Chant du cygne 3
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 02-05-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Chant du cygne 3
Partie 3
Fred se réveilla, essaya de bouger et sentit le bras de Roxane en travers de son torse.
Elle dormait sur le dos et ronflait abominablement.
Il se dégagea sans la réveiller et réussit à se redresser.
Elle était les bras en croix et les jambes largement écartées.
Il se mit entre elles et vint humer son sexe.
Il sentait le savon. Il écarta ses lèvres et fit entrer sa langue et décrivant des cercles.
Il lui aspira le clitoris et elle émit un faible gémissement dans son sommeil.
Il lui humidifia abondamment l’entrée du vagin puis se redressa et pointa sa queue à l’entrée.
Prenant appui avec ses mains de chaque côté de sa poitrine sur le drap, il poussa pour la pénétrer.
Elle entrouvrit les yeux, le vit, et les referma.
- Hum
Il entra doucement en elle et resta quelques instants sans bouger.
Elle bougea et inspira profondément.
Il commença à aller et venir, sans à-coups, mais avec des gestes amples et lents.
Il sentait les parois internes du vagin l’épouser et s’humidifier au fur et à mesure de ses pénétrations.
Il accéléra son rythme et elle ouvrit franchement les yeux et le fixa.
Il se pencha sur elle et posa sa bouche sur le sienne.
Tout en continuant à bouger en elle, il darda sa langue entre ses lèvres et chercha à atteindre la sienne.
Quand il la rencontra, il avança et recula la sienne, au même rythme que ses coups de reins.
Elle l’enveloppa de ses bras et commença à faire tourner sa langue.
Dans le même temps, elle avança son bassin à sa rencontre pour mieux l’accueillir en elle.
- Oui, c’est bon… vas-y … plus fort … ah…
Il donna de plus violents coups de rein et son souffle devint rauque.
- Fort, ah …
Il se déchaina et éjacula tout en continuant à la marteler.
Il tomba sur elle et s’appesantit sur son corps.
Elle attendit de longues minutes qu’il ait récupéré son souffle et le poussa sur le côté.
Elle lui tapa sur les fesses.
- Allez debout fainéant. On a du pain sur la planche. Quelle heure est-il ?
Il garçon attrapa son mobile.
- Il est treize heures.
Elle se releva en sursaut.
- De quoi
Elle sauta hors du lit et fonça dans la salle de bain.
- Dépêche-toi. On a rendez-vous pour les balances à quinze heures.
Ils arrivèrent en trombe sur la scène. Les musiciens, l’ingé-son et le tec lumières étaient déjà à pied d’œuvre et chacun semblait prêt.
Elle fit rapidement le tour de tout son monde et vint se poser devant son micro.
- Où est Raf ?
Elle regarda autour d’elle, mais vit que personne ne réagissait.
- Oh, où est Raf ?
N’ayant toujours pas de réponse, elle visa le guitariste.
- Tu l’as vu ?
Le musicien leva les bras l’air désolé.
- Non Roxane, personne ne sait où il est.
Elle regarda les autres musiciens un à un, l’air étonné.
- Mais, bon sang, quelqu’un saurait où est Raf ?
Chaque paire d’yeux qu’elle croisait se baissait pour ne plus croiser son regard.
Le percussionniste ne détourna pas les yeux.
- Je crois qu’il est parti avec Solène hier soir et que personne ne l’a revu depuis.
Elle regarda Fred.
- Bon, toi, tu sais à peu près faire, non ? tu l’as déjà vu X fois les faires les balances, non ? ça ne doit quand même pas être trop compliqué de les faire pour une fois, non ?
Les réglages se déroulèrent dans une ambiance particulière, les conversations se limitant au minimum.
En raison du manque de savoir-faire du jeune machiniste et de la gêne de l’ingénieur du son, habitué à ne travailler qu’avec Raf, la séance ne prit fin qu’à dix-neuf heures.
Voyant que tout le monde en avait marre, Roxane les lâcha et leur donna rendez-vous à vingt-heures quarante-cinq, soit quinze minutes avant l’heure du concert.
Les deux heures lui restant pour être prête seraient bien juste et elle se demandait si elle aurait le temps de s’échauffer la voix.
Elle retourna à son hôtel, là où elle logeait avec Raf chaque fois qu’elle se produisait en Dordogne et fila sous la douche.
Elle appela sa maquilleuse.
- Tu viens ma chérie, on n’a pas beaucoup de temps… oui, je suis dans ma chambre. Je n’ai pas le temps d’aller dans ma loge et tu vas devoir me préparer ici.
Elle ne comprenait pas pourquoi Raf n’était pas là. Elle l’avait déjà appelé sur son portable plusieurs fois et était systématiquement tombé sur sa messagerie.
Elle se sentait honteuse une fois de plus de l’avoir trompé avec ce jeune blanc-bec. Blanc-bec qui ne savait pas faire jouir une femme se dit-elle au passage.
« Mon dieu, tout ça pour ça ! Je n’ai même pas joui une seule fois. Mon pauvre Raf, s’il l’apprend, il sera malheureux et je lui aurai fait du mal une fois de plus, et, comble de malheur, cette fois-ci pour rien. »
Elle alla ouvrir à la maquilleuse.
- Entre Mylène, installe-toi, je suis à toi dans deux minutes.
Elle appela de nouveau sans succès.
Elle s’assit sur la chaise face au miroir.
La jeune femme lui coiffa tout d’abord les cheveux.
Tout en la regardant faire dans la glace, elle n’arrêtait pas de penser.
« Mais quelle conne je suis. Je lui fais du mal alors que je l’aime mon Raf. Je lui dois tellement. Non, je suis hypocrite, je lui dois tout. Il me supporte, lui. Il m’aime, lui. Il m’est fidèle, lui. Et moi, je me conduis comme une salope. Je suis sans cœur, égoïste, pire même, égocentrique. Tout mon univers est concentré autour de mon nombril. Qu’est-ce que je dis ? Autour de ma chatte. Mais qu’est-ce qu’il fait ? J’ai bien vu, hier pendant la répète que je lui ai fait du mal en lui parlant comme ça. C’est plus fort que moi. J’avais l’autre qui m’occupait la tête et je n'arrivais plus à me dominer. Mais ça, il va le comprendre mon Raf. Il sait comment je peux être méchante quand je suis comme ça. Mais il sait aussi comment je regrette après et comment je sais me montrer câline avec lui. Il me pardonnera, c’est sûr. »
La maquilleuse se plaça entre elle et le miroir et s’attaqua à son visage.
