Caprice, orgueil et conséquences 2
Récit érotique écrit par Bichou2 [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 08-05-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Caprice, orgueil et conséquences 2
CHRISTOPHE
Mais que lui arrive-t-il ? Elle a couché avec ce voyou qui n’est qu’un rustre, sans élégance ni physique ni morale, même pas un mec attirant ! Incompréhensible….
Je fais le fier et lui parle d’un ton sec, mais en réalité, je suis atterré et moi, le patron, haut cadre, dirigeant des centaines de salariés, je ne sais pas quoi faire.
Que lui dire lorsqu’elle revient arborant son string comme un trophée, d’un air vindicatif et satisfait ? Quelle humiliation ! Mon égo en prend un sacré coup.
Pire : voilà qu’elle m’annonce une nouvelle soirée dont je suis d’ores et déjà exclu ! Ce n’est pas possible, je rêve, j’hallucine. Je crois à un simple caprice de femme oisive, d’une princesse égoïste.
Il est vrai que cette légèreté m’est sans doute imputable. J’ai voulu satisfaire tous ses désirs en toutes circonstances, la mettre dans un cocon où tout est pensé, déterminé. Sans doute pour me faire pardonner mes absences.
Partie dormir sans autre forme de procès, devant cette énormité, je tremble de tout mon corps, ma vue se brouille.
Je finis par m’endormir sur le canapé, totalement épuisé, et sombre dans une nuit agitée peuplée de cauchemars plus horribles les uns que les autres.
Le lendemain, après une courte nuit (?), je m’éveille, reprends petit à petit pied. La tête encore dans le brouillard comme si j’émergeais d’une solide cuite, me dirige par habitude vers la douche, histoire de rejoindre le monde des vivants.
Passant par notre chambre, Fanny (c’est son prénom, je ne vous l’avais pas encore révélé) dort encore. Je la vois dans notre lit, elle est si belle, j’ai envie de la rejoindre, la serrer dans mes bras, lui faire l’amour. Mais, mon orgueil fracturé de mâle me l’interdit.
D’abord des explications, elle me doit bien cela.
Je vais attendre son réveil, elle doit récupérer, me dis-je sarcastique !
J’en suis à ma deuxième tasse de café lorsqu’elle apparait enfin, le teint sombre et la mine un peu chiffonnée. Dieu qu’elle est sensuelle !
Après lui avoir servi un café, j’entame le match, calme et déterminé, d’un ton sec et le regard dur.
- Tu peux m’expliquer ? Sois convaincante !
- Ne m’agresse pas et change de ton, ce serait mieux me dit-elle
- J’utilise le ton que je veux. Parle !
De mauvaise grâce, elle s’exécute et me débite alors une histoire rocambolesque de foule à traverser, avec des mecs qui l’ont tripotée, pelotée, caressée. Elle s’est surtout laissé emporter par ses sens libidineux au contact de ces jeunes hommes vigoureux et que cela l’a bien excitée.
Elle s’est fait doigtée et prétend que c’était moi. J’hallucine ! Comme si j’étais coutumier de ce type de comportement !
Le dialogue est houleux. Chacun se parle sans vraiment écouter l’autre.
- Si tu vas à cette soirée, tes valises seront prêtes.
- Tu m’as laissé tomber me dit-elle, tu n’as pas tenu ta promesse, tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même et en plus, je ne récolte que ton mépris ! Je suis une femme libre, je fais ce que je veux
- Tu es en effet une femme libre, mais pour le coup, tu déconnes. Tu as fait n’importe quoi et tu m’en fais le reproche ! Un comble !
Je n’en peux plus de cette absence de regrets voire de remords, de cette légèreté. Son hypocrisie cache sa perversité.
- Je n’ai pas décidé de la suite à donner à cette histoire dis-je le plus calmement possible mais toute nouvelle incartade aura des conséquences irrémédiables.
Me lançant un regard noir empreint à la fois de défi et de peur, elle se lève afin d’aller sous la douche.
La semaine se passe, nous vivons l’un à côté de l’autre, comme deux étrangers et, à l’exception de ce que se disent les gens bien élevés, elle n’a pas desserré les dents. Mais bon sang, ne va-t-elle pas comprendre et admettre qu’elle m’a trompé, trahi et humilié ? Que j’attends qu’elle fasse profil bas ?
Le vendredi arrive et, à ma grande crainte, elle se prépare à sortir.
Je l’interpelle, l’avertit mais elle fait la fière, tourne les talons et me laisse me débrouiller avec ma fureur, ma frustration et mon humiliation.
Je n’ai pas voulu le croire, et j’aurais dû anticiper son comportement orgueilleux et capricieux. Je reste interdit, sous le choc de cette bravade imbécile. Connaissant ses humeurs et ses caprices d’enfant gâtée, peut être aurais-je dû être plus souple, accepter son histoire, mieux l’analyser.
Mais l’ego bafoué, je n’ai rien tenté et suis resté intransigeant. Et voilà le résultat.
Je mets ma menace à exécution. Je remplis deux valises de vêtements, de sous-vêtements, de bijoux et de chaussures, tout ce qui me tombe sous la main et qui lui appartient.
Je change le barillet de la porte d’entrée, colle les deux valises sur le palier.
Quelques effets dans un grand sac et je pars me réfugier dans un hôtel.
FANNY
Un peu après minuit, devant l’appartement, je trouve mes valises sur le palier.
Interloquée, je tente d’ouvrir la porte, mais en vain. Je sonne.
Pas de réponse, pas de bruit, le néant. Je suis fatiguée et veux aller dormir. J’insiste.
- Christophe, ouvre-moi !
Le silence toujours, oppressant.
Je frappe sur cette porte, cogne fort, et plus fort encore, avec les poings, avec les pieds, à m’en faire mal, en accompagnant mes coups de cris.
- Christophe, nom d’un chien, ouvre-moi ! Arrête ton cirque !
L’autre porte de palier s’ouvre sur mon voisin visiblement courroucé.
- Qu’est-ce que c’est que ce raffut ? C’est vous qui faites tout ce cirque ! Si c’est votre mari que vous cherchez, il est parti hier dans la soirée.
- Il est parti ? Co… comment cela ?
- Comme quelqu’un qui part avec un sac. A présent, laissez-nous dormir. Bonne nuit.
Je suis abasourdie. Je commence à comprendre.
Après m’être excusée, ivre de dépit et de frustration, en larmes, j’embarque mes valises et pars me réfugier chez ma sœur Sophie.
Elle a été surprise de me voir débarquer au milieu de la nuit, deux valises à la main. Pas question de lui donner beaucoup d’explications, je ne veux pas qu’elle me fasse la morale. Je lui dis simplement que nous avons eu une dispute virulente et lui demande l’hospitalité.
CHRISTOPHE
Dans ma chambre d’hôtel, je ressasse ma rancœur. Mon esprit repasse en boucle les événements. Jamais je n’ai imaginé qu’elle irait si loin dans la déraison.
Ce salopard de Gérard doit bien jubiler de mon infortune. Je me promets qu’il ne l’emportera pas au paradis.
Quant à Fanny, je ne lui veux pas de mal, mais je n’accepte pas cette attitude dédaigneuse et je ne souhaite pas la voir ou lui parler.
Le lendemain, samedi, je contacte mon PDG, Jean, qui a vite compris la situation et me propose de m’installer provisoirement dans l’appartement que l’entreprise possède et destiné aux visiteurs.
