Brigitte 6/7
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 19-11-2011 dans la catégorie Dominants et dominés
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Brigitte 6/7
Brigitte.
Chapitre 6/7
La lumière du grand-jour s’infiltrant à travers les rideaux de velours l’avait réveillée. Elle ressentait comme une urgence à se lever, sans savoir d’où lui venait cette sensation. Elle s’est tournée vers la table de nuit, a retiré le foulard qu’elle posait tous les soirs sur son petit réveil digital pour en masquer l’affichage. En clignant des yeux, elle a lu « sun - 10 : 34 ». Dix heure et demie ?
Et elle s’est souvenue.
La soirée chez Jérôme et Chantal. Le retour aux premières lueurs du jour. La soirée … la fin de la soirée … En tournant la tête de l’autre côté du lit … rien.
Ou plutôt personne.
Alors elle n’avait pas rêvé ! …
- Ne monte pas ! Retourne là-bas, vas où tu veux, mais ne monte pas.
Elle aurait voulu avoir la voix plus assurée, pas ce murmure enroué. Elle y avait pensé avant de s’endormir dans la voiture, et puis au cours du trajet de retour. Ils n’avaient pas parlé. Pas un mot jusqu’à l’arrivée dans le parking en sous-sol.
Il venait de couper le contact et d’éteindre les phares.
Elle n’a plus rien dit, restant assise immobile encore de longues minutes, et puis elle a ouvert la portière, est descendue, l’a claquée derrière elle et s’est éloignée. Elle ne s’est pas retournée.
Qu’aurait-elle fait s’il l’avait suivie ? …
Il ne l’avait pas suivie. Aucun bruit derrière elle quand elle a refermé dans son dos la porte donnant accès à la cage d’escalier.
Devant la porte de l’appartement, elle a pris conscience que c’est avec son trousseau de clés à lui qu’elle ouvrait, les clés qu’elle avait prises dans le vestiaire en même temps que les clés de la voiture.
((Chapitre 6, déjà, eh oui ! et quelques-uns parmi vous n ‘ont pas la moindre idée de ce dont je parle ! je suis déçue, très déçue ! vous auriez pu dire : « chapitre 6 ? oh ! vite, allons lire les précédents ! ». Voilà une idée qu’elle est bonne !!! Pour vous, déjà, parce que … c’est pas à moi de le dire, je sais, mais c’était bien ! vous auriez découvert Brigitte, effacée, ne refusant RIEN à Pascal, son mari. Rien ! vous n’imaginez même pas ! rien ! et il en profite, jusqu’au jour où il tombe sous la coupe de Chantal. Brigitte ne supporte plus, ouvre enfin les yeux. Pas seule : elle a rencontré (M…), et ça change tout. Vous voulez me faire plaisir ? Lisez les chapitres précédents, maintenant, et puis revenez ici, après. Allez, s’il vous plaît …))
Elle s’est levée, est passée par la salle de bains, a mis une tasse à chauffer au micro-ondes avec un sachet de thé. Il y avait sûrement quelque chose à faire, sans doute, mais quoi ?
Elle s’est installée sur la terrasse avec sa tasse de thé et un paquet entamé de petits gâteaux secs. Des pensées très différentes se bousculaient dans sa tête, désordonnées, inquiétantes. Trop de questions et aucune réponse. Elle était un instant euphorique, et immédiatement après oppressée. Hier soir, demander à Pascal de la laisser seule était une évidence, mais ce matin, son absence était source d’une incertitude angoissante, incertitude triviale du simple quotidien : qu’allait-elle devenir ?
A chaque bruit de moteur dans la rue, elle craignait que ce ne soit Pascal qui revenait, retenait son souffle jusqu’au moment où le bruit de moteur s’estompait.
Par habitude et pour éviter de continuer à se poser des questions, pour s’occuper l’esprit, elle a lavé son bol et rangé les gâteaux, ouvert les rideaux et la fenêtre de la chambre avant de refaire son lit, puis a rangé les vêtements de la veille.
Elle s’est douchée ; en se séchant les cheveux devant le miroir de la salle de bains, son regard s’est posé sur ses seins ; une évidence : elle a posé le séchoir et les doigts fébriles, a dévissé les petites billes qui fermaient les barbels qui traversaient ses tétons, les a enlevés d’un geste sec. Elle a frotté du plat de ses mains ses tétons qui restaient dressés, déformés par les corps étrangers des piercings qu’elle portait depuis deux ans. Fébrilement elle s’est ensuite débarrassée des deux petits anneaux qui traversaient les grandes lèvres de son sexe.
Elle a hésité, a regardé la boîte à bijoux sur l’étagère à côté du miroir, et finalement a tout jeté dans la poubelle sous le lavabo.
Restait le gros anneau qui fermait son sexe, celui-là même qu’elle avait remis la veille, celui qu’elle devait à Chantal, celui qui l’avait tant fait souffrir.
Elle se souvenait trop bien de la laideur des deux trous dans sa chair.
Plusieurs choses l’ont retenue de l’ôter lui aussi ; l’effet disgracieux des deux trous, d’abord, lorsqu’elle ne le portait pas, dont elle s’est dit qu’ils disparaîtraient sans doute quand elle laisserait repousser sa toison pubienne ; bizarrement, un autre argument pour le laisser en place a été la gêne qu’il lui procurait en permanence : il lui semblait important de se souvenir ; et puis enfin, elle a pensé que celui-là, ce n’était pas à elle de l’enlever, que ce geste appartenait … à (M…) ?
Elle a rougi à cette pensée. Pour la première fois depuis qu’elle s’était levée, elle pensait consciemment à (M…), celle dont la pensée et les paroles l’avaient soutenue hier, celle dont les questions lui avaient ouvert les yeux … celle qui avait des mains si douces sur ses joues …
Elle s’est précipitée dans sa chambre, a soulevé dans l’armoire les draps entre lesquels elle avait caché le petit papier froissé que (M…) lui avait glissé dans la main avec son numéro de téléphone.
Dans le salon, à deux reprises elle a commencé le numéro, s’est interrompue les deux fois.
Elle a renoncé. Pas encore. Que lui dire ? Comment ?
Elle a allumé l’ordinateur, s’est connectée, a cliqué sur son nom dans la liste de ses favoris …
(Brigitte) Je suis là.
…
(Brigitte) Tu as sans doute autre chose à faire un dimanche.
…
(Brigitte) Je voulais juste te dire que ça allait.
…
Elle est restée longtemps devant l’écran muet, à guetter un signe de présence, et puis est allée prendre le soleil sur la terrasse.
Elle faisait fréquemment l’aller et retour entre la terrasse et l’ordinateur, espérant à chaque fois voir qu’un message était apparu ; à chaque fois, rituel un peu idiot, elle enfilait la grande chemise qu’elle portait souvent quand elle était seule chez elle avant de s’asseoir devant le micro.
Elle a fini par s’endormir au soleil, épuisée par une nuit trop courte et par l’inquiétude.
La sonnerie du téléphone l’a brutalement tirée du sommeil. Au son de la voix de Pascal, elle a resserré sur elle en frissonnant les pans de la chemise qu’elle avait enfilé à la va-vite.
Toute la matinée elle avait craint son retour. Elle ne regrettait rien, mais se doutait qu’il y aurait des représailles. Elle avait déjà bravé son autorité le vendredi soir, en ne se conformant pas à ses ordres concernant sa tenue, ce dont il s’était bien sûr aperçu. Petite victoire, assez dérisoire, et qu’elle avait payée.
