Clorinde revient (25)
Récit érotique écrit par Exorium [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 13-01-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde revient (25)
Lydie est retournée à la fenêtre.
- Il y a pas grand-chose à voir. Du moins pour le moment. Ça pionce. Peut-être tout à l’heure…Elle m’a rejoint, s’est resservi un grand bol de café noir.
- Elle abuse quand même, Clorinde. Parce qu’au lieu d’aller les mater je sais pas trop où, ces deux types, elle aurait pu s’arranger pour que ce soit là, en face, dans la chambre. Qu’on en profite, nous aussi.
- Ah, elle t’a raconté…- Oh, ben oui. Oui. On se dit plein de trucs toutes les deux. Et même des trucs dont vous avez pas idée. Je suis beaucoup plus tordue qu’elle finalement. Si vous saviez !
- Je demande que ça !
- Non, c’est vrai, elle a pas assuré sur ce coup-là. Comment elle se l’est joué perso !
- T’en as déjà vu ?
- Quoi ? Des types ensemble ? Ça m’est arrivé, oui. Et je peux te dire que, la première fois, c’était plutôt rock’n’roll.
- Parce que ?
- Oh, ben, parce que… Imagine ! T’as passé la soirée en boîte. Il y a un type qui te plaît bien. T’as dansé avec. Tu l’as embrassé. T’as senti son désir contre ta cuisse. Tu t’es isolée avec dehors. À l’écart. Sous les arbres. Et ça prend tournure. Ils deviennent passionnés, ses baisers. Il a les mains sous ta robe. Il te touche les fesses. Tu te presses contre lui. Et, d’un seul coup, t’as un autre type qui surgit de nulle part. « Tire-toi de là ! » Toi, tu crois que c’est à ton mec qu’il parle. T’ouvres la bouche pour protester. Mais non ! C’est à toi qu’il s’adresse. « Tire-toi de là, je t’ai dit ! » Et il te pousse. Résolument. Et il enlace ton mec. Et ils se roulent une pelle. Et les v’là par terre. L’un sur l’autre. À se sortir mutuellement la queue. Et ça s’emballe… Et ça y va ! Non, mais comment ça y va !
- Ils avaient prévu leur coup ?
- Oui. Parce qu’en parlant, comme ça, avec d’autres nanas, j’ai fini par savoir que c’était pas la première fois tous les deux. Que ça les excitait, ce genre de situation. Et surtout de voir comment elle réagissait, la fille.
- Et comment t’as réagi, toi ?
- J’étais complètement tétanisée. Je restais là à les regarder, médusée. J’en croyais pas mes yeux. Il y avait bien une petite voix, en arrière-fond, qu’arrêtait pas de me répéter : « Mais pars ! Fous le camp ! Reste pas là ! » Je pouvais pas. C’était plus fort que moi, je pouvais pas. Ils ont eu leur plaisir. Ils se sont rhabillés. Et ils sont partis. En me balançant une petite claque sur les fesses au passage. « Ça t’a plu ? » Ils se sont éloignés en riant. Il m’a fallu pas loin d’une demi-heure pour me décider à me rapatrier. J’étais vexée d’une force ! Humiliée. Humiliée d’avoir été traitée comme je l’avais été. Et humiliée d’avoir éprouvé du plaisir à voir s’occuper réciproquement de leurs queues. Parce qu’ils avaient raison. Oui, ça m’avait plu. Oui. Inutile de me voiler la face.
Elle s’est mise à marcher. De long en large. De la table à la fenêtre. De la fenêtre au lit.
- Tout est parti de là. Plein de choses en tout cas. Mon envie de voir. D’en voir. Encore et encore. Je suis insatiable de ce côté-là. Mais pas seulement. Parce qu’il y a un truc…Elle a marqué un long temps d’arrêt.
- C’est que j’aime les humilier, les types. Comme ils m’ont humiliée, ces deux-là. Le plus souvent, ça reste de l’ordre du fantasme. Et je peux te dire que je les fais trinquer, alors là ! Mais ce qu’il arrive aussi, c’est qu’il se présente une occasion « en vrai ». Que je saisis. C’est pas trop souvent. Heureusement ! Parce que les pauvres… Je peux être très inventive, si je veux.
