De masques et de sang - Chapitre 3

- Par l'auteur HDS HPLovecrave -
Auteur homme.
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Récit libertin : De masques et de sang - Chapitre 3 Histoire érotique Publiée sur HDS le 07-10-2019 dans la catégorie A dormir debout
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De masques et de sang - Chapitre 3
" C'est quoi le plan? " Evie, encore tremblotante sous la fine robe blanche, tourna la tête, comme sortant de sa transe, pour examiner Mordecai. Assis à sa droite à l'arrière du 4x4 noir, il fixait le conducteur avec un air de défi. Le sauvage n'avait pas prêté attention à la jeune femme un seul instant depuis leur sortie de la salle bondée.

Zachariah restait impassible, osant un coup d'oeil régulier à la jeune femme au travers du rétroviseur intérieur. Il desserra à peine les machoires à l'interpellation de son compagnon.

" Mmmm? "

Mordecai jura.

" Le prince voudra la voir... Mon cul! C'est un putain de guépier. (Il serra les poings, comme prêt à exploser. Puis laissant échapper une profonde expiration il secoua la tête.) Si t'as tort autant qu'on aille faire bronzette sur la côte. On est foutus. Si t'as raison on va avoir tout les putains de groupuscules du coin aux fesses pour la choper. Tu t'en rends compte? "

Zachariah se contenta de hocher les épaules avant de tourner dans un parking souterrain, s'y engageant à vive allure.

Le sauvage se laissa retomber brutalement dans le fond de son siège, visiblement dépité.

Le véhicule pris plusieurs virages serrés à une vitesse particulièrement élevée compte tenu du peu de visibilité dans les étroits dédales du parking avant que le conducteur habile ne remarque un emplacement vide et y engouffre le 4x4. Il coupa le contact et, sans se retourner, consentit à répondre à son compère de sombre humeur.

" Je l'ai vu. (Il marqua une pause pour s'assurer l'attention de Mordecai.) Le prince ne réalise simplement pas pleinement ce qu'elle représente. "

Evie avait beau etre rongée par la peur et la confusion, elle ne supportait plus d'être ignorée de cette façon. Elle jeta un coup d'oeil au sauvage qui la fixait, l'air absent et elle se redressa vivement vers le siège avant.

" Qu'est ce que je représente??? Et merde vous êtes quoi au juste?! " Le rouge lui monta aux joues et elle se resaisit presque aussi tôt, se demandant si elle n'allait pas regretter d'avoir ouvert la bouche. Le sauvage sembla simplement l'ignorer, ouvrant violemment la portière pour s'extirper du véhicule. Zachariah lui se retourna, son faciès difforme en partie éclairé par les éclairages du parking. Evie eut un mouvement de recul dont il ne sembla pas s'offusquer.

" Plus tard. Sortons. "

Evie grimaça et opina faiblement, mal à l'aise.

Quelques minutes plus tard ils étaient dans un ascenseur d'une autre époque qui semblait peiner à remplir sa mission. Evie avait froid, la fine robe blanche ne lui offrant qu'un peu de modestie. Les deux autres semblaient l'ignorer superbement, ils n'avaient pas prononcer un seul mot depuis la sortie du véhicule et elle pouvait sentir la tension flottait dans la minuscule cabine.

Quand enfin ils attinrent leur destination et que la porte de métal s'ouvrir dans un grincement, Evie plissa les yeux en découvrant un long couloir au sol couvert de moquette usée, les murs bordés de panneaux de bois et d'un papier peint rayé qui devait avoir deux fois son âge. L'impression d'ensemble était réhaussée par les quelques lampes murales grésillantes, quand elles fonctionnaient encore.

L'endroit ressemblait à un de ces hotels de film d'horreur et elle faillit laisser échapper un rire nerveux quand ils arrivèrent devant une réception miteuse digne d'un musée.

Zachariah s'avança sans cérémonie vers la réception vide et appuya sur la petite sonette métallique qui reposait sur le comptoir de bois. Le carillon étrangement mélodieux fut rapidement suivi par des claquement de pas rapides.

Un homme arriva. Vêtu d'une chemise blanche ample et d'un jean serré, il était d'assez petite taille, mais semblait carré. Le crane dégarni, la peau couverte de taches qui devait être du psiorasis, il n'en gardait pas moins un visage souriant et plutot charmeur. Evie lui aurait donné la quarantaine bien entamée.

" Deux chambres. Une pour nous et une pour elle. Elle ne doit pas quitter l'hôtel mais répondez à ses besoins. "

Zachariah clina à peine des yeux, plutôt expéditif. L'homme, tout sourire, ne sembla pas le moins du monde étonné par l'apparence de ses invités et se contenta d'aller collecter deux clés. Il en tendit une à Zachariah mais conserva l'autre.

