Clorinde revient (21)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Clorinde revient (21) Histoire érotique Publiée sur HDS le 23-12-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde revient (21)
Du bruit dans la nuit.
Je me suis redressé dans mon lit.
- Clorinde ? C’est toi ?
C’était elle, oui. Qui a surgi dans la chambre. Qui s’est jetée en larmes dans mes bras.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui se passe ? C’est quoi ce gros chagrin ?
- Si vous saviez !
Et elle a éclaté en sanglots.
Je lui ai doucement caressé la joue, le coin des yeux, la tempe.
- Là ! Là ! C’est tout… C’est tout…Elle m’a souri à travers ses larmes.
- C’est trop bon d’être là. Avec vous.
Elle s’est blottie contre moi. S’est peu à peu apaisée.
- Si tu me disais maintenant…- Je les hais. Tous. Mon père. Ma mère. Et l’autre espèce de crétin de Savoy. Vous pouvez pas savoir comme je les hais.
- Parce que ?
- C’était un coup monté.
Et ses sanglots sont repartis de plus belle.
J’ai patiemment attendu qu’elle se calme.
- Un coup monté ?
- Oui. Ils étaient de mèche. Tous les trois. Savoy, c’est le type qu’ils tenaient absolument à me faire rencontrer. À me faire épouser. Tout était combiné. Qu’il prenne une chambre à l’hôtel où je travaille. Qu’il me dise qu’il avait fait six cents kilomètres rien que pour moi. Qu’il était tombé sous le charme en voyant les photos de moi sur Facebook. Ils étaient sûrs que j’allais me sentir flattée. Commencer à tomber amoureuse. Et c’est ce qui s’est passé. Oh, il a su y faire, allez ! C’est un malin. Et le piège était en train de se refermer. Mais heureusement… un instinct. Un sixième sens. Quelque chose en moi qu’était pas tout à fait tranquille. Et j’ai profité de ce qu’il était sous la douche pour aller jeter un œil à son portable. Et là, dans les appels émis, là, il y avait le numéro de mes parents. De mes parents ! Non, mais c’était quoi cette histoire ? J’ai voulu en avoir le cœur net. Je me suis mise à l’affût. Oui, ben j’ai été servie. Vous auriez entendu cette conversation qu’ils ont eue tous les deux, mon père et lui. J’étais un objet. Un meuble dont on dispose à sa guise. Je n’avais pas mon mot à dire. Juste à en passer par où ils l’avaient décidé, eux. À ma place. Comment je lui suis tombée dessus ! J’étais dans une de ces colères ! Je lui ai arraché le portable. Et tout ce que j’avais sur le cœur, je le lui ai dit à mon père. Tout. Il a pas été déçu du voyage. Après ça a été au tour du Savoy. Qui était tout pâle. Tout tremblant. Qui ne savait que répéter. « Mais je t’aime, moi ! Mais je t’aime ! » Tu parles ! Non. Quand on aime quelqu’un, on le manipule pas derrière son dos. Oh, mais c’est bien fini, tout ça ! Il est pas près d’avoir de mes nouvelles. Et mes parents non plus. Vaut mieux pas d’ailleurs !
Elle a redressé son oreiller. L’a tapoté.
- Bon, mais allez ! On les oublie. Ils existent plus. Je vais m’en laver de tout ça. On retrouve nos trucs à nous.
Elle a brusquement froncé les sourcils.
- Vous l’avez toujours l’enregistrement de quand mon patron m’a écoutée avec Savoy de la chambre d’à côté ?
- Je l’ai toujours, oui !
- Effacez-le ! Je veux pas garder le moindre souvenir de ce type. De ce qu’il y a eu avec lui.
- Elle va être déçue, Lydie.
- Elle comprendra. Et puis il y en aura d’autres, des trucs avec elle. Plein d’autres. Ne serait-ce que le rugby. Ça commence, là. Le week-end prochain. On va s’éclater d’une force. Bon, mais allez ! On s’occupe de nous plutôt. De nous deux. Je vous ai manqué ?
- Même pas, non.
- Menteur ! Alors là, je suis bien tranquille ! Même que vous ayez Lydie, que vous ayez couché avec elle pendant que j’étais pas là, je suis bien tranquille que vous vous êtes fait gicler en pensant à moi. C’est pas vrai peut-être ?
- Tu es bien présomptueuse…- Non. Réaliste. C’est pas vrai, peut-être ? Soyez sincère !
- Si !
- Ah, vous voyez ! Et plusieurs fois, je suis sûre.
Elle a tendu la main, l’a posée sur ma queue à travers le pyjama.
Et elle a constaté.
- Rien que d’en parler et que je sois là, à côté de vous, elle est déjà toute grosse.
Elle me l’a sortie. A déposé un baiser tout au bout.
- Il y a un truc qu’on a jamais fait tous les deux.
Un petit coup de langue.
- Ça lui plaît, on dirait.
Elle a ri.
- Et pas qu’un peu !
Un autre petit coup de langue.
- Oui. Un truc qui s’impose, moi j’trouve, maintenant, après tout ça. Un truc dont j’ai drôlement envie.
Et elle m’a pris délicatement dans sa bouche. Juste le gland. Qu’elle a décalotté. Qu’elle a bien calé entre ses dents. Que sa langue a longuement poli tandis que sa main me malaxait, me pétrissait énergiquement les boules. Elle a gémi. Serré plus fort. Gémi encore. En sourdine.
- Je viens, Clorinde. Je viens…Mais elle m’a gardé. Et je me suis voluptueusement répandu contre sa langue.
Encore un petit baiser dessus. Elle m’a lâché.
- Je vous ai pas mordu, vous avez vu ? J’aurais pu pourtant…Elle s’est faufilée dans le lit.
- Et c’était pas vraiment coucher, ça !