Elle s’est arrêtée. Penchée à la fenêtre.
-Rien. Rien de rien. C’est un jour sans. Ça arrive. Faudrait pas que ce soit trop souvent. Parce que c’est l’été et que l’hiver c’est plutôt claquemuré, tout ça ! Ah, si ! Ça y est ! Quand même. Il y en a un qui se lève. Et à poil, s’il vous plaît !
Elle s’est emparée des jumelles.
- Pas mal ! Pas mal du tout ! Mais c’est qu’il bande en plus ! C’est souvent les types, le matin, au réveil.
- Quasiment toujours.
- Ah, il a filé dans la salle de bains. Rideau. Et ailleurs ?
Elle a lentement balayé les fenêtres avec les jumelles. Toutes les chambres. Les trois étages.
- Décidément, non. Quand ça veut pas, ça veut pas.
Elle est revenue, s’est assise sur le lit à mes côtés.
- Ce que j’aimerais, c’est qu’un jour il y ait un des joueurs de l’équipe, là, qui se pointe avec sa petite amie. Le truc illégitime, quoi ! Ce qu’est peu probable, parce que, dans ce cas-là, la logique voudrait qu’ils aillent ailleurs. À des kilomètres. Le plus loin possible.
Elle s’est faite rêveuse.
- Tu sais ce que je me demande souvent ? C’est si, parmi eux, il y en a qui sont homos. Sûrement, il y a pas de raison. Et d’autres qui croient ne pas l’être, mais qui le sont en réalité. En tout cas, chez les filles, c’est comme ça que ça se passe. Je l’ai bien vu quand je faisais du hand. T’en avais qu’étaient sûres qu’elles l’étaient pas, mais qu’avaient une de ces façons de te laisser traîner les yeux dessus… Il y a regard et regard, hein ! Chez les garçons, ça doit être pareil. Il y a pas de raison. Oh, mais je trouverai s’il y en a. Tu m’aideras.
* * *
Clorinde avait quelque chose à me dire.
- D’important. Très.
Elle a voulu qu’on aille au restaurant.
- C’est bien le restaurant pour causer. C’est ce qu’il y a de mieux.
Une petite table en terrasse, à l’écart.
- Je t’écoute…Mais elle n’a pas pu se décider tout de suite. Elle a d’abord mis la conversation sur Lydie.
- Il y a longtemps que je m’étais pas sentie autant en phase avec une nana, moi !
Sur son patron.
- J’en fais ce que je veux. Tout ce que je veux. De plus en plus.
Sur Lucie.
- Aucune nouvelle. Absolument aucune.
Sur le magret de canard.
- Toujours aussi bon.
Ce n’est qu’au dessert qu’elle s’est enfin lancée.
- Bon, allez ! Faut que j’y passe…Elle a repoussé son assiette. Croisé les bras sur la table.
- Alors voilà ! Je suis pas allée bosser aujourd’hui.
- Et tu veux un mot d’absence…Mais ça ne l’a pas fait rire.
- J’ai passé la journée avec Savoy.
- Ah…- On a beaucoup parlé tous les deux. Et, comme je t’ai déjà dit, il m’aime. Ça, il y a pas de doute. Il m’aime.
- Et toi ?
- Je sais pas. Mais je crois que oui d’une certaine façon. Il est adorable. Il est aux petits soins pour moi. Et ça me donne à réfléchir du coup. Parce que je me dis que, si ça tombe, une occasion comme ça, elle se représentera jamais. Non seulement il est amoureux, mais il a un caractère en or. Sans compter qu’il est sacrément cultivé et qu’il a l’esprit ouvert. C’est pas le genre de type qui va m’étouffer. Et puis, c’est pas l’essentiel, non, mais financièrement, on n’aurait pas de problèmes. Il va s’associer avec son père et, à terme, reprendre son étude notariale. Une étude qui tourne à plein régime. Alors…- Alors c’est la perle rare.
- On peut dire ça comme ça, oui. Et je voudrais pas que dans dix ans, dans vingt ans, je regrette amèrement d’avoir laissé passer le coche.
- Et donc…- On va se mettre ensemble. Voir ce que ça donne…- Et vous marier.
- Oh, on en est pas là !