" Des troubles à prévoir? "

Mordecai, en retrait, laissa échapper un grognement tandis que Zachariah semblait examiner la clé.

" Rien dont votre maitre n'est à se soucier. (Il se pencha vers l'homme, adoptant un ton bien plus menacant.) Il ne doit rien arriver à l'humaine, surveillez là. "

Evie déglutit tandis que l'homme, souriant, l'examiner attentivement.

" Je m'en assurerai personnellement. Je vais la conduire à sa chambre de ce pas. "

Zachariah se contenta d'hocher la tête, puis, après un long regard appuyé à Evie, il disparut dans un des couloirs attenants avec Mordecai sur les talons.

Evie, mal à l'aise, reporta son attention sur l'homme qui était désormais de l'autre côté du comptoir. Ses yeux semblaient perdus dans la longueur des jambes de la jeune femme, mais, se reprenant, il lui adressa un sourire chaleureux.

" Allons y mademoiselle. "

Evie lui emboita le pas, incertaine, tandis qu'il la guidait à travers un couloir délabré sentant l'humidité. Il s'arrêta enfin devant une porte en bois plutot massive qu'il déverrouilla d'un tour de clé. Il s'écarta pour la laisser passer, souriant, et s'empressa de refermer derrière eux.

La chambre était petite et semblait dater des années trentes. Un lit à barreaux occupait un coin de la pièce, accolé à une table de cheveux cirée sur laquelle tronait un de ces vieux téléphone à cadran. La moquette sur le sol était épaisse et comportait plusieurs tâches dont elle préférait ignorer l'origine. De l'autre côté de la pièce se trouvait un petit bureau avec un fauteuil de bois. Enfin une toute petite pièce attenante comportait un lavabo et des sanitaires. #Pas de douches...# songea la jeune femme frigorifiée avec regret.

#Pas de fenêtres non plus... # Tout bien considéré, elle n'en avait pas vu la moindre dans l'hotel.

Elle alla s'asseoir sur le bord du lit, palpant le matelas et fut surprise qu'il soit un tant soit peu comfortable. Quand elle releva les yeux vers l'homme à la peau couverte de plaques rouges, ce dernier lui sourit.

" Si vous avez besoin de quoique ce soit, le téléphone ne fonctionne plus mais frappez à la porte, je viendrais. "

Voyant qu'il s'apprêtait à partir et, visiblement, à la laisser enfermer, elle se redressa vivement, l'interpellant.

" Monsieur! Attendez! "

Il lui adressa un nouveau sourire et elle fut rassurée de constater que ses dents étaient normales.

" Appelez moi Peter. "

Elle inclina poliment la tête.

" Peter... Je suis Evie. (Elle forca un sourire, un peu décontenancé.) J'aurais besoin de plusieurs choses... "

Il haussa un sourcil, s'éloignant de quelques pas de la porte.

" Dites moi, j'y veillerai. "

Rougissant légèrement elle jeta un coup d'oeil à sa robe.

" Si vous aviez... Des vêtements un peu plus... Couvrant.. "

Un large sourire illumina le visage de l'homme qui en profita pour jeter de nouvelles oeillades au corps jeune et élancé sous ses yeux.

" Autre chose...? "

Evie se mordilla la lèvre inférieure, hésitante. Hochant la tête pour elle même, elle fit un pas vers Peter.

" Vous savez ce qu'ils sont n'est ce pas...? J'ai tant de questions... "

Il sembla soudainement particulièrement nerveux et refit un pas vers la porte, jouant avec son trousseau de clés.

" Je suis désolé, je ne peux pas... "

Evie pressa sa chance et se rapprocha encore de lui, un masque d'inquiétude sur le visage.

" Peter, s'il vous plait... Je dois savoir... (Elle baissa d'un ton, se mordant la lèvre. ) Je vous en supplie, je ne dirais rien. "

L'homme semblait vraiment mal à l'aise et commenca à se gratter nerveusement. Il loucha sur le décolleté d'Evie et ses jambes, incertain.

" Je risque beaucoup... Mais... "

Evie soutint le regard de Peter, hésitante.

" Mais? "

Il se racla la gorge.

" Avant de... Les rencontrer... J'étais masseur... Je n'ai pas retouché un corps de femme depuis... "

Evie s'empourpra, soudain pleinement consciente du peu de vêtements qu'elle portait.

" Je veux juste quelques réponses... "

Peter se redressa un peu plus, la fixant.

" Si vous me laissez vous masser je répondrai à vos questions... On arrêtera dés que vous le souhaiterez. "

Elle déglutit, hésitante. Après ces derniers jours ça semblait bien peu au final. Elle hocha la tête un peu à contre coeur tandis qu'un nouveau sourire éclairait le visage du réceptionniste.

