Aveux
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 08-07-2010 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Aveux
Aveux
Jamais je n’aurais cru en parler un jour.
Jamais je n’aurais imaginé raconter mon histoire.
C’était mon secret.
Voilà l’histoire du jour où ma vie a changé.
Peut-être que je vais un peu mélanger avec d’autres jours ; ils se ressemblaient tous ; mais je vais essayer de bien me souvenir …
Je me suis levée à 6h30 pour préparer le café pendant que Nicolas faisait sa toilette et s’habillait. J’ai décongelé un petit pain, sorti le beurre et la confiture de fraise. J’ai préparé les deux bols des enfants sur le coin de l’évier, sorti les céréales de Cindy, les gâteaux au chocolat pour Margot, la brique de lait, le chocolat en poudre. A peine sorti du micro-ondes, j’ai ouvert le petit pain en deux, tartiné les deux morceaux d’une fine couche de beurre pendant que le pain était chaud, rangé le beurre dans le réfrigérateur. Juste à temps ! Nicolas arrive et s’assoit au moment où je verse le café dans le bol, rempli au trois-quarts. Il prend un morceau de sucre et lève un regard noir. La petite cuillère, j’ai oublié la cuillère. J’ouvre le tiroir du buffet, pose la cuillère dans sa main tendue . Pendant qu’il déjeune, je dépose ses chaussures de travail sur le tapis de l’entrée, à côté de l’attaché-case. Je vérifie que le trousseau de clés de la maison est bien dans la poche de son blouson, les clés de la voiture sur le guéridon, et je pars réveiller les filles en vérifiant que mon peignoir est bien fermé. La semaine dernière, il m’a fait une réflexion parce que je n’avais pas fermé les deux boutons du bas, et qu’on voyait mes genoux : « Fais attention à ta tenue ! c’est pas un exemple pour les filles ! ». J’ouvre les volets et je secoue Margot par l’épaule. Cindy est déjà réveillée et me sourit, un bras pendant du lit du haut. Margot s’étire et arrange son drap. Cindy relève son bras et s’allonge en entendant les pas dans le couloir .
- Bonjour, papa !
- Bonjour, papa, bonne journée !
Il fait un signe de tête aux filles et disparaît vers l’entrée où je le suis.
Je tiens son blouson dans son dos pour qu’il enfile ses bras et lui ouvre la porte.
Tout c’est à peu près bien passé ce matin.
D’ici ce soir, il ne pensera plus à l’oubli de la petite cuillère. J’espère qu’il aura oublié. Deux jours de suite, ce serait trop ; je ne pourrais pas, deux jours de suite.
J’ai bu mon café en préparant le déjeuner des filles. Leurs affaires étaient prêtes sur le dossier des chaises de leurs bureaux. Il avait vérifié d’un coup d’oeil.
Je suis allée me préparer pendant qu’elles déjeunaient, et j’ai tout de suite rangée la nuisette rouge dans l’armoire de la chambre.
J’ai accompagné les filles à l’arrêt du bus et j’ai attendu leur départ pour rentrer.
Je n’ai rien montré aux filles, bien sûr, mais c’était une torture ce matin de descendre les trois étages. Au retour, j’ai pris mon temps.
Comme tous les jours en rentrant, j’ai fait la vaisselle du petit déjeuner, les poussières et j’ai lavé par terre. Hier, il a trouvé des traces sur le lavabo. J’avais oublié de vérifier après la toilette des filles.
Sur le moment il n’a rien dit, mais après le film, quand je suis allée me changer, j’ai vu qu’il avait posé la nuisette rouge sur la patère, par-dessus ma chemise de nuit. J’ai retenu les larmes qui me montaient aux yeux. Ça l’agace quand je pleure, et il s’énerve. J’ai mis la nuisette et je suis allée dans la chambre : j’ai noué le bâillon derrière ma tête, la boule coincée entre mes dents et je me suis agenouillée au pied du lit, ma tête seule reposant sur l’oreiller, les avant-bras glissés entre le matelas et le sommier, et j’ai attendu.
Hier, il a pris la cravache la plus fine et en plus des fesses et du haut des cuisses, il m’a aussi cinglée sur les seins.
Ce matin, le frottement des sous-vêtements dans les escaliers était une vraie torture. A un ou deux endroits, la peau a éclaté et je saigne un peu . J’en ai pour une bonne semaine.
J’ai mis de la pommade à cicatriser après avoir fini le ménage et je suis restée allongée à plat ventre sur le lit, le temps qu’elle agisse et qu’elle sèche.
Je saigne aussi un peu de l’anus ; ça, c’est plus rare ; au début, c’était presque à chaque fois ; mais depuis la naissance de la dernière, depuis six ans, il ne me prend plus que comme ça, et c’est beaucoup plus rare que je saigne. Il ne voulait pas que je prenne la pilule ; en fait je crois surtout qu’il a toujours préféré me prendre comme ça, et qu’il s’est trouvé ce prétexte.
Je n’ai pas eu le cœur de me préparer à manger. Je suis restée allongée sur le lit à rêvasser ; le prochain anniversaire de Margot ; le rendez-vous avec les professeurs dans deux semaines, à la fin de l’année scolaire ; les vacances prochaines. J’attends les vacances.
Comme tous les ans, on ira chez son frère, dans la Creuse. Nicolas passera trois semaines avec nous, et ensuite comme l’an dernier, il rentrera à Paris et je resterai à la campagne avec les filles, chez Serge et Marie-Ange, et Nicolas viendra nous rejoindre les week-end.
Avant que son frère se marie avec Marie-Ange, on rentrait à Paris nous aussi ; j’étais contente que Nicolas nous ramène. Son grand frère, Serge, je ne l’aime pas beaucoup. Il venait nous retrouver des fois, le soir, dans la chambre, et c’était bizarre ; il voulait juste que je les regarde faire ; j’aimais pas ça. Depuis qu’il est marié, il ne vient plus. Je crois que c’est Nicolas qui va dans leur chambre des fois, quand je suis couchée. J’ai jamais osé demander à Marie-Ange et elle ne m’en a pas parlé non plus.
