Caprice, orgueil et conséquences 3
Récit érotique écrit par Bichou2 [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 10-05-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Caprice, orgueil et conséquences 3
Pour la fin de cette histoire, j’ai bénéficié de l’aide et du soutien précieux de Patrick. Merci donc à lui pour ses conseils avisés.
CHRISTOPHE
Elle essaie encore de me contacter mais je n’ai pas voulu donner suite. Elle m’a trop fait mal et j’ai peine à digérer mon humiliation. Mon égo en a pris un coup, c’est certain et je lui en veux pour cela.
Professionnellement, Jean me soutient (c’est très précieux) et même, m’a permis de me venger de ces vauriens.
Par contre, sur le plan sentimental, c’est la galère. Il y a bien sûr Audrey qui me fait des avances pas très discrètes. Elle vient au bureau habillée très sexy avec des robes serrées qui mettent en valeur sa silhouette et ses seins magnifiques (elle ne met pas de soutien-gorge la coquine).
Bref, c’est le grand jeu de la séduction. Et c’est vrai qu’elle me fait bander sérieusement mais je refuse de mêler plaisir et travail.
Alors je n’ai pas le choix et je joue de la veuve poignet.
Heureusement, ma vie sociale continue, et je vais de cocktails en soirées diverses. J’y rencontre des femmes magnifiques (même mariées) prêtes à me câliner et plus si affinité, elles savent que je suis maintenant libre. Je ne me fais aucune illusion : ma position sociale est un aphrodisiaque puissant mais j’en profite pour me libérer le corps même si je ne suis pas un athlète du sexe, je reste sensible à la beauté et à la grâce féminines. Et puis, j’ai tout de même des besoins à assouvir.
Lors d’une soirée de gala au profit d’une association bien connue, j’ai rencontré Marianne. Elle était resplendissante dans cette longue robe noire parsemée de fils d’or et fendue sur le côté, laissant apparaître un mollet fin et une partie de cuisse qui attire le regard. Ses cheveux blonds lui tombent sur les épaules en ondulations élégantes, encadrant un regard clair et doux. La croisant, elle m’a décoché un sourire ravageur et gourmand.
Nous nous sommes salués, avons pris un verre de champagne et nous ne nous sommes plus quittés de la soirée.
Mieux, nous avons déserté la fête et, de manière naturelle, je l’ai emmenée chez moi.
La nuit a été torride, tous nos sens en éveil. Elle m’a offert son corps sublime avec une fougue juvénile. Trentenaire, elle est souple, les seins plantureux mais tellement fermes et soyeux, les tétons durs ne demandant qu’à être sucés et titillés, le sexe abrité dans un buisson bien entretenu. Elle me subjugue par son savoir-faire, sa douceur mais aussi par l’intensité dans la manière de se donner.
Je ne me souviens pas avoir bandé avec une telle vigueur et nous avons fait l’amour longtemps, partageant plusieurs orgasmes d’une intensité rare.
Je revis, heureux de cette rencontre, en attendant de peut-être faire des projets.
Mais elle est farouche et garde une part d’elle-même secrète. Nous n’avons jamais parlé de son passé.
- Vis l’instant présent et profite me dit-elle, souriante.
Elle me fait comprendre que je n’y ai pas accès. Je me demande bien pourquoi mais je respecte son silence.
Parfois, nous ne nous voyons pas pendant plusieurs jours. Elle ne me donne aucune explication ce qui me laisse sur des charbons ardents mais aussi me chagrine. J’ai l’impression de retrouver les caprices de Fanny.
Fanny, je ne l’oublie pas pour autant. Son souvenir reste accroché à ma mémoire et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée mélancolique.
Je ne connais pas l’adresse de Marianne, elle ne décroche jamais son téléphone et ne souhaite pas recevoir de messages. Je suis pendu à un clou, condamné à attendre qu’elle me contacte. Si je respecte son souhait de discrétion, ma curiosité est piquée et je la questionne gentiment, mais elle esquive, tergiverse, se fait chatte, me cloue le bec par des baisers langoureux. Et je succombe. Que va-t-il se passer. Et quel sera notre avenir ?
Après plusieurs semaines de relation, elle m’appelle.
- On peut se voir ce soir ?
- Oui, je n’ai rien à mon programme, avec plaisir.
- Dans ce cas, je t’invite à dîner dans le restaurant « Le Petit Père ». Tu connais l’adresse ?
- Oui, j’y suis déjà allé. Merci mais en quel honneur ?
- Tu verras. Rendez-vous sur place à 20 heures me dit-elle un peu rapidement mettant fin à l’appel.
Je suis un peu interloqué, cet appel me semble bien « formel », le ton un peu trop sévère. Certes, nous sommes déjà allés au restaurant, généralement un endroit tranquille, sans « chichis » puis nous allons chez moi.
Ici, il s’agit d’un restaurant étoilé, plus guindé, idéal pour les grandes occasions.
Soit, je verrai bien.
Je me rends donc au rendez-vous, heureux de la retrouver mais je ne peux cacher une certaine appréhension. Que se passe-t-il ?
Le dîner est agréable, délicieux et nous passons un moment superbe. Nous discutons de tout et de rien, pour le simple plaisir d’être ensemble.
A la fin du repas, ma curiosité refait surface et j’ai envie de connaitre la raison de cette invitation. Sans faire paraitre mon excitation, je l’interroge.
- Merci de ton invitation. Mais je suppose que tu as quelque chose à me dire.
- J’ai en effet quelque chose à t’avouer, me dit-elle, les yeux baissés.
- Ah…
- Promets-moi de ne pas m’interrompre, c’est difficile à dire. D’accord ?
- Je promets dis-je devenu anxieux.
- Voilà, je suis mariée et j’aime mon mari. Malheureusement, il est souvent absent de par sa profession.
- Oh…
- Quand je t’ai rencontré, j’avoue être tombée sous ton charme et je me suis laissé aller. Je suis bien avec toi mais je ne veux pas faire souffrir mon mari. J’ai voulu maintenir une double vie, mais c’est trop compliqué pour moi. Je ne peux vivre dans le mensonge perpétuel et dans l’angoisse d’être démasquée. J’ai donc pris une décision. Nous nous voyons pour la dernière fois.
- Ecoute…moi aussi je suis bien avec toi, et…
- Non, me dit-elle, n’insiste pas, ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne sont déjà. Sois gentil, je vais te laisser et tu m’oublieras. Ce fut magnifique, beau et merveilleux, mais je ne suis pas amoureuse de toi. C’est mon mari que j’aime, je l’ai suffisamment trompé comme cela et je n’en suis pas fière.
Je suis mortifié, incapable de la moindre parole.
Elle se lève, va payer nos agapes au bar, se retourne vers moi, m’envoie un baiser, me lance un sourire. Je perçois dans ses yeux une lueur de tristesse et elle disparait dans un gracieux mouvement.
Retour à la case départ avec ce sentiment d’abattement que je connais maintenant bien.
Je finis par quitter le restaurant, la tête basse et broyant du noir.
Décidément, je collectionne les échecs et je me pose beaucoup de questions sur moi-même.
XXXXXX
Un soir, Geneviève me contacte.
- Je suis honteuse, je ne t’ai pas encore remercié pour l’aide apportée lors de la mise sur pied du cabinet.
- De rien, avec plaisir d’autant qu’à l’époque je voulais sortir Fanny de son oisiveté.
- Tu sais, elle s’est lancée à fond dans ce boulot, je suppose pour oublier.
- Travailler comme cela doit la changer de son passé dis-je un peu sarcastique.
- Elle fait la fière mais en réalité elle ne vit pas bien votre séparation.
- C’est tout de même elle qui m’a trompé.
- Sans doute mais elle espère de la compréhension de ta part.
- Un peu facile ! Et moi, j’espérais un regret, voire un remords. Rien. Mais dis-donc, c’est elle qui t’envoie ? dis-je d’un ton dur.
- Absolument pas, n’aie crainte. Tu lui en veux toujours ?
Ignorant la question, nous reprenons notre conversation, parlant de choses anodines. Sa voix chaude et mélodieuse m’apaise si bien que j’en viens à lui faire quelques confidences.
- Mon patron me soutient. Il a même décidé de stopper le sponsoring au club de foot. Quelle revanche pour moi !
- J’imagine que cela t’a aidé ?
- Oui, j’ai vraiment de la chance de pouvoir compter sur quelqu’un d’aussi fiable. J’ai aussi beaucoup parlé avec lui, et il m’a fait comprendre que nous voguons dans un milieu blingbling, c’est-à-dire superficiel où seul le paraitre compte.
- Tu as fait du chemin dirait-on.
- Oui, et si dans ce monde l’on peut faire des rencontres, elles restent sans lendemain
- Tu as rencontré quelqu’un ?
- J’avais rencontré, mais cela n’a pas duré. J’ai compris que je n’avais été qu’une passade, un jouet, une manière de faire passer le temps agréablement.
- Je suis désolée pour toi. A propos, Fanny avait aussi rencontré un homme. Le savais-tu ?
- Non.
- Cela l’a stabilisée. Mais comme toi, elle a rompu et la laisse encore un peu plus dans l’amertume. Je suppose que du coup, elle doit également se contenter de quelques rencontres brèves.
- Oui, c’est la vie dis-je philosophe. Elle comme moi ne sommes pas des bêtes de sexe, mais avons tout de même des besoins à assouvir.
Un blanc s’installe entre nous, une gêne.
- Excuse-moi, mais j’ai encore du travail, quelques rapports à lire. Une manière de s’échapper ?
