Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (4 : le mariage)
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 27-10-2024 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (4 : le mariage)
Avertissement
Nous poursuivons, avec Sarah, l’écriture « à deux mains » de cette série, commencée avec Valériane (chapitre I, paru le 4 août 2024) et linsee (chapitre 2, mis en ligne le 29 août)
En préambule du chapitre 3, publié le 2 octobre, nous nous sommes longuement exprimées sur l’état d’esprit dans lequel nous avons écrit cette fiction.
Un grand merci à Sarah. Ce travail en commun est un véritable plaisir !
Bonne lecture !
Olga
***
Résumé
Aude est aujourd’hui une mère de famille âgée de 45 ans. Elle est mariée depuis près de 20 ans à Daniel. Le couple, établi dans une grande métropole de province, a deux enfants, Clémence, 19 ans et Arnaud, 16 ans.
Au moment de vouloir reprendre son destin en mains, Aude se souvient de sa rencontre avec Daniel, comment elle est devenue son épouse et ce qu’il fait d’elle.
Les premiers chapitres évoquaient le brillant parcours universitaire et professionnel d’Aude, pour laquelle s’annonçait une carrière prometteuse dans un grand établissement financier français. Ces chapitres racontent l’emprise croissante qu’exerce sur la jeune femme son supérieur hiérarchique, Daniel. Confirmant sa réputation de séducteur, Daniel a accroché la jolie brune à son tableau de chasse et n’a eu de cesse d’affirmer sa domination sur elle. Avec la complicité du management, il est allé jusqu’à exercer sur elle un odieux chantage, agitant une menace de licenciement pour faute, sous prétexte d’une « conduite qui porte atteinte à la réputation de l’établissement ».
La domination de Daniel sur Aude semble désormais totale. Pourtant, la jeune femme poursuit depuis le début un objectif bien précis et, pour y parvenir, va abattre ses cartes devant un Daniel qui ne s’attend pas à cela.
***
Aude s’assit sur le bord du bureau, les mains croisées sur ses genoux, le visage étrangement calme. Daniel, en face d’elle, tapotait nerveusement sur son clavier, ignorant ostensiblement sa présence. Un long silence s’installa, pesant. Puis, d’une voix basse mais assurée, Aude lança d’un ton glacial :
- Daniel… je suis enceinte.
Le tapotement frénétique cessa immédiatement. Daniel tourna lentement la tête vers elle, ses yeux plissés, cherchant à lire dans son expression si elle plaisantait ou si elle disait la vérité. Un rictus se dessina sur ses lèvres, et il éclata de rire, un rire sec et dédaigneux qui résonna dans le bureau.
- Enceinte ? Toi ? siffla-t-il. De qui ?
- De toi, répondit Aude en rougissant légèrement.
- De moi ? Ne me fais pas rire. Beaucoup de gens t’ont baisée, qui sait de qui est cet enfant ? Certainement pas de moi.
Il se leva brusquement, contournant le bureau pour se planter devant elle, dominant sa silhouette de sa hauteur, un sourire moqueur sur les lèvres. Aude le fixa avec une froideur implacable, son calme contrastant violemment avec l’agitation croissante de Daniel.
- Cet enfant est de toi, Daniel, rétorqua-t-elle, toujours d’une voix posée. Et je suis sûre que tu le sais. Il n’y aura pas besoin d’un test ADN pour le confirmer !
Daniel haussa un sourcil, se penchant légèrement vers elle, son souffle chaud caressant son visage. Il n’avait pas l’habitude que ses partenaires, ou plutôt ses victimes, lui tiennent tête ainsi. Aude avait toujours été docile, entièrement soumise à ses caprices. Pourtant, quelque chose en elle avait changé.
- Je m’en fous, trancha-t-il violemment. Même si c’était vrai, tu penses vraiment que je vais accepter de te faire un gosse ? Une traînée comme toi ? Un foutu boulet à gérer toute ma vie ? Non, Aude. Tu vas avorter.
Le ton de son ordre était sans appel, glacial, comme s’il ne faisait que lui demander de passer un coup de fil ou de rédiger un rapport. Mais Aude ne broncha pas. Elle soutint son regard avec une froide détermination, ses lèvres se pinçant légèrement avant de lâcher, implacable :
- Non, Daniel. Cet enfant, je vais le garder. Je suis libre de mon corps, et tu n’as pas ton mot à dire là-dessus.
L’expression de Daniel changea instantanément. Ses yeux s’assombrirent, sa mâchoire se serra, et ses poings se crispèrent. La colère grondait en lui, prête à exploser. Contenant son envie de violence, il fit un pas vers elle, son visage à quelques centimètres du sien.
- Ne joue pas à ça avec moi, Aude. Tu n’as aucune idée de ce que tu fais. Tu crois que tu peux me menacer, moi ? Je vais te détruire si tu continues sur cette voie. Je vais te faire perdre ton emploi, ruiner définitivement ta réputation encore plus qu’elle ne l’est déjà. Tu peux mettre une croix sur ta carrière ! Tu crois que tu me fais peur ? Tu n’es qu’une pauvre fille paumée qui se prend pour une reine parce que je l’ai baisée quelques fois. Tu finiras sur le trottoir, c’est tout ce que tu vas gagner !
Aude sentit les larmes lui monter aux yeux mais son regard ne quittait pas celui de Daniel. Elle l’observa quelques secondes avant de répondre d’une voix calme, presque suave :
- Ce que tu ne comprends pas, Daniel, c’est que tu es coincé. Si tu ne reconnais pas cet enfant, je porterai plainte. Et crois-moi, quand cela arrivera, il y aura un scandale. Un immense scandale. Tu sais bien que l’institution, qui aime la discrétion, ne se relèverait pas d’une affaire comme celle-ci. Un directeur financier qui couche avec sa collaboratrice et la met enceinte… Tu imagines le désastre pour ta carrière ? Ta réputation ? Ton précieux réseau d’affaires ? Tout volerait en éclats. Et moi, je garderai l’enfant, quoi qu’il arrive.
Daniel se figea. Ses yeux lançaient des éclairs. Il ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun son n’en sortit. Pour la première fois depuis qu’il la connaissait, Aude avait réussi à lui couper le souffle, à le placer dans une situation où il n’avait aucun contrôle. Il serra les dents, tenta de reprendre contenance, mais la vérité le frappait de plein fouet : elle avait raison. Il était piégé. L’ombre du scandale planait déjà au-dessus de lui, menaçante.
- Qu’est-ce que tu veux ? lâcha-t-il finalement, la voix rauque, en se rasseyant lourdement dans son fauteuil. Dis-moi combien tu veux, soit pour avorter, soit pour que je n’entende plus parler de toi. Tu n’es qu’une petite putain et, comme telle, tu as un forcément un prix !
Aude frémit, se rendant compte qu’elle avait affaire à un monstre, qui pensait, avec cynisme, que tout pouvait se régler avec de l’argent. Implacable, elle attendit quelques secondes, savourant l’instant. Elle le savait maintenant : elle avait gagné. Puis, sans perdre son calme, elle répondit d’un ton ferme et décidé :
- Je ne suis pas celle que tu crois. Ce que je veux, c’est que tu m’épouses.
Daniel explosa. Il bondit de son siège, le visage rouge de rage, renversant la chaise dans son élan.
- T’épouser ? hurla-t-il. T’épouser, toi ? Mais tu es folle ! Tu crois vraiment que je vais me marier avec une traînée ? Une femme qui se fait baiser à droite et à gauche, qui n’a aucune dignité ? Je préférerais me tirer une balle dans la tête ! Jamais de la vie je ne me marierai avec toi, Aude, JAMAIS !
Daniel était un homme réputé pour trouver des solutions à tous les problèmes. Il se reprit et chercha une échappatoire :
- Si c’est un mari que tu cherches, un père pour ton bâtard, je peux te trouver ça. Je pense à Gaspard, du service documentation. Il m’a avoué récemment être fou de toi. Je suis certain qu’il serait d’accord. Et je me montrerai généreux avec cette petite famille. Tu pourras même rester ma maîtresse. Alors que dis-tu de mon idée ?
Poussé dans ses derniers retranchements, Daniel était particulièrement odieux. Rien ne pouvait faire fléchir Aude et surtout pas une telle idée, d’autant que Gaspard, quinquagénaire vulgaire et macho, lui répugnait, depuis qu’il avait essayé, deux semaines auparavant, de la coincer dans le local des archives. Elle l’avait repoussé et il s’était pris une bonne gifle. Gaspard, furieux, avait dit à Aude : « Pour qui tu te prends, petite putain ? J’irai voir Daniel. Je t’aurai ! »
Elle ne bougea pas d’un pouce, son expression restait figée, toujours aussi froide et contrôlée.
- Alors, tu as un choix à faire, Daniel, reprit-elle calmement. Soit, tu m’épouses, soit je garde cet enfant et je fais tout pour que le monde sache qui en est le père. Tu perdras tout : ton travail, ta réputation, ton pouvoir. Ce sera la fin de ta brillante carrière.
Daniel restait sans voix. Il bouillonnait intérieurement, ses mains tremblantes de colère. Mais au fond de lui, il savait qu’elle avait raison. Il était coincé. Le silence qui s’installa fut lourd, oppressant. Il se rassit lentement, évitant le regard d’Aude, son esprit cherchant désespérément une issue à cette situation.
Finalement, après ce qui lui sembla une éternité, Daniel soupira, vaincu.
- D’accord, grogna-t-il entre ses dents serrées. D’accord, je ferai ce que tu veux. Mais ne crois pas que je le fais de bon cœur, Aude. Tu m’as piégé… Et crois-moi, tu le regretteras. Une fois le mariage célébré, tu donneras ta démission et je t’installerai loin d’ici. Finies, tes ambitions. Tu seras femme au foyer, totalement sous ma dépendance. Et tu feras tout ce que je te demanderai de faire. Tout ! Tu as compris ?
Aude esquissa un léger sourire, satisfaite. Elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Mais elle savait que la guerre n’était pas terminée et que Daniel lui ferait payer le prix fort.
- Ne t’inquiète pas, Daniel. Tout se passera bien… tant que tu fais ce qu’il faut. Et, en effet, je ferai tout ce que tu veux, comme je le fais depuis Davos !
