55.1 Les envies de Jérém (troisième du nom).
Récit érotique écrit par Fab75du31 [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-03-2018 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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55.1 Les envies de Jérém (troisième du nom).
Lundi 06 août 2001
En début d’après-midi, le faible soleil semble avoir du mal à percer la grisaille. Maman vient de partir et je commence à me demander avec quelle tenue de bogoss mon Jérém va m’assommer cet après-midi. Je l’attends avec impatience, frémissant de connaître les bonheurs sensuels qui seront au menu du jour.
En attendant, je tente d’occuper mon esprit en lisant la suite des « Thanatonautes ». « L’empire des anges » est tout aussi prenant que le tome précédent, toujours aussi inspiré. Je suis complètement absorbé dans la lecture, lorsque la sonnerie de la porte d’entrée retentit dans la maison.
Il est 14h50 : à 10 minutes près, j’avais tout bon. Je referme mon bouquin sans même prendre le temps de noter la page, je traverse le séjour comme en lévitation et je me précipite vers l’entrée. Lorsque j’ouvre la porte, je manque de tomber direct à la renverse. Putain la gifle.
J’ai beau tenter d’accepter, faute de pouvoir l’expliquer, comment tant de bogossitude puisse se trouver concentrée en un seul et unique garçon ; j’ai beau me dire, en voyant son frère, que sa sexytude est juste une question de génétique (mais aussi de salle de sport, de rugby, et d’un style, d’une façon d’être qui n’appartient qu’à lui) : à chaque fois, à chaque rencontre, à chaque regard, je suis ébahi par un nouvel éclat de cette bogossitude ; un simple regard posé sur Jérém, et je me sens comme pris au piège par tant de beauté masculine. La beauté est un piège que la nature tend à la raison.
Mon Jérém est là, devant moi : mais alors que je m’attendais à le voir apparaître dans sa tenue habituelle – t-shirt bien ajusté, casquette à l’envers, short et baskets : bref, la tenue de p’tit con sexy par excellence – je me retrouve face à un putain de bogoss en chemise, cravate, et pantalon noir : bref, la même tenue habillée dans laquelle je l’ai sucé la veille.
Mon regard se fige, tout mon corps se fige, j’ai l’impression que ma respiration et mon cœur vont s’arrêter.
Ah, putaaaaaain ! Je l’ai rêvé, il l’a fait ! J’ai envie de pleurer, envahi par de tant d’émotion. Oui, j’ai envie de chialer, sans savoir d’ailleurs pour quelle raison en premier : pleurer pour la beauté et la sexytude de cette tenue, tout simplement ; ou bien pleurer en pressentant les nombreux plaisirs que le simple fait de le débarrasser de cette tenue va me procurer ; ou encore, pleurer pour le fait que ce soit non seulement la première fois qu’il se pointe dans sa tenue de serveur, mais qu’il le fasse pile le lendemain où je lui ai dit :« Qu’est-ce que tu es sexy avec ta chemise et ta cravate ! ».
Oui, je crois que ce qui me touche le plus, c’est le geste de mon bobrun : je lui ai dit que je kiffais sa tenue, et ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !
Un jour, je me suis dit qu’il n’y a pas plus beau spectacle que celui de voir un bogoss ôter son t-shirt ; un autre jour, j’ai trouvé que voir mon bobrun ôter son t-shirt en vue de l’amour, avec moi, c’était vraiment le top ; le lendemain, j’ai trouvé qu’en fait, le chef d’ouvre absolu c’était le fait d’ôter moi-même le t-shirt de mon bobrun avant l’amour.
En cet instant, je me rends compte qu’il faut que je revienne une nouvelle fois sur mon échelle de valeurs. En fait, je réalise que le meilleur des spectacles, un spectacle tout simplement divin, c’est celui qui s’intitule : « Ouvrir lentement la cravate et la chemise de mon bobrun en vue de l’amour ».
Insatiables, mes doigts continuent sur leur lancée : ils défont sa ceinture, sa braguette, font glisser son pantalon et son boxer sur ses cuisses.
Je suis à genoux devant lui, en train de le pomper avidement, les yeux rivés sur ses pecs et ses abdos finement poilus qui se dévoilent au gré des ondulations des pans de sa chemise, au fil de ses coups de reins se mélangeant à mes va-et-vient fougueux ; les yeux rivés sur les deux bouts de sa cravate noire qui pendouillent de part et d’autre et qui s’agitent eux aussi, comme un compteur mesurant l’intensité de nos plaisirs.
Oui, je le suce, animé par l’urgence de le faire jouir au plus vite, de goûter une fois de plus à son jus de petit mec. Sa main maintient saisit ma nuque : et le bogoss envoie quelques bons coups de reins qui, sans être forcément très violents, n’en sont pas moins bien puissants.
« Viens, on monte… » fait mon Jérém à un moment, tout en dégageant sa queue de ma bouche, en remontant son boxer et son pantalon, et en prenant le chemin de l’escalier devant moi.
Je suis intrigué par ses mots, curieux de ses intentions : pourtant, ce qui me touche le plus, c’est son attitude, son aisance, comme s’il était vraiment chez lui.
J’ai tout juste le temps de refermer la porte de la chambre, que déjà le bogoss tombe sa chemise, défait la ceinture et le bouton de sa braguette ; puis, il s’arrête et il me regarde fixement.
Une fois de plus, je vois en lui l’attitude du mâle conquérant, sûr de lui, de sa force, de sa puissance, qui sait que sa virilité parle pour lui ; un mâle qui, en fait, n’a rien à faire pour me soumettre à ses envies : juste me regarder et défaire le bouton de sa braguette. Exactement comme il l’a fait.
Je suis à nouveau à genoux devant lui. J’ouvre le zip, et je retrouve son boxer blanc bien rempli ; je pose mes narines sur le tissu, j’hume les bonnes petites odeurs de queue qui s’en dégagent ; j’agace son gland à travers le tissu. Impatient, le bogoss finit par libérer la bête de sa prison de coton et par la présenter directement entre mes lèvres.
Et c’est pile à cet instant que la sonnerie de la porte d’entrée retentit à nouveau dans la maison. Impatient de recommencer à donner du plaisir à mon bobrun, je décide de ne pas y prêter attention. Ça doit encore être cette cassecouilles de voisine, pas question que ses conneries me détournent de ce moment de bonheur. Oui, tout peut attendre, ou presque, face à l’urgence de sucer mon bobrun.
Hélas, je viens tout juste de reprendre sa queue entre mes lèvres, que ça sonne à nouveau, et de façon plus insistante.
« Merde… » je laisse échapper, me souvenant soudainement que maman m’a donné pour consigne de ne pas rater le facteur, car elle attend un recommandé important.
Me voilà contraint à l’inimaginable, quitter la queue de mon mâle brun.
« Bouge pas, je reviens… ».
Je passe la tête par la fenêtre et je vois le facteur qui s’apprête déjà à remplir l’avis de passage.
« Bonjour, je lui lance… ne partez pas, j’arrive… ».
Me voilà contraint à l’impardonnable, laisser mon Jérém en plan, la queue tendue en l’air, ce qui me frustre horriblement ; avant de descendre, je prends une nouvelle fois rapidement sa queue entre mes lèvres, je l’avale jusqu’à la garde. Je le sens gémir de plaisir.
Je me redresse aussitôt pour aller voir le facteur.
« Celle-ci, on ne me l’avait encore jamais faite… » se marre Jérém.
« Tu ne perds rien pour attendre ! » je lui lance, taquin et canaille, pendant que je passe la porte de la chambre.
Je descends les escaliers quatre à quatre, je signe le reçu ; j’attrape l’enveloppe, je la balance sur le meuble à l’entrée. Je remonte les escaliers tout aussi vite, je fonce dans ma chambre ; et là, une nouvelle, puissante claque visuelle m’attend.
Voilà le bogoss assis sur ma chaise de bureau, installé à côté de la fenêtre, en train de fumer une cigarette ; assis, ou plutôt abandonné, le dos incliné sur le dossier, tout pecs et abdos saillants, le bassin bien en avant, les cuisses musclées écartées, une jambe nonchalamment allongée, l’autre plié, de sorte que le mollet de cette première est presque parallèle à celui de l’autre jambe ; son poignet droit, lorsqu’il n’est pas à proximité de ses lèvres pour lui permettre d’inspirer sa dose de nicotine, vient s’abandonner sur l’accoudoir ; ainsi, la main droite retombe négligemment sur l’avant, tenant la cigarette fumante.
Pendant mon absence, le bogoss en a profité pour se débarrasser de tout vêtement. Ou presque. En effet, une casquette rouge, la mienne, qu’il a attrapée sur l’étagère, cache une partie de son anatomie : les doigts de sa main gauche sont en effet occupés à une mission plutôt insolite : celle de maintenir ma casquette rouge non pas sur sa tête, non, mais sur sa queue !
Le petit con me regarde fixement, la tête légèrement penchée sur la droite ; il affiche ce regard de tueur sexy qui pue le sexe, l’air fier de sa trouvaille, une attitude qui est pure provoc : « Alors, mec, tu veux enlever la casquette, hein, tu veux voir ce qu’elle cache ? ».
Puis, son petit sourire se fait narquois, son attitude insolente, presque arrogante : c’est lorsque ses doigts quittent la casquette, la laissant en équilibre instable, pour aller glisser dans les cheveux et les ramener vers l’arrière.
Putaaaain de p’tit mâle allumeur, provocant, effronté, exhibant ce physique de p’tit con à hurler !
Son attitude toute entière est un appel clair et irréfutable à aller le sucer sans autre forme de procès.
Ça ne rate pas : je sens instantanément monter en moi une puissante, brûlante, déchirante envie d’être à ses genoux ; envie furieuse d'être front collé à ses abdos, soumis à ses coups de reins de p’tit mec ne pensant qu'à son plaisir ; envie sauvage de satisfaire son plaisir à lui, de n’être que l'objet de son plaisir, de le laisser exprimer toute la puissance de sa virilité, de procurer à ce corps de p’tit mâle parfait le plaisir le plus absolu qu'il mérite ; envie de le faire rugir son orgasme, comme si seul comptait cet orgasme, et l’ivresse de me sentir étouffé de sa queue, la gorge brûlée par son jus incandescent. Envie de boire sa semence à m’en rendre ivre.
Je m’approche de lui, je me glisse entre ses cuisses, impatient de faire voler la casquette ; je tente de la dégager, mais ses doigts la retiennent fermement.
De plus en plus impatient de lui faire plaisir, j’attrape la visière pour découvrir sa queue au plus vite : mais ses doigts s’emploient toujours pour m’en empêcher. Le bogoss a envie d’autre chose.
Je n’insiste pas, j’attends de connaître ses intentions. Un instant plus tard, ses doigts font reculer un peu la toile, en découvrant l’arrondi de ses couilles.
Voilà ce qu’il veut. Alors, je ne vais pas me faire prier. Je me penche, je pousse un peu plus la casquette, je découvre entièrement ses bourses, jusqu’à la naissance de sa queue ; et je me délecte à humer et à lécher ses couilles, comme il se doit, lentement, doucement.
Le bogoss semble vraiment apprécier les caresses que je destine à ses boules bien rebondies et bien pleines. Je le sens de plus en plus excité : preuve en est que, dans la foulée, c’est lui-même qui balance la casquette, et il commence à se branler.
Un instant plus tard, je porte ma main à la rencontre avec la sienne, demande silencieuse de prendre sa place : une demande qui est satisfaite sans vraiment opposer de résistance.
Je saisis fermement son manche entre mes doigts : c’est tendu, doux, chaud, puissant, ça remplit ma main et ça me fait un bien fou ; j’entreprends de le branler lentement, tout en agaçant ses tétons à tour de rôle.
Lorsque je le prends en bouche, Jérém a un sursaut d’excitation.
Je le pompe et je malaxe ses pectoraux, je tâte ses épaules charpentées, se biceps musclés, ses pecs fermes, son cou puissant, ses tétons bien saillants ; je parcours inlassablement la fermeté de sa musculature, comme pour m’imprégner par le toucher de la beauté extrême de cette plastique de fou.