- Mais ce n’est pas exclu. C’est tes parents qui vont être contents.
- Ils le sont déjà… Je me suis braquée bêtement en fait. Sous prétexte que ça venait d’eux… Je suis bien trop susceptible des fois…- Concrètement alors, ça va donner quoi ?
- Concrètement ?
- Tu vas aller vivre là-bas, j’imagine… Chez lui.
- Ben oui, ça, oui. Évidemment !
- Et tu pars quand ?
- Le plus tôt possible. Le temps de rassembler mes affaires. Demain… Après-demain… Je sais pas. Quand il viendra me chercher.
- Et côté boulot tu vas faire quoi ?
- Je sais pas encore. Au début rien, sûrement. Le temps que je trouve mes marques, que je m’installe… Après, je verrai… Lui, il préférerait que non. Mais bon, je me vois pas passer mes journées à rien faire. Et puis je tiens à rester un minimum autonome. On sait jamais…On s’est longuement regardés. Elle m’a pris la main par-dessus la table.
- Vous êtes déçu, hein !
- Pas déçu, non. Si tu dois être heureuse… Mais égoïstement un peu triste. Je t’aurai plus là, tout près. J’aurai plus ton rire. Je t’aurai plus à te raconter sous la douche. J’aurai plus nos jeux. Mais fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre. Je le savais n’importe comment.
- Oui, oh, mais je serai pas au bout du monde non plus. C’est pas les États-Unis cette fois-ci. On pourra se voir. Je viendrai vous faire un petit coucou de temps en temps.
- Peut-être au début, oui. Et puis tu seras dans ta nouvelle vie. Celle d’avant s’estompera petit à petit. Finira par n’être plus qu’un lointain souvenir.
- Oui, oh alors ça, il y a pas de risque. Ça a beaucoup trop compté, tout ça, pour moi. Ça compte encore beaucoup trop.
- Et pour moi donc…Ses yeux se sont faits humides.
Les miens aussi.
* * *
Au retour, elle nous a voulu un bain de minuit.
- Il fait encore tellement bon. Et puis…Elle n’a pas précisé.
On s’est longuement attardés dans l’eau.
Et on est allés s’étendre tous les deux, côte à côte, au bord de la piscine.
- Qu’est-ce j’en aurai passé des bons moments ici avec vous…Elle m’a pris la main. Elle l’a posée sur son ventre. Juste au-dessus du nombril.
- Ça va me manquer. Vous allez me manquer.
Elle a soupiré.
- Et pas que vous ! Mon patron aussi. Même si c’est pas pareil. Si ça n’a rien à voir. Je l’aime bien, lui, finalement. Il m’attendrit trop son désir de moi.
- Tu l’as prévenu que tu partais ?
Encore un soupir.
- Non. Va bien falloir pourtant…- Et Lydie ?
- Elle aussi, oui. Je me demande comment elle va le prendre. Elle y tenait tellement à ce qu’on y aille toutes les deux ensemble voir les joueurs sous la douche, le dimanche, au stade de son père.. Elle s’en faisait une véritable fête. Et pas qu’à ça ! À plein d’autres choses.
Elle a marqué un long temps d’arrêt.
- C’est avec vous qu’elle va faire des trucs maintenant.
- Ceux-là, je sais pas ! Mais d’autres, oui. Sûrement !
- Et j’y serai pas.
- Tu peux pas tout avoir…Elle a serré plus fort mes doigts entre les siens.
- Vous savez ce que j’aimerais, là, maintenant, avant que je m’en aille ?
- Oui.
- Oui ? Dites !
- Que je m’occupe de ton petit trou de derrière avec ma langue.
- Pas seulement avec la langue.
- Et avec mes doigts.
- Pas seulement non plus. Avec votre queue. C’est le moment maintenant. Je veux que mon pucelage de ce côté-là ce soit vous qui l’ayez. Je veux vous quitter avec ce souvenir-là.