- Tu pourras en disposer dès lundi me dit-il. Et si tu as besoin de quelques jours, n’hésite pas.
- Merci mais ce ne sera pas nécessaire
- Dis donc, tenir une réunion en pleine présentation de l’équipe, étrange, non ?
- Oui, d’autant que, finalement, il n’y avait pas vraiment urgence.
- Un piège ?
- Je le crains.
- Je m’informe. En attendant, remets toi. Nous nous verrons lundi au conseil de direction. Et pas un mot aux autres, inutile d’en rajouter.
- Merci de ton soutien.
J’apprécie ce tact m’évitant ainsi une moquerie, un cocu cela fait toujours rire.
Samedi comme dimanche, je refuse tous les appels de Fanny et ne répond à aucun de ses messages. Je n’ai aucune envie de l’entendre et encore moins de la voir.
De retour au bureau ce lundi, j’ai informé Audrey, ma secrétaire, de ma situation, évidemment sans entrer dans les détails.
- Juste retour des choses me dit-elle effrontément.
- J’espérais un soutien, pas une leçon de morale courroucé qu’elle me rappelle mes dérapages.
Au cours d’un déplacement où elle m’avait accompagné (ce qui arrivait régulièrement), nous avions fêter la signature d’un contrat très lourd financièrement. L’alcool aidant, les choses ont dégénéré et j’ai passé la nuit avec l’assistante du client sous l’œil désapprobateur (ou envieux ?) d’Audrey. Inutile de vous faire un dessin.
- Note ceci dis-je d’un ton sec ; je ne veux pas de contact avec mon épouse, ne donne aucune information sur mes activités ou mes déplacements. Et organise mon déménagement au plus tôt.
Bougonnant, je la congédie pour me réfugier dans le travail.
FANNY
Durant tout le week-end, j’ai voulu le contacter, mais il refuse tous mes appels téléphoniques. J’ai laissé de nombreux messages dans l’espoir de se voir et de discuter. En vain.
En ce début de semaine, je continue mes tentatives. Chaque fois que j’appelle son bureau, sa secrétaire me répond qu’il est en réunion, ou en déplacement.
Il ne veut manifestement pas me parler et cela ne fait qu’attiser ma colère et ma déception.
Je ne suis pas tranquille. Le connaissant, il peut être dur et sans concession. Mais aussi, pourquoi donc l’ai-je affronté de cette manière ? J’aurais vraiment dû, avant de lui faire des reproches, d’abord me faire pardonner mon incartade, c’eut été plus malin.
Intelligent, il aurait certainement compris mon dérapage et le dialogue aurait été plus ouvert et constructif.
Je n’ai pas le sentiment de l’avoir trompé, ce n’était pas prémédité, juste une énorme méprise. Il est vrai que lorsque je suis partie la deuxième fois, je l’ai sans doute étonné par mon audace et certainement vexé. Il n’a pas l’habitude d’une telle rébellion de ma part.
D’ailleurs, j’ai refusé toute coucherie, c’est bien la preuve que je ne voulais pas le tromper. Evidemment, cela, il ne le sait pas.
Cette histoire avec Gérard, son ennemi, je la revis douloureusement car j’ai sans doute heurté mon chéri.
Mais je me dois la vérité : j’ai aimé. Me faire prendre un peu brutalement m’a bien plu. J’ai aimé cet assaut viril, j’ai senti que je plaisais ce que toutes les femmes aiment je suppose et je ne suis pas différente.
On avait envie de moi, on me voulait, c’était envoutant. Elle qui me malaxait les seins, qui suçait les tétons et me flattait le clitoris pendant que lui me pénétrait, me labourait le ventre brutalement. Quel délice ! Quel pied !
Je ne regrette pas vraiment mais j’ai des remords. Sur le moment, je ne me suis pas rendu compte que j’humiliais mon mari. Cela, je ne le voulais pas.
La vérité aussi, c’est qu’il m’avait promis le grand soir alors que j’étais sérieusement en manque. J’ai vraiment cru qu’il tenait sa promesse et je me suis laissé emporter.
J’ai un peu honte mais cette fois, je ne suis pas prête à baisser la tête devant lui.
CHRISTOPHE
Comme d’habitude, Audrey a été efficace.
Le mardi, l’appartement a été vidé, nos meubles déposés en garde-meuble et mes affaires personnelles portées dans mon nouvel appartement.
Jean me convoque dans son bureau.
- J’apprends que ton hébergement est réglé. Parfait. Comme promis, je me suis renseigné sur cette histoire de réunion.
- Ah !
- Il s’agissait bien d’un piège comme tu l’as pressenti destiné à vous séparer et tenter de séduire ton épouse. Sous l’influence du vice-président, tu as été attiré dans une réunion inutile et sans intérêt immédiat.
- Il s’était promis de sauter ma femme et il a bien manigancé, le salaud dis-je complètement dégouté.
- Et tu ne seras pas étonné, mais les autres administrateurs étaient dans le coup.
Je suis assommé par cette révélation, même si je pouvais m’en douter. Un piège comme celui-là ne pouvait avoir été réalisé qu’avec des complices.
- Aussi, nous allons réagir rapidement et durement car ce sont des comportements inadmissibles. Tu vas réunir à ma demande ce conseil d’administration de mécréants et bien entendu, je viendrai.
- Tu penses qu’ils accepteront ?
- Je ne leur laisse pas le choix, dis leur bien !
Le conseil est réuni ce vendredi après-midi.
Tous s’interrogent sur les raisons de cette réunion d’urgence.
- Alors demande le président, que signifie cette convocation si urgente et mystérieuse ?
D’un ton sec et d’une attitude dédaigneuse, il les apostrophe.
- Il s’est produit un événement plus que regrettable vendredi passé lors de la présentation de l’équipe.
- Rien de grave, ce n’était qu’un jeu répond Gérard qui a bien compris le sujet.
- Pour vous peut-être, mais pour nous c’est un comportement inacceptable considérant que vous y avez tous pris part en tant qu’auteur ou co-auteur.
- Bah, elle n’a pas été forcée et pour tout dire, elle a bien pris son pied dit Gérard en ricanant.
Je suis rouge de colère et de honte.
- Peut-être mais vous avez voulu humilier mon collaborateur et je ne puis l’admettre d’autant que les conséquences lui sont très dommageables. Aussi, nous avons pris la décision de rompre purement et simplement le contrat de soutien au club avec effet immédiat.
- Co…comment ? Ce n’est pas possible dit le président affolé ! Vous ne pouvez pas !
- Non seulement, nous le pouvons mais nous le ferons ! Relisez le contrat.
- Mais vous nous mettez en difficulté financière majeure ! Vous vous en rendez compte ?
- Nous ne voulons pas de partenaires dont la moralité et la loyauté ne sont que des mots. Et vous avez été particulièrement vicieux !
- Nous vous ferons un procès !
- Qui ne fera que montrer votre perversité et votre manque de respect. Inutile de discuter plus avant.
Sur ce, nous quittons la réunion dans le brouhaha général.
Cette vengeance me met du baume au cœur, d’autant que je n’ai pas l’espoir d’une revanche.
FANNY
Quelques jours s’écoulent et ma sœur m’interpelle.
- Je n’ai pas de conseil à te donner, mais…
- En effet, garde tes conseils.
- Arrête de monter sur tes grands chevaux. Il serait temps de te raisonner et de réfléchir. Veux-tu ou non retrouver ton mari ? Tu aurais beaucoup à perdre….