- Ne bouge plus maintenant, tu veux bien ?
« Tout ça pour ce petit péteux qui ne vaut pas un pet de lapin au pieu. Bordel, t’es conne ma fille. Ça suffit les conneries ; un jour tu y perdras ton chéri. Souviens-toi d’où il t’a sortie. Souviens-toi d’où tu viens. Là même où tu voulais renvoyer la Solène. Tiens, elle aussi tu l’as traitée plus bas que terre. Qu’est-ce qu’elle t’avait fait ? Rien ! Elle est tout simplement adorable avec toi, elle ne voit que par toi et t’admire comme si tu étais une déesse. Et toi, tu l’as traitée comme une sous-merde. Mais bordel qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? »
La maquilleuse retourna derrière elle et lui relava les cheveux.
- Comme ça ce soir ? En chignon ?
- Oui, comme ça ce sera parfait ma chérie.
Elle sortit son mobile et relança l’appel et tomba une fois de plus sur la messagerie.
Elle le porta à l’oreille.
- Où es-tu mon amour ? Je te cherche partout. Pardon, pardon pour hier. Tu sais comment je suis avant un concert. Mes mots ont dépassé mes paroles, pardonne-moi. Reviens, je t’attends. Je t’aime.
« Qu’est-ce qu’il fait ? Il doit bouder dans un coin, ce n’est pas possible autrement. Il a sa fierté, il faut que je le comprenne et que je n’agisse plus comme ça avec lui. D’abord ne plus lui parler comme je l’ai fait. Mince, c’est quand même lui le patron et je lui ai parlé comme à une merde. Et puis ne plus le tromper. Il ne le mérite pas. C’est un amant merveilleux qui me donne de magnifiques orgasmes. Alors pourquoi chercher ailleurs quand on a tout ce dont on a besoin sous la main. Que dis-je sous la main, sous la couette. T’as l’air maligne maintenant. T’as l’air moins fière en l’attendant. Bon, enfin, je sais à quel point il est un grand professionnel et que jamais, jamais il ne laisserait passer un concert sans être aux premières loges. Bon, j’ai hâte qu’elle termine pour retourner là-bas et me jeter dans ses bras. Ses bas si réconfortants. Comme quand j’avais le trac à vingt ans. Je n’arrivais pas à lui lâcher la main tellement j’avais peur d’aller au micro, affronter le public seule. Je la serrais cette main et je l’embrassais pour qu’elle ne me lâche pas. Il a toujours été là mon Raf. Je ne serais jamais devenue ce que je suis, sans son soutien, sans sa fidélité et sans son amour. Allez, reviens, c’est fini, aimons-nous comme nous l’avons toujours fait. »
Elle arriva pile poil un quart d’heure avant d’entrer en scène. Elle entendit le tollé du public et alla voir Fred.
- Mais qu’est-ce qu’il se passe ?
Le jeune homme avait l’air désolé.
- C’est Solène.
- Quoi Solène ?
- Ben elle est pas venue chanter ?
- De quoi ? Mais comment ça se fait ?
- Je n’en sais rien. Personne ne l’a vue depuis hier quand elle a quitté la répète.
Roxane se rappela ses dernières paroles et à quel point elle avait certainement blessé sa petite protégée.
Elle devait réagir.
- Bon, où est Raf ?
- Il n’est pas là non plus !
- Quoi ? Mais ce n’est pas possible. Tout le monde me lâche.
L’organisateur du concert arriva, le regard inquiet.
- Ah, tu es là Roxane. Ça fait une heure qu’ils patientent. Ça va être chaud ce soir.
Elle lui fit une bise, mit ses mains sur ses épaules et le regarda dans les yeux.
- Je vais assurer Raoul, ne t’en fais pas.
Elle regarda l’arrière de la scène et vit que les musiciens étaient prêts à y aller.
- Fais-les entrer, je les suis.
Le concert eut finalement lieu, mais ne fut pas le triomphe qu’elle aurait souhaité.
Elle n’eut qu’un rappel, ce qui ne lui était jamais arrivé.
En sortant, elle croisa de nouveau l’organisateur qui avait l’air désolé.
- Ben mince Roxane, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Raf n’est pas venu, voilà ce qui est arrivé.
- Non, je veux dire ta voix !
- Je te l’ai dit Raoul, Raf n’est pas venu. Ça m’a cassé la voix.
Elle rejoignit la troupe dans les coulisses et les remercia.
- Bravo, vous au moins avez été bons ce soir. J’ai réservé une table pour tout le monde dans le même resto qu’hier soir. Allez-y et ne m’attendez pas. J’ai réglé la note, il n’y aura pas de problème. Mais ce sera sans moi. Ce soir, je n’ai pas le cœur à faire la fête.
Le jeune machiniste s’approcha d’elle et lui caressa la joue.
Elle se recula vivement.
- Qu’est-ce que tu veux toi ?
- Mais, rien… Je voulais seulement…
- Tu voulais simplement quoi ?
- Mais rien, je…
- Fiche-moi la paix tu veux, ce n’est pas le moment.
Tout le monde était parti. Il se pencha avec un petit sourire en coin.
- Je ne suis plus ton ange ?
Elle releva la tête en colère.
- Tu n’es pas mon ange, tu entends ? Tu ne l’as jamais été.
- Mais… hier soir…
- Hier soir, tu oublies. Hier soir ça a été une énorme erreur. Hier soir, ça n’a jamais existé. C’est clair ?
- Mais, je ne comprends…
Elle le poussa en arrière.
- Fou-moi le camp avant que je ne te vire à coup de pied dans le cul, sale morveux.
Le jeune homme détala sans demander son reste.
Elle rentra à son hôtel et constata que la chambre était toujours désespérément vide.
Elle se coucha tout habillée de son costume de scène, sans même se démaquiller et s’endormit rapidement.
Elle fut réveillée par des coups frappés à la porte.
Elle émergea de son sommeil et se leva encore à moitié endormie. Elle se dirigea vers la porte.