Il consentit sans aucun effort à lui laisser un peu d'intimité le temps qu'elle retire sa robe et s'enroule d'une serviette. La jolie brune fut surprise de constater qu'il ne portait plus qu'un caleçon quand il revint avec une petite bouteille couverte d'huile parfumée mais préféra n'emettre aucun commentaire.

Suivant les indications de Peter elle s'allongea sur le ventre sur le petit lit à barreaux. Elle ne put s'empecher de rougir quand il réarranga un peu la serviette, de telle sorte qu'elle ne couvre plus que le fessier rebondi de la jeune femme.

Elle ferma les yeux, espérant que ca dissiperait un peu du malaise qu'elle ressentait. Déjà les mains huilées venaient elles se poser sur ses épaules qu'elle se sentit un peu moins tendue. Ses mains étaient fermes et puissantes et travailler agréablement les muscles de son cou en redescendant le long de ses épaules, ses doigts effleurant ses clavicules.

Elle du prendre une profonde inspiration pour se reconcentrer.

" Vous savez donc ce qu'ils sont...? "

Peter, concentré, un genou sur le lit, acquiesca, ses pouces glissant le long de la colonne vertébrale d'Evie en décrivant des demis cercles appuyés.

" Ils se nomment parfois Cainites entre eux... Ils sont... Plusieurs groupes... Différents... Mais semblables sur le fond... "

Evie se sentit encore plus confuse mais ses incertitudes furent remplacées par une douce chaleur dans son bas ventre tandis que les mains puissantes remontaient le long de ses cotes, effleurant sa poitrine comprimée contre le matelas.

" Hum... Cainites...? Semblables...? "

Elle entrouvrit les yeux en entendant le lit grincer au dessus d'elle. Peter avait changé de sens et se tenait désormais au dessus de sa tête, lui offrant une vue imprenable sur son caleçon déformé par une bosse de belle taille tandis qu'il travaillait à nouveau le dos de la jeune femme, ses doigts expert pressant la chair jusqu'au bas de son dos, effleurant la naissance de ses fesses en s'aventurant en bordure de la serviette.

" ... Des buveurs de sang. Tout leur univers tourne autour de ça. "

Un frisson la parcourut mais les mains talentueuses la maintenait dans une sorte de transe. Elle ne pipa mot quand les mains s'aventurèrent sous la serviette, englobant la chair ferme de se fesses pour les palper méthodiquement. Elle pouvait sentir la pointe de ses seins durcir contre le matelas et une douce moiteur se répendre entre ses cuisses.

Peter semblait très à l'étroit et cherchait tant bien que mal à réajuster sa position.

La jolie brune déglutit, se perdant quelques instants dans la contemplation de la barre de bonne envergure qui pressait contre le tissu tendu.

Elle se sentit presque rassurée quand il se deplaca pour aller au bas du lit et que les mains puissantes se refermèrent sur ses mollets. Il reprit son massage avec diligence tandis qu'Evie tentait de calmer sa respiration.

" Dites m'en plus... S'il vous plait... "

Peter qui tentait de répondre le plus succinctement possible, que ce soit par crainte de répercussions ou pour prolonger le massage, sembla hésiter.

" Le sujet est vaste... "

Ses mains remontaient désormais le long des cuisses de la jeune femme, caressant et pressant fermement la peau douce et chaude. À chaque nouvel aller retour, les mains s'aventuraient un peu plus sous la serviette, glissant à l'intérieur des cuisses de la jeune femme.

" La serviette risque de gêner... Vous permettez que je l'enlève pour continuer?"

Evie se mordilla la lèvre nerveusement. Elle comprenait que si elle refusait le massage et l'interrogatoire peu fructueux prenait fin. Une partie d'elle n'était pas certaine de vouloir que le massage s'arrête également.

" Allez y... "

Il n'en fallait pas plus à Peter pour se debarasser de l'indésirable pièce de tissu et déjà ses mains remontaient le long des cuisses de la jeune femme pour venir en coupe sous ses fesses et les presser entre ses mains.

Evie ne put retenir un gémissement, tout son corps était brûlant et sa sensibilité était de nouveau à l'extrême. Elle perdait peu à peu son objectif de vue et du faire un effort de concentration supplémentaire pour poursuivre.

" Peter... S'il vous plait... "

Les mains de ce dernier continuaient leur manège sur le petit fessier rebondi mais cette fois en pressant ses fesses vers l'extérieur de ses pouces, les ouvrant et lui donnant une vue imprenable sur les orifices de la jolie brune. Evie s'empourpra, ainsi exposée, d'autant qu'elle ne doutait pas que son excitation soit visible.