L’an dernier, après le départ de Nicolas et pendant que Serge était au travail, on parlait, on se racontait des histoires, mais on ne parlait jamais de ni de Serge ni de Nicolas, on les oubliait, pour un après-midi, pendant que les filles jouaient dehors.
C’était surtout elle qui parlait, de sa vie d’avant, quand elle était dans la rue. Je crois qu’elle a eu des moments difficiles, mais elle ne racontait que des choses amusantes.
Un matin, elle est entrée dans la salle de bains pendant que finissais de me laver. C’était ma faute, j’avais oublié de m’enfermer après avoir fait la toilette des filles. J’étais en culotte, mais elle a vu les marques en bas de mon dos et sur les seins dans le miroir. Elle est restée un moment sur le pas de la porte sans rien dire, et puis elle m’a regardée dans les yeux dans le miroir et elle est rentrée et a refermé la porte à clé derrière elle. J’osais ni bouger ni parler ; j’ai juste reposé le gant de toilette dans l’eau du lavabo. Elle s’est approchée dans mon dos en me regardant dans le miroir. Elle a baissé les yeux sur mes reins et du bout du doigt elle a suivi une marque, jusque sur mes fesses, en écartant ma culotte de l’autre main. Elle a étiré l’élastique de la culotte avec ses deux mains pour voir plus bas et puis elle l’a remise en place.
- Il y va fort …
Elle me regardait dans le miroir et murmurait :
- Le … ventre aussi ?
J’ai dit oui de la tête.
Après elle s’est reculée et elle a enlevé son peignoir et sa chemise de nuit en me tournant le dos. Elle est rentrée dans la baignoire sans me regarder et après un petit moment elle a tiré le rideau de douche :
- Ferme bien en partant …
J’ai vu les cicatrices sur ses reins et ses fesses, en haut de ses cuisses ; des marques profondes, croisées, anciennes.
Elle a attendu deux jours, qu’on soient seules à la maison, l’après-midi où les filles sont allées à la piscine.
J’avais fini de laver la vaisselle et on étaient assises sous les érables pour prendre le café. Je suis partie laver nos tasses et elle les a essuyées et rangées dans le placard :
- Viens avec moi.
Je l’ai suivie. Elle est allée dans sa chambre ; elle a refermée la porte dans mon dos et s’est assise sur le bord du lit :
- Déshabilles-toi !
Je me souviens que j’étais restée toute bête, plantée devant elle sans savoir quoi faire. Je m’étais jamais déshabillée devant personne, sauf Nicolas bien sûr, depuis très longtemps ; depuis la maternité en fait, depuis la naissance de Margot. Et il ne m’est même pas venu à l’idée de rouvrir la porte et de sortir de la chambre. Je crois qu’à ce moment-là, je ne pensais à rien du tout, tout simplement, par contre, j’y ai très souvent repensé depuis, revivant toute la scène dans tous ses détails.
J’ai déboutonné ma robe et je l’ai pliée sur la chaise à côté de la porte.
Si, je me souviens, quand j’ai posé ma robe sur la chaise, j’ai pensé que j’aurais dû mettre des dessous assortis et plus jolis, au lieu de la grande culotte de coton que j’avais mise le matin, avec ses élastiques détendus ; oui, j’ai pensé à ça.
- Allez ! Continue !
J’ai dégrafé mon soutien-gorge, le retenant d’une main pendant que je faisais glisser les bretelles sur mes bras, et je l’ai posé sur ma robe, en cachant mes seins de mes mains quand je me suis retournée vers Marie-Ange.
Ils sont gros, affaissés depuis mes grossesses ; j’ai nourri les deux filles au sein . J’ai retrouvé un ventre plat et ma taille d’avant, mais mes seins sont plus gros qu’avant mes grossesses, deux tailles de bonnets de plus, avec de petites vergetures ; et des cicatrices, aussi.
- Ta culotte !
J’ai baissé ma culotte, la laissant par terre à mes pieds. J’avais un peu honte. Nicolas m’obligeait à me raser complètement, même avant qu’il me cingle aussi devant, sur le ventre, il avait toujours voulu. Il m’avait juste dit d’arrêter pendant mes grossesses ; et puis m’avait dit de me raser à nouveau dès ma sortie de la maternité, les deux fois. J’avais honte ; j’avais peur que Marie-Ange se moque de mon ventre nu. Je me regarde pas souvent dans une glace ; j’aime pas me voir. En fait je ne me vois que quand je me soigne. Mes petites lèvres dépassent beaucoup entre mes jambes, toutes marrons et fripées, un peu boursoufflées en bas, là où Nicolas met les pinces.
Je n’osais plus lever les yeux. Elle me regardait ; je le savais ; on est restées longtemps comme ça, sans rien dire. Et puis :
- Approche !
Elle m’a regardée sous toutes les coutures, me faisant tourner de ses mains, suivant d’un doigt les marques sur mon corps, soulevant mes seins pour suivre la longueur d’une trace encore vive, écartant mes jambes pour passer le doigt sur la plaie qui allait d’une lèvre au bas de ma fesse.
Et puis les questions …
… quand la dernière fois ? samedi ; souvent ? chaque semaine, des fois plus ; comment ? la nuisette, la cravache ; plus ? les pinces, les aiguilles parfois ; depuis quand ? après Margot ; tu as du plaisir ? quoi ? du plaisir ! je sais pas ; il te fait l’amour ? plus depuis …, derrière ; toute seule ? comment ça ? tu te masturbes ? quoi ? quel âge tu as déjà ? 28 ?26 ans ; tu as eu un autre homme avant ? non ; et depuis ? non ! tu as jamais envie ? de quoi ? tu n’as pas envie d’arrêter ? arrêter ? c’est de plus en plus dur ? je sais pas ; il te fait plus mal qu’avant ? des fois, peut-être ; et si tu refusais ? c’est mon mari ; il a le droit ? c’est mon mari ; quel âge a Cindy ? huit ans ; il reste seul avec elle ? pourquoi ? rien … rien … viens-là … viens …
Elle m’a serrée dans ses bras et puis elle est allée chercher mes affaires sur la chaise et elle m’a rhabillée, comme j’habille Cindy et Margot tous les matins, et elle m’a encore serrée dans ses bras, et j’ai pleuré ; je savais pas pourquoi ; mais j’avais envie de pleurer ; ça m’a fait du bien.