Dans la galerie marchande de la grande surface où ils faisaient leurs courses, il l’avait amenée dans la boutique où il lui achetait ses sous-vêtements et avait choisi un ensemble pour elle, le lui avait fait essayé. Il avait gardé le rideau de la cabine grand ouvert pendant qu’elle se changeait, provoquant le départ précipité et gêné de la vendeuse. Pendant qu’elle se changeait, il avait fait main basse sur son string et ses leggings, ne lui laissant pour seul vêtement que sa tunique ample qui ne la couvrait même pas à mi-cuisses.
Elle avait dû faire ses courses en plaquant d’une main la tunique contre elle, horriblement gênée, se sentant quasiment nue en public.
Elle avait été soulagée que la soirée se déroule bien, avait pensé que l’incident était clos. Mais dès le lendemain matin, elle avait compris que sa colère n’était pas retombée, et que ce minuscule acte de rébellion n’était pas oublié. En sortant de la douche, dans la chambre où elle allait s’habiller, elle a trouvé Pascal qui l’attendait. Il lui tournait le dos, guettant son reflet dans la vitre de la fenêtre fermée. Il tenait dans une main l’une des cravaches que Chantal lui avait donné après leur première soirée, et s’en frappait doucement le mollet. Il n’a pas dit un mot. Elle s’est résignée. Lentement elle a dénoué la ceinture de son peignoir de bain, l’a enlevé, et nue, jambes légèrement ouvertes, a posé les mains sur sa tête, coudes tirés en arrière. Elle attendait, les yeux noyés de larmes. Lui aussi attendait. Elle a cédé :
- S’il te plaît …
Il a ouvert la fenêtre en grand.
Il lui a cinglé les fesses et les seins.
Elle a retenu ses cris, serrant les dents à s’en faire mal. C’est ce qu’il voulait en ouvrant la fenêtre : qu’elle retienne ses cris pour ne pas alerter les voisins.
- Allo ?
- C’est moi.
- …
- … je vais pas rentrer aujourd’hui, Brigitte …
- …
- T’es là ?
- Oui.
- Je passerai demain, après le boulot, je sais pas si je resterais.
- Bon.
- A demain.
Il y a eu un blanc très long sur la ligne, et il a fini par raccrocher, sans ajouter un mot.
Elle a tapé le numéro de (M…). Elle est allée au bout cette fois. (M…) a décroché à la troisième sonnerie …
Elle lui a dit … très peu ; à mots hâchés, qui se bousculaient en désordre, un peu incohérents …
- J’arrive, d’accord ? j’arrive, un quart d’heure. A tout de suite Brigitte, raccroche.
Brigitte a reposé le combiné sur son socle et a jeté un coup d’œil autour d’elle. Elle a ramassé sur la terrasse le journal de mots fléchés sur lequel elle s’était endormie, a ramené dans la cuisine le verre et la bouteille de soda. Elle a essuyé et rangé le bol de son petit déjeuner qui séchait sur l’évier.
Elle s’agitait ; nerveuse et désordonnée. Elle a redressé un coussin du canapé, rangé les magazines dans un porte-revue.
Elle a vérifié que rien ne traînait dans la chambre, puis dans la salle de bain, et s’est aperçue dans le miroir : sa grande chemise ouverte sur ses seins et son ventre nu. Elle en a rougi comme si elle s’était présentée à (M…) dans cette tenue. Elle a couru jusque dans sa chambre pour s’habiller décemment, a longuement hésité devant les portes ouvertes de la penderie dont elle a finalement sorti un t-shirt et une jupe en jeans.
Elle se donnait un coup de peigne quand elle a entendu la sonnette de la porte d’entrée.
- Bonjour, entre, t’as fait vite !
- Un peu trop, même, j’ai vu ça dans la voiture, j’ai boutonné n’importe comment ! Bonjour.
Elle lui a fait une bise sur une joue en posant une main sur l’autre joue, elle la regardait d’un air inquiet, fronçait les sourcils :
- Tu vas bien ? T’étais tellement énervée au téléphone ! ça risque rien ? t’es toute seule ?
Elle s’est débarrassée de ses baskets dans le couloir d’entrée et a suivi Brigitte dans le salon :
- Je peux rester pieds nus ? J’ai enfilé les premières godasses qui me sont tombées sous la main, ça fait pas très classe avec la jupe.
Les sourcils levés, Brigitte la regardait déboutonner son chemisier en souriant :
- Tu vas aussi l’enlever ?
- Mais non ! je me suis trompée de boutonnière … j’étais pressée … je comprenais rien à ce que tu disais !
- Et puis t’en as oublié la moitié …
- Hein ?
- T’as pas de soutif non plus !
- Oh, ça va ! … tu m’as prise en pleine séance de bronzette ! Allez, raconte, et plus calmement qu’au téléphone …
(M…) s’était assise sur le canapé une jambe repliée sous ses fesses en attirant Brigitte à ses côtés d’une main sur son bras.
Brigitte a raconté le début de la soirée …
- Nooon, c’est pas vrai !
- Si je te jure !
- Il a baissé son froc ? comme ça ? devant vous ? ça ressemble pas à ce que tu m’as dit de lui !!!
- Ben oui, elle claque des doigts et lui il court !
Elle ponctuait ses propos en tapant de la main sur le bras de (M…) :
- Et puis attends ! le meilleur ! il avait mouillé son slip ! il avait l’air con avec sa petite tâche de mouille au bout de la queue !!
- Ça l’excitait ?
- Non, c’était sûrement à cause de Solange, la nana qui était là ! Chantal l’avait fait mettre à poil au tout début, elle se baladait en porte-jarretelles, ça a dû l’exciter !
- Elle était bien ?
- Euh … elle a un beau cul, ouais, et des seins plus gros que les miens, mais ils tombent un peu, pas comme moi ….
- Fais pas ta maline, t’es encore jeune !
- Et alors ? Ils sont bien, non ?
- Evitons la question, s’il te plaît ! … et il est resté comme ça ?
- Non, attends ! après elle a baissé son slip pour nous montrer ce qu’elle comptait lui faire, où on allait lui faire les piercings …
- On ?
- Oui, elle a voulu que ce soit moi !
- La vache ! mais c’est un truc de pro ! n’importe qui fait pas, c’est dangereux !
- Moi j’ai fait ! et si ça s’infecte … il est mal barré !
- Rigole pas, c’est pas marrant ! comment t’as pu faire ça ?
- Avec une aiguille !
- C’est malin ! et arrête de gigoter, on voit ta culotte !
- Oh, pardon ! mais tu m’as déjà vue … moins habillée …
- Oui, mais … c’est pas pareil, j’étais loin ! allez, tire sur ta jupe ! je t’écouterai mieux !
- T’arrives pas à faire deux choses en même temps ?
- Non, pas tout le temps, tire sur ta jupe et continue ! Ils sont où ces piercings ?
- Un devant, juste sous le gland, et l’autre, c’est un petit anneau sur les … les boules, en haut.
- Mazette ! A tous les deux, vous êtes drôlement équipés !
Brigitte a voulu lui dire qu’elle les avait retirés, et puis s’est retenue, a changé de sujet.
- C’est juste après que je me suis mise au Champagne.
- T’as un penchant pour les petites bulles ?
- Non, je bois jamais.
- Alors pourquoi t’as bu ? Pour oublier où t’étais ?
- Parce que tout était moche, parce que c’était trop, et puis je pensais à toi.
- A moi ?
- A ce que tu m’avais dit, tes questions, tes remarques sur cette nana, Chantal.
- Et tu t’es réfugiée dans l’alcool !!
- J’ai pas bu tant que ça, deux coupes, peut-être trois, et puis Chantal a mis Solange, l’autre femme, au pilori et m’a dit de la fouetter.