Je le pompe et son parfum séduit mes narines avec toute sa puissance.
Je le pompe et ses doigts se faufilent dans l’arrondi de mon débardeur, avec le but de rendre fous mes tétons.
Je le pompe et la vue plongeante sur ses cheveux bruns, sur ses pectoraux, sur ses abdos ondulant au rythme de sa respiration calme et régulière me donne presque le vertige.
Je le pompe et je sens sa respiration s’accélérer, devenir de plus en plus bruyante.
Je le pompe et, très vite, je sens son corps se raidir sous la vague puissante de l’orgasme.
Je le pompe et j’accueille avec bonheur les quelques bonnes giclées puissantes de son pur nectar de mec.
Lorsqu’il revient à lui, le bogoss s’abandonne de tout son poids sur le dossier de la chaise, cherchant l’inclinaison maximale, tête vers l’arrière, épuisé ; j’adore sentir que je l’ai rendu fou de plaisir. Je m’assois par terre, entre ses jambes, j’appuie ma tête contre sa cuisse, le visage si proche de sa queue.
Le bogoss attrape son paquet de cigarettes, qu’il a laissé sur le radiateur à côté de la fenêtre et il en extirpe une cigarette un peu différente de toutes les autres. Il la coince entre ses lèvres, il tente de l’allumer, il doit insister : c’est le genre de cigarette qui ne prend pas tout de suite. Lorsqu’il arrive enfin à la démarrer, une épaisse fumée blanchâtre s’en dégage, à l’odeur si typique. Le bogoss en tire une longue taffe ; puis, pendant qu’il l’expire lentement, il porte le tarpé sous mon nez, il me propose de le partager avec lui.
Je n’en ressens pas particulièrement le besoin, j’accepte plus pour ne pas refuser ce partage que pour envie de planer : sa présence me fait bien assez planer, sans besoin d’en rajouter. Je tire une petite taffe, j’expire à mon tour et je lui rends son tarpé. Le bogoss recommence, il tire dessus deux ou trois fois et il me tend à nouveau le bout fumant.
Je prends une nouvelle inspiration, plus profonde cette fois-ci. La fumée brûlante envahit mes poumons, elle m’est à la fois désagréable et séduisante. La fumée en elle-même ne me plaît pas, mais je commence à ressentir les effets apaisants, la petite ivresse de ce petit fourrage magique.
Je tire une deuxième taffe et je passe à nouveau le tarpé à mon Jérém : je l’entends tirer dessus une fois de plus. L’air de rien, ses doigts se posent sur mes cheveux, les caressent doucement. Tout se passe en silence, mais tout semble si limpide entre nous à cet instant encore.
« Merde, ça s’est éteint… » fait le bogoss.
« Tu reprends à quelle heure ? » je me renseigne.
« J’ai le temps… pas avant 18 heures… ».
« T’as une longue pause aujourd’hui, c’est cool… ».
« J’ai un paquet d’heures à récupérer… ».
Soudainement, mes narines sont happées par l’odeur de jus de bogoss qui se dégage de son gland si proche. Instinctivement, je tourne la tête. Sa queue mi-molle est si proche, si tentante. Qu’est-ce qu’elle me fait envie, cette queue.
« J’ai envie de toi… » je ne peux m’empêcher de lui glisser.
« Encore ? ».
« Oui, j’ai encore envie de toi… » je réponds, tout en tournant la tête et en le reprenant en bouche.
« Ah, ouaisss… » je l’entends s’exciter, dès que ma langue commence à s’enrouler autour de son gland.
« Ouaisss… » je lui confirme, en quittant sa queue pour le regarder droit dans les yeux.
« Bah… alors… » fait-il, avant de s’arrêter net.
« Alors quoi ? ».
« Alors, montre-moi comment tu as envie de moi… ».
« Comment ça ? ».
« Vas-y, montre-moi dans quelle position t’as envie d’être à moi… ».
Une bonne étincelle lubrique brille et brûle dans son regard brun. Non seulement le bogoss est partant, mais il me demande de quoi j’ai envie. Fabuleux.
Je me relève, je m’allonge sur le lit, sur mon dos et je lui lance :« Viens… ».
Je le regarde approcher, monter sur le lit, se faufiler entre mes jambes.
« Viens sur moi… ».
Jérém semble d’abord hésiter ; puis, il finit par s’allonger sur moi, et son bassin glisse sur le mien, sa queue frôle la mienne. En appui sur ses bras, les mains plantées sur le matelas d’une part et d’autre de ma tête, sa chaînette pendouillant au-dessus de mes pecs, le bobrun me regarde droit dans les yeux.
« Tu veux que je te prenne comme ça ? ».
« Allonge-toi, j’ai envie de te sentir contre moi… ».
Jérém semble s’impatienter, se moquer de ce que je lui demande. Pourtant, il finit par fermer les yeux et se laisser glisser complètement sur moi, son torse épousant lentement le mien.
Je porte une main dans son dos, je le serre fort contre moi, je porte l’autre sur son cou ; petit à petit, je sens sa tête glisser dans le creux de mon épaule. Je pose des bisous dans son cou.
« Je suis tellement bien là… » je lui chuchote à l’oreille.
« Je croyais que tu voulais te faire défoncer… ».
« Aussi… mais c’est tellement bon de te sentir contre moi… ».
« Ouaisss… mais moi je ne suis pas venu pour enfiler des perles… ».
Et là, en joignant le geste à la parole, le bogoss se relève ; il attrape mes chevilles, écarte mes jambes. J’ai envie de jouer avec lui, avant de jouir avec lui. D’un geste sec, je replie mes genoux : pris par surprise, le bogoss n’a pas l’occasion de contrer mes mouvements, je dégage facilement mes chevilles. Je me retourne, je m’allonge sur le ventre, jambes écartées, prêt à accueillir mon mâle.
« Ah, c’est comme ça que tu veux ? Je croyais que tu kiffais me mater pendant que je te baise… ».
Il n’en faut pas plus pour que je ressente monter en moi une envie décuplée de lui faire plaisir, en lui offrant justement sa position préférée.
« C’est vrai, j’adore ça… mais je sais que tu kiffes mieux en levrette… ».
« Ma foi, c’est pas faux… ».
« Je l'ai bien vu la semaine dernière, quand tu m'as fait ton kif… ».
« T’as aimé mon kif, hein ? ».
« Ah putain, que oui… et toi, t’as aimé le mien ? ».
J’ai tout juste le temps de terminer ma question que déjà la réponse n’a plus d’importance.
Ses mains saisissent mes fesses, les écartent ; sa langue se faufile dans ma raie, elle y glisse franco, elle rencontre mon ti trou, elle fait du forcing très musclé pour s’y insinuer : je sais qu’elle prépare la voie pour l’assaut de son manche. Je frissonne.
« Jérém, j’ai vraiment envie de toi… ».
« C’est de quoi que t’as envie ? » fait le bobrun en s’allongeant sur moi.
« J’ai envie de toi… ».
« T’as envie de te faire tringler ? » il me chuchote à l’oreille, sur un ton libidineux. C’est jouissif.
« Oh, oui… autant que tu veux… ».
Sa musculature puissante domine mon corps, sa raideur masculine titille mon ti trou, son souffle chaud brûle ma nuque et mes oreilles : il me fait languir. Et il me rend dingue ; envie de lui faire des choses de dingue ; envie de lui dire des choses de dingue :« Je veux être envahi par ta queue, j’ai envie de te sentir passer, j’ai envie de te sentir en train de me tringler… j’ai envie de te sentir prendre ton pied de mec… ».
« T’as faim de ma queue… ».
« J’ai la dalle… j’en ai besoin… ».
« Ça fait à peine deux jours que je t’ai baisé… ».
« Tu peux pas savoir comment c’est long… ».
« T’es déjà en manque ? ».
« Vas-y, prends-moi ! » je coupe court.
Le bogoss se relève, il saisit à nouveau mes fesses, il les écarte à fond.
« T’aimes ça… » fait le bogoss en visant ma rondelle avec son gland.
« J’adore ça… parce que c’est toi ! ».
« Ah ouaisss… » il me retorque, alors que la pression de son gland se fait de plus en plus forte.
« Tu fais ça comme un Dieu… ».
Et là, je sens mes chairs se détendre sous l’effet de la présence du mâle qui se presse pour faire valoir ses droits. Le bogoss me pénètre lentement ; son gland glisse en moi, sa queue m’empale, me remplit, me possède.
« C’est de ça que t’as envie ? ».
« Oui, tu me rends fou… ».
Le bogoss s’abandonne sur mon dos et commence à coulisser en moi, tout en recommençant illico à mordiller mon oreille. J’ai gardé le débardeur blanc pour lui faire plaisir, je ne vais pas le regretter ; ses doigts jouent avec, glissent dessus, se faufilent dessous, jouent avec mes tétons.
« Elle est bonne ma queue ? ».
« Si tu savais… tu peux même pas imaginer comment tu me fais mouiller… ».
« Oh si j’imagine bien… ».
« Non, je te promets… vas-y, touche… tu vas voir l’effet que tu me fais… ».
« Oh putain, c’est trempé ! » il s’exclame, alors que sa main vient de saisir ma queue.
« Voilà l’effet que tu me fais ! ».
Mais déjà ses mains attrapent mes hanches, m’obligeant à me mettre à quatre pattes, sans même que sa queue quitte ma rondelle. Le bogoss recommence à me limer avec puissance ; ses deux mains saisissent fermement mes épaules, ses biceps travaillent pour donner de l’appui à ses coups de reins, ses va-et-vient sont comme des coups de bélier assenés avec l’intention de s’enfoncer de plus en plus profondément en moi. Son gland recule jusqu’au au bord de ma rondelle ; puis, il s’enfonce à nouveau, rapidement, sa queue glisse jusqu’à la garde. Bonheur absolu de sentir ses cuisses claquer contre mes cuisses, ses couilles frapper lourdement mon entrejambe et mes couilles à moi.
« J’adore quand tu fais ça… » je ne peux m’empêcher de laisser échapper, presque dans un état second.
« De quoi ? ».
« Quand tes couilles claquent bien contre mon entrejambe… ».
« Ah ouaissss… ».
Et là, le bogoss y va carrément franco, ses coups de reins se font plus rapides, ses coups de boules encore plus percutants. Il me défonce. Et je couine de bonheur.
« Tu prends ton pied, là, hein ? » me lance Jérém : dans sa voix, je sens de l’excitation, de l’emportement animal, sensuel, de la fierté de mâle ; mais aussi le reflet de mon propre plaisir sur le sien.
« Ah, putain, que oui !!! Oui… oui… oui… je prends mon pied ! » j’exulte.
Le bogoss commence alors à me branler.
« Et là ? ».
Bien sûr que je prends mon pied ; bien sûr que j’aime me faire branler par mon bobrun. Mais j’adore par-dessus tout lorsqu’il me branle une fois qu’il a joui, ou juste avant : parce qu’il a envie de me voir jouir à mon tour, ou parce qu’il sait que ma jouissance va amplifier la sienne, à tous les niveaux ; j’adore jouir grâce à sa main, mais lorsque ma plus grande jouissance, celle que sa virilité sait si bien me procurer, retentit encore en moi ; en me branlant, sa main vient alors appeler en moi une toute autre envie, une envie « comme un mec » ; une envie qui, pendant le plus clair de nos ébats, est totalement éclipsée par le plus exquis des bonheurs, celui de m’offrir corps et âme au plaisir du plus bogoss de l’univers.
Mais à cet instant précis, pendant que mon beau mâle brun est en train de coulisser en moi, de me faire vibrer de mille jouissances, j’ai besoin de me concentrer sur mon plaisir de passif pour en apprécier toutes les nuances, pour me régaler de toutes les saveurs, pour ne rien rater des sensations fabuleuses que le simple fait de le sentir prendre son pied sait m’apporter.