- Oui, bien sûr, excuse-moi et merci encore pour ton aide. Bonne soirée.
Moi, si byzantin, j’ai écouté et surtout, j’ai raconté, me suis même dévoilé. Mes échecs sentimentaux m’ont bien changé, moi habitué aux succès.
N’empêche, ces informations me dérangent.
Je me raisonne : quoi de plus normal, nous sommes séparés et elle fait maintenant ce qu’elle veut. De l’autre côté, savoir ma femme entre les bras d’un autre me transperce le corps et l’âme.
Je suis jaloux, c’est paradoxal, mais, je ne suis pas à une contradiction près !
Comme dit Blaise Pascal, le cœur a ses raisons que la raison ignore.
FANNY
A nouveau seule, j’ai l’âme un peu en berne.
Heureusement, je ne me suis pas laissé aller à une mélancolie inutile et j’ai eu quelques coups d’un soir.
Pour l’hygiène mentale bien entendu mais aussi pour mon bien-être physique.
Un soir, je suis allée au théâtre voir une comédie qui fait un tabac « Le dîner de cons ». J’ai ri de bon cœur et cela m’a détendu.
Mon voisin m’a parlé et, dans l’ambiance, nous sommes allés prendre un verre. De fil en aiguille, je me suis retrouvée chez lui, dans son lit, nue. J’en avais si pas envie, du moins besoin, l’abstinence a ses limites.
Il a été tendre, et les préliminaires m’ont plongée dans une volupté que j’avais oubliée. Il ne m »’a pas baisée, m’a réellement fait l’amour tout en tendresse et en caresses. La pénétration a été douce, lente et terriblement érotique. Je dois reconnaître qu’il m’a fait jouir.
Le point négatif ; il n’a pas été endurant. « C’est le stress de la nouveauté » m’a-t-il expliqué. Dommage.
Il est resté le coup d’un soir, je n’avais nulle envie de le revoir malgré la jouissance éprouvée. D’ailleurs, je n’ai pas pris son téléphone et j’ai refusé tout autre rendez-vous.
Il manque toujours ce quelque chose qui rend ces plaisirs particulièrement voluptueux.
L’amour, avec un grand A !
Geneviève m’apprend qu’elle lui a téléphoné.
- Mais enfin, pourquoi ? Je ne t’ai rien demandé dis-je agacée.
- Je voulais le remercier. C’est tout de même celui qui nous a aidés à créer notre cabinet, dois-je te le rappeler ?
- Que t’a-t-il raconté ? d’une voix plus douce.
- Cela t’intéresse donc ?
- S’il te plait, ne joue pas à cela.
- Excuse-moi. Il va bien et s’est jeté dans le travail, comme toi.
- Ah. Et ?
- Tu veux savoir s’il a rencontré quelqu’un ?
- Je m’en fiche ! Il fait ce qu’il veut !
- Ouais… Alors je peux bien te le dire. Il avait rencontré quelqu’un mais ils se sont séparés. Depuis il a seulement eu quelques aventures sans lendemain, comme toi.
- Oh !
- Et je puis te dire qu’il a changé. Il a compris que son monde est sans intérêt et très violent, du moins sur le plan humain.
- …..
- Sais-tu qu’à la suite de votre affaire, sa société a rompu le contrat de soutien au club de foot ?
- Bien fait pour lui !
Cette nouvelle me ravit et me flatte.
En revanche, qu’il fasse des rencontres ne me plait pas du tout ! J’ai plus qu’un pincement au cœur, je suis triste et jalouse. Il reste mon unique amour, quoi que je puisse faire ou dire. Je l’ai dans la peau.
Je ne comprends toujours pas comment j’ai pu me laisser aller de la sorte, cela ne me ressemble pas. Vengeance peut-être, sûrement de l’orgueil, flattée aussi d’être ainsi désirée. Les raisons sont sans doute multiples, mais n’excusent pas ce qui s’est produit.
Je ne dois m’en prendre qu’à moi-même, les regrets sont superflus. Les orgueilleux ne laissent pas de gloire derrière eux.
XXXX
Alexis et Geneviève m’ont annoncé leur mariage.
Je suis bien entendu heureuse pour eux, et pour couronner le tout, Geneviève me sollicite.
- Je veux que tu sois mon témoin.
- Tu me demandes cela alors que je ne suis pas un exemple de fidélité !
- Arrête de te flageller. Fais-moi plaisir, accepte.
Ce que j’ai fait finalement.
Pour l’occasion, j’ai ressorti du placard une robe longue noire qui accentue ma minceur (j’ai un peu maigri !) et met en valeur ma poitrine. Je fais en sorte que le maquillage rehausse l’éclat de mes yeux vert profond, et un chignon élégant m’orne la tête me donnant un air un peu sévère mais très classe. Je termine en accrochant les boucles d’oreilles en or et en portant la chaîne assortie que mon ex-mari m’avait offerte pour mes 30 ans.
Je ne les avais plus portés depuis notre séparation et, d’un coup, mon chagrin est remonté à la surface provoquant un coup de blues.
Je me suis donc retrouvée à la mairie pour le consentement des époux, au milieu des familles réjouies, accompagnée d’Alain, mon copain du moment.
A cette occasion, je retrouve plusieurs copines et copains de fac, ce qui me renvoie quelques années en arrière, au temps de ces années d’insouciance heureuse.
Comme la tradition l’exige, le repas de noces est agrémenté de discours relatant la jeunesse et les exploits des mariés. Des photos anciennes sont projetées pour le plus grand plaisir des convives. Les rires éclatent, les commentaires fusent, l’assistance est plongée dans la joie, la bonne humeur, la bienveillance.
La soirée commence et les invités arrivent.
Très vite, la musique s’emballe, les danseurs envahissent le parquet. Comme souvent, ce sont les femmes les plus enthousiastes et donc les plus nombreuses à se déhancher sur la piste. L’ambiance devient de plus en plus chaude et débridée.
Je suis sur la piste avec mes copines, retrouvant les plaisirs de ma jeunesse. Nous nous éclatons, redevenant ces ados débordant d’énergie et de joie. C’est vrai qu’avec le disco, on peut faire un peu n’importe quoi.
Au milieu des danseurs, je l’aperçois.
Comment se fait-il qu’il soit là ? J’ai tellement essayé de le contacter et le voilà, près de moi. Je suis troublée, j’en oublie presque de danser.
Et puis, quelle surprise de le voir sur la piste alors que je sais qu’il n’aime pas tellement cela !
Le DJ lance une série de slows. Je retourne au bar prendre une coupe de champagne et regarde la piste, envieuse.
Je n’ai d’yeux que pour lui. Je le vois prendre dans les bras une magnifique blonde au port altier, coupe de cheveux au carré. Elle attire le regard par sa beauté et aussi par un décolleté à donner des envies à un eunuque. On devine des seins arrogants, une taille fine et des hanches pleines. Tout de suite, je la déteste.
Lui est toujours aussi élégant, d’un port légèrement hautain et décidément bel homme. Un seigneur, un aigle.
Pour quelqu’un qui n’aime pas danser, son aisance est stupéfiante. Je le redécouvre.
J’ai envie d’arracher les yeux de celle qui l’accompagne. Qui est cette pétasse accrochée à son cou ? Qu’est-elle pour lui ? Sa maitresse ?
Je me surprends mais dois l’avouer, je suis jalouse et toujours follement amoureuse de lui.
Je cours interroger Geneviève.
- C’est toi qui l’as invité ?
- Qui donc ma belle ?
- Ne fais pas l’innocente. Christophe bien sûr.
- Oui, et j’espère que vous allez vous parler.
- C’est lui qui ne le veut pas. Et en plus il est venu avec sa maitresse, certainement pour me narguer.
- Ne sois pas vindicative. Ce n’est pas sa maitresse.
- Qu’en sais-tu ?
- Je le sais, c’est tout.
Il m’a aperçue. Je sens son regard perçant sur moi. Je l’observe du coin de l’œil. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Il me rejoint et me dépose une bise sur chaque joue, tendrement, proche de mes lèvres. Un frisson me traverse le corps, de la tête aux pieds.
Je retrouve son odeur et sa chaleur qui m’ont tellement manqué.
Il me parle, est charmant, me demande de mes nouvelles.
Je me liquéfie, je bégaie un peu, je suis comme une collégienne devant son premier amoureux.
- Bonsoir Fanny. Je vois que tu portes les boucles d’oreille et le collier que je t’avais offert. Je te savais superbe mais ces bijoux te magnifient !
- Merci. Pas aussi belle que la dame qui t’accompagne dis-je la voix un peu grinçante.
- Oh ! C’est une cousine de la mariée. Geneviève m’a demandé d’être son cavalier pour la soirée.
- Elle te plait ? dis-je d’une voix tremblotante déformée par la jalousie.
- Voyons Fanny, quelle importance maintenant ? dit-il avec un sourire énigmatique.
Il tourne les talons, évite le sujet et dans un rire sarcastique me dit « A tout à l’heure ».
Il va rejoindre cette pouffiasse. J’en crève.
Je file à nouveau vers le bar où je me noie dans le champagne, silencieuse et pensive. Je suis dans de l’ouate, à la dérive, je suis ailleurs perdue dans mes pensées.
Les différentes danses se succèdent, tango, fox trot, paso doble et quelques hommes me sollicitent, mais je décline sans même les regarder.
Les corps se rapprochent et les mains sont parfois un peu baladeuses, il faut dire que le tango peut être particulièrement chaud…
Au bout d’une demi-heure, le DJ lance à nouveau une série de slows. Les couples se forment,
Je reviens à moi. Et décidée, je pars à la recherche de Christophe.