- Raf ? C’est toi ? Pourquoi tu frappes, tu as perdu ta clé ?
Elle ouvrit et découvrit sa maquilleuse.
- Ah, c’est toi.
- Ben oui. Je viens terminer le travail figure-toi.
Elle alla s’asseoir sur la chaise telle une automate.
- Vas-y, y a du boulot.
- Oh la la, ce visage. Mais tu as pleuré ?
- Allez, je t’en prie, fais-le mais en silence s’il te plait.
Elle leva les yeux et se découvrit dans le miroir. La mine défaite, les yeux cernés avec des poches profondes et épaisses, les cheveux dans tous les sens, les joues tombantes, le menton affaissé.
Elle eut la sensation tout à coup de ne pas être en face d’elle-même, mais d’une Roxane de demain, de plus tard, vieille et défraîchie, n’ayant plus aucun attrait, plus aucun charme.
Elle avait pris un coup de vieux, et ne se reconnaissait pas.
Mais que lui arrivait-il ? pourquoi ces stigmates étaient-ils apparus si soudainement sur son beau visage.
Qu’était devenue la femme, belle et irrésistible, capable de séduire n’importe quel quidam ?
Qu’était devenue la diva devant qui tous les hommes s’inclinaient ?
Qu’était devenue la star qui avait conquis le monde ?
Une rombière monstrueuse et cynique.
Une Harpie égoïste et autoritaire.
Une mégère gueularde et alcoolique.
Une furie ingrate et infidèle.
Il ne reviendrait pas.
Pourquoi reviendrait-il ?
Pour la voir se plaindre une fois de plus que ceci n’allait pas ou que cela était mal réglé ?
Pour l’entendre pleurer sur son sort alors qu’elle ne devait s’en prendre qu’à elle-même ?
Pour assister, une fois de plus, à ses jérémiades et à ses sempiternelles demandes de pardon ?
Qu’avait-il raté pour hériter d’une telle pimbêche comme compagne ?
Qu’avait-il oublié qui justifiait qu’il soit l’éternel bouc émissaire ?
Qu’avait-il fait pour mériter une telle vie ?
Il n’avait jamais rien fait que de l’aimer, elle ?
De l’aimer en l’acceptant telle qu’elle était.
De l’aimer avec ses défauts et Dieu sait combien elle pouvait en avoir.
De l’aimer plus que ses amants d’un ou deux soirs qui ne cherchait, à travers ces assauts finalement frustrants et insatisfaisants, qu’à satisfaire leur vanité de mâle et leur égo de prédateur.
Pourquoi reviendrait-il ?
Alors qu’il était parti avec une petite à la chair fraîche. Une petite qui la remplacerait demain, si ce n’était pas déjà fait aujourd’hui.
A une petite qui devait lui offrir au lit tout ce qu’elle n’était plus capable de lui donner.
Une petite qui n’essuierait jamais la semelle de ses chaussures sur son visage pour mieux écraser son orgueil et sa vanité de mâle et asseoir sa prétentieuse domination.
Pourquoi reviendrait-il ?
Quel intérêt de revenir et retrouver une princesse déchue qui avait cru que chanter lui ferait oublier d’où elle venait ?
D’où elle venait et qui l’en avait sorti !
Ça, elle le lui devait.
Il l’avait sorti d’une vie et d’une condition misérables.
Il avait cru en elle ; il lui avait tout appris ; il l’avait lancée ; il avait été là dans tous les moments importants et dans tous les autres.
Ça, elle le lui devait.
Il l’avait portée aux nues ; il avait fait d’elle une femme admirée, enviée, jalousée ; il avait fait d’elle une princesse, sa princesse.
Ça, elle le lui devait.
Il lui avait appris à se tenir en société ; il lui avait appris à se mettre en valeur ; il lui avait appris à être belle.
Et tout ça pour quel résultat ?
Pour se retrouver à plus de cinquante ans, avec une pimbêche qui le trahirait aux premiers beaux yeux venus ?
Pour se voir reprocher le moindre détail dissonant, le moindre atome de poussière sur la moquette, le moindre grain de sable dans la mécanique ?
Elle ne le méritait pas.
Qu’il refasse sa vie avec une plus stable.
Qu’il recommence de zéro avec une qui sera reconnaissante.
Qu’il retrouve la paix amoureuse avec une plus jeune, qui ne sait rien de l’amour.
Elle, elle finirait sa vie, abandonnée de tous, dans un trou perdu, mais surtout, seule et sans lui.
Elle, elle croupirait dans un refuge pour vieux artistes sans le sou, un EHPAD, une maison de retraite, ou pire même, un asile.
Car elle deviendrait folle, à n’en pas douter.
Folle à lier sans celui qui l’aidait à respirer.
Folle à lier sans celui qui guidait ses pas.
Folle à lier sans son âme sœur.
Oui, c’est ça, il est son âme sœur ; et elle vient de la perdre.
La porte s’ouvrit et Raf apparut.
Il avait l’air sombre et triste.
Elle repoussa la main tenant la brosse de la maquilleuse pour se lever et se précipiter vers lui.
- Oh mon amour, j’ai eu si peur…
Il l’arrêta d’un geste.
- Que tu me quittes…
Il la regarda froidement, la main toujours levée.
- Mais je te quitte.
Elle fut saisie d’effroi. Un souffle glacial frappa son visage qui blanchit aussitôt.
- Non… non … Ne fais pas ça.
- C’est déjà fait d’ailleurs, je t’ai quitté.
- Non, ne fais pas ça…
Il baissa sa main et posa sa pochette sur la table basse. Il fouilla un instant et en ressortit une chemise cartonnée, d’où il tira plusieurs feuillets.
- J’ai démissionné du label RoxEden.
- Mais…mais… je ne comprends pas.
Il lui fit lire un cours texte qu’elle compris aussitôt.
Il passa au document suivant.
- J’ai créé mon propre label, Nic Universal Music, NUM.
- Mais…Pourquoi ?
Il lui fit de nouveau lire les passages importants du texte.
- Tu vois, je ne t’appartiens plus.
Il prit le feuillet suivant.
- Regarde, j’ai fait signer les plus grands. Solène aussi a rejoint NUM. Elle t’a quitté elle aussi.
- Mais…qu’est-ce que…
Il prit enfin le dernier feuillet.