« Tu vas me faire jouir si tu continues comme ça… vas-y, caresse-moi juste sous le débardeur… » je finis par l’aiguiller.
Sa queue me comble, me chauffe, me fait sentir à lui comme jamais ; ses deux mains travaillent mes tétons : nos corps parfaitement emboités se donnent mutuellement un plaisir délirant.
Je suis comme hypnotisé par les bruits des frottements de nos corps l’un contre l’autre, par la percussion de ses couilles sur mon entrejambe, par la cadence de nos respirations haletantes, de nos soupirs de plaisir ; je suis happé par la vibration, la résonnance, la symphonie de nos bonheurs sensuels. Je suis comme groggy de plaisir.
Les bruits qui montent par la fenêtre ouverte, le vacarme de la circulation dans la rue, les quelques bribes de conversations perdues sur le trottoir, m’arrivent comme étouffés ; tout comme la caresse du vent d’Autan qui fait bouger les rideaux et effleure nos peaux.
Oui, les bruits ordinaires du quotidien se mélangent à l’extase d’un moment de plaisir infini qui n’appartient qu’à nous deux, à l’insu de toutes ces gens qui s’agitent dehors, tout en étant à des années lumières de s’imaginer que, à quelques mètres d’eux et de leurs énervements, deux garçons sont en train de se faire du bien, vraiment du bien.
C’est beau d’être emporté au point de se dire que le monde peut se déchirer dehors, et cela ne nous concerne pas, car nous sommes bien à l’abri ; mieux que ça, nous sommes carrément seuls au monde, seuls avec notre bonheur qui nous fait sentir forts, en sécurité, ce bonheur qui seul sait nous apporter la présence de l’être aimé, cette présence et ce bonheur qui nous suffisent en tout et pour tout.
Le bogoss me chevauche en silence, et en puissance. Ses doigts n’arrêtent pas de jouer avec mon débardeur, de me caresser tantôt par-dessus, tantôt en dessous : décidemment, ce petit bout de coton blanc semble vraiment lui faire de l’effet.
Son goût persistant dans la bouche, la puissance de ses coups de reins entre mes fesses, son odeur de mâle qui imprègne mes narines et ma peau, mon corps et mon cerveau secoués par le plaisir qui retentit de fibre en fibre, de neurone en neurone, je ne peux m’empêcher de lui balancer, ivre de lui :« T’es vraiment un putain de mec, toi… c’est bon de se faire défoncer par un mâle comme toi… t’es vraiment très actif, très puissant… et t’arrives à enchaîner… et en plus tu aimes vraiment ça… t’es vraiment fait pour ça… ».
Le bogoss ne dit rien mais je sais que son ego est flatté.
En attendant, mon ti trou et mes tétons sont les brasiers d’un feu qui me ravage de fond en comble : je pourrais même avoir déjà joui, je ne m’en serais peut-être pas rendu compte. Je suis dans un état second. Putain de mec…« Ah ce cul… » je l’entends lâcher à un moment.
« Tu l’aimes, mon petit cul ? ».
« Il est fait pour se faire baiser… ».
« Il est fait pour te faire jouir… ».
« Je vais jouir, t’inquiètes… ».
« Tu vas me gicler dedans, hein ? ».
« T’en as envie, hein ? T’as envie que je te fourre ton cul bien chaud… »« Ouiiiii ! Remplis-moi de ton jus de bogoss ! ».
« Ah, putain, c’est bon… » je l’entends soupirer, complètement emporté par son plaisir.
Je sais que ça le rend fou, et ça me rend fou.
« Tu prends ton pied, là ? » j’ai besoin de lui demander.
Sa réponse, ne sera autre que La meilleure des réponses :« Je vais jouir… ».
« Vas-y, fais toi plaisir… ».
« Je vais te fourrer le cul… ».
« Oui, fais-moi de cadeau de mec… ».
« Je vais te remplir… ».
« Ouuiiiiii !!! ».
« Prend ça et ça, et ça… » fait le bogoss, en hurlant son plaisir ; dans sa voix, la rage et la violence de son orgasme ; quel bonheur d’imaginer que chacune de ses exclamations est la traduction sonore d’une bonne giclée qu’il est en train d’envoyer bien au fond de moi.
Dès sa jouissance passée, le bogoss s’abandonne sur mon dos de tout son poids. Lorsque j’amorce le mouvement pour m’allonger à la recherche d’une position plus confortable, le bogoss semble reculer son bassin pour se déboiter. Je porte mes mains sur ses cuisses, pour l’inviter à me suivre, tout en lui chuchotant :« Reste en moi, s’il te plaît… ».
Le bogoss suit le mouvement et s’abandonne sur moi, épuisé et sa bouche revient instantanément agacer mon oreille ; l’écho de son plaisir fait toujours vibrer sa respiration, emballe les battements de son cœur, rend ses gestes nerveux, ivres.
Puis, de but en blanc, je l’entends prendre une immense respiration et s’exclamer, dans une profonde expiration, comme une délivrance :« Ah putain, jamais je n’ai joui aussi… ».
Ses mots s’arrêtent là, comme un coup de frein impromptu à un élan qui a dû lui paraître soudainement trop risqué. Le silence qui suit est assourdissant. La frustration, insupportable.
Puis, très vite, comme s’il se trouvait mal à l’aise, le bogoss se retire de moi, se lève, il repart fumer à la fenêtre.
Je le regarde en train de fumer, l’épaule appuyée au montant de l’encadrement de la fenêtre ; et je suis happé par son dos, son cul musclé, ses cuisses puissantes, ses mollets de sportif.
« Alors, le défi est relevé ? » je l’entends me balancer à brûle-pourpoint.
Il me faut un petit instant pour comprendre qu’il fait référence à ma petite blague de tout à l’heure sur le « type » qui m’a fait des marques dans le cou ; oui, il me faut un petit moment pour réaliser de quoi il parle, d’autant plus que mon esprit tout entier bute désormais inlassablement sur ce début de phrase tronquée, comme un orgasme raté : « Ah putain, jamais je n’ai joui aussi… ».
« Grave, tu te surpasses à chaque fois ! » je trouve le moyen de le flatter, lorsque je comprends enfin le sens de sa question.
Je crois bien que le bogoss joue encore les diversions : ce qui n’apaise pas pour autant ma curiosité implacable. Si bien que, bien avant que sa cigarette ne soit arrivée au bout, je ne peux m’empêcher de lui demander :« T’as jamais joui aussi ? ».
« Aussi quoi ? ».
« T’as dit que t’as jamais joui aussi… ».
« Je ne sais plus… ».
Il m’énerve.
« Ça t’arracherait la gueule de dire que t’as pris ton pied comme jamais ? » je feins de m’emporter, à moitié agacé.
« Ça va les chevilles, toi ? » fait-il avec son rire moqueur.
Mon bobrun est peut-être champion dans l’art de la diversion ; mais moi je suis en train de passer maître dans l’art de changer de fusil d’épaule. Nouvelle stratégie : flatter son ego de mâle, tout en frappant avec les mêmes armes que l’ennemi.
« J’ai adoré tout ce que tu m'as fait pendant ton kif de l’autre jour, c'était puissant, c'était bon et… ».
« Et… ? » fait le bogoss, curieux.
« Tu vois, c’est chiant les phrases coupées… ».
« T’as adoré comme je t’ai baisé… » fait le bogoss, sûr de lui.
« J’ai adoré, oui… ».
« Ça tu aimes, te faire baiser… ».
« Me faire baiser par toi… ».
« Je te baise bien… ».
« Ca n’a jamais été aussi bon que pendant ce kif… et depuis ce kif… ».
« Je t’ai baisé comme toutes les autres fois… ».
« Non, c’était différent de toutes les autres fois… »Le bogoss se tait. Je décide d’y aller franco :« Tu m’as baisé et fait l'amour en même temps… ».
« Si tu le dis… ».
Le bogoss finit sa cigarette, l’écrase sur le rebord de la fenêtre et jette le mégot dans la poubelle à côté de mon petit bureau. Il s’étire. Il se retourne, il s’étire encore, tout en portant les mains derrière la tête ; les aisselles finement poilues se dévoilent, ses biceps se gonflent, se tatouages avec, ses pecs se bombent, les abdos se tendent. Nos regards se croisent. Il est beau à pleurer.
Jérém revient s’allonger sur le lit, à côté de moi. Je cale ma tête sur ses abdos. Il pose sa main sur mon épaule. Nous restons ainsi, en silence, pendant de longs moments.
« T’as kiffé hier dans la cave, alors… ? » j’ai envie de tester un peu plus notre complicité.
« A ton avis ? » fait le bogoss, sur un ton nonchalant.
Le bogoss est en train de se caresser la queue ; lorsque je me retourne, elle est à nouveau bien en forme.
« T’as encore envie ? » je le cherche.
« A ton avis ? » fait-il à nouveau, moqueur.
« Je t’excite, alors… ».
« Tu ferais bien de venir me sucer… » fait-il en titillant à nouveau mon téton.
« Je t’excite ? ».
« Tu me gonfles… ».
« Ca, je sais… tu me le dis assez souvent… mais quoi d’autre ? ».
« Tu me fais… ».
« Allez, lâche le morceau… ».
« … rien du tout… » assène le bogoss, en se marrant dans la moustache.
« Si tu viens chaque après-midi, c’est que je dois bien de faire de l’effet… ».
« C’est ça… » fait le bogoss, mais sur un ton tellement appuyé et dans lequel je ne saurais pas discerner l’affirmation de la raillerie.
« Ah, tu vois, c’était pas si compliqué ! » je décide de le féliciter.
« T’emballes pas et viens me sucer, j’ai pas toute la nuit… ».
Un instant plus tard, j’approche mon nez et ma bouche de la queue de ce mec « à qui je fais de l’effet » : je ne peux pas résister à son injonction de le sucer encore. Mais d’abord, je ne peux résister à la tentation de me faufiler entre ses cuisses et de descendre le long de ses bourses, jusqu’à rencontrer sa jolie rondelle qua j’ai délaissé depuis un si long moment. J’ai envie de lui faire plaisir, vraiment plaisir.
Titiller l’intimité ultime de mon bobrun c’est aller à la rencontre de mille bonheurs sensuels ; poser ma langue sur son petit trou et le sentir instantanément frissonner ; sentir sa main se poser lourdement, instamment sur ma tête, pour me forcer à y aller franco, m’encourager à bouffer son petit cul sans ménagement ; le sentir gémir, trembler, se tordre de plaisir ; le voir plier les genoux, planter les pieds sur le matelas, bien écarter ses cuisses, m’offrir son intimité sans plus aucune pudeur, pour que ma langue s’y insinue et le fasse vibrer de plaisir ; sentir sa main me retenir, alors que j’émerge un instant pour reprendre mon souffle, le sentir réclamer ce contact interdit et plaisant ; le sentir dangereusement excité, la main en train de branler sa queue gonflée à bloc, les veines bien apparentes, le gland bien rouge ; sentir qu’il est à deux doigts de jouir ; et ce, juste parce que je lui ai apporté ce plaisir que moi et moi seul lui ai fait découvrir.
Lorsque j’arrive enfin à me dégager de la prise de ses mains qui voudrait me retenir encore pour que je m’occupe de ce petit plaisir exquis, je m’installe sur le flanc, positionné pour le sucer par le côté. Très vite, je trouve cette position bien agréable ; ce que j’ignore encore, c’est qu’elle peut être aussi « dangereuse ».
Au gré de mes mouvements, mes genoux et mon bassin remontent vers l’oreiller, et je finis par me retrouver presque tête bêche par rapport à mon bobrun.
Mon bobrun que, sans doute sous l’effet du petit détour de ma langue dans son entrecuisse, amplifié par le tarpé, je sens chaud comme la braise.
Et là, alors que je continue de pomper avec l’envie de précipiter sa jouissance, je sens sa main attraper ma queue et commencer à la branler lentement. Puis, quelque chose de nouveau se produit : je ressens un étrange contact sur mon gland, comme une caresse légère… chaude… et… humide ; une caresse qui se répète une fois, deux fois, trois fois.