Quand on est sorties de la chambre, on s’est installées dans le canapé devant la télé ; il y avait une étape du Tour de France ; j’aime bien les images, on voit de jolis paysages …
- Marie-Ange …
- Oui ?
- Serge il … te fait … pareil ?
- Non !
- Ah … mais …
- C’était avant ! pas lui ! jamais !
C’était dans les Alpes ; c’était vert ; j’aimerais bien y aller …
- Marie-Ange …
- Oui ?
- De quoi tu parlais …
- Quand ça ?
- … tout à l’heure … si j’avais … du plaisir …
- Tu veux savoir ? le plaisir, et masturber ? aussi ? tu veux savoir ?
- … oui …
- Bon ! ça t’intéresse la télé ?
- … comme ça …
- Tu veux vraiment savoir ?
- … oui …
- Viens !
Elle s’est levée du canapé et elle est repartie vers la chambre. Elle m’a attendue à la porte et comme un peu plus tôt, elle a refermé la porte derrière moi.
C’est elle qui s’est déshabillée, cette fois, et j’étais presque plus gênée que quand c’était moi.
Elle a beaucoup parlé. Beaucoup. Elle m’a montré, son sexe, des gestes. Elle a mis ma main sur elle …
- Essaies, sur toi !
- …
- Je te laisse toute seule, essaies !
- Non …
- Tu veux pas ?
- Si … mais reste …
C’était … bizarre. J’étais nue sur le lit avec Marie-Ange. Je me sentais coupable et je voulais que ça dure. J’aimais sa main sur mon front, son bras sous mon cou qui me serrait par l’épaule pendant que je frottais mon sexe, plus pour elle que pour moi, comme pour lui montrer que je m’appliquais.
Elle m’a arrêtée en posant sa main sur la mienne et en l’enlevant de sur mon ventre, elle m’a serrée dans ses bras, nue contre moi :
- Ça viendra, t’inquiète pas, ça viendra …
Je me souviens que j’étais déçue pour elle, pas pour moi ; je ne savais même pas ce que je cherchais.
La semaine suivante, le 20 juillet on a fêté l’anniversaire de Marie-Ange. On a mangé dehors sous les érables. Les hannetons volaient autour de nous et les filles criaient chaque fois qu’un d’entre eux se prenait dans leurs cheveux. Quand Serge est parti prendre son service de nuit à la fonderie, les filles sont parties se coucher. La bouteille de champagne était à peine entamée et Marie-Ange a décidé qu’on n’irait pas nous coucher avant d’avoir fini le gâteau et le champagne. On a débarrassé la table en empilant tout dans l’évier. J’allais me mettre à la vaisselle, mais Marie-Ange n’a pas voulu.
Elle a posé deux parts de gâteau dans des assiettes et les a amenées dans la salle à manger avec la bouteille et elle a mis de la musique, assez doucement pour ne pas déranger les filles qui dormaient à l’étage. On a dansé. Elle buvait à la bouteille et me faisait boire aussi :
- Trente-cinq ans, ça se fête, allez, me laisse pas boire toute seule !
- Je vais être malade, je bois jamais d’alcool !
- Allez, pour une fois !
On a dansé le tango, le rock, le madison. On s’amusait . On a fini la bouteille et la tête me tournait un peu, à Marie-Ange aussi, il était tard ; alors on est allées au lit.
Je venais juste d’éteindre la lumière quand Marie-Ange est venue dans ma chambre :
- Ça va, toi ?
- Ça va …
J’ai senti qu’elle s’asseyait sur le lit et puis elle m’a cherchée de la main. Elle a ouvert le drap et s’est allongée à côté de moi :
- C’est trop triste de passer un anniversaire toute seule !
Elle a mis sa main sous ma chemise de nuit.
- Qu’est-ce que tu fais ? je crois qu’on a trop bu …
- Chhhhuuttt, dis plus rien …
Depuis le 20 juillet 2007, le plaisir, je sais ce que c’est.
Et cet été, je recommencerai ; si Marie-Ange veut bien, je recommencerai.
Alors j’attends les vacances.
Et parfois, j’aimerais avoir plus de courage ; j’y pense ; j’aimerais dire à Nicolas … d’arrêter … dire « non », « ça suffit » … et puis … je ne dis rien … mais j’y pense !
Je me souviens que dans la journée, en attendant les filles, j’avais pensé à tout ça, mais je me perds, je vous raconte dans le désordre, c’est pas bien, excusez-moi, je reprends où j’en étais …
Je suis restée allongée sur le lit jusqu’à 2 heures passées. La crème cicatrisante ne me piquait plus et je suis allée dans la salle de bain pour me laver. Le frottement du gant a réveillé la brûlure.
J’ai remis le lit en ordre et nettoyé la salle de bains, vérifié partout dans la maison que tout était en ordre. Normalement, il ne recommencera pas avant quelques jours, mais je préfère être sûre. Des fois, il me punit aussi avec des aiguilles. C’est pire que la cravache.
Il y a deux semaines, j’avais pas vu que Cindy avait laissé sa culotte et ses chaussettes sous son lit ; pourtant je vérifie, d’habitude. Je venais de soigner Margot qui s’était abîmée un genou à l’école et j’ai oublié. Il est allé leur dire bonsoir et il m’a appelé depuis la chambre, me montrant du doigt un bout de chaussette qui dépassait sous le lit. J’ai compris. Je l’ai vu sortir du buffet de la salle à manger la petite boîte en plastique où je range mes épingles de couture. Il est allé dans la salle de bain pour la remplir d’alcool.
Vraiment, je voulais lui dire non ; vraiment. Et puis …
Avant il les plantait que dans les petites lèvres ; mais depuis quelques mois, il m’en met aussi à travers les tétons, et le pire, c’est dans les grandes lèvres. C’est plus épais. Je peux pas m’empêcher de pleurer ; ça l’énerve encore plus, je le sais, mais c‘est trop, je peux pas me retenir.