Et sur ces paroles, elle quitta le bureau, laissant Daniel seul, à ruminer sa défaite. Quand Aude fut sortie, Daniel laissa libre cours à sa colère :
- Petite putain ! Tu m’as eu ! Mais je te jure que tu le paieras cher !
Malgré la porte capitonnée, Fabienne, assistante et maitresse de Daniel, avait entendu le patron hurler. Ce qui l’intrigua fut l’air triomphal d’Aude en sortant du bureau, puis l’humeur de dogue de Daniel le reste de la journée.
***
L’annonce du mariage de Daniel et Aude éclata comme une déflagration dans les couloirs de l’entreprise. Les regards furtifs, les murmures étouffés et les conversations dissimulées derrière des portes closes se multipliaient. Le respect inébranlable que Daniel inspirait jusque-là semblait vaciller, mais seulement en surface. Car si beaucoup soupçonnaient les véritables raisons de cette union, personne n’osait ouvertement se confronter avec le puissant directeur financier. Pas face à lui. Pas face à cet homme au charisme intimidant et à l’autorité indiscutable.
Aude, en revanche, était la cible idéale. Aux yeux de ses collègues, la coupable ne pouvait qu’être la jeune femme. Déjà affublée d’une réputation de « salope » — une réputation savamment orchestrée par Daniel lui-même — elle devenait le sujet principal de toutes les railleries, des remarques perfides glissées à la dérobée et des regards méprisants. Elle les sentait, ces yeux sur elle, la jugeant, la dévorant de mépris et de moqueries silencieuses. Elle n’était plus seulement la femme qui avait gravi les échelons de l’entreprise grâce à son talent et à son travail acharné. Non, dans leurs esprits, elle était devenue celle qui avait utilisé « sa chatte » pour obtenir la plus grande des récompenses : épouser l’un des plus puissants directeurs de l’entreprise.
- Alors, tu vas épouser le patron ? lui demandait-on avec des sourires moqueurs à la machine à café. On se demande bien ce que tu as pu lui offrir pour qu’il dise oui…
- La promotion à la clé, c’était avant ou après le mariage ? ricana une autre collègue dans un couloir, alors qu’Aude passait, la tête haute, feignant l’indifférence.
Chaque remarque était une flèche empoisonnée. Mais Aude les encaissait toutes sans broncher, se réfugiant dans son travail, où elle affichait sa compétence et ses résultats. Elle avait appris à dissimuler ses émotions, à ne rien laisser paraître. Son armure était son silence, son mépris pour ces petites attaques puériles. Elle savait pourquoi Daniel et elle se mariaient, et cela lui suffisait. Peu importait ce que les autres pensaient, tant que son plan se déroulait comme prévu. Mais cela n’empêchait pas la brûlure du jugement, cette sensation que partout où elle allait, elle était suivie par les murmures accusateurs.
Daniel, de son côté, restait imperturbable, du moins en apparence. Personne n’osait l’aborder directement pour discuter du mariage. Dans l’esprit des employés, Daniel était encore cet homme inattaquable, respecté pour sa poigne de fer, sa stratégie implacable et son autorité naturelle. Il était le genre de patron dont on ne se moque pas, dont on ne questionne pas les décisions. Mais deux femmes osèrent franchir cette barrière.
La première, Fabienne, ex-assistante d’Aude, et désormais assistante personnelle mais aussi maitresse de Daniel, avait tout à gagner dans cette nouvelle configuration. Elle connaissait chaque détail de leur passé commun, chaque humiliation infligée à Aude, chaque regard malveillant qu’elle lui avait adressé lorsqu’elles travaillaient ensemble. Fabienne n’avait jamais caché son mépris pour Aude, et ce mariage, à ses yeux, n’était qu’une farce grotesque. Elle se servait de cette position pour rappeler à Daniel, subtilement mais régulièrement, qu’il épousait « une trainée ».
- Pourquoi tu fais ça, Daniel ? lui demandait-elle un soir, après que tous les autres employés eurent quitté les bureaux. Tu vas vraiment épouser cette trainée, cette…
Elle hésita, puis laissa tomber le mot.
- Cette salope ? Tu pourrais avoir n’importe quelle femme, n’importe laquelle dans cette ville, et pourtant tu choisis celle-là ? Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ?
Daniel serra les dents, luttant contre la vague de rage qui montait en lui.
- Ce ne sont pas tes affaires, Fabienne, répondit-il laconiquement, la mâchoire contractée. Occupe-toi de ce pour quoi je te paie, et laisse ma vie privée tranquille.
Mais Fabienne n’était pas du genre à reculer. Elle qui trompait sans vergogne son mari n’avait jamais respecté aucune limite. Cette situation lui offrait un levier de contrôle qu’elle n’avait jamais eu auparavant.
- Ne me dis pas que tu l’aimes, Daniel, reprit-elle, s’appuyant nonchalamment contre son bureau. Toi ? Aimer une femme comme elle ? Tout le monde sait comment elle a grimpé jusqu’à toi. Tout le monde en parle. Alors pourquoi tu te condamnes avec elle ? C’est ridicule, et tu le sais.
Daniel tourna lentement la tête vers elle, son regard sombre et menaçant. Il sentait la colère brûler en lui, menaçant de tout dévaster sur son passage. Mais il savait que céder à cette rage ne ferait qu’empirer les choses. Il inspira profondément, se forçant à répondre calmement, même si chaque mot était chargé de venin.
- Fabienne, tu as intérêt à ne plus jamais me parler de cette façon. Je fais ce que je veux, et personne n’a son mot à dire là-dessus. Est-ce bien compris ?
Fabienne leva les mains, faussement innocente.
- Très bien, très bien, je ne faisais que poser la question. Mais souviens-toi que les autres aussi se la posent. Tu ne pourras pas les faire taire aussi facilement.
Daniel ne répondit pas, ses yeux brûlant de rage contenue.
L’autre épine dans son pied était Christine, l’ancienne amante de Daniel, une femme ambitieuse et influente au sein de l’entreprise. Leur relation, autrefois passionnelle et secrète, avait pris fin, mais Christine n’avait jamais accepté d’être mise de côté. Lorsque l’annonce du mariage avait éclaté, elle avait été l’une des premières à venir le confronter.
- Tu vas vraiment te marier avec cette trainée ? avait-elle lancé sans préambule, un jour où ils se croisaient dans le hall de l’immeuble. Je t’avais mis en garde au sujet d’Aude et, pourtant, tu es tombé dans le panneau, toi, le grand séducteur ! Je croyais que tu avais plus de goût que ça, Daniel.
Il avait senti la colère monter en lui, mais comme avec Fabienne, il avait retenu son impulsion de lui cracher ses vérités.
- Ce mariage n’est pas ton problème, Christine, avait-il répondu froidement. Je ne te dois aucune explication.
Mais Christine insista.
- Pas mon problème ? siffla-t-elle, s’approchant de lui pour qu’il soit le seul à entendre la suite. Tout le monde sait ce qu’elle est, Daniel. Tout le monde sait comment elle a réussi à te faire tomber dans son piège. Je me demande comment tu te sens en sachant que tu épouses la plus grande trainée de l’entreprise. C’est toi qui nous l’as appris, après tout.
Il l’avait regardée fixement, cherchant à contenir la tempête intérieure qui le dévastait. Oui, il avait perdu. Oui, il était coincé dans cette situation absurde, et il n’avait aucun moyen d’en sortir sans détruire sa carrière, sa réputation, tout ce qu’il avait bâti. Mais personne ne devait savoir à quel point cela le rongeait de l’intérieur.
- Christine, si tu as encore une once d’intelligence, tu tourneras les talons et tu me laisseras tranquille. Parce que si tu continues à me harceler avec cette histoire, je te ferai regretter d’être venue m’en parler.
Christine le dévisagea longuement avant de s’éloigner.
***
Le mariage devait se dérouler rapidement, en l’espace de deux mois à peine. Daniel avait insisté sur l’urgence, arguant que plus tôt les noces auraient lieu, plus vite Aude quitterait l’entreprise, évitant ainsi les rumeurs qui ne manqueraient pas d’éclater lorsque le ventre d’Aude commencerait à s’arrondir. Aude, quant à elle, acceptait tout sans poser de questions. Chaque jour était une nouvelle étape vers ce qu’elle voyait comme la concrétisation de son rêve : devenir l’épouse de Daniel, l’homme qu’elle aimait d’une passion dévorante, malgré tout ce qu’il lui faisait subir. Les humiliations s’enchainèrent, blessant Aude, sans que celle-ci ne se révolte.
Daniel lui fit d’abord savoir qu’à ce mariage, il n’était pas question que soient présents la famille et les parents d’Aude. Il fut catégorique, face à une Aude mortifiée :
- Ces gens-là feraient tache. Ils ne sont pas de mon monde.
- Mes parents sont des gens modestes, mais ils sont respectables. Je t’en supplie, Daniel, ne fais pas ça !
- Ce que je constate est qu’ils t’ont très mal élevée ! Donc je ne veux pas les connaitre.
- Tu les juges sur leur milieu social. Tu sais, s’ils connaissaient ma conduite, ils la réprouveraient. Ils ont une morale stricte.
- N’insiste pas ! Tu as promis de m’obéir en tout !
Daniel alla même plus loin. Le père d’Aude, informé par sa fille du projet de mariage, finit, à force d’insister, par obtenir que son futur gendre daigne le prendre au téléphone. La conversation fut brève, Daniel en profitant pour lui brosser un portrait au vitriol d’Aude, « femme facile et sans moralité, qui couche à droite et à gauche ». Daniel se donna le beau rôle, celui de la victime d’une manipulatrice qui s’était offerte à lui avec pour seul objectif de « se faire engrosser ». Il ajouta qu’il « faisait son devoir » en assumant ses responsabilités envers l’enfant. Avant de lui raccrocher au nez, il termina par une dernière saillie envers le malheureux père : « vous devriez me remercier et avoir honte de votre fille, qui n’est qu’une petite putain ».