Il est là, prêt à prendre cette pétasse blonde dans les bras pour entamer une danse rapprochée.
Poussée par une jalousie antonyme, je les accoste et dis, un peu brutalement :
- Désolée, mais c’est mon tour
Péremptoire, je me glisse dans ses bras. Elle est surprise devant tant d’audace et de culot, se recule.
Christophe, tout aussi surpris me fusille du regard.
- Dis donc, qu’est-ce-qui te prends ? Je ne te connaissais pas aussi culottée !
- J’avais très envie de danser avec toi.
- Moi je n’ai pas envie de retrouver un Gérard féminin, sans scrupule et si peu respectueux de l’autre me dit-il manifestement courroucé.
Je suis touchée.
- Tu me connais pourtant, ce ne sont pas des comportements que j’accepte. Décidément, tu n’as rien retenu de notre histoire. Regarde où nous en sommes.
Il m’abandonne sans ménagement et retourne chercher la blondasse plantée au milieu des couples enlacés.
C’est mon tour d’être plantée au milieu de la piste. Je suis sidérée, honteuse. Une vraie gifle.
Je quitte la salle, en pleurs, me traitant de tous les noms. J’ai vraiment gaffé, quelle conne je suis !
Au volant de ma voiture, les pleurs ne cessent de croître au point de ne plus rien voir. Je me damne, me condamne, m’invective. J’ai bien cherché ce râteau colossal que je viens d’essuyer. Quelle idiote !
Je roule trop vite, emportée par ma colère contre moi-même.
Je ne vois pas le bus de nuit qui stoppe devant moi.
Un bruit d’enfer, les lumières disparaissent, c’est le trou noir.
XXXXX
Je ne ressens rien, ni chaleur, ni douleur.
Je me désincarne, m’élève au-dessus de mon corps et observe le médecin, les infirmières qui tournent autour de mon lit.
Je peux traverser les obstacles, entend et voit Geneviève et Christophe en conversation avec un médecin.
- Docteur, elle va s’en sortir ? demande Christophe.
- Monsieur, son pronostic vital est clairement engagé.
- A-t-elle une chance réelle ? demande Geneviève.
- Ecoutez, elle a de multiples fractures, la cage thoracique est légèrement enfoncée et elle fait une hémorragie interne que nous allons tenter de résorber par une intervention d’urgence. Je vous en dirai plus à l’issue de l’opération.
Moi je me sens dans l’ouate, j’ai un sentiment d’amour infini, je plane. Quel sentiment bizarre d’entendre ce qui se dit, de voir ceux qui sont autour de moi alors que je vole, dans une forme de béatitude.
A présent, je suis au-dessus de mon lit, très éclairé, le chirurgien s’affaire ainsi que les deux infirmières autour de lui. A côté de ma tête, l’anesthésiste surveille les fonctions vitales.
Je vois à présent Geneviève, en robe de mariée accompagnée par Alexis et Christophe dans une salle annexe. Ils attendent, ne se parlent pas. L’angoisse se lit sur leurs visages et les pleurs inondent les yeux de Gene.
A présent, j’entre dans un tunnel et au bout, une lumière éblouissante. Je réponds à une voix douce, une sirène m’appelle, comme celle d’Ulysse à l’entrée du détroit de Messine.
Mais une autre voix me retient, me dit de ne pas y aller, de revenir. Celle de Christophe ?
Pendant un temps qui me parait être une éternité, j’oscille entre les deux, entre le retour et la lumière.
Après un temps que je ne peux déterminer, je reviens au début du tunnel. Je replonge dans le noir.
o-o-o-o
Six jours se sont écoulés.
J’entends une voix féminine m’appeler doucement. Une main me caresse les cheveux, une autre me touche les doigts.
- Fanny ? Fanny ? Tu m’entends ? dit la voix féminine.
J’ouvre les yeux, le cerveau encore dans la brume, un peu éblouie malgré la semi-pénombre dans laquelle la chambre est plongée. Je reconnais Gene et lui adresse un pâle sourire. Elle a le visage marqué par l’angoisse et la fatigue mais ses traits se détendent par l’effet du soulagement.
- Tu es enfin tirée d’affaire me dit Geneviève. Le pire est derrière toi.
Je lui souris mais, seuls mes yeux lui répondent.
Le lendemain, Geneviève est à côté de moi.
- Tu nous as fait une de ces peurs ! me dit-elle.
- Que s’est-il passé ? Je ne me souviens de rien.
- Tu t’es encastrée dans un bus à l’arrêt.
- Ah !
- Tu as eu beaucoup de chances. En fin de compte, une fracture du crâne, du radius, du bassin et de deux côtes. Pour couronner le tout, une hémorragie interne a été détectée, heureusement juste à temps et les médecins t’ont sauvée. Mais cela t’a valu six jours de coma.
- Je suis désolée, je n’ai aucun souvenir. C’est le noir complet.
- C’est normal.
- Et… et Christophe ?
- Il est venu te voir, tu étais encore dans le coma et il sait que tu es tirée d’affaire.
- Ah…
- Si tu veux, je l’informerai que tu t’es réveillée et…
- Non, non, ce n’est pas la peine.
- Comme tu voudras.
-
oooOOOooo
CHRISTOPHE
Six mois plus tard, je rencontre Patrick, un copain avec qui nous avons fait la fête à l’université. C’est un joyeux drille, toujours célibataire et qui n’hésite pas à lever les bourgeoises mariées (de préférence).
- Tiens, bonjour m’octroyant une claque complice dans le dos.
- Bonjour.
- J’ai appris que ta femme avait eu un grave accident. Comment va-t-elle ?
- Elle se remet doucement.
- Tant mieux. Je l’ai vue à une soirée. Elle te l’a dit sans doute.
- Quelle soirée ? Au mariage de Geneviève ?
- Non, non, chez Gérard.
- Alors toi aussi ?
- Quoi moi aussi ?
- Toi aussi tu t’es tapé ma femme, comme tous les autres ?
- Non, voyons, qu’est-ce-que tu racontes ? Elle était un peu étonnée de la tournure de cette soirée. Je me doutais bien que si tu l’avais laissé aller seule, tu n’imaginais pas ce que Gérard avait prévu. Nous avons seulement pris un verre ensemble et surtout, beaucoup parlé. Elle était un peu triste que tu ne sois pas avec elle.
- Et ?
- Elle m’a demandé de la ramener rapidement. J’étais trop content de quitter cette soirée de pervers. A minuit, nous nous sommes échappés, je crois que Gérard était furax.
- Oh !
- Tu as de la chance mon vieux d’avoir une femme comme elle.
- Heu…oui. Excuse-moi, il se fait tard et j’ai encore pas mal de boulot. A plus ?
- OK, à la prochaine et embrasse ta femme pour moi, tu le feras bien mieux que moi ! dit-il dans un grand éclat de rire.
Une tempête a éclaté dans ma tête.
Il n’y a donc pas eu de deuxième fois.
Je comprends maintenant que c’était seulement son orgueil qui a dicté sa conduite. Ce n’était que provocation, affrontement.
Il faut que je lui parle, que les choses soient dites et expliquées.
oooOOOooo
Avec la complicité de Geneviève, trop heureuse de jouer l’entremetteuse, j’ai invité Fanny dans le restaurant d’un grand hôtel parisien.
Elle arrive, juste au moment où Katie Melua chante Just like Heaven (Pourquoi es-tu si loin ? Pourquoi ne sauras-tu jamais que je suis amoureuse de toi ? Doux et unique Perdu et solitaire). Qu’elle est belle malgré les stigmates de son accident.
Elle me sourit et je l’embrasse tendrement, au bord des lèvres.
Je l’invite à prendre place à mes côtés.
Nous commandons une coupe de champagne. Le nez dans le verre, un silence gêné s’installe, aucun n’ose entamer la discussion.
- Tu as bien récupéré de ton accident.
- Oui, mais j’ai encore quelques séquelles. Je claudique un peu et je garde des cicatrices sur le torse.
- Je suis content pour toi de cette issue.
- Tu n’es pas venu me voir ?
- Si, mais tu étais encore dans le coma. En fait, j’ai pris la direction de la filiale belge de la société et je me partage entre Paris et Bruxelles si bien que Geneviève m’a tenu informé de ton état de santé. Bientôt, je serai vraiment installé là-bas et mes retours seront plus rares.
- C’est une belle récompense pour toi, tu as toujours été brillant.
- Merci.
Un blanc.
- Dis-moi, tu as eu des amants dit-il un peu brutalement.
- Oui, j’ai couché avec quelques hommes, mais rien de sérieux. Et toi ?
- J’ai eu une histoire qui s’est terminée un peu brutalement. Pour le reste, rien de bien sérieux.
- Et ta belle cavalière ?
- La cousine de Gene ? Il n’y a rien eu entre nous. Elle aurait bien voulu mais je n’ai pas accroché.
- Oh… !
Il m’invite à rejoindre une table installée en bordure de la salle, un peu à l’écart. Nous y serons tranquilles pour parler.
La commande passée, nous reprenons notre conversation.
- Tu sais, le plus difficile a été de vivre ton départ pour une deuxième soirée de débauche. La première ne t’avait pas suffi ? Et ton air de défi ? Tu m’as transpercé le cœur
- Tu n’as pas voulu m’écouter alors que je m’étais fait quasiment agressée voire violée pour tenter de te rejoindre.
- Mais cela t’avait bien excitée comme tu me l’as précisé vertement.
- Dois-je te rappeler que tu m’avais bien chauffée et fait une promesse de nuit d’amour torride ?