Je me suis remise à mon tricot à côté de la fenêtre. Je fais un gilet pour Margot ; je n’ai plus qu’une manche à monter, et avec les aiguilles de 6, je vais vite ; j’aurais fini avant d’aller chercher les filles à la descente du bus. J’aimerais avoir la télé, ça me tiendrait compagnie. Serge avait proposé de nous donner son ancien poste, mais Nicolas n’a pas voulu.
L’été dernier, j’ai vu plusieurs fois qu’il était agacé quand il rentrait de la pêche avec son frère et qu’il me voyait devant la télé avec Marie-Ange ; il ne disait rien devant son frère, mais je voyais bien qu’il n’était pas content.
Oh ! pardon ! je me perds encore … j’ai pas l’habitude de raconter …
Les filles faisaient leurs devoirs sur la table de la salle à manger quand Nicolas est rentré. J’avais rangé le tricot dans la boîte à couture ; il était presque fini, j’avais plus qu’à coudre les manches et les boutons. Cindy avait une leçon d’histoire à apprendre et Margot avait une lecture et un résumé de lecture à faire.
Il s’est d’abord énervé parce que les filles me posaient des questions à moi et pas à lui, et puis parce que j’ai trouvé une faute d’orthographe qu’il n’avait pas vue. Ça a fait rire Cindy et il lui a donné une gifle. Il était vraiment en colère. Il l’a renvoyée dans sa chambre :
- Tu mérites une fessée ! file dans ta chambre ! j’arrive !
C’est là que j’ai repensé à toutes ces questions de Marie-Ange, c’est aussi pour ça que je vous ai raconté.
J’ai imaginé Cindy à genoux devant son lit, et lui avec la cravache.
Je me souviens que j’ai crié « NON » et que je l’ai bousculé au moment où il se levait pour suivre Cindy dans la chambre.
Je voulais juste l’arrêter.
Et puis il s’est cogné la tête contre l’angle du buffet.
Serge et Marie-Ange sont montés à Paris. Ils m’ont beaucoup aidé. Et puis ils m’ont proposé de venir habiter chez eux à Guéret avec les filles.
Au début, Marie-Ange venait me retrouver dans mon lit quand Serge était de nuit à la fonderie. On parlait pas beaucoup. C’était surtout elle qui me donnait du plaisir et puis elle m’a appris à lui en donner aussi. C’était tellement nouveau. Petit à petit, j’ai appris à ne plus avoir peur, à ne plus tout surveiller.
Un jour, après le petit-déjeuner, au moment de partir faire les courses, Marie-Ange m’a serrée dans ses bras en riant :
- T’es guérie !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Réfléchis à ce que tu as fait ce matin, réfléchis ! je t’ai dit ! t’es guérie !
- Je comprends pas …
- T’es prête à partir, là ? regardes !
Elle me montrait la table de la cuisine :
- T’as pas lavé les bols ! et je suis passée devant ta chambre … t’as pas fait ton lit non plus !
Quelque semaines plus tard, un soir, les filles étaient couchées et Serge venait de monter se coucher lui aussi, Marie-Ange m’a enserrée dans ses bras pendant que je finissais la vaisselle dans l’évier de la cuisine. J’aimais bien quand elle faisait ça, elle le faisait souvent, des fois elle soulevait ma robe, me faisait des chatouilles ; une fois elle m’avait même caressée en baissant ma culotte pendant que j’avais les mains dans l’eau de vaisselle. Elle a pris mes seins dans ses mains, collée à mon dos, son menton sur mon épaule :
- Tu me fais confiance ?
- Bien sûr !
- Je vais te proposer quelque chose … tu réfléchis avant de répondre … et tu dis oui ou non, ça changera rien, je te jure, si tu veux pas, d’accord ?
- … d’accord …
- Est-ce que tu veux venir dormir avec nous ce soir ?
Je suis restée complètement muette. Marie-Ange et Serge … son frère ? Tout un tas d’images sont revenues …
- Fais-moi confiance ! mais c’est à toi de choisir, et je t’ai dit, ça ne changera rien, promis … et arrête de frotter cette assiette, elle est propre !
- … Serge …
- Il est pas au courant !
- Mais toi …
- Moi ? d’après toi, si je t’en parle …
J’ai fini la vaisselle dans un état second. J’avais rien décidé. On est allées mettre nos chemises de nuit dans la salle de bains. J’avais rien décidé …
- Et si je dis non …
- Si tu veux pas, je viendrai dormir avec toi !
- Mais … et Serge ?
- T’inquiète pas … il sait déjà …
Elle m’a tenu la main en montant l’escalier. Dans la chambre, elle a allumé la lampe de chevet. Serge s’est retourné, la main devant son visage pour se protéger de la lumière. Il avait l’air surpris mais il souriait quand Marie-Ange a soulevé ma chemise de nuit et que j’ai levé les bras pour qu’elle l’enlève. J’ai senti qu’elle aussi se déshabillait derrière moi et elle a ouvert le drap, me poussant d’une main dans le dos.
J’étais beaucoup trop tendue et inquiète pour avoir profité de cette nuit. Je me souviens seulement que lui était très doux, presque timide, et qu’il m’a fait l’amour pendant que Marie-Ange m’embrassait, me parlait à l’oreille, caressait ma joue. Et je me souviens qu’elle a pleuré. Moi,j’étais comme absente.
Depuis, toutes les nuits j’ai dormi avec eux.
Monica est née en janvier. Cindy et Margot sont contentes d’avoir une petite sœur.
Serge et Marie-Ange … eux … ils en sont fous.
Peut-être qu’on en aura un autre, un garçon, ça serait bien, mais pas tout de suite. Pour l’instant, on profite du bébé et de nos nuits.
Je ne suis plus absente à nos étreintes, loin de là, mon corps s’est réveillé, et ils sont si doux tous les deux …
J’ai 29 ans, trois beaux enfants et deux merveilleux amants.
La vie, parfois … tourne bien.
Voilà . Il n’y a plus de secret.
Jamais je n’aurais cru en parler un jour.
Jamais je n’aurais imaginé raconter mon histoire.
C’était mon secret.
Voilà l’histoire du jour où ma vie a changé.