- Et tu l’as fait ?
- Oui, elle comptait les coups, elle prenait son pied !
- Décidément, ça me dépasse … et comment tu sais qu’elle prenait son pied ?
- Elle était mouillée.
- Brigitte !!!
- Quoi ?
- Tu l’as … touchée ?
- Un peu, et puis Jérôme est arrivé, je les ai laissés.
Elle a raconté son dégoût …
- Chantal était avec Pascal et le mec de Solange, elle leur avait mis à tous les deux une espèce de bague en ferraille autour des couilles.
- Quoi ?
- Ouais ouais, t’as bien compris … c’était … pitoyable. Cette femme est folle ! et Pascal … à ce qu’il paraît qu’il était d’accord pour tout ça, qu’ils s’étaient vus dans la semaine ! Tu te rends compte ? Je suis partie, ça me dégoûtait. J’ai pris les clés et je suis partie dans la voiture.
- Tu voulais partir ?
- Je sais pas conduire. J’ai attendu. Je me suis endormie.
Elle a raconté le retour … le jour se levait presque. Ils ne s’étaient rien dits jusqu’à l’arrivée au parking.
- Je voulais pas qu’il monte. Je voulais plus. Il m’a laissé.
- Surprenant …
Brigitte ne riait plus ; elle avait les yeux gonflés de larmes ; (M…) l’a prise dans ses bras, l’a bercée en caressant ses cheveux comme on console un enfant.
- … c’était trop … tu comprends ? … trop … et puis il a téléphoné. Juste avant que je t’appelle.
- C’est pour ça que t’étais bouleversée ?
- Non … oui … il a dit qu’il passerait demain soir … je t’avais déjà appelée, tu sais …
- Mais …
- Plusieurs fois, mais j’arrêtais avant de finir le numéro …
- Pourquoi ?
- Je sais pas, je savais pas quoi dire … la trouille …
- De quoi ?
- Je t’avais laissé un message MSN, avant … mais tu répondais pas …
- J’ai pas allumé le micro ce matin. Qu’est-ce qu’il va se passer, maintenant ? Tu veux quoi ?
Brigitte s’est redressée, a essuyé ses yeux. Elle a détourné le visage vers la terrasse, restant silencieuse un long temps, et puis :
- Je veux plus de tout ça, je veux plus de lui, je veux plus.
- Hier midi t’osais même pas lui dire que la soirée te plaisait pas, le soir tu le fous dehors , et aujourd’hui … Vous êtes mariés depuis combien de temps ?
- Huit ans.
- T’étais vachement jeune !
- Dix-huit.
- Pendant huit ans tu lui as laissé faire tout ce qu’il voulait, qu’est-ce qui a changé, Brigitte ?
- Toi.
- Ah …
(M…) s’est reculée en ramenant sur ses genoux la main qu’elle avait posée sur le dossier du canapé, qui jouait avec les cheveux de Brigitte qui lui tournait toujours le dos. Elle semblait gênée, désarçonnée par cet aveu :
- A cause de moi ? Regarde-moi, Brigitte, à cause de moi ?
- Non ! Je m’explique mal … mais tout ce que je t’ai raconté, et puis tes questions … je vois les choses autrement … tu m’as aidé à … voir ce qui se passait. C’est pas ta faute, oh non ! j’en avais marre, mais je voyais pas très clair … alors pas à cause de toi, plutôt grâce à toi. Ça aurait mal fini, je crois, c’était trop !
Brigitte pressait les mains de (M…) sur ses genoux, et a appuyé sa tête contre son épaule :
- J’avais besoin de toi, de toi qui m’écoutais …
- D’accord … mais reconnais-le ! là, tu fais fort !
- J’aurais pas dû ? Je peux pas effacer, je veux pas effacer.
(M…) a refermé son bras sur les épaules de Brigitte :
- C’est pas la question, je ne peux pas te dire si t’as bien fait ou non … Tu regrettes ?
- Non ! Non, pas du tout … mais je sais pas quoi faire ! Je sais pas ce qui va se passer !
- Tu verras demain, il t’a dit qu’il passerait demain. Tu vas changer d’avis, peut-être …
- J’ai pas envie de le voir. Et puis qu’est-ce que tu veux qui s’arrange ? Il est raide dingue de cette nana, Chantal, et elle, elle est raide dingue tout court. Déjà avant, je t’ai raconté, c’était … bizarre, et comme une conne je me laissais faire …
- Euh … Tu m’as même dit que t’aimais ça !
- Ouais, c’est vrai, je l’ai dit ! Mais c’est trop, vraiment trop, c’est plus pareil , il a changé, beaucoup changé! Il est en plein dans ce truc SM !
- C’est chez lui, ici ? ou à tous les deux ?
- A lui. C’est son appart. Il l’avait déjà avant qu’on se marie.
- Tu dois réfléchir, Brigitte. C’est tout neuf … réfléchis.
- C’est toi qui me dit ça ? C’est un peu grâce à toi que j’ai réfléchi … et au Champagne …
- Et au Champagne … Bon ! en attendant, si tu vas au bout, tu as de quoi vivre ?
- Du fric ? oui, un peu, j’ai un livret ; des noisettes chez l’écureuil …
… elle avait un peu retrouvé le sourire,
- Je ne suis pas démunie, t’inquiète pas, c’est là …
… elle se frappait la tête de l’index,
- … que tout n’est pas très clair ! Il va passer demain, je sais pas ce qu’il va dire, ou faire, je suis pas sûre d’être à la hauteur. Je veux plus de lui, mais je sais pas si j’arriverai à lui dire, des fois il est …
- Tu crois qu’il pourrait être violent ? Tu veux que je sois là ? quand il viendra ?
- Je veux pas t’imposer ça.
- Tu m’imposes rien, je te le propose ; penses-y ; et tire sur ta jupe, j’arrive plus à réfléchir !
- Pardon …
- Pas trop quand même, exagère pas … je t’ai déjà dit que t’avais de jolies jambes ?
- Non … si … maintenant.
- Tu nous sers à boire ? T’as un jus de fruit, ou un truc dans le genre ? t’as pas répondu, tu crois qu’il pourrait être violent ?
- Il a changé … c’est plus pareil … Avant …
… avant, c’était des jeux, des jeux de sexe, de mauvais jeux, des jeux où il se servait d’elle. Les copains qu’il amenait, les copains à qui il la montrait comme on montre sa chose, et elle qui acceptait, parce qu’elle s’ennuyait, toujours seule, parce qu’il ne la touchait presque plus, alors ces copains, c’était les seuls moments où elle ne vivait pas la morne routine quotidienne. Elle a déjà avoué à (M…) qu’elle y prenait parfois plaisir, sur l’instant.
Caresser un inconnu, se caresser devant un inconnu, bien sûr que c’est idiot ! mais quand on n’a que ça ?
… il a tellement changé depuis la soirée chez Chantal …
Le dernier qu’il a amené à la maison … elle s’est sentie sale, méprisée. Il avait voulu qu’elle le fasse jouir avec sa bouche. Il avait un sexe plutôt petit et le préservatif avait glissé :
- Tant pis pour toi ! continue, bien à fond, comme je t’ai appris !
Elle était à genoux entre ses jambes, les mains sur les bras du fauteuil, et il lui appuyait sur la tête à deux mains, tenant ses cheveux à pleines mains. Il se masturbait avec sa bouche et Pascal qui ne voulait pas qu’on la touche d’habitude ne disait rien, laissait faire.
