Début du travail d'escorte (mise en contexte)
Récit érotique écrit par Terrible effrontée [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 18-08-2015 dans la catégorie Pour la première fois
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Début du travail d'escorte (mise en contexte)
Comment construire une histoire? Commencer passer de quelques mots, d’une situation, à quelque chose de plus construit, de plus complet? Certains de mes auteurs préférés – frères de décadence- Bukovsky, Guiterez –n’ont pas une histoire tant qu’une thématique.
Le sale, le sexe, la décadence sociale. Quant à moi, femelle québécoise bien pensante, comment pourrais-je créer ce genre d’engouement? Mon appartement, quoique peu cher, est propre, aux murs blanchis, aux hauts plafonds caractéristiques des années 40. J’ai même un peu investi pour des meubles antiques. Sur les murs, des impressions d’artistes en expansion. Je vis avec un salaire temporaire, précaire, mais je le fais bien. Et les priorités m’appartiennent. Ni voiture ni permis. Mais je mange et, surtout, je bois bien. L’existence dans tout ce qu’elle a de plus terrestre.
Cependant, rien ne sait éteindre les braises sous mes jupons. Et c’est bien là, dans ces excès de lucre, beuveries épiques et robes soulevées que j’aurais pu rejoindre la plume des grands. Mais une femme est-elle capable, avec les mêmes intérêts et vices, de soulever autant d’intérêt?
J’entrais rapidement dans la baignoire – immense- d’un motel lavalois. En sortais aussi vite, couinant comme une souris. L’eau fumait, moussante de saloperies chimiques, prête à tuer toutes les bactéries qui auraient pu rester sur mon corps. Galant ou intéressé, le client s’empressait à ajuster la température. La quarantaine, légèrement ventru, récemment divorcé, d’un bronzage en cacanne, il régissait ses sentiments, ses hormones, voire sa thérapie en se commandant de jeunes femmes.
Il était, en tout, mon deuxième client, m’avait réservée pour plusieurs heures. Pendant qu’il ajustait l’eau du bain, rigolant de malaise, je sifflais son verre de plastique empli de Grand Marnier. Le genre de verre que l’on trouve recouvert de plastique, juste à côté du lavabo dans toutes les chambres hôtels d’Occident. Défoncé à la coke, «pour se donner le gut’s de se caller des filles», disait-il, il ne se préoccupait guère de son verre de toute façon. Et moi, ne consommant aucune drogue, j’en avais plus que besoin. Le premier client s’était réglé en une bouchée de pain (enfin… pain…). Il savait ce qu’il voulait, avait rapidement passé à l’acte. Pas de sentiment, rapidement emballé. Celui-ci était d’un autre calibre. Il regrettait de recourir à mes services, se sentant profiter de mon jeune âge. Mais ne voulait surtout pas que je quitte les lieux. Il me voulait pour 4, 5, 8 heures. Il était prêt à y laisser 500$, voire plus.
J’avais donc un peu plus de 25 ans et dealais avec un nouveau client. Adepte du foot job, de surcroît. Dire que je passais mes journées à l’université.
Ma sexualité avait longtemps été débridée. Peut-être indifférente à la pudibonderie catholique, je n’y voyais ni bien, ni mal, simplement une meilleure façon de connaître l’autre. Ou d’oublier une mauvaise journée. Ou d’occuper un temps mort.
Depuis longtemps, ma relation à la sexualité était conflictuelle. Agressée sexuellement à l’âge de douze ans. Comment mettre un mot sur les choses à cet âge là? Les actes plus ou moins clairs sur la limite du consentement s’étaient multipliés.
Il m’arrivait, rarement, de me questionner, je viens d’une bonne famille, je suis éduquée, intelligente, pourquoi tout ça?
Le résultat était que je me considérais de moins en moins comme une personne, mais, à l’inverse, de plus en plus comme une chose, disponible au bon vouloir de toutes et tous.
Jamais je ne pourrais dire du mal de mes anciennes collègues de travail, de ce métier précis. Elles m’ont rendue plus forte. M’ont permis de reprendre possession de mon corps.
Il n’était peut-être pas l’idéal et restait objet , mais il était mon objet, un objet d’échange, une valeur. Pas envie de me livrer à une sodomie? Il m’appartenait de monter le prix si haut que le client ne suivrait pas.
Il y eut aussi beaucoup de gentils gros qui, bêtement, voulaient me faire plaisir, avoir eux aussi du plaisir, puis discuter. Ces clients-là me manquent encore au quotidien. Avec eux, je me sentais belle, désirée, aimée, intelligente. Et les conversations étaient habituellement agréables.