Me voilà incrédule, abasourdi en essayant de tenter de comprendre ce qui est en train de se passer. Je suis tellement étonné que je tourne instinctivement mon regard ; et là, je vois mon Jérém, le visage tout proche de mon gland, les lèvres entrouvertes.
Comme happé par mon mouvement, son regard se tourne presque instantanément vers le mien ; pendant un instant fugace, ses yeux sont ceux d’un enfant qui s’est fait choper avec la main dans le pot de confiture. Mais très vite, son regard se décroche du mien, comme pour le fuir, ce qui constitue une première absolue ; sa main quitte ma queue, le bogoss laisse tomber lourdement le dos sur le matelas.
C’est là que je réalise que, sans même m’en rendre compte, j’ai arrêté de le sucer. Je me sens gêné, je sens mon Jérém gêné, je panique : tout ce qui me vient à l’esprit à cet instant c’est qu’il me faut trouver quelque chose pour faire cesser cette gêne, faute de pouvoir l’effacer. Je le reprends en bouche et je recommence à le sucer, comme si de rien n’était.
Peine perdue. La magie de l’instant est rompue. Très vite, le bogoss tend ses abdos, relève son torse ; sa queue quitte ma bouche, ses mains m’attrapent, me font tourner sur le dos ; un instant plus tard, il atterrit à califourchon sur moi ; il attrape un coussin, il le glisse sous ma tête ; ses gestes sont fermes, rapides.
Sa queue se presse entre mes lèvres ; je la laisse rentrer et il commence à me baiser la bouche. En appui sur ses genoux, le bogoss se tient bien droit, ce qui a pour effet de faire ressortir ses pecs de façon assez spectaculaire. Ses va-et-vient sont amples, puissants ; comme s’il cherchait le chemin le plus court pour l’orgasme ; comme s’il voulait réaffirmer son statut de petit macho actif pur et dur, comme pour effacer ce petit moment de faiblesse qu’il regrette déjà.
Mais putain, Jérém ! Pourquoi c’est si difficile d’assumer ce que tu es, tes envies !
Oui, la magie de l’instant est bel et bien rompue : mais ce qui me fait le plus peur c’est que, au fond de moi, je sais qu’il n’y a pas que la magie de cet instant qui risque d’être compromise. Je suis happé par l’angoissante sensation que ce petit « accident » puisse être de taille à remettre en question plein de choses, et notamment toutes les avancées des derniers jours.
Quelques bons coups de reins, et de nouvelles giclées chaudes se répandent dans ma bouche ; avec ce goût, si à mon goût, si fort, si doux, si apaisant. Avec cette attitude que je trouve, en revanche, pas du tout rassurante.
Un instant plus tard, le bogoss s’abandonne sur le lit à côté de moi, en position demi assise, les épaules appuyées à la tête de lit, la respiration haletante, les pecs et les abdos ondulant au gré des mouvements de son diaphragme. J’ai terriblement envie de le serrer dans mes bras : cependant, son regard perdu dans le vide, son silence insistant, m’en dissuadent.
J’avais espéré – pendant que ses giclées chaudes percutaient mon palais et que de bons râles de jouissance s’échappaient de sa gorge – je m’étais dit que cette nouvelle jouissance en mode « mâle dominant », aurait le pouvoir de détendre mon bobrun. Je n’ai pas l’impression que ce soit le cas.
Le bogoss attrape le bout de son tarpé sur le radiateur et il le rallume ; il tire dessus plusieurs taffes, sans m’en proposer. Alors, c’est moi qui lui en demande.
« Je peux tirer un dernier coup ? » je m’entends lui lancer. J’ai envie de retrouver un peu de notre complicité de toute à l’heure.
Le bogoss tire une dernière fois dessus, avant de me tendre un chichon désormais réduit à sa simple expression.
« Je dois y aller… » je l’entends alors lâcher froidement.
« Déjà ? ».
« Il est 17h40… » il me fait remarquer, sur un ton presque agacé.
Le bogoss s’arrache du lit et attrape ses vêtements. Il passe ses chaussettes. Puis, le boxer blanc. Un instant plus tard, il est déjà en train de fermer sa braguette et de boucler sa ceinture, comme un rideau qui tombe lourdement sur la scène de nos ébats fougueux et complices.
Je le regarde s’habiller, tout en l’écoutant s’habiller, avec ces bruits caractéristiques, le coton qui glisse sur la peau, le cliquetis de la boucle de ceinture, le crissement du cuir sur le cuir, le bruit léger des chaussures qui épousent le profil de ses pieds.
Le bogoss attrape sa chemise par le col ; le mouvement est rapide, le bras droit est passé en premier, alors que le reste du tissu part loin derrière son dos sous l’effet de son mouvement ample et rapide ; comme dans une chorégraphie millimétrée, l’autre bras s’élance pour capter l’entrée de la deuxième manche pile au moment où celle-ci retombe à sa portée ; les deux bras repartent ensuite vers l’avant, les épaules ont un mouvement de rotation ; le tissu caresse déjà ses bras, tombe parfaitement autour de son cou, de ses épaules, les pans atterrissent en douceur autour de son torse sculpté ; le bogoss remonte le col, y glisse la cravate défaite ; il attrape son portable, son paquet de cigarettes, les fait disparaître dans ses poches.
J’ai tout juste le temps de passer un short que je le vois s’apprêter à sortir de ma chambre, sans me regarder, en me lançant un « Bye » plutôt laconique.
Il repart la chemise encore ouverte, le col remonté et deux bouts de la cravate pendouillant de chaque côté de son cou, comme un mannequin dans une pub pour un parfum de marque ; mais aussi, comme pressé de quitter ma chambre, et ma compagnie.
Je le suis dans les escaliers, torse et pieds nus. Je ne veux pas qu’il reparte comme ça. Je sens que ça ne va pas. Je sens que dans sa tête, ce petit truc auquel il s’est laissé aller, ça le tracasse. Je dois trouver le moyen d’« arranger » ça. J’ai besoin d’un sourire, j’ai besoin de savoir que demain il reviendra.
Nous sommes désormais dans l’entrée.
« Et merde… » je l’entends pester, lorsqu’il se rend compte qu’il a fermé sa ceinture sans passer sa chemise dedans. Erreur de petit con, trop habitué au concept vestimentaire t-shirt, permettant de passer le bas tout en laissant le torse dans sa nudité le plus longtemps possible ; c’est d’ailleurs son habitude, en se rhabillant, de couvrir son torse en dernier.
« Jérém attends… » je tente de le retenir.
« Quoi ? ».
Je le sens tendu, perturbé : ça m’arrache le cœur de voir que son visage a perdu ce beau sourire incandescent des derniers jours. Je le sens impatient de partir, et je ne veux pas qu’il parte comme ça.
Je m’approche de lui, j’écarte les pans de sa chemise toujours ouverte, je le prends dans mes bras, je cherche le contact magique de son torse musclé, à la peau douce et bien chaude.
« Viens là… » je tente de l’apaiser en le serrant fort contre moi.
« Allez, Nico, il faut que j’y aille ! » fait le bogoss en se dégageant de mon étreinte.
Oui, son torse est bien chaud, mais Jérém, lui, est froid et distant. Mais putain… tout ce qu’on a vécu depuis une semaine, ça ne peut pas se gâter comme ça… c’est pas possible !
C’est avec une tristesse et une angoisse grandissantes que je le regarde défaire à nouveau sa ceinture, sa braguette, que je revois le boxer blanc refaire une dernière, petite apparition.
Je le regarde fermer sa chemise, bouton après bouton, avec une vitesse et une aisance qui font écho par contraste avec la maladresse avec laquelle j’ai galéré à les défaire deux heures plus tôt.
Je le regarde passer sa belle chemise dans le pantalon, refermer la braguette, sa ceinture.
Je regarde ses doigts adroits combiner les deux bouts de la cravate pour réaliser un nœud parfait, le tout en une poignée de secondes, avec une assurance d’artiste, fingers in the nose.
Je le regarde finir de s’apprêter, devant le miroir de l’entrée. Le bogoss ne semble pas se rendre compte d’un petit détail : sa chaînette de mec manque au tableau de sa perfection masculine. Je suis à deux doigts de le lui faire remarquer mais je décide sciemment de me taire : il a dû la perdre dans la chambre, je vais la chercher tranquillement après son départ. Ça nous fera un sujet de conversation pour demain. Ou, au pire, cette chaînette sera un prétexte pour se revoir, si jamais, comme je le pressens, les choses devaient à nouveau se compliquer entre nous.
Le col rabattu, le premier bouton ouvert, le nœud un peu desserré, le bogoss passe ses doigts dans les cheveux pour les ramener vers l’arrière : le voilà prêt à l’emploi, classe et sexy à la fois, impeccable. Nos regards se croisent. Le sien a l’air désorienté. Dans un geste très rapide, le bogoss soulève les sourcils, comme une charmante diversion, comme un effort inutile pour cacher ce malaise dont il n’arrive pas à se défaire.
J’ai de plus en plus envie de lui sauter dessus. Il est beau à pleurer. Je suis fou de lui.
Je le regarde glisser une cigarette entre les lèvres et poser la main sur la poignée de la porte d’entrée. Il me manque déjà.
« Jérém… » je tente de le retenir une fois de plus, désespérément, en l’attrapant par le bras ; avant de continuer « c’est trop bon ce qu’on vit depuis une semaine… tu es tellement… tellement… adorable… et… je… je… je… ».
J’ai soudainement le réflexe de freiner ma langue, alors qu’elle était partie pour balancer ces trois petits mots qui riment si bien avec Jérém ; trois mots qu’elle porte sur son bout depuis très longtemps, mais qui ont besoin du bon moment pour être dits et, surtout, pour être entendus. J’ai l’intuition que ce n’est vraiment pas le cas à cet instant précis. Alors, je me rattrape de justesse :« Je… suis si bien avec toi… ».
Une phrase qui resonne dans ma tête et dans mon cœur avec la même intensité que si je lui avais dit « Je t’aime ».
C’est un cri du cœur qui me laisse vidé de toute énergie, la poitrine qui tape à tout rompre, la respiration coupée ; un cri qui n’a d’écho que le silence assourdissant de son destinataire, et son regard comme assommé, ébahi, figé.
Les secondes s’enchaînent et son silence devient gênant, insupportable.
« Tu ne dis rien ? » je finis par tenter d’obtenir une réaction de sa part.
« Je dois y aller… ».
« C’est tout ? ... Je dois y aller ? » je m’emporte.
« Ne te monte pas la tête, Nico… » je l’entends lancer froidement, le regard absent.
La douche est glaciale.
« Je ne me monte pas la tête, mais je voudrais juste savoir où est-ce qu’on va tous les deux… parce que moi… moi je ne demande pas mieux que d’être à toi, et juste à toi… ».
« Je dois y aller… » fait-il en mode disque rayé. Un bobrun en mode disque rayé est un bobrun qui est en train de se refermer sur lui-même.
« On se voit demain ? » je tente de me rassurer.
Je voudrais tant entendre en guise de réponse cet « On verra », accompagné d’un sourire charmant, comme la promesse inavouée de retrouvaille ; je voudrais tant retrouver cette réponse et ce sourire magique auxquels il m’a habitué depuis quelques jours. Mais ce sourire, hélas, a disparu.
« J’en sais rien… » je l’entendrai lâcher, le regard fuyant, avant d’ouvrir la porte pour de bon et de se jeter dans le mouvement de la ville.
La dernière image que je retiens de mon bobrun à la fin de cet après-midi, ce sera son regard crispé, mal à l’aise. Il ne me reste qu’à le regarder s’éloigner avec sa démarche bien mec, jusqu’à ce qu’il disparaisse au détour d’une traverse.
Je regarde mon Jérém s’éloigner dans la rue, et j’ai l’impression de le voir s’éloigner de moi à nouveau, me fuir.