- Oui, je veux retrouver mon mari, mais pas en baissant la tête.
- A toi de voir…
Je suis vexée qu’elle ne comprenne pas et ne voit que le côté blingbling de mon mariage. Je veux que mon mari m’entende, m’écoute. Je ne veux pas être une poupée que l’on exhibe et juste bonne à mettre occasionnellement dans son lit !
Mais, d’une certaine manière, elle a évidemment raison. Il est temps de mettre fin à ce petit tournoi imbécile de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette…». Il faut que l’on se parle comme des adultes.
Je ne voulais pas faire le premier pas, mais tant pis, je retourne chez nous.
Le serrurier, appelé à la rescousse, a vite fait de m’ouvrir la porte.
En entrant, la surprise est foudroyante : non seulement il m’a dégagée mais en plus il a quitté les lieux !
Et l’appartement a été « nettoyé », il a tout effacé de ce qui faisait notre vie. Plus de photo, plus de bibelot, il ne reste rien de notre cocon, de nos souvenirs.
Mes jambes ne me portent plus, c’est le naufrage, comme le Titanic je sombre. Mon monde s’écroule, je suis dans les abysses, je me noie, j’oublie de respirer.
Je m’évanouis.
Combien de temps ? Je l’ignore. Je reviens à moi, hébétée.
J’appelle Geneviève.
- Il m’a quittée !
- Quoi ?
- Oui, l’appartement est vide, plus rien ni personne !
- J’arrive me dit-elle.
Elle me trouve oscillant entre colère et détresse, totalement déboussolée et tenant des propos furieux et contradictoires.
- Le salaud ! Il me le paiera cher !
Mais tu sais, je l’aime à en crever ! Que vais-je faire sans lui ?
Geneviève me soutient, m’enlace, me parle doucement dans l’oreille. Sa voix chaude et mélodieuse me calme.
Nous partons chez elle où elle m’hébergera quelques temps.
Pour assurer ma subsistance et sous l’insistance de mes deux amis, j’ai finalement relancé mon activité de kiné.
Au milieu de cette tempête morale et sentimentale, Alexis et Geneviève me soutiennent. Cela me fait un bien fou. Le travail m’évite de penser et le contact de patients, dont certains bien amochés par les accidents, remettent mes aiguilles à l’heure.
J’ai trouvé un petit appartement non loin du boulot. Bien sûr, Il n’y a aucune commune mesure avec ce que j’ai connu. Plus petit, un peu vieillot, au deuxième étage sans ascenseur mais c’est chez moi.
XXXXXXXXXXX
Le temps passe et toujours aucune nouvelle. J’ai encore laissé plusieurs messages sur son portable et à son bureau mais je n’ai reçu aucun retour.
Petit à petit, mon esprit se fait plus critique, tant à l’égard de Christophe que de moi-même.
Que je le veuille ou non, je l’ai trompé et même humilié puisque j’ai couché avec son meilleur ennemi. Certes, ce n’était pas voulu, mais le fait est là et je dois d’abord m’en prendre à moi-même.
Mais je continue de revendiquer une autre attitude de sa part, une plus grande ouverture d’esprit. A défaut de me pardonner, il doit au moins m’écouter.
René Poupon disait « Savoir écouter cette voix en nous et dans l’autre qui nous montre le chemin ». Savoir écouter, c’est un art !
Grâce à Geneviève, je rencontre de nouvelles personnes. Elle s’arrange pour me faire inviter à des soirées. J’ai bien compris qu’elle essaie de me « placer », elle veut seulement m’aider. Je lui suis reconnaissante de me tirer de ce gouffre dans lequel je me suis précipitée.
Au cours de l’une des soirées, j’ai fait la connaissance de Sylvie, une magnifique blonde aux yeux clairs, au port altier et aux seins arrogants. Gracieuse, son regard est sensuel et m’attire comme un insecte par la lumière.
Nous sympathisons, échangeons quelques banalités puis parlons de choses plus intimes. Pas de mari pour l’une, une séparation pas encore définitive (du moins je l’espère) pour moi.
Nous nous sommes revues à plusieurs reprises, et puis un soir, je l’invite à dîner chez moi.
Elle est arrivée étincelante de beauté et de sensualité, un sourire solaire accroché à son visage resplendissant.
A l’apéritif, alors que je n’ai jamais été attirée par les femmes, j’ai eu tout à coup envie d’elle, une attirance inattendue à laquelle je n’ai pu que me soumettre.
Nous nous sommes enlacées, caressées, embrassées. Nos langues se sont reconnues et nos mains ont parcouru le corps de l’autre, les seins, le ventre. Je découvre sa vulve couronnée d’une toison blonde fournie mais bien taillée alors que moi, j’arbore une toison moins épaisse mais tout aussi bien soignée.
Sans un mot, je lui offre un cunnilingus langoureux pendant qu’elle se caresse les seins et tire sur ses tétons. Elle chante de plaisir ce qui augmente le mien.
Ensuite, c’est elle qui me lèche, me pénètre et titille le clito. Elle sait y faire et je balance mon bassin de haut en bas sous les caresses expertes.
Nous nous retrouvons en ciseau, la vulve de l’une caressant celle de l’autre, se frottant à qui mieux mieux et s’offrant mutuellement un plaisir entrainant pour chacune un orgasme dévastateur.
Après un temps de récupération, joyeuses et assouvies, nous passons à table dans la joie et la bonne humeur.
Pendant plusieurs semaines, nous nous sommes retrouvées chez l’une ou chez l’autre.
Les plaisirs saphiques ont présidé à nos retrouvailles et chaque fois, j’ai joui et profité du superbe corps de Sylvie, de sa chaleur, sa douceur, sa sensualité et sa tendresse bien féminine.
Un jour, alors qu’elle ne m’en avait jamais parlé, elle m’a annoncé son départ pour les Antilles où elle exercera un poste de directrice de site pour le compte de sa boîte. Une occasion unique pour sa carrière m’explique-t-elle.
Un peu tristes de se quitter, nous avons batifolé une dernière fois et je me suis retrouvée à nouveau seule.
Me revient alors le vide créé par l’absence de Christophe. Je ne l’ai pas complètement oublié et je suis même un peu honteuse de cette aventure. Qu’en aurait-il pensé ? Peut-être aurait-il participé ?
J’ose le croire, cela me donne bonne conscience. Avec une autre femme, ce n’est pas vraiment trompé son mari n’est-ce pas ! Et puis, je ne reçois aucun signe de sa part. J’ai bien peur qu’il ne m’ait oubliée…
Et puis, j’ai rencontré Julien.
Il a d’abord été mon patient et au bout de trois séances, je l’ai invité à partager mon lit.
Beau mec, musclé, bien membré et pour ne rien gâcher, drôle. Je me suis vite sentie à l’aise. Nous avons fait l’amour fougueusement, puis tendrement, et c’était bien.
Il me prenait dans toutes les positions : en missionnaire, en levrette, en 69. Il m’a même sodomisée, ce dont je ne suis pourtant pas friande.
A chaque rencontre, il me faisait jouir, et comme il était endurant, les orgasmes se succédaient pour mon plus grand plaisir.
Il m’a même fait oublier Christophe, et je pensais avoir retrouvé l’amour et le bonheur.
Mais il a tout gâché : il a voulu m’offrir à d’autres hommes (et femmes).
Il n’a pas compris que je n’étais pas sa propriété et qu’il n’était pas question d’être le jouet que l’on prend et jette selon son envie ou son humeur.