- Et pour finir, voici un contrat de mariage. Soit, tu reconnais la séparation de bien, uniquement pour NUM et RoxEden, soit nous divorçons.
Elle avait l’air affolée et stupéfaite.
- Oui, si tu veux ton label, bien sûr je suis d’accord.
Il leva la main.
- Mais ce n’est pas tout. Lis plus bas.
Elle baissa les yeux, mais ils étaient tellement plein de larmes qu’elle ne distinguait rien.
- Non, lis, toi.
- Je résume. Ce contrat stipule qu’à la moindre trahison, la moindre récidive d’infidélité, au moindre adultère, le divorce sera prononcé, et à tes torts exclusifs.
Elle resta interdite quelques secondes.
Il eut un sourire triste sur le visage.
- Eh oui, terminé les petites sauteries avec des hommes qui pourraient être tes enfants. Terminé les parties de jambes en l’air avec des minots. Terminé les touches pipi avec des morveux encore pubères. Tu t’es suffisamment foutue de ma gueule. Si tu veux que nous restions ensemble, et je t’avoue que je ne suis pas vraiment certain de ne pas regretter un jour de t’avoir donné une dernière chance, il va falloir que tu verrouilles ta petite culotte. Que tu fermes à double tour l’accès à ta chatte. Que tu te contentes de la bite de ton mari.
Il ne souriait plus du tout. Il était même dans une colère noire qui la fit frissonner.
Elle ne l’avait jamais vu dans cet état de rage.
Et cette rage était dirigée contre elle.
Il semblait tellement déterminé que ses jambes flageolèrent tout à coup, ne la portant plus et qu’elle tomba à genou sur le sol.
Elle était près de lui et enserra ses jambes avec ses bras.
Elle pleura ainsi, la tête appuyée contre ses cuisses.
Ses épaules se soulevaient au rythme des sanglots.
Il sentit que son pantalon de costume devenait humide.
Elle renifla bruyamment et leva la tête vers lui.
Son visage exprimait, à la fois une peur qui faisait trembler ses joues, et en même temps une invocation muette, une prière silencieuse qu’elle lui adressait.
Sa bouche s’ouvrit mais aucun son n’en sortit.
Elle se tordit en un rictus de souffrance et ses yeux se plissèrent.
Elle leva les mains, les posa sur sa poitrine et respira un grand coup.
- De tout mon cœur, de tout mon amour pour toi, je regrette mon comportement et mes agissements. J’ai cru qu’ils me permettaient de rester seule maîtresse de mon destin. J’ai cru qu’ils faisaient de moi quelqu’un de supérieur. J’ai cru qu’ils faisait de moi ce que je ne suis pas au quotidien. Celle que je sais être au fond de moi. Celle qui ne peut vivre sans toi. Celle qui est perdue dès que tu n’es plus là. Celle qui te doit tant et qui voulait ainsi croire qu’elle allait l’oublier, le temps d’un rêve. Mais ce rêve a tourné en cauchemard depuis que tu as disparu. Je ne suis plus la même quand tu n’es plus là, pour me soutenir, me corriger, me donner confiance. Je me fou de tout perdre si je ne te perds pas. Donne-moi tes papiers, que je les signe.
Il les déposa tous sur la table basse.
A genou, elle s’en approcha, saisit le stylo qu’il avait laissé sur sa pochette et, un par un, signa les documents.
Au fur et à mesure des signatures, son visage retrouva un teint plus coloré. Elle se mit même à sourire lorsque, reposant le stylo, elle se redressa et se tourna vers lui.
- Je me moque d’être ou non une star. Ce que je veux, c’est que ce soit toi qui me portes, qui me soutienne, qui me guide, qui me protège.
Elle lui tendit les bras et il ne se déroba pas. Elle se jeta contre lui, pleurant à nouveau.
- Je t’aime, je t’aime de toutes mes forces, de toute mon âme, de tout mon cœur. Je veux, désormais, donner le meilleur de moi, pour que tu sois fier de ta femme. Que plus jamais tu n’aies de doute quant à ma loyauté. Je veux que tu sois certain de ma probité envers toi, de ma sincérité et de mon indéfectible amour. Je vais tout faire pour que plus jamais tu n’aies à regretter de m’avoir donné cette chance de pouvoir encore t’aimer et être aimée de toi en retour. Je veux que tu sois fier de ta femme et que tu sois persuadé qu’elle ne vit plus que pour que nous soyons heureux et que notre vie soit celle dont nous avons toujours rêvé.
Quelques temps plus tard un nouvel album sortit dans les bacs. Un album comportant une douzaine de chansons, toutes écrites et composées par un duo d’initiales RARE, Rafaël Abilly & Roxane Eden.
Ce fut un succès et la star entama une grande tournée, organisée par son mari, qui fut un véritable triomphe.
Fred se réveilla, essaya de bouger et sentit le bras de Roxane en travers de son torse.
Elle dormait sur le dos et ronflait abominablement.
Il se dégagea sans la réveiller et réussit à se redresser.
Elle était les bras en croix et les jambes largement écartées.
Il se mit entre elles et vint humer son sexe.
Il sentait le savon. Il écarta ses lèvres et fit entrer sa langue et décrivant des cercles.
Il lui aspira le clitoris et elle émit un faible gémissement dans son sommeil.
Il lui humidifia abondamment l’entrée du vagin puis se redressa et pointa sa queue à l’entrée.
Prenant appui avec ses mains de chaque côté de sa poitrine sur le drap, il poussa pour la pénétrer.
Elle entrouvrit les yeux, le vit, et les referma.
- Hum
Il entra doucement en elle et resta quelques instants sans bouger.
Elle bougea et inspira profondément.
Il commença à aller et venir, sans à-coups, mais avec des gestes amples et lents.
Il sentait les parois internes du vagin l’épouser et s’humidifier au fur et à mesure de ses pénétrations.
Il accéléra son rythme et elle ouvrit franchement les yeux et le fixa.
Il se pencha sur elle et posa sa bouche sur le sienne.
Tout en continuant à bouger en elle, il darda sa langue entre ses lèvres et chercha à atteindre la sienne.
Quand il la rencontra, il avança et recula la sienne, au même rythme que ses coups de reins.
Elle l’enveloppa de ses bras et commença à faire tourner sa langue.