Le vent d’Autan a encore augmenté d’intensité, des nuages très sombres, annonciatrices d’orage, s’amoncellent sur la ville Rose. Je sens une profonde tristesse s’emparer de moi.
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En début d’après-midi, le faible soleil semble avoir du mal à percer la grisaille. Maman vient de partir et je commence à me demander avec quelle tenue de bogoss mon Jérém va m’assommer cet après-midi. Je l’attends avec impatience, frémissant de connaître les bonheurs sensuels qui seront au menu du jour.
En attendant, je tente d’occuper mon esprit en lisant la suite des « Thanatonautes ». « L’empire des anges » est tout aussi prenant que le tome précédent, toujours aussi inspiré. Je suis complètement absorbé dans la lecture, lorsque la sonnerie de la porte d’entrée retentit dans la maison.
Il est 14h50 : à 10 minutes près, j’avais tout bon. Je referme mon bouquin sans même prendre le temps de noter la page, je traverse le séjour comme en lévitation et je me précipite vers l’entrée. Lorsque j’ouvre la porte, je manque de tomber direct à la renverse. Putain la gifle.
J’ai beau tenter d’accepter, faute de pouvoir l’expliquer, comment tant de bogossitude puisse se trouver concentrée en un seul et unique garçon ; j’ai beau me dire, en voyant son frère, que sa sexytude est juste une question de génétique (mais aussi de salle de sport, de rugby, et d’un style, d’une façon d’être qui n’appartient qu’à lui) : à chaque fois, à chaque rencontre, à chaque regard, je suis ébahi par un nouvel éclat de cette bogossitude ; un simple regard posé sur Jérém, et je me sens comme pris au piège par tant de beauté masculine. La beauté est un piège que la nature tend à la raison.
Mon Jérém est là, devant moi : mais alors que je m’attendais à le voir apparaître dans sa tenue habituelle – t-shirt bien ajusté, casquette à l’envers, short et baskets : bref, la tenue de p’tit con sexy par excellence – je me retrouve face à un putain de bogoss en chemise, cravate, et pantalon noir : bref, la même tenue habillée dans laquelle je l’ai sucé la veille.
Mon regard se fige, tout mon corps se fige, j’ai l’impression que ma respiration et mon cœur vont s’arrêter.
Ah, putaaaaaain ! Je l’ai rêvé, il l’a fait ! J’ai envie de pleurer, envahi par de tant d’émotion. Oui, j’ai envie de chialer, sans savoir d’ailleurs pour quelle raison en premier : pleurer pour la beauté et la sexytude de cette tenue, tout simplement ; ou bien pleurer en pressentant les nombreux plaisirs que le simple fait de le débarrasser de cette tenue va me procurer ; ou encore, pleurer pour le fait que ce soit non seulement la première fois qu’il se pointe dans sa tenue de serveur, mais qu’il le fasse pile le lendemain où je lui ai dit :« Qu’est-ce que tu es sexy avec ta chemise et ta cravate ! ».
Oui, je crois que ce qui me touche le plus, c’est le geste de mon bobrun : je lui ai dit que je kiffais sa tenue, et ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !
Un jour, je me suis dit qu’il n’y a pas plus beau spectacle que celui de voir un bogoss ôter son t-shirt ; un autre jour, j’ai trouvé que voir mon bobrun ôter son t-shirt en vue de l’amour, avec moi, c’était vraiment le top ; le lendemain, j’ai trouvé qu’en fait, le chef d’ouvre absolu c’était le fait d’ôter moi-même le t-shirt de mon bobrun avant l’amour.
En cet instant, je me rends compte qu’il faut que je revienne une nouvelle fois sur mon échelle de valeurs. En fait, je réalise que le meilleur des spectacles, un spectacle tout simplement divin, c’est celui qui s’intitule : « Ouvrir lentement la cravate et la chemise de mon bobrun en vue de l’amour ».
Insatiables, mes doigts continuent sur leur lancée : ils défont sa ceinture, sa braguette, font glisser son pantalon et son boxer sur ses cuisses.
Je suis à genoux devant lui, en train de le pomper avidement, les yeux rivés sur ses pecs et ses abdos finement poilus qui se dévoilent au gré des ondulations des pans de sa chemise, au fil de ses coups de reins se mélangeant à mes va-et-vient fougueux ; les yeux rivés sur les deux bouts de sa cravate noire qui pendouillent de part et d’autre et qui s’agitent eux aussi, comme un compteur mesurant l’intensité de nos plaisirs.
Oui, je le suce, animé par l’urgence de le faire jouir au plus vite, de goûter une fois de plus à son jus de petit mec. Sa main maintient saisit ma nuque : et le bogoss envoie quelques bons coups de reins qui, sans être forcément très violents, n’en sont pas moins bien puissants.
« Viens, on monte… » fait mon Jérém à un moment, tout en dégageant sa queue de ma bouche, en remontant son boxer et son pantalon, et en prenant le chemin de l’escalier devant moi.
Je suis intrigué par ses mots, curieux de ses intentions : pourtant, ce qui me touche le plus, c’est son attitude, son aisance, comme s’il était vraiment chez lui.
J’ai tout juste le temps de refermer la porte de la chambre, que déjà le bogoss tombe sa chemise, défait la ceinture et le bouton de sa braguette ; puis, il s’arrête et il me regarde fixement.
Une fois de plus, je vois en lui l’attitude du mâle conquérant, sûr de lui, de sa force, de sa puissance, qui sait que sa virilité parle pour lui ; un mâle qui, en fait, n’a rien à faire pour me soumettre à ses envies : juste me regarder et défaire le bouton de sa braguette. Exactement comme il l’a fait.
Je suis à nouveau à genoux devant lui. J’ouvre le zip, et je retrouve son boxer blanc bien rempli ; je pose mes narines sur le tissu, j’hume les bonnes petites odeurs de queue qui s’en dégagent ; j’agace son gland à travers le tissu. Impatient, le bogoss finit par libérer la bête de sa prison de coton et par la présenter directement entre mes lèvres.
Et c’est pile à cet instant que la sonnerie de la porte d’entrée retentit à nouveau dans la maison. Impatient de recommencer à donner du plaisir à mon bobrun, je décide de ne pas y prêter attention. Ça doit encore être cette cassecouilles de voisine, pas question que ses conneries me détournent de ce moment de bonheur. Oui, tout peut attendre, ou presque, face à l’urgence de sucer mon bobrun.
Hélas, je viens tout juste de reprendre sa queue entre mes lèvres, que ça sonne à nouveau, et de façon plus insistante.
« Merde… » je laisse échapper, me souvenant soudainement que maman m’a donné pour consigne de ne pas rater le facteur, car elle attend un recommandé important.
Me voilà contraint à l’inimaginable, quitter la queue de mon mâle brun.
« Bouge pas, je reviens… ».
Je passe la tête par la fenêtre et je vois le facteur qui s’apprête déjà à remplir l’avis de passage.
« Bonjour, je lui lance… ne partez pas, j’arrive… ».
Me voilà contraint à l’impardonnable, laisser mon Jérém en plan, la queue tendue en l’air, ce qui me frustre horriblement ; avant de descendre, je prends une nouvelle fois rapidement sa queue entre mes lèvres, je l’avale jusqu’à la garde. Je le sens gémir de plaisir.
Je me redresse aussitôt pour aller voir le facteur.
« Celle-ci, on ne me l’avait encore jamais faite… » se marre Jérém.
« Tu ne perds rien pour attendre ! » je lui lance, taquin et canaille, pendant que je passe la porte de la chambre.
Je descends les escaliers quatre à quatre, je signe le reçu ; j’attrape l’enveloppe, je la balance sur le meuble à l’entrée. Je remonte les escaliers tout aussi vite, je fonce dans ma chambre ; et là, une nouvelle, puissante claque visuelle m’attend.
Voilà le bogoss assis sur ma chaise de bureau, installé à côté de la fenêtre, en train de fumer une cigarette ; assis, ou plutôt abandonné, le dos incliné sur le dossier, tout pecs et abdos saillants, le bassin bien en avant, les cuisses musclées écartées, une jambe nonchalamment allongée, l’autre plié, de sorte que le mollet de cette première est presque parallèle à celui de l’autre jambe ; son poignet droit, lorsqu’il n’est pas à proximité de ses lèvres pour lui permettre d’inspirer sa dose de nicotine, vient s’abandonner sur l’accoudoir ; ainsi, la main droite retombe négligemment sur l’avant, tenant la cigarette fumante.
Pendant mon absence, le bogoss en a profité pour se débarrasser de tout vêtement. Ou presque. En effet, une casquette rouge, la mienne, qu’il a attrapée sur l’étagère, cache une partie de son anatomie : les doigts de sa main gauche sont en effet occupés à une mission plutôt insolite : celle de maintenir ma casquette rouge non pas sur sa tête, non, mais sur sa queue !
Le petit con me regarde fixement, la tête légèrement penchée sur la droite ; il affiche ce regard de tueur sexy qui pue le sexe, l’air fier de sa trouvaille, une attitude qui est pure provoc : « Alors, mec, tu veux enlever la casquette, hein, tu veux voir ce qu’elle cache ? ».
Puis, son petit sourire se fait narquois, son attitude insolente, presque arrogante : c’est lorsque ses doigts quittent la casquette, la laissant en équilibre instable, pour aller glisser dans les cheveux et les ramener vers l’arrière.
Putaaaain de p’tit mâle allumeur, provocant, effronté, exhibant ce physique de p’tit con à hurler !
Son attitude toute entière est un appel clair et irréfutable à aller le sucer sans autre forme de procès.
Ça ne rate pas : je sens instantanément monter en moi une puissante, brûlante, déchirante envie d’être à ses genoux ; envie furieuse d'être front collé à ses abdos, soumis à ses coups de reins de p’tit mec ne pensant qu'à son plaisir ; envie sauvage de satisfaire son plaisir à lui, de n’être que l'objet de son plaisir, de le laisser exprimer toute la puissance de sa virilité, de procurer à ce corps de p’tit mâle parfait le plaisir le plus absolu qu'il mérite ; envie de le faire rugir son orgasme, comme si seul comptait cet orgasme, et l’ivresse de me sentir étouffé de sa queue, la gorge brûlée par son jus incandescent. Envie de boire sa semence à m’en rendre ivre.
Je m’approche de lui, je me glisse entre ses cuisses, impatient de faire voler la casquette ; je tente de la dégager, mais ses doigts la retiennent fermement.
De plus en plus impatient de lui faire plaisir, j’attrape la visière pour découvrir sa queue au plus vite : mais ses doigts s’emploient toujours pour m’en empêcher. Le bogoss a envie d’autre chose.
Je n’insiste pas, j’attends de connaître ses intentions. Un instant plus tard, ses doigts font reculer un peu la toile, en découvrant l’arrondi de ses couilles.
Voilà ce qu’il veut. Alors, je ne vais pas me faire prier. Je me penche, je pousse un peu plus la casquette, je découvre entièrement ses bourses, jusqu’à la naissance de sa queue ; et je me délecte à humer et à lécher ses couilles, comme il se doit, lentement, doucement.
Le bogoss semble vraiment apprécier les caresses que je destine à ses boules bien rebondies et bien pleines. Je le sens de plus en plus excité : preuve en est que, dans la foulée, c’est lui-même qui balance la casquette, et il commence à se branler.
Un instant plus tard, je porte ma main à la rencontre avec la sienne, demande silencieuse de prendre sa place : une demande qui est satisfaite sans vraiment opposer de résistance.
Je saisis fermement son manche entre mes doigts : c’est tendu, doux, chaud, puissant, ça remplit ma main et ça me fait un bien fou ; j’entreprends de le branler lentement, tout en agaçant ses tétons à tour de rôle.
Lorsque je le prends en bouche, Jérém a un sursaut d’excitation.
Je le pompe et je malaxe ses pectoraux, je tâte ses épaules charpentées, se biceps musclés, ses pecs fermes, son cou puissant, ses tétons bien saillants ; je parcours inlassablement la fermeté de sa musculature, comme pour m’imprégner par le toucher de la beauté extrême de cette plastique de fou.