Peut-être que je vais un peu mélanger avec d’autres jours ; ils se ressemblaient tous ; mais je vais essayer de bien me souvenir …
Je me suis levée à 6h30 pour préparer le café pendant que Nicolas faisait sa toilette et s’habillait. J’ai décongelé un petit pain, sorti le beurre et la confiture de fraise. J’ai préparé les deux bols des enfants sur le coin de l’évier, sorti les céréales de Cindy, les gâteaux au chocolat pour Margot, la brique de lait, le chocolat en poudre. A peine sorti du micro-ondes, j’ai ouvert le petit pain en deux, tartiné les deux morceaux d’une fine couche de beurre pendant que le pain était chaud, rangé le beurre dans le réfrigérateur. Juste à temps ! Nicolas arrive et s’assoit au moment où je verse le café dans le bol, rempli au trois-quarts. Il prend un morceau de sucre et lève un regard noir. La petite cuillère, j’ai oublié la cuillère. J’ouvre le tiroir du buffet, pose la cuillère dans sa main tendue . Pendant qu’il déjeune, je dépose ses chaussures de travail sur le tapis de l’entrée, à côté de l’attaché-case. Je vérifie que le trousseau de clés de la maison est bien dans la poche de son blouson, les clés de la voiture sur le guéridon, et je pars réveiller les filles en vérifiant que mon peignoir est bien fermé. La semaine dernière, il m’a fait une réflexion parce que je n’avais pas fermé les deux boutons du bas, et qu’on voyait mes genoux : « Fais attention à ta tenue ! c’est pas un exemple pour les filles ! ». J’ouvre les volets et je secoue Margot par l’épaule. Cindy est déjà réveillée et me sourit, un bras pendant du lit du haut. Margot s’étire et arrange son drap. Cindy relève son bras et s’allonge en entendant les pas dans le couloir .
- Bonjour, papa !
- Bonjour, papa, bonne journée !
Il fait un signe de tête aux filles et disparaît vers l’entrée où je le suis.
Je tiens son blouson dans son dos pour qu’il enfile ses bras et lui ouvre la porte.
Tout c’est à peu près bien passé ce matin.
D’ici ce soir, il ne pensera plus à l’oubli de la petite cuillère. J’espère qu’il aura oublié. Deux jours de suite, ce serait trop ; je ne pourrais pas, deux jours de suite.
J’ai bu mon café en préparant le déjeuner des filles. Leurs affaires étaient prêtes sur le dossier des chaises de leurs bureaux. Il avait vérifié d’un coup d’oeil.
Je suis allée me préparer pendant qu’elles déjeunaient, et j’ai tout de suite rangée la nuisette rouge dans l’armoire de la chambre.
J’ai accompagné les filles à l’arrêt du bus et j’ai attendu leur départ pour rentrer.
Je n’ai rien montré aux filles, bien sûr, mais c’était une torture ce matin de descendre les trois étages. Au retour, j’ai pris mon temps.
Comme tous les jours en rentrant, j’ai fait la vaisselle du petit déjeuner, les poussières et j’ai lavé par terre. Hier, il a trouvé des traces sur le lavabo. J’avais oublié de vérifier après la toilette des filles.
Sur le moment il n’a rien dit, mais après le film, quand je suis allée me changer, j’ai vu qu’il avait posé la nuisette rouge sur la patère, par-dessus ma chemise de nuit. J’ai retenu les larmes qui me montaient aux yeux. Ça l’agace quand je pleure, et il s’énerve. J’ai mis la nuisette et je suis allée dans la chambre : j’ai noué le bâillon derrière ma tête, la boule coincée entre mes dents et je me suis agenouillée au pied du lit, ma tête seule reposant sur l’oreiller, les avant-bras glissés entre le matelas et le sommier, et j’ai attendu.
Hier, il a pris la cravache la plus fine et en plus des fesses et du haut des cuisses, il m’a aussi cinglée sur les seins.
Ce matin, le frottement des sous-vêtements dans les escaliers était une vraie torture. A un ou deux endroits, la peau a éclaté et je saigne un peu . J’en ai pour une bonne semaine.
J’ai mis de la pommade à cicatriser après avoir fini le ménage et je suis restée allongée à plat ventre sur le lit, le temps qu’elle agisse et qu’elle sèche.
Je saigne aussi un peu de l’anus ; ça, c’est plus rare ; au début, c’était presque à chaque fois ; mais depuis la naissance de la dernière, depuis six ans, il ne me prend plus que comme ça, et c’est beaucoup plus rare que je saigne. Il ne voulait pas que je prenne la pilule ; en fait je crois surtout qu’il a toujours préféré me prendre comme ça, et qu’il s’est trouvé ce prétexte.
Je n’ai pas eu le cœur de me préparer à manger. Je suis restée allongée sur le lit à rêvasser ; le prochain anniversaire de Margot ; le rendez-vous avec les professeurs dans deux semaines, à la fin de l’année scolaire ; les vacances prochaines. J’attends les vacances.
Comme tous les ans, on ira chez son frère, dans la Creuse. Nicolas passera trois semaines avec nous, et ensuite comme l’an dernier, il rentrera à Paris et je resterai à la campagne avec les filles, chez Serge et Marie-Ange, et Nicolas viendra nous rejoindre les week-end.
Avant que son frère se marie avec Marie-Ange, on rentrait à Paris nous aussi ; j’étais contente que Nicolas nous ramène. Son grand frère, Serge, je ne l’aime pas beaucoup. Il venait nous retrouver des fois, le soir, dans la chambre, et c’était bizarre ; il voulait juste que je les regarde faire ; j’aimais pas ça. Depuis qu’il est marié, il ne vient plus. Je crois que c’est Nicolas qui va dans leur chambre des fois, quand je suis couchée. J’ai jamais osé demander à Marie-Ange et elle ne m’en a pas parlé non plus.
L’an dernier, après le départ de Nicolas et pendant que Serge était au travail, on parlait, on se racontait des histoires, mais on ne parlait jamais de ni de Serge ni de Nicolas, on les oubliait, pour un après-midi, pendant que les filles jouaient dehors.
C’était surtout elle qui parlait, de sa vie d’avant, quand elle était dans la rue. Je crois qu’elle a eu des moments difficiles, mais elle ne racontait que des choses amusantes.