" Ils existent depuis la nuit des temps et hum... (Peter semblait tout autant avoir du mal à se contenir.) Ils protègent farouchement le secret de leur existence... Traquant et tuant les témoins de leurs actes à chaque fois que c'est nécessaire... "

Evie tentait se de concentrer sur les paroles de Peter. Elle laissa échapper un nouveau gémissement quand ses doigts vinrent se presser sur les grandes lèvres de son intimité humide et commencent à décrire de petits cercles en appuyant doucement sur ses chairs.

Il continua de parler, lentement, comme si de rien n'était.

" Ils craignent le soleil et ont des refuges un peu partout. Leur organisation, les ramifications qu'ils ont sont bien plus importantes que tout ce qu'on peut imaginer et... "

Evie, qui respirait bruyamment et dont le bassin accompagnait inconsciemment les caresses masturbatoires de Peter, mis quelques secondes à réaliser qu'il s'était tu et marmonna un : " Et...? "

La main de Peter se retira.

" J'ai fini le dos. Pouvez vous vous retourner? "

Elle obéit sans hésitation, dans un état second. Elle croisa le regard de Peter qui semblait presque endolori dans son caleçon et s'entendit lui dire :

" Vous pouvez vous mettre à l'aise aussi... "

L'homme dégarni dont les yeux dévoraient le corps de la jeune femme, de ses seins bien ronds pointant fièrement, à son abdomen dessiné jusqu'à son sexe lisse et luisant indiqué par une fine ligne de poils pubien, sourit de plus belle et se débarassa en hate de son caleçon, laissant un chibre d'une vingtaine de centimètres plutot épais. Son gland violacé s'était extirpé seul du prépuce sans difficulté et semblait pointer vers la jeune femme qui se perdit quelques instants dans son observation.

Il se leva et vint reprendre sa place au dessus d'elle avec un drole de sourire, exhibant son sexe dressé à quelques centimètres du visage de la jeune femme. Evie déglutit, se sentant saliver, tandis que les mains de Peter venair courir sur ses côtés avant de remonter vers ses seins et de les empoigner pour les malaxer vigoureusement.

Peter sembla surpris quand la main de la jeune femme s'enroula autour de son pénis et commença à le branler lentement, son gland pointé vers le visage de la jeune femme. Il pouvait y sentir le souffle chaud et saccadé et sourit de plus belle, ses mains pressant, roulant et savourant la jeune poitrine offerte.

Elle haleta. Il lui devenait pratiquement impossible de se concentrer, le membre dur et chaud coulissant entre ses doigts sous ses yeux fascinés. Elle déglutit et bafouilla.

" J'ai une dernière... Question... Le golconde...? "

Peter sembla étonné. Il gémit tandis qu'un filet de liquide séminale s'echappait de son gland gonflé et coulait sur le visage de la jeune femme.

" Ha... Je te le dirais... Après... "

Evie ne put protester qu'il se redressait et venait s'installer entre ses jambes. Elle voulut resserrer les cuisses instinctivement mais il les lui écarta sans ménagement et, poussant sur les jambes fuselées de la jeune femme, fit basculer son bassin vers l'avant.

Evie gémit faiblement en sentant le gland épais se frotter contre ses petites lèvres, cherchant l'entrée de son orifice. Il pressa doucement son gland dur contre les chairs intimes de la jeune femme, se frayant lentement un chemin. Evie était fébrile, jamais elle n'avait voulu etre prise à ce point. Quand il enserra ses hanches de ses mains puissantes et s'enfonça d'une traite en elle, les parois de son vagin se resserant sur le long membre rigide qui frappa son cervix, elle laissa échapper un cri de plaisir. Peter, encouragé, redoubla d'effort et la pillonna ardemment, la clouant dans le lit.

L'anticipation et l'excitation qu'elle subissait depuis quelques jours eurent rapidement raison d'elle et elle succomba à un violent orgasme, son sexe se contractant autour du chibre qui allait et venait en elle.

Peter, haletant, maintenait le cap. Il agrippa les fesses de la jeune femme, décollant son bassin du lit tandis qu'il accélérait l'allure. Evie n'était plus qu'un pantin désarticulé ivre de plaisir. Un nouvel orgasme la frappa quand elle sentit le membre se gonfler et se tendre par accoups tandis que des giclées chaudes et épaisses se répendaient en elle.

Peter se retira, visiblement éprouvé et remis en hate son caleçon sous le regard un peu hagard d'Evie. Il se pencha à son oreille et lui murmura.

" Le golconde c'est notre fin à tous... "

Evie encore trop groggy pour réagir le regarda quitter la chambre, confuse.