Et puis il avait voulu qu’elle montre ses anneaux :
- Déshabille-toi chérie ! Mais non, que le bas ! on s’en fout de tes seins ! allez, dépêche !
Quand elle avait été nue, il avait quitté la pièce un moment, était revenue avec le gros plug, le dernier qu’il avait acheté et qu’ils n’avaient utilisé qu’une seule fois. Il l’avait posé sur un coin de la table du salon :
- Tu sais, Pierre, tout est une question d’entraînement ! Tu vas voir, je parie que tu vas rebander vite ! allez, Brigitte, montre-lui ! Donne tes mains !
Il avait fait couler du lubrifiant sur ses mains et d’une main derrière son cou l’avait penchée en avant, le dos tourné vers Pierre pendant qu’elle étalait le gel entre ses fesses.
- Assieds-toi dessus, maintenant. Non ! Sans les mains !
Elle avait plié les genoux, s’appuyait sur le cône de plastique par petits à-coups pendant que Pascal tenait ses deux mains dans une des siennes. Elle n’avait pas réussi la première fois et elle ne voulait pas forcer cette fois-là non plus, mais Pascal ne l’entendait pas ainsi :
- On va t’aider, chérie ! Pierre, viens l’aider !
Pascal avait soulevé ses genoux du sol, Pierre lui écartait les fesses à plein doigts. Un instant elle avait un peu perdu connaissance tant la douleur avait été vive. Elle avait la respiration bloquée.
- Eh ben, c’est un sacré morceau qu’elle a dans le cul !
Elle n’avait plus bougé. Incapable de se lever, incapable de refouler l’objet monstrueux. Elle était resté là, refoulant ses larmes, pendant qu’ils prenaient l’apéritif.
A la fin, juste avant que Pierre s’en aille, il l’avait encore plus humiliée :
- Allez, lève-toi, va enlever ce truc !
Elle avait dû se redresser en s’appuyant à la table, leur tourner le dos et partir vers le couloir, pliée en deux. Ils riaient.
Elle avait mis dix minutes à se débarrasser du plug. Elle saignait. Et après le départ de Pierre, Pascal était venu la retrouver dans la salle de bains, l’avait fait mettre à genoux devant la baignoire et l’avait sodomisée. Il n’était plus satisfait que lorsqu’elle souffrait suffisamment pour pleurer.
Brigitte se tordait les mains, les yeux rouges. (M…) avait détourné les yeux et secouait la tête de droite à gauche :
- Il est malade ton mari …
Brigitte s’est levée du canapé et est partie vers la cuisine. Elle a ramené sur la terrasse un grand plateau avec des verres et une bouteille de soda, deux petites assiettes et des couverts :
- J’ai mis une pizza à chauffer.
- Je commence à avoir faim …c’est quoi ce sourire ?
- Rien … maintenant c’est toi qui me montre tes cuisses …
- Oups !
(M…) avait pris place sur une chaise longue, celle où Brigitte c’était endormie avant le coup de téléphone de Pascal. Elle a remis sa jupe en place pendant que Brigitte prenait place en face d’elle après avoir baissé le store déroulant pour mettre la terrasse à l’ombre :
- C’est cette terrasse que je regretterai le plus … t’es en appartement toi aussi ?
- Un pavillon. Mes parents me l’ont laissé quand mon père a pris sa retraite.
- Tu m’as jamais dit … tu fais quoi ? t’as un boulot ?
- Mmm, je suis traductrice, des courriers commerciaux, un peu de technique, ça dépend. Je travaille chez moi.
- … il va falloir que je trouve du boulot … un appart …
- Et réfléchir ? Non ? Tu as vraiment tiré un trait sur ton mari ?
Brigitte baissait la tête, la secouait lentement de droite à gauche :
- J’en peux plus …
(M…) l’a prise dans ses bras, attirant son visage dans son cou d’une main dans ses cheveux :
- Ça va aller … pleure pas … je t’aiderai à trouver une grande terrasse où tu pourras continuer à te faire dorer … t’en fais pas !
- Te moques pas ! je m’en fous de la terrasse …
Brigitte aussi avait refermé ses bras autour de la taille de (M…), se blottissant tout contre elle. Elle s’est un peu redressée :
- T’as froid ? … tu trembles …
(M…) l’a doucement repoussée des deux mains sur les épaules, a détourné la tête :
- C’est rien … rien du tout … et cette pizza ? elle est pas prête ?
(M…) … Marie … évitait son regard.
Brigitte l’a rattrapée d’une main, a fait un pas pour se mettre face à elle :
- Marie ? t’échappes pas … dis-moi …
- Dire quoi ? … Tu connais que moi, Brigitte … je suis là parce que tu connais que moi …
- T’es là parce que c’est toi que j’ai appelée …
Marie s’est écartée, a fait deux pas, s’est accoudée au bacon de fer, dos tourné à Brigitte.
- Marie … ça fait des mois qu’on se croise sur internet, qu’on se parle … il y a eu d’autres correspondants, et c’est à toi que j’ai raconté ma vie … tu te rends pas compte … c’est grâce à toi que je tiens debout depuis tout ce temps … pour te retrouver. Marie … depuis tout ce temps je pense à toi sans arrêt … j’essaie d’imaginer ce que tu dirais, ce que tu ferais … je t’ai rien caché, rien, j’avais peur que ça te fasse fuir, mais je voulais rien te cacher … c’est … bizarre … ça veut dire quoi quand on pense sans arrêt à quelqu’un ? quand c’est son avis qui compte plus que tout ? … je pense à toi sans arrêt, Marie … depuis des mois … et pas seulement comme à la copine que j’ai pas, pas seulement … alors je sais pas comment ça marche … tu dois me prendre pour une malade … en plus après toutes ces conneries en cam … si tu savais comme je regrette …tu m’as jamais dit vraiment, tu déconnais avec ça, mais je sais depuis longtemps que t’aimes les filles … ça me paraissait … je sais pas … curieux … Marie, me tourne pas le dos …
Brigitte s’est rapprochée dans son dos, tendant le bras, le laissant retomber sans la toucher, ne sachant que faire.
- Marie, dis quelque chose …
- … t’as raison … en cam, c’était une vraie connerie, te montrer comme ça … mais qu’est-ce que t’étais jolie !
Elle s’est retournée, visage sérieux, a levé les yeux un instant, avant de les baisser à nouveau en prenant lentement les mains de Brigitte dans les siennes, de faire un pas en avant, frôlant Brigitte, et de lentement poser ses mains sur sa taille, sans lever le visage :
- … pas seulement ta copine … ça veut dire quoi, exactement ? Tu ne me connais pas, on s’est vues hier pour la première fois ! …. Je vais pas te laisser tomber, je t’aiderai autant que je peux …
- Je sais que tu vas pas me laisser tomber, t’es venue, non ? Mais ça n’a rien à voir …
Brigitte a soulevé la main de Marie jusqu’à sa joue, elle fermait les yeux :
- Explique-moi pourquoi j’ai des frissons partout quand je sens ta main là …
Marie a levé les yeux, passé doucement le pouce sur une paupière fermée, écarté une mèche blonde, posé un baiser léger sur l’autre joue avant de reprendre ses distances.
- … et là c’est pire, quand tu m’embrasses c’est encore plus fort … encore …
Marie ne bougeait pas, Brigitte a ouvert les yeux, a doucement écarté la main sur sa joue pour prendre le visage de Marie entre ses mains à elle et s’est avancée pour poser un baiser, tout doucement, droit sur ses lèvres, s’est reculée, a recommencé … encore, jusqu’à ce que Marie la prenne enfin dans ses bras et lui rende son baiser, du bout de lèvres.