J’ai repris ma main. J’ai cerné son nombril. Je suis descendu, à doigts lents, jusqu’aux abords de la douce encoche. Je l’ai effleurée. Je m’en suis éloigné. Le long de la cuisse. J’y suis revenu. Je l’ai amoureusement polie. Lustrée. Pleins et déliés. Plus bas. Son petit trou froncé. Dont j’ai fait le siège. Que j’ai humecté de ses liqueurs. Que j’ai investi. De l’index d’abord. Du majeur ensuite. Elle a élancé son bassin vers moi. Et gémi. En sourdine. Mes lèvres sur sa peau. Sur son ventre. Sur son fendu. Le long duquel ma langue a couru. Qu’elle a lissé. À l’intérieur duquel elle a opéré une rapide incursion. Son bouton. Interminablement modelé et remodelé. Ses mains se sont enfouies dans mes cheveux. Elle a imploré.
- En dessous ! Oh, s’il te plaît, en dessous !
Mes lèvres y ont longuement remplacé mes doigts. Ma langue s’est patiemment employée à en forcer l’entrée.
Elle m’a saisi la queue.
- Maintenant ! Maintenant !
Mes lèvres sont remontées. Le long du ventre. Le long des seins. Ont effleuré les siennes. Mes yeux dans les siens.
Et doucement. Tout doucement. Lentement. Centimètre par centimètre. Jusqu’à être bien à fond en elle.
- Attends ! Attends !
Elle s’est caressée. Passionnément. Éperdument.
Son plaisir est monté. Le mien l’a rejointe. On a éclaté ensemble. Sans se quitter un seul instant des yeux.
Je suis resté en elle. Sans bouger. Sans parler.
Et puis elle a noué ses mains derrière ma nuque, m’a couvert les joues le front, les lèvres de tout un tas de petits baisers.
- C’est mieux que n’importe quoi d’autre, ça ! Beaucoup mieux. Mais ça, je le savais. J’en étais sûre.
On s’est dénoués.
- C’était pas coucher, ça, hein !
- Non, c’était pas coucher.
On s’est souri. Et on est rentrés dormir.
Dans les bras de l’autre.
Quand je me suis réveillé, il n’y avait plus que l’absence à mes côtés.
Mon smartphone a presque aussitôt sonné. C’était Lydie.
- Tu sais que Clorinde est partie ?
Je savais, oui.
Elle s’est faite péremptoire.
- Ça durera pas. Parce que vivre en couple. Clorinde ? C’est mission impossible.
FIN
- Il y a pas grand-chose à voir. Du moins pour le moment. Ça pionce. Peut-être tout à l’heure…Elle m’a rejoint, s’est resservi un grand bol de café noir.
- Elle abuse quand même, Clorinde. Parce qu’au lieu d’aller les mater je sais pas trop où, ces deux types, elle aurait pu s’arranger pour que ce soit là, en face, dans la chambre. Qu’on en profite, nous aussi.
- Ah, elle t’a raconté…- Oh, ben oui. Oui. On se dit plein de trucs toutes les deux. Et même des trucs dont vous avez pas idée. Je suis beaucoup plus tordue qu’elle finalement. Si vous saviez !
- Je demande que ça !
- Non, c’est vrai, elle a pas assuré sur ce coup-là. Comment elle se l’est joué perso !
- T’en as déjà vu ?
- Quoi ? Des types ensemble ? Ça m’est arrivé, oui. Et je peux te dire que, la première fois, c’était plutôt rock’n’roll.
- Parce que ?
- Oh, ben, parce que… Imagine ! T’as passé la soirée en boîte. Il y a un type qui te plaît bien. T’as dansé avec. Tu l’as embrassé. T’as senti son désir contre ta cuisse. Tu t’es isolée avec dehors. À l’écart. Sous les arbres. Et ça prend tournure. Ils deviennent passionnés, ses baisers. Il a les mains sous ta robe. Il te touche les fesses. Tu te presses contre lui. Et, d’un seul coup, t’as un autre type qui surgit de nulle part. « Tire-toi de là ! » Toi, tu crois que c’est à ton mec qu’il parle. T’ouvres la bouche pour protester. Mais non ! C’est à toi qu’il s’adresse. « Tire-toi de là, je t’ai dit ! » Et il te pousse. Résolument. Et il enlace ton mec. Et ils se roulent une pelle. Et les v’là par terre. L’un sur l’autre. À se sortir mutuellement la queue. Et ça s’emballe… Et ça y va ! Non, mais comment ça y va !
- Ils avaient prévu leur coup ?
