0314 Des surprises, et quelques imprévus (partie 2)
Récit érotique écrit par Fab75du31 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 06-03-2022 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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0314 Des surprises, et quelques imprévus (partie 2)
De retour au petit appart, nos bouches et nos corps se cherchent instantanément. Sur le lit, Jérém se glisse sur moi et m’embrasse doucement, avec une sensualité décuplée par une infinie tendresse. Si on m’avait dit que le même gars qui un an et demi plus tôt m’avait déclaré « je n’embrasse pas, je baise » allait se transformer en cet amant amoureux, à la fois fougueux et tendre, je ne l’aurais pas cru. Et pourtant, c’est arrivé, et le bonheur qu’il m’apporte m’émeut jusqu’aux larmes.
Jérém me déshabille lentement, puis se déshabille à son tour. Le blouson tombe en premier, puis c’est au tour du t-shirt noir. Sa plastique de fou apparaît devant mes yeux, ses pecs saillants habillés d’une belle toison mâle brune me font littéralement chavirer. Le beau brun se glisse sur moi, nos queues tendues se caressent mutuellement. La chaleur et la douceur de sa peau me donnent des frissons.
Mes narines sont saisies par l’enivrante fragrance de ce nouveau parfum qui se dégage de sa peau mate. Dans le flacon, ça sentait bon. Mais alors, sur lui, chauffé par la chaleur de son corps, enrichi par l’odeur naturelle de sa peau, putain, c’est comme une drogue. Il m’en faut plus, j’ai besoin de perdre pied. Je plonge mon visage mon nez entre ses pecs, dans ses beaux poils, je me shoote à son empreinte olfactive de jeune mâle.
Tous mes sens sont en ébullition. Happé par le bonheur sensuel de cet instant, un bonheur doublé d’un autre tout aussi intense, celui de voir un Jérém doux et câlin comme jamais, je suis comme dans un état second. Mais le jeune mâle bien chaud n’est jamais bien loin. Le mouvement « dolce e amabile » finit par laisser la place à un délicieux « andante con brio ». Sa langue cherche la mienne avec une fougue animale, les mouvements de son bassin s’organisent pour permettre à son gland de se frotter contre le mien, ses doigts se glissent furtivement sur mes tétons pour entreprendre de les agacer. J’ai l’impression que s’il continue encore quelques secondes, je vais jouir direct.
J’ai envie de lui comme jamais.
« Fais-moi l’amour… je ne peux me retenir de lui glisser, les yeux dans les yeux, fou de lui. Fais-moi l’amour, s’il te plaît ! ».
Le bobrun glisse sa queue entre mes fesses tout en recommençant à m’embrasser. Un instant plus tard, il vient en moi lentement. Son regard brun ne quitte pas le mien, je ne quitte pas le sien. Nous guettons l’un dans les yeux et sur le visage de l’autre les étincelles provoquées par l’emboîtement de nos corps. Je savoure l’extase de sentir mes chairs possédées par sa virilité, tout en imaginant son bonheur de sentir la douce chaleur de mon corps enserrer sa queue.
Ses va-et-vient sont lents, leur amplitude réduite. Ses couilles caressent mes couilles et c’est terriblement bon. Le bobrun m’embrasse et me fait l’amour avec une douceur inouïe. Sa chaînette ondule lentement, caresse ma peau, effleure mes tétons, parfois. Dans son regard, dans ses mouvements, dans sa façon de me toucher il y a une douceur infinie. Une douceur virile. Je passe mes bras autour de son torse, je caresse fébrilement ses cheveux, ses biceps, ses tatouages. Je savoure chaque instant, chaque coup de rein, chaque câlin. Car ses coups de reins ce sont aussi des câlins. J’aime bien quand ils ont une puissance animale. Mais là, c’est sans commune mesure. Nous sommes fous l’un de l’autre. Et sa mâlitude n’a jamais été aussi brûlante qu’à cet instant précis.
Quand le sexe devient un moyen de montrer à l’autre l’intensité de notre amour, avant même d’être un moyen de prendre du plaisir, c’est là qu’il recouvre son plus noble rôle. Et je crois que c’est la plus belle et intense expérience sensuelle qu’on puisse vivre avec l’être aimé.
Chaque instant, chaque va-et-vient est une note plus incroyable que la précédente dans un crescendo vertigineux. Je suis hypnotisé par son regard, par ses ahanements, par les frémissements qui parcourent son corps. J’ai envie que cela dure longtemps, longtemps. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de guetter sur son visage les signes annonciateurs de son orgasme. Car je veux lui offrir un bel orgasme. Car un garçon qui vous fait l’amour de cette façon mérite le plus bel orgasme qu’on puisse lui offrir.
Lorsque ses lèvres quittent les miennes, lorsqu’il se relève et que la puissance de son torse se montre dans toute sa splendeur, lorsque ses mains saisissent fermement mes hanches et que ses coups de reins prennent de l’intensité, je sais qu’il s’apprête à jouir. J’envoie mes doigts agacer ses tétons. Ce simple contact a le pouvoir de lui offrir le frisson ultime qui appelle sa jouissance.
Ses paupières tombent lourdement, sa tête part lentement vers l’arrière. Ses pecs se bombent, ses abdos se tendent, ses épaules s’ouvrent. Et un profond soupir s’échappe de ses poumons, la double expression libératoire de sa jouissance.
Je sens son gland se caler bien au fond de moi, ses couilles se poser lourdement sur les miennes. Et je sais que mon bobrun est en train de lâcher de nouvelles bonnes giclées de jus chaud en moi.
Puis, il s’allonge sur moi, le visage dans le creux de mon épaule, le front moite, la respiration rapide et bruyante. Il amorce de petits coups de reins. Et le simple frottement de ses abdos sur mon gland suffit à embraser mes sens. Je jouis à mon tour. Je jouis avec une intensité que j’ai rarement ressentie. Peut-être même jamais atteinte. J’ai fait le bon choix en quittant Ruben. Car je n’ai jamais ressenti cela avec lui, jamais.
Pendant de longs instants, Jérém demeure allongé sur moi, enfoncé en moi. Il récupère de l’effort de l’amour. Je ne me lasse pas de sentir son corps sur le mien, de humer chaque note de cette nouvelle fragrance qui se dégage de sa peau chaude. Et je me délecte de la sentir se mélanger avec les petites odeurs dégagées par son corps après l’amour.
Après s’être retiré de moi, à ma grande surprise, il ne cherche même pas à se lever pour aller fumer sa cigarette. J’aime bien quand il reste près de moi après l’amour. Il demeure allongé sur le dos, la queue au repos, les couilles doucement abandonnées entre ses cuisses négligemment écartées. La jambe gauche pliée, la plante du pied posée contre le genou opposé, le bras droit le long de son torse, l’autre plié, la main entre l’oreiller et sa nuque. Les poils de l’aisselle bien en vue, dégageant une subtile mais persistante odeur de mâle. Son torse velu ondule au rythme de sa respiration profonde. La transpiration est visible sur son front, à la base de son cou, autour de son petit et délicieux grain de beauté. Mon bobrun a l’air vraiment terrassé par le plaisir.
J’ai l’impression qu’il s’est assoupi. Une fois de plus, le simple fait de regarder ce beau garçon que j’aime dans cet instant d’abandon après l’amour provoque en moi un bonheur incommensurable.
Mais Jérém ne dort pas. A un moment, comme s’il avait senti mon regard sur lui, il tourne la tête vers moi et plante son regard dans le mien. Je me penche sur lui et je l’embrasse. Puis, il déglutit bruyamment, il prend une profonde inspiration et me glisse, la voix cassée comme après une bonne cuite ou un long joint :« Putain, comment tu me fais de l’effet…— Et toi alors !
— C’était fou…— A qui le dis-tu !!
— Il n’y a pas de mots pour dire à quel point c’était bon.
— C’est pareil pour moi.
— Je crois que je n’ai jamais pris autant mon pied…— Moi je suis sûr que je n’ai jamais pris autant mon pied ! j’abonde dans son sens.
— Viens là ! »Je m’approche de lui. Il me prend dans ses bras, et il me serre très fort contre son torse chaud.
— Même pas avec Thib ? il finit par lâcher tout bas dans mon oreille.
— Non, je n’ai jamais pris autant mon pied qu’avec toi, même pas avec lui. Parce qu’avec toi, c’est spécial.
— Mais tu as kiffé avec lui, non ? Il était doux, il te respectait…— Bien sûr, j’ai kiffé. Mais toi, c’est toi. Personne ne sait me faire l’amour comme tu sais me le faire aujourd’hui.
— Même pas le gars qui t’appelait à Campan ?
— Personne, je te dis, personne.
— Tu l’as revu ?
— Une seule fois, mais juste pour lui dire que je voulais arrêter. Je ne me sentais pas de lui annoncer ça par téléphone.
— Et il l’a pris comment ?
— Pas très bien, c’est normal. Mais je ne lui ai pas laissé le choix. Je lui ai parlé de toi, et il a compris à quel point tu comptais pour moi.
— Il habite ici à Bordeaux ?
— Oui.
— Tu risques de le recroiser alors.
— Nous ne sommes pas à la même fac, ça ne risque pas vraiment, non.
— Et tu l’as trouvé où, celui-là ?
— Je l’avais croisé l’an dernier à une soirée, et je ne l’ai pas revu jusqu’au mois d’août de cette année.
— Dans un bar ?
— Non, je l’ai recroisé à la bibliothèque.
— Visiblement, il t’a fait du bien…— Je te mentirais si je te disais que ce n’est pas vrai. Sa présence m’a fait du bien à un moment où je croyais que tu ne reviendrais pas vers moi. Je sais, j’aurais dû attendre, j’aurais dû te faire confiance. Mais je me sentais si mal. Et il est arrivé dans ma vie. Et les choses se sont enchaînées.
— Et c’était quoi entre vous ?
— Il y avait avant tout une belle amitié entre lui et moi. On a partagé des balades à vélo, des repas, on a parlé de plein de choses. Mais je n’étais pas amoureux.
— Mais lui était amoureux de toi…— Je pense. C’est pour ça que ça que je devais être sincère avec lui. Parce que c’est toi l’amour de ma vie. Et personne ne peut te remplacer dans mon cœur. Je n’ai jamais cessé de penser à toi, même quand j’étais avec lui.
— Même quand tu couchais avec lui ?
— Même quand je couchais avec lui.