Un matin, elle est entrée dans la salle de bains pendant que finissais de me laver. C’était ma faute, j’avais oublié de m’enfermer après avoir fait la toilette des filles. J’étais en culotte, mais elle a vu les marques en bas de mon dos et sur les seins dans le miroir. Elle est restée un moment sur le pas de la porte sans rien dire, et puis elle m’a regardée dans les yeux dans le miroir et elle est rentrée et a refermé la porte à clé derrière elle. J’osais ni bouger ni parler ; j’ai juste reposé le gant de toilette dans l’eau du lavabo. Elle s’est approchée dans mon dos en me regardant dans le miroir. Elle a baissé les yeux sur mes reins et du bout du doigt elle a suivi une marque, jusque sur mes fesses, en écartant ma culotte de l’autre main. Elle a étiré l’élastique de la culotte avec ses deux mains pour voir plus bas et puis elle l’a remise en place.
- Il y va fort …
Elle me regardait dans le miroir et murmurait :
- Le … ventre aussi ?
J’ai dit oui de la tête.
Après elle s’est reculée et elle a enlevé son peignoir et sa chemise de nuit en me tournant le dos. Elle est rentrée dans la baignoire sans me regarder et après un petit moment elle a tiré le rideau de douche :
- Ferme bien en partant …
J’ai vu les cicatrices sur ses reins et ses fesses, en haut de ses cuisses ; des marques profondes, croisées, anciennes.
Elle a attendu deux jours, qu’on soient seules à la maison, l’après-midi où les filles sont allées à la piscine.
J’avais fini de laver la vaisselle et on étaient assises sous les érables pour prendre le café. Je suis partie laver nos tasses et elle les a essuyées et rangées dans le placard :
- Viens avec moi.
Je l’ai suivie. Elle est allée dans sa chambre ; elle a refermée la porte dans mon dos et s’est assise sur le bord du lit :
- Déshabilles-toi !
Je me souviens que j’étais restée toute bête, plantée devant elle sans savoir quoi faire. Je m’étais jamais déshabillée devant personne, sauf Nicolas bien sûr, depuis très longtemps ; depuis la maternité en fait, depuis la naissance de Margot. Et il ne m’est même pas venu à l’idée de rouvrir la porte et de sortir de la chambre. Je crois qu’à ce moment-là, je ne pensais à rien du tout, tout simplement, par contre, j’y ai très souvent repensé depuis, revivant toute la scène dans tous ses détails.
J’ai déboutonné ma robe et je l’ai pliée sur la chaise à côté de la porte.
Si, je me souviens, quand j’ai posé ma robe sur la chaise, j’ai pensé que j’aurais dû mettre des dessous assortis et plus jolis, au lieu de la grande culotte de coton que j’avais mise le matin, avec ses élastiques détendus ; oui, j’ai pensé à ça.
- Allez ! Continue !
J’ai dégrafé mon soutien-gorge, le retenant d’une main pendant que je faisais glisser les bretelles sur mes bras, et je l’ai posé sur ma robe, en cachant mes seins de mes mains quand je me suis retournée vers Marie-Ange.
Ils sont gros, affaissés depuis mes grossesses ; j’ai nourri les deux filles au sein . J’ai retrouvé un ventre plat et ma taille d’avant, mais mes seins sont plus gros qu’avant mes grossesses, deux tailles de bonnets de plus, avec de petites vergetures ; et des cicatrices, aussi.
- Ta culotte !
J’ai baissé ma culotte, la laissant par terre à mes pieds. J’avais un peu honte. Nicolas m’obligeait à me raser complètement, même avant qu’il me cingle aussi devant, sur le ventre, il avait toujours voulu. Il m’avait juste dit d’arrêter pendant mes grossesses ; et puis m’avait dit de me raser à nouveau dès ma sortie de la maternité, les deux fois. J’avais honte ; j’avais peur que Marie-Ange se moque de mon ventre nu. Je me regarde pas souvent dans une glace ; j’aime pas me voir. En fait je ne me vois que quand je me soigne. Mes petites lèvres dépassent beaucoup entre mes jambes, toutes marrons et fripées, un peu boursoufflées en bas, là où Nicolas met les pinces.
Je n’osais plus lever les yeux. Elle me regardait ; je le savais ; on est restées longtemps comme ça, sans rien dire. Et puis :
- Approche !
Elle m’a regardée sous toutes les coutures, me faisant tourner de ses mains, suivant d’un doigt les marques sur mon corps, soulevant mes seins pour suivre la longueur d’une trace encore vive, écartant mes jambes pour passer le doigt sur la plaie qui allait d’une lèvre au bas de ma fesse.
Et puis les questions …
… quand la dernière fois ? samedi ; souvent ? chaque semaine, des fois plus ; comment ? la nuisette, la cravache ; plus ? les pinces, les aiguilles parfois ; depuis quand ? après Margot ; tu as du plaisir ? quoi ? du plaisir ! je sais pas ; il te fait l’amour ? plus depuis …, derrière ; toute seule ? comment ça ? tu te masturbes ? quoi ? quel âge tu as déjà ? 28 ?26 ans ; tu as eu un autre homme avant ? non ; et depuis ? non ! tu as jamais envie ? de quoi ? tu n’as pas envie d’arrêter ? arrêter ? c’est de plus en plus dur ? je sais pas ; il te fait plus mal qu’avant ? des fois, peut-être ; et si tu refusais ? c’est mon mari ; il a le droit ? c’est mon mari ; quel âge a Cindy ? huit ans ; il reste seul avec elle ? pourquoi ? rien … rien … viens-là … viens …
Elle m’a serrée dans ses bras et puis elle est allée chercher mes affaires sur la chaise et elle m’a rhabillée, comme j’habille Cindy et Margot tous les matins, et elle m’a encore serrée dans ses bras, et j’ai pleuré ; je savais pas pourquoi ; mais j’avais envie de pleurer ; ça m’a fait du bien.
Quand on est sorties de la chambre, on s’est installées dans le canapé devant la télé ; il y avait une étape du Tour de France ; j’aime bien les images, on voit de jolis paysages …
- Marie-Ange …
- Oui ?