Dans le même temps, elle avança son bassin à sa rencontre pour mieux l’accueillir en elle.
- Oui, c’est bon… vas-y … plus fort … ah…
Il donna de plus violents coups de rein et son souffle devint rauque.
- Fort, ah …
Il se déchaina et éjacula tout en continuant à la marteler.
Il tomba sur elle et s’appesantit sur son corps.
Elle attendit de longues minutes qu’il ait récupéré son souffle et le poussa sur le côté.
Elle lui tapa sur les fesses.
- Allez debout fainéant. On a du pain sur la planche. Quelle heure est-il ?
Il garçon attrapa son mobile.
- Il est treize heures.
Elle se releva en sursaut.
- De quoi
Elle sauta hors du lit et fonça dans la salle de bain.
- Dépêche-toi. On a rendez-vous pour les balances à quinze heures.
Ils arrivèrent en trombe sur la scène. Les musiciens, l’ingé-son et le tec lumières étaient déjà à pied d’œuvre et chacun semblait prêt.
Elle fit rapidement le tour de tout son monde et vint se poser devant son micro.
- Où est Raf ?
Elle regarda autour d’elle, mais vit que personne ne réagissait.
- Oh, où est Raf ?
N’ayant toujours pas de réponse, elle visa le guitariste.
- Tu l’as vu ?
Le musicien leva les bras l’air désolé.
- Non Roxane, personne ne sait où il est.
Elle regarda les autres musiciens un à un, l’air étonné.
- Mais, bon sang, quelqu’un saurait où est Raf ?
Chaque paire d’yeux qu’elle croisait se baissait pour ne plus croiser son regard.
Le percussionniste ne détourna pas les yeux.
- Je crois qu’il est parti avec Solène hier soir et que personne ne l’a revu depuis.
Elle regarda Fred.
- Bon, toi, tu sais à peu près faire, non ? tu l’as déjà vu X fois les faires les balances, non ? ça ne doit quand même pas être trop compliqué de les faire pour une fois, non ?
Les réglages se déroulèrent dans une ambiance particulière, les conversations se limitant au minimum.
En raison du manque de savoir-faire du jeune machiniste et de la gêne de l’ingénieur du son, habitué à ne travailler qu’avec Raf, la séance ne prit fin qu’à dix-neuf heures.
Voyant que tout le monde en avait marre, Roxane les lâcha et leur donna rendez-vous à vingt-heures quarante-cinq, soit quinze minutes avant l’heure du concert.
Les deux heures lui restant pour être prête seraient bien juste et elle se demandait si elle aurait le temps de s’échauffer la voix.
Elle retourna à son hôtel, là où elle logeait avec Raf chaque fois qu’elle se produisait en Dordogne et fila sous la douche.
Elle appela sa maquilleuse.
- Tu viens ma chérie, on n’a pas beaucoup de temps… oui, je suis dans ma chambre. Je n’ai pas le temps d’aller dans ma loge et tu vas devoir me préparer ici.
Elle ne comprenait pas pourquoi Raf n’était pas là. Elle l’avait déjà appelé sur son portable plusieurs fois et était systématiquement tombé sur sa messagerie.
Elle se sentait honteuse une fois de plus de l’avoir trompé avec ce jeune blanc-bec. Blanc-bec qui ne savait pas faire jouir une femme se dit-elle au passage.
« Mon dieu, tout ça pour ça ! Je n’ai même pas joui une seule fois. Mon pauvre Raf, s’il l’apprend, il sera malheureux et je lui aurai fait du mal une fois de plus, et, comble de malheur, cette fois-ci pour rien. »
Elle alla ouvrir à la maquilleuse.
- Entre Mylène, installe-toi, je suis à toi dans deux minutes.
Elle appela de nouveau sans succès.
Elle s’assit sur la chaise face au miroir.
La jeune femme lui coiffa tout d’abord les cheveux.
Tout en la regardant faire dans la glace, elle n’arrêtait pas de penser.
« Mais quelle conne je suis. Je lui fais du mal alors que je l’aime mon Raf. Je lui dois tellement. Non, je suis hypocrite, je lui dois tout. Il me supporte, lui. Il m’aime, lui. Il m’est fidèle, lui. Et moi, je me conduis comme une salope. Je suis sans cœur, égoïste, pire même, égocentrique. Tout mon univers est concentré autour de mon nombril. Qu’est-ce que je dis ? Autour de ma chatte. Mais qu’est-ce qu’il fait ? J’ai bien vu, hier pendant la répète que je lui ai fait du mal en lui parlant comme ça. C’est plus fort que moi. J’avais l’autre qui m’occupait la tête et je n'arrivais plus à me dominer. Mais ça, il va le comprendre mon Raf. Il sait comment je peux être méchante quand je suis comme ça. Mais il sait aussi comment je regrette après et comment je sais me montrer câline avec lui. Il me pardonnera, c’est sûr. »
La maquilleuse se plaça entre elle et le miroir et s’attaqua à son visage.
- Ne bouge plus maintenant, tu veux bien ?
« Tout ça pour ce petit péteux qui ne vaut pas un pet de lapin au pieu. Bordel, t’es conne ma fille. Ça suffit les conneries ; un jour tu y perdras ton chéri. Souviens-toi d’où il t’a sortie. Souviens-toi d’où tu viens. Là même où tu voulais renvoyer la Solène. Tiens, elle aussi tu l’as traitée plus bas que terre. Qu’est-ce qu’elle t’avait fait ? Rien ! Elle est tout simplement adorable avec toi, elle ne voit que par toi et t’admire comme si tu étais une déesse. Et toi, tu l’as traitée comme une sous-merde. Mais bordel qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? »
La maquilleuse retourna derrière elle et lui relava les cheveux.
- Comme ça ce soir ? En chignon ?
- Oui, comme ça ce sera parfait ma chérie.
Elle sortit son mobile et relança l’appel et tomba une fois de plus sur la messagerie.
Elle le porta à l’oreille.
- Où es-tu mon amour ? Je te cherche partout. Pardon, pardon pour hier. Tu sais comment je suis avant un concert. Mes mots ont dépassé mes paroles, pardonne-moi. Reviens, je t’attends. Je t’aime.