Son silence prolongé ne me rassure pas. Visiblement, l’idée que j’aie pu avoir une relation avec un gars qui est tombé amoureux de moi le tracasse. Ce soir, j’ai joué franc-jeu avec lui, j’ai répondu à toutes ses questions. J’ai cru que c’était la meilleure chose à faire. Est-ce que j’ai réussi à le rassurer ?
— Jérém, je ne veux pas que tu te fasses des idées, je reviens à la charge. Je ne veux pas que cette histoire nous éloigne. Je te promets que je lui ai dit que c’était fini. Et c’est fini. Tout ce que je veux, c’est qu’on soit bien tous les deux. Tu me fais confiance ?
— Oui, oui… il finit par lâcher, le regard fuyant.
— C’est toi que j’aime, Jérémie Tommasi, ne l’oublie jamais ! »
Le bobrun se lève enfin et part à la fenêtre fumer une clope.
— Et toi à Paris ? Tu as rencontré des gars ? je le questionne.
— Quelques coups vite fait. Mais je n’ai fait du vélo avec personne.
Je sais que je suis mal placé pour lui reprocher quoi que ce soit. Mais ça me fait toujours mal d’imaginer Jérém en train de coucher avec un autre gars. Même si ce n’est que pour du cul. Et en même temps, ça me touche qu’il me dise qu’il n’a « jamais fait du vélo avec personne ».
« Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, il enchaîne sans transition. Quand je ne suis pas bien, j’envoie tout valser. Ma vie partait en sucette et je t’ai encore mis à l’écart. Je suis désolé. Je te promets que je vais faire des efforts.
— Je te crois, Jérém. Et moi je te promets de te faire confiance, je te promets que je t’attendrai. Je te promets que je ne referai du vélo avec personne »
Sa nudité offerte à mon regard dégage une sensualité violente. Je me glisse entre ses jambes et je plonge mon nez entre ses couilles. Une petite mais intense odeur s’en dégage. Je m’enivre de cette odeur de jeune mâle. J’embrasse ses couilles, je les lèche longuement. Ce qui a pour effet de redonner un peu de vigueur à sa queue. Lorsque je la prends entre mes doigts, elle est encore mi-molle.
« Je ne vais pas pouvoir recommencer, Nico !
— T’en fais pas, j’ai juste envie de lui faire un petit câlin. A moins que tu n’aies même pas envie d’un câlin…— Non, c’est bon…Je replonge alors dans ce délicieux univers d’odeurs masculines. Ma langue remonte lentement depuis la base, s’attarde pour capter la moindre trace de son jus. Je m’attarde à humer le frein, je me shoote à l’odeur prégnante de sperme qui s’en dégage. Puis, je gobe son gland et laisse ma langue se délecter de son goût de jeune mâle.
Les jours suivants, les coups de fil avec Jérém s’enchaînent avec une régularité qui me fait chaud au cœur. Nous nous appelons un jour sur deux. Une fois c’est moi, la fois d’après c’est lui. C’est souvent autour de 20 heures. Jour après jour, j’attends ce moment avec impatience. Entre deux coups de fil, les messages prennent le relais pour entretenir notre complicité. « Tu me manques, p’tit Loup », est celui que je lui envoie le plus souvent.
La distance est toujours là, l’impossibilité pour Jérém de s’assumer dans un milieu sportif pas vraiment tendre avec les gars comme nous, aussi. Mais ce qui a changé, c’est son attitude. Nous sommes a des centaines de bornes, mais je le sens si proche de mon cœur.
Je me sens bien, je me sens en confiance. J’ai l’impression que Jérém s’est apaisé, et je m’autorise à croire que l’« accident Ruben » est derrière nous. Enfin, du moins derrière Jérém. Pour moi, c’est plus compliqué. Je pense souvent au petit Poitevin, à sa douceur, à ses regards amoureux, et au mal que je lui ai fait. Je m’en veux terriblement. Je n’arrive pas à me défaire d’un sentiment de culpabilité insistant. J’ai promis à Jérém que je ne chercherai plus à le contacter, mais parfois j’ai envie de l’appeler pour prendre de ses nouvelles. Et puis, à chaque fois, je me dis que ce n’est pas une bonne idée. Je pense qu’il a besoin de tourner la page. Si je reviens vers lui, je vais l’empêcher de faire le deuil de notre rupture.
Dimanche 27 octobre 2002.
En allumant la radio, je découvre le nouveau titre de Madonna annoncé sur Internet depuis quelques jours. Le titre est très rythmé, la voix trafiquée comme jamais. Die another day est une chanson qui donne la pêche.
https://www.youtube.com/watch?v=VlbaJA7aO9M
Lundi 11 novembre 2002
C’est Jérém qui m’a proposé de monter le voir à Paris. Soi-disant, il veut me montrer son nouvel appart. Mais je sais au fond de moi que je lui manque tout autant qu’il me manque. Il ne me l’a jamais dit, mais je le sens.
Le nouvel appart a l’air nettement plus grand et lumineux que celui des Buttes Chaumont. C’est la seule chose que je peux noter à l’ouverture de la porte. Parce que Jérém m’attrape illico par les épaules et me colle direct contre le mur. Il referme la porte aussitôt, se jette sur moi et me couvre de bisous. Je savais bien que je lui avais manqué. Ah, putain, qu’est-ce que ça fait du bien d’aimer et de se sentir aimé en retour !
Jérém m’entraîne vers la chambre, sur son grand lit, et me pompe. Je caresse ses pecs, ses tétons. Nous frémissons en parfaite harmonie. Puis, c’est moi qui le suce. Chauffé par les caresses de sa langue et la fougue de ses lèvres, je suis dans un état d’excitation extrême. Je le pompe animé par l’impatience de le faire jouir au plus vite. Mais le jeune mâle a d’autres projets en tête.
« Lèche-moi les couilles ! ».
Je m’exécute, tandis qu’il se branle. Avec sa main libre, il fait pression sur ma tête pour que je descende. Je sais ce dont il a envie. Je parcours très lentement les quelques centimètres qui séparent ses boules de sa rondelle, je le fais languir, je le fais frémir.
Lorsque ma langue atteint son but, le bobrun sursaute. Les caresses de ma langue sont d’abord légères. Mais sa main de plus en plus lourdement posée sur ma nuque m’indique que le bogoss a envie que j’y aille franco. Alors, j’y vais à fond, j’envoie le bout de ma langue s’insinuer le plus profondément possible dans son intimité. Jérém se branle de plus en plus vite. Quelques secondes plus tard, je l’entends pousser un dernier, long, profond ahanement. Sa rondelle se contracte, et j’entends le bruit sourd de ses giclées qui fendent l’air et atterrissent sur son torse musclé. Un instant plus tard, ma langue se lance à la chasse de la moindre traînée brillante dessinée sur sa peau chaude. Mon odorat et mon goût saturés par la semence de mon beau mâle brun, je jouis avec une intensité inouïe.
L’appartement comporte deux chambres, dont une très grande dans laquelle nous venons de faire l’amour, un séjour avec une belle cuisine équipée et un grand canapé sur lequel j’envisage de faire l’amour, une grande salle de bain avec une grande douche dans laquelle ce ne serait pas mal non plus de faire l’amour. D’ailleurs nous le faisons. Je rejoins mon bobrun (un magnifique bobrun à poil mouillé) sous l’eau et j’ai droit à des bons coups de reins et à être rempli de bonnes giclées de rugbyman.
L’appartement est décoré avec un certain standing, et il a vraiment de la gueule. Je m’y sens bien, et je m’y verrais bien y habiter avec mon amoureux. Rentrer de mes cours le soir, être là quand il rentre de ses entraînements, lui faire une pipe ou m’offrir à lui pour le détendre. Ou bien l’attendre avec le dîner préparé, l’entendre raconter sa journée, le féliciter quand tout va bien, le rassurer quand ça va moins bien.
Nous passons la nuit à discuter, à nous câliner. Nous refaisons l’amour. Au réveil, je suis dans ses bras. Nous prenons le petit déjeuner ensemble. Oui, je me verrais bien me réveiller chaque matin à ses côtés, dans ses bras. Prendre le petit déjeuner avec lui, le regarder finir de s’habiller, préparer son sac d’entraînement, le regarder partir, lui souhaiter une bonne journée. Et pouvoir penser que notre séparation ne sera que de quelques heures, que je vais le retrouver le soir, pouvoir à nouveau le prendre dans mes bras.
Après son départ, ses affaires de la veille tout droit sorties de son sac d’entraînement et jetées négligemment sur le sol de la salle de bain attirent mon regard, mon odorat. J’attrape son boxer et je le porte contre mon nez. L’odeur de la lessive se mélange à celui de la transpiration, à celui de sa queue. Je me branle et je jouis très fort.
A chaque fois que je viens à Paris depuis désormais plus d’un an, je me dis que je devrais aller visiter le Louvre. Et puis je ne le fais pas. Car le temps me manque à chaque fois. Je me dis qu’il faut une bonne journée pour bien visiter cet immense musée. Et je ne dispose jamais d’autant de temps devant moi. Parce qu’il y a tant de choses à visiter à Paris. Et, surtout, parce que j’ai besoin de passer du temps avec Jérém.
Et cette fois-ci, ça ne fait pas exception. J’ai décidé que ce soir je préparerai un bon petit repas pour mon beau rugbyman. Il m’a annoncé qu’il sera à l’appart vers 18h30, je veux lui préparer un petit dîner en amoureux. Alors, entre les courses et la préparation, le timing est un peu serré pour pouvoir caser une visite complète du Louvre. D’autant plus que je ne quitte l’appart que vers 10 heures.
Je passe la journée à me balader, à marcher dans Paris, de boulevard en boulevard, de quai de Seine en bâtiment historique, comme pour m’imprégner de la grandeur de la capitale. J’évite le métro, je me balade en surface, je profite du soleil de cette belle journée pleine de promesses. Tout au long de ma longue itinérance, je croise des bogoss. Mon regard se délecte, mais mon désir est ailleurs. L’idée de retrouver Jérém dans quelques heures et de refaire l’amour comme la nuit dernière suffit à polariser toutes mes envies. Jérém est le seul garçon dont j’ai besoin.
D’ailleurs, je n’arrête pas de penser à lui. Je me demande sans cesse ce qu’il est en train de faire, quel exercice de musculation, quel échauffement, quel entraînement. Je donnerais cher pour avoir une cape d’invisibilité et de pouvoir mater le quotidien de mon bobrun, dans les vestiaires, à la salle de muscu, sur le terrain, sous les douches, pour le voir évoluer au milieu de ses coéquipiers, de son staff. J’aimerais bien voir comment il est avec ses potes, voir comment ils sont entre eux, s’ils s’encouragent, s’ils se charrient.