Cela ne lui a pas plu.
Au surplus, je me suis aperçue que je n’étais pas la seule, qu’il entretenait plusieurs liaisons en même temps. Il jouait avec nous comme si nous étions son harem.
Grosse désillusion.
Un jour, il n’est pas venu au rendez-vous.
Je n’ai pas cherché à le retrouver.
CHRISTOPHE
Elle essaie encore de me contacter mais je n’ai pas voulu donner suite. Elle m’a trop fait mal et j’ai du mal à digérer mon humiliation.
Professionnellement, Jean me soutient (c’est très précieux) et même, m’a permis de me venger de ces vauriens.
Par contre, sur le plan sentimental, c’est un peu la galère. Il y a bien sûr Audrey qui me fait des avances pas très discrètes. Elle vient au bureau habillée très sexy avec des robes serrées qui mettent en valeur sa silhouette et ses seins magnifiques (elle ne met pas de soutien-gorge la coquine).
Bref, c’est le grand jeu de la séduction. Et c’est vrai qu’elle me fait bander sérieusement mais je refuse de mêler plaisir et travail. Alors je n’ai pas le choix et je joue de la veuve poignet.
Heureusement, ma vie sociale continue, et je vais de cocktails en soirées diverses. J’y rencontre des femmes magnifiques (même mariées) prêtes à me câliner et plus si affinité, elles savent que je suis maintenant libre. Je ne me fais aucune illusion : ma position sociale est un aphrodisiaque puissant mais j’en profite pour me libérer le corps même si je ne suis pas un athlète du sexe, je reste sensible à la beauté et la grâce féminines. Et puis, j’ai tout de même des besoins à assouvir.
Lors d’une soirée de gala au profit d’une association bien connue, j’ai rencontré Marianne. Elle était resplendissante dans cette longue robe noire parsemée de fils d’or et fendue sur le côté, laissant apparaître un mollet fin et une partie de cuisse qui attire le regard. Ses cheveux blonds lui tombent sur les épaules en ondulations élégantes, encadrant un regard clair et doux. La croisant, elle m’a décoché un sourire ravageur et gourmand.
Nous nous sommes salués, avons pris un verre de champagne et nous ne nous sommes plus quittés de la soirée.
Mieux, nous avons déserté la fête et, de manière naturelle, je l’ai emmenée chez moi.
La nuit a été torride, tous nos sens en éveil. Elle m’a offert son corps sublime avec une sensualité extrême. Je ne me souviens pas avoir bandé avec une telle vigueur et nous avons fait l’amour longtemps, partageant plusieurs orgasmes d’une intensité rare.
Je revis, heureux de cette rencontre, en attendant de peut-être de faire des projets.
Mais elle est farouche et garde une part d’elle-même secrète. Nous n’avons jamais parlé de son passé.
- Vis l’instant présent et profite me dit-elle.
Elle me fait comprendre que je n’y ai pas accès.
Parfois, nous ne nous voyons pas pendant plusieurs jours. Elle ne me donne aucune explication ce qui me chagrine. J’ai l’impression de retrouver les caprices de Fanny.
Fanny, je ne l’oublie pas pour autant. Son souvenir reste accroché à ma mémoire et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée mélancolique.
Je ne connais pas l’adresse de Marianne, elle ne décroche jamais son téléphone et ne répond pas à mes messages. Je suis pendu à un clou, condamné à attendre qu’elle me contacte. Aussi, je l’assaille de questions, mais elle esquive, tergiverse, se fait chatte, me cloue le bec par des baisers langoureux. Et je succombe.
Après plusieurs semaines, elle m’appelle.
- On peut se voir ce soir ?
- Oui, je n’ai rien à mon programme.
- Dans ce cas, je t’invite à dîner dans le restaurant « Le Petit Père ». Tu connais l’adresse ?
- Oui, je suis déjà aller.
- Alors, rendez-vous sur place à 20 heures me dit-elle un peu rapidement mettant fin à l’appel.
Je suis un peu interloqué, j’avais espéré l’accueillir chez moi. Soit.
Le dîner est agréable mais à la fin du repas elle se lance.
- J’ai quelque chose à t’avouer, me dit-elle, les yeux bien mouillés.
- Ah…
- Promets-moi de ne pas m’interrompre, c’est difficile à dire. D’accord ?
- Je promets dis-je de plus en plus anxieux.
- Voilà, je suis mariée et j’aime mon mari. Malheureusement, il est souvent absent, exerçant la profession de pilote de ligne.
- Oh…
- Quand je t’ai rencontré, je suis tombée sous ton charme et je me suis laissé aller. Je suis bien avec toi mais je ne veux pas faire souffrir mon mari. J’ai essayé de maintenir une double vie, mais c’est trop pour moi. Je ne peux vivre dans le mensonge perpétuel et dans l’angoisse d’être démasquée. J’ai donc pris une décision. Nous nous voyons pour la dernière fois.
- Ecoute…
- Non, me dit-elle, n’insiste pas, ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne sont déjà. Sois gentleman, je vais te laisser et tu m’oublieras. Ce fut magnifique, beau et merveilleux, mais je ne t’aime pas. C’est mon mari que j’aime, je l’ai suffisamment trompé comme cela et je n’en suis pas fière.
Je suis mortifié, complètement abasourdi, incapable de la moindre parole.
Elle se lève, va payer nos agapes au bar, se retourne vers moi, m’envoie un baiser et disparait.
Retour à la case départ avec ce sentiment d’abattement que je connais maintenant bien.
Je finis par quitter le restaurant, la tête basse et broyant du noir.
XXXXXX
Un soir, Geneviève me contacte. Elle me raconte la vie de Fanny, sa détresse initiale, son implication dans le travail qu’elle mène de main de maître.
Je ne comprends pas pourquoi elle me raconte tout cela et, surtout, pourquoi je l’écoute.
Nous devisons de choses anodines. J’ai eu peur qu’elle ne soit porteuse d’un message de Fanny. Mais rien ne se passe, nous parlons gentiment, me remercie encore de l’aide apportée pour la mise sur pied de leur cabinet.
Je me détends et me laisse aller à quelques confidences.
Je lui narre le rejet brutal du soutien au club de foot et le plaisir de la vengeance. Je lui raconte aussi mes déboires sentimentaux.
- Et à propos me dit-elle, Fanny se porte bien. Elle s’est investie dans son travail et cela marche du tonnerre.
- Très bien dis-je. Je suis ravi d’apprendre que tout se passe bien pour elle.
- Oui. En plus, elle a rencontré un homme. Cela la stabilise. C’est chouette, non ?
- Euh…en effet, dis-je goguenard.
Un blanc s’installe entre nous, une gêne.
- Excuse-moi, mais j’ai du travail. Une manière de s’échapper.
En réalité, cette nouvelle ne me convient pas.
Je me raisonne : quoi de plus normal, nous sommes séparés et elle fait maintenant ce qu’elle veut. De l’autre côté, savoir ma femme entre les bras d’un autre me transperce le corps et l’âme. Je suis jaloux, c’est paradoxal, mais, je ne suis pas à une contradiction près !
Comme dit Blaise Pascal, le cœur a ses raisons que la raison ignore.
Malgré moi, je dois constater que je l’aime. Plus que tout, je l’aime !
Mais que lui arrive-t-il ? Elle a couché avec ce voyou qui n’est qu’un rustre, sans élégance ni physique ni morale, même pas un mec attirant ! Incompréhensible….