Les parents, pour qui Aude était jusque-là leur fierté, virent leur monde s’effondrer. La mère tenta en vain de faire fléchir son mari, mais celui-ci fut catégorique dans sa décision de rompre brutalement tout contact avec Aude. La pauvre mère, pour qui sa fille unique avait toujours été sa princesse, en fut mortifiée. Ce fut elle qui, en pleurs, informa Aude. Le père refusa de parler à sa fille, répondant à son épouse : « dis-lui que je n’ai plus de fille depuis qu’elle est devenue une putain. » Les relations ne furent rétablies que plus tard, après la naissance de l’enfant, sur l’insistance de la mère d’Aude, qui voulait connaitre ses petits-enfants. Dans l’immédiat, le choc fut terrible pour Aude, qui pourtant ne dévia pas de sa volonté de devenir l’épouse de Daniel, dont le cynisme absolu était à l’œuvre : il voulait qu’elle soit entièrement sous sa coupe.
De même, il refusa une autre demande d’Aude, qui souhaitait que son témoin fût une amie d’enfance, Nadine, qu’elle avait perdue de vue depuis que celle-ci s’était lancée dans des études de droit pour devenir avocate.
- Pour Nadine, tu ne peux cette fois évoquer son milieu social. Ses parents sont de la bonne bourgeoisie de ma ville d’origine. Elle est la sœur que je n’ai pas eue.
- Ne discute pas mes choix. C’est moi qui fixe la liste des invités !
Et Daniel fit encore pire, en choisissant comme témoins du mariage civil Christine, pour lui-même et Fabienne, pour Aude. Autrement dit son ancienne et son actuelle maitresse !
Les préparatifs du mariage se poursuivirent à un rythme effréné. La robe, la salle, les invitations, tout devait être réglé dans les moindres détails et dans les plus brefs délais.
Le choix de la robe fut aussi un signe des intentions de Daniel envers Aude. C’est lui qui décidait. Aude tenta de résister :
- Daniel, cette robe est magnifique, mais c’est trop ! Tu as vu ce décolleté, ce dos nu, la façon dont elle est fendue jusqu’en haut des jambes. Je serai plus indécente que si j’étais nue. Et puis le tissu fait qu’elle est presque translucide, il ne faudra pas se forcer pour voir mes fesses, ma chatte, mes seins. Que vont penser les gens ? Ce sera un scandale. Non, ce n’est pas possible !
- C’est la robe de mariage qui convient parfaitement à une putain comme toi. Si je pouvais, je t’exhiberais nue.
- Tu es fou. À la mairie, on va m’accuser d’attentat à la pudeur !
- Si tu y tiens, tu porteras une étole légère à la mairie. Pour la réception et le diner, nous serons entre nous.
- Entre nous, avec toutes les personnes que tu as invitées à la réception !
Daniel avait en effet choisi d’inviter le ban et l’arrière-ban de ses relations et connaissances à la réception, alors que la soirée, avec un diner préparé et servi par un service de traiteur, se passerait en petit comité, dans une luxueuse villa, louée à cette occasion.
Tout cela reflétait parfaitement la double personnalité de Daniel. A la réception, il jouerait le rôle du mari, tout ce qu’il y a de plus classique. Aude ignorait alors pourquoi son futur mari avait fait le choix d’une assistance restreinte à la mairie et à la soirée. Daniel ne faisait rien gratuitement. Aude était décidée à suivre tout ce qu’il aurait décidé. Elle espérait qu’avec le temps il finirait par changer son comportement et ses sentiments envers elle.
Car, malgré la frénésie qui entourait leur union imminente, rien en effet ne semblait apaiser la nature cruelle de Daniel. Il continuait de traiter Aude avec un mépris profond, presque mécanique, comme s’il la voyait à peine en tant que personne. Pour lui, elle n’était toujours qu’un objet de plaisir, une soumise qu’il pouvait manipuler à sa guise. Le mariage n’allait rien changer à cela. Au contraire !
Chaque soir, Daniel venait chez elle, ou parfois la convoquait dans un hôtel, et elle savait déjà ce qui l’attendait. Il la déshabillait rapidement, sans la moindre tendresse, sans même lui adresser un regard. Ses mains la saisissaient brutalement, ses ordres étaient aboyés d’une voix rauque, autoritaire, et Aude obéissait sans discuter. Ses pulsions sexuelles étaient toujours aussi violentes, mais il y avait plus que cela. Daniel avait continué à l’offrir à d’autres hommes, à la prêter, comme un jouet qu’il laissait à la disposition de ses partenaires, pour son propre plaisir malsain. Il se délectait de la voir humiliée, soumise aux caprices d’hommes qu’il choisissait soigneusement. Aude, elle, acceptait tout. Elle se laissait faire, docile, comme elle l’avait toujours fait.
Elle était désespérément amoureuse de Daniel, bien au-delà du raisonnable. Avec lui, elle avait découvert et assumé son hypersexualité. Il suffisait qu’il la touche pour qu’elle abandonne toute volonté. Elle ne lassait pas de ses étreintes brutales, animales, sans tendresse. Ses coups de boutoir la rendaient folle de plaisir. C’était comme une drogue pour elle. Elle ne cessait de le supplier de la baiser ainsi, encore et encore.
Cela allait encore plus loin : chaque humiliation, chaque mot méprisant qu’il lui lançait n’était qu’une preuve de plus de son emprise sur elle, et paradoxalement, cela renforçait ses sentiments. Elle voyait en lui son sauveur, l’homme qui l’avait révélée à elle-même, qui l’avait libérée de ses inhibitions, de ses peurs, même si cette libération passait par sa déchéance. Il était l’unique objet de son désir, et elle se serait damnée pour lui. Être maltraitée par lui ne lui faisait pas perdre espoir, bien au contraire. Elle voyait leur futur ensemble comme une fatalité inévitable. Daniel était tout ce qu’elle avait toujours voulu.
Maintenant qu’elle portait son enfant, tout cela prenait une dimension encore plus forte. Cet enfant était le fruit de leur union, le lien tangible entre eux, celui qui, croyait-elle, cimenterait à jamais leur relation. Aude caressait souvent son ventre le soir, seule dans la pénombre de sa chambre, imaginant déjà la vie qu’elle mènerait bientôt. Elle serait Madame S. Ensemble, ils fonderaient une famille, à laquelle Aude voulait se consacrer, aspirant à donner d’autres enfants à Daniel. Et elle, fidèle à son amour et à sa soumission, continuerait de satisfaire tous ses désirs, car au fond, cela ne la dérangeait pas. Elle ne voyait pas sa soumission comme une humiliation, mais comme une forme de dévotion, une manière de se perdre dans l’amour qu’elle lui portait. Pour Aude, être soumise à Daniel était la preuve ultime de son attachement. Elle aimait tout ce qu’il était, même dans sa cruauté.
Les humiliations publiques ne s’étaient pas arrêtées non plus. Lorsqu’ils sortaient ensemble, Daniel prenait plaisir à la rabaisser, à faire des commentaires dégradants devant d’autres hommes, ou à laisser entendre à demi-mot qu’elle n’était rien de plus qu’une femme facile qu’il avait domptée. Mais Aude ne bronchait pas.
Les collègues, eux, continuaient de parler, Christine et Fabienne étant à la manœuvre. Les murmures avaient cessé d’être discrets, les moqueries se faisaient de plus en plus ouvertement. Les rumeurs sur les pratiques de Daniel avec Aude couraient dans les couloirs, chacun y ajoutant sa propre touche sordide. Les gens savaient, ou du moins soupçonnaient, ce qui se passait derrière les portes fermées de leur vie privée.
Les semaines passaient, et la date du mariage approchait à grands pas. Aude, malgré les doutes qui la rongeaient parfois en secret, restait déterminée à aller jusqu’au bout. Daniel était tout ce qu’elle voulait, et peu importait ce que cela lui coûterait. Ce dernier lui réservait cependant une surprise pour le jour de leur mariage.
***
La cérémonie en mairie se déroula en petit comité, les quelques personnes présentes étant celles invitées au diner. Christine et Fabienne dévisageaient Aude avec mépris, savourant le fait que Daniel les ait imposées comme témoins. Il y avait cinq autres hommes. Parmi eux, Jean, le mari de Christine, échangiste comme son épouse. Fabienne était venue sans son mari, lequel connaissait désormais son infortune mais qui s’y résignait par lâcheté ou par intérêt.
Il y avait trois autres hommes, des compagnons de débauche de Daniel. Aude reconnut immédiatement les deux hommes à qui Daniel l’avait offerte à Davos, à savoir Aldo, qui travaillait dans une institution partenaire italienne et Juan, son homologue d’une banque espagnole. Le troisième homme fut présenté comme étant Barnabé, un grand Antillais, partenaire du club de tennis de Daniel, lequel ajouta que Barnabé avait aussi été invité pour d’autres critères qu’Aude « découvrirait plus tard ». Quant au cinquième homme présent, il s’agissait de Gaspard, du service documentation, dont le sourire était sardonique. Aude comprit alors les intentions de Daniel au sujet de la nuit de noces, qui ne serait pas le conte de fée auquel la jeune femme aurait aspiré.
La cérémonie de mariage était uniquement civile, sur décision de Daniel. L’officier d’état-civil ne put s’empêcher de faire une remarque à Aude :
- Au moins avec votre tenue, Madame, vous ne souffrirez pas trop de la canicule !
Aude rougit. Elle savait bien pourquoi Daniel avait choisi de lui faire porter cette robe absolument indécente.
Il y eut un autre incident, au moment de la lecture des articles du Code civil relatifs au mariage : « Article 212 : Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance ».
Daniel, qui connaissait bien l’adjoint au maire, s’autorisa alors un commentaire.
- Respect pour cette femme, certainement pas ! Quant à la fidélité, en ce qui me concerne, je ne me sens aucune obligation envers elle.
Aude ne broncha pas, mais devint très pâle, les larmes aux yeux face à la cruauté de l’homme auquel elle se livrait totalement.
L’élu connaissait l’influence de Daniel. Avec une autre personne, il aurait immédiatement interrompu la cérémonie. Il se contenta de dire :
- Monsieur S, je vous en prie ! Un peu de tenue !
- Ça se voit que vous ne connaissez pas cette femme. Enfin, poursuivons, puisqu’elle veut que je l’épouse !
Daniel récidiva au moment de l’échange des consentements. Il accompagna son « oui » d’un commentaire acerbe :
- Oui, puisque je le dois.