« Qu’est-ce qu’il fait ? Il doit bouder dans un coin, ce n’est pas possible autrement. Il a sa fierté, il faut que je le comprenne et que je n’agisse plus comme ça avec lui. D’abord ne plus lui parler comme je l’ai fait. Mince, c’est quand même lui le patron et je lui ai parlé comme à une merde. Et puis ne plus le tromper. Il ne le mérite pas. C’est un amant merveilleux qui me donne de magnifiques orgasmes. Alors pourquoi chercher ailleurs quand on a tout ce dont on a besoin sous la main. Que dis-je sous la main, sous la couette. T’as l’air maligne maintenant. T’as l’air moins fière en l’attendant. Bon, enfin, je sais à quel point il est un grand professionnel et que jamais, jamais il ne laisserait passer un concert sans être aux premières loges. Bon, j’ai hâte qu’elle termine pour retourner là-bas et me jeter dans ses bras. Ses bas si réconfortants. Comme quand j’avais le trac à vingt ans. Je n’arrivais pas à lui lâcher la main tellement j’avais peur d’aller au micro, affronter le public seule. Je la serrais cette main et je l’embrassais pour qu’elle ne me lâche pas. Il a toujours été là mon Raf. Je ne serais jamais devenue ce que je suis, sans son soutien, sans sa fidélité et sans son amour. Allez, reviens, c’est fini, aimons-nous comme nous l’avons toujours fait. »
Elle arriva pile poil un quart d’heure avant d’entrer en scène. Elle entendit le tollé du public et alla voir Fred.
- Mais qu’est-ce qu’il se passe ?
Le jeune homme avait l’air désolé.
- C’est Solène.
- Quoi Solène ?
- Ben elle est pas venue chanter ?
- De quoi ? Mais comment ça se fait ?
- Je n’en sais rien. Personne ne l’a vue depuis hier quand elle a quitté la répète.
Roxane se rappela ses dernières paroles et à quel point elle avait certainement blessé sa petite protégée.
Elle devait réagir.
- Bon, où est Raf ?
- Il n’est pas là non plus !
- Quoi ? Mais ce n’est pas possible. Tout le monde me lâche.
L’organisateur du concert arriva, le regard inquiet.
- Ah, tu es là Roxane. Ça fait une heure qu’ils patientent. Ça va être chaud ce soir.
Elle lui fit une bise, mit ses mains sur ses épaules et le regarda dans les yeux.
- Je vais assurer Raoul, ne t’en fais pas.
Elle regarda l’arrière de la scène et vit que les musiciens étaient prêts à y aller.
- Fais-les entrer, je les suis.
Le concert eut finalement lieu, mais ne fut pas le triomphe qu’elle aurait souhaité.
Elle n’eut qu’un rappel, ce qui ne lui était jamais arrivé.
En sortant, elle croisa de nouveau l’organisateur qui avait l’air désolé.
- Ben mince Roxane, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Raf n’est pas venu, voilà ce qui est arrivé.
- Non, je veux dire ta voix !
- Je te l’ai dit Raoul, Raf n’est pas venu. Ça m’a cassé la voix.
Elle rejoignit la troupe dans les coulisses et les remercia.
- Bravo, vous au moins avez été bons ce soir. J’ai réservé une table pour tout le monde dans le même resto qu’hier soir. Allez-y et ne m’attendez pas. J’ai réglé la note, il n’y aura pas de problème. Mais ce sera sans moi. Ce soir, je n’ai pas le cœur à faire la fête.
Le jeune machiniste s’approcha d’elle et lui caressa la joue.
Elle se recula vivement.
- Qu’est-ce que tu veux toi ?
- Mais, rien… Je voulais seulement…
- Tu voulais simplement quoi ?
- Mais rien, je…
- Fiche-moi la paix tu veux, ce n’est pas le moment.
Tout le monde était parti. Il se pencha avec un petit sourire en coin.
- Je ne suis plus ton ange ?
Elle releva la tête en colère.
- Tu n’es pas mon ange, tu entends ? Tu ne l’as jamais été.
- Mais… hier soir…
- Hier soir, tu oublies. Hier soir ça a été une énorme erreur. Hier soir, ça n’a jamais existé. C’est clair ?
- Mais, je ne comprends…
Elle le poussa en arrière.
- Fou-moi le camp avant que je ne te vire à coup de pied dans le cul, sale morveux.
Le jeune homme détala sans demander son reste.
Elle rentra à son hôtel et constata que la chambre était toujours désespérément vide.
Elle se coucha tout habillée de son costume de scène, sans même se démaquiller et s’endormit rapidement.
Elle fut réveillée par des coups frappés à la porte.
Elle émergea de son sommeil et se leva encore à moitié endormie. Elle se dirigea vers la porte.
- Raf ? C’est toi ? Pourquoi tu frappes, tu as perdu ta clé ?
Elle ouvrit et découvrit sa maquilleuse.
- Ah, c’est toi.
- Ben oui. Je viens terminer le travail figure-toi.
Elle alla s’asseoir sur la chaise telle une automate.
- Vas-y, y a du boulot.
- Oh la la, ce visage. Mais tu as pleuré ?
- Allez, je t’en prie, fais-le mais en silence s’il te plait.
Elle leva les yeux et se découvrit dans le miroir. La mine défaite, les yeux cernés avec des poches profondes et épaisses, les cheveux dans tous les sens, les joues tombantes, le menton affaissé.
Elle eut la sensation tout à coup de ne pas être en face d’elle-même, mais d’une Roxane de demain, de plus tard, vieille et défraîchie, n’ayant plus aucun attrait, plus aucun charme.
Elle avait pris un coup de vieux, et ne se reconnaissait pas.
Mais que lui arrivait-il ? pourquoi ces stigmates étaient-ils apparus si soudainement sur son beau visage.
Qu’était devenue la femme, belle et irrésistible, capable de séduire n’importe quel quidam ?
Qu’était devenue la diva devant qui tous les hommes s’inclinaient ?
Qu’était devenue la star qui avait conquis le monde ?
Une rombière monstrueuse et cynique.
Une Harpie égoïste et autoritaire.
Une mégère gueularde et alcoolique.
Une furie ingrate et infidèle.
Il ne reviendrait pas.
Pourquoi reviendrait-il ?
Pour la voir se plaindre une fois de plus que ceci n’allait pas ou que cela était mal réglé ?