Le sale, le sexe, la décadence sociale. Quant à moi, femelle québécoise bien pensante, comment pourrais-je créer ce genre d’engouement? Mon appartement, quoique peu cher, est propre, aux murs blanchis, aux hauts plafonds caractéristiques des années 40. J’ai même un peu investi pour des meubles antiques. Sur les murs, des impressions d’artistes en expansion. Je vis avec un salaire temporaire, précaire, mais je le fais bien. Et les priorités m’appartiennent. Ni voiture ni permis. Mais je mange et, surtout, je bois bien. L’existence dans tout ce qu’elle a de plus terrestre.
Cependant, rien ne sait éteindre les braises sous mes jupons. Et c’est bien là, dans ces excès de lucre, beuveries épiques et robes soulevées que j’aurais pu rejoindre la plume des grands. Mais une femme est-elle capable, avec les mêmes intérêts et vices, de soulever autant d’intérêt?
J’entrais rapidement dans la baignoire – immense- d’un motel lavalois. En sortais aussi vite, couinant comme une souris. L’eau fumait, moussante de saloperies chimiques, prête à tuer toutes les bactéries qui auraient pu rester sur mon corps. Galant ou intéressé, le client s’empressait à ajuster la température. La quarantaine, légèrement ventru, récemment divorcé, d’un bronzage en cacanne, il régissait ses sentiments, ses hormones, voire sa thérapie en se commandant de jeunes femmes.
Il était, en tout, mon deuxième client, m’avait réservée pour plusieurs heures. Pendant qu’il ajustait l’eau du bain, rigolant de malaise, je sifflais son verre de plastique empli de Grand Marnier. Le genre de verre que l’on trouve recouvert de plastique, juste à côté du lavabo dans toutes les chambres hôtels d’Occident. Défoncé à la coke, «pour se donner le gut’s de se caller des filles», disait-il, il ne se préoccupait guère de son verre de toute façon. Et moi, ne consommant aucune drogue, j’en avais plus que besoin. Le premier client s’était réglé en une bouchée de pain (enfin… pain…). Il savait ce qu’il voulait, avait rapidement passé à l’acte. Pas de sentiment, rapidement emballé. Celui-ci était d’un autre calibre. Il regrettait de recourir à mes services, se sentant profiter de mon jeune âge. Mais ne voulait surtout pas que je quitte les lieux. Il me voulait pour 4, 5, 8 heures. Il était prêt à y laisser 500$, voire plus.
J’avais donc un peu plus de 25 ans et dealais avec un nouveau client. Adepte du foot job, de surcroît. Dire que je passais mes journées à l’université.
Ma sexualité avait longtemps été débridée. Peut-être indifférente à la pudibonderie catholique, je n’y voyais ni bien, ni mal, simplement une meilleure façon de connaître l’autre. Ou d’oublier une mauvaise journée. Ou d’occuper un temps mort.
Depuis longtemps, ma relation à la sexualité était conflictuelle. Agressée sexuellement à l’âge de douze ans. Comment mettre un mot sur les choses à cet âge là? Les actes plus ou moins clairs sur la limite du consentement s’étaient multipliés.
Il m’arrivait, rarement, de me questionner, je viens d’une bonne famille, je suis éduquée, intelligente, pourquoi tout ça?
Le résultat était que je me considérais de moins en moins comme une personne, mais, à l’inverse, de plus en plus comme une chose, disponible au bon vouloir de toutes et tous.
Jamais je ne pourrais dire du mal de mes anciennes collègues de travail, de ce métier précis. Elles m’ont rendue plus forte. M’ont permis de reprendre possession de mon corps.
Il n’était peut-être pas l’idéal et restait objet , mais il était mon objet, un objet d’échange, une valeur. Pas envie de me livrer à une sodomie? Il m’appartenait de monter le prix si haut que le client ne suivrait pas.
Il y eut aussi beaucoup de gentils gros qui, bêtement, voulaient me faire plaisir, avoir eux aussi du plaisir, puis discuter. Ces clients-là me manquent encore au quotidien. Avec eux, je me sentais belle, désirée, aimée, intelligente. Et les conversations étaient habituellement agréables.
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2 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Bienvenue au club des écrivaines agréables à lire et talentueuse. J'avais déjà lu le récit en avant première et ai eu autant de plaisir à le relire. Vivement la suite....
Excellent.
Bien écrit.
On sent une sincérité.
Continuez SVP.
Bien écrit.
On sent une sincérité.
Continuez SVP.