Il ajouta, regardant Aude avec dureté :
- Je te promets que tu le regretteras !
Aude n’eut droit à aucun baiser à l’issue de la cérémonie. Ultime humiliation : c’est Fabienne, sa maitresse, que Daniel embrassa.
La réception fut, quant à elle, tout ce qu’il y a de plus classique, le moment où Daniel présenta son plus beau visage, jouant presque le parfait mari. Ce fut le long défilé des invités venus féliciter les jeunes mariés. Cela parut interminable à Aude. Beaucoup de femmes lui jetaient un regard noir et s’éloignaient en disant, assez fort pour qu’on l’entende : « petite putain » Les hommes, eux, prenaient leur temps, pour bien mater ses charmes.
Les apparences étaient contre Aude. Quand on lui fit observer que la tenue de la mariée était une véritable provocation, Daniel prit un air désolé, mentant effrontément en expliquant que c’est Aude qui avait choisi la robe, car elle était exhibitionniste. La mauvaise image d’Aude en sortait encore aggravée. Et pourtant la jeune femme ne bronchait pas, fidèle à son serment de soumission à son mari.
Elle entendait les conversations entre Daniel et certains de ses invités, Daniel se donnant le beau rôle :
- Mon pauvre, j’ai entendu parler de la réputation de ton épouse. Tu ne crains pas qu’elle te fasse cocu ?
- Elle n’a pas intérêt ! Elle vient de signer sa lettre de démission de l’entreprise. Je vais l’installer dans ma maison de province, en liaison directe avec Paris par TGV. Elle sera désormais entièrement dépendante de moi et, à la moindre incartade, je la mets dehors.
- Tu es certain que l‘enfant est de toi ?
- Non, car elle a la cuisse légère. Mais que veux-tu, j’ai fait mon devoir.
La conversation avec le manager général, Monsieur Durand, fut encore plus instructive.
- Mon cher S, votre épouse est absolument charmante.
- Merci, Monsieur le Directeur Général. Si cette petite putain vous intéresse, je me ferai un plaisir de la mettre à votre disposition.
- Voilà une proposition qui me plait beaucoup, mon cher S !
Ainsi, à peine marié, Daniel considérait Aude comme sa putain, dont il disposait comme il l’entendait, pour ses intérêts et sa carrière. Il le confirma au cours de la soirée, qui elle, se déroula en comité restreint.
***
Daniel attendit que le diner fût terminé et que l’équipe du traiteur eut débarrassé le grand salon de la villa pour donner le signal de la seconde partie de soirée.
- Mes amis, si je vous ai réuni ce soir, c’est parce que vous allez inaugurer le traitement que je réserve à cette trainée. Elle m’a contrainte à l’épouser. En échange, j’ai exigé sa totale soumission. Pour son mariage, je lui offre un gang bang !
Daniel ordonna à Aude de se lever. Se plaçant derrière elle, il fit tomber la robe indécente qui cachait peu de choses. La jeune femme était nue, offerte.
- Messieurs, elle est à vous jusqu’au bout de la nuit. Cinq hommes ce n’est pas trop pour cette salope. Ne la ménagez pas. Tous ses trous sont à votre disposition. Et comme vous m’avez fourni les certificats médicaux que je vous ai demandés, ce sera sans capote ! Remplissez-la, faites-la crier de plaisir !
En faisant cela, Daniel pensait sans doute une nouvelle fois humilier Aude. En réalité, Aude, depuis que Daniel était devenu son amant, avait pris pleinement conscience de son hypersexualité. Elle avait compris, depuis la cérémonie de la mairie, comment allait se passer sa nuit de noces. Et le fait d’avoir été ainsi exhibée toute la journée avait mis le feu à ses sens. Sa chatte était trempée, ses tétons étaient durs. Daniel croyait la punir en la livrant à ces hommes. En réalité, elle avait envie de ce qui allait se passer et avait bien l’intention de prendre son pied.
- Quant à moi, je vais me délecter du spectacle, tout en m’amusant avec Christine et Fabienne. Mais si le cœur vous en dit, n’hésitez pas Mesdames.
- Beurk, ça ne me dit rien, répondit Fabienne. Cette petite putain me dégoute !
- Quant à moi, l’initier aux amours saphiques ne me déplairait pas, dit Christine. Un peu plus tard dans la soirée, quand ces Messieurs se seront bien occupés d’elle !
Il y eut d’abord un passage obligé, qui ne plaisait guère à Aude : Gaspard, qui lui répugnait, avait obtenu le privilège d’être le premier. La nuit serait longue.
***
(A suivre)
Nous poursuivons, avec Sarah, l’écriture « à deux mains » de cette série, commencée avec Valériane (chapitre I, paru le 4 août 2024) et linsee (chapitre 2, mis en ligne le 29 août)
En préambule du chapitre 3, publié le 2 octobre, nous nous sommes longuement exprimées sur l’état d’esprit dans lequel nous avons écrit cette fiction.
Un grand merci à Sarah. Ce travail en commun est un véritable plaisir !
Bonne lecture !
Olga
***
Résumé
Aude est aujourd’hui une mère de famille âgée de 45 ans. Elle est mariée depuis près de 20 ans à Daniel. Le couple, établi dans une grande métropole de province, a deux enfants, Clémence, 19 ans et Arnaud, 16 ans.
Au moment de vouloir reprendre son destin en mains, Aude se souvient de sa rencontre avec Daniel, comment elle est devenue son épouse et ce qu’il fait d’elle.
Les premiers chapitres évoquaient le brillant parcours universitaire et professionnel d’Aude, pour laquelle s’annonçait une carrière prometteuse dans un grand établissement financier français. Ces chapitres racontent l’emprise croissante qu’exerce sur la jeune femme son supérieur hiérarchique, Daniel. Confirmant sa réputation de séducteur, Daniel a accroché la jolie brune à son tableau de chasse et n’a eu de cesse d’affirmer sa domination sur elle. Avec la complicité du management, il est allé jusqu’à exercer sur elle un odieux chantage, agitant une menace de licenciement pour faute, sous prétexte d’une « conduite qui porte atteinte à la réputation de l’établissement ».
La domination de Daniel sur Aude semble désormais totale. Pourtant, la jeune femme poursuit depuis le début un objectif bien précis et, pour y parvenir, va abattre ses cartes devant un Daniel qui ne s’attend pas à cela.
***
Aude s’assit sur le bord du bureau, les mains croisées sur ses genoux, le visage étrangement calme. Daniel, en face d’elle, tapotait nerveusement sur son clavier, ignorant ostensiblement sa présence. Un long silence s’installa, pesant. Puis, d’une voix basse mais assurée, Aude lança d’un ton glacial :
- Daniel… je suis enceinte.
Le tapotement frénétique cessa immédiatement. Daniel tourna lentement la tête vers elle, ses yeux plissés, cherchant à lire dans son expression si elle plaisantait ou si elle disait la vérité. Un rictus se dessina sur ses lèvres, et il éclata de rire, un rire sec et dédaigneux qui résonna dans le bureau.
- Enceinte ? Toi ? siffla-t-il. De qui ?
- De toi, répondit Aude en rougissant légèrement.
- De moi ? Ne me fais pas rire. Beaucoup de gens t’ont baisée, qui sait de qui est cet enfant ? Certainement pas de moi.
Il se leva brusquement, contournant le bureau pour se planter devant elle, dominant sa silhouette de sa hauteur, un sourire moqueur sur les lèvres. Aude le fixa avec une froideur implacable, son calme contrastant violemment avec l’agitation croissante de Daniel.
- Cet enfant est de toi, Daniel, rétorqua-t-elle, toujours d’une voix posée. Et je suis sûre que tu le sais. Il n’y aura pas besoin d’un test ADN pour le confirmer !
Daniel haussa un sourcil, se penchant légèrement vers elle, son souffle chaud caressant son visage. Il n’avait pas l’habitude que ses partenaires, ou plutôt ses victimes, lui tiennent tête ainsi. Aude avait toujours été docile, entièrement soumise à ses caprices. Pourtant, quelque chose en elle avait changé.
- Je m’en fous, trancha-t-il violemment. Même si c’était vrai, tu penses vraiment que je vais accepter de te faire un gosse ? Une traînée comme toi ? Un foutu boulet à gérer toute ma vie ? Non, Aude. Tu vas avorter.
Le ton de son ordre était sans appel, glacial, comme s’il ne faisait que lui demander de passer un coup de fil ou de rédiger un rapport. Mais Aude ne broncha pas. Elle soutint son regard avec une froide détermination, ses lèvres se pinçant légèrement avant de lâcher, implacable :
- Non, Daniel. Cet enfant, je vais le garder. Je suis libre de mon corps, et tu n’as pas ton mot à dire là-dessus.
L’expression de Daniel changea instantanément. Ses yeux s’assombrirent, sa mâchoire se serra, et ses poings se crispèrent. La colère grondait en lui, prête à exploser. Contenant son envie de violence, il fit un pas vers elle, son visage à quelques centimètres du sien.
- Ne joue pas à ça avec moi, Aude. Tu n’as aucune idée de ce que tu fais. Tu crois que tu peux me menacer, moi ? Je vais te détruire si tu continues sur cette voie. Je vais te faire perdre ton emploi, ruiner définitivement ta réputation encore plus qu’elle ne l’est déjà. Tu peux mettre une croix sur ta carrière ! Tu crois que tu me fais peur ? Tu n’es qu’une pauvre fille paumée qui se prend pour une reine parce que je l’ai baisée quelques fois. Tu finiras sur le trottoir, c’est tout ce que tu vas gagner !
Aude sentit les larmes lui monter aux yeux mais son regard ne quittait pas celui de Daniel. Elle l’observa quelques secondes avant de répondre d’une voix calme, presque suave :
- Ce que tu ne comprends pas, Daniel, c’est que tu es coincé. Si tu ne reconnais pas cet enfant, je porterai plainte. Et crois-moi, quand cela arrivera, il y aura un scandale. Un immense scandale. Tu sais bien que l’institution, qui aime la discrétion, ne se relèverait pas d’une affaire comme celle-ci. Un directeur financier qui couche avec sa collaboratrice et la met enceinte… Tu imagines le désastre pour ta carrière ? Ta réputation ? Ton précieux réseau d’affaires ? Tout volerait en éclats. Et moi, je garderai l’enfant, quoi qu’il arrive.