Oui, je passe ma journée à me balader. Mais aussi et surtout à attendre que ce soit l’heure de retrouver Jérém. A trois heures, je fais des courses. A quatre heures, je suis de retour à l’appart. Top départ pour mes lasagnes aux épinards. Préparer à manger pour Jérém me fait me sentir plus proche de lui. Je repense à ma première fois à Campan, où il a cuisiné pour moi. Je repense à tous les moments heureux avec Jérém. Et j’ai envie de pleurer de bonheur.
Il est 18h45 lorsque la porte de l’appart s’ouvre enfin, lorsque je retrouve mon Jérém.
« Tu as passé une bonne journée ? je lui demande, lorsque nos lèvres arrivent à se décoller.
— Oui, pas mal. Et toi ?
— Je me suis baladé, c’était bien.
— Ah zut, t’as préparé à manger… il considère, après avoir humé l’air, visiblement surpris et presque contrarié.
— Il fallait pas ?
— J’avais prévu de commander des pizzas…— Je voulais te faire plaisir !
— Mais tu as eu une très bonne idée, Ourson, il se rattrape, en me reprenant une nouvelle fois dans ses bras. En plus, tu t’es donné beaucoup de mal. En fait, je voulais commander des pizzas parce que ce soir nous avons un invité.
— Ah bon ? Et qui donc ?
— Ulysse ne va pas tarder à arriver.
— Ah, cool !
— Quand je lui ai dit que tu étais là, il m’a dit qu’il avait envie de passer pour te dire bonjour. Alors je l’ai invité pour une pizza.
— Ah, je comprends mieux. Il est toujours aussi sympa ce gars !
— Il est adorable !
Jérém commande quand même deux pizzas, au cas où mes lasagnes ne suffisent pas pour trois.
En effet, Ulysse ne tarde pas à débarquer. Oui, le beau blond est toujours aussi sympa, toujours aussi adorable. Et toujours aussi dangereusement sexy. Son regard clair comme le cristal, ses cheveux blonds et sa barbe bien fournie, son gabarit « à la Thibault », un peu moins grand que Jérém, mais sacrément costaud, avec des épaules et des biceps de fou, font de lui un gars à la présence éminemment virile.
Pour couronner le tout, le beau blond porte un parfum à la fraîcheur détonante, une senteur masculine qui fait vibrer mes narines et vriller mes neurones. Une fragrance que je reconnais instantanément. Parce que c’est celle que j’ai offerte à Jérém pour son anniversaire, celle qui a décuplé mon excitation pendant que nous faisions l’amour hier soir, celle qui est carrément devenue pour moi le parfum de l’amour avec mon bobrun !
D’ailleurs, je remarque à cet instant que Jérém ne le porte plus. Je ne l’ai pas senti sur lui à son retour à l’appart, car sa peau sentait son parfum habituel. C’était donc Ulysse le coéquipier sur lequel Jérém avait déjà senti et apprécié ce parfum ! Pourquoi ne m’a-t-il pas dit qu’il s’agissait de lui ?
Soudain, une idée me traverse l’esprit. Même si je n’ai pas le souvenir précis d’avoir senti ce parfum sur Ulysse les quelques rares fois où je l’ai croisé, il est possible que mon subconscient s’en soit souvenu, lui, au moment où je l’ai choisi pour Jérém. D’ailleurs, j’ai le souvenir de m’être dit, lorsque j’ai senti ce parfum en magasin : « Tiens, celui-ci je l’ai deja senti quelque part, et il sent terriblement bon », sans pour autant arriver à lier le souvenir olfactif avec son contexte.
Mon plat de lasagnes n’est pas trop mal réussi, et les deux rugbymen ont l’air de se régaler. L’un et l’autre me félicitent et en redemandent. C’est un franc succès.
A table, puis au salon, la conversation se poursuit dans la bonne humeur. Il y a un truc qui me frappe dans leurs échanges. L’un comme l’autre ne s’appellent pas par leur prénom, mais par un générique et (à mes oreilles) très évocateur appellatif de « mec ». « Tu veux une autre bière, mec ? ». « T’as entendu ce qu’à dit l’entraîneur aujourd’hui, mec ? », « T’es con, mec ! ».
Mec, mec, mec, mec, mec. C’est vrai que là j’ai en face de moi deux mecs. Deux nuances, deux archétypes du masculin. Un bobrun, un boblond. Un jeune loup à la virilité encore acerbe, impulsive, l’autre à la virilité plus mûre, plus posée. Chacune des deux, un chef d’œuvre dans leur genre.
Entre les deux coéquipiers, la complicité saute aux yeux. Entre le bobrun et le boblond, y a une très belle amitié. Mais il y a aussi une admiration réciproque. Je sais que Jérém admire en Ulysse le joueur de haut niveau. Mais aussi qu’il a une estime infinie pour le pote qui l’a aidé dans les moments les plus difficiles l’année dernière, qui l’a toujours soutenu, qui lui a ouvert la porte de son appartement lorsqu’il n’en avait plus, et qui lui a trouvé une place dans cette nouvelle équipe où il est en train de faire des étincelles.
Je vois que Jérém apprécie chez Ulysse le gars qui le fait rire. Mais je sens qu’il aime également le regard que ce dernier pose sur lui. C’est un regard bienveillant, un regard à la fois exigeant et encourageant, un regard qui le tire vers le haut, et qui le fait grandir.
C’est le même regard que Thibault posait sur lui à Toulouse. Ce regard, Thibault le pose toujours sur Jérém, je l’ai senti à Campan, et Jérém l’a senti aussi. Mais la distance fait que la relation a changé entre les deux potes toulousains. Je pense que le regard d’Ulysse doit le porter au quotidien. Jérém a besoin de ce regard pour se sentir bien. Ce regard, remplace d’une certaine façon celui que son père refuse de porter sur lui.
Les deux rugbymen parlent rugby, bien évidemment. Je regarde Jérém boire les mots de son coéquipier. On dirait un petit garçon face à un prof, et je le trouve touchant. En fait, Ulysse est un peu ce grand frère qui a manqué à Jérém, comme l’était Thibault auparavant. Un grand frère avec beaucoup d’humour, et qui le fait beaucoup rire. Le beau blond possède une belle éloquence qu’il met au service de son humour. Ce qui rend ses récits passionnants et ses vannes hilarantes. Le gars sait vraiment mettre l’ambiance.
En plus d’avoir un corps et une gueule qui attire le regard, Ulysse a une présence qui retient l’attention. Il m’arrive de croiser son regard. Et à chaque fois, la beauté de ce regard de cristal me donne le tournis. Pendant une fraction de seconde, je me perds dans ses yeux, je suis submergé par ce regard lumineux qui est le reflet d’un être pur, d’un esprit noble. Un regard qui résume à lui tout seul l’esprit de ce garçon, un rassurant équilibre entre droiture, intelligence, ouverture d’esprit et bienveillance. Dans son regard, je me sens meilleur, en harmonie avec le monde et avec moi-même.
Son regard est celui d’un gars qui ne laisserait jamais tomber un pote. Et je sais qu’Ulysse est ce genre de gars. Il l’avait déjà montré en soutenant Jérém au Racing, en devenant son ami, en acceptant le fait qu’il soit gay, en le couvrant. Puis, en prenant les choses en main après de l’accident de voiture.
Dans son regard, tout comme dans celui de Thibault, il y a de la bienveillance, et de l’indulgence. Mais en même temps, il te pousse à être meilleur. Tu sais que ce regard saurait pardonner tes erreurs, mais tu n’as pas envie de le décevoir.
Le regard d’Ulysse est un aimant pour l’âme. Et j’ai l’impression Jérém est lui aussi happé par le regard de son pote. On ne peut pas ne pas tomber sous le charme d’un gars comme Ulysse.
Car il a l’air d’être vraiment un gars en or, un sacré bonhomme. Je dirais même qu’il correspond d’assez près à l’image que je me fais d’un homme. Un Homme.
La soirée se termine avec le visionnage de quelques passages du DVD du dernier match.
« Le coach nous donne des devoirs pour la maison » m’explique Ulysse en glissant le disque dans le lecteur.
Le visionnage se fait avec l’assistance d’une bouteille de vodka. Au fil des verres, de l’allégresse et de la désinhibition que la boisson sait apporter, la complicité entre les deux coéquipiers semble de plus en plus forte, et la tactilité s’invite dans les interactions. La main d’Ulysse se pose parfois sur l’avant-bras de Jérém, parfois sur son épaule. Jérém en fait de même. Ce sont des gestes amicaux. Jérém a l’air heureux. Quand il sourit et que je le vois heureux, je suis heureux pour lui et je le trouve encore plus beau.
L’effet de la boisson pousse de plus en plus loin la tactilité entre les deux potes. Une main qui enserre un biceps, une accolade après une action réussie, et même un bisou sur la joue de la part d’Ulysse à mon bobrun après un passage de balle particulièrement malin.
« Ton mec joue tellement bien que parfois j’ai envie de l’embrasser, il se marre.
— Allez, les gars, il se fait tard, je vais rentrer, fait Ulysse dès la fin du match.
— Mais il n’est même pas minuit ! proteste Jérém.
— Je dois aller voir Nathalie, sinon je vais me faire allumer.
— Elle a envie de faire tanguer la cloison ?
— Je pense…— Allez à demain, mon poto, fait Jérém en prenant Ulysse dans ses bras.
— Bonne soirée, et pas trop de folies ! J’ai besoin que tu sois en forme pour les entraînements, nous glisse ce dernier.
— T’inquiète, je suis jeune, moi, le cherche Jérém.
— T’es surtout un petit con prétentieux !!!
— Certes, mais aussi le meilleur joueur espoir de l’équipe !
— Ça, y a pas photo. Mais arrête de boire ! Sinon, demain tu vas être une serpillère !
— Oui, Maman !
— Sale gosse, va !
— J’ai plus droit à la beu, je compense comme je peux !
— La prochaine fois que tu reviens sur Paris, enchaîne le boblond en s’adressant à moi, on se fera un resto avec ma copine ! »
Ulysse vient tout juste de refermer la porte derrière lui, lorsque le bobrun me lance, la voix définitivement éraillée par son alcoolémie avancée :« Je t’ai vu !
— Quoi, tu m’as vu ?
— J’ai vu comment tu l’as maté ! Tu le kiffes, hein ?
Hummmm… je sens la question-piège, c'est-à-dire la question pour laquelle la bonne réponse n’existe pas.