- Ce n’est pas une excuse.
- Ensuite, ce que tu ignores, si je me suis laissé caresser, c’est parce que je croyais que c’était toi, j’étais persuadée que tu me faisais une surprise, que tu étais en train de tenir ta promesse.
- Comment cela ?
- Oui, j’ai été non seulement caressée mais aussi doigtée. Je trouvais que c’était bien coquin et audacieux de ta part, et j’ai adoré. J’y ai trouvé un vrai plaisir tellement la situation était inattendue. Je croyais que c’était toi ! J’étais surprise de ton audace mais cela m’avait plu, cette hardiesse si surprenante, cette effronterie inattendue m’ont subjuguées !
- ….
- Et puis, je t’ai aperçu plus loin, j’étais complètement perdue. Mais c’était trop tard et le jeu a continué pour finir par ce trio.
- Je suis venu près de toi, je t’ai parlé et tu ne m’as rien dit !
- Tu voulais un esclandre ? Quelle honte j’aurais ressenti ! Et toi, tu es venu et tu n’as rien vu !
- Sans doute n’ai-je pas été assez attentif voire perspicace. Mais ton attitude à ton retour à la maison m’a profondément vexé par ce côté hautain, orgueilleux. Et avant de partir à cette soirée qui s’annonçait chaude, tu étais effrontée et provocatrice, ce qui m’a rendu furieux, d’autant que tu allais retrouver ce maudit Gérard qui a dû bien se moquer de moi ! Quelle humiliation !
- Je m’en suis rendu compte après, pardonne-moi.
- Ma colère m’a aveuglé et, par la suite, j’ai refusé tout dialogue peu désireux d’entendre tes explications foireuses qui de toute manière n’auraient pu atténuer mon humiliation.
- Je regrette très sincèrement de t’avoir fait du mal, je ne le voulais pas. Le caprice et l’orgueil expliquent sans doute mais n’excusent pas l’adultère. J’aurais dû me rappeler que le plaisir se ramasse, la joie se cueille mais le bonheur se cultive. Pardon.
Nouveau silence.
Le serveur nous apporte notre repas.
La conversation reprend.
- Et donc, à ton retour, en pleine nuit si je comprends bien, tu as trouvé porte close ? Admets que tu ne l’avais pas volé !
- Oui, je dois le reconnaître. J’ai été dépitée et vraiment en colère au-delà de ce que tu peux imaginer. Le voisin s’en souvient ! Je n’avais pas cru un instant que tu allais mettre ta menace à exécution. Quelle erreur de jugement !
- Lorsque je suis sorti de cette fameuse réunion, je t’ai cherché partout. J’ai interrogé beaucoup de monde, certains t’ont vu partir avec eux mais bien entendu, ils n’ont rien dit. Connaissant Gérard, ils avaient vite compris et riaient de bon tour joué, s’amusant de mon désarroi. J’étais devenu le cocu dont on se moque. Gérard envolé, j’ai flairé le piège mais trop tard ! J’ai été ridiculisé, ma fureur n’en a été que plus grande, j’étais fou d’inquiétude, d’humiliation et de rage.
- J’imagine ton humiliation, je comprends ta fureur. Crois-moi, je suis honteuse. Pardonne-moi, j’ai été idiote et j’ai agis comme une poule sans tête. J’ai écouté mes sens, pas mon amour pour toi.
- Ne parle pas d’amour, tu m’as complètement oublié.
- Non, non….
Nouveau silence, chacun ruminant ses blessures, ses regrets, ses remords.
Nous retournons vers les salons pour savourer le café. Installés l’un à côté de l’autre, son parfum doux et suave me rappelle nos années bonheur.
J’ai envie d’elle, de son corps, de ses caresses.
- Je crains de nous être faits berner par une bande de malfaisants, de jaloux et de vicieux à la petite semaine. Et voilà le résultat : de la souffrance, de l’incompréhension, un désastre. Cette histoire a été possible grâce à un coup monté de toute pièce.
- Comment cela ?
- Cette réunion n’avait rien d’urgente et je me suis vite aperçu qu’il s’agissait d’un prétexte. Gérard absent, le sourire narquois de ses complices m’ont mis la puce à l’oreille.
- Un piège donc et pourquoi alors refusé tout dialogue si tu savais ?
- La colère et mon orgueil aussi. Ton comportement, cette volonté de s’opposer à moi alors que je vivais une véritable humiliation ! Tu te rends compte : ma femme chérie se fait baiser par mon pire ennemi comme il l’avait promis ! Et dans quelles circonstances hallucinantes ! J’ai vraiment peine à le croire !
- J’en ai pris conscience. Pardon.
- Tu te fais embarquer dans un ascenseur et tu ne réagis pas ? C’est à peine imaginable !
- Je suis désolée. Je ne suis pas certaine de comprendre moi-même.
- C’est très inquiétant.
- ….
- J’ai cependant eu ma revanche.
- J’ai obtenu du groupe que le sponsoring soit dénoncé. Ces pièges foireux pour humilier un collègue sont incompatibles avec les valeurs que nous voulons véhiculer. En même temps, ma vengeance était accomplie et elle leur a couté cher.
- Je sais, Geneviève m’a expliqué.
- Gérard a été révoqué. Sa superbe et sa morgue se sont écrasés. Aujourd’hui, il n’est plus rien.
- Tu es dur.
- Ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. J’espère qu’il n’a pas tenté de reprendre contact avec toi ?
- Non. Je voulais aussi te dire que, en réalité, lors de la deuxième soirée, il ne s’est strictement rien passé. J’ai refusé toute coucherie consciente de la situation. J’ai en fait passé la soirée avec ton copain Patrick à discuter et boire un coup à la grande fureur de Gérard.
- Mais tu y es allée avec l’intention de coucher à nouveau. Et ton air de défi en me quittant, tu me narguais, comment oublier ?
- C’est vrai, mais rien ne s’est passé, je viens de te le dire.
- J’ai rencontré Patrick par hasard et il m’a confirmé ce que tu me dis. Mais c’est l’intention qui compte.
- ……
Sans me rendre compte, je lui prends la main.
Elle se laisse faire.
Kati Melua chante I cried for you (Je suis devenu un être sans but et sans espoir – J’ai pourtant appris de toi – Que la beauté n’a besoin que d’un murmure).
Dans cette ambiance à la fois de douceur et de tendresse, je lui susurre :
- Je ne t’ai jamais oubliée. Je crois bien que je t’aime encore. Ce n’est pas aisé d’effacer 8 années de bonheur.
- Moi non plus je ne t’ai jamais oublié et moi aussi je t’aime toujours. Dès que je t’ai vu, mon cœur n’a cessé de battre plus fort. Te voir entouré de jolies femmes qui tentent de te séduire m’a rendue folle. C’est pourquoi je me suis comportée de manière très cavalière lors du mariage de Geneviève. J’étais prête à tout pour les éloigner de toi !
- Je ne suis pas certain d’avoir commis une erreur à ton égard en respectant mes engagements à l’égard du club. Tout au plus, peux-tu me reprocher un manque de discernement.
En revanche, je suis certain que tu as commis des fautes qui ont pour conséquence une terrible humiliation. Tu m’as fait perdre la face et dans ma position, c’est extrêmement dur à digérer.
- Je sais, j’ai bien compris maintenant. Pardonne-moi dit-elle les yeux emplis de larmes.
- Je reconnais que le pardon enrichi celui qui l’accorde.
- ….
- Le temps a fait son œuvre, je t’ai pardonné. Mais pour ce qui est d’oublier, c’est tout autre chose…
- Moi non plus je n’oublierai jamais. Je m’en veux terriblement. C’est en tout cas une fameuse leçon.
Je passe mon bras autour de ses épaules, sa tête appuyée contre mon torse.
Je lui caresse les cheveux comme autrefois, de la main, je souligne le contour de sa bouche, de ses lèvres et je l’embrasse doucement, amoureusement.
- Tu me fais toujours autant d’effet.
- Prends-moi, aime moi.
Nous nous levons pour prendre les ascenseurs et retrouver le septième ciel
CHRISTOPHE
Elle essaie encore de me contacter mais je n’ai pas voulu donner suite. Elle m’a trop fait mal et j’ai peine à digérer mon humiliation. Mon égo en a pris un coup, c’est certain et je lui en veux pour cela.
Professionnellement, Jean me soutient (c’est très précieux) et même, m’a permis de me venger de ces vauriens.
Par contre, sur le plan sentimental, c’est la galère. Il y a bien sûr Audrey qui me fait des avances pas très discrètes. Elle vient au bureau habillée très sexy avec des robes serrées qui mettent en valeur sa silhouette et ses seins magnifiques (elle ne met pas de soutien-gorge la coquine).
Bref, c’est le grand jeu de la séduction. Et c’est vrai qu’elle me fait bander sérieusement mais je refuse de mêler plaisir et travail.
Alors je n’ai pas le choix et je joue de la veuve poignet.
Heureusement, ma vie sociale continue, et je vais de cocktails en soirées diverses. J’y rencontre des femmes magnifiques (même mariées) prêtes à me câliner et plus si affinité, elles savent que je suis maintenant libre. Je ne me fais aucune illusion : ma position sociale est un aphrodisiaque puissant mais j’en profite pour me libérer le corps même si je ne suis pas un athlète du sexe, je reste sensible à la beauté et à la grâce féminines. Et puis, j’ai tout de même des besoins à assouvir.