(à suivre)
Chapitre 6/7
La lumière du grand-jour s’infiltrant à travers les rideaux de velours l’avait réveillée. Elle ressentait comme une urgence à se lever, sans savoir d’où lui venait cette sensation. Elle s’est tournée vers la table de nuit, a retiré le foulard qu’elle posait tous les soirs sur son petit réveil digital pour en masquer l’affichage. En clignant des yeux, elle a lu « sun - 10 : 34 ». Dix heure et demie ?
Et elle s’est souvenue.
La soirée chez Jérôme et Chantal. Le retour aux premières lueurs du jour. La soirée … la fin de la soirée … En tournant la tête de l’autre côté du lit … rien.
Ou plutôt personne.
Alors elle n’avait pas rêvé ! …
- Ne monte pas ! Retourne là-bas, vas où tu veux, mais ne monte pas.
Elle aurait voulu avoir la voix plus assurée, pas ce murmure enroué. Elle y avait pensé avant de s’endormir dans la voiture, et puis au cours du trajet de retour. Ils n’avaient pas parlé. Pas un mot jusqu’à l’arrivée dans le parking en sous-sol.
Il venait de couper le contact et d’éteindre les phares.
Elle n’a plus rien dit, restant assise immobile encore de longues minutes, et puis elle a ouvert la portière, est descendue, l’a claquée derrière elle et s’est éloignée. Elle ne s’est pas retournée.
Qu’aurait-elle fait s’il l’avait suivie ? …
Il ne l’avait pas suivie. Aucun bruit derrière elle quand elle a refermé dans son dos la porte donnant accès à la cage d’escalier.
Devant la porte de l’appartement, elle a pris conscience que c’est avec son trousseau de clés à lui qu’elle ouvrait, les clés qu’elle avait prises dans le vestiaire en même temps que les clés de la voiture.
((Chapitre 6, déjà, eh oui ! et quelques-uns parmi vous n ‘ont pas la moindre idée de ce dont je parle ! je suis déçue, très déçue ! vous auriez pu dire : « chapitre 6 ? oh ! vite, allons lire les précédents ! ». Voilà une idée qu’elle est bonne !!! Pour vous, déjà, parce que … c’est pas à moi de le dire, je sais, mais c’était bien ! vous auriez découvert Brigitte, effacée, ne refusant RIEN à Pascal, son mari. Rien ! vous n’imaginez même pas ! rien ! et il en profite, jusqu’au jour où il tombe sous la coupe de Chantal. Brigitte ne supporte plus, ouvre enfin les yeux. Pas seule : elle a rencontré (M…), et ça change tout. Vous voulez me faire plaisir ? Lisez les chapitres précédents, maintenant, et puis revenez ici, après. Allez, s’il vous plaît …))
Elle s’est levée, est passée par la salle de bains, a mis une tasse à chauffer au micro-ondes avec un sachet de thé. Il y avait sûrement quelque chose à faire, sans doute, mais quoi ?
Elle s’est installée sur la terrasse avec sa tasse de thé et un paquet entamé de petits gâteaux secs. Des pensées très différentes se bousculaient dans sa tête, désordonnées, inquiétantes. Trop de questions et aucune réponse. Elle était un instant euphorique, et immédiatement après oppressée. Hier soir, demander à Pascal de la laisser seule était une évidence, mais ce matin, son absence était source d’une incertitude angoissante, incertitude triviale du simple quotidien : qu’allait-elle devenir ?
A chaque bruit de moteur dans la rue, elle craignait que ce ne soit Pascal qui revenait, retenait son souffle jusqu’au moment où le bruit de moteur s’estompait.
Par habitude et pour éviter de continuer à se poser des questions, pour s’occuper l’esprit, elle a lavé son bol et rangé les gâteaux, ouvert les rideaux et la fenêtre de la chambre avant de refaire son lit, puis a rangé les vêtements de la veille.
Elle s’est douchée ; en se séchant les cheveux devant le miroir de la salle de bains, son regard s’est posé sur ses seins ; une évidence : elle a posé le séchoir et les doigts fébriles, a dévissé les petites billes qui fermaient les barbels qui traversaient ses tétons, les a enlevés d’un geste sec. Elle a frotté du plat de ses mains ses tétons qui restaient dressés, déformés par les corps étrangers des piercings qu’elle portait depuis deux ans. Fébrilement elle s’est ensuite débarrassée des deux petits anneaux qui traversaient les grandes lèvres de son sexe.
Elle a hésité, a regardé la boîte à bijoux sur l’étagère à côté du miroir, et finalement a tout jeté dans la poubelle sous le lavabo.
Restait le gros anneau qui fermait son sexe, celui-là même qu’elle avait remis la veille, celui qu’elle devait à Chantal, celui qui l’avait tant fait souffrir.
Elle se souvenait trop bien de la laideur des deux trous dans sa chair.
Plusieurs choses l’ont retenue de l’ôter lui aussi ; l’effet disgracieux des deux trous, d’abord, lorsqu’elle ne le portait pas, dont elle s’est dit qu’ils disparaîtraient sans doute quand elle laisserait repousser sa toison pubienne ; bizarrement, un autre argument pour le laisser en place a été la gêne qu’il lui procurait en permanence : il lui semblait important de se souvenir ; et puis enfin, elle a pensé que celui-là, ce n’était pas à elle de l’enlever, que ce geste appartenait … à (M…) ?
Elle a rougi à cette pensée. Pour la première fois depuis qu’elle s’était levée, elle pensait consciemment à (M…), celle dont la pensée et les paroles l’avaient soutenue hier, celle dont les questions lui avaient ouvert les yeux … celle qui avait des mains si douces sur ses joues …
Elle s’est précipitée dans sa chambre, a soulevé dans l’armoire les draps entre lesquels elle avait caché le petit papier froissé que (M…) lui avait glissé dans la main avec son numéro de téléphone.
Dans le salon, à deux reprises elle a commencé le numéro, s’est interrompue les deux fois.
Elle a renoncé. Pas encore. Que lui dire ? Comment ?
Elle a allumé l’ordinateur, s’est connectée, a cliqué sur son nom dans la liste de ses favoris …
(Brigitte) Je suis là.
…
(Brigitte) Tu as sans doute autre chose à faire un dimanche.
…
(Brigitte) Je voulais juste te dire que ça allait.
…
Elle est restée longtemps devant l’écran muet, à guetter un signe de présence, et puis est allée prendre le soleil sur la terrasse.
Elle faisait fréquemment l’aller et retour entre la terrasse et l’ordinateur, espérant à chaque fois voir qu’un message était apparu ; à chaque fois, rituel un peu idiot, elle enfilait la grande chemise qu’elle portait souvent quand elle était seule chez elle avant de s’asseoir devant le micro.
Elle a fini par s’endormir au soleil, épuisée par une nuit trop courte et par l’inquiétude.
La sonnerie du téléphone l’a brutalement tirée du sommeil. Au son de la voix de Pascal, elle a resserré sur elle en frissonnant les pans de la chemise qu’elle avait enfilé à la va-vite.
Toute la matinée elle avait craint son retour. Elle ne regrettait rien, mais se doutait qu’il y aurait des représailles. Elle avait déjà bravé son autorité le vendredi soir, en ne se conformant pas à ses ordres concernant sa tenue, ce dont il s’était bien sûr aperçu. Petite victoire, assez dérisoire, et qu’elle avait payée.