— Tu veux que je te dise quoi ?
— La vérité ! fait Jérém, amusé.
— D’accord, ce mec est une putain de bombasse ! Ça te va comme ça ?
— Ça me va, oui !
— Et après ?
— Après rien ! il se dérobe.
— Au fait, j’ai remarqué qu’il porte le même parfum que je t’ai offert pour ton anniversaire.
— Ah oui, c’est vrai.
— C’était lui le gars dont tu m’as parlé sur qui tu avais déjà senti ce parfum…— Euhhhh… oui, je crois… je ne sais plus, c’est pas important.
— D’ailleurs, tu ne le portes pas.
— Pas ce soir, non. Je change suivant les jours.
— En tout cas, Ulysse est super sympa.
— Ouais, c’est ça oui ! J’ai vu comme tu l’as bouffé du regard, toute la soirée !
— Et toi, non ! Vous n’arrêtiez pas de vous tripoter en plus !
— T’es jaloux ?
— Non, je sais que vous êtes potes. Et surtout qu’il est hétéro, Dieu merci ! Sinon, c’est clair que j’aurais du souci à me faire ! je plaisante.
— Mais ta gueule !
— Quoi, c’est pas vrai ?
— Viens me sucer ! » il me balance après avoir fini son verre de vodka, tout en défaisant sa ceinture et en ouvrant sa braguette, l’alcoolémie avancée lui dictant ses exigences de mâle.
Déjà, sa queue tendue déforme généreusement le coton élastique de son boxer.
Un instant plus tard, je suis à genoux devant mon beau mâle brun, le visage contre son boxer, en train de me shooter des petites odeurs de sa mâlitude, de titiller son gland à travers le coton fin, de provoquer dangereusement la belle bête encore cachée. Mais mon mâle brun n’est pas en veine de préliminaires. Il a envie de se faire pomper sans plus attendre. Très vite, il baisse son boxer, il me fourre son manche tendu dans la bouche et il commence à la baiser avec une bonne intensité, ses mains posées sur ma nuque.
Je me commence à me dire que son orgasme va vite arriver. Mais le bobrun me surprend une nouvelle fois. Après avoir éteint la lumière, il me fait m’allonger sur le dos et il défait ma braguette. Il se saisit de ma queue et me pompe avec une fougue animale. J’envoie mes doigts caresser ses tétons, mais il m’en empêche. Il veut juste me pomper. L’intensité de ses va-et-vient me fait filer tout droit vers mon orgasme. Mais alors que je m’attendais à jouir dans sa bouche, il arrête net ses va-et-vient.
« Baise-moi ! » je l’entends me souffler avec une voix basse, chargée d’excitation.
Ça fait pas mal de temps que je n’ai pas connu l’enivrante sensation de me sentir glisser entre les fesses de mon bobrun. Retrouver cette sensation est tout simplement une expérience incroyable. J’ai envie de prendre mon temps, de savourer chaque frisson, de doubler le plaisir de tendresse. Mais ce soir Jérém a beaucoup bu, et il n’est pas en mode câlin, il est plutôt en mode baise animale.
« Vas-y, mec… » il me souffle, en amplifiant mes va-et-vient avec les mouvements de son bassin.
Je le seconde en augmentant la cadence, l’ampleur et la puissance de mes coups de reins.
« Ah oui, comme ça, c’est bon, mec !
— Oh oui, Jérém, c’est bon !
Il est vraiment chaud, et c’est très excitant. Dans le noir, je cherche à voir son corps avec mes mains, je cherche ses biceps, ses épaules, ses pecs, ses tétons. J’écoute ses ahanements, je m’enivre de son parfum et de son excitation. L’esprit vrillé par la montée du plaisir, je n’ai pas de mal à seconder son délire. J’y vais de plus en plus sauvagement car il semble vraiment kiffer ça.
— Vas-y, putain, défonce-moi, mec ! »Mec, mec, mec. C’est rare que Jérém m’appelle de cette façon. En fait « mec » est plutôt la façon dont il appelle son pote, la façon dont son pote l’appelle…Mon excitation à cet instant est telle que je ne peux m’empêcher d’aller dans son sens, de jouer le jeu jusqu’au bout.
« Tu l’aimes ma queue… mec ? je lui balance.
— Ouais… vas-y, baise-moi !
— T’as un putain de bon cul, toi !
— T’as une bonne queue, mec !
— Je vais jouir…— Vas-y, lâche ton jus…— … mec ! » il lâche une dernière fois, après une courte hésitation, presque imperceptible, mais bien présente.
Une hésitation, une fraction de seconde pendant laquelle j’ai cru qu’il dirait « Ulysse ». Finalement, c’est encore « mec » qui est sorti de sa bouche. Et alors que je perds pied, je me dis que ce n’est qu’un jeu sexuel, bien excitant par ailleurs.
Et je jouis. J’ai l’impression de perdre connaissance, terrassé par un orgasme si intense que ça en serait presque douloureux. Un plaisir encore décuplé par le fait d’entendre un râle étouffé s’échapper de la cage thoracique de mon bobrun, et de sentir sa rondelle se contracte autour de ma queue. Jérém vient de jouir à son tour, en se faisant tringler et en se branlant.
Un instant plus tard, le beau rugbyman se déboîte de moi. Toujours dans le noir, il quitte le lit, s’approche de la fenêtre et s’allume une clope. Le point lumineux du bout de sa clope génère un peu de lumière grâce à laquelle je peux tenter de deviner son visage. Son regard est ailleurs. Pendant de longs instants, le bobrun demeure silencieux. Dans ma tête s’agitent pas mal de questions. Et pourtant, je sais que ce n’est pas le moment de les poser.
« Ça va, Jérém ? je me contente de lui demander.
— Ça va », il me répond sans aller plus loin.
La cigarette écourtée, il passe à la salle de bain. Il revient au lit et s’allonge à côté de moi. J’ai l’impression qu’il s’endort presque instantanément.
« Bonne nuit, je lui glisse, tout en l’embrassant.
— Bonne nuit, il fait, la voix déjà pâteuse.
Jérém se tourne sur le côté et je le prends dans mes bras. Un instant plus tard, j’écoute la respiration d’un garçon qui dort.
Mais moi, j’ai du mal à trouver le sommeil. Je n’arrête pas de repenser à ce petit jeu sexuel dans lequel j’ai eu l’impression qu’il ait voulu me faire jouer un rôle, qu’il ait voulu que je sois quelqu’un d’autre.
Lorsque le réveil de Jérém sonne, je suis HS. Je n’ai pas beaucoup dormi pendant la nuit. Je regarde le bobrun partir à la douche, revenir de la douche, t-shirt blanc impeccable, enveloppant avec une précision redoutable son torse en V, ses pecs, ses biceps, sentant bon le parfum que je lui ai offert pour son anniversaire.
« Ah, ce matin tu as mis le parfum que je t’ai offert !
— Je t’ai dit que je le mettais.
— Dis-donc, t’étais chaud hier soir ! je ne peux m’empêcher de lui lancer.
— J’avais beaucoup trop bu, il se dérobe.
— C’était pas mal ce petit jeu… je tente de le sonder.
— Je te dis que j’avais trop bu ! » il fait plus sèchement.
Je sais que je ne gagnerais rien à insister. Je pars en fin de matinée, je ne le reverrai pas pendant des semaines. Je ne veux pas qu’on se sépare sur un accrochage ou une dispute. Alors je me dis que oui, il avait trop bu, et que oui, ce n’était qu’un petit jeu plutôt excitant sur le coup.
Alors, je choisis de lui dire au revoir en me mettant une dernière fois à genoux devant lui. Une sorte de pipe de la paix. La vision de ce t-shirt blanc tendu sur sa plastique de fou, ainsi que l’intensité du parfum qui se dégage de lui me donnent terriblement envie de lui faire plaisir. Alors, j’y vais très fort. Les giclées du matin ne se font pas attendre longtemps. Elles sont bien chaudes, copieuses, délicieuses.
Avant qu’il ne quitte l’appart, je le prends dans mes bras, et je le serre très fort contre moi. Je l’embrasse. Il m’embrasse à son tour, doucement, en passant sa main dans mes cheveux, en insistant dans cette région à la base de ma nuque qui me donne des frissons inouïs.
Je le regarde passer sa veste molletonnée, attraper son sac de sport. Jérém est encore là, devant moi, et il me manque déjà. D’autant plus que certains questionnements deviennent de plus en plus insistants dans ma tête et que je sais qu’ils ne vont pas cesser de me hanter pendant les jours à venir. J’aimerais tellement savoir ce qu’il ressent vraiment vis-à-vis de ce qui s’est passé hier soir. Sa façon d’éluder le sujet m’interroge.
« On s’appelle ce soir » il me glisse, juste avant de passer la porte. Comme une main tendue, une main qu’il voudrait que je saisisse, comme s’il avait besoin d’être rassuré. Une main tendue qui me rassure, un peu.
« A ce soir, p’tit Loup ».
Épisodes complets et en avant première sur : jerem-nico.com.
Participer au financement participatif de l’écriture de cette histoire, dés 1 euro : www.tipeee.com/jerem-nico-s1Merci !
Fabien
Jérém me déshabille lentement, puis se déshabille à son tour. Le blouson tombe en premier, puis c’est au tour du t-shirt noir. Sa plastique de fou apparaît devant mes yeux, ses pecs saillants habillés d’une belle toison mâle brune me font littéralement chavirer. Le beau brun se glisse sur moi, nos queues tendues se caressent mutuellement. La chaleur et la douceur de sa peau me donnent des frissons.
Mes narines sont saisies par l’enivrante fragrance de ce nouveau parfum qui se dégage de sa peau mate. Dans le flacon, ça sentait bon. Mais alors, sur lui, chauffé par la chaleur de son corps, enrichi par l’odeur naturelle de sa peau, putain, c’est comme une drogue. Il m’en faut plus, j’ai besoin de perdre pied. Je plonge mon visage mon nez entre ses pecs, dans ses beaux poils, je me shoote à son empreinte olfactive de jeune mâle.
Tous mes sens sont en ébullition. Happé par le bonheur sensuel de cet instant, un bonheur doublé d’un autre tout aussi intense, celui de voir un Jérém doux et câlin comme jamais, je suis comme dans un état second. Mais le jeune mâle bien chaud n’est jamais bien loin. Le mouvement « dolce e amabile » finit par laisser la place à un délicieux « andante con brio ». Sa langue cherche la mienne avec une fougue animale, les mouvements de son bassin s’organisent pour permettre à son gland de se frotter contre le mien, ses doigts se glissent furtivement sur mes tétons pour entreprendre de les agacer. J’ai l’impression que s’il continue encore quelques secondes, je vais jouir direct.