- Oui. Parce qu’en parlant, comme ça, avec d’autres nanas, j’ai fini par savoir que c’était pas la première fois tous les deux. Que ça les excitait, ce genre de situation. Et surtout de voir comment elle réagissait, la fille.
- Et comment t’as réagi, toi ?
- J’étais complètement tétanisée. Je restais là à les regarder, médusée. J’en croyais pas mes yeux. Il y avait bien une petite voix, en arrière-fond, qu’arrêtait pas de me répéter : « Mais pars ! Fous le camp ! Reste pas là ! » Je pouvais pas. C’était plus fort que moi, je pouvais pas. Ils ont eu leur plaisir. Ils se sont rhabillés. Et ils sont partis. En me balançant une petite claque sur les fesses au passage. « Ça t’a plu ? » Ils se sont éloignés en riant. Il m’a fallu pas loin d’une demi-heure pour me décider à me rapatrier. J’étais vexée d’une force ! Humiliée. Humiliée d’avoir été traitée comme je l’avais été. Et humiliée d’avoir éprouvé du plaisir à voir s’occuper réciproquement de leurs queues. Parce qu’ils avaient raison. Oui, ça m’avait plu. Oui. Inutile de me voiler la face.
Elle s’est mise à marcher. De long en large. De la table à la fenêtre. De la fenêtre au lit.
- Tout est parti de là. Plein de choses en tout cas. Mon envie de voir. D’en voir. Encore et encore. Je suis insatiable de ce côté-là. Mais pas seulement. Parce qu’il y a un truc…Elle a marqué un long temps d’arrêt.
- C’est que j’aime les humilier, les types. Comme ils m’ont humiliée, ces deux-là. Le plus souvent, ça reste de l’ordre du fantasme. Et je peux te dire que je les fais trinquer, alors là ! Mais ce qu’il arrive aussi, c’est qu’il se présente une occasion « en vrai ». Que je saisis. C’est pas trop souvent. Heureusement ! Parce que les pauvres… Je peux être très inventive, si je veux.
Elle s’est arrêtée. Penchée à la fenêtre.
-Rien. Rien de rien. C’est un jour sans. Ça arrive. Faudrait pas que ce soit trop souvent. Parce que c’est l’été et que l’hiver c’est plutôt claquemuré, tout ça ! Ah, si ! Ça y est ! Quand même. Il y en a un qui se lève. Et à poil, s’il vous plaît !
Elle s’est emparée des jumelles.
- Pas mal ! Pas mal du tout ! Mais c’est qu’il bande en plus ! C’est souvent les types, le matin, au réveil.
- Quasiment toujours.
- Ah, il a filé dans la salle de bains. Rideau. Et ailleurs ?
Elle a lentement balayé les fenêtres avec les jumelles. Toutes les chambres. Les trois étages.
- Décidément, non. Quand ça veut pas, ça veut pas.
Elle est revenue, s’est assise sur le lit à mes côtés.
- Ce que j’aimerais, c’est qu’un jour il y ait un des joueurs de l’équipe, là, qui se pointe avec sa petite amie. Le truc illégitime, quoi ! Ce qu’est peu probable, parce que, dans ce cas-là, la logique voudrait qu’ils aillent ailleurs. À des kilomètres. Le plus loin possible.
Elle s’est faite rêveuse.
- Tu sais ce que je me demande souvent ? C’est si, parmi eux, il y en a qui sont homos. Sûrement, il y a pas de raison. Et d’autres qui croient ne pas l’être, mais qui le sont en réalité. En tout cas, chez les filles, c’est comme ça que ça se passe. Je l’ai bien vu quand je faisais du hand. T’en avais qu’étaient sûres qu’elles l’étaient pas, mais qu’avaient une de ces façons de te laisser traîner les yeux dessus… Il y a regard et regard, hein ! Chez les garçons, ça doit être pareil. Il y a pas de raison. Oh, mais je trouverai s’il y en a. Tu m’aideras.
* * *
Clorinde avait quelque chose à me dire.
- D’important. Très.
Elle a voulu qu’on aille au restaurant.
- C’est bien le restaurant pour causer. C’est ce qu’il y a de mieux.
Une petite table en terrasse, à l’écart.
