un gars qui a couché avec tant de nanas auparavant ne peut être qu’un mec avec une sexualité bien définie. Et si de grâce il acceptait de coucher avec un mec, il ne serait que « L

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Texte coquin : 0217 Une soirée et une nuit que je n’oublierai pas.
Histoire sexe : Une rose rouge
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