J’ai envie de lui comme jamais.
« Fais-moi l’amour… je ne peux me retenir de lui glisser, les yeux dans les yeux, fou de lui. Fais-moi l’amour, s’il te plaît ! ».
Le bobrun glisse sa queue entre mes fesses tout en recommençant à m’embrasser. Un instant plus tard, il vient en moi lentement. Son regard brun ne quitte pas le mien, je ne quitte pas le sien. Nous guettons l’un dans les yeux et sur le visage de l’autre les étincelles provoquées par l’emboîtement de nos corps. Je savoure l’extase de sentir mes chairs possédées par sa virilité, tout en imaginant son bonheur de sentir la douce chaleur de mon corps enserrer sa queue.
Ses va-et-vient sont lents, leur amplitude réduite. Ses couilles caressent mes couilles et c’est terriblement bon. Le bobrun m’embrasse et me fait l’amour avec une douceur inouïe. Sa chaînette ondule lentement, caresse ma peau, effleure mes tétons, parfois. Dans son regard, dans ses mouvements, dans sa façon de me toucher il y a une douceur infinie. Une douceur virile. Je passe mes bras autour de son torse, je caresse fébrilement ses cheveux, ses biceps, ses tatouages. Je savoure chaque instant, chaque coup de rein, chaque câlin. Car ses coups de reins ce sont aussi des câlins. J’aime bien quand ils ont une puissance animale. Mais là, c’est sans commune mesure. Nous sommes fous l’un de l’autre. Et sa mâlitude n’a jamais été aussi brûlante qu’à cet instant précis.
Quand le sexe devient un moyen de montrer à l’autre l’intensité de notre amour, avant même d’être un moyen de prendre du plaisir, c’est là qu’il recouvre son plus noble rôle. Et je crois que c’est la plus belle et intense expérience sensuelle qu’on puisse vivre avec l’être aimé.
Chaque instant, chaque va-et-vient est une note plus incroyable que la précédente dans un crescendo vertigineux. Je suis hypnotisé par son regard, par ses ahanements, par les frémissements qui parcourent son corps. J’ai envie que cela dure longtemps, longtemps. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de guetter sur son visage les signes annonciateurs de son orgasme. Car je veux lui offrir un bel orgasme. Car un garçon qui vous fait l’amour de cette façon mérite le plus bel orgasme qu’on puisse lui offrir.
Lorsque ses lèvres quittent les miennes, lorsqu’il se relève et que la puissance de son torse se montre dans toute sa splendeur, lorsque ses mains saisissent fermement mes hanches et que ses coups de reins prennent de l’intensité, je sais qu’il s’apprête à jouir. J’envoie mes doigts agacer ses tétons. Ce simple contact a le pouvoir de lui offrir le frisson ultime qui appelle sa jouissance.
Ses paupières tombent lourdement, sa tête part lentement vers l’arrière. Ses pecs se bombent, ses abdos se tendent, ses épaules s’ouvrent. Et un profond soupir s’échappe de ses poumons, la double expression libératoire de sa jouissance.
Je sens son gland se caler bien au fond de moi, ses couilles se poser lourdement sur les miennes. Et je sais que mon bobrun est en train de lâcher de nouvelles bonnes giclées de jus chaud en moi.
Puis, il s’allonge sur moi, le visage dans le creux de mon épaule, le front moite, la respiration rapide et bruyante. Il amorce de petits coups de reins. Et le simple frottement de ses abdos sur mon gland suffit à embraser mes sens. Je jouis à mon tour. Je jouis avec une intensité que j’ai rarement ressentie. Peut-être même jamais atteinte. J’ai fait le bon choix en quittant Ruben. Car je n’ai jamais ressenti cela avec lui, jamais.
Pendant de longs instants, Jérém demeure allongé sur moi, enfoncé en moi. Il récupère de l’effort de l’amour. Je ne me lasse pas de sentir son corps sur le mien, de humer chaque note de cette nouvelle fragrance qui se dégage de sa peau chaude. Et je me délecte de la sentir se mélanger avec les petites odeurs dégagées par son corps après l’amour.
Après s’être retiré de moi, à ma grande surprise, il ne cherche même pas à se lever pour aller fumer sa cigarette. J’aime bien quand il reste près de moi après l’amour. Il demeure allongé sur le dos, la queue au repos, les couilles doucement abandonnées entre ses cuisses négligemment écartées. La jambe gauche pliée, la plante du pied posée contre le genou opposé, le bras droit le long de son torse, l’autre plié, la main entre l’oreiller et sa nuque. Les poils de l’aisselle bien en vue, dégageant une subtile mais persistante odeur de mâle. Son torse velu ondule au rythme de sa respiration profonde. La transpiration est visible sur son front, à la base de son cou, autour de son petit et délicieux grain de beauté. Mon bobrun a l’air vraiment terrassé par le plaisir.
J’ai l’impression qu’il s’est assoupi. Une fois de plus, le simple fait de regarder ce beau garçon que j’aime dans cet instant d’abandon après l’amour provoque en moi un bonheur incommensurable.
Mais Jérém ne dort pas. A un moment, comme s’il avait senti mon regard sur lui, il tourne la tête vers moi et plante son regard dans le mien. Je me penche sur lui et je l’embrasse. Puis, il déglutit bruyamment, il prend une profonde inspiration et me glisse, la voix cassée comme après une bonne cuite ou un long joint :« Putain, comment tu me fais de l’effet…— Et toi alors !
— C’était fou…— A qui le dis-tu !!
— Il n’y a pas de mots pour dire à quel point c’était bon.
— C’est pareil pour moi.
— Je crois que je n’ai jamais pris autant mon pied…— Moi je suis sûr que je n’ai jamais pris autant mon pied ! j’abonde dans son sens.
— Viens là ! »Je m’approche de lui. Il me prend dans ses bras, et il me serre très fort contre son torse chaud.
— Même pas avec Thib ? il finit par lâcher tout bas dans mon oreille.
— Non, je n’ai jamais pris autant mon pied qu’avec toi, même pas avec lui. Parce qu’avec toi, c’est spécial.
— Mais tu as kiffé avec lui, non ? Il était doux, il te respectait…— Bien sûr, j’ai kiffé. Mais toi, c’est toi. Personne ne sait me faire l’amour comme tu sais me le faire aujourd’hui.
— Même pas le gars qui t’appelait à Campan ?
— Personne, je te dis, personne.
— Tu l’as revu ?
— Une seule fois, mais juste pour lui dire que je voulais arrêter. Je ne me sentais pas de lui annoncer ça par téléphone.
— Et il l’a pris comment ?
— Pas très bien, c’est normal. Mais je ne lui ai pas laissé le choix. Je lui ai parlé de toi, et il a compris à quel point tu comptais pour moi.
— Il habite ici à Bordeaux ?
— Oui.
— Tu risques de le recroiser alors.
— Nous ne sommes pas à la même fac, ça ne risque pas vraiment, non.
— Et tu l’as trouvé où, celui-là ?
— Je l’avais croisé l’an dernier à une soirée, et je ne l’ai pas revu jusqu’au mois d’août de cette année.
— Dans un bar ?
— Non, je l’ai recroisé à la bibliothèque.
— Visiblement, il t’a fait du bien…— Je te mentirais si je te disais que ce n’est pas vrai. Sa présence m’a fait du bien à un moment où je croyais que tu ne reviendrais pas vers moi. Je sais, j’aurais dû attendre, j’aurais dû te faire confiance. Mais je me sentais si mal. Et il est arrivé dans ma vie. Et les choses se sont enchaînées.
— Et c’était quoi entre vous ?
— Il y avait avant tout une belle amitié entre lui et moi. On a partagé des balades à vélo, des repas, on a parlé de plein de choses. Mais je n’étais pas amoureux.
— Mais lui était amoureux de toi…— Je pense. C’est pour ça que ça que je devais être sincère avec lui. Parce que c’est toi l’amour de ma vie. Et personne ne peut te remplacer dans mon cœur. Je n’ai jamais cessé de penser à toi, même quand j’étais avec lui.
— Même quand tu couchais avec lui ?
— Même quand je couchais avec lui.
Son silence prolongé ne me rassure pas. Visiblement, l’idée que j’aie pu avoir une relation avec un gars qui est tombé amoureux de moi le tracasse. Ce soir, j’ai joué franc-jeu avec lui, j’ai répondu à toutes ses questions. J’ai cru que c’était la meilleure chose à faire. Est-ce que j’ai réussi à le rassurer ?
— Jérém, je ne veux pas que tu te fasses des idées, je reviens à la charge. Je ne veux pas que cette histoire nous éloigne. Je te promets que je lui ai dit que c’était fini. Et c’est fini. Tout ce que je veux, c’est qu’on soit bien tous les deux. Tu me fais confiance ?
— Oui, oui… il finit par lâcher, le regard fuyant.
— C’est toi que j’aime, Jérémie Tommasi, ne l’oublie jamais ! »
Le bobrun se lève enfin et part à la fenêtre fumer une clope.
— Et toi à Paris ? Tu as rencontré des gars ? je le questionne.
— Quelques coups vite fait. Mais je n’ai fait du vélo avec personne.
Je sais que je suis mal placé pour lui reprocher quoi que ce soit. Mais ça me fait toujours mal d’imaginer Jérém en train de coucher avec un autre gars. Même si ce n’est que pour du cul. Et en même temps, ça me touche qu’il me dise qu’il n’a « jamais fait du vélo avec personne ».
« Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, il enchaîne sans transition. Quand je ne suis pas bien, j’envoie tout valser. Ma vie partait en sucette et je t’ai encore mis à l’écart. Je suis désolé. Je te promets que je vais faire des efforts.
— Je te crois, Jérém. Et moi je te promets de te faire confiance, je te promets que je t’attendrai. Je te promets que je ne referai du vélo avec personne »
Sa nudité offerte à mon regard dégage une sensualité violente. Je me glisse entre ses jambes et je plonge mon nez entre ses couilles. Une petite mais intense odeur s’en dégage. Je m’enivre de cette odeur de jeune mâle. J’embrasse ses couilles, je les lèche longuement. Ce qui a pour effet de redonner un peu de vigueur à sa queue. Lorsque je la prends entre mes doigts, elle est encore mi-molle.
« Je ne vais pas pouvoir recommencer, Nico !