- Je t’écoute…Mais elle n’a pas pu se décider tout de suite. Elle a d’abord mis la conversation sur Lydie.
- Il y a longtemps que je m’étais pas sentie autant en phase avec une nana, moi !
Sur son patron.
- J’en fais ce que je veux. Tout ce que je veux. De plus en plus.
Sur Lucie.
- Aucune nouvelle. Absolument aucune.
Sur le magret de canard.
- Toujours aussi bon.
Ce n’est qu’au dessert qu’elle s’est enfin lancée.
- Bon, allez ! Faut que j’y passe…Elle a repoussé son assiette. Croisé les bras sur la table.
- Alors voilà ! Je suis pas allée bosser aujourd’hui.
- Et tu veux un mot d’absence…Mais ça ne l’a pas fait rire.
- J’ai passé la journée avec Savoy.
- Ah…- On a beaucoup parlé tous les deux. Et, comme je t’ai déjà dit, il m’aime. Ça, il y a pas de doute. Il m’aime.
- Et toi ?
- Je sais pas. Mais je crois que oui d’une certaine façon. Il est adorable. Il est aux petits soins pour moi. Et ça me donne à réfléchir du coup. Parce que je me dis que, si ça tombe, une occasion comme ça, elle se représentera jamais. Non seulement il est amoureux, mais il a un caractère en or. Sans compter qu’il est sacrément cultivé et qu’il a l’esprit ouvert. C’est pas le genre de type qui va m’étouffer. Et puis, c’est pas l’essentiel, non, mais financièrement, on n’aurait pas de problèmes. Il va s’associer avec son père et, à terme, reprendre son étude notariale. Une étude qui tourne à plein régime. Alors…- Alors c’est la perle rare.
- On peut dire ça comme ça, oui. Et je voudrais pas que dans dix ans, dans vingt ans, je regrette amèrement d’avoir laissé passer le coche.
- Et donc…- On va se mettre ensemble. Voir ce que ça donne…- Et vous marier.
- Oh, on en est pas là !
- Mais ce n’est pas exclu. C’est tes parents qui vont être contents.
- Ils le sont déjà… Je me suis braquée bêtement en fait. Sous prétexte que ça venait d’eux… Je suis bien trop susceptible des fois…- Concrètement alors, ça va donner quoi ?
- Concrètement ?
- Tu vas aller vivre là-bas, j’imagine… Chez lui.
- Ben oui, ça, oui. Évidemment !
- Et tu pars quand ?
- Le plus tôt possible. Le temps de rassembler mes affaires. Demain… Après-demain… Je sais pas. Quand il viendra me chercher.
- Et côté boulot tu vas faire quoi ?
- Je sais pas encore. Au début rien, sûrement. Le temps que je trouve mes marques, que je m’installe… Après, je verrai… Lui, il préférerait que non. Mais bon, je me vois pas passer mes journées à rien faire. Et puis je tiens à rester un minimum autonome. On sait jamais…On s’est longuement regardés. Elle m’a pris la main par-dessus la table.
- Vous êtes déçu, hein !
- Pas déçu, non. Si tu dois être heureuse… Mais égoïstement un peu triste. Je t’aurai plus là, tout près. J’aurai plus ton rire. Je t’aurai plus à te raconter sous la douche. J’aurai plus nos jeux. Mais fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre. Je le savais n’importe comment.
- Oui, oh, mais je serai pas au bout du monde non plus. C’est pas les États-Unis cette fois-ci. On pourra se voir. Je viendrai vous faire un petit coucou de temps en temps.
- Peut-être au début, oui. Et puis tu seras dans ta nouvelle vie. Celle d’avant s’estompera petit à petit. Finira par n’être plus qu’un lointain souvenir.
- Oui, oh alors ça, il y a pas de risque. Ça a beaucoup trop compté, tout ça, pour moi. Ça compte encore beaucoup trop.
- Et pour moi donc…Ses yeux se sont faits humides.
Les miens aussi.
* * *
Au retour, elle nous a voulu un bain de minuit.
- Il fait encore tellement bon. Et puis…Elle n’a pas précisé.
On s’est longuement attardés dans l’eau.
Et on est allés s’étendre tous les deux, côte à côte, au bord de la piscine.