Peter tint sa promesse et lui apporta des vêtements. Une veste et un pantalon de cuir noir. Des baskets grises et, à son plus grand bonheur, des sous vêtements. L'ensemble lui donnait une allure plutot provocante mais elle s'y sentait bien mieux que dans la fine robe blanche.

Les vêtements déposés Peter ne donna plus vraiment signe de vie. Elle grimaça, un peu honteuse, se demandant ce qui l'avait poussé à agir de la sorte, elle auparavant si réservée. Son esprit s'égarant elle repensa à Zachariah et le délicieux nectar qui coulait dans ses veines. Elle fut tirée de ses rêveries par des bruits de pas dans le couloirs.

Elle tendit l'oreille, impressionnée par les capacités récentes de son ouïe. Elle pouvait presque sentir les vibrations du choc des pas se répercuter sur les alentours. Deux hommes, un bien plus lourd que l'autre.

Un frisson parcourut son échine quand la poignée de porte tourna en vain tandis qu'on s'énervait dessus. Son coeur se noua, se remémorant la matinée où elle avait déjà vécu cette scène. #Marissa... #

La porte vola en éclat, la tirant brusquement de sa mélancholie et lui arrachant un cri de surprise.

Mordecai apparut au milieu de la porte fracturée, ses ongles d'ordinaire si semblables à des griffes ayant désormais l'apparence de poignards, longs d'une trentaine de centimètres. Ils semblaient presque fait d'os et paraissaient particulièrement épais et tranchant. L'espace d'un instant elle songea qu'il allait la tuer mais le sauvage se contenta de fouiller la pièce des yeux, aux aguets. Il semblait épuisé ce qui contrastait grandement avec son attitude habituelle.

Il jeta à peine un regard à Evie, avant de lancer un " On bouge! " particulièrement agacé.

Confuse Evie se contenta de le suivre et enjamba les décombres de la porte, tombant nez à nez avec un Zachariah tout aussi abattu et sur les nerfs que son compère. Il posa un regard désapprobateur à Evie. Mordecai huma vaguement l'air, arrivant derrière elle.

" Une seule prise de sang et ça ouvre déjà les cuisses... "

Evie voulut protester, se sentant humiliée mais déjà Zachariah s'éloignait leur faisant signe de presser l'allure.

La jeune femme les observait, incertaine. Ils semblaient plus lents, presque gauches. Mordecai avait rejoint le déformé et parlait désormais à voix basse. Evie bien qu'un peu en retrait, ne loupait rien des échanges. Il lui suffisait de tendre un peu l'oreille et le monde devenait une cacophonie.

" Comment ils pourraient savoir? "

Zachariah jeta un oeil en coin à Evie, suivit des yeux par son comparse. Il n'eut le temps de répondre que déjà le sauvage renchérissait.

" L'autre dégénéré qui nous a filé les chambres. Putain de goule.... Attend que je le... "

Mordecai s'arrêta net alors qu'ils franchissaient le seuil du hall de la réception. Trois créatures semblables au déformé attendaient patiemment et se tournèrent instinctivement vers eux. Leur aspect grotesque était renforcé par une multitude de tatouages, piercing et autres modifications corporelles. Le plus imposant d'entre eux, qu'Evie identifia un peu difficilement comme la femme du groupe, portait même une rangée de pics métalliques vissés dans le crâne. Ils étaient vêtus de cuir et de chaînes, vague caricature d'un gang de motard punk qui aurait chopé de sacrés maladies de peau.

En un clignement d'oeil, Zachariah s'était interposé entre Evie et le trio visiblement mal intentionné. Il sembla vaciller mais il bougeait d'une telle facon que la jeune femme n'en était pas sur.

Celle qu'elle avait déjà rebaptisé crête-de-métal intérieurement s'avanca nonchalamment vers eux et s'arrêta à quelques malheureux mètres, ses acolytes légèrement en retrait. Evie aperçut un reflet métallique sous la veste de motard d'un des deux hommes et, jaugeant l'autre, se demanda comment elle avait pu manquer les machettes qu'ils portaient.

Crête-de-métal écarta les bras en signe de paix, un sourire carnassier aux lèvres, ses petits yeux jaunes luisant de perfidie.

" Zachy! Toujours à trimballer ton cabot partout... (Mordecai lui jeta un regard haineux en retour mais ne bougea pas d'un cil.) Tu devrais songer à le faire piquer... "

Zachariah était tendu comme la corde d'un arc, prêt à bondir. Pivotant légèrement il s'arrangeait pour toujours faire face à la femme aux piques de métal et lui barrait le plus court chemin vers Evie.