— T’en fais pas, j’ai juste envie de lui faire un petit câlin. A moins que tu n’aies même pas envie d’un câlin…— Non, c’est bon…Je replonge alors dans ce délicieux univers d’odeurs masculines. Ma langue remonte lentement depuis la base, s’attarde pour capter la moindre trace de son jus. Je m’attarde à humer le frein, je me shoote à l’odeur prégnante de sperme qui s’en dégage. Puis, je gobe son gland et laisse ma langue se délecter de son goût de jeune mâle.
Les jours suivants, les coups de fil avec Jérém s’enchaînent avec une régularité qui me fait chaud au cœur. Nous nous appelons un jour sur deux. Une fois c’est moi, la fois d’après c’est lui. C’est souvent autour de 20 heures. Jour après jour, j’attends ce moment avec impatience. Entre deux coups de fil, les messages prennent le relais pour entretenir notre complicité. « Tu me manques, p’tit Loup », est celui que je lui envoie le plus souvent.
La distance est toujours là, l’impossibilité pour Jérém de s’assumer dans un milieu sportif pas vraiment tendre avec les gars comme nous, aussi. Mais ce qui a changé, c’est son attitude. Nous sommes a des centaines de bornes, mais je le sens si proche de mon cœur.
Je me sens bien, je me sens en confiance. J’ai l’impression que Jérém s’est apaisé, et je m’autorise à croire que l’« accident Ruben » est derrière nous. Enfin, du moins derrière Jérém. Pour moi, c’est plus compliqué. Je pense souvent au petit Poitevin, à sa douceur, à ses regards amoureux, et au mal que je lui ai fait. Je m’en veux terriblement. Je n’arrive pas à me défaire d’un sentiment de culpabilité insistant. J’ai promis à Jérém que je ne chercherai plus à le contacter, mais parfois j’ai envie de l’appeler pour prendre de ses nouvelles. Et puis, à chaque fois, je me dis que ce n’est pas une bonne idée. Je pense qu’il a besoin de tourner la page. Si je reviens vers lui, je vais l’empêcher de faire le deuil de notre rupture.
Dimanche 27 octobre 2002.
En allumant la radio, je découvre le nouveau titre de Madonna annoncé sur Internet depuis quelques jours. Le titre est très rythmé, la voix trafiquée comme jamais. Die another day est une chanson qui donne la pêche.
https://www.youtube.com/watch?v=VlbaJA7aO9M
Lundi 11 novembre 2002
C’est Jérém qui m’a proposé de monter le voir à Paris. Soi-disant, il veut me montrer son nouvel appart. Mais je sais au fond de moi que je lui manque tout autant qu’il me manque. Il ne me l’a jamais dit, mais je le sens.
Le nouvel appart a l’air nettement plus grand et lumineux que celui des Buttes Chaumont. C’est la seule chose que je peux noter à l’ouverture de la porte. Parce que Jérém m’attrape illico par les épaules et me colle direct contre le mur. Il referme la porte aussitôt, se jette sur moi et me couvre de bisous. Je savais bien que je lui avais manqué. Ah, putain, qu’est-ce que ça fait du bien d’aimer et de se sentir aimé en retour !
Jérém m’entraîne vers la chambre, sur son grand lit, et me pompe. Je caresse ses pecs, ses tétons. Nous frémissons en parfaite harmonie. Puis, c’est moi qui le suce. Chauffé par les caresses de sa langue et la fougue de ses lèvres, je suis dans un état d’excitation extrême. Je le pompe animé par l’impatience de le faire jouir au plus vite. Mais le jeune mâle a d’autres projets en tête.
« Lèche-moi les couilles ! ».
Je m’exécute, tandis qu’il se branle. Avec sa main libre, il fait pression sur ma tête pour que je descende. Je sais ce dont il a envie. Je parcours très lentement les quelques centimètres qui séparent ses boules de sa rondelle, je le fais languir, je le fais frémir.
Lorsque ma langue atteint son but, le bobrun sursaute. Les caresses de ma langue sont d’abord légères. Mais sa main de plus en plus lourdement posée sur ma nuque m’indique que le bogoss a envie que j’y aille franco. Alors, j’y vais à fond, j’envoie le bout de ma langue s’insinuer le plus profondément possible dans son intimité. Jérém se branle de plus en plus vite. Quelques secondes plus tard, je l’entends pousser un dernier, long, profond ahanement. Sa rondelle se contracte, et j’entends le bruit sourd de ses giclées qui fendent l’air et atterrissent sur son torse musclé. Un instant plus tard, ma langue se lance à la chasse de la moindre traînée brillante dessinée sur sa peau chaude. Mon odorat et mon goût saturés par la semence de mon beau mâle brun, je jouis avec une intensité inouïe.
L’appartement comporte deux chambres, dont une très grande dans laquelle nous venons de faire l’amour, un séjour avec une belle cuisine équipée et un grand canapé sur lequel j’envisage de faire l’amour, une grande salle de bain avec une grande douche dans laquelle ce ne serait pas mal non plus de faire l’amour. D’ailleurs nous le faisons. Je rejoins mon bobrun (un magnifique bobrun à poil mouillé) sous l’eau et j’ai droit à des bons coups de reins et à être rempli de bonnes giclées de rugbyman.
L’appartement est décoré avec un certain standing, et il a vraiment de la gueule. Je m’y sens bien, et je m’y verrais bien y habiter avec mon amoureux. Rentrer de mes cours le soir, être là quand il rentre de ses entraînements, lui faire une pipe ou m’offrir à lui pour le détendre. Ou bien l’attendre avec le dîner préparé, l’entendre raconter sa journée, le féliciter quand tout va bien, le rassurer quand ça va moins bien.
Nous passons la nuit à discuter, à nous câliner. Nous refaisons l’amour. Au réveil, je suis dans ses bras. Nous prenons le petit déjeuner ensemble. Oui, je me verrais bien me réveiller chaque matin à ses côtés, dans ses bras. Prendre le petit déjeuner avec lui, le regarder finir de s’habiller, préparer son sac d’entraînement, le regarder partir, lui souhaiter une bonne journée. Et pouvoir penser que notre séparation ne sera que de quelques heures, que je vais le retrouver le soir, pouvoir à nouveau le prendre dans mes bras.
Après son départ, ses affaires de la veille tout droit sorties de son sac d’entraînement et jetées négligemment sur le sol de la salle de bain attirent mon regard, mon odorat. J’attrape son boxer et je le porte contre mon nez. L’odeur de la lessive se mélange à celui de la transpiration, à celui de sa queue. Je me branle et je jouis très fort.
A chaque fois que je viens à Paris depuis désormais plus d’un an, je me dis que je devrais aller visiter le Louvre. Et puis je ne le fais pas. Car le temps me manque à chaque fois. Je me dis qu’il faut une bonne journée pour bien visiter cet immense musée. Et je ne dispose jamais d’autant de temps devant moi. Parce qu’il y a tant de choses à visiter à Paris. Et, surtout, parce que j’ai besoin de passer du temps avec Jérém.
Et cette fois-ci, ça ne fait pas exception. J’ai décidé que ce soir je préparerai un bon petit repas pour mon beau rugbyman. Il m’a annoncé qu’il sera à l’appart vers 18h30, je veux lui préparer un petit dîner en amoureux. Alors, entre les courses et la préparation, le timing est un peu serré pour pouvoir caser une visite complète du Louvre. D’autant plus que je ne quitte l’appart que vers 10 heures.
Je passe la journée à me balader, à marcher dans Paris, de boulevard en boulevard, de quai de Seine en bâtiment historique, comme pour m’imprégner de la grandeur de la capitale. J’évite le métro, je me balade en surface, je profite du soleil de cette belle journée pleine de promesses. Tout au long de ma longue itinérance, je croise des bogoss. Mon regard se délecte, mais mon désir est ailleurs. L’idée de retrouver Jérém dans quelques heures et de refaire l’amour comme la nuit dernière suffit à polariser toutes mes envies. Jérém est le seul garçon dont j’ai besoin.
D’ailleurs, je n’arrête pas de penser à lui. Je me demande sans cesse ce qu’il est en train de faire, quel exercice de musculation, quel échauffement, quel entraînement. Je donnerais cher pour avoir une cape d’invisibilité et de pouvoir mater le quotidien de mon bobrun, dans les vestiaires, à la salle de muscu, sur le terrain, sous les douches, pour le voir évoluer au milieu de ses coéquipiers, de son staff. J’aimerais bien voir comment il est avec ses potes, voir comment ils sont entre eux, s’ils s’encouragent, s’ils se charrient.
Oui, je passe ma journée à me balader. Mais aussi et surtout à attendre que ce soit l’heure de retrouver Jérém. A trois heures, je fais des courses. A quatre heures, je suis de retour à l’appart. Top départ pour mes lasagnes aux épinards. Préparer à manger pour Jérém me fait me sentir plus proche de lui. Je repense à ma première fois à Campan, où il a cuisiné pour moi. Je repense à tous les moments heureux avec Jérém. Et j’ai envie de pleurer de bonheur.
Il est 18h45 lorsque la porte de l’appart s’ouvre enfin, lorsque je retrouve mon Jérém.
« Tu as passé une bonne journée ? je lui demande, lorsque nos lèvres arrivent à se décoller.
— Oui, pas mal. Et toi ?
— Je me suis baladé, c’était bien.
— Ah zut, t’as préparé à manger… il considère, après avoir humé l’air, visiblement surpris et presque contrarié.
— Il fallait pas ?
— J’avais prévu de commander des pizzas…— Je voulais te faire plaisir !
— Mais tu as eu une très bonne idée, Ourson, il se rattrape, en me reprenant une nouvelle fois dans ses bras. En plus, tu t’es donné beaucoup de mal. En fait, je voulais commander des pizzas parce que ce soir nous avons un invité.
— Ah bon ? Et qui donc ?
— Ulysse ne va pas tarder à arriver.
— Ah, cool !
— Quand je lui ai dit que tu étais là, il m’a dit qu’il avait envie de passer pour te dire bonjour. Alors je l’ai invité pour une pizza.
— Ah, je comprends mieux. Il est toujours aussi sympa ce gars !
— Il est adorable !
Jérém commande quand même deux pizzas, au cas où mes lasagnes ne suffisent pas pour trois.
En effet, Ulysse ne tarde pas à débarquer. Oui, le beau blond est toujours aussi sympa, toujours aussi adorable. Et toujours aussi dangereusement sexy. Son regard clair comme le cristal, ses cheveux blonds et sa barbe bien fournie, son gabarit « à la Thibault », un peu moins grand que Jérém, mais sacrément costaud, avec des épaules et des biceps de fou, font de lui un gars à la présence éminemment virile.