Dans la galerie marchande de la grande surface où ils faisaient leurs courses, il l’avait amenée dans la boutique où il lui achetait ses sous-vêtements et avait choisi un ensemble pour elle, le lui avait fait essayé. Il avait gardé le rideau de la cabine grand ouvert pendant qu’elle se changeait, provoquant le départ précipité et gêné de la vendeuse. Pendant qu’elle se changeait, il avait fait main basse sur son string et ses leggings, ne lui laissant pour seul vêtement que sa tunique ample qui ne la couvrait même pas à mi-cuisses.
Elle avait dû faire ses courses en plaquant d’une main la tunique contre elle, horriblement gênée, se sentant quasiment nue en public.
Elle avait été soulagée que la soirée se déroule bien, avait pensé que l’incident était clos. Mais dès le lendemain matin, elle avait compris que sa colère n’était pas retombée, et que ce minuscule acte de rébellion n’était pas oublié. En sortant de la douche, dans la chambre où elle allait s’habiller, elle a trouvé Pascal qui l’attendait. Il lui tournait le dos, guettant son reflet dans la vitre de la fenêtre fermée. Il tenait dans une main l’une des cravaches que Chantal lui avait donné après leur première soirée, et s’en frappait doucement le mollet. Il n’a pas dit un mot. Elle s’est résignée. Lentement elle a dénoué la ceinture de son peignoir de bain, l’a enlevé, et nue, jambes légèrement ouvertes, a posé les mains sur sa tête, coudes tirés en arrière. Elle attendait, les yeux noyés de larmes. Lui aussi attendait. Elle a cédé :
- S’il te plaît …
Il a ouvert la fenêtre en grand.
Il lui a cinglé les fesses et les seins.
Elle a retenu ses cris, serrant les dents à s’en faire mal. C’est ce qu’il voulait en ouvrant la fenêtre : qu’elle retienne ses cris pour ne pas alerter les voisins.
- Allo ?
- C’est moi.
- …
- … je vais pas rentrer aujourd’hui, Brigitte …
- …
- T’es là ?
- Oui.
- Je passerai demain, après le boulot, je sais pas si je resterais.
- Bon.
- A demain.
Il y a eu un blanc très long sur la ligne, et il a fini par raccrocher, sans ajouter un mot.
Elle a tapé le numéro de (M…). Elle est allée au bout cette fois. (M…) a décroché à la troisième sonnerie …
Elle lui a dit … très peu ; à mots hâchés, qui se bousculaient en désordre, un peu incohérents …
- J’arrive, d’accord ? j’arrive, un quart d’heure. A tout de suite Brigitte, raccroche.
Brigitte a reposé le combiné sur son socle et a jeté un coup d’œil autour d’elle. Elle a ramassé sur la terrasse le journal de mots fléchés sur lequel elle s’était endormie, a ramené dans la cuisine le verre et la bouteille de soda. Elle a essuyé et rangé le bol de son petit déjeuner qui séchait sur l’évier.
Elle s’agitait ; nerveuse et désordonnée. Elle a redressé un coussin du canapé, rangé les magazines dans un porte-revue.
Elle a vérifié que rien ne traînait dans la chambre, puis dans la salle de bain, et s’est aperçue dans le miroir : sa grande chemise ouverte sur ses seins et son ventre nu. Elle en a rougi comme si elle s’était présentée à (M…) dans cette tenue. Elle a couru jusque dans sa chambre pour s’habiller décemment, a longuement hésité devant les portes ouvertes de la penderie dont elle a finalement sorti un t-shirt et une jupe en jeans.
Elle se donnait un coup de peigne quand elle a entendu la sonnette de la porte d’entrée.
- Bonjour, entre, t’as fait vite !
- Un peu trop, même, j’ai vu ça dans la voiture, j’ai boutonné n’importe comment ! Bonjour.
Elle lui a fait une bise sur une joue en posant une main sur l’autre joue, elle la regardait d’un air inquiet, fronçait les sourcils :
- Tu vas bien ? T’étais tellement énervée au téléphone ! ça risque rien ? t’es toute seule ?
Elle s’est débarrassée de ses baskets dans le couloir d’entrée et a suivi Brigitte dans le salon :
- Je peux rester pieds nus ? J’ai enfilé les premières godasses qui me sont tombées sous la main, ça fait pas très classe avec la jupe.
Les sourcils levés, Brigitte la regardait déboutonner son chemisier en souriant :
- Tu vas aussi l’enlever ?
- Mais non ! je me suis trompée de boutonnière … j’étais pressée … je comprenais rien à ce que tu disais !
- Et puis t’en as oublié la moitié …
- Hein ?
- T’as pas de soutif non plus !
- Oh, ça va ! … tu m’as prise en pleine séance de bronzette ! Allez, raconte, et plus calmement qu’au téléphone …
(M…) s’était assise sur le canapé une jambe repliée sous ses fesses en attirant Brigitte à ses côtés d’une main sur son bras.
Brigitte a raconté le début de la soirée …
- Nooon, c’est pas vrai !
- Si je te jure !
- Il a baissé son froc ? comme ça ? devant vous ? ça ressemble pas à ce que tu m’as dit de lui !!!
- Ben oui, elle claque des doigts et lui il court !
Elle ponctuait ses propos en tapant de la main sur le bras de (M…) :
- Et puis attends ! le meilleur ! il avait mouillé son slip ! il avait l’air con avec sa petite tâche de mouille au bout de la queue !!
- Ça l’excitait ?
- Non, c’était sûrement à cause de Solange, la nana qui était là ! Chantal l’avait fait mettre à poil au tout début, elle se baladait en porte-jarretelles, ça a dû l’exciter !
- Elle était bien ?
- Euh … elle a un beau cul, ouais, et des seins plus gros que les miens, mais ils tombent un peu, pas comme moi ….
- Fais pas ta maline, t’es encore jeune !
- Et alors ? Ils sont bien, non ?
- Evitons la question, s’il te plaît ! … et il est resté comme ça ?
- Non, attends ! après elle a baissé son slip pour nous montrer ce qu’elle comptait lui faire, où on allait lui faire les piercings …
- On ?
- Oui, elle a voulu que ce soit moi !
- La vache ! mais c’est un truc de pro ! n’importe qui fait pas, c’est dangereux !
- Moi j’ai fait ! et si ça s’infecte … il est mal barré !
- Rigole pas, c’est pas marrant ! comment t’as pu faire ça ?
- Avec une aiguille !
- C’est malin ! et arrête de gigoter, on voit ta culotte !
- Oh, pardon ! mais tu m’as déjà vue … moins habillée …
- Oui, mais … c’est pas pareil, j’étais loin ! allez, tire sur ta jupe ! je t’écouterai mieux !
- T’arrives pas à faire deux choses en même temps ?
- Non, pas tout le temps, tire sur ta jupe et continue ! Ils sont où ces piercings ?
- Un devant, juste sous le gland, et l’autre, c’est un petit anneau sur les … les boules, en haut.
- Mazette ! A tous les deux, vous êtes drôlement équipés !
Brigitte a voulu lui dire qu’elle les avait retirés, et puis s’est retenue, a changé de sujet.
- C’est juste après que je me suis mise au Champagne.
- T’as un penchant pour les petites bulles ?
- Non, je bois jamais.
- Alors pourquoi t’as bu ? Pour oublier où t’étais ?
- Parce que tout était moche, parce que c’était trop, et puis je pensais à toi.
- A moi ?
- A ce que tu m’avais dit, tes questions, tes remarques sur cette nana, Chantal.
- Et tu t’es réfugiée dans l’alcool !!
- J’ai pas bu tant que ça, deux coupes, peut-être trois, et puis Chantal a mis Solange, l’autre femme, au pilori et m’a dit de la fouetter.
- Et tu l’as fait ?