Je le pompe et son parfum séduit mes narines avec toute sa puissance.
Je le pompe et ses doigts se faufilent dans l’arrondi de mon débardeur, avec le but de rendre fous mes tétons.
Je le pompe et la vue plongeante sur ses cheveux bruns, sur ses pectoraux, sur ses abdos ondulant au rythme de sa respiration calme et régulière me donne presque le vertige.
Je le pompe et je sens sa respiration s’accélérer, devenir de plus en plus bruyante.
Je le pompe et, très vite, je sens son corps se raidir sous la vague puissante de l’orgasme.
Je le pompe et j’accueille avec bonheur les quelques bonnes giclées puissantes de son pur nectar de mec.
Lorsqu’il revient à lui, le bogoss s’abandonne de tout son poids sur le dossier de la chaise, cherchant l’inclinaison maximale, tête vers l’arrière, épuisé ; j’adore sentir que je l’ai rendu fou de plaisir. Je m’assois par terre, entre ses jambes, j’appuie ma tête contre sa cuisse, le visage si proche de sa queue.
Le bogoss attrape son paquet de cigarettes, qu’il a laissé sur le radiateur à côté de la fenêtre et il en extirpe une cigarette un peu différente de toutes les autres. Il la coince entre ses lèvres, il tente de l’allumer, il doit insister : c’est le genre de cigarette qui ne prend pas tout de suite. Lorsqu’il arrive enfin à la démarrer, une épaisse fumée blanchâtre s’en dégage, à l’odeur si typique. Le bogoss en tire une longue taffe ; puis, pendant qu’il l’expire lentement, il porte le tarpé sous mon nez, il me propose de le partager avec lui.
Je n’en ressens pas particulièrement le besoin, j’accepte plus pour ne pas refuser ce partage que pour envie de planer : sa présence me fait bien assez planer, sans besoin d’en rajouter. Je tire une petite taffe, j’expire à mon tour et je lui rends son tarpé. Le bogoss recommence, il tire dessus deux ou trois fois et il me tend à nouveau le bout fumant.
Je prends une nouvelle inspiration, plus profonde cette fois-ci. La fumée brûlante envahit mes poumons, elle m’est à la fois désagréable et séduisante. La fumée en elle-même ne me plaît pas, mais je commence à ressentir les effets apaisants, la petite ivresse de ce petit fourrage magique.
Je tire une deuxième taffe et je passe à nouveau le tarpé à mon Jérém : je l’entends tirer dessus une fois de plus. L’air de rien, ses doigts se posent sur mes cheveux, les caressent doucement. Tout se passe en silence, mais tout semble si limpide entre nous à cet instant encore.
« Merde, ça s’est éteint… » fait le bogoss.
« Tu reprends à quelle heure ? » je me renseigne.
« J’ai le temps… pas avant 18 heures… ».
« T’as une longue pause aujourd’hui, c’est cool… ».
« J’ai un paquet d’heures à récupérer… ».
Soudainement, mes narines sont happées par l’odeur de jus de bogoss qui se dégage de son gland si proche. Instinctivement, je tourne la tête. Sa queue mi-molle est si proche, si tentante. Qu’est-ce qu’elle me fait envie, cette queue.
« J’ai envie de toi… » je ne peux m’empêcher de lui glisser.
« Encore ? ».
« Oui, j’ai encore envie de toi… » je réponds, tout en tournant la tête et en le reprenant en bouche.
« Ah, ouaisss… » je l’entends s’exciter, dès que ma langue commence à s’enrouler autour de son gland.
« Ouaisss… » je lui confirme, en quittant sa queue pour le regarder droit dans les yeux.
« Bah… alors… » fait-il, avant de s’arrêter net.
« Alors quoi ? ».
« Alors, montre-moi comment tu as envie de moi… ».
« Comment ça ? ».
« Vas-y, montre-moi dans quelle position t’as envie d’être à moi… ».
Une bonne étincelle lubrique brille et brûle dans son regard brun. Non seulement le bogoss est partant, mais il me demande de quoi j’ai envie. Fabuleux.
Je me relève, je m’allonge sur le lit, sur mon dos et je lui lance :« Viens… ».
Je le regarde approcher, monter sur le lit, se faufiler entre mes jambes.
« Viens sur moi… ».
Jérém semble d’abord hésiter ; puis, il finit par s’allonger sur moi, et son bassin glisse sur le mien, sa queue frôle la mienne. En appui sur ses bras, les mains plantées sur le matelas d’une part et d’autre de ma tête, sa chaînette pendouillant au-dessus de mes pecs, le bobrun me regarde droit dans les yeux.
« Tu veux que je te prenne comme ça ? ».
« Allonge-toi, j’ai envie de te sentir contre moi… ».
Jérém semble s’impatienter, se moquer de ce que je lui demande. Pourtant, il finit par fermer les yeux et se laisser glisser complètement sur moi, son torse épousant lentement le mien.
Je porte une main dans son dos, je le serre fort contre moi, je porte l’autre sur son cou ; petit à petit, je sens sa tête glisser dans le creux de mon épaule. Je pose des bisous dans son cou.
« Je suis tellement bien là… » je lui chuchote à l’oreille.
« Je croyais que tu voulais te faire défoncer… ».
« Aussi… mais c’est tellement bon de te sentir contre moi… ».
« Ouaisss… mais moi je ne suis pas venu pour enfiler des perles… ».
Et là, en joignant le geste à la parole, le bogoss se relève ; il attrape mes chevilles, écarte mes jambes. J’ai envie de jouer avec lui, avant de jouir avec lui. D’un geste sec, je replie mes genoux : pris par surprise, le bogoss n’a pas l’occasion de contrer mes mouvements, je dégage facilement mes chevilles. Je me retourne, je m’allonge sur le ventre, jambes écartées, prêt à accueillir mon mâle.
« Ah, c’est comme ça que tu veux ? Je croyais que tu kiffais me mater pendant que je te baise… ».
Il n’en faut pas plus pour que je ressente monter en moi une envie décuplée de lui faire plaisir, en lui offrant justement sa position préférée.
« C’est vrai, j’adore ça… mais je sais que tu kiffes mieux en levrette… ».
« Ma foi, c’est pas faux… ».
« Je l'ai bien vu la semaine dernière, quand tu m'as fait ton kif… ».
« T’as aimé mon kif, hein ? ».
« Ah putain, que oui… et toi, t’as aimé le mien ? ».
J’ai tout juste le temps de terminer ma question que déjà la réponse n’a plus d’importance.
Ses mains saisissent mes fesses, les écartent ; sa langue se faufile dans ma raie, elle y glisse franco, elle rencontre mon ti trou, elle fait du forcing très musclé pour s’y insinuer : je sais qu’elle prépare la voie pour l’assaut de son manche. Je frissonne.
« Jérém, j’ai vraiment envie de toi… ».
« C’est de quoi que t’as envie ? » fait le bobrun en s’allongeant sur moi.
« J’ai envie de toi… ».
« T’as envie de te faire tringler ? » il me chuchote à l’oreille, sur un ton libidineux. C’est jouissif.
« Oh, oui… autant que tu veux… ».
Sa musculature puissante domine mon corps, sa raideur masculine titille mon ti trou, son souffle chaud brûle ma nuque et mes oreilles : il me fait languir. Et il me rend dingue ; envie de lui faire des choses de dingue ; envie de lui dire des choses de dingue :« Je veux être envahi par ta queue, j’ai envie de te sentir passer, j’ai envie de te sentir en train de me tringler… j’ai envie de te sentir prendre ton pied de mec… ».
« T’as faim de ma queue… ».
« J’ai la dalle… j’en ai besoin… ».
« Ça fait à peine deux jours que je t’ai baisé… ».
« Tu peux pas savoir comment c’est long… ».
« T’es déjà en manque ? ».
« Vas-y, prends-moi ! » je coupe court.
Le bogoss se relève, il saisit à nouveau mes fesses, il les écarte à fond.
« T’aimes ça… » fait le bogoss en visant ma rondelle avec son gland.
« J’adore ça… parce que c’est toi ! ».
« Ah ouaisss… » il me retorque, alors que la pression de son gland se fait de plus en plus forte.
« Tu fais ça comme un Dieu… ».
Et là, je sens mes chairs se détendre sous l’effet de la présence du mâle qui se presse pour faire valoir ses droits. Le bogoss me pénètre lentement ; son gland glisse en moi, sa queue m’empale, me remplit, me possède.
« C’est de ça que t’as envie ? ».
« Oui, tu me rends fou… ».
Le bogoss s’abandonne sur mon dos et commence à coulisser en moi, tout en recommençant illico à mordiller mon oreille. J’ai gardé le débardeur blanc pour lui faire plaisir, je ne vais pas le regretter ; ses doigts jouent avec, glissent dessus, se faufilent dessous, jouent avec mes tétons.
« Elle est bonne ma queue ? ».
« Si tu savais… tu peux même pas imaginer comment tu me fais mouiller… ».
« Oh si j’imagine bien… ».
« Non, je te promets… vas-y, touche… tu vas voir l’effet que tu me fais… ».
« Oh putain, c’est trempé ! » il s’exclame, alors que sa main vient de saisir ma queue.
« Voilà l’effet que tu me fais ! ».
Mais déjà ses mains attrapent mes hanches, m’obligeant à me mettre à quatre pattes, sans même que sa queue quitte ma rondelle. Le bogoss recommence à me limer avec puissance ; ses deux mains saisissent fermement mes épaules, ses biceps travaillent pour donner de l’appui à ses coups de reins, ses va-et-vient sont comme des coups de bélier assenés avec l’intention de s’enfoncer de plus en plus profondément en moi. Son gland recule jusqu’au au bord de ma rondelle ; puis, il s’enfonce à nouveau, rapidement, sa queue glisse jusqu’à la garde. Bonheur absolu de sentir ses cuisses claquer contre mes cuisses, ses couilles frapper lourdement mon entrejambe et mes couilles à moi.
« J’adore quand tu fais ça… » je ne peux m’empêcher de laisser échapper, presque dans un état second.
« De quoi ? ».
« Quand tes couilles claquent bien contre mon entrejambe… ».
« Ah ouaissss… ».
Et là, le bogoss y va carrément franco, ses coups de reins se font plus rapides, ses coups de boules encore plus percutants. Il me défonce. Et je couine de bonheur.
« Tu prends ton pied, là, hein ? » me lance Jérém : dans sa voix, je sens de l’excitation, de l’emportement animal, sensuel, de la fierté de mâle ; mais aussi le reflet de mon propre plaisir sur le sien.
« Ah, putain, que oui !!! Oui… oui… oui… je prends mon pied ! » j’exulte.
Le bogoss commence alors à me branler.
« Et là ? ».
Bien sûr que je prends mon pied ; bien sûr que j’aime me faire branler par mon bobrun. Mais j’adore par-dessus tout lorsqu’il me branle une fois qu’il a joui, ou juste avant : parce qu’il a envie de me voir jouir à mon tour, ou parce qu’il sait que ma jouissance va amplifier la sienne, à tous les niveaux ; j’adore jouir grâce à sa main, mais lorsque ma plus grande jouissance, celle que sa virilité sait si bien me procurer, retentit encore en moi ; en me branlant, sa main vient alors appeler en moi une toute autre envie, une envie « comme un mec » ; une envie qui, pendant le plus clair de nos ébats, est totalement éclipsée par le plus exquis des bonheurs, celui de m’offrir corps et âme au plaisir du plus bogoss de l’univers.
Mais à cet instant précis, pendant que mon beau mâle brun est en train de coulisser en moi, de me faire vibrer de mille jouissances, j’ai besoin de me concentrer sur mon plaisir de passif pour en apprécier toutes les nuances, pour me régaler de toutes les saveurs, pour ne rien rater des sensations fabuleuses que le simple fait de le sentir prendre son pied sait m’apporter.
« Tu vas me faire jouir si tu continues comme ça… vas-y, caresse-moi juste sous le débardeur… » je finis par l’aiguiller.