Je fais le fier et lui parle d’un ton sec, mais en réalité, je suis atterré et moi, le patron, haut cadre, dirigeant des centaines de salariés, je ne sais pas quoi faire.
Que lui dire lorsqu’elle revient arborant son string comme un trophée, d’un air vindicatif et satisfait ? Quelle humiliation ! Mon égo en prend un sacré coup.
Pire : voilà qu’elle m’annonce une nouvelle soirée dont je suis d’ores et déjà exclu ! Ce n’est pas possible, je rêve, j’hallucine. Je crois à un simple caprice de femme oisive, d’une princesse égoïste.
Il est vrai que cette légèreté m’est sans doute imputable. J’ai voulu satisfaire tous ses désirs en toutes circonstances, la mettre dans un cocon où tout est pensé, déterminé. Sans doute pour me faire pardonner mes absences.
Partie dormir sans autre forme de procès, devant cette énormité, je tremble de tout mon corps, ma vue se brouille.
Je finis par m’endormir sur le canapé, totalement épuisé, et sombre dans une nuit agitée peuplée de cauchemars plus horribles les uns que les autres.
Le lendemain, après une courte nuit (?), je m’éveille, reprends petit à petit pied. La tête encore dans le brouillard comme si j’émergeais d’une solide cuite, me dirige par habitude vers la douche, histoire de rejoindre le monde des vivants.
Passant par notre chambre, Fanny (c’est son prénom, je ne vous l’avais pas encore révélé) dort encore. Je la vois dans notre lit, elle est si belle, j’ai envie de la rejoindre, la serrer dans mes bras, lui faire l’amour. Mais, mon orgueil fracturé de mâle me l’interdit.
D’abord des explications, elle me doit bien cela.
Je vais attendre son réveil, elle doit récupérer, me dis-je sarcastique !
J’en suis à ma deuxième tasse de café lorsqu’elle apparait enfin, le teint sombre et la mine un peu chiffonnée. Dieu qu’elle est sensuelle !
Après lui avoir servi un café, j’entame le match, calme et déterminé, d’un ton sec et le regard dur.
- Tu peux m’expliquer ? Sois convaincante !
- Ne m’agresse pas et change de ton, ce serait mieux me dit-elle
- J’utilise le ton que je veux. Parle !
De mauvaise grâce, elle s’exécute et me débite alors une histoire rocambolesque de foule à traverser, avec des mecs qui l’ont tripotée, pelotée, caressée. Elle s’est surtout laissé emporter par ses sens libidineux au contact de ces jeunes hommes vigoureux et que cela l’a bien excitée.
Elle s’est fait doigtée et prétend que c’était moi. J’hallucine ! Comme si j’étais coutumier de ce type de comportement !
Le dialogue est houleux. Chacun se parle sans vraiment écouter l’autre.
- Si tu vas à cette soirée, tes valises seront prêtes.
- Tu m’as laissé tomber me dit-elle, tu n’as pas tenu ta promesse, tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même et en plus, je ne récolte que ton mépris ! Je suis une femme libre, je fais ce que je veux
- Tu es en effet une femme libre, mais pour le coup, tu déconnes. Tu as fait n’importe quoi et tu m’en fais le reproche ! Un comble !
Je n’en peux plus de cette absence de regrets voire de remords, de cette légèreté. Son hypocrisie cache sa perversité.
- Je n’ai pas décidé de la suite à donner à cette histoire dis-je le plus calmement possible mais toute nouvelle incartade aura des conséquences irrémédiables.
Me lançant un regard noir empreint à la fois de défi et de peur, elle se lève afin d’aller sous la douche.
La semaine se passe, nous vivons l’un à côté de l’autre, comme deux étrangers et, à l’exception de ce que se disent les gens bien élevés, elle n’a pas desserré les dents. Mais bon sang, ne va-t-elle pas comprendre et admettre qu’elle m’a trompé, trahi et humilié ? Que j’attends qu’elle fasse profil bas ?
Le vendredi arrive et, à ma grande crainte, elle se prépare à sortir.
Je l’interpelle, l’avertit mais elle fait la fière, tourne les talons et me laisse me débrouiller avec ma fureur, ma frustration et mon humiliation.
Je n’ai pas voulu le croire, et j’aurais dû anticiper son comportement orgueilleux et capricieux. Je reste interdit, sous le choc de cette bravade imbécile. Connaissant ses humeurs et ses caprices d’enfant gâtée, peut être aurais-je dû être plus souple, accepter son histoire, mieux l’analyser.
Mais l’ego bafoué, je n’ai rien tenté et suis resté intransigeant. Et voilà le résultat.
Je mets ma menace à exécution. Je remplis deux valises de vêtements, de sous-vêtements, de bijoux et de chaussures, tout ce qui me tombe sous la main et qui lui appartient.
Je change le barillet de la porte d’entrée, colle les deux valises sur le palier.
Quelques effets dans un grand sac et je pars me réfugier dans un hôtel.
FANNY
Un peu après minuit, devant l’appartement, je trouve mes valises sur le palier.
Interloquée, je tente d’ouvrir la porte, mais en vain. Je sonne.
Pas de réponse, pas de bruit, le néant. Je suis fatiguée et veux aller dormir. J’insiste.
- Christophe, ouvre-moi !
Le silence toujours, oppressant.
Je frappe sur cette porte, cogne fort, et plus fort encore, avec les poings, avec les pieds, à m’en faire mal, en accompagnant mes coups de cris.
- Christophe, nom d’un chien, ouvre-moi ! Arrête ton cirque !
L’autre porte de palier s’ouvre sur mon voisin visiblement courroucé.
- Qu’est-ce que c’est que ce raffut ? C’est vous qui faites tout ce cirque ! Si c’est votre mari que vous cherchez, il est parti hier dans la soirée.
- Il est parti ? Co… comment cela ?
- Comme quelqu’un qui part avec un sac. A présent, laissez-nous dormir. Bonne nuit.
Je suis abasourdie. Je commence à comprendre.
Après m’être excusée, ivre de dépit et de frustration, en larmes, j’embarque mes valises et pars me réfugier chez ma sœur Sophie.
Elle a été surprise de me voir débarquer au milieu de la nuit, deux valises à la main. Pas question de lui donner beaucoup d’explications, je ne veux pas qu’elle me fasse la morale. Je lui dis simplement que nous avons eu une dispute virulente et lui demande l’hospitalité.
CHRISTOPHE
Dans ma chambre d’hôtel, je ressasse ma rancœur. Mon esprit repasse en boucle les événements. Jamais je n’ai imaginé qu’elle irait si loin dans la déraison.
Ce salopard de Gérard doit bien jubiler de mon infortune. Je me promets qu’il ne l’emportera pas au paradis.
Quant à Fanny, je ne lui veux pas de mal, mais je n’accepte pas cette attitude dédaigneuse et je ne souhaite pas la voir ou lui parler.
Le lendemain, samedi, je contacte mon PDG, Jean, qui a vite compris la situation et me propose de m’installer provisoirement dans l’appartement que l’entreprise possède et destiné aux visiteurs.
- Tu pourras en disposer dès lundi me dit-il. Et si tu as besoin de quelques jours, n’hésite pas.
- Merci mais ce ne sera pas nécessaire
- Dis donc, tenir une réunion en pleine présentation de l’équipe, étrange, non ?
- Oui, d’autant que, finalement, il n’y avait pas vraiment urgence.
- Un piège ?