La jolie brune se faisait aussi discrète que possible. Elle respirait le moins fort possible, l'estomac noué, consciente que si les choses dégénéraient ses chances étaient nulles en cas d'affrontement.

Zachariah inclina poliment la tête.

" Miranda... C'est toujours un plaisir. "

Crête-de-métal s'esclaffa, continuant d'aller et venir face à eux comme un chat jouant avec sa proie. Elle se fendit d'un sourire narquois.

" Pourquoi n'arrosons nous pas ces retrouvailles chaleureuses dans ce cas... J'ai ouïe dire que tu avais un nectar de premier choix... "

Les yeux de la créature scarifiée fixaient désormais Evie qui se rapprocha inconsciemment de Zachariah, muette d'effroi.

" Nous aurons d'autres occasions... Le prince nous attend. "

Si les propos de Zachariah cachaient une menace, son opposante ne sembla pas en prendre la mesure. Elle s'arrêta finalement devant eux, les détaillant tour à tour.

" Il fait jour mon chaton. Je pense que le prince attendra... (Ses deux acolytes choisirent cet instant pour empoigner leurs machettes. Elle marqua une pause, souriant étrangement.) D'ailleurs en parlant de boire un coup... Je me demande de quand date votre dernier festin... Ca doit être très difficile de tenir ainsi debout alors que le soleil est au zénith là dehors... Nous on a du siphonner quoi... Quatres humains? (Elle se tourna vers ses compères mimant de leur demander confirmation.) Non? Franchement vous m'impressionnez... (Elle tapota ses ongles contre sa cuisse, les fixant tandis qu'ils restaient impassibles.) Allez Zachy, donne moi l'humaine et on vous laissera partir... "

Evie réalisa avec angoisse qu'elle les avait bien vu vaciller et qu'elle s'apprêtait à finir entre les griffes de crête-de-métal.

Zachariah s'avanca d'un pas vers la femme déformée. Les deux acolytes à la machette se tendirent d'un coup, prêt à se jeter sur lui. Il ne sembla pas s'en émouvoir.

" Cela n'arrivera pas. "

Crête-de-métal arborra un rictus malveillant.

" Zachy, Zachy, Zachy... Tsss... J'espérais que tu dirais ça... Tu va donc mourir pour un chien et du bétail. "

Evie cligna des yeux l'espace d'un instant et jeta un regard derrière elle, entendant un cliquetis métallique. Elle laissa échapper un hoquet de stupeur en tombant nez à nez avec Peter et deux autres hommes à l'allure peu avenante, armés de fusil à pompe. Peter la maintenait en joue, l'air sévère tandis que les deux autres hommes visaient Mordecai et Zachariah. Elle lui jeta un regard furieux, serrant les poings. #Si il n'avait pas ce fusil... #

Crête-de-métal, souriant de plus belle, aboya, s'élancant agressivement en avant :

" L'humaine reste vivante! Massacrez les deux autres! "

Zachariah se pencha vers l'avant, assurant ses appuis, les yeux rivés sur son adversaire enragée. Il murmura imperceptiblement ; murmure qu'Evie n'aurait pu entendre quelques jours plus tôt.

" Chicago. "

Elle n'eut que le temps de percevoir un bref signe de tête de Mordecai à l'attention de son compère avant d'être assourdie par une série de coups de feu.

Evie, l'adrénaline brulant ses veines, eut la sensation d'observer la scène au ralenti. Mordecai sembla bouger impossiblement vite et les majorités des tirs atterrirent dans le mur à ses côtés, projetant des éclats de plâtre et de bois. Le dernier tir atteint l'homme sauvage qui semblait en transe à l'épaule. Eut il était un homme normal il aurait probablement perdu son bras mais il ne s'arrêta même pas. Plantant les griffes qui ornaient désormais chacun de ses bras dans la porte qu'il venait d'atteindre, il l'arracha de ses gonds et la jeta sur les tireurs. Le bois s'écrasa sur les deux acolytes de Paul dans un craquement de bois, les envoyant valdinguer plus loin. Peter eut juste le temps de se jeter sur le côté.

Zachariah de son côté esquiva tout juste une crête-de-métal assoifé de sang, utilisant son élan pour la balancer dans le mur. Ses deux acolytes à la machette étaient presque sur lui.