Daniel se figea. Ses yeux lançaient des éclairs. Il ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun son n’en sortit. Pour la première fois depuis qu’il la connaissait, Aude avait réussi à lui couper le souffle, à le placer dans une situation où il n’avait aucun contrôle. Il serra les dents, tenta de reprendre contenance, mais la vérité le frappait de plein fouet : elle avait raison. Il était piégé. L’ombre du scandale planait déjà au-dessus de lui, menaçante.
- Qu’est-ce que tu veux ? lâcha-t-il finalement, la voix rauque, en se rasseyant lourdement dans son fauteuil. Dis-moi combien tu veux, soit pour avorter, soit pour que je n’entende plus parler de toi. Tu n’es qu’une petite putain et, comme telle, tu as un forcément un prix !
Aude frémit, se rendant compte qu’elle avait affaire à un monstre, qui pensait, avec cynisme, que tout pouvait se régler avec de l’argent. Implacable, elle attendit quelques secondes, savourant l’instant. Elle le savait maintenant : elle avait gagné. Puis, sans perdre son calme, elle répondit d’un ton ferme et décidé :
- Je ne suis pas celle que tu crois. Ce que je veux, c’est que tu m’épouses.
Daniel explosa. Il bondit de son siège, le visage rouge de rage, renversant la chaise dans son élan.
- T’épouser ? hurla-t-il. T’épouser, toi ? Mais tu es folle ! Tu crois vraiment que je vais me marier avec une traînée ? Une femme qui se fait baiser à droite et à gauche, qui n’a aucune dignité ? Je préférerais me tirer une balle dans la tête ! Jamais de la vie je ne me marierai avec toi, Aude, JAMAIS !
Daniel était un homme réputé pour trouver des solutions à tous les problèmes. Il se reprit et chercha une échappatoire :
- Si c’est un mari que tu cherches, un père pour ton bâtard, je peux te trouver ça. Je pense à Gaspard, du service documentation. Il m’a avoué récemment être fou de toi. Je suis certain qu’il serait d’accord. Et je me montrerai généreux avec cette petite famille. Tu pourras même rester ma maîtresse. Alors que dis-tu de mon idée ?
Poussé dans ses derniers retranchements, Daniel était particulièrement odieux. Rien ne pouvait faire fléchir Aude et surtout pas une telle idée, d’autant que Gaspard, quinquagénaire vulgaire et macho, lui répugnait, depuis qu’il avait essayé, deux semaines auparavant, de la coincer dans le local des archives. Elle l’avait repoussé et il s’était pris une bonne gifle. Gaspard, furieux, avait dit à Aude : « Pour qui tu te prends, petite putain ? J’irai voir Daniel. Je t’aurai ! »
Elle ne bougea pas d’un pouce, son expression restait figée, toujours aussi froide et contrôlée.
- Alors, tu as un choix à faire, Daniel, reprit-elle calmement. Soit, tu m’épouses, soit je garde cet enfant et je fais tout pour que le monde sache qui en est le père. Tu perdras tout : ton travail, ta réputation, ton pouvoir. Ce sera la fin de ta brillante carrière.
Daniel restait sans voix. Il bouillonnait intérieurement, ses mains tremblantes de colère. Mais au fond de lui, il savait qu’elle avait raison. Il était coincé. Le silence qui s’installa fut lourd, oppressant. Il se rassit lentement, évitant le regard d’Aude, son esprit cherchant désespérément une issue à cette situation.
Finalement, après ce qui lui sembla une éternité, Daniel soupira, vaincu.
- D’accord, grogna-t-il entre ses dents serrées. D’accord, je ferai ce que tu veux. Mais ne crois pas que je le fais de bon cœur, Aude. Tu m’as piégé… Et crois-moi, tu le regretteras. Une fois le mariage célébré, tu donneras ta démission et je t’installerai loin d’ici. Finies, tes ambitions. Tu seras femme au foyer, totalement sous ma dépendance. Et tu feras tout ce que je te demanderai de faire. Tout ! Tu as compris ?
Aude esquissa un léger sourire, satisfaite. Elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Mais elle savait que la guerre n’était pas terminée et que Daniel lui ferait payer le prix fort.
- Ne t’inquiète pas, Daniel. Tout se passera bien… tant que tu fais ce qu’il faut. Et, en effet, je ferai tout ce que tu veux, comme je le fais depuis Davos !
Et sur ces paroles, elle quitta le bureau, laissant Daniel seul, à ruminer sa défaite. Quand Aude fut sortie, Daniel laissa libre cours à sa colère :
- Petite putain ! Tu m’as eu ! Mais je te jure que tu le paieras cher !
Malgré la porte capitonnée, Fabienne, assistante et maitresse de Daniel, avait entendu le patron hurler. Ce qui l’intrigua fut l’air triomphal d’Aude en sortant du bureau, puis l’humeur de dogue de Daniel le reste de la journée.
***
L’annonce du mariage de Daniel et Aude éclata comme une déflagration dans les couloirs de l’entreprise. Les regards furtifs, les murmures étouffés et les conversations dissimulées derrière des portes closes se multipliaient. Le respect inébranlable que Daniel inspirait jusque-là semblait vaciller, mais seulement en surface. Car si beaucoup soupçonnaient les véritables raisons de cette union, personne n’osait ouvertement se confronter avec le puissant directeur financier. Pas face à lui. Pas face à cet homme au charisme intimidant et à l’autorité indiscutable.
Aude, en revanche, était la cible idéale. Aux yeux de ses collègues, la coupable ne pouvait qu’être la jeune femme. Déjà affublée d’une réputation de « salope » — une réputation savamment orchestrée par Daniel lui-même — elle devenait le sujet principal de toutes les railleries, des remarques perfides glissées à la dérobée et des regards méprisants. Elle les sentait, ces yeux sur elle, la jugeant, la dévorant de mépris et de moqueries silencieuses. Elle n’était plus seulement la femme qui avait gravi les échelons de l’entreprise grâce à son talent et à son travail acharné. Non, dans leurs esprits, elle était devenue celle qui avait utilisé « sa chatte » pour obtenir la plus grande des récompenses : épouser l’un des plus puissants directeurs de l’entreprise.
- Alors, tu vas épouser le patron ? lui demandait-on avec des sourires moqueurs à la machine à café. On se demande bien ce que tu as pu lui offrir pour qu’il dise oui…
- La promotion à la clé, c’était avant ou après le mariage ? ricana une autre collègue dans un couloir, alors qu’Aude passait, la tête haute, feignant l’indifférence.
Chaque remarque était une flèche empoisonnée. Mais Aude les encaissait toutes sans broncher, se réfugiant dans son travail, où elle affichait sa compétence et ses résultats. Elle avait appris à dissimuler ses émotions, à ne rien laisser paraître. Son armure était son silence, son mépris pour ces petites attaques puériles. Elle savait pourquoi Daniel et elle se mariaient, et cela lui suffisait. Peu importait ce que les autres pensaient, tant que son plan se déroulait comme prévu. Mais cela n’empêchait pas la brûlure du jugement, cette sensation que partout où elle allait, elle était suivie par les murmures accusateurs.
Daniel, de son côté, restait imperturbable, du moins en apparence. Personne n’osait l’aborder directement pour discuter du mariage. Dans l’esprit des employés, Daniel était encore cet homme inattaquable, respecté pour sa poigne de fer, sa stratégie implacable et son autorité naturelle. Il était le genre de patron dont on ne se moque pas, dont on ne questionne pas les décisions. Mais deux femmes osèrent franchir cette barrière.
La première, Fabienne, ex-assistante d’Aude, et désormais assistante personnelle mais aussi maitresse de Daniel, avait tout à gagner dans cette nouvelle configuration. Elle connaissait chaque détail de leur passé commun, chaque humiliation infligée à Aude, chaque regard malveillant qu’elle lui avait adressé lorsqu’elles travaillaient ensemble. Fabienne n’avait jamais caché son mépris pour Aude, et ce mariage, à ses yeux, n’était qu’une farce grotesque. Elle se servait de cette position pour rappeler à Daniel, subtilement mais régulièrement, qu’il épousait « une trainée ».
- Pourquoi tu fais ça, Daniel ? lui demandait-elle un soir, après que tous les autres employés eurent quitté les bureaux. Tu vas vraiment épouser cette trainée, cette…
Elle hésita, puis laissa tomber le mot.
- Cette salope ? Tu pourrais avoir n’importe quelle femme, n’importe laquelle dans cette ville, et pourtant tu choisis celle-là ? Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ?
Daniel serra les dents, luttant contre la vague de rage qui montait en lui.
- Ce ne sont pas tes affaires, Fabienne, répondit-il laconiquement, la mâchoire contractée. Occupe-toi de ce pour quoi je te paie, et laisse ma vie privée tranquille.
Mais Fabienne n’était pas du genre à reculer. Elle qui trompait sans vergogne son mari n’avait jamais respecté aucune limite. Cette situation lui offrait un levier de contrôle qu’elle n’avait jamais eu auparavant.
- Ne me dis pas que tu l’aimes, Daniel, reprit-elle, s’appuyant nonchalamment contre son bureau. Toi ? Aimer une femme comme elle ? Tout le monde sait comment elle a grimpé jusqu’à toi. Tout le monde en parle. Alors pourquoi tu te condamnes avec elle ? C’est ridicule, et tu le sais.
Daniel tourna lentement la tête vers elle, son regard sombre et menaçant. Il sentait la colère brûler en lui, menaçant de tout dévaster sur son passage. Mais il savait que céder à cette rage ne ferait qu’empirer les choses. Il inspira profondément, se forçant à répondre calmement, même si chaque mot était chargé de venin.
- Fabienne, tu as intérêt à ne plus jamais me parler de cette façon. Je fais ce que je veux, et personne n’a son mot à dire là-dessus. Est-ce bien compris ?
Fabienne leva les mains, faussement innocente.
- Très bien, très bien, je ne faisais que poser la question. Mais souviens-toi que les autres aussi se la posent. Tu ne pourras pas les faire taire aussi facilement.
Daniel ne répondit pas, ses yeux brûlant de rage contenue.