Sa queue me comble, me chauffe, me fait sentir à lui comme jamais ; ses deux mains travaillent mes tétons : nos corps parfaitement emboités se donnent mutuellement un plaisir délirant.
Je suis comme hypnotisé par les bruits des frottements de nos corps l’un contre l’autre, par la percussion de ses couilles sur mon entrejambe, par la cadence de nos respirations haletantes, de nos soupirs de plaisir ; je suis happé par la vibration, la résonnance, la symphonie de nos bonheurs sensuels. Je suis comme groggy de plaisir.
Les bruits qui montent par la fenêtre ouverte, le vacarme de la circulation dans la rue, les quelques bribes de conversations perdues sur le trottoir, m’arrivent comme étouffés ; tout comme la caresse du vent d’Autan qui fait bouger les rideaux et effleure nos peaux.
Oui, les bruits ordinaires du quotidien se mélangent à l’extase d’un moment de plaisir infini qui n’appartient qu’à nous deux, à l’insu de toutes ces gens qui s’agitent dehors, tout en étant à des années lumières de s’imaginer que, à quelques mètres d’eux et de leurs énervements, deux garçons sont en train de se faire du bien, vraiment du bien.
C’est beau d’être emporté au point de se dire que le monde peut se déchirer dehors, et cela ne nous concerne pas, car nous sommes bien à l’abri ; mieux que ça, nous sommes carrément seuls au monde, seuls avec notre bonheur qui nous fait sentir forts, en sécurité, ce bonheur qui seul sait nous apporter la présence de l’être aimé, cette présence et ce bonheur qui nous suffisent en tout et pour tout.
Le bogoss me chevauche en silence, et en puissance. Ses doigts n’arrêtent pas de jouer avec mon débardeur, de me caresser tantôt par-dessus, tantôt en dessous : décidemment, ce petit bout de coton blanc semble vraiment lui faire de l’effet.
Son goût persistant dans la bouche, la puissance de ses coups de reins entre mes fesses, son odeur de mâle qui imprègne mes narines et ma peau, mon corps et mon cerveau secoués par le plaisir qui retentit de fibre en fibre, de neurone en neurone, je ne peux m’empêcher de lui balancer, ivre de lui :« T’es vraiment un putain de mec, toi… c’est bon de se faire défoncer par un mâle comme toi… t’es vraiment très actif, très puissant… et t’arrives à enchaîner… et en plus tu aimes vraiment ça… t’es vraiment fait pour ça… ».
Le bogoss ne dit rien mais je sais que son ego est flatté.
En attendant, mon ti trou et mes tétons sont les brasiers d’un feu qui me ravage de fond en comble : je pourrais même avoir déjà joui, je ne m’en serais peut-être pas rendu compte. Je suis dans un état second. Putain de mec…« Ah ce cul… » je l’entends lâcher à un moment.
« Tu l’aimes, mon petit cul ? ».
« Il est fait pour se faire baiser… ».
« Il est fait pour te faire jouir… ».
« Je vais jouir, t’inquiètes… ».
« Tu vas me gicler dedans, hein ? ».
« T’en as envie, hein ? T’as envie que je te fourre ton cul bien chaud… »« Ouiiiii ! Remplis-moi de ton jus de bogoss ! ».
« Ah, putain, c’est bon… » je l’entends soupirer, complètement emporté par son plaisir.
Je sais que ça le rend fou, et ça me rend fou.
« Tu prends ton pied, là ? » j’ai besoin de lui demander.
Sa réponse, ne sera autre que La meilleure des réponses :« Je vais jouir… ».
« Vas-y, fais toi plaisir… ».
« Je vais te fourrer le cul… ».
« Oui, fais-moi de cadeau de mec… ».
« Je vais te remplir… ».
« Ouuiiiiii !!! ».
« Prend ça et ça, et ça… » fait le bogoss, en hurlant son plaisir ; dans sa voix, la rage et la violence de son orgasme ; quel bonheur d’imaginer que chacune de ses exclamations est la traduction sonore d’une bonne giclée qu’il est en train d’envoyer bien au fond de moi.
Dès sa jouissance passée, le bogoss s’abandonne sur mon dos de tout son poids. Lorsque j’amorce le mouvement pour m’allonger à la recherche d’une position plus confortable, le bogoss semble reculer son bassin pour se déboiter. Je porte mes mains sur ses cuisses, pour l’inviter à me suivre, tout en lui chuchotant :« Reste en moi, s’il te plaît… ».
Le bogoss suit le mouvement et s’abandonne sur moi, épuisé et sa bouche revient instantanément agacer mon oreille ; l’écho de son plaisir fait toujours vibrer sa respiration, emballe les battements de son cœur, rend ses gestes nerveux, ivres.
Puis, de but en blanc, je l’entends prendre une immense respiration et s’exclamer, dans une profonde expiration, comme une délivrance :« Ah putain, jamais je n’ai joui aussi… ».
Ses mots s’arrêtent là, comme un coup de frein impromptu à un élan qui a dû lui paraître soudainement trop risqué. Le silence qui suit est assourdissant. La frustration, insupportable.
Puis, très vite, comme s’il se trouvait mal à l’aise, le bogoss se retire de moi, se lève, il repart fumer à la fenêtre.
Je le regarde en train de fumer, l’épaule appuyée au montant de l’encadrement de la fenêtre ; et je suis happé par son dos, son cul musclé, ses cuisses puissantes, ses mollets de sportif.
« Alors, le défi est relevé ? » je l’entends me balancer à brûle-pourpoint.
Il me faut un petit instant pour comprendre qu’il fait référence à ma petite blague de tout à l’heure sur le « type » qui m’a fait des marques dans le cou ; oui, il me faut un petit moment pour réaliser de quoi il parle, d’autant plus que mon esprit tout entier bute désormais inlassablement sur ce début de phrase tronquée, comme un orgasme raté : « Ah putain, jamais je n’ai joui aussi… ».
« Grave, tu te surpasses à chaque fois ! » je trouve le moyen de le flatter, lorsque je comprends enfin le sens de sa question.
Je crois bien que le bogoss joue encore les diversions : ce qui n’apaise pas pour autant ma curiosité implacable. Si bien que, bien avant que sa cigarette ne soit arrivée au bout, je ne peux m’empêcher de lui demander :« T’as jamais joui aussi ? ».
« Aussi quoi ? ».
« T’as dit que t’as jamais joui aussi… ».
« Je ne sais plus… ».
Il m’énerve.
« Ça t’arracherait la gueule de dire que t’as pris ton pied comme jamais ? » je feins de m’emporter, à moitié agacé.
« Ça va les chevilles, toi ? » fait-il avec son rire moqueur.
Mon bobrun est peut-être champion dans l’art de la diversion ; mais moi je suis en train de passer maître dans l’art de changer de fusil d’épaule. Nouvelle stratégie : flatter son ego de mâle, tout en frappant avec les mêmes armes que l’ennemi.
« J’ai adoré tout ce que tu m'as fait pendant ton kif de l’autre jour, c'était puissant, c'était bon et… ».
« Et… ? » fait le bogoss, curieux.
« Tu vois, c’est chiant les phrases coupées… ».
« T’as adoré comme je t’ai baisé… » fait le bogoss, sûr de lui.
« J’ai adoré, oui… ».
« Ça tu aimes, te faire baiser… ».
« Me faire baiser par toi… ».
« Je te baise bien… ».
« Ca n’a jamais été aussi bon que pendant ce kif… et depuis ce kif… ».
« Je t’ai baisé comme toutes les autres fois… ».
« Non, c’était différent de toutes les autres fois… »Le bogoss se tait. Je décide d’y aller franco :« Tu m’as baisé et fait l'amour en même temps… ».
« Si tu le dis… ».
Le bogoss finit sa cigarette, l’écrase sur le rebord de la fenêtre et jette le mégot dans la poubelle à côté de mon petit bureau. Il s’étire. Il se retourne, il s’étire encore, tout en portant les mains derrière la tête ; les aisselles finement poilues se dévoilent, ses biceps se gonflent, se tatouages avec, ses pecs se bombent, les abdos se tendent. Nos regards se croisent. Il est beau à pleurer.
Jérém revient s’allonger sur le lit, à côté de moi. Je cale ma tête sur ses abdos. Il pose sa main sur mon épaule. Nous restons ainsi, en silence, pendant de longs moments.
« T’as kiffé hier dans la cave, alors… ? » j’ai envie de tester un peu plus notre complicité.
« A ton avis ? » fait le bogoss, sur un ton nonchalant.
Le bogoss est en train de se caresser la queue ; lorsque je me retourne, elle est à nouveau bien en forme.
« T’as encore envie ? » je le cherche.
« A ton avis ? » fait-il à nouveau, moqueur.
« Je t’excite, alors… ».
« Tu ferais bien de venir me sucer… » fait-il en titillant à nouveau mon téton.
« Je t’excite ? ».
« Tu me gonfles… ».
« Ca, je sais… tu me le dis assez souvent… mais quoi d’autre ? ».
« Tu me fais… ».
« Allez, lâche le morceau… ».
« … rien du tout… » assène le bogoss, en se marrant dans la moustache.
« Si tu viens chaque après-midi, c’est que je dois bien de faire de l’effet… ».
« C’est ça… » fait le bogoss, mais sur un ton tellement appuyé et dans lequel je ne saurais pas discerner l’affirmation de la raillerie.
« Ah, tu vois, c’était pas si compliqué ! » je décide de le féliciter.
« T’emballes pas et viens me sucer, j’ai pas toute la nuit… ».
Un instant plus tard, j’approche mon nez et ma bouche de la queue de ce mec « à qui je fais de l’effet » : je ne peux pas résister à son injonction de le sucer encore. Mais d’abord, je ne peux résister à la tentation de me faufiler entre ses cuisses et de descendre le long de ses bourses, jusqu’à rencontrer sa jolie rondelle qua j’ai délaissé depuis un si long moment. J’ai envie de lui faire plaisir, vraiment plaisir.
Titiller l’intimité ultime de mon bobrun c’est aller à la rencontre de mille bonheurs sensuels ; poser ma langue sur son petit trou et le sentir instantanément frissonner ; sentir sa main se poser lourdement, instamment sur ma tête, pour me forcer à y aller franco, m’encourager à bouffer son petit cul sans ménagement ; le sentir gémir, trembler, se tordre de plaisir ; le voir plier les genoux, planter les pieds sur le matelas, bien écarter ses cuisses, m’offrir son intimité sans plus aucune pudeur, pour que ma langue s’y insinue et le fasse vibrer de plaisir ; sentir sa main me retenir, alors que j’émerge un instant pour reprendre mon souffle, le sentir réclamer ce contact interdit et plaisant ; le sentir dangereusement excité, la main en train de branler sa queue gonflée à bloc, les veines bien apparentes, le gland bien rouge ; sentir qu’il est à deux doigts de jouir ; et ce, juste parce que je lui ai apporté ce plaisir que moi et moi seul lui ai fait découvrir.
Lorsque j’arrive enfin à me dégager de la prise de ses mains qui voudrait me retenir encore pour que je m’occupe de ce petit plaisir exquis, je m’installe sur le flanc, positionné pour le sucer par le côté. Très vite, je trouve cette position bien agréable ; ce que j’ignore encore, c’est qu’elle peut être aussi « dangereuse ».
Au gré de mes mouvements, mes genoux et mon bassin remontent vers l’oreiller, et je finis par me retrouver presque tête bêche par rapport à mon bobrun.
Mon bobrun que, sans doute sous l’effet du petit détour de ma langue dans son entrecuisse, amplifié par le tarpé, je sens chaud comme la braise.
Et là, alors que je continue de pomper avec l’envie de précipiter sa jouissance, je sens sa main attraper ma queue et commencer à la branler lentement. Puis, quelque chose de nouveau se produit : je ressens un étrange contact sur mon gland, comme une caresse légère… chaude… et… humide ; une caresse qui se répète une fois, deux fois, trois fois.