Pour couronner le tout, le beau blond porte un parfum à la fraîcheur détonante, une senteur masculine qui fait vibrer mes narines et vriller mes neurones. Une fragrance que je reconnais instantanément. Parce que c’est celle que j’ai offerte à Jérém pour son anniversaire, celle qui a décuplé mon excitation pendant que nous faisions l’amour hier soir, celle qui est carrément devenue pour moi le parfum de l’amour avec mon bobrun !
D’ailleurs, je remarque à cet instant que Jérém ne le porte plus. Je ne l’ai pas senti sur lui à son retour à l’appart, car sa peau sentait son parfum habituel. C’était donc Ulysse le coéquipier sur lequel Jérém avait déjà senti et apprécié ce parfum ! Pourquoi ne m’a-t-il pas dit qu’il s’agissait de lui ?
Soudain, une idée me traverse l’esprit. Même si je n’ai pas le souvenir précis d’avoir senti ce parfum sur Ulysse les quelques rares fois où je l’ai croisé, il est possible que mon subconscient s’en soit souvenu, lui, au moment où je l’ai choisi pour Jérém. D’ailleurs, j’ai le souvenir de m’être dit, lorsque j’ai senti ce parfum en magasin : « Tiens, celui-ci je l’ai deja senti quelque part, et il sent terriblement bon », sans pour autant arriver à lier le souvenir olfactif avec son contexte.
Mon plat de lasagnes n’est pas trop mal réussi, et les deux rugbymen ont l’air de se régaler. L’un et l’autre me félicitent et en redemandent. C’est un franc succès.
A table, puis au salon, la conversation se poursuit dans la bonne humeur. Il y a un truc qui me frappe dans leurs échanges. L’un comme l’autre ne s’appellent pas par leur prénom, mais par un générique et (à mes oreilles) très évocateur appellatif de « mec ». « Tu veux une autre bière, mec ? ». « T’as entendu ce qu’à dit l’entraîneur aujourd’hui, mec ? », « T’es con, mec ! ».
Mec, mec, mec, mec, mec. C’est vrai que là j’ai en face de moi deux mecs. Deux nuances, deux archétypes du masculin. Un bobrun, un boblond. Un jeune loup à la virilité encore acerbe, impulsive, l’autre à la virilité plus mûre, plus posée. Chacune des deux, un chef d’œuvre dans leur genre.
Entre les deux coéquipiers, la complicité saute aux yeux. Entre le bobrun et le boblond, y a une très belle amitié. Mais il y a aussi une admiration réciproque. Je sais que Jérém admire en Ulysse le joueur de haut niveau. Mais aussi qu’il a une estime infinie pour le pote qui l’a aidé dans les moments les plus difficiles l’année dernière, qui l’a toujours soutenu, qui lui a ouvert la porte de son appartement lorsqu’il n’en avait plus, et qui lui a trouvé une place dans cette nouvelle équipe où il est en train de faire des étincelles.
Je vois que Jérém apprécie chez Ulysse le gars qui le fait rire. Mais je sens qu’il aime également le regard que ce dernier pose sur lui. C’est un regard bienveillant, un regard à la fois exigeant et encourageant, un regard qui le tire vers le haut, et qui le fait grandir.
C’est le même regard que Thibault posait sur lui à Toulouse. Ce regard, Thibault le pose toujours sur Jérém, je l’ai senti à Campan, et Jérém l’a senti aussi. Mais la distance fait que la relation a changé entre les deux potes toulousains. Je pense que le regard d’Ulysse doit le porter au quotidien. Jérém a besoin de ce regard pour se sentir bien. Ce regard, remplace d’une certaine façon celui que son père refuse de porter sur lui.
Les deux rugbymen parlent rugby, bien évidemment. Je regarde Jérém boire les mots de son coéquipier. On dirait un petit garçon face à un prof, et je le trouve touchant. En fait, Ulysse est un peu ce grand frère qui a manqué à Jérém, comme l’était Thibault auparavant. Un grand frère avec beaucoup d’humour, et qui le fait beaucoup rire. Le beau blond possède une belle éloquence qu’il met au service de son humour. Ce qui rend ses récits passionnants et ses vannes hilarantes. Le gars sait vraiment mettre l’ambiance.
En plus d’avoir un corps et une gueule qui attire le regard, Ulysse a une présence qui retient l’attention. Il m’arrive de croiser son regard. Et à chaque fois, la beauté de ce regard de cristal me donne le tournis. Pendant une fraction de seconde, je me perds dans ses yeux, je suis submergé par ce regard lumineux qui est le reflet d’un être pur, d’un esprit noble. Un regard qui résume à lui tout seul l’esprit de ce garçon, un rassurant équilibre entre droiture, intelligence, ouverture d’esprit et bienveillance. Dans son regard, je me sens meilleur, en harmonie avec le monde et avec moi-même.
Son regard est celui d’un gars qui ne laisserait jamais tomber un pote. Et je sais qu’Ulysse est ce genre de gars. Il l’avait déjà montré en soutenant Jérém au Racing, en devenant son ami, en acceptant le fait qu’il soit gay, en le couvrant. Puis, en prenant les choses en main après de l’accident de voiture.
Dans son regard, tout comme dans celui de Thibault, il y a de la bienveillance, et de l’indulgence. Mais en même temps, il te pousse à être meilleur. Tu sais que ce regard saurait pardonner tes erreurs, mais tu n’as pas envie de le décevoir.
Le regard d’Ulysse est un aimant pour l’âme. Et j’ai l’impression Jérém est lui aussi happé par le regard de son pote. On ne peut pas ne pas tomber sous le charme d’un gars comme Ulysse.
Car il a l’air d’être vraiment un gars en or, un sacré bonhomme. Je dirais même qu’il correspond d’assez près à l’image que je me fais d’un homme. Un Homme.
La soirée se termine avec le visionnage de quelques passages du DVD du dernier match.
« Le coach nous donne des devoirs pour la maison » m’explique Ulysse en glissant le disque dans le lecteur.
Le visionnage se fait avec l’assistance d’une bouteille de vodka. Au fil des verres, de l’allégresse et de la désinhibition que la boisson sait apporter, la complicité entre les deux coéquipiers semble de plus en plus forte, et la tactilité s’invite dans les interactions. La main d’Ulysse se pose parfois sur l’avant-bras de Jérém, parfois sur son épaule. Jérém en fait de même. Ce sont des gestes amicaux. Jérém a l’air heureux. Quand il sourit et que je le vois heureux, je suis heureux pour lui et je le trouve encore plus beau.
L’effet de la boisson pousse de plus en plus loin la tactilité entre les deux potes. Une main qui enserre un biceps, une accolade après une action réussie, et même un bisou sur la joue de la part d’Ulysse à mon bobrun après un passage de balle particulièrement malin.
« Ton mec joue tellement bien que parfois j’ai envie de l’embrasser, il se marre.
— Allez, les gars, il se fait tard, je vais rentrer, fait Ulysse dès la fin du match.
— Mais il n’est même pas minuit ! proteste Jérém.
— Je dois aller voir Nathalie, sinon je vais me faire allumer.
— Elle a envie de faire tanguer la cloison ?
— Je pense…— Allez à demain, mon poto, fait Jérém en prenant Ulysse dans ses bras.
— Bonne soirée, et pas trop de folies ! J’ai besoin que tu sois en forme pour les entraînements, nous glisse ce dernier.
— T’inquiète, je suis jeune, moi, le cherche Jérém.
— T’es surtout un petit con prétentieux !!!
— Certes, mais aussi le meilleur joueur espoir de l’équipe !
— Ça, y a pas photo. Mais arrête de boire ! Sinon, demain tu vas être une serpillère !
— Oui, Maman !
— Sale gosse, va !
— J’ai plus droit à la beu, je compense comme je peux !
— La prochaine fois que tu reviens sur Paris, enchaîne le boblond en s’adressant à moi, on se fera un resto avec ma copine ! »
Ulysse vient tout juste de refermer la porte derrière lui, lorsque le bobrun me lance, la voix définitivement éraillée par son alcoolémie avancée :« Je t’ai vu !
— Quoi, tu m’as vu ?
— J’ai vu comment tu l’as maté ! Tu le kiffes, hein ?
Hummmm… je sens la question-piège, c'est-à-dire la question pour laquelle la bonne réponse n’existe pas.
— Tu veux que je te dise quoi ?
— La vérité ! fait Jérém, amusé.
— D’accord, ce mec est une putain de bombasse ! Ça te va comme ça ?
— Ça me va, oui !
— Et après ?
— Après rien ! il se dérobe.
— Au fait, j’ai remarqué qu’il porte le même parfum que je t’ai offert pour ton anniversaire.
— Ah oui, c’est vrai.
— C’était lui le gars dont tu m’as parlé sur qui tu avais déjà senti ce parfum…— Euhhhh… oui, je crois… je ne sais plus, c’est pas important.
— D’ailleurs, tu ne le portes pas.
— Pas ce soir, non. Je change suivant les jours.
— En tout cas, Ulysse est super sympa.
— Ouais, c’est ça oui ! J’ai vu comme tu l’as bouffé du regard, toute la soirée !
— Et toi, non ! Vous n’arrêtiez pas de vous tripoter en plus !
— T’es jaloux ?
— Non, je sais que vous êtes potes. Et surtout qu’il est hétéro, Dieu merci ! Sinon, c’est clair que j’aurais du souci à me faire ! je plaisante.
— Mais ta gueule !
— Quoi, c’est pas vrai ?
— Viens me sucer ! » il me balance après avoir fini son verre de vodka, tout en défaisant sa ceinture et en ouvrant sa braguette, l’alcoolémie avancée lui dictant ses exigences de mâle.
Déjà, sa queue tendue déforme généreusement le coton élastique de son boxer.
Un instant plus tard, je suis à genoux devant mon beau mâle brun, le visage contre son boxer, en train de me shooter des petites odeurs de sa mâlitude, de titiller son gland à travers le coton fin, de provoquer dangereusement la belle bête encore cachée. Mais mon mâle brun n’est pas en veine de préliminaires. Il a envie de se faire pomper sans plus attendre. Très vite, il baisse son boxer, il me fourre son manche tendu dans la bouche et il commence à la baiser avec une bonne intensité, ses mains posées sur ma nuque.