Evie perçut un mouvement à sa droite, Peter tendant sa main ouverte vers elle pour l'attraper par le poignet. Il était encore à quelques centimètres d'elle quand elle se sentit soulever dans les airs à une vitesse vertigineuse. Son regard déviant vers le bas, ses yeux se posèrent sur Mordecai qui se laissa tomber sur un genou et frappa le sol de toutes ses forces avec le poing. Une onde de choc partit du point d'impact, faisant vibrer les murs, décollant la moquette et arrachant les panneaux de bois qui couvraient les murs. Le sol explosa sous Mordecai, créant un trou d'un bon mètre et demi de diamètre donnant sur l'obscurité. Le sauvage chutait déjà, disparaissant dans les ténèbres. Evie sentit la force qui l'avait propulsée en l'air s'inverser et la précipiter brutalement à travers l'ouverture. Elle ne put reprendre son souffle que quand Zachariah qui la maintenait toucha le sol. Elle voulut poser les pieds à terre mais il réajusta sa prise et la mis sur son épaule comme si elle ne pesait absolument rien.

Tout ne lui semblait qu'obscurité et poussière. Elle crut distinguer Mordecai mais il semblait sur le point de s'effondrer d'épuisement. Il disparut de son champ de vision quand Zachariah se retourna pour lui faire face.

Déjà des ombres commençaient à se mouvoir dans l'ouverture au dessus d'eux.

" Casse toi Zach... J'espère qu't'as raison... "

Mordecai fit craquer sa nuque, réunissant le peu d'énergie qui lui restait avant de pousser un cri guttural qui fit trembler Evie jusqu'aux tréfonds de son être. Elle eut à peine le temps de le réaliser que déjà Zachariah s'élancait dans les ténèbres, la maintenant fermement en place. La jeune femme était bien trop occupée à essayer de respirer et à tenter de distinguer ce qui se passait pour songer à se débattre. Zachariah continuait de bouger incroyablement rapidement. Elle entendit un bruit de métal arraché juste devant elle et enfin les pales lueurs émanant de la cage d'ascenseur vide lui permirent de retrouver la vue.

Elle pouvait entendre au loin les cris de douleurs et les chocs violents de l'affrontement qui avait lieu, ponctué de coups de feu. Zachariah n'hésita pas et sauta dans la cage d'ascenceur. Evie ferma les yeux, se crispant, sentant son coeur battre à tout rompre tandis qu'ils chutaient, encore et encore. Le choc de l'atterrissage lui donna l'impression que tout les os de son corps allaient se briser et elle geignit de douleur, mais un nouveau crissement de métal lui indiqua que Zachariah ne comptait pas s'arrêter là. Elle reconnut le parking et quelques secondes après ils atteignaient le 4x4 noir.

Le pare-brise et les vitres avaient été brisés. Laissant son regard vagabonder, elle remarqua qu'il en était de même pour tout les véhicules alentours. Zachariah se figea et finalement la posa sur le sol. Elle faillit tomber, ses jambes vacillant. Il lui fallut quelques secondes pour retrouver son équilibre mais déjà le déformé lui tendait il les clés du véhicule.

Elle le regarda avec méfiance, perplexe.

Il la fixa, ses yeux promettant bien plus que n'aurait pu le faire quelque menace.

" Vous allez conduire et nous amener loin d'ici. Ne passez sous aucun pont et ne prenez aucun sous terrain. Il y a une ferme abandonnée à quelques miles en quittant la ville par le sud. Amenez nous là et garez vous dans la grange. "

Elle s'empara des clés, fronçant les sourcils, hésitante. Un claquement de porte et des bruits de pas précipités la tirèrent de ses rêveries et elle se hâta de s'installer sur le siège conducteur. Zachariah s'engouffra à l'arrière du véhicule tandis qu'elle mettait le contact. Sa première tentative pour accélérer fit faire un bond au véhicule qui manqua de percuter une des colonnes de béton soutenant l'étage supérieure. Elle prit une profonde inspiration, tachant de se calmer et commença à manoeuvrer le véhicule vers la sortie.

" Accélérez bon sang! Et tenez vous en au plan... Si vous voulez vivre... "

Elle déglutit, jetant un coup d'oeil à Zachariah qui s'était couché au pied des sièges arrière, probablement la plus incomfortable des positions, et s'était couvert avec son long manteau.

L'urgence de la situation se rappela à elle quand elle aperçut par la même occasion Crête-de-métal et un de ses acolytes qui arrivaient en courant, flanqués de Peter.

Elle écrasa l'accélérateur, faisant vombrir le moteur et priant pour que leur escapade ne prenne pas fin plus vite que prévu.

Le 4x4 explosa littéralement la barrière régulant la sortie du parking souterrain. Le soleil était encore haut dans le ciel et elle se sentit soudainement bien plus en sécurité. Elle songea un instant que ses poursuivants avaient surement un véhicule aussi et, ne relachant pas l'accélérateur, elle prit instinctivement la direction du sud. Une partie d'elle se refusait à désobéir à Zachariah qui ne faisait plus le moindre bruit, comme inconscient.