* * *
Le lendemain, elle n’est pas retournée travailler.
- C’est plus à un jour près maintenant n’importe comment. Surtout qu’il fait un temps magnifique. Alors piscine… Je vais même appeler Lydie, tiens ! Elle peut bien prendre sa journée. Pour une fois !

Et on s’est retrouvés tous les trois étendus nus, côte à côte, dans le soleil naissant.
- C’est à cette heure-ci qu’on en profite le mieux.
- Et qu’on fait les meilleures photos. La lumière est idéale.
- Eh bien, action alors !
Lydie a tenu à m’accompagner.
- Je viens avec toi.
Ma chambre. La fenêtre de ma chambre.
Clorinde a joué le jeu. Pile. Face. Face. Pile. Elle s’est aussi ingénument que possible offerte à l’objectif. Et le zoom a fait le reste. Immobile à mes côtés, silencieuse, Lydie me regardait opérer. Commentait parfois.
- Oh, alors là, celle-là, il va apprécier, son patron.
J’ai suggéré.
- Et après, c’est ton tour.
- Et puis quoi encore ?
- Ça te tente pas ? Dommage ! C’est pourtant au moment où elle brille de tous ses feux qu’il faut fixer l’image d’une jolie femme comme toi pour l’éternité.
Elle n’a pas répondu.
On est redescendus.
- Holà ! Il y en a, dis donc !
- Près de quatre-vingts.
Elles se sont penchées toutes les deux dessus, ont comparé, discuté, hésité. Et finalement arrêté leur choix sur une dizaine de clichés.
- J’me fiche pas de lui, là ! C’est pour le coup que je vais pouvoir prendre tous les jours de congé dont j’aurai envie.
- Et je les lui apporte quand ?
- Le plus tôt possible. Demain, quand je reprendrai.
- Le bouquet final en quelque sorte parce qu’après ça qu’est-ce tu veux lui montrer de plus ?
- Moi en live, tiens ! Vous croyez que vous pourriez ?
- Quoi donc ?
- L’amener à la fenêtre de votre chambre, là-haut…- Normalement, ça devrait le faire.
- Et je suis au courant de rien, évidemment !
- Évidemment !

On est allés faire quelques brasses. On est revenus s’allonger au soleil.
- Alors, Lydie ? Toujours pas décidée ?
- Je sais pas. Peut-être. À condition que tu me jures que ça restera entre nous.
- Ça coule de source.
- Et à condition que tu m’en donnes des copies.
- Ça coule aussi de source.
Je suis remonté. Plus d’une demi-heure je suis resté là-haut. À la saisir encore et encore.
- Eh ben dis donc ! T’en as mis un temps ! Ça donne quoi ? Fais voir !
Elle les a passées en revue. A recommencé.
- Il y en a plein de mon visage. Presque la moitié.
- C’est parce que…- Parce que quoi ?
- Il était encore plus nu que tout le reste, ton visage. Il s’y lit à la fois de l’excitation d’être photographiée « comme ça », de la gêne, du plaisir, de l’appréhension. Plein d’autres choses encore.
C’est fascinant.
Elle les a à nouveau regardées. Avec infiniment d’attention. M’a rendu l’appareil.
- Et toi ?
- Quoi, moi ?
- Tu photographies tout le monde, là, à tire-larigot, mais et toi ?
Clorinde a abondé dans son sens.
- C’est vrai, ça ! Et toi ? Faudrait bien qu’on te photographie, nous aussi ! Avant que tu sois trop vieux, que ton matériel se mette à tristement pendouiller.
- Et qu’il bande mou.
- Ou plus du tout. Allez, donne-nous ça !
Mon appareil. Avec lequel elles se sont enfuies.
De là-haut, par la fenêtre ouverte, me sont parvenus de grands rires.

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