Je me commence à me dire que son orgasme va vite arriver. Mais le bobrun me surprend une nouvelle fois. Après avoir éteint la lumière, il me fait m’allonger sur le dos et il défait ma braguette. Il se saisit de ma queue et me pompe avec une fougue animale. J’envoie mes doigts caresser ses tétons, mais il m’en empêche. Il veut juste me pomper. L’intensité de ses va-et-vient me fait filer tout droit vers mon orgasme. Mais alors que je m’attendais à jouir dans sa bouche, il arrête net ses va-et-vient.
« Baise-moi ! » je l’entends me souffler avec une voix basse, chargée d’excitation.
Ça fait pas mal de temps que je n’ai pas connu l’enivrante sensation de me sentir glisser entre les fesses de mon bobrun. Retrouver cette sensation est tout simplement une expérience incroyable. J’ai envie de prendre mon temps, de savourer chaque frisson, de doubler le plaisir de tendresse. Mais ce soir Jérém a beaucoup bu, et il n’est pas en mode câlin, il est plutôt en mode baise animale.
« Vas-y, mec… » il me souffle, en amplifiant mes va-et-vient avec les mouvements de son bassin.
Je le seconde en augmentant la cadence, l’ampleur et la puissance de mes coups de reins.
« Ah oui, comme ça, c’est bon, mec !
— Oh oui, Jérém, c’est bon !
Il est vraiment chaud, et c’est très excitant. Dans le noir, je cherche à voir son corps avec mes mains, je cherche ses biceps, ses épaules, ses pecs, ses tétons. J’écoute ses ahanements, je m’enivre de son parfum et de son excitation. L’esprit vrillé par la montée du plaisir, je n’ai pas de mal à seconder son délire. J’y vais de plus en plus sauvagement car il semble vraiment kiffer ça.
— Vas-y, putain, défonce-moi, mec ! »Mec, mec, mec. C’est rare que Jérém m’appelle de cette façon. En fait « mec » est plutôt la façon dont il appelle son pote, la façon dont son pote l’appelle…Mon excitation à cet instant est telle que je ne peux m’empêcher d’aller dans son sens, de jouer le jeu jusqu’au bout.
« Tu l’aimes ma queue… mec ? je lui balance.
— Ouais… vas-y, baise-moi !
— T’as un putain de bon cul, toi !
— T’as une bonne queue, mec !
— Je vais jouir…— Vas-y, lâche ton jus…— … mec ! » il lâche une dernière fois, après une courte hésitation, presque imperceptible, mais bien présente.
Une hésitation, une fraction de seconde pendant laquelle j’ai cru qu’il dirait « Ulysse ». Finalement, c’est encore « mec » qui est sorti de sa bouche. Et alors que je perds pied, je me dis que ce n’est qu’un jeu sexuel, bien excitant par ailleurs.
Et je jouis. J’ai l’impression de perdre connaissance, terrassé par un orgasme si intense que ça en serait presque douloureux. Un plaisir encore décuplé par le fait d’entendre un râle étouffé s’échapper de la cage thoracique de mon bobrun, et de sentir sa rondelle se contracte autour de ma queue. Jérém vient de jouir à son tour, en se faisant tringler et en se branlant.
Un instant plus tard, le beau rugbyman se déboîte de moi. Toujours dans le noir, il quitte le lit, s’approche de la fenêtre et s’allume une clope. Le point lumineux du bout de sa clope génère un peu de lumière grâce à laquelle je peux tenter de deviner son visage. Son regard est ailleurs. Pendant de longs instants, le bobrun demeure silencieux. Dans ma tête s’agitent pas mal de questions. Et pourtant, je sais que ce n’est pas le moment de les poser.
« Ça va, Jérém ? je me contente de lui demander.
— Ça va », il me répond sans aller plus loin.
La cigarette écourtée, il passe à la salle de bain. Il revient au lit et s’allonge à côté de moi. J’ai l’impression qu’il s’endort presque instantanément.
« Bonne nuit, je lui glisse, tout en l’embrassant.
— Bonne nuit, il fait, la voix déjà pâteuse.
Jérém se tourne sur le côté et je le prends dans mes bras. Un instant plus tard, j’écoute la respiration d’un garçon qui dort.
Mais moi, j’ai du mal à trouver le sommeil. Je n’arrête pas de repenser à ce petit jeu sexuel dans lequel j’ai eu l’impression qu’il ait voulu me faire jouer un rôle, qu’il ait voulu que je sois quelqu’un d’autre.
Lorsque le réveil de Jérém sonne, je suis HS. Je n’ai pas beaucoup dormi pendant la nuit. Je regarde le bobrun partir à la douche, revenir de la douche, t-shirt blanc impeccable, enveloppant avec une précision redoutable son torse en V, ses pecs, ses biceps, sentant bon le parfum que je lui ai offert pour son anniversaire.
« Ah, ce matin tu as mis le parfum que je t’ai offert !
— Je t’ai dit que je le mettais.
— Dis-donc, t’étais chaud hier soir ! je ne peux m’empêcher de lui lancer.
— J’avais beaucoup trop bu, il se dérobe.
— C’était pas mal ce petit jeu… je tente de le sonder.
— Je te dis que j’avais trop bu ! » il fait plus sèchement.
Je sais que je ne gagnerais rien à insister. Je pars en fin de matinée, je ne le reverrai pas pendant des semaines. Je ne veux pas qu’on se sépare sur un accrochage ou une dispute. Alors je me dis que oui, il avait trop bu, et que oui, ce n’était qu’un petit jeu plutôt excitant sur le coup.
Alors, je choisis de lui dire au revoir en me mettant une dernière fois à genoux devant lui. Une sorte de pipe de la paix. La vision de ce t-shirt blanc tendu sur sa plastique de fou, ainsi que l’intensité du parfum qui se dégage de lui me donnent terriblement envie de lui faire plaisir. Alors, j’y vais très fort. Les giclées du matin ne se font pas attendre longtemps. Elles sont bien chaudes, copieuses, délicieuses.
Avant qu’il ne quitte l’appart, je le prends dans mes bras, et je le serre très fort contre moi. Je l’embrasse. Il m’embrasse à son tour, doucement, en passant sa main dans mes cheveux, en insistant dans cette région à la base de ma nuque qui me donne des frissons inouïs.
Je le regarde passer sa veste molletonnée, attraper son sac de sport. Jérém est encore là, devant moi, et il me manque déjà. D’autant plus que certains questionnements deviennent de plus en plus insistants dans ma tête et que je sais qu’ils ne vont pas cesser de me hanter pendant les jours à venir. J’aimerais tellement savoir ce qu’il ressent vraiment vis-à-vis de ce qui s’est passé hier soir. Sa façon d’éluder le sujet m’interroge.
« On s’appelle ce soir » il me glisse, juste avant de passer la porte. Comme une main tendue, une main qu’il voudrait que je saisisse, comme s’il avait besoin d’être rassuré. Une main tendue qui me rassure, un peu.
« A ce soir, p’tit Loup ».
Épisodes complets et en avant première sur : jerem-nico.com.
Participer au financement participatif de l’écriture de cette histoire, dés 1 euro : www.tipeee.com/jerem-nico-s1Merci !
Fabien
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Leurs retrouvailles sont l'occasion, pour nos amoureux, de rattraper le temps perdu, mais derrière les scènes de sexe se cachent beaucoup de choses profondes.
Comme ce que dit Nico par ces mots "Quand le sexe devient un moyen de montrer à l'autre l'intensité de son amour, avant même d'être un moyen de prendre du plaisir, c'est là qu'il recouvre son plus noble rôle" en dit long sur l'évolution de leur relation.
Et puis il y a ce bonheur qui transparaît dans le partage de ces moments, certes éphémères puisqu'ils ne vivent pas ensemble, mais qui font le quotidien d'une vie de couple : se réveiller dans les bras de l'autre, se quitter la journée pour mieux se retrouver le soir après avoir vaqué à différentes occupations, préparer et partager les repas, la vie sociale par leurs échanges avec Albert et Denis ou avec Ulysse… Tout ce dont Nico rêve et aussi Jérém dans la mesure où cela ne le met pas en "danger" du fait qu'il est homo.
Il y a aussi ce regret de Jérém de ne pas avoir eu de son père des mots, comme ceux du père de Nico, qui s'inquiète pour son bonheur alors que Nico pensait qu'il avait honte de lui.
Quand Jérém dit à Nico "je ne fait du vélo avec personne" il y a comme le regret de ne pas lui avoir offert ce que Ruben a su lui donner.
Enfin il y a les questionnements de Nico. Au sujet du regard qu'Ulysse porte sur Jérém et dont il perçoit combien il en a besoin pour se sentir bien parce qu'il remplace celui que sont père ne lui accorde pas. Et puis ce trouble que Nico perçoit chez Jérém au sujet du parfum et ce rôle qu'il aurait voulu lui faire jouer. Tout ceci laisse envisager encore des moments difficiles pour J&N.
Yann
Comme ce que dit Nico par ces mots "Quand le sexe devient un moyen de montrer à l'autre l'intensité de son amour, avant même d'être un moyen de prendre du plaisir, c'est là qu'il recouvre son plus noble rôle" en dit long sur l'évolution de leur relation.
Et puis il y a ce bonheur qui transparaît dans le partage de ces moments, certes éphémères puisqu'ils ne vivent pas ensemble, mais qui font le quotidien d'une vie de couple : se réveiller dans les bras de l'autre, se quitter la journée pour mieux se retrouver le soir après avoir vaqué à différentes occupations, préparer et partager les repas, la vie sociale par leurs échanges avec Albert et Denis ou avec Ulysse… Tout ce dont Nico rêve et aussi Jérém dans la mesure où cela ne le met pas en "danger" du fait qu'il est homo.
Il y a aussi ce regret de Jérém de ne pas avoir eu de son père des mots, comme ceux du père de Nico, qui s'inquiète pour son bonheur alors que Nico pensait qu'il avait honte de lui.
Quand Jérém dit à Nico "je ne fait du vélo avec personne" il y a comme le regret de ne pas lui avoir offert ce que Ruben a su lui donner.
Enfin il y a les questionnements de Nico. Au sujet du regard qu'Ulysse porte sur Jérém et dont il perçoit combien il en a besoin pour se sentir bien parce qu'il remplace celui que sont père ne lui accorde pas. Et puis ce trouble que Nico perçoit chez Jérém au sujet du parfum et ce rôle qu'il aurait voulu lui faire jouer. Tout ceci laisse envisager encore des moments difficiles pour J&N.
Yann