Slalomant entre les voitures à une vitesse bien trop excessive à son goût, elle prenait de la distance et regagnait en confiance au fur et à mesure. L'axe était dégagé et les quatres voies lui rendait la tâche évidente.

Tout ses espoirs s'envolèrent quand elle aperçut le van noir qui s'avancait à vive allure vers elle. Le pare-brise et ce qu'elle vit des vitres latérales tandis que le vehicule slalomait à sa suite semblait teinté. Se crispant sur le volant, sentant son coeur s'affoler, elle tenta d'interpeller Zachariah.

Ce dernier ne bougeait plus du tout.

" Et merde... " Elle passa une main dans ses cheveux ebouriffés par le vent qui s'engouffrait dans le véhicule aux vitres endommagées, jetant un nouveau regard angoissé dans le rétroviseur intérieur.

Le 4x4 franchit un carrefour au feu bien mur dans un concert de klaxons et de coup de freins, la forçant à reporter son attention droit devant.

À en croire les panneaux la sortie était proche. Si elle comptait toujours se débarrasser de ses poursuivants, ce qui lui semblait vital sur le moment, son temps était compté. Elle se pencha vers le côté passager, tachant de garder un oeil sur la route et eut quelques difficultés à ouvrir la boite à gants.

Une montagne de paperasse et de cartes routières avait été bourrée dedans et se déversa dans la voiture. Le dit véhicule fit un écart de justesse alors qu'un pick up arrivait de face en faisant des appels de phare. La jeune femme sentait l'adrénaline couler à flot dans ses veines, tendue à l'extrême. Tirant sur les feuilles au fur et à mesure pour désencombrer la boite à gants, désespérée, elle se surprenait à manipuler le véhicule avec précision, elle qui s'était toujours sentie angoissée dés qu'elle se retrouvait derrière un volant.

Quand la boite à gants se déboucha enfin d'un coup, ses yeux s'arrondir en apercevant un colt d'une autre époque d'un calibre qui semblait démesuré. Elle eut tout juste le temps de le rattraper, au prix d'une nouvelle embardée et le cala entre ses jambes. Après un coup d'oeil au van qui continuait de la taloner, elle reporta son attention sur la route et nota le terrain de construction un peu plus loin sur la droite. Prenant une profonde inspiration, elle se déporta vers le bas côté, et, réduisant son allure, emmena le véhicule sur le terrain sablonneux sans une once d'ombre.

Quand le van noir se gara à quelques mètres du 4x4, en plein milieu du terrain désert, Evie était sortie du véhicule et attendait patiemment, les jambes croisées, appuyée contre la portière, les mains dans le dos. Elle ne fut pas surprise d'en voir sortir Peter côté conducteur, fusil à la main. Personne d'autre ne quitta le véhicule, ce qui conforta la jeune femme dans ses projets.

Peter, à la peau abimée qui rougoyait d'autant plus au soleil, plissa les yeux, visiblement peu comfortable avec la luminosité ambiante. Il semblait plutôt confiant et ne pris même pas la peine de la menacer de son arme.

" Sage décision que... " Evie savait que le temps jouait contre elle. Aussi à peine Peter était il à sa portée qu'elle ramena l'arme à feu devant elle et pressa la détente. Peter était bien plus rapide qu'un humain normal, mais il ne le fut pas suffisamment et s'effondra quand la balle l'atteint au torse, perforant un poumon.

Il cracha du sang, tentant de se redresser mais déjà la jeune femme avait clos la distance. Elle donna un coup de pied dans le fusil, l'envoyant valdinguer plus loin avant de braquer son arme sur la tête de Peter gisant au sol.

" Salope... Vas y... T'oseras pas... Attend qu'il fasse nuit... Y t'trouverons... Tu va regretter d'pas être... Morte... "

Il s'esclaffa avant de repartir dans une longue quinte de toux ensanglantée.

La jolie brune frissonna et resserra sa prise sur la crosse du colt, comme si son courage en dépendait. Son temps était compté. Elle jeta un regard à Peter qu'elle braquait toujours, son doigt tremblant pressant légèrement la détente. Il arborra un sourire provocateur qui se mua en terreur quand Evie redirigea le canon vers le van et vida son chargeur, faisant une série de trous nets là où se trouvait le moteur, ses dernières balles explosant le pare brise.

Un hurlement de rage et de souffrance sortit du van tandis que la lumière du soleil s'engouffrait dedans. Il fut couvert par les propres cris de panique de Peter.

Evie n'avait plus qu'une certitude, elle avait intérêt à être très loin à la nuit tombée, et c'est sous ce concert de hurlements qu'elle se rua dans le 4x4 et démarra en trombe dans un nuage de poussière, reprenant la direction du sud.

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