- Je le crains.
- Je m’informe. En attendant, remets toi. Nous nous verrons lundi au conseil de direction. Et pas un mot aux autres, inutile d’en rajouter.
- Merci de ton soutien.
J’apprécie ce tact m’évitant ainsi une moquerie, un cocu cela fait toujours rire.
Samedi comme dimanche, je refuse tous les appels de Fanny et ne répond à aucun de ses messages. Je n’ai aucune envie de l’entendre et encore moins de la voir.
De retour au bureau ce lundi, j’ai informé Audrey, ma secrétaire, de ma situation, évidemment sans entrer dans les détails.
- Juste retour des choses me dit-elle effrontément.
- J’espérais un soutien, pas une leçon de morale courroucé qu’elle me rappelle mes dérapages.
Au cours d’un déplacement où elle m’avait accompagné (ce qui arrivait régulièrement), nous avions fêter la signature d’un contrat très lourd financièrement. L’alcool aidant, les choses ont dégénéré et j’ai passé la nuit avec l’assistante du client sous l’œil désapprobateur (ou envieux ?) d’Audrey. Inutile de vous faire un dessin.
- Note ceci dis-je d’un ton sec ; je ne veux pas de contact avec mon épouse, ne donne aucune information sur mes activités ou mes déplacements. Et organise mon déménagement au plus tôt.
Bougonnant, je la congédie pour me réfugier dans le travail.
FANNY
Durant tout le week-end, j’ai voulu le contacter, mais il refuse tous mes appels téléphoniques. J’ai laissé de nombreux messages dans l’espoir de se voir et de discuter. En vain.
En ce début de semaine, je continue mes tentatives. Chaque fois que j’appelle son bureau, sa secrétaire me répond qu’il est en réunion, ou en déplacement.
Il ne veut manifestement pas me parler et cela ne fait qu’attiser ma colère et ma déception.
Je ne suis pas tranquille. Le connaissant, il peut être dur et sans concession. Mais aussi, pourquoi donc l’ai-je affronté de cette manière ? J’aurais vraiment dû, avant de lui faire des reproches, d’abord me faire pardonner mon incartade, c’eut été plus malin.
Intelligent, il aurait certainement compris mon dérapage et le dialogue aurait été plus ouvert et constructif.
Je n’ai pas le sentiment de l’avoir trompé, ce n’était pas prémédité, juste une énorme méprise. Il est vrai que lorsque je suis partie la deuxième fois, je l’ai sans doute étonné par mon audace et certainement vexé. Il n’a pas l’habitude d’une telle rébellion de ma part.
D’ailleurs, j’ai refusé toute coucherie, c’est bien la preuve que je ne voulais pas le tromper. Evidemment, cela, il ne le sait pas.
Cette histoire avec Gérard, son ennemi, je la revis douloureusement car j’ai sans doute heurté mon chéri.
Mais je me dois la vérité : j’ai aimé. Me faire prendre un peu brutalement m’a bien plu. J’ai aimé cet assaut viril, j’ai senti que je plaisais ce que toutes les femmes aiment je suppose et je ne suis pas différente.
On avait envie de moi, on me voulait, c’était envoutant. Elle qui me malaxait les seins, qui suçait les tétons et me flattait le clitoris pendant que lui me pénétrait, me labourait le ventre brutalement. Quel délice ! Quel pied !
Je ne regrette pas vraiment mais j’ai des remords. Sur le moment, je ne me suis pas rendu compte que j’humiliais mon mari. Cela, je ne le voulais pas.
La vérité aussi, c’est qu’il m’avait promis le grand soir alors que j’étais sérieusement en manque. J’ai vraiment cru qu’il tenait sa promesse et je me suis laissé emporter.
J’ai un peu honte mais cette fois, je ne suis pas prête à baisser la tête devant lui.
CHRISTOPHE
Comme d’habitude, Audrey a été efficace.
Le mardi, l’appartement a été vidé, nos meubles déposés en garde-meuble et mes affaires personnelles portées dans mon nouvel appartement.
Jean me convoque dans son bureau.
- J’apprends que ton hébergement est réglé. Parfait. Comme promis, je me suis renseigné sur cette histoire de réunion.
- Ah !
- Il s’agissait bien d’un piège comme tu l’as pressenti destiné à vous séparer et tenter de séduire ton épouse. Sous l’influence du vice-président, tu as été attiré dans une réunion inutile et sans intérêt immédiat.
- Il s’était promis de sauter ma femme et il a bien manigancé, le salaud dis-je complètement dégouté.
- Et tu ne seras pas étonné, mais les autres administrateurs étaient dans le coup.
Je suis assommé par cette révélation, même si je pouvais m’en douter. Un piège comme celui-là ne pouvait avoir été réalisé qu’avec des complices.
- Aussi, nous allons réagir rapidement et durement car ce sont des comportements inadmissibles. Tu vas réunir à ma demande ce conseil d’administration de mécréants et bien entendu, je viendrai.
- Tu penses qu’ils accepteront ?
- Je ne leur laisse pas le choix, dis leur bien !
Le conseil est réuni ce vendredi après-midi.
Tous s’interrogent sur les raisons de cette réunion d’urgence.
- Alors demande le président, que signifie cette convocation si urgente et mystérieuse ?
D’un ton sec et d’une attitude dédaigneuse, il les apostrophe.
- Il s’est produit un événement plus que regrettable vendredi passé lors de la présentation de l’équipe.
- Rien de grave, ce n’était qu’un jeu répond Gérard qui a bien compris le sujet.
- Pour vous peut-être, mais pour nous c’est un comportement inacceptable considérant que vous y avez tous pris part en tant qu’auteur ou co-auteur.
- Bah, elle n’a pas été forcée et pour tout dire, elle a bien pris son pied dit Gérard en ricanant.
Je suis rouge de colère et de honte.
- Peut-être mais vous avez voulu humilier mon collaborateur et je ne puis l’admettre d’autant que les conséquences lui sont très dommageables. Aussi, nous avons pris la décision de rompre purement et simplement le contrat de soutien au club avec effet immédiat.
- Co…comment ? Ce n’est pas possible dit le président affolé ! Vous ne pouvez pas !
- Non seulement, nous le pouvons mais nous le ferons ! Relisez le contrat.
- Mais vous nous mettez en difficulté financière majeure ! Vous vous en rendez compte ?
- Nous ne voulons pas de partenaires dont la moralité et la loyauté ne sont que des mots. Et vous avez été particulièrement vicieux !
- Nous vous ferons un procès !
- Qui ne fera que montrer votre perversité et votre manque de respect. Inutile de discuter plus avant.
Sur ce, nous quittons la réunion dans le brouhaha général.
Cette vengeance me met du baume au cœur, d’autant que je n’ai pas l’espoir d’une revanche.
FANNY
Quelques jours s’écoulent et ma sœur m’interpelle.
- Je n’ai pas de conseil à te donner, mais…
- En effet, garde tes conseils.
- Arrête de monter sur tes grands chevaux. Il serait temps de te raisonner et de réfléchir. Veux-tu ou non retrouver ton mari ? Tu aurais beaucoup à perdre….
- Oui, je veux retrouver mon mari, mais pas en baissant la tête.
- A toi de voir…
Je suis vexée qu’elle ne comprenne pas et ne voit que le côté blingbling de mon mariage. Je veux que mon mari m’entende, m’écoute. Je ne veux pas être une poupée que l’on exhibe et juste bonne à mettre occasionnellement dans son lit !