- Serge il … te fait … pareil ?
- Non !
- Ah … mais …
- C’était avant ! pas lui ! jamais !
C’était dans les Alpes ; c’était vert ; j’aimerais bien y aller …
- Marie-Ange …
- Oui ?
- De quoi tu parlais …
- Quand ça ?
- … tout à l’heure … si j’avais … du plaisir …
- Tu veux savoir ? le plaisir, et masturber ? aussi ? tu veux savoir ?
- … oui …
- Bon ! ça t’intéresse la télé ?
- … comme ça …
- Tu veux vraiment savoir ?
- … oui …
- Viens !
Elle s’est levée du canapé et elle est repartie vers la chambre. Elle m’a attendue à la porte et comme un peu plus tôt, elle a refermé la porte derrière moi.
C’est elle qui s’est déshabillée, cette fois, et j’étais presque plus gênée que quand c’était moi.
Elle a beaucoup parlé. Beaucoup. Elle m’a montré, son sexe, des gestes. Elle a mis ma main sur elle …
- Essaies, sur toi !
- …
- Je te laisse toute seule, essaies !
- Non …
- Tu veux pas ?
- Si … mais reste …
C’était … bizarre. J’étais nue sur le lit avec Marie-Ange. Je me sentais coupable et je voulais que ça dure. J’aimais sa main sur mon front, son bras sous mon cou qui me serrait par l’épaule pendant que je frottais mon sexe, plus pour elle que pour moi, comme pour lui montrer que je m’appliquais.
Elle m’a arrêtée en posant sa main sur la mienne et en l’enlevant de sur mon ventre, elle m’a serrée dans ses bras, nue contre moi :
- Ça viendra, t’inquiète pas, ça viendra …
Je me souviens que j’étais déçue pour elle, pas pour moi ; je ne savais même pas ce que je cherchais.
La semaine suivante, le 20 juillet on a fêté l’anniversaire de Marie-Ange. On a mangé dehors sous les érables. Les hannetons volaient autour de nous et les filles criaient chaque fois qu’un d’entre eux se prenait dans leurs cheveux. Quand Serge est parti prendre son service de nuit à la fonderie, les filles sont parties se coucher. La bouteille de champagne était à peine entamée et Marie-Ange a décidé qu’on n’irait pas nous coucher avant d’avoir fini le gâteau et le champagne. On a débarrassé la table en empilant tout dans l’évier. J’allais me mettre à la vaisselle, mais Marie-Ange n’a pas voulu.
Elle a posé deux parts de gâteau dans des assiettes et les a amenées dans la salle à manger avec la bouteille et elle a mis de la musique, assez doucement pour ne pas déranger les filles qui dormaient à l’étage. On a dansé. Elle buvait à la bouteille et me faisait boire aussi :
- Trente-cinq ans, ça se fête, allez, me laisse pas boire toute seule !
- Je vais être malade, je bois jamais d’alcool !
- Allez, pour une fois !
On a dansé le tango, le rock, le madison. On s’amusait . On a fini la bouteille et la tête me tournait un peu, à Marie-Ange aussi, il était tard ; alors on est allées au lit.
Je venais juste d’éteindre la lumière quand Marie-Ange est venue dans ma chambre :
- Ça va, toi ?
- Ça va …
J’ai senti qu’elle s’asseyait sur le lit et puis elle m’a cherchée de la main. Elle a ouvert le drap et s’est allongée à côté de moi :
- C’est trop triste de passer un anniversaire toute seule !
Elle a mis sa main sous ma chemise de nuit.
- Qu’est-ce que tu fais ? je crois qu’on a trop bu …
- Chhhhuuttt, dis plus rien …
Depuis le 20 juillet 2007, le plaisir, je sais ce que c’est.
Et cet été, je recommencerai ; si Marie-Ange veut bien, je recommencerai.
Alors j’attends les vacances.
Et parfois, j’aimerais avoir plus de courage ; j’y pense ; j’aimerais dire à Nicolas … d’arrêter … dire « non », « ça suffit » … et puis … je ne dis rien … mais j’y pense !
Je me souviens que dans la journée, en attendant les filles, j’avais pensé à tout ça, mais je me perds, je vous raconte dans le désordre, c’est pas bien, excusez-moi, je reprends où j’en étais …
Je suis restée allongée sur le lit jusqu’à 2 heures passées. La crème cicatrisante ne me piquait plus et je suis allée dans la salle de bain pour me laver. Le frottement du gant a réveillé la brûlure.
J’ai remis le lit en ordre et nettoyé la salle de bains, vérifié partout dans la maison que tout était en ordre. Normalement, il ne recommencera pas avant quelques jours, mais je préfère être sûre. Des fois, il me punit aussi avec des aiguilles. C’est pire que la cravache.
Il y a deux semaines, j’avais pas vu que Cindy avait laissé sa culotte et ses chaussettes sous son lit ; pourtant je vérifie, d’habitude. Je venais de soigner Margot qui s’était abîmée un genou à l’école et j’ai oublié. Il est allé leur dire bonsoir et il m’a appelé depuis la chambre, me montrant du doigt un bout de chaussette qui dépassait sous le lit. J’ai compris. Je l’ai vu sortir du buffet de la salle à manger la petite boîte en plastique où je range mes épingles de couture. Il est allé dans la salle de bain pour la remplir d’alcool.
Vraiment, je voulais lui dire non ; vraiment. Et puis …
Avant il les plantait que dans les petites lèvres ; mais depuis quelques mois, il m’en met aussi à travers les tétons, et le pire, c’est dans les grandes lèvres. C’est plus épais. Je peux pas m’empêcher de pleurer ; ça l’énerve encore plus, je le sais, mais c‘est trop, je peux pas me retenir.
Je me suis remise à mon tricot à côté de la fenêtre. Je fais un gilet pour Margot ; je n’ai plus qu’une manche à monter, et avec les aiguilles de 6, je vais vite ; j’aurais fini avant d’aller chercher les filles à la descente du bus. J’aimerais avoir la télé, ça me tiendrait compagnie. Serge avait proposé de nous donner son ancien poste, mais Nicolas n’a pas voulu.