Lors d’une soirée de gala au profit d’une association bien connue, j’ai rencontré Marianne. Elle était resplendissante dans cette longue robe noire parsemée de fils d’or et fendue sur le côté, laissant apparaître un mollet fin et une partie de cuisse qui attire le regard. Ses cheveux blonds lui tombent sur les épaules en ondulations élégantes, encadrant un regard clair et doux. La croisant, elle m’a décoché un sourire ravageur et gourmand.
Nous nous sommes salués, avons pris un verre de champagne et nous ne nous sommes plus quittés de la soirée.
Mieux, nous avons déserté la fête et, de manière naturelle, je l’ai emmenée chez moi.
La nuit a été torride, tous nos sens en éveil. Elle m’a offert son corps sublime avec une fougue juvénile. Trentenaire, elle est souple, les seins plantureux mais tellement fermes et soyeux, les tétons durs ne demandant qu’à être sucés et titillés, le sexe abrité dans un buisson bien entretenu. Elle me subjugue par son savoir-faire, sa douceur mais aussi par l’intensité dans la manière de se donner.
Je ne me souviens pas avoir bandé avec une telle vigueur et nous avons fait l’amour longtemps, partageant plusieurs orgasmes d’une intensité rare.
Je revis, heureux de cette rencontre, en attendant de peut-être faire des projets.
Mais elle est farouche et garde une part d’elle-même secrète. Nous n’avons jamais parlé de son passé.
- Vis l’instant présent et profite me dit-elle, souriante.
Elle me fait comprendre que je n’y ai pas accès. Je me demande bien pourquoi mais je respecte son silence.
Parfois, nous ne nous voyons pas pendant plusieurs jours. Elle ne me donne aucune explication ce qui me laisse sur des charbons ardents mais aussi me chagrine. J’ai l’impression de retrouver les caprices de Fanny.
Fanny, je ne l’oublie pas pour autant. Son souvenir reste accroché à ma mémoire et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée mélancolique.
Je ne connais pas l’adresse de Marianne, elle ne décroche jamais son téléphone et ne souhaite pas recevoir de messages. Je suis pendu à un clou, condamné à attendre qu’elle me contacte. Si je respecte son souhait de discrétion, ma curiosité est piquée et je la questionne gentiment, mais elle esquive, tergiverse, se fait chatte, me cloue le bec par des baisers langoureux. Et je succombe. Que va-t-il se passer. Et quel sera notre avenir ?
Après plusieurs semaines de relation, elle m’appelle.
- On peut se voir ce soir ?
- Oui, je n’ai rien à mon programme, avec plaisir.
- Dans ce cas, je t’invite à dîner dans le restaurant « Le Petit Père ». Tu connais l’adresse ?
- Oui, j’y suis déjà allé. Merci mais en quel honneur ?
- Tu verras. Rendez-vous sur place à 20 heures me dit-elle un peu rapidement mettant fin à l’appel.
Je suis un peu interloqué, cet appel me semble bien « formel », le ton un peu trop sévère. Certes, nous sommes déjà allés au restaurant, généralement un endroit tranquille, sans « chichis » puis nous allons chez moi.
Ici, il s’agit d’un restaurant étoilé, plus guindé, idéal pour les grandes occasions.
Soit, je verrai bien.
Je me rends donc au rendez-vous, heureux de la retrouver mais je ne peux cacher une certaine appréhension. Que se passe-t-il ?
Le dîner est agréable, délicieux et nous passons un moment superbe. Nous discutons de tout et de rien, pour le simple plaisir d’être ensemble.
A la fin du repas, ma curiosité refait surface et j’ai envie de connaitre la raison de cette invitation. Sans faire paraitre mon excitation, je l’interroge.
- Merci de ton invitation. Mais je suppose que tu as quelque chose à me dire.
- J’ai en effet quelque chose à t’avouer, me dit-elle, les yeux baissés.
- Ah…
- Promets-moi de ne pas m’interrompre, c’est difficile à dire. D’accord ?
- Je promets dis-je devenu anxieux.
- Voilà, je suis mariée et j’aime mon mari. Malheureusement, il est souvent absent de par sa profession.
- Oh…
- Quand je t’ai rencontré, j’avoue être tombée sous ton charme et je me suis laissé aller. Je suis bien avec toi mais je ne veux pas faire souffrir mon mari. J’ai voulu maintenir une double vie, mais c’est trop compliqué pour moi. Je ne peux vivre dans le mensonge perpétuel et dans l’angoisse d’être démasquée. J’ai donc pris une décision. Nous nous voyons pour la dernière fois.
- Ecoute…moi aussi je suis bien avec toi, et…
- Non, me dit-elle, n’insiste pas, ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne sont déjà. Sois gentil, je vais te laisser et tu m’oublieras. Ce fut magnifique, beau et merveilleux, mais je ne suis pas amoureuse de toi. C’est mon mari que j’aime, je l’ai suffisamment trompé comme cela et je n’en suis pas fière.
Je suis mortifié, incapable de la moindre parole.
Elle se lève, va payer nos agapes au bar, se retourne vers moi, m’envoie un baiser, me lance un sourire. Je perçois dans ses yeux une lueur de tristesse et elle disparait dans un gracieux mouvement.
Retour à la case départ avec ce sentiment d’abattement que je connais maintenant bien.
Je finis par quitter le restaurant, la tête basse et broyant du noir.
Décidément, je collectionne les échecs et je me pose beaucoup de questions sur moi-même.
XXXXXX
Un soir, Geneviève me contacte.
- Je suis honteuse, je ne t’ai pas encore remercié pour l’aide apportée lors de la mise sur pied du cabinet.
- De rien, avec plaisir d’autant qu’à l’époque je voulais sortir Fanny de son oisiveté.
- Tu sais, elle s’est lancée à fond dans ce boulot, je suppose pour oublier.
- Travailler comme cela doit la changer de son passé dis-je un peu sarcastique.
- Elle fait la fière mais en réalité elle ne vit pas bien votre séparation.
- C’est tout de même elle qui m’a trompé.
- Sans doute mais elle espère de la compréhension de ta part.
- Un peu facile ! Et moi, j’espérais un regret, voire un remords. Rien. Mais dis-donc, c’est elle qui t’envoie ? dis-je d’un ton dur.
- Absolument pas, n’aie crainte. Tu lui en veux toujours ?
Ignorant la question, nous reprenons notre conversation, parlant de choses anodines. Sa voix chaude et mélodieuse m’apaise si bien que j’en viens à lui faire quelques confidences.
- Mon patron me soutient. Il a même décidé de stopper le sponsoring au club de foot. Quelle revanche pour moi !
- J’imagine que cela t’a aidé ?
- Oui, j’ai vraiment de la chance de pouvoir compter sur quelqu’un d’aussi fiable. J’ai aussi beaucoup parlé avec lui, et il m’a fait comprendre que nous voguons dans un milieu blingbling, c’est-à-dire superficiel où seul le paraitre compte.
- Tu as fait du chemin dirait-on.
- Oui, et si dans ce monde l’on peut faire des rencontres, elles restent sans lendemain
- Tu as rencontré quelqu’un ?
- J’avais rencontré, mais cela n’a pas duré. J’ai compris que je n’avais été qu’une passade, un jouet, une manière de faire passer le temps agréablement.
- Je suis désolée pour toi. A propos, Fanny avait aussi rencontré un homme. Le savais-tu ?
- Non.
- Cela l’a stabilisée. Mais comme toi, elle a rompu et la laisse encore un peu plus dans l’amertume. Je suppose que du coup, elle doit également se contenter de quelques rencontres brèves.
- Oui, c’est la vie dis-je philosophe. Elle comme moi ne sommes pas des bêtes de sexe, mais avons tout de même des besoins à assouvir.
Un blanc s’installe entre nous, une gêne.
- Excuse-moi, mais j’ai encore du travail, quelques rapports à lire. Une manière de s’échapper ?
- Oui, bien sûr, excuse-moi et merci encore pour ton aide. Bonne soirée.
Moi, si byzantin, j’ai écouté et surtout, j’ai raconté, me suis même dévoilé. Mes échecs sentimentaux m’ont bien changé, moi habitué aux succès.
N’empêche, ces informations me dérangent.
Je me raisonne : quoi de plus normal, nous sommes séparés et elle fait maintenant ce qu’elle veut. De l’autre côté, savoir ma femme entre les bras d’un autre me transperce le corps et l’âme.
Je suis jaloux, c’est paradoxal, mais, je ne suis pas à une contradiction près !
Comme dit Blaise Pascal, le cœur a ses raisons que la raison ignore.
FANNY
A nouveau seule, j’ai l’âme un peu en berne.
Heureusement, je ne me suis pas laissé aller à une mélancolie inutile et j’ai eu quelques coups d’un soir.
Pour l’hygiène mentale bien entendu mais aussi pour mon bien-être physique.
Un soir, je suis allée au théâtre voir une comédie qui fait un tabac « Le dîner de cons ». J’ai ri de bon cœur et cela m’a détendu.
Mon voisin m’a parlé et, dans l’ambiance, nous sommes allés prendre un verre. De fil en aiguille, je me suis retrouvée chez lui, dans son lit, nue. J’en avais si pas envie, du moins besoin, l’abstinence a ses limites.
Il a été tendre, et les préliminaires m’ont plongée dans une volupté que j’avais oubliée. Il ne m »’a pas baisée, m’a réellement fait l’amour tout en tendresse et en caresses. La pénétration a été douce, lente et terriblement érotique. Je dois reconnaître qu’il m’a fait jouir.
Le point négatif ; il n’a pas été endurant. « C’est le stress de la nouveauté » m’a-t-il expliqué. Dommage.