Mais, d’une certaine manière, elle a évidemment raison. Il est temps de mettre fin à ce petit tournoi imbécile de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette…». Il faut que l’on se parle comme des adultes.
Je ne voulais pas faire le premier pas, mais tant pis, je retourne chez nous.
Le serrurier, appelé à la rescousse, a vite fait de m’ouvrir la porte.
En entrant, la surprise est foudroyante : non seulement il m’a dégagée mais en plus il a quitté les lieux !
Et l’appartement a été « nettoyé », il a tout effacé de ce qui faisait notre vie. Plus de photo, plus de bibelot, il ne reste rien de notre cocon, de nos souvenirs.
Mes jambes ne me portent plus, c’est le naufrage, comme le Titanic je sombre. Mon monde s’écroule, je suis dans les abysses, je me noie, j’oublie de respirer.
Je m’évanouis.
Combien de temps ? Je l’ignore. Je reviens à moi, hébétée.
J’appelle Geneviève.
- Il m’a quittée !
- Quoi ?
- Oui, l’appartement est vide, plus rien ni personne !
- J’arrive me dit-elle.
Elle me trouve oscillant entre colère et détresse, totalement déboussolée et tenant des propos furieux et contradictoires.
- Le salaud ! Il me le paiera cher !
Mais tu sais, je l’aime à en crever ! Que vais-je faire sans lui ?
Geneviève me soutient, m’enlace, me parle doucement dans l’oreille. Sa voix chaude et mélodieuse me calme.
Nous partons chez elle où elle m’hébergera quelques temps.
Pour assurer ma subsistance et sous l’insistance de mes deux amis, j’ai finalement relancé mon activité de kiné.
Au milieu de cette tempête morale et sentimentale, Alexis et Geneviève me soutiennent. Cela me fait un bien fou. Le travail m’évite de penser et le contact de patients, dont certains bien amochés par les accidents, remettent mes aiguilles à l’heure.
J’ai trouvé un petit appartement non loin du boulot. Bien sûr, Il n’y a aucune commune mesure avec ce que j’ai connu. Plus petit, un peu vieillot, au deuxième étage sans ascenseur mais c’est chez moi.
XXXXXXXXXXX
Le temps passe et toujours aucune nouvelle. J’ai encore laissé plusieurs messages sur son portable et à son bureau mais je n’ai reçu aucun retour.
Petit à petit, mon esprit se fait plus critique, tant à l’égard de Christophe que de moi-même.
Que je le veuille ou non, je l’ai trompé et même humilié puisque j’ai couché avec son meilleur ennemi. Certes, ce n’était pas voulu, mais le fait est là et je dois d’abord m’en prendre à moi-même.
Mais je continue de revendiquer une autre attitude de sa part, une plus grande ouverture d’esprit. A défaut de me pardonner, il doit au moins m’écouter.
René Poupon disait « Savoir écouter cette voix en nous et dans l’autre qui nous montre le chemin ». Savoir écouter, c’est un art !
Grâce à Geneviève, je rencontre de nouvelles personnes. Elle s’arrange pour me faire inviter à des soirées. J’ai bien compris qu’elle essaie de me « placer », elle veut seulement m’aider. Je lui suis reconnaissante de me tirer de ce gouffre dans lequel je me suis précipitée.
Au cours de l’une des soirées, j’ai fait la connaissance de Sylvie, une magnifique blonde aux yeux clairs, au port altier et aux seins arrogants. Gracieuse, son regard est sensuel et m’attire comme un insecte par la lumière.
Nous sympathisons, échangeons quelques banalités puis parlons de choses plus intimes. Pas de mari pour l’une, une séparation pas encore définitive (du moins je l’espère) pour moi.
Nous nous sommes revues à plusieurs reprises, et puis un soir, je l’invite à dîner chez moi.
Elle est arrivée étincelante de beauté et de sensualité, un sourire solaire accroché à son visage resplendissant.
A l’apéritif, alors que je n’ai jamais été attirée par les femmes, j’ai eu tout à coup envie d’elle, une attirance inattendue à laquelle je n’ai pu que me soumettre.
Nous nous sommes enlacées, caressées, embrassées. Nos langues se sont reconnues et nos mains ont parcouru le corps de l’autre, les seins, le ventre. Je découvre sa vulve couronnée d’une toison blonde fournie mais bien taillée alors que moi, j’arbore une toison moins épaisse mais tout aussi bien soignée.
Sans un mot, je lui offre un cunnilingus langoureux pendant qu’elle se caresse les seins et tire sur ses tétons. Elle chante de plaisir ce qui augmente le mien.
Ensuite, c’est elle qui me lèche, me pénètre et titille le clito. Elle sait y faire et je balance mon bassin de haut en bas sous les caresses expertes.
Nous nous retrouvons en ciseau, la vulve de l’une caressant celle de l’autre, se frottant à qui mieux mieux et s’offrant mutuellement un plaisir entrainant pour chacune un orgasme dévastateur.
Après un temps de récupération, joyeuses et assouvies, nous passons à table dans la joie et la bonne humeur.
Pendant plusieurs semaines, nous nous sommes retrouvées chez l’une ou chez l’autre.
Les plaisirs saphiques ont présidé à nos retrouvailles et chaque fois, j’ai joui et profité du superbe corps de Sylvie, de sa chaleur, sa douceur, sa sensualité et sa tendresse bien féminine.
Un jour, alors qu’elle ne m’en avait jamais parlé, elle m’a annoncé son départ pour les Antilles où elle exercera un poste de directrice de site pour le compte de sa boîte. Une occasion unique pour sa carrière m’explique-t-elle.
Un peu tristes de se quitter, nous avons batifolé une dernière fois et je me suis retrouvée à nouveau seule.
Me revient alors le vide créé par l’absence de Christophe. Je ne l’ai pas complètement oublié et je suis même un peu honteuse de cette aventure. Qu’en aurait-il pensé ? Peut-être aurait-il participé ?
J’ose le croire, cela me donne bonne conscience. Avec une autre femme, ce n’est pas vraiment trompé son mari n’est-ce pas ! Et puis, je ne reçois aucun signe de sa part. J’ai bien peur qu’il ne m’ait oubliée…
Et puis, j’ai rencontré Julien.
Il a d’abord été mon patient et au bout de trois séances, je l’ai invité à partager mon lit.
Beau mec, musclé, bien membré et pour ne rien gâcher, drôle. Je me suis vite sentie à l’aise. Nous avons fait l’amour fougueusement, puis tendrement, et c’était bien.
Il me prenait dans toutes les positions : en missionnaire, en levrette, en 69. Il m’a même sodomisée, ce dont je ne suis pourtant pas friande.
A chaque rencontre, il me faisait jouir, et comme il était endurant, les orgasmes se succédaient pour mon plus grand plaisir.
Il m’a même fait oublier Christophe, et je pensais avoir retrouvé l’amour et le bonheur.
Mais il a tout gâché : il a voulu m’offrir à d’autres hommes (et femmes).
Il n’a pas compris que je n’étais pas sa propriété et qu’il n’était pas question d’être le jouet que l’on prend et jette selon son envie ou son humeur.
Cela ne lui a pas plu.
Au surplus, je me suis aperçue que je n’étais pas la seule, qu’il entretenait plusieurs liaisons en même temps. Il jouait avec nous comme si nous étions son harem.
Grosse désillusion.
Un jour, il n’est pas venu au rendez-vous.