- Qu’est-ce j’en aurai passé des bons moments ici avec vous…Elle m’a pris la main. Elle l’a posée sur son ventre. Juste au-dessus du nombril.
- Ça va me manquer. Vous allez me manquer.
Elle a soupiré.
- Et pas que vous ! Mon patron aussi. Même si c’est pas pareil. Si ça n’a rien à voir. Je l’aime bien, lui, finalement. Il m’attendrit trop son désir de moi.
- Tu l’as prévenu que tu partais ?
Encore un soupir.
- Non. Va bien falloir pourtant…- Et Lydie ?
- Elle aussi, oui. Je me demande comment elle va le prendre. Elle y tenait tellement à ce qu’on y aille toutes les deux ensemble voir les joueurs sous la douche, le dimanche, au stade de son père.. Elle s’en faisait une véritable fête. Et pas qu’à ça ! À plein d’autres choses.
Elle a marqué un long temps d’arrêt.
- C’est avec vous qu’elle va faire des trucs maintenant.
- Ceux-là, je sais pas ! Mais d’autres, oui. Sûrement !
- Et j’y serai pas.
- Tu peux pas tout avoir…Elle a serré plus fort mes doigts entre les siens.
- Vous savez ce que j’aimerais, là, maintenant, avant que je m’en aille ?
- Oui.
- Oui ? Dites !
- Que je m’occupe de ton petit trou de derrière avec ma langue.
- Pas seulement avec la langue.
- Et avec mes doigts.
- Pas seulement non plus. Avec votre queue. C’est le moment maintenant. Je veux que mon pucelage de ce côté-là ce soit vous qui l’ayez. Je veux vous quitter avec ce souvenir-là.
J’ai repris ma main. J’ai cerné son nombril. Je suis descendu, à doigts lents, jusqu’aux abords de la douce encoche. Je l’ai effleurée. Je m’en suis éloigné. Le long de la cuisse. J’y suis revenu. Je l’ai amoureusement polie. Lustrée. Pleins et déliés. Plus bas. Son petit trou froncé. Dont j’ai fait le siège. Que j’ai humecté de ses liqueurs. Que j’ai investi. De l’index d’abord. Du majeur ensuite. Elle a élancé son bassin vers moi. Et gémi. En sourdine. Mes lèvres sur sa peau. Sur son ventre. Sur son fendu. Le long duquel ma langue a couru. Qu’elle a lissé. À l’intérieur duquel elle a opéré une rapide incursion. Son bouton. Interminablement modelé et remodelé. Ses mains se sont enfouies dans mes cheveux. Elle a imploré.
- En dessous ! Oh, s’il te plaît, en dessous !
Mes lèvres y ont longuement remplacé mes doigts. Ma langue s’est patiemment employée à en forcer l’entrée.
Elle m’a saisi la queue.
- Maintenant ! Maintenant !
Mes lèvres sont remontées. Le long du ventre. Le long des seins. Ont effleuré les siennes. Mes yeux dans les siens.
Et doucement. Tout doucement. Lentement. Centimètre par centimètre. Jusqu’à être bien à fond en elle.
- Attends ! Attends !
Elle s’est caressée. Passionnément. Éperdument.
Son plaisir est monté. Le mien l’a rejointe. On a éclaté ensemble. Sans se quitter un seul instant des yeux.
Je suis resté en elle. Sans bouger. Sans parler.
Et puis elle a noué ses mains derrière ma nuque, m’a couvert les joues le front, les lèvres de tout un tas de petits baisers.
- C’est mieux que n’importe quoi d’autre, ça ! Beaucoup mieux. Mais ça, je le savais. J’en étais sûre.
On s’est dénoués.
- C’était pas coucher, ça, hein !
- Non, c’était pas coucher.
On s’est souri. Et on est rentrés dormir.
Dans les bras de l’autre.
Quand je me suis réveillé, il n’y avait plus que l’absence à mes côtés.
Mon smartphone a presque aussitôt sonné. C’était Lydie.
- Tu sais que Clorinde est partie ?
Je savais, oui.
Elle s’est faite péremptoire.
- Ça durera pas. Parce que vivre en couple. Clorinde ? C’est mission impossible.
FIN
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