L’été dernier, j’ai vu plusieurs fois qu’il était agacé quand il rentrait de la pêche avec son frère et qu’il me voyait devant la télé avec Marie-Ange ; il ne disait rien devant son frère, mais je voyais bien qu’il n’était pas content.
Oh ! pardon ! je me perds encore … j’ai pas l’habitude de raconter …
Les filles faisaient leurs devoirs sur la table de la salle à manger quand Nicolas est rentré. J’avais rangé le tricot dans la boîte à couture ; il était presque fini, j’avais plus qu’à coudre les manches et les boutons. Cindy avait une leçon d’histoire à apprendre et Margot avait une lecture et un résumé de lecture à faire.
Il s’est d’abord énervé parce que les filles me posaient des questions à moi et pas à lui, et puis parce que j’ai trouvé une faute d’orthographe qu’il n’avait pas vue. Ça a fait rire Cindy et il lui a donné une gifle. Il était vraiment en colère. Il l’a renvoyée dans sa chambre :
- Tu mérites une fessée ! file dans ta chambre ! j’arrive !
C’est là que j’ai repensé à toutes ces questions de Marie-Ange, c’est aussi pour ça que je vous ai raconté.
J’ai imaginé Cindy à genoux devant son lit, et lui avec la cravache.
Je me souviens que j’ai crié « NON » et que je l’ai bousculé au moment où il se levait pour suivre Cindy dans la chambre.
Je voulais juste l’arrêter.
Et puis il s’est cogné la tête contre l’angle du buffet.
Serge et Marie-Ange sont montés à Paris. Ils m’ont beaucoup aidé. Et puis ils m’ont proposé de venir habiter chez eux à Guéret avec les filles.
Au début, Marie-Ange venait me retrouver dans mon lit quand Serge était de nuit à la fonderie. On parlait pas beaucoup. C’était surtout elle qui me donnait du plaisir et puis elle m’a appris à lui en donner aussi. C’était tellement nouveau. Petit à petit, j’ai appris à ne plus avoir peur, à ne plus tout surveiller.
Un jour, après le petit-déjeuner, au moment de partir faire les courses, Marie-Ange m’a serrée dans ses bras en riant :
- T’es guérie !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Réfléchis à ce que tu as fait ce matin, réfléchis ! je t’ai dit ! t’es guérie !
- Je comprends pas …
- T’es prête à partir, là ? regardes !
Elle me montrait la table de la cuisine :
- T’as pas lavé les bols ! et je suis passée devant ta chambre … t’as pas fait ton lit non plus !
Quelque semaines plus tard, un soir, les filles étaient couchées et Serge venait de monter se coucher lui aussi, Marie-Ange m’a enserrée dans ses bras pendant que je finissais la vaisselle dans l’évier de la cuisine. J’aimais bien quand elle faisait ça, elle le faisait souvent, des fois elle soulevait ma robe, me faisait des chatouilles ; une fois elle m’avait même caressée en baissant ma culotte pendant que j’avais les mains dans l’eau de vaisselle. Elle a pris mes seins dans ses mains, collée à mon dos, son menton sur mon épaule :
- Tu me fais confiance ?
- Bien sûr !
- Je vais te proposer quelque chose … tu réfléchis avant de répondre … et tu dis oui ou non, ça changera rien, je te jure, si tu veux pas, d’accord ?
- … d’accord …
- Est-ce que tu veux venir dormir avec nous ce soir ?
Je suis restée complètement muette. Marie-Ange et Serge … son frère ? Tout un tas d’images sont revenues …
- Fais-moi confiance ! mais c’est à toi de choisir, et je t’ai dit, ça ne changera rien, promis … et arrête de frotter cette assiette, elle est propre !
- … Serge …
- Il est pas au courant !
- Mais toi …
- Moi ? d’après toi, si je t’en parle …
J’ai fini la vaisselle dans un état second. J’avais rien décidé. On est allées mettre nos chemises de nuit dans la salle de bains. J’avais rien décidé …
- Et si je dis non …
- Si tu veux pas, je viendrai dormir avec toi !
- Mais … et Serge ?
- T’inquiète pas … il sait déjà …
Elle m’a tenu la main en montant l’escalier. Dans la chambre, elle a allumé la lampe de chevet. Serge s’est retourné, la main devant son visage pour se protéger de la lumière. Il avait l’air surpris mais il souriait quand Marie-Ange a soulevé ma chemise de nuit et que j’ai levé les bras pour qu’elle l’enlève. J’ai senti qu’elle aussi se déshabillait derrière moi et elle a ouvert le drap, me poussant d’une main dans le dos.
J’étais beaucoup trop tendue et inquiète pour avoir profité de cette nuit. Je me souviens seulement que lui était très doux, presque timide, et qu’il m’a fait l’amour pendant que Marie-Ange m’embrassait, me parlait à l’oreille, caressait ma joue. Et je me souviens qu’elle a pleuré. Moi,j’étais comme absente.
Depuis, toutes les nuits j’ai dormi avec eux.
Monica est née en janvier. Cindy et Margot sont contentes d’avoir une petite sœur.
Serge et Marie-Ange … eux … ils en sont fous.
Peut-être qu’on en aura un autre, un garçon, ça serait bien, mais pas tout de suite. Pour l’instant, on profite du bébé et de nos nuits.
Je ne suis plus absente à nos étreintes, loin de là, mon corps s’est réveillé, et ils sont si doux tous les deux …
J’ai 29 ans, trois beaux enfants et deux merveilleux amants.
La vie, parfois … tourne bien.
Voilà . Il n’y a plus de secret.
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3 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
je t'avais déjà dit, très, très beau texte, mais j'étais bien en-dessous de la vérité - il est magistral.
S. de la Grande rue, là bas
S. de la Grande rue, là bas
C'est touchant vraiment j'ai senti chaque larmes que tu as versé chaque mot que tu as
écris ont bien été choisis pour t'exprimer triste vie viens sous mon aile si tu en as
besoin ton ex t'a fais un lavage de cerveau :(
écris ont bien été choisis pour t'exprimer triste vie viens sous mon aile si tu en as
besoin ton ex t'a fais un lavage de cerveau :(
il faut avoir beaucoup de courage que vous avez subie