L’autre épine dans son pied était Christine, l’ancienne amante de Daniel, une femme ambitieuse et influente au sein de l’entreprise. Leur relation, autrefois passionnelle et secrète, avait pris fin, mais Christine n’avait jamais accepté d’être mise de côté. Lorsque l’annonce du mariage avait éclaté, elle avait été l’une des premières à venir le confronter.
- Tu vas vraiment te marier avec cette trainée ? avait-elle lancé sans préambule, un jour où ils se croisaient dans le hall de l’immeuble. Je t’avais mis en garde au sujet d’Aude et, pourtant, tu es tombé dans le panneau, toi, le grand séducteur ! Je croyais que tu avais plus de goût que ça, Daniel.
Il avait senti la colère monter en lui, mais comme avec Fabienne, il avait retenu son impulsion de lui cracher ses vérités.
- Ce mariage n’est pas ton problème, Christine, avait-il répondu froidement. Je ne te dois aucune explication.
Mais Christine insista.
- Pas mon problème ? siffla-t-elle, s’approchant de lui pour qu’il soit le seul à entendre la suite. Tout le monde sait ce qu’elle est, Daniel. Tout le monde sait comment elle a réussi à te faire tomber dans son piège. Je me demande comment tu te sens en sachant que tu épouses la plus grande trainée de l’entreprise. C’est toi qui nous l’as appris, après tout.
Il l’avait regardée fixement, cherchant à contenir la tempête intérieure qui le dévastait. Oui, il avait perdu. Oui, il était coincé dans cette situation absurde, et il n’avait aucun moyen d’en sortir sans détruire sa carrière, sa réputation, tout ce qu’il avait bâti. Mais personne ne devait savoir à quel point cela le rongeait de l’intérieur.
- Christine, si tu as encore une once d’intelligence, tu tourneras les talons et tu me laisseras tranquille. Parce que si tu continues à me harceler avec cette histoire, je te ferai regretter d’être venue m’en parler.
Christine le dévisagea longuement avant de s’éloigner.
***
Le mariage devait se dérouler rapidement, en l’espace de deux mois à peine. Daniel avait insisté sur l’urgence, arguant que plus tôt les noces auraient lieu, plus vite Aude quitterait l’entreprise, évitant ainsi les rumeurs qui ne manqueraient pas d’éclater lorsque le ventre d’Aude commencerait à s’arrondir. Aude, quant à elle, acceptait tout sans poser de questions. Chaque jour était une nouvelle étape vers ce qu’elle voyait comme la concrétisation de son rêve : devenir l’épouse de Daniel, l’homme qu’elle aimait d’une passion dévorante, malgré tout ce qu’il lui faisait subir. Les humiliations s’enchainèrent, blessant Aude, sans que celle-ci ne se révolte.
Daniel lui fit d’abord savoir qu’à ce mariage, il n’était pas question que soient présents la famille et les parents d’Aude. Il fut catégorique, face à une Aude mortifiée :
- Ces gens-là feraient tache. Ils ne sont pas de mon monde.
- Mes parents sont des gens modestes, mais ils sont respectables. Je t’en supplie, Daniel, ne fais pas ça !
- Ce que je constate est qu’ils t’ont très mal élevée ! Donc je ne veux pas les connaitre.
- Tu les juges sur leur milieu social. Tu sais, s’ils connaissaient ma conduite, ils la réprouveraient. Ils ont une morale stricte.
- N’insiste pas ! Tu as promis de m’obéir en tout !
Daniel alla même plus loin. Le père d’Aude, informé par sa fille du projet de mariage, finit, à force d’insister, par obtenir que son futur gendre daigne le prendre au téléphone. La conversation fut brève, Daniel en profitant pour lui brosser un portrait au vitriol d’Aude, « femme facile et sans moralité, qui couche à droite et à gauche ». Daniel se donna le beau rôle, celui de la victime d’une manipulatrice qui s’était offerte à lui avec pour seul objectif de « se faire engrosser ». Il ajouta qu’il « faisait son devoir » en assumant ses responsabilités envers l’enfant. Avant de lui raccrocher au nez, il termina par une dernière saillie envers le malheureux père : « vous devriez me remercier et avoir honte de votre fille, qui n’est qu’une petite putain ».
Les parents, pour qui Aude était jusque-là leur fierté, virent leur monde s’effondrer. La mère tenta en vain de faire fléchir son mari, mais celui-ci fut catégorique dans sa décision de rompre brutalement tout contact avec Aude. La pauvre mère, pour qui sa fille unique avait toujours été sa princesse, en fut mortifiée. Ce fut elle qui, en pleurs, informa Aude. Le père refusa de parler à sa fille, répondant à son épouse : « dis-lui que je n’ai plus de fille depuis qu’elle est devenue une putain. » Les relations ne furent rétablies que plus tard, après la naissance de l’enfant, sur l’insistance de la mère d’Aude, qui voulait connaitre ses petits-enfants. Dans l’immédiat, le choc fut terrible pour Aude, qui pourtant ne dévia pas de sa volonté de devenir l’épouse de Daniel, dont le cynisme absolu était à l’œuvre : il voulait qu’elle soit entièrement sous sa coupe.
De même, il refusa une autre demande d’Aude, qui souhaitait que son témoin fût une amie d’enfance, Nadine, qu’elle avait perdue de vue depuis que celle-ci s’était lancée dans des études de droit pour devenir avocate.
- Pour Nadine, tu ne peux cette fois évoquer son milieu social. Ses parents sont de la bonne bourgeoisie de ma ville d’origine. Elle est la sœur que je n’ai pas eue.
- Ne discute pas mes choix. C’est moi qui fixe la liste des invités !
Et Daniel fit encore pire, en choisissant comme témoins du mariage civil Christine, pour lui-même et Fabienne, pour Aude. Autrement dit son ancienne et son actuelle maitresse !
Les préparatifs du mariage se poursuivirent à un rythme effréné. La robe, la salle, les invitations, tout devait être réglé dans les moindres détails et dans les plus brefs délais.
Le choix de la robe fut aussi un signe des intentions de Daniel envers Aude. C’est lui qui décidait. Aude tenta de résister :
- Daniel, cette robe est magnifique, mais c’est trop ! Tu as vu ce décolleté, ce dos nu, la façon dont elle est fendue jusqu’en haut des jambes. Je serai plus indécente que si j’étais nue. Et puis le tissu fait qu’elle est presque translucide, il ne faudra pas se forcer pour voir mes fesses, ma chatte, mes seins. Que vont penser les gens ? Ce sera un scandale. Non, ce n’est pas possible !
- C’est la robe de mariage qui convient parfaitement à une putain comme toi. Si je pouvais, je t’exhiberais nue.
- Tu es fou. À la mairie, on va m’accuser d’attentat à la pudeur !
- Si tu y tiens, tu porteras une étole légère à la mairie. Pour la réception et le diner, nous serons entre nous.
- Entre nous, avec toutes les personnes que tu as invitées à la réception !
Daniel avait en effet choisi d’inviter le ban et l’arrière-ban de ses relations et connaissances à la réception, alors que la soirée, avec un diner préparé et servi par un service de traiteur, se passerait en petit comité, dans une luxueuse villa, louée à cette occasion.
Tout cela reflétait parfaitement la double personnalité de Daniel. A la réception, il jouerait le rôle du mari, tout ce qu’il y a de plus classique. Aude ignorait alors pourquoi son futur mari avait fait le choix d’une assistance restreinte à la mairie et à la soirée. Daniel ne faisait rien gratuitement. Aude était décidée à suivre tout ce qu’il aurait décidé. Elle espérait qu’avec le temps il finirait par changer son comportement et ses sentiments envers elle.
Car, malgré la frénésie qui entourait leur union imminente, rien en effet ne semblait apaiser la nature cruelle de Daniel. Il continuait de traiter Aude avec un mépris profond, presque mécanique, comme s’il la voyait à peine en tant que personne. Pour lui, elle n’était toujours qu’un objet de plaisir, une soumise qu’il pouvait manipuler à sa guise. Le mariage n’allait rien changer à cela. Au contraire !
Chaque soir, Daniel venait chez elle, ou parfois la convoquait dans un hôtel, et elle savait déjà ce qui l’attendait. Il la déshabillait rapidement, sans la moindre tendresse, sans même lui adresser un regard. Ses mains la saisissaient brutalement, ses ordres étaient aboyés d’une voix rauque, autoritaire, et Aude obéissait sans discuter. Ses pulsions sexuelles étaient toujours aussi violentes, mais il y avait plus que cela. Daniel avait continué à l’offrir à d’autres hommes, à la prêter, comme un jouet qu’il laissait à la disposition de ses partenaires, pour son propre plaisir malsain. Il se délectait de la voir humiliée, soumise aux caprices d’hommes qu’il choisissait soigneusement. Aude, elle, acceptait tout. Elle se laissait faire, docile, comme elle l’avait toujours fait.
Elle était désespérément amoureuse de Daniel, bien au-delà du raisonnable. Avec lui, elle avait découvert et assumé son hypersexualité. Il suffisait qu’il la touche pour qu’elle abandonne toute volonté. Elle ne lassait pas de ses étreintes brutales, animales, sans tendresse. Ses coups de boutoir la rendaient folle de plaisir. C’était comme une drogue pour elle. Elle ne cessait de le supplier de la baiser ainsi, encore et encore.
Cela allait encore plus loin : chaque humiliation, chaque mot méprisant qu’il lui lançait n’était qu’une preuve de plus de son emprise sur elle, et paradoxalement, cela renforçait ses sentiments. Elle voyait en lui son sauveur, l’homme qui l’avait révélée à elle-même, qui l’avait libérée de ses inhibitions, de ses peurs, même si cette libération passait par sa déchéance. Il était l’unique objet de son désir, et elle se serait damnée pour lui. Être maltraitée par lui ne lui faisait pas perdre espoir, bien au contraire. Elle voyait leur futur ensemble comme une fatalité inévitable. Daniel était tout ce qu’elle avait toujours voulu.