Il est resté le coup d’un soir, je n’avais nulle envie de le revoir malgré la jouissance éprouvée. D’ailleurs, je n’ai pas pris son téléphone et j’ai refusé tout autre rendez-vous.
Il manque toujours ce quelque chose qui rend ces plaisirs particulièrement voluptueux.
L’amour, avec un grand A !
Geneviève m’apprend qu’elle lui a téléphoné.
- Mais enfin, pourquoi ? Je ne t’ai rien demandé dis-je agacée.
- Je voulais le remercier. C’est tout de même celui qui nous a aidés à créer notre cabinet, dois-je te le rappeler ?
- Que t’a-t-il raconté ? d’une voix plus douce.
- Cela t’intéresse donc ?
- S’il te plait, ne joue pas à cela.
- Excuse-moi. Il va bien et s’est jeté dans le travail, comme toi.
- Ah. Et ?
- Tu veux savoir s’il a rencontré quelqu’un ?
- Je m’en fiche ! Il fait ce qu’il veut !
- Ouais… Alors je peux bien te le dire. Il avait rencontré quelqu’un mais ils se sont séparés. Depuis il a seulement eu quelques aventures sans lendemain, comme toi.
- Oh !
- Et je puis te dire qu’il a changé. Il a compris que son monde est sans intérêt et très violent, du moins sur le plan humain.
- …..
- Sais-tu qu’à la suite de votre affaire, sa société a rompu le contrat de soutien au club de foot ?
- Bien fait pour lui !
Cette nouvelle me ravit et me flatte.
En revanche, qu’il fasse des rencontres ne me plait pas du tout ! J’ai plus qu’un pincement au cœur, je suis triste et jalouse. Il reste mon unique amour, quoi que je puisse faire ou dire. Je l’ai dans la peau.
Je ne comprends toujours pas comment j’ai pu me laisser aller de la sorte, cela ne me ressemble pas. Vengeance peut-être, sûrement de l’orgueil, flattée aussi d’être ainsi désirée. Les raisons sont sans doute multiples, mais n’excusent pas ce qui s’est produit.
Je ne dois m’en prendre qu’à moi-même, les regrets sont superflus. Les orgueilleux ne laissent pas de gloire derrière eux.
XXXX
Alexis et Geneviève m’ont annoncé leur mariage.
Je suis bien entendu heureuse pour eux, et pour couronner le tout, Geneviève me sollicite.
- Je veux que tu sois mon témoin.
- Tu me demandes cela alors que je ne suis pas un exemple de fidélité !
- Arrête de te flageller. Fais-moi plaisir, accepte.
Ce que j’ai fait finalement.
Pour l’occasion, j’ai ressorti du placard une robe longue noire qui accentue ma minceur (j’ai un peu maigri !) et met en valeur ma poitrine. Je fais en sorte que le maquillage rehausse l’éclat de mes yeux vert profond, et un chignon élégant m’orne la tête me donnant un air un peu sévère mais très classe. Je termine en accrochant les boucles d’oreilles en or et en portant la chaîne assortie que mon ex-mari m’avait offerte pour mes 30 ans.
Je ne les avais plus portés depuis notre séparation et, d’un coup, mon chagrin est remonté à la surface provoquant un coup de blues.
Je me suis donc retrouvée à la mairie pour le consentement des époux, au milieu des familles réjouies, accompagnée d’Alain, mon copain du moment.
A cette occasion, je retrouve plusieurs copines et copains de fac, ce qui me renvoie quelques années en arrière, au temps de ces années d’insouciance heureuse.
Comme la tradition l’exige, le repas de noces est agrémenté de discours relatant la jeunesse et les exploits des mariés. Des photos anciennes sont projetées pour le plus grand plaisir des convives. Les rires éclatent, les commentaires fusent, l’assistance est plongée dans la joie, la bonne humeur, la bienveillance.
La soirée commence et les invités arrivent.
Très vite, la musique s’emballe, les danseurs envahissent le parquet. Comme souvent, ce sont les femmes les plus enthousiastes et donc les plus nombreuses à se déhancher sur la piste. L’ambiance devient de plus en plus chaude et débridée.
Je suis sur la piste avec mes copines, retrouvant les plaisirs de ma jeunesse. Nous nous éclatons, redevenant ces ados débordant d’énergie et de joie. C’est vrai qu’avec le disco, on peut faire un peu n’importe quoi.
Au milieu des danseurs, je l’aperçois.
Comment se fait-il qu’il soit là ? J’ai tellement essayé de le contacter et le voilà, près de moi. Je suis troublée, j’en oublie presque de danser.
Et puis, quelle surprise de le voir sur la piste alors que je sais qu’il n’aime pas tellement cela !
Le DJ lance une série de slows. Je retourne au bar prendre une coupe de champagne et regarde la piste, envieuse.
Je n’ai d’yeux que pour lui. Je le vois prendre dans les bras une magnifique blonde au port altier, coupe de cheveux au carré. Elle attire le regard par sa beauté et aussi par un décolleté à donner des envies à un eunuque. On devine des seins arrogants, une taille fine et des hanches pleines. Tout de suite, je la déteste.
Lui est toujours aussi élégant, d’un port légèrement hautain et décidément bel homme. Un seigneur, un aigle.
Pour quelqu’un qui n’aime pas danser, son aisance est stupéfiante. Je le redécouvre.
J’ai envie d’arracher les yeux de celle qui l’accompagne. Qui est cette pétasse accrochée à son cou ? Qu’est-elle pour lui ? Sa maitresse ?
Je me surprends mais dois l’avouer, je suis jalouse et toujours follement amoureuse de lui.
Je cours interroger Geneviève.
- C’est toi qui l’as invité ?
- Qui donc ma belle ?
- Ne fais pas l’innocente. Christophe bien sûr.
- Oui, et j’espère que vous allez vous parler.
- C’est lui qui ne le veut pas. Et en plus il est venu avec sa maitresse, certainement pour me narguer.
- Ne sois pas vindicative. Ce n’est pas sa maitresse.
- Qu’en sais-tu ?
- Je le sais, c’est tout.
Il m’a aperçue. Je sens son regard perçant sur moi. Je l’observe du coin de l’œil. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Il me rejoint et me dépose une bise sur chaque joue, tendrement, proche de mes lèvres. Un frisson me traverse le corps, de la tête aux pieds.
Je retrouve son odeur et sa chaleur qui m’ont tellement manqué.
Il me parle, est charmant, me demande de mes nouvelles.
Je me liquéfie, je bégaie un peu, je suis comme une collégienne devant son premier amoureux.
- Bonsoir Fanny. Je vois que tu portes les boucles d’oreille et le collier que je t’avais offert. Je te savais superbe mais ces bijoux te magnifient !
- Merci. Pas aussi belle que la dame qui t’accompagne dis-je la voix un peu grinçante.
- Oh ! C’est une cousine de la mariée. Geneviève m’a demandé d’être son cavalier pour la soirée.
- Elle te plait ? dis-je d’une voix tremblotante déformée par la jalousie.
- Voyons Fanny, quelle importance maintenant ? dit-il avec un sourire énigmatique.
Il tourne les talons, évite le sujet et dans un rire sarcastique me dit « A tout à l’heure ».
Il va rejoindre cette pouffiasse. J’en crève.
Je file à nouveau vers le bar où je me noie dans le champagne, silencieuse et pensive. Je suis dans de l’ouate, à la dérive, je suis ailleurs perdue dans mes pensées.
Les différentes danses se succèdent, tango, fox trot, paso doble et quelques hommes me sollicitent, mais je décline sans même les regarder.
Les corps se rapprochent et les mains sont parfois un peu baladeuses, il faut dire que le tango peut être particulièrement chaud…
Au bout d’une demi-heure, le DJ lance à nouveau une série de slows. Les couples se forment,
Je reviens à moi. Et décidée, je pars à la recherche de Christophe.
Il est là, prêt à prendre cette pétasse blonde dans les bras pour entamer une danse rapprochée.
Poussée par une jalousie antonyme, je les accoste et dis, un peu brutalement :
- Désolée, mais c’est mon tour
Péremptoire, je me glisse dans ses bras. Elle est surprise devant tant d’audace et de culot, se recule.
Christophe, tout aussi surpris me fusille du regard.
- Dis donc, qu’est-ce-qui te prends ? Je ne te connaissais pas aussi culottée !
- J’avais très envie de danser avec toi.
- Moi je n’ai pas envie de retrouver un Gérard féminin, sans scrupule et si peu respectueux de l’autre me dit-il manifestement courroucé.
Je suis touchée.
- Tu me connais pourtant, ce ne sont pas des comportements que j’accepte. Décidément, tu n’as rien retenu de notre histoire. Regarde où nous en sommes.
Il m’abandonne sans ménagement et retourne chercher la blondasse plantée au milieu des couples enlacés.
C’est mon tour d’être plantée au milieu de la piste. Je suis sidérée, honteuse. Une vraie gifle.
Je quitte la salle, en pleurs, me traitant de tous les noms. J’ai vraiment gaffé, quelle conne je suis !
Au volant de ma voiture, les pleurs ne cessent de croître au point de ne plus rien voir. Je me damne, me condamne, m’invective. J’ai bien cherché ce râteau colossal que je viens d’essuyer. Quelle idiote !
Je roule trop vite, emportée par ma colère contre moi-même.
Je ne vois pas le bus de nuit qui stoppe devant moi.
Un bruit d’enfer, les lumières disparaissent, c’est le trou noir.
XXXXX
Je ne ressens rien, ni chaleur, ni douleur.