Je n’ai pas cherché à le retrouver.
CHRISTOPHE
Elle essaie encore de me contacter mais je n’ai pas voulu donner suite. Elle m’a trop fait mal et j’ai du mal à digérer mon humiliation.
Professionnellement, Jean me soutient (c’est très précieux) et même, m’a permis de me venger de ces vauriens.
Par contre, sur le plan sentimental, c’est un peu la galère. Il y a bien sûr Audrey qui me fait des avances pas très discrètes. Elle vient au bureau habillée très sexy avec des robes serrées qui mettent en valeur sa silhouette et ses seins magnifiques (elle ne met pas de soutien-gorge la coquine).
Bref, c’est le grand jeu de la séduction. Et c’est vrai qu’elle me fait bander sérieusement mais je refuse de mêler plaisir et travail. Alors je n’ai pas le choix et je joue de la veuve poignet.
Heureusement, ma vie sociale continue, et je vais de cocktails en soirées diverses. J’y rencontre des femmes magnifiques (même mariées) prêtes à me câliner et plus si affinité, elles savent que je suis maintenant libre. Je ne me fais aucune illusion : ma position sociale est un aphrodisiaque puissant mais j’en profite pour me libérer le corps même si je ne suis pas un athlète du sexe, je reste sensible à la beauté et la grâce féminines. Et puis, j’ai tout de même des besoins à assouvir.
Lors d’une soirée de gala au profit d’une association bien connue, j’ai rencontré Marianne. Elle était resplendissante dans cette longue robe noire parsemée de fils d’or et fendue sur le côté, laissant apparaître un mollet fin et une partie de cuisse qui attire le regard. Ses cheveux blonds lui tombent sur les épaules en ondulations élégantes, encadrant un regard clair et doux. La croisant, elle m’a décoché un sourire ravageur et gourmand.
Nous nous sommes salués, avons pris un verre de champagne et nous ne nous sommes plus quittés de la soirée.
Mieux, nous avons déserté la fête et, de manière naturelle, je l’ai emmenée chez moi.
La nuit a été torride, tous nos sens en éveil. Elle m’a offert son corps sublime avec une sensualité extrême. Je ne me souviens pas avoir bandé avec une telle vigueur et nous avons fait l’amour longtemps, partageant plusieurs orgasmes d’une intensité rare.
Je revis, heureux de cette rencontre, en attendant de peut-être de faire des projets.
Mais elle est farouche et garde une part d’elle-même secrète. Nous n’avons jamais parlé de son passé.
- Vis l’instant présent et profite me dit-elle.
Elle me fait comprendre que je n’y ai pas accès.
Parfois, nous ne nous voyons pas pendant plusieurs jours. Elle ne me donne aucune explication ce qui me chagrine. J’ai l’impression de retrouver les caprices de Fanny.
Fanny, je ne l’oublie pas pour autant. Son souvenir reste accroché à ma mémoire et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée mélancolique.
Je ne connais pas l’adresse de Marianne, elle ne décroche jamais son téléphone et ne répond pas à mes messages. Je suis pendu à un clou, condamné à attendre qu’elle me contacte. Aussi, je l’assaille de questions, mais elle esquive, tergiverse, se fait chatte, me cloue le bec par des baisers langoureux. Et je succombe.
Après plusieurs semaines, elle m’appelle.
- On peut se voir ce soir ?
- Oui, je n’ai rien à mon programme.
- Dans ce cas, je t’invite à dîner dans le restaurant « Le Petit Père ». Tu connais l’adresse ?
- Oui, je suis déjà aller.
- Alors, rendez-vous sur place à 20 heures me dit-elle un peu rapidement mettant fin à l’appel.
Je suis un peu interloqué, j’avais espéré l’accueillir chez moi. Soit.
Le dîner est agréable mais à la fin du repas elle se lance.
- J’ai quelque chose à t’avouer, me dit-elle, les yeux bien mouillés.
- Ah…
- Promets-moi de ne pas m’interrompre, c’est difficile à dire. D’accord ?
- Je promets dis-je de plus en plus anxieux.
- Voilà, je suis mariée et j’aime mon mari. Malheureusement, il est souvent absent, exerçant la profession de pilote de ligne.
- Oh…
- Quand je t’ai rencontré, je suis tombée sous ton charme et je me suis laissé aller. Je suis bien avec toi mais je ne veux pas faire souffrir mon mari. J’ai essayé de maintenir une double vie, mais c’est trop pour moi. Je ne peux vivre dans le mensonge perpétuel et dans l’angoisse d’être démasquée. J’ai donc pris une décision. Nous nous voyons pour la dernière fois.
- Ecoute…
- Non, me dit-elle, n’insiste pas, ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne sont déjà. Sois gentleman, je vais te laisser et tu m’oublieras. Ce fut magnifique, beau et merveilleux, mais je ne t’aime pas. C’est mon mari que j’aime, je l’ai suffisamment trompé comme cela et je n’en suis pas fière.
Je suis mortifié, complètement abasourdi, incapable de la moindre parole.
Elle se lève, va payer nos agapes au bar, se retourne vers moi, m’envoie un baiser et disparait.
Retour à la case départ avec ce sentiment d’abattement que je connais maintenant bien.
Je finis par quitter le restaurant, la tête basse et broyant du noir.
XXXXXX
Un soir, Geneviève me contacte. Elle me raconte la vie de Fanny, sa détresse initiale, son implication dans le travail qu’elle mène de main de maître.
Je ne comprends pas pourquoi elle me raconte tout cela et, surtout, pourquoi je l’écoute.
Nous devisons de choses anodines. J’ai eu peur qu’elle ne soit porteuse d’un message de Fanny. Mais rien ne se passe, nous parlons gentiment, me remercie encore de l’aide apportée pour la mise sur pied de leur cabinet.
Je me détends et me laisse aller à quelques confidences.
Je lui narre le rejet brutal du soutien au club de foot et le plaisir de la vengeance. Je lui raconte aussi mes déboires sentimentaux.
- Et à propos me dit-elle, Fanny se porte bien. Elle s’est investie dans son travail et cela marche du tonnerre.
- Très bien dis-je. Je suis ravi d’apprendre que tout se passe bien pour elle.
- Oui. En plus, elle a rencontré un homme. Cela la stabilise. C’est chouette, non ?
- Euh…en effet, dis-je goguenard.
Un blanc s’installe entre nous, une gêne.
- Excuse-moi, mais j’ai du travail. Une manière de s’échapper.
En réalité, cette nouvelle ne me convient pas.
Je me raisonne : quoi de plus normal, nous sommes séparés et elle fait maintenant ce qu’elle veut. De l’autre côté, savoir ma femme entre les bras d’un autre me transperce le corps et l’âme. Je suis jaloux, c’est paradoxal, mais, je ne suis pas à une contradiction près !
Comme dit Blaise Pascal, le cœur a ses raisons que la raison ignore.
Malgré moi, je dois constater que je l’aime. Plus que tout, je l’aime !
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3 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
J'ai du mal à croire qu'elle l'aime.
Elle n'a aucun remord et passe vite à autre chose.
Elle ne le mérite pas.
Elle n'a aucun remord et passe vite à autre chose.
Elle ne le mérite pas.
Vivement la suite!!! J’espère qu’il ne va pas se contenter de la retrouver et oublié comment elle la traité, et lui faire un monologue de cocu frustré sans « cojones »
Belle écriture, histoire à tiroirs mais l'amour a ses raisons......