Maintenant qu’elle portait son enfant, tout cela prenait une dimension encore plus forte. Cet enfant était le fruit de leur union, le lien tangible entre eux, celui qui, croyait-elle, cimenterait à jamais leur relation. Aude caressait souvent son ventre le soir, seule dans la pénombre de sa chambre, imaginant déjà la vie qu’elle mènerait bientôt. Elle serait Madame S. Ensemble, ils fonderaient une famille, à laquelle Aude voulait se consacrer, aspirant à donner d’autres enfants à Daniel. Et elle, fidèle à son amour et à sa soumission, continuerait de satisfaire tous ses désirs, car au fond, cela ne la dérangeait pas. Elle ne voyait pas sa soumission comme une humiliation, mais comme une forme de dévotion, une manière de se perdre dans l’amour qu’elle lui portait. Pour Aude, être soumise à Daniel était la preuve ultime de son attachement. Elle aimait tout ce qu’il était, même dans sa cruauté.
Les humiliations publiques ne s’étaient pas arrêtées non plus. Lorsqu’ils sortaient ensemble, Daniel prenait plaisir à la rabaisser, à faire des commentaires dégradants devant d’autres hommes, ou à laisser entendre à demi-mot qu’elle n’était rien de plus qu’une femme facile qu’il avait domptée. Mais Aude ne bronchait pas.
Les collègues, eux, continuaient de parler, Christine et Fabienne étant à la manœuvre. Les murmures avaient cessé d’être discrets, les moqueries se faisaient de plus en plus ouvertement. Les rumeurs sur les pratiques de Daniel avec Aude couraient dans les couloirs, chacun y ajoutant sa propre touche sordide. Les gens savaient, ou du moins soupçonnaient, ce qui se passait derrière les portes fermées de leur vie privée.
Les semaines passaient, et la date du mariage approchait à grands pas. Aude, malgré les doutes qui la rongeaient parfois en secret, restait déterminée à aller jusqu’au bout. Daniel était tout ce qu’elle voulait, et peu importait ce que cela lui coûterait. Ce dernier lui réservait cependant une surprise pour le jour de leur mariage.
***
La cérémonie en mairie se déroula en petit comité, les quelques personnes présentes étant celles invitées au diner. Christine et Fabienne dévisageaient Aude avec mépris, savourant le fait que Daniel les ait imposées comme témoins. Il y avait cinq autres hommes. Parmi eux, Jean, le mari de Christine, échangiste comme son épouse. Fabienne était venue sans son mari, lequel connaissait désormais son infortune mais qui s’y résignait par lâcheté ou par intérêt.
Il y avait trois autres hommes, des compagnons de débauche de Daniel. Aude reconnut immédiatement les deux hommes à qui Daniel l’avait offerte à Davos, à savoir Aldo, qui travaillait dans une institution partenaire italienne et Juan, son homologue d’une banque espagnole. Le troisième homme fut présenté comme étant Barnabé, un grand Antillais, partenaire du club de tennis de Daniel, lequel ajouta que Barnabé avait aussi été invité pour d’autres critères qu’Aude « découvrirait plus tard ». Quant au cinquième homme présent, il s’agissait de Gaspard, du service documentation, dont le sourire était sardonique. Aude comprit alors les intentions de Daniel au sujet de la nuit de noces, qui ne serait pas le conte de fée auquel la jeune femme aurait aspiré.
La cérémonie de mariage était uniquement civile, sur décision de Daniel. L’officier d’état-civil ne put s’empêcher de faire une remarque à Aude :
- Au moins avec votre tenue, Madame, vous ne souffrirez pas trop de la canicule !
Aude rougit. Elle savait bien pourquoi Daniel avait choisi de lui faire porter cette robe absolument indécente.
Il y eut un autre incident, au moment de la lecture des articles du Code civil relatifs au mariage : « Article 212 : Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance ».
Daniel, qui connaissait bien l’adjoint au maire, s’autorisa alors un commentaire.
- Respect pour cette femme, certainement pas ! Quant à la fidélité, en ce qui me concerne, je ne me sens aucune obligation envers elle.
Aude ne broncha pas, mais devint très pâle, les larmes aux yeux face à la cruauté de l’homme auquel elle se livrait totalement.
L’élu connaissait l’influence de Daniel. Avec une autre personne, il aurait immédiatement interrompu la cérémonie. Il se contenta de dire :
- Monsieur S, je vous en prie ! Un peu de tenue !
- Ça se voit que vous ne connaissez pas cette femme. Enfin, poursuivons, puisqu’elle veut que je l’épouse !
Daniel récidiva au moment de l’échange des consentements. Il accompagna son « oui » d’un commentaire acerbe :
- Oui, puisque je le dois.
Il ajouta, regardant Aude avec dureté :
- Je te promets que tu le regretteras !
Aude n’eut droit à aucun baiser à l’issue de la cérémonie. Ultime humiliation : c’est Fabienne, sa maitresse, que Daniel embrassa.
La réception fut, quant à elle, tout ce qu’il y a de plus classique, le moment où Daniel présenta son plus beau visage, jouant presque le parfait mari. Ce fut le long défilé des invités venus féliciter les jeunes mariés. Cela parut interminable à Aude. Beaucoup de femmes lui jetaient un regard noir et s’éloignaient en disant, assez fort pour qu’on l’entende : « petite putain » Les hommes, eux, prenaient leur temps, pour bien mater ses charmes.
Les apparences étaient contre Aude. Quand on lui fit observer que la tenue de la mariée était une véritable provocation, Daniel prit un air désolé, mentant effrontément en expliquant que c’est Aude qui avait choisi la robe, car elle était exhibitionniste. La mauvaise image d’Aude en sortait encore aggravée. Et pourtant la jeune femme ne bronchait pas, fidèle à son serment de soumission à son mari.
Elle entendait les conversations entre Daniel et certains de ses invités, Daniel se donnant le beau rôle :
- Mon pauvre, j’ai entendu parler de la réputation de ton épouse. Tu ne crains pas qu’elle te fasse cocu ?
- Elle n’a pas intérêt ! Elle vient de signer sa lettre de démission de l’entreprise. Je vais l’installer dans ma maison de province, en liaison directe avec Paris par TGV. Elle sera désormais entièrement dépendante de moi et, à la moindre incartade, je la mets dehors.
- Tu es certain que l‘enfant est de toi ?
- Non, car elle a la cuisse légère. Mais que veux-tu, j’ai fait mon devoir.
La conversation avec le manager général, Monsieur Durand, fut encore plus instructive.
- Mon cher S, votre épouse est absolument charmante.
- Merci, Monsieur le Directeur Général. Si cette petite putain vous intéresse, je me ferai un plaisir de la mettre à votre disposition.
- Voilà une proposition qui me plait beaucoup, mon cher S !
Ainsi, à peine marié, Daniel considérait Aude comme sa putain, dont il disposait comme il l’entendait, pour ses intérêts et sa carrière. Il le confirma au cours de la soirée, qui elle, se déroula en comité restreint.
***
Daniel attendit que le diner fût terminé et que l’équipe du traiteur eut débarrassé le grand salon de la villa pour donner le signal de la seconde partie de soirée.
- Mes amis, si je vous ai réuni ce soir, c’est parce que vous allez inaugurer le traitement que je réserve à cette trainée. Elle m’a contrainte à l’épouser. En échange, j’ai exigé sa totale soumission. Pour son mariage, je lui offre un gang bang !
Daniel ordonna à Aude de se lever. Se plaçant derrière elle, il fit tomber la robe indécente qui cachait peu de choses. La jeune femme était nue, offerte.
- Messieurs, elle est à vous jusqu’au bout de la nuit. Cinq hommes ce n’est pas trop pour cette salope. Ne la ménagez pas. Tous ses trous sont à votre disposition. Et comme vous m’avez fourni les certificats médicaux que je vous ai demandés, ce sera sans capote ! Remplissez-la, faites-la crier de plaisir !
En faisant cela, Daniel pensait sans doute une nouvelle fois humilier Aude. En réalité, Aude, depuis que Daniel était devenu son amant, avait pris pleinement conscience de son hypersexualité. Elle avait compris, depuis la cérémonie de la mairie, comment allait se passer sa nuit de noces. Et le fait d’avoir été ainsi exhibée toute la journée avait mis le feu à ses sens. Sa chatte était trempée, ses tétons étaient durs. Daniel croyait la punir en la livrant à ces hommes. En réalité, elle avait envie de ce qui allait se passer et avait bien l’intention de prendre son pied.
- Quant à moi, je vais me délecter du spectacle, tout en m’amusant avec Christine et Fabienne. Mais si le cœur vous en dit, n’hésitez pas Mesdames.
- Beurk, ça ne me dit rien, répondit Fabienne. Cette petite putain me dégoute !
- Quant à moi, l’initier aux amours saphiques ne me déplairait pas, dit Christine. Un peu plus tard dans la soirée, quand ces Messieurs se seront bien occupés d’elle !
Il y eut d’abord un passage obligé, qui ne plaisait guère à Aude : Gaspard, qui lui répugnait, avait obtenu le privilège d’être le premier. La nuit serait longue.
***
(A suivre)
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23 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Didier, qui connait bien mes récits, avait déjà relevé ce point et je ne m'en cache pas. je me suis inspirée du texte autobiographique où je parle de mon mariage avec Philippe. je rappellerais seulement que ce n'est pas moi qui avais choisi cette robe, mais Philippe, comme Daniel a choisi celle d'Aude
cette robe de mariée me fait penser à celle que portait une jeune salope de 26 ans, totalement incendiaire, totalement salope, tu la connais je crois
Rachid
Rachid
@Didier, tu as raison. j'aime les analyses de John W et je recommande vivement ses écrits, en français qui plus est. ils sont remarquables.
@John W,
je trouve, avec ce terme de "slow-burner", votre vision anglosaxonne de ce récit fort intéressante en soi...
Didier
je trouve, avec ce terme de "slow-burner", votre vision anglosaxonne de ce récit fort intéressante en soi...
Didier
Cher John, je ne connaissais pas cette expression. Merci pour ce commentaire très pertinent!
C'est une histoire qu'on appelle en anglais 'slow-burner'. Pour moi, son attrait en tant que récit, c'est son exploration de la relation du pouvoir entre les hommes et les femmes; pouvoirs des corps, pouvoirs des argents, enjeux des capitaux corporels, capitaux sexuels, capitaux économiques, capitaux sociaux. Un récit qui est donc intrigant, et le sort final d'Aude, et comment elle en arrivera, est au clé de l'intrigue...