Je me désincarne, m’élève au-dessus de mon corps et observe le médecin, les infirmières qui tournent autour de mon lit.
Je peux traverser les obstacles, entend et voit Geneviève et Christophe en conversation avec un médecin.
- Docteur, elle va s’en sortir ? demande Christophe.
- Monsieur, son pronostic vital est clairement engagé.
- A-t-elle une chance réelle ? demande Geneviève.
- Ecoutez, elle a de multiples fractures, la cage thoracique est légèrement enfoncée et elle fait une hémorragie interne que nous allons tenter de résorber par une intervention d’urgence. Je vous en dirai plus à l’issue de l’opération.
Moi je me sens dans l’ouate, j’ai un sentiment d’amour infini, je plane. Quel sentiment bizarre d’entendre ce qui se dit, de voir ceux qui sont autour de moi alors que je vole, dans une forme de béatitude.
A présent, je suis au-dessus de mon lit, très éclairé, le chirurgien s’affaire ainsi que les deux infirmières autour de lui. A côté de ma tête, l’anesthésiste surveille les fonctions vitales.
Je vois à présent Geneviève, en robe de mariée accompagnée par Alexis et Christophe dans une salle annexe. Ils attendent, ne se parlent pas. L’angoisse se lit sur leurs visages et les pleurs inondent les yeux de Gene.
A présent, j’entre dans un tunnel et au bout, une lumière éblouissante. Je réponds à une voix douce, une sirène m’appelle, comme celle d’Ulysse à l’entrée du détroit de Messine.
Mais une autre voix me retient, me dit de ne pas y aller, de revenir. Celle de Christophe ?
Pendant un temps qui me parait être une éternité, j’oscille entre les deux, entre le retour et la lumière.
Après un temps que je ne peux déterminer, je reviens au début du tunnel. Je replonge dans le noir.
o-o-o-o
Six jours se sont écoulés.
J’entends une voix féminine m’appeler doucement. Une main me caresse les cheveux, une autre me touche les doigts.
- Fanny ? Fanny ? Tu m’entends ? dit la voix féminine.
J’ouvre les yeux, le cerveau encore dans la brume, un peu éblouie malgré la semi-pénombre dans laquelle la chambre est plongée. Je reconnais Gene et lui adresse un pâle sourire. Elle a le visage marqué par l’angoisse et la fatigue mais ses traits se détendent par l’effet du soulagement.
- Tu es enfin tirée d’affaire me dit Geneviève. Le pire est derrière toi.
Je lui souris mais, seuls mes yeux lui répondent.
Le lendemain, Geneviève est à côté de moi.
- Tu nous as fait une de ces peurs ! me dit-elle.
- Que s’est-il passé ? Je ne me souviens de rien.
- Tu t’es encastrée dans un bus à l’arrêt.
- Ah !
- Tu as eu beaucoup de chances. En fin de compte, une fracture du crâne, du radius, du bassin et de deux côtes. Pour couronner le tout, une hémorragie interne a été détectée, heureusement juste à temps et les médecins t’ont sauvée. Mais cela t’a valu six jours de coma.
- Je suis désolée, je n’ai aucun souvenir. C’est le noir complet.
- C’est normal.
- Et… et Christophe ?
- Il est venu te voir, tu étais encore dans le coma et il sait que tu es tirée d’affaire.
- Ah…
- Si tu veux, je l’informerai que tu t’es réveillée et…
- Non, non, ce n’est pas la peine.
- Comme tu voudras.
-
oooOOOooo
CHRISTOPHE
Six mois plus tard, je rencontre Patrick, un copain avec qui nous avons fait la fête à l’université. C’est un joyeux drille, toujours célibataire et qui n’hésite pas à lever les bourgeoises mariées (de préférence).
- Tiens, bonjour m’octroyant une claque complice dans le dos.
- Bonjour.
- J’ai appris que ta femme avait eu un grave accident. Comment va-t-elle ?
- Elle se remet doucement.
- Tant mieux. Je l’ai vue à une soirée. Elle te l’a dit sans doute.
- Quelle soirée ? Au mariage de Geneviève ?
- Non, non, chez Gérard.
- Alors toi aussi ?
- Quoi moi aussi ?
- Toi aussi tu t’es tapé ma femme, comme tous les autres ?
- Non, voyons, qu’est-ce-que tu racontes ? Elle était un peu étonnée de la tournure de cette soirée. Je me doutais bien que si tu l’avais laissé aller seule, tu n’imaginais pas ce que Gérard avait prévu. Nous avons seulement pris un verre ensemble et surtout, beaucoup parlé. Elle était un peu triste que tu ne sois pas avec elle.
- Et ?
- Elle m’a demandé de la ramener rapidement. J’étais trop content de quitter cette soirée de pervers. A minuit, nous nous sommes échappés, je crois que Gérard était furax.
- Oh !
- Tu as de la chance mon vieux d’avoir une femme comme elle.
- Heu…oui. Excuse-moi, il se fait tard et j’ai encore pas mal de boulot. A plus ?
- OK, à la prochaine et embrasse ta femme pour moi, tu le feras bien mieux que moi ! dit-il dans un grand éclat de rire.
Une tempête a éclaté dans ma tête.
Il n’y a donc pas eu de deuxième fois.
Je comprends maintenant que c’était seulement son orgueil qui a dicté sa conduite. Ce n’était que provocation, affrontement.
Il faut que je lui parle, que les choses soient dites et expliquées.
oooOOOooo
Avec la complicité de Geneviève, trop heureuse de jouer l’entremetteuse, j’ai invité Fanny dans le restaurant d’un grand hôtel parisien.
Elle arrive, juste au moment où Katie Melua chante Just like Heaven (Pourquoi es-tu si loin ? Pourquoi ne sauras-tu jamais que je suis amoureuse de toi ? Doux et unique Perdu et solitaire). Qu’elle est belle malgré les stigmates de son accident.
Elle me sourit et je l’embrasse tendrement, au bord des lèvres.
Je l’invite à prendre place à mes côtés.
Nous commandons une coupe de champagne. Le nez dans le verre, un silence gêné s’installe, aucun n’ose entamer la discussion.
- Tu as bien récupéré de ton accident.
- Oui, mais j’ai encore quelques séquelles. Je claudique un peu et je garde des cicatrices sur le torse.
- Je suis content pour toi de cette issue.
- Tu n’es pas venu me voir ?
- Si, mais tu étais encore dans le coma. En fait, j’ai pris la direction de la filiale belge de la société et je me partage entre Paris et Bruxelles si bien que Geneviève m’a tenu informé de ton état de santé. Bientôt, je serai vraiment installé là-bas et mes retours seront plus rares.
- C’est une belle récompense pour toi, tu as toujours été brillant.
- Merci.
Un blanc.
- Dis-moi, tu as eu des amants dit-il un peu brutalement.
- Oui, j’ai couché avec quelques hommes, mais rien de sérieux. Et toi ?
- J’ai eu une histoire qui s’est terminée un peu brutalement. Pour le reste, rien de bien sérieux.
- Et ta belle cavalière ?
- La cousine de Gene ? Il n’y a rien eu entre nous. Elle aurait bien voulu mais je n’ai pas accroché.
- Oh… !
Il m’invite à rejoindre une table installée en bordure de la salle, un peu à l’écart. Nous y serons tranquilles pour parler.
La commande passée, nous reprenons notre conversation.
- Tu sais, le plus difficile a été de vivre ton départ pour une deuxième soirée de débauche. La première ne t’avait pas suffi ? Et ton air de défi ? Tu m’as transpercé le cœur
- Tu n’as pas voulu m’écouter alors que je m’étais fait quasiment agressée voire violée pour tenter de te rejoindre.
- Mais cela t’avait bien excitée comme tu me l’as précisé vertement.
- Dois-je te rappeler que tu m’avais bien chauffée et fait une promesse de nuit d’amour torride ?
- Ce n’est pas une excuse.
- Ensuite, ce que tu ignores, si je me suis laissé caresser, c’est parce que je croyais que c’était toi, j’étais persuadée que tu me faisais une surprise, que tu étais en train de tenir ta promesse.
- Comment cela ?
- Oui, j’ai été non seulement caressée mais aussi doigtée. Je trouvais que c’était bien coquin et audacieux de ta part, et j’ai adoré. J’y ai trouvé un vrai plaisir tellement la situation était inattendue. Je croyais que c’était toi ! J’étais surprise de ton audace mais cela m’avait plu, cette hardiesse si surprenante, cette effronterie inattendue m’ont subjuguées !
- ….
- Et puis, je t’ai aperçu plus loin, j’étais complètement perdue. Mais c’était trop tard et le jeu a continué pour finir par ce trio.
- Je suis venu près de toi, je t’ai parlé et tu ne m’as rien dit !
- Tu voulais un esclandre ? Quelle honte j’aurais ressenti ! Et toi, tu es venu et tu n’as rien vu !
- Sans doute n’ai-je pas été assez attentif voire perspicace. Mais ton attitude à ton retour à la maison m’a profondément vexé par ce côté hautain, orgueilleux. Et avant de partir à cette soirée qui s’annonçait chaude, tu étais effrontée et provocatrice, ce qui m’a rendu furieux, d’autant que tu allais retrouver ce maudit Gérard qui a dû bien se moquer de moi ! Quelle humiliation !
- Je m’en suis rendu compte après, pardonne-moi.
- Ma colère m’a aveuglé et, par la suite, j’ai refusé tout dialogue peu désireux d’entendre tes explications foireuses qui de toute manière n’auraient pu atténuer mon humiliation.