Pour l’entendre pleurer sur son sort alors qu’elle ne devait s’en prendre qu’à elle-même ?
Pour assister, une fois de plus, à ses jérémiades et à ses sempiternelles demandes de pardon ?
Qu’avait-il raté pour hériter d’une telle pimbêche comme compagne ?
Qu’avait-il oublié qui justifiait qu’il soit l’éternel bouc émissaire ?
Qu’avait-il fait pour mériter une telle vie ?
Il n’avait jamais rien fait que de l’aimer, elle ?
De l’aimer en l’acceptant telle qu’elle était.
De l’aimer avec ses défauts et Dieu sait combien elle pouvait en avoir.
De l’aimer plus que ses amants d’un ou deux soirs qui ne cherchait, à travers ces assauts finalement frustrants et insatisfaisants, qu’à satisfaire leur vanité de mâle et leur égo de prédateur.
Pourquoi reviendrait-il ?
Alors qu’il était parti avec une petite à la chair fraîche. Une petite qui la remplacerait demain, si ce n’était pas déjà fait aujourd’hui.
A une petite qui devait lui offrir au lit tout ce qu’elle n’était plus capable de lui donner.
Une petite qui n’essuierait jamais la semelle de ses chaussures sur son visage pour mieux écraser son orgueil et sa vanité de mâle et asseoir sa prétentieuse domination.
Pourquoi reviendrait-il ?
Quel intérêt de revenir et retrouver une princesse déchue qui avait cru que chanter lui ferait oublier d’où elle venait ?
D’où elle venait et qui l’en avait sorti !
Ça, elle le lui devait.
Il l’avait sorti d’une vie et d’une condition misérables.
Il avait cru en elle ; il lui avait tout appris ; il l’avait lancée ; il avait été là dans tous les moments importants et dans tous les autres.
Ça, elle le lui devait.
Il l’avait portée aux nues ; il avait fait d’elle une femme admirée, enviée, jalousée ; il avait fait d’elle une princesse, sa princesse.
Ça, elle le lui devait.
Il lui avait appris à se tenir en société ; il lui avait appris à se mettre en valeur ; il lui avait appris à être belle.
Et tout ça pour quel résultat ?
Pour se retrouver à plus de cinquante ans, avec une pimbêche qui le trahirait aux premiers beaux yeux venus ?
Pour se voir reprocher le moindre détail dissonant, le moindre atome de poussière sur la moquette, le moindre grain de sable dans la mécanique ?
Elle ne le méritait pas.
Qu’il refasse sa vie avec une plus stable.
Qu’il recommence de zéro avec une qui sera reconnaissante.
Qu’il retrouve la paix amoureuse avec une plus jeune, qui ne sait rien de l’amour.
Elle, elle finirait sa vie, abandonnée de tous, dans un trou perdu, mais surtout, seule et sans lui.
Elle, elle croupirait dans un refuge pour vieux artistes sans le sou, un EHPAD, une maison de retraite, ou pire même, un asile.
Car elle deviendrait folle, à n’en pas douter.
Folle à lier sans celui qui l’aidait à respirer.
Folle à lier sans celui qui guidait ses pas.
Folle à lier sans son âme sœur.
Oui, c’est ça, il est son âme sœur ; et elle vient de la perdre.
La porte s’ouvrit et Raf apparut.
Il avait l’air sombre et triste.
Elle repoussa la main tenant la brosse de la maquilleuse pour se lever et se précipiter vers lui.
- Oh mon amour, j’ai eu si peur…
Il l’arrêta d’un geste.
- Que tu me quittes…
Il la regarda froidement, la main toujours levée.
- Mais je te quitte.
Elle fut saisie d’effroi. Un souffle glacial frappa son visage qui blanchit aussitôt.
- Non… non … Ne fais pas ça.
- C’est déjà fait d’ailleurs, je t’ai quitté.
- Non, ne fais pas ça…
Il baissa sa main et posa sa pochette sur la table basse. Il fouilla un instant et en ressortit une chemise cartonnée, d’où il tira plusieurs feuillets.
- J’ai démissionné du label RoxEden.
- Mais…mais… je ne comprends pas.
Il lui fit lire un cours texte qu’elle compris aussitôt.
Il passa au document suivant.
- J’ai créé mon propre label, Nic Universal Music, NUM.
- Mais…Pourquoi ?
Il lui fit de nouveau lire les passages importants du texte.
- Tu vois, je ne t’appartiens plus.
Il prit le feuillet suivant.
- Regarde, j’ai fait signer les plus grands. Solène aussi a rejoint NUM. Elle t’a quitté elle aussi.
- Mais…qu’est-ce que…
Il prit enfin le dernier feuillet.
- Et pour finir, voici un contrat de mariage. Soit, tu reconnais la séparation de bien, uniquement pour NUM et RoxEden, soit nous divorçons.
Elle avait l’air affolée et stupéfaite.
- Oui, si tu veux ton label, bien sûr je suis d’accord.
Il leva la main.
- Mais ce n’est pas tout. Lis plus bas.
Elle baissa les yeux, mais ils étaient tellement plein de larmes qu’elle ne distinguait rien.
- Non, lis, toi.
- Je résume. Ce contrat stipule qu’à la moindre trahison, la moindre récidive d’infidélité, au moindre adultère, le divorce sera prononcé, et à tes torts exclusifs.
Elle resta interdite quelques secondes.
Il eut un sourire triste sur le visage.
- Eh oui, terminé les petites sauteries avec des hommes qui pourraient être tes enfants. Terminé les parties de jambes en l’air avec des minots. Terminé les touches pipi avec des morveux encore pubères. Tu t’es suffisamment foutue de ma gueule. Si tu veux que nous restions ensemble, et je t’avoue que je ne suis pas vraiment certain de ne pas regretter un jour de t’avoir donné une dernière chance, il va falloir que tu verrouilles ta petite culotte. Que tu fermes à double tour l’accès à ta chatte. Que tu te contentes de la bite de ton mari.
Il ne souriait plus du tout. Il était même dans une colère noire qui la fit frissonner.
Elle ne l’avait jamais vu dans cet état de rage.
Et cette rage était dirigée contre elle.
Il semblait tellement déterminé que ses jambes flageolèrent tout à coup, ne la portant plus et qu’elle tomba à genou sur le sol.