John W
John W
@ Didier, je confirme sans réserves tes deux remarques!
@Olga,
je ferai donc preuve de patience car comme l'a dis si bien Rabelais, tout vient à point à qui sait attendre...
@Sarah,
merci pour ces précieuses précisions qui ne sont pas sans rappeler, dans un certain autre contexte, une certaine jeune personne dont j'ai récemment lu et apprécié l'autobiographie.
Didier
je ferai donc preuve de patience car comme l'a dis si bien Rabelais, tout vient à point à qui sait attendre...
@Sarah,
merci pour ces précieuses précisions qui ne sont pas sans rappeler, dans un certain autre contexte, une certaine jeune personne dont j'ai récemment lu et apprécié l'autobiographie.
Didier
@ Julie, merci. Ce ne sont effet nos valeurs.
@ André, à mon sens ça s'appelle de l'abus de faiblesse!
@ lecteur anonyme, il faudra encore du temps mais la revanche d'Aude viendra
@ Sarah, tu soulignes un points important. La revanche d'Aude interviendra plus tard, quand elle sera une femme mure et expérimentée
@ Daniel, c'est exact. Il est cruel, impitoyable et lamentable.
@ lectrice elle est une "salope" comme le sont toutes les hypersexuelles.
@ André, à mon sens ça s'appelle de l'abus de faiblesse!
@ lecteur anonyme, il faudra encore du temps mais la revanche d'Aude viendra
@ Sarah, tu soulignes un points important. La revanche d'Aude interviendra plus tard, quand elle sera une femme mure et expérimentée
@ Daniel, c'est exact. Il est cruel, impitoyable et lamentable.
@ lectrice elle est une "salope" comme le sont toutes les hypersexuelles.
Bonne salope Aude
Merci aux auteurs de cette fiction c’est très bien que des le début on sait que le mariage a duré 20 ans et au fil des lignes on voit la force d’Aude son abnégation est formidable et Daniel ne se rend même pas compte qu’en avilissant son épouse au point de l’offrir comme un jouet sexuel même un gangbang pour sa nuit de noce il est en réalité très faible et pitoyable
Daniel
Daniel
Salut à tous,
Merci pour vos commentaires et vos encouragements.
Il ne faut pas oublier de remettre les choses dans le contexte exact. Aude est jeune et inexpérimentée. Les choix qu'elle fait ne sont pas forcément bons ou calculés, et surtout ses sentiments pour Daniel embrouillent ses raisonnements.
Sarah T.
Merci pour vos commentaires et vos encouragements.
Il ne faut pas oublier de remettre les choses dans le contexte exact. Aude est jeune et inexpérimentée. Les choix qu'elle fait ne sont pas forcément bons ou calculés, et surtout ses sentiments pour Daniel embrouillent ses raisonnements.
Sarah T.
Bravo rien à ajouter tout a été dit pourtant j’attends la revanche d’ Aude et les remords de Daniel d’avoir discréditer et humilier son épouse
C'est très bien, bon duo en écriture, c'est une réussite
Aude aime manifestement se faire dominer et Daniel en profite. Je ne vois pas où est le problème!
André
André
En tant que féministe, le comportement d'Aude, dans un premier temps, me met en colère. Le personnage de Daniel est particulièrement odieux.
Mais, appréciant les deux auteures et connaissant leurs valeurs, je sais que la personnage finira par se réveiller et assumer son hypersexualité sans rester sous la coupe de ce salaud!
En tout cas, bravo en effet à Olga et Sarah!
Julie
Mais, appréciant les deux auteures et connaissant leurs valeurs, je sais que la personnage finira par se réveiller et assumer son hypersexualité sans rester sous la coupe de ce salaud!
En tout cas, bravo en effet à Olga et Sarah!
Julie
@Merci Luc!
@ Micky, merci beaucoup. Oui ce type de situation existe. Aude croit avoir "piéger" Daniel. En fait, elle renforce la domination que cet homme exerce sur elle. L'histoire sera celle se sa longue prise de conscience, puis de sa libération.
@ Micky, merci beaucoup. Oui ce type de situation existe. Aude croit avoir "piéger" Daniel. En fait, elle renforce la domination que cet homme exerce sur elle. L'histoire sera celle se sa longue prise de conscience, puis de sa libération.
J'ai aimé ce scénario très réaliste dans son approche. Combien d'hommes légers se sont ainsi fait piéger et combien de femmes un peu perverses ont su tirer parti de la situation. Cela dit, je n'ai aucune sympathie pour ce Daniel très macho et je suis le parcours sexuel d'Aude avec toujours beaucoup d'intérêt, en attendant sa maturité. Je me demande ce qu'elle sera alors.
@ Valériane, merci!
@ Didier, tu as bien analysé la situation et exprimé l'impatience à voir Aude réagir enfin. Il lui faudra encore du temps!
@ Jacques du Canada, Aude masochiste? Je dirai plutôt aveuglée par ses sentiments envers un sale type qui en profite. Oui elle finira par réagir, mais il lui faudra encore du temps.
@ Didier, tu as bien analysé la situation et exprimé l'impatience à voir Aude réagir enfin. Il lui faudra encore du temps!
@ Jacques du Canada, Aude masochiste? Je dirai plutôt aveuglée par ses sentiments envers un sale type qui en profite. Oui elle finira par réagir, mais il lui faudra encore du temps.
Félicitations à vous deux!
Luc
Luc
Hé bien elle est patiente la petite Aude. C’est a se demander si elle n’est pas un peu masochiste. Elle a certainement un plan en arrière de la tête.
Elle ne peut compter sur personne de son Entourage immédiat pour l’aider à part peut-être les conjoints de Fabienne et de Christine. Là, ça pourrait brasser un peu!
Elle ne peut compter sur personne de son Entourage immédiat pour l’aider à part peut-être les conjoints de Fabienne et de Christine. Là, ça pourrait brasser un peu!
rien a redire, c'est top
Valeriane
Valeriane
Olga, Sarah,
Je vous remercie pour ce très bon chapitre, fort dérangeant toutefois, et ce même si à mon gout la vengeance d'Aude est assez soft avec ce seul mariage imposé à Daniel suite à la découverte de sa grossesse. J’avais espéré plutôt y trouver une revanche plus cinglante envers Daniel, qui aurait permis à Aude ainsi de reprendre le dessus sur cet immonde personnage.
Car oui, que gagne Aude sur l’instant en forçant ainsi par cet habile chantage cet être odieux et cruel à l’épouser?
Hormis un nom pour elle et son enfant, rien et je dirais même que sa situation a empiré.
En effet, ses collègues la diffament encore plus, Daniel a amplifié son emprise, sa domination sur elle la forçant ainsi à démissionner, et enfin il n’a de cesse de la dénigrer à tout instant auprès de tous et surtout auprès de ses parents, l’isolant ainsi de plus en plus…
Et que dire de ce mariage que Daniel a pris bien soin de préparer, par souci de vengeance, avec tout d’abord l’achat de cette robe totalement impudique et cette cérémonie à l’état civil peu conventionnelle, qui sont, en tant que fidèle lecteur, sans rappeler un certain autre mariage…
Et puis enfin il y a cette soirée en toute intimité qui va bientôt prendre pour Aude une tournure plus hard que celle rêvée initialement.
Il me semble que, s’étant découverte hypersexuelle, Aude aime pour le moment se complaire dans son rôle de soumise, afin de prendre un maximum de plaisir, mais cela va-t-il vraiment durer longtemps?
J’ai le sentiment qu’à un moment donné Aude par réagir et régler définitivement ses comptes avec Daniel.
En effet, l'histoire n'étant pas encore achevée et comme Aude ayant dit que "la guerre n'était pas terminée", j’ai le sentiment que dans un futur proche Aude va finir par réagir et régler définitivement ses comptes avec Daniel.
J’espère que cela préfigure peut-être une nouvelle surprise, une nouvelle vengeance…
J’ai hâte désormais de découvrir la suite de ce récit.
Félicitation et bravo une nouvelle fois aux deux auteures pour ce nouveau texte.
Didier
Je vous remercie pour ce très bon chapitre, fort dérangeant toutefois, et ce même si à mon gout la vengeance d'Aude est assez soft avec ce seul mariage imposé à Daniel suite à la découverte de sa grossesse. J’avais espéré plutôt y trouver une revanche plus cinglante envers Daniel, qui aurait permis à Aude ainsi de reprendre le dessus sur cet immonde personnage.
Car oui, que gagne Aude sur l’instant en forçant ainsi par cet habile chantage cet être odieux et cruel à l’épouser?
Hormis un nom pour elle et son enfant, rien et je dirais même que sa situation a empiré.
En effet, ses collègues la diffament encore plus, Daniel a amplifié son emprise, sa domination sur elle la forçant ainsi à démissionner, et enfin il n’a de cesse de la dénigrer à tout instant auprès de tous et surtout auprès de ses parents, l’isolant ainsi de plus en plus…
Et que dire de ce mariage que Daniel a pris bien soin de préparer, par souci de vengeance, avec tout d’abord l’achat de cette robe totalement impudique et cette cérémonie à l’état civil peu conventionnelle, qui sont, en tant que fidèle lecteur, sans rappeler un certain autre mariage…
Et puis enfin il y a cette soirée en toute intimité qui va bientôt prendre pour Aude une tournure plus hard que celle rêvée initialement.
Il me semble que, s’étant découverte hypersexuelle, Aude aime pour le moment se complaire dans son rôle de soumise, afin de prendre un maximum de plaisir, mais cela va-t-il vraiment durer longtemps?
J’ai le sentiment qu’à un moment donné Aude par réagir et régler définitivement ses comptes avec Daniel.
En effet, l'histoire n'étant pas encore achevée et comme Aude ayant dit que "la guerre n'était pas terminée", j’ai le sentiment que dans un futur proche Aude va finir par réagir et régler définitivement ses comptes avec Daniel.
J’espère que cela préfigure peut-être une nouvelle surprise, une nouvelle vengeance…
J’ai hâte désormais de découvrir la suite de ce récit.
Félicitation et bravo une nouvelle fois aux deux auteures pour ce nouveau texte.
Didier