Me voilà incrédule, abasourdi en essayant de tenter de comprendre ce qui est en train de se passer. Je suis tellement étonné que je tourne instinctivement mon regard ; et là, je vois mon Jérém, le visage tout proche de mon gland, les lèvres entrouvertes.
Comme happé par mon mouvement, son regard se tourne presque instantanément vers le mien ; pendant un instant fugace, ses yeux sont ceux d’un enfant qui s’est fait choper avec la main dans le pot de confiture. Mais très vite, son regard se décroche du mien, comme pour le fuir, ce qui constitue une première absolue ; sa main quitte ma queue, le bogoss laisse tomber lourdement le dos sur le matelas.
C’est là que je réalise que, sans même m’en rendre compte, j’ai arrêté de le sucer. Je me sens gêné, je sens mon Jérém gêné, je panique : tout ce qui me vient à l’esprit à cet instant c’est qu’il me faut trouver quelque chose pour faire cesser cette gêne, faute de pouvoir l’effacer. Je le reprends en bouche et je recommence à le sucer, comme si de rien n’était.
Peine perdue. La magie de l’instant est rompue. Très vite, le bogoss tend ses abdos, relève son torse ; sa queue quitte ma bouche, ses mains m’attrapent, me font tourner sur le dos ; un instant plus tard, il atterrit à califourchon sur moi ; il attrape un coussin, il le glisse sous ma tête ; ses gestes sont fermes, rapides.
Sa queue se presse entre mes lèvres ; je la laisse rentrer et il commence à me baiser la bouche. En appui sur ses genoux, le bogoss se tient bien droit, ce qui a pour effet de faire ressortir ses pecs de façon assez spectaculaire. Ses va-et-vient sont amples, puissants ; comme s’il cherchait le chemin le plus court pour l’orgasme ; comme s’il voulait réaffirmer son statut de petit macho actif pur et dur, comme pour effacer ce petit moment de faiblesse qu’il regrette déjà.
Mais putain, Jérém ! Pourquoi c’est si difficile d’assumer ce que tu es, tes envies !
Oui, la magie de l’instant est bel et bien rompue : mais ce qui me fait le plus peur c’est que, au fond de moi, je sais qu’il n’y a pas que la magie de cet instant qui risque d’être compromise. Je suis happé par l’angoissante sensation que ce petit « accident » puisse être de taille à remettre en question plein de choses, et notamment toutes les avancées des derniers jours.
Quelques bons coups de reins, et de nouvelles giclées chaudes se répandent dans ma bouche ; avec ce goût, si à mon goût, si fort, si doux, si apaisant. Avec cette attitude que je trouve, en revanche, pas du tout rassurante.
Un instant plus tard, le bogoss s’abandonne sur le lit à côté de moi, en position demi assise, les épaules appuyées à la tête de lit, la respiration haletante, les pecs et les abdos ondulant au gré des mouvements de son diaphragme. J’ai terriblement envie de le serrer dans mes bras : cependant, son regard perdu dans le vide, son silence insistant, m’en dissuadent.
J’avais espéré – pendant que ses giclées chaudes percutaient mon palais et que de bons râles de jouissance s’échappaient de sa gorge – je m’étais dit que cette nouvelle jouissance en mode « mâle dominant », aurait le pouvoir de détendre mon bobrun. Je n’ai pas l’impression que ce soit le cas.
Le bogoss attrape le bout de son tarpé sur le radiateur et il le rallume ; il tire dessus plusieurs taffes, sans m’en proposer. Alors, c’est moi qui lui en demande.
« Je peux tirer un dernier coup ? » je m’entends lui lancer. J’ai envie de retrouver un peu de notre complicité de toute à l’heure.
Le bogoss tire une dernière fois dessus, avant de me tendre un chichon désormais réduit à sa simple expression.
« Je dois y aller… » je l’entends alors lâcher froidement.
« Déjà ? ».
« Il est 17h40… » il me fait remarquer, sur un ton presque agacé.
Le bogoss s’arrache du lit et attrape ses vêtements. Il passe ses chaussettes. Puis, le boxer blanc. Un instant plus tard, il est déjà en train de fermer sa braguette et de boucler sa ceinture, comme un rideau qui tombe lourdement sur la scène de nos ébats fougueux et complices.
Je le regarde s’habiller, tout en l’écoutant s’habiller, avec ces bruits caractéristiques, le coton qui glisse sur la peau, le cliquetis de la boucle de ceinture, le crissement du cuir sur le cuir, le bruit léger des chaussures qui épousent le profil de ses pieds.
Le bogoss attrape sa chemise par le col ; le mouvement est rapide, le bras droit est passé en premier, alors que le reste du tissu part loin derrière son dos sous l’effet de son mouvement ample et rapide ; comme dans une chorégraphie millimétrée, l’autre bras s’élance pour capter l’entrée de la deuxième manche pile au moment où celle-ci retombe à sa portée ; les deux bras repartent ensuite vers l’avant, les épaules ont un mouvement de rotation ; le tissu caresse déjà ses bras, tombe parfaitement autour de son cou, de ses épaules, les pans atterrissent en douceur autour de son torse sculpté ; le bogoss remonte le col, y glisse la cravate défaite ; il attrape son portable, son paquet de cigarettes, les fait disparaître dans ses poches.
J’ai tout juste le temps de passer un short que je le vois s’apprêter à sortir de ma chambre, sans me regarder, en me lançant un « Bye » plutôt laconique.
Il repart la chemise encore ouverte, le col remonté et deux bouts de la cravate pendouillant de chaque côté de son cou, comme un mannequin dans une pub pour un parfum de marque ; mais aussi, comme pressé de quitter ma chambre, et ma compagnie.
Je le suis dans les escaliers, torse et pieds nus. Je ne veux pas qu’il reparte comme ça. Je sens que ça ne va pas. Je sens que dans sa tête, ce petit truc auquel il s’est laissé aller, ça le tracasse. Je dois trouver le moyen d’« arranger » ça. J’ai besoin d’un sourire, j’ai besoin de savoir que demain il reviendra.
Nous sommes désormais dans l’entrée.
« Et merde… » je l’entends pester, lorsqu’il se rend compte qu’il a fermé sa ceinture sans passer sa chemise dedans. Erreur de petit con, trop habitué au concept vestimentaire t-shirt, permettant de passer le bas tout en laissant le torse dans sa nudité le plus longtemps possible ; c’est d’ailleurs son habitude, en se rhabillant, de couvrir son torse en dernier.
« Jérém attends… » je tente de le retenir.
« Quoi ? ».
Je le sens tendu, perturbé : ça m’arrache le cœur de voir que son visage a perdu ce beau sourire incandescent des derniers jours. Je le sens impatient de partir, et je ne veux pas qu’il parte comme ça.
Je m’approche de lui, j’écarte les pans de sa chemise toujours ouverte, je le prends dans mes bras, je cherche le contact magique de son torse musclé, à la peau douce et bien chaude.
« Viens là… » je tente de l’apaiser en le serrant fort contre moi.
« Allez, Nico, il faut que j’y aille ! » fait le bogoss en se dégageant de mon étreinte.
Oui, son torse est bien chaud, mais Jérém, lui, est froid et distant. Mais putain… tout ce qu’on a vécu depuis une semaine, ça ne peut pas se gâter comme ça… c’est pas possible !
C’est avec une tristesse et une angoisse grandissantes que je le regarde défaire à nouveau sa ceinture, sa braguette, que je revois le boxer blanc refaire une dernière, petite apparition.
Je le regarde fermer sa chemise, bouton après bouton, avec une vitesse et une aisance qui font écho par contraste avec la maladresse avec laquelle j’ai galéré à les défaire deux heures plus tôt.
Je le regarde passer sa belle chemise dans le pantalon, refermer la braguette, sa ceinture.
Je regarde ses doigts adroits combiner les deux bouts de la cravate pour réaliser un nœud parfait, le tout en une poignée de secondes, avec une assurance d’artiste, fingers in the nose.
Je le regarde finir de s’apprêter, devant le miroir de l’entrée. Le bogoss ne semble pas se rendre compte d’un petit détail : sa chaînette de mec manque au tableau de sa perfection masculine. Je suis à deux doigts de le lui faire remarquer mais je décide sciemment de me taire : il a dû la perdre dans la chambre, je vais la chercher tranquillement après son départ. Ça nous fera un sujet de conversation pour demain. Ou, au pire, cette chaînette sera un prétexte pour se revoir, si jamais, comme je le pressens, les choses devaient à nouveau se compliquer entre nous.
Le col rabattu, le premier bouton ouvert, le nœud un peu desserré, le bogoss passe ses doigts dans les cheveux pour les ramener vers l’arrière : le voilà prêt à l’emploi, classe et sexy à la fois, impeccable. Nos regards se croisent. Le sien a l’air désorienté. Dans un geste très rapide, le bogoss soulève les sourcils, comme une charmante diversion, comme un effort inutile pour cacher ce malaise dont il n’arrive pas à se défaire.
J’ai de plus en plus envie de lui sauter dessus. Il est beau à pleurer. Je suis fou de lui.
Je le regarde glisser une cigarette entre les lèvres et poser la main sur la poignée de la porte d’entrée. Il me manque déjà.
« Jérém… » je tente de le retenir une fois de plus, désespérément, en l’attrapant par le bras ; avant de continuer « c’est trop bon ce qu’on vit depuis une semaine… tu es tellement… tellement… adorable… et… je… je… je… ».
J’ai soudainement le réflexe de freiner ma langue, alors qu’elle était partie pour balancer ces trois petits mots qui riment si bien avec Jérém ; trois mots qu’elle porte sur son bout depuis très longtemps, mais qui ont besoin du bon moment pour être dits et, surtout, pour être entendus. J’ai l’intuition que ce n’est vraiment pas le cas à cet instant précis. Alors, je me rattrape de justesse :« Je… suis si bien avec toi… ».
Une phrase qui resonne dans ma tête et dans mon cœur avec la même intensité que si je lui avais dit « Je t’aime ».
C’est un cri du cœur qui me laisse vidé de toute énergie, la poitrine qui tape à tout rompre, la respiration coupée ; un cri qui n’a d’écho que le silence assourdissant de son destinataire, et son regard comme assommé, ébahi, figé.
Les secondes s’enchaînent et son silence devient gênant, insupportable.
« Tu ne dis rien ? » je finis par tenter d’obtenir une réaction de sa part.
« Je dois y aller… ».
« C’est tout ? ... Je dois y aller ? » je m’emporte.
« Ne te monte pas la tête, Nico… » je l’entends lancer froidement, le regard absent.
La douche est glaciale.
« Je ne me monte pas la tête, mais je voudrais juste savoir où est-ce qu’on va tous les deux… parce que moi… moi je ne demande pas mieux que d’être à toi, et juste à toi… ».
« Je dois y aller… » fait-il en mode disque rayé. Un bobrun en mode disque rayé est un bobrun qui est en train de se refermer sur lui-même.
« On se voit demain ? » je tente de me rassurer.
Je voudrais tant entendre en guise de réponse cet « On verra », accompagné d’un sourire charmant, comme la promesse inavouée de retrouvaille ; je voudrais tant retrouver cette réponse et ce sourire magique auxquels il m’a habitué depuis quelques jours. Mais ce sourire, hélas, a disparu.
« J’en sais rien… » je l’entendrai lâcher, le regard fuyant, avant d’ouvrir la porte pour de bon et de se jeter dans le mouvement de la ville.
La dernière image que je retiens de mon bobrun à la fin de cet après-midi, ce sera son regard crispé, mal à l’aise. Il ne me reste qu’à le regarder s’éloigner avec sa démarche bien mec, jusqu’à ce qu’il disparaisse au détour d’une traverse.
Je regarde mon Jérém s’éloigner dans la rue, et j’ai l’impression de le voir s’éloigner de moi à nouveau, me fuir.
Le vent d’Autan a encore augmenté d’intensité, des nuages très sombres, annonciatrices d’orage, s’amoncellent sur la ville Rose. Je sens une profonde tristesse s’emparer de moi.
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