- Oui, elle comptait les coups, elle prenait son pied !
- Décidément, ça me dépasse … et comment tu sais qu’elle prenait son pied ?
- Elle était mouillée.
- Brigitte !!!
- Quoi ?
- Tu l’as … touchée ?
- Un peu, et puis Jérôme est arrivé, je les ai laissés.
Elle a raconté son dégoût …
- Chantal était avec Pascal et le mec de Solange, elle leur avait mis à tous les deux une espèce de bague en ferraille autour des couilles.
- Quoi ?
- Ouais ouais, t’as bien compris … c’était … pitoyable. Cette femme est folle ! et Pascal … à ce qu’il paraît qu’il était d’accord pour tout ça, qu’ils s’étaient vus dans la semaine ! Tu te rends compte ? Je suis partie, ça me dégoûtait. J’ai pris les clés et je suis partie dans la voiture.
- Tu voulais partir ?
- Je sais pas conduire. J’ai attendu. Je me suis endormie.
Elle a raconté le retour … le jour se levait presque. Ils ne s’étaient rien dits jusqu’à l’arrivée au parking.
- Je voulais pas qu’il monte. Je voulais plus. Il m’a laissé.
- Surprenant …
Brigitte ne riait plus ; elle avait les yeux gonflés de larmes ; (M…) l’a prise dans ses bras, l’a bercée en caressant ses cheveux comme on console un enfant.
- … c’était trop … tu comprends ? … trop … et puis il a téléphoné. Juste avant que je t’appelle.
- C’est pour ça que t’étais bouleversée ?
- Non … oui … il a dit qu’il passerait demain soir … je t’avais déjà appelée, tu sais …
- Mais …
- Plusieurs fois, mais j’arrêtais avant de finir le numéro …
- Pourquoi ?
- Je sais pas, je savais pas quoi dire … la trouille …
- De quoi ?
- Je t’avais laissé un message MSN, avant … mais tu répondais pas …
- J’ai pas allumé le micro ce matin. Qu’est-ce qu’il va se passer, maintenant ? Tu veux quoi ?
Brigitte s’est redressée, a essuyé ses yeux. Elle a détourné le visage vers la terrasse, restant silencieuse un long temps, et puis :
- Je veux plus de tout ça, je veux plus de lui, je veux plus.
- Hier midi t’osais même pas lui dire que la soirée te plaisait pas, le soir tu le fous dehors , et aujourd’hui … Vous êtes mariés depuis combien de temps ?
- Huit ans.
- T’étais vachement jeune !
- Dix-huit.
- Pendant huit ans tu lui as laissé faire tout ce qu’il voulait, qu’est-ce qui a changé, Brigitte ?
- Toi.
- Ah …
(M…) s’est reculée en ramenant sur ses genoux la main qu’elle avait posée sur le dossier du canapé, qui jouait avec les cheveux de Brigitte qui lui tournait toujours le dos. Elle semblait gênée, désarçonnée par cet aveu :
- A cause de moi ? Regarde-moi, Brigitte, à cause de moi ?
- Non ! Je m’explique mal … mais tout ce que je t’ai raconté, et puis tes questions … je vois les choses autrement … tu m’as aidé à … voir ce qui se passait. C’est pas ta faute, oh non ! j’en avais marre, mais je voyais pas très clair … alors pas à cause de toi, plutôt grâce à toi. Ça aurait mal fini, je crois, c’était trop !
Brigitte pressait les mains de (M…) sur ses genoux, et a appuyé sa tête contre son épaule :
- J’avais besoin de toi, de toi qui m’écoutais …
- D’accord … mais reconnais-le ! là, tu fais fort !
- J’aurais pas dû ? Je peux pas effacer, je veux pas effacer.
(M…) a refermé son bras sur les épaules de Brigitte :
- C’est pas la question, je ne peux pas te dire si t’as bien fait ou non … Tu regrettes ?
- Non ! Non, pas du tout … mais je sais pas quoi faire ! Je sais pas ce qui va se passer !
- Tu verras demain, il t’a dit qu’il passerait demain. Tu vas changer d’avis, peut-être …
- J’ai pas envie de le voir. Et puis qu’est-ce que tu veux qui s’arrange ? Il est raide dingue de cette nana, Chantal, et elle, elle est raide dingue tout court. Déjà avant, je t’ai raconté, c’était … bizarre, et comme une conne je me laissais faire …
- Euh … Tu m’as même dit que t’aimais ça !
- Ouais, c’est vrai, je l’ai dit ! Mais c’est trop, vraiment trop, c’est plus pareil , il a changé, beaucoup changé! Il est en plein dans ce truc SM !
- C’est chez lui, ici ? ou à tous les deux ?
- A lui. C’est son appart. Il l’avait déjà avant qu’on se marie.
- Tu dois réfléchir, Brigitte. C’est tout neuf … réfléchis.
- C’est toi qui me dit ça ? C’est un peu grâce à toi que j’ai réfléchi … et au Champagne …
- Et au Champagne … Bon ! en attendant, si tu vas au bout, tu as de quoi vivre ?
- Du fric ? oui, un peu, j’ai un livret ; des noisettes chez l’écureuil …
… elle avait un peu retrouvé le sourire,
- Je ne suis pas démunie, t’inquiète pas, c’est là …
… elle se frappait la tête de l’index,
- … que tout n’est pas très clair ! Il va passer demain, je sais pas ce qu’il va dire, ou faire, je suis pas sûre d’être à la hauteur. Je veux plus de lui, mais je sais pas si j’arriverai à lui dire, des fois il est …
- Tu crois qu’il pourrait être violent ? Tu veux que je sois là ? quand il viendra ?
- Je veux pas t’imposer ça.
- Tu m’imposes rien, je te le propose ; penses-y ; et tire sur ta jupe, j’arrive plus à réfléchir !
- Pardon …
- Pas trop quand même, exagère pas … je t’ai déjà dit que t’avais de jolies jambes ?
- Non … si … maintenant.
- Tu nous sers à boire ? T’as un jus de fruit, ou un truc dans le genre ? t’as pas répondu, tu crois qu’il pourrait être violent ?
- Il a changé … c’est plus pareil … Avant …
… avant, c’était des jeux, des jeux de sexe, de mauvais jeux, des jeux où il se servait d’elle. Les copains qu’il amenait, les copains à qui il la montrait comme on montre sa chose, et elle qui acceptait, parce qu’elle s’ennuyait, toujours seule, parce qu’il ne la touchait presque plus, alors ces copains, c’était les seuls moments où elle ne vivait pas la morne routine quotidienne. Elle a déjà avoué à (M…) qu’elle y prenait parfois plaisir, sur l’instant.
Caresser un inconnu, se caresser devant un inconnu, bien sûr que c’est idiot ! mais quand on n’a que ça ?
… il a tellement changé depuis la soirée chez Chantal …
Le dernier qu’il a amené à la maison … elle s’est sentie sale, méprisée. Il avait voulu qu’elle le fasse jouir avec sa bouche. Il avait un sexe plutôt petit et le préservatif avait glissé :
- Tant pis pour toi ! continue, bien à fond, comme je t’ai appris !
Elle était à genoux entre ses jambes, les mains sur les bras du fauteuil, et il lui appuyait sur la tête à deux mains, tenant ses cheveux à pleines mains. Il se masturbait avec sa bouche et Pascal qui ne voulait pas qu’on la touche d’habitude ne disait rien, laissait faire.
Et puis il avait voulu qu’elle montre ses anneaux :
- Déshabille-toi chérie ! Mais non, que le bas ! on s’en fout de tes seins ! allez, dépêche !