Elle était près de lui et enserra ses jambes avec ses bras.
Elle pleura ainsi, la tête appuyée contre ses cuisses.
Ses épaules se soulevaient au rythme des sanglots.
Il sentit que son pantalon de costume devenait humide.
Elle renifla bruyamment et leva la tête vers lui.
Son visage exprimait, à la fois une peur qui faisait trembler ses joues, et en même temps une invocation muette, une prière silencieuse qu’elle lui adressait.
Sa bouche s’ouvrit mais aucun son n’en sortit.
Elle se tordit en un rictus de souffrance et ses yeux se plissèrent.
Elle leva les mains, les posa sur sa poitrine et respira un grand coup.
- De tout mon cœur, de tout mon amour pour toi, je regrette mon comportement et mes agissements. J’ai cru qu’ils me permettaient de rester seule maîtresse de mon destin. J’ai cru qu’ils faisaient de moi quelqu’un de supérieur. J’ai cru qu’ils faisait de moi ce que je ne suis pas au quotidien. Celle que je sais être au fond de moi. Celle qui ne peut vivre sans toi. Celle qui est perdue dès que tu n’es plus là. Celle qui te doit tant et qui voulait ainsi croire qu’elle allait l’oublier, le temps d’un rêve. Mais ce rêve a tourné en cauchemard depuis que tu as disparu. Je ne suis plus la même quand tu n’es plus là, pour me soutenir, me corriger, me donner confiance. Je me fou de tout perdre si je ne te perds pas. Donne-moi tes papiers, que je les signe.
Il les déposa tous sur la table basse.
A genou, elle s’en approcha, saisit le stylo qu’il avait laissé sur sa pochette et, un par un, signa les documents.
Au fur et à mesure des signatures, son visage retrouva un teint plus coloré. Elle se mit même à sourire lorsque, reposant le stylo, elle se redressa et se tourna vers lui.
- Je me moque d’être ou non une star. Ce que je veux, c’est que ce soit toi qui me portes, qui me soutienne, qui me guide, qui me protège.
Elle lui tendit les bras et il ne se déroba pas. Elle se jeta contre lui, pleurant à nouveau.
- Je t’aime, je t’aime de toutes mes forces, de toute mon âme, de tout mon cœur. Je veux, désormais, donner le meilleur de moi, pour que tu sois fier de ta femme. Que plus jamais tu n’aies de doute quant à ma loyauté. Je veux que tu sois certain de ma probité envers toi, de ma sincérité et de mon indéfectible amour. Je vais tout faire pour que plus jamais tu n’aies à regretter de m’avoir donné cette chance de pouvoir encore t’aimer et être aimée de toi en retour. Je veux que tu sois fier de ta femme et que tu sois persuadé qu’elle ne vit plus que pour que nous soyons heureux et que notre vie soit celle dont nous avons toujours rêvé.
Quelques temps plus tard un nouvel album sortit dans les bacs. Un album comportant une douzaine de chansons, toutes écrites et composées par un duo d’initiales RARE, Rafaël Abilly & Roxane Eden.
Ce fut un succès et la star entama une grande tournée, organisée par son mari, qui fut un véritable triomphe.
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8 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Cette fin fait penser aux films de Noël qui finissent toujours bien mais dans la vraie vie cette histoire aurai mal finie pour la Diva son mari aurai divorcé et aurai refait sa vie avec Solene et la salope se serait suicidée de désespoir après des prestations musicales catastrophique normal c est ça la vraie vie.
Raf aurait dû taper du poing sur la table depuis bien longtemps.
Roxane n'a pas eu le temps de vraiment réaliser qu'elle serait sa vie sans lui.
Il est trop bon et pardonne, c'est comme ça.
Très agréable histoire.
Roxane n'a pas eu le temps de vraiment réaliser qu'elle serait sa vie sans lui.
Il est trop bon et pardonne, c'est comme ça.
Très agréable histoire.
Merci à toutes et tous pour vos commentaires si sympathiques. eh oui, comme le précise si bien Laetitia, l'auteur a décidé et usé de ce bien modeste pouvoir. Les chemins de la rédemption sont impénétrables et j'en avais un peu assez d'être impitoyables avec mes personnages fautifs d'adultère. Mais, rien que pour PP06, je promets que je m'y remets rapidement (LOL). Bien à vous, Briard
Quelle plaie cette Roxane !
Si elle avait vécu à l’époque de la construction des pyramides, elle aurait été, à coup sûr, la 8e plaie. Enfin selon Maître Gims hein !
Elle aurait mérité un coup de pied au postérieur.
Briard en a décidé autrement,
Ça ne se discute pas, c’est lui l’auteur.
Si elle avait vécu à l’époque de la construction des pyramides, elle aurait été, à coup sûr, la 8e plaie. Enfin selon Maître Gims hein !
Elle aurait mérité un coup de pied au postérieur.
Briard en a décidé autrement,
Ça ne se discute pas, c’est lui l’auteur.
Roxane s'en sort au final très bien!
L'histoire était belle; l'ambiance, les personnages... mais la fin me déçoit un peu.
Elle le trompe régulièrement, il lui a déjà pardonné.
Cette fois il l'insulte et l'humilie devant tout le monde. J'aurais compris qu'il la quitte.
Merci pour ton imagination.
Patrick
Elle le trompe régulièrement, il lui a déjà pardonné.
Cette fois il l'insulte et l'humilie devant tout le monde. J'aurais compris qu'il la quitte.
Merci pour ton imagination.
Patrick
Un peu léger…, elle passe son temps à se foutre de sa gueule c.-à-d. pdt les 2 premiers chapitres, et tout d’un coup au troisième elle a une illumination/et l’autre gland lui fait signer un contract ridicule pousse une gueulante et puis c’est tout. Malgré cette fin que je n’aime pas, j’adore lire vos récits. Vous nous transmettez toute la palette d’émotions et c’est vraiment magique. Merci beaucoup M.Briard, continuez à nous rendre « addict », s’il vous plaît,😊
Certains auraient voulu une fin plus difficile pour Roxane. Elle a eu peur! J’espère assez peur pour replacer l’échiquier.
Un très beau récit avec une belle fin.
Félicitation
Un très beau récit avec une belle fin.
Félicitation