- Je regrette très sincèrement de t’avoir fait du mal, je ne le voulais pas. Le caprice et l’orgueil expliquent sans doute mais n’excusent pas l’adultère. J’aurais dû me rappeler que le plaisir se ramasse, la joie se cueille mais le bonheur se cultive. Pardon.
Nouveau silence.
Le serveur nous apporte notre repas.
La conversation reprend.
- Et donc, à ton retour, en pleine nuit si je comprends bien, tu as trouvé porte close ? Admets que tu ne l’avais pas volé !
- Oui, je dois le reconnaître. J’ai été dépitée et vraiment en colère au-delà de ce que tu peux imaginer. Le voisin s’en souvient ! Je n’avais pas cru un instant que tu allais mettre ta menace à exécution. Quelle erreur de jugement !
- Lorsque je suis sorti de cette fameuse réunion, je t’ai cherché partout. J’ai interrogé beaucoup de monde, certains t’ont vu partir avec eux mais bien entendu, ils n’ont rien dit. Connaissant Gérard, ils avaient vite compris et riaient de bon tour joué, s’amusant de mon désarroi. J’étais devenu le cocu dont on se moque. Gérard envolé, j’ai flairé le piège mais trop tard ! J’ai été ridiculisé, ma fureur n’en a été que plus grande, j’étais fou d’inquiétude, d’humiliation et de rage.
- J’imagine ton humiliation, je comprends ta fureur. Crois-moi, je suis honteuse. Pardonne-moi, j’ai été idiote et j’ai agis comme une poule sans tête. J’ai écouté mes sens, pas mon amour pour toi.
- Ne parle pas d’amour, tu m’as complètement oublié.
- Non, non….
Nouveau silence, chacun ruminant ses blessures, ses regrets, ses remords.
Nous retournons vers les salons pour savourer le café. Installés l’un à côté de l’autre, son parfum doux et suave me rappelle nos années bonheur.
J’ai envie d’elle, de son corps, de ses caresses.
- Je crains de nous être faits berner par une bande de malfaisants, de jaloux et de vicieux à la petite semaine. Et voilà le résultat : de la souffrance, de l’incompréhension, un désastre. Cette histoire a été possible grâce à un coup monté de toute pièce.
- Comment cela ?
- Cette réunion n’avait rien d’urgente et je me suis vite aperçu qu’il s’agissait d’un prétexte. Gérard absent, le sourire narquois de ses complices m’ont mis la puce à l’oreille.
- Un piège donc et pourquoi alors refusé tout dialogue si tu savais ?
- La colère et mon orgueil aussi. Ton comportement, cette volonté de s’opposer à moi alors que je vivais une véritable humiliation ! Tu te rends compte : ma femme chérie se fait baiser par mon pire ennemi comme il l’avait promis ! Et dans quelles circonstances hallucinantes ! J’ai vraiment peine à le croire !
- J’en ai pris conscience. Pardon.
- Tu te fais embarquer dans un ascenseur et tu ne réagis pas ? C’est à peine imaginable !
- Je suis désolée. Je ne suis pas certaine de comprendre moi-même.
- C’est très inquiétant.
- ….
- J’ai cependant eu ma revanche.
- J’ai obtenu du groupe que le sponsoring soit dénoncé. Ces pièges foireux pour humilier un collègue sont incompatibles avec les valeurs que nous voulons véhiculer. En même temps, ma vengeance était accomplie et elle leur a couté cher.
- Je sais, Geneviève m’a expliqué.
- Gérard a été révoqué. Sa superbe et sa morgue se sont écrasés. Aujourd’hui, il n’est plus rien.
- Tu es dur.
- Ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. J’espère qu’il n’a pas tenté de reprendre contact avec toi ?
- Non. Je voulais aussi te dire que, en réalité, lors de la deuxième soirée, il ne s’est strictement rien passé. J’ai refusé toute coucherie consciente de la situation. J’ai en fait passé la soirée avec ton copain Patrick à discuter et boire un coup à la grande fureur de Gérard.
- Mais tu y es allée avec l’intention de coucher à nouveau. Et ton air de défi en me quittant, tu me narguais, comment oublier ?
- C’est vrai, mais rien ne s’est passé, je viens de te le dire.
- J’ai rencontré Patrick par hasard et il m’a confirmé ce que tu me dis. Mais c’est l’intention qui compte.
- ……
Sans me rendre compte, je lui prends la main.
Elle se laisse faire.
Kati Melua chante I cried for you (Je suis devenu un être sans but et sans espoir – J’ai pourtant appris de toi – Que la beauté n’a besoin que d’un murmure).
Dans cette ambiance à la fois de douceur et de tendresse, je lui susurre :
- Je ne t’ai jamais oubliée. Je crois bien que je t’aime encore. Ce n’est pas aisé d’effacer 8 années de bonheur.
- Moi non plus je ne t’ai jamais oublié et moi aussi je t’aime toujours. Dès que je t’ai vu, mon cœur n’a cessé de battre plus fort. Te voir entouré de jolies femmes qui tentent de te séduire m’a rendue folle. C’est pourquoi je me suis comportée de manière très cavalière lors du mariage de Geneviève. J’étais prête à tout pour les éloigner de toi !
- Je ne suis pas certain d’avoir commis une erreur à ton égard en respectant mes engagements à l’égard du club. Tout au plus, peux-tu me reprocher un manque de discernement.
En revanche, je suis certain que tu as commis des fautes qui ont pour conséquence une terrible humiliation. Tu m’as fait perdre la face et dans ma position, c’est extrêmement dur à digérer.
- Je sais, j’ai bien compris maintenant. Pardonne-moi dit-elle les yeux emplis de larmes.
- Je reconnais que le pardon enrichi celui qui l’accorde.
- ….
- Le temps a fait son œuvre, je t’ai pardonné. Mais pour ce qui est d’oublier, c’est tout autre chose…
- Moi non plus je n’oublierai jamais. Je m’en veux terriblement. C’est en tout cas une fameuse leçon.
Je passe mon bras autour de ses épaules, sa tête appuyée contre mon torse.
Je lui caresse les cheveux comme autrefois, de la main, je souligne le contour de sa bouche, de ses lèvres et je l’embrasse doucement, amoureusement.
- Tu me fais toujours autant d’effet.
- Prends-moi, aime moi.
Nous nous levons pour prendre les ascenseurs et retrouver le septième ciel
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7 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
plutôt déçu par cette reprise. les explications sont moyennes, trop de passages larmoyants….. je niai pas accroché a cette seconde histoire! dommage que d’autres éléments n’ai pas été exploités comme une vrai histoire d’amour entre christophe et sa secrétaire et en meme temps Fanny qui qui se douvre une passion pour le sexe … puis un jour une rencontre fortuite et la tout ce qui aurait pubetre sa vie lui revient en pleine face …. un peu cette fin qui manque au dernier texte de bichou : marrakech ou la fin est trop brutale et on aurait aimé savoir ce qui advenait de la nympho 😁 alex H
Histoire bien narrée et qui se tient sans tomber dans le gore - ca change de tous ces ecrivaillons du dimanche !! Le seul bemol pour moi c est qu’il renoue avec elle car elle n’a rien fait a la deuxième soirée…. Quid ee sa partouze de la première fois ???
Belle écriture mais le pardon et la fin sont mal amenés pour moi …. Trop mielleux …. Pas assez tranché et on a ´impression que le temps se ralentit… et dernier point je n’aurais pas pardonné et l’aurai casé avec une autre 😉alex H
Bichou toi aussi tu es en grève !!! A quand d’autres histoires !!!
Récit bien écrit mais le scénario ne tient pas la route. Une femme aimante ne se comporterait jamais de la sorte au motif de ne pas provoquer de scandale. Je n'en reviens pas. Incroyable...et désolant. Un homme qui se respecte et qui a un minimum de dignité ne pardonberait jamais une telle trahison justifiée par des motifs plus que farfelus.
Bichou, j'ai lu tes autres récits et tu as écrit mieux question scénario.
Mais cela n'enlève rien à ta belle façon d'écrire.
À dans un futur récit dont le scénario, je l'espère, saura nous combler.
Bichou, j'ai lu tes autres récits et tu as écrit mieux question scénario.
Mais cela n'enlève rien à ta belle façon d'écrire.
À dans un futur récit dont le scénario, je l'espère, saura nous combler.
Bichou !
Désolé, c'est ce foutu correcteur automatique.
Désolé, c'est ce foutu correcteur automatique.
Bichon tu as choisi le pardon. C'est ton choix et je le respecte.
Mais je trouve que Fanny s'en tire trop facilement.
Elle n'a aucun vrai remord pour ce qu'elle lui a fait. Ses excuses sont pathétiques. Agressée voire violée, elle n'a pas protesté par peur du scandale.
À aucun moment elle n'a pensé à lui et elle continue à le faire souffrir en retournant chez Gérard.
Après la séparation son premier réflexe est de trouver des amants.
Si elle aimait vraiment Christophe, elle pouvait facilement le contacter.
Christophe est trop bon en pardonnant, Fanny ne le mérite pas.
Mais je trouve que Fanny s'en tire trop facilement.
Elle n'a aucun vrai remord pour ce qu'elle lui a fait. Ses excuses sont pathétiques. Agressée voire violée, elle n'a pas protesté par peur du scandale.
À aucun moment elle n'a pensé à lui et elle continue à le faire souffrir en retournant chez Gérard.
Après la séparation son premier réflexe est de trouver des amants.
Si elle aimait vraiment Christophe, elle pouvait facilement le contacter.
Christophe est trop bon en pardonnant, Fanny ne le mérite pas.