Quand elle avait été nue, il avait quitté la pièce un moment, était revenue avec le gros plug, le dernier qu’il avait acheté et qu’ils n’avaient utilisé qu’une seule fois. Il l’avait posé sur un coin de la table du salon :
- Tu sais, Pierre, tout est une question d’entraînement ! Tu vas voir, je parie que tu vas rebander vite ! allez, Brigitte, montre-lui ! Donne tes mains !
Il avait fait couler du lubrifiant sur ses mains et d’une main derrière son cou l’avait penchée en avant, le dos tourné vers Pierre pendant qu’elle étalait le gel entre ses fesses.
- Assieds-toi dessus, maintenant. Non ! Sans les mains !
Elle avait plié les genoux, s’appuyait sur le cône de plastique par petits à-coups pendant que Pascal tenait ses deux mains dans une des siennes. Elle n’avait pas réussi la première fois et elle ne voulait pas forcer cette fois-là non plus, mais Pascal ne l’entendait pas ainsi :
- On va t’aider, chérie ! Pierre, viens l’aider !
Pascal avait soulevé ses genoux du sol, Pierre lui écartait les fesses à plein doigts. Un instant elle avait un peu perdu connaissance tant la douleur avait été vive. Elle avait la respiration bloquée.
- Eh ben, c’est un sacré morceau qu’elle a dans le cul !
Elle n’avait plus bougé. Incapable de se lever, incapable de refouler l’objet monstrueux. Elle était resté là, refoulant ses larmes, pendant qu’ils prenaient l’apéritif.
A la fin, juste avant que Pierre s’en aille, il l’avait encore plus humiliée :
- Allez, lève-toi, va enlever ce truc !
Elle avait dû se redresser en s’appuyant à la table, leur tourner le dos et partir vers le couloir, pliée en deux. Ils riaient.
Elle avait mis dix minutes à se débarrasser du plug. Elle saignait. Et après le départ de Pierre, Pascal était venu la retrouver dans la salle de bains, l’avait fait mettre à genoux devant la baignoire et l’avait sodomisée. Il n’était plus satisfait que lorsqu’elle souffrait suffisamment pour pleurer.
Brigitte se tordait les mains, les yeux rouges. (M…) avait détourné les yeux et secouait la tête de droite à gauche :
- Il est malade ton mari …
Brigitte s’est levée du canapé et est partie vers la cuisine. Elle a ramené sur la terrasse un grand plateau avec des verres et une bouteille de soda, deux petites assiettes et des couverts :
- J’ai mis une pizza à chauffer.
- Je commence à avoir faim …c’est quoi ce sourire ?
- Rien … maintenant c’est toi qui me montre tes cuisses …
- Oups !
(M…) avait pris place sur une chaise longue, celle où Brigitte c’était endormie avant le coup de téléphone de Pascal. Elle a remis sa jupe en place pendant que Brigitte prenait place en face d’elle après avoir baissé le store déroulant pour mettre la terrasse à l’ombre :
- C’est cette terrasse que je regretterai le plus … t’es en appartement toi aussi ?
- Un pavillon. Mes parents me l’ont laissé quand mon père a pris sa retraite.
- Tu m’as jamais dit … tu fais quoi ? t’as un boulot ?
- Mmm, je suis traductrice, des courriers commerciaux, un peu de technique, ça dépend. Je travaille chez moi.
- … il va falloir que je trouve du boulot … un appart …
- Et réfléchir ? Non ? Tu as vraiment tiré un trait sur ton mari ?
Brigitte baissait la tête, la secouait lentement de droite à gauche :
- J’en peux plus …
(M…) l’a prise dans ses bras, attirant son visage dans son cou d’une main dans ses cheveux :
- Ça va aller … pleure pas … je t’aiderai à trouver une grande terrasse où tu pourras continuer à te faire dorer … t’en fais pas !
- Te moques pas ! je m’en fous de la terrasse …
Brigitte aussi avait refermé ses bras autour de la taille de (M…), se blottissant tout contre elle. Elle s’est un peu redressée :
- T’as froid ? … tu trembles …
(M…) l’a doucement repoussée des deux mains sur les épaules, a détourné la tête :
- C’est rien … rien du tout … et cette pizza ? elle est pas prête ?
(M…) … Marie … évitait son regard.
Brigitte l’a rattrapée d’une main, a fait un pas pour se mettre face à elle :
- Marie ? t’échappes pas … dis-moi …
- Dire quoi ? … Tu connais que moi, Brigitte … je suis là parce que tu connais que moi …
- T’es là parce que c’est toi que j’ai appelée …
Marie s’est écartée, a fait deux pas, s’est accoudée au bacon de fer, dos tourné à Brigitte.
- Marie … ça fait des mois qu’on se croise sur internet, qu’on se parle … il y a eu d’autres correspondants, et c’est à toi que j’ai raconté ma vie … tu te rends pas compte … c’est grâce à toi que je tiens debout depuis tout ce temps … pour te retrouver. Marie … depuis tout ce temps je pense à toi sans arrêt … j’essaie d’imaginer ce que tu dirais, ce que tu ferais … je t’ai rien caché, rien, j’avais peur que ça te fasse fuir, mais je voulais rien te cacher … c’est … bizarre … ça veut dire quoi quand on pense sans arrêt à quelqu’un ? quand c’est son avis qui compte plus que tout ? … je pense à toi sans arrêt, Marie … depuis des mois … et pas seulement comme à la copine que j’ai pas, pas seulement … alors je sais pas comment ça marche … tu dois me prendre pour une malade … en plus après toutes ces conneries en cam … si tu savais comme je regrette …tu m’as jamais dit vraiment, tu déconnais avec ça, mais je sais depuis longtemps que t’aimes les filles … ça me paraissait … je sais pas … curieux … Marie, me tourne pas le dos …
Brigitte s’est rapprochée dans son dos, tendant le bras, le laissant retomber sans la toucher, ne sachant que faire.
- Marie, dis quelque chose …
- … t’as raison … en cam, c’était une vraie connerie, te montrer comme ça … mais qu’est-ce que t’étais jolie !
Elle s’est retournée, visage sérieux, a levé les yeux un instant, avant de les baisser à nouveau en prenant lentement les mains de Brigitte dans les siennes, de faire un pas en avant, frôlant Brigitte, et de lentement poser ses mains sur sa taille, sans lever le visage :
- … pas seulement ta copine … ça veut dire quoi, exactement ? Tu ne me connais pas, on s’est vues hier pour la première fois ! …. Je vais pas te laisser tomber, je t’aiderai autant que je peux …
- Je sais que tu vas pas me laisser tomber, t’es venue, non ? Mais ça n’a rien à voir …
Brigitte a soulevé la main de Marie jusqu’à sa joue, elle fermait les yeux :
- Explique-moi pourquoi j’ai des frissons partout quand je sens ta main là …
Marie a levé les yeux, passé doucement le pouce sur une paupière fermée, écarté une mèche blonde, posé un baiser léger sur l’autre joue avant de reprendre ses distances.
- … et là c’est pire, quand tu m’embrasses c’est encore plus fort … encore …
Marie ne bougeait pas, Brigitte a ouvert les yeux, a doucement écarté la main sur sa joue pour prendre le visage de Marie entre ses mains à elle et s’est avancée pour poser un baiser, tout doucement, droit sur ses lèvres, s’est reculée, a recommencé … encore, jusqu’à ce que Marie la prenne enfin dans ses bras et lui rende son baiser, du bout de lèvres.
(à suivre)
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Les avis des lecteurs
C'est donc bien Marie qui va retirer le gros anneau de Brigitte.