Délices et orgues 7
Récit érotique écrit par Ethelrede [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 23-07-2024 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Délices et orgues 7
Phildebert
Le samedi matin, Marine s’éveilla bien avant six heures. Elle se leva pour aller prendre sa douche… Coralie, à moitié endormie, la voix mal assurée, la retint par un bras :
- Tu as vu l’heure ? Il est six heures moins vingt !
- Oui, il faut que je me prépare…
- Notre-Dame est à vingt minutes à pied d’ici, en traînant et tu as rendez-vous à huit heures ! Allonge-toi encore un peu près de moi, Nine, sois gentille.
Marine s’allongea de nouveau près de sa belle et l’embrassa tendrement, mais à peine dix minutes plus tard, elle recommença à s’inquiéter, à vouloir se lever. Coralie eut toutes les peines du monde à la garder sereine ! À sept heures, n’y tenant plus, Marine fit sa toilette, s’habilla, se passa un coup de brosse dans les cheveux et sortit.
Il était sept heures vingt-cinq quand elle arriva sur le parvis. Un homme était là, debout, une rose rouge à la main. Il était un peu plus grand qu’elle, blond tirant sur le bronze, bouclé, avec des yeux couleur de miel. Le cœur battant la chamade, Marine s’en approcha. Elle avait reconnu sa coiffure, sa stature… même de dos.
- Vous aviez dit huit heures, hein ? Bonjour Phil.
- Je n’ai pas voulu prendre le risque d’être en retard… Ma maman m’a toujours dit que cela ne se faisait pas ! Bonjour Marine.
Le garçon se retourna seulement. Se penchant légèrement, il murmura :
- Pas de gifle, aujourd’hui, je peux ?
- Pas de gifle, aujourd’hui, promis ! Vous pouvez, vous devez, même !
Il déposa un baiser très tendre sur ces jolies lèvres auxquelles il n’avait pas pu résister quelques jours plus tôt, en y étant invité cette fois, il est vrai ! Il prit une main de Marine et la porta à ses lèvres avant d’y placer la rose qu’il tenait.
- C’est pour vous, Marine, je l’ai cultivée tout au fond de mon cœur !
- Merci Phil, elle est très belle !
- Pas autant que vous, Marine ! Dites-moi, aimez-vous la choucroute ?
- Oui, j’adore ça…
- Alors je vous invite à venir prendre un thé et des croissants. Je pensais vous l’offrir chez Mariage, rue des Grands Augustins, mais ils n’ouvrent qu’à dix heures trente, ce n’est pas une maison pour les amoureux, nonobstant son nom ! Nous allons devoir nous rabattre sur une brasserie… Allons voir "Aux tours de Notre Dame" si c’est ouvert !
- Pourquoi la choucroute ?
- Pour rien du tout, belle amie ! je suis très taquin : pardonnez-moi, je ne peux simplement pas m’empêcher de faire ce genre de petites blagues… Et au passage, j’en ai appris un tout petit peu sur vous… Il faut bien commencer par quelque chose ! Et, vous voyez, mon petit doigt me dit que je vais sans doute infiniment aimer ce qu’il me reste à apprendre !
- Je l’espère. Vous savez, pour apprendre de moi tout ce qui est nécessaire, cela prendra du temps… Cela demande toute la vie, en fait ! Y êtes-vous prêt ?
- J’ai ce temps ! J’espère juste que je parviendrai à en conserver un tout petit peu pour mon employeur !
- Qui est-il ?
- Vous le connaissez certainement de nom, on parle tout le temps de lui dans les journaux… C’est le ministre de l’intérieur.
- Vous travaillez dans son ministère ?
- Non, il est mon chef… Ne l’appelle-t-on pas le premier flic de France ?
- Vous êtes flic ?
- En quelque sorte. Je suis commissaire de police adjoint, en formation !
- Ah, mais ! Je comprends mieux pourquoi vous rigoliez quand j’ai parlé d’appeler la police, dans le métro, c’est très vilain, ça !
- Je ne le ferai plus jamais, c’est promis ! Et vous à quelle passionnante activité vous consacrez-vous ?
- Sous la tutelle d’un tout autre ministère, je suis étudiante en médecine… En sixième année.
- Bravo, je vous admire !
En prenant leur thé, dégustant leur croissant, Phil et Marine échangèrent sans discontinuer sur tout et rien, parlèrent de leur vie, parfois en profondeur. C’est dans un souci d’honnêteté que Marine aborda ce qu’elle vivait ces derniers temps. Au risque de choquer, de rebuter son vis-à-vis, voire de le perdre avant même de l’avoir trouvé, elle raconta comment elle était passée d’un statut hétéro quasi intégriste à celui de bisexuelle convaincue. Comment elle vivait avec sa colocataire une relation amoureuse d’une grande intensité. Un sourire bienveillant aux lèvres, Phil écoutait, sans tiquer.
- Marine, je vous admire encore davantage !
- De vivre cela ?
- Non ! Enfin, si… Peut-être un peu aussi, oui ! Mais surtout de me le dire sans fausse pudeur, sans peur aussi. Je ne suis rien pour vous, je ne vous connais pas et voilà que vous vous mettez à nu… devant moi. C’est immensément courageux. Je vous admire. Sincèrement.
- C’est pour que vous me connaissiez, Phil, pour que je ne demeure pas ce "rien" pour vous… Pour vous qui n’êtes précisément pas "rien" pour moi depuis quelques jours. Quant à le dire sans peur… détrompez-vous : la peur me tenaille le ventre. Je sais qu’en disant tout cela, je risque de vous perdre. Mais je le fais parce que j’ai la certitude de vous perdre de façon rédhibitoire en ne le disant pas !
Le jeune homme prit une longue inspiration, le temps d’analyser le contenu si dense de ce qui venait de lui être dit.
- Marine, quelle première phrase souhaitez-vous entendre de ma bouche utilisant le tu ?
- C’est à vous de choisir…
- "Je t’aime" serait-elle une phrase convenable ?
- Il me semble qu’elle serait recevable !
- Marine, je t’aime…
- Je t’aime, Phil. Depuis non pas la première minute, mais sûrement la deuxième, dans le métro, lundi… Après la gifle !
Phil prit délicatement la main de Marine et la porta à ses lèvres avec douceur. Ses yeux clairs inondaient de la lumière la terrasse des deux tours…
- Marine, si tu veux te forger l’image d’un homme heureux, regarde-moi !
- J’en ai autant à t’offrir au féminin, Phil.
Phil paya les petits déjeuners et ils s’en furent se promener sur les berges, leur toute première promenade en amoureux, se tenant par la taille, parfois par la main, sans savoir où l’on va, juste pour le plaisir d’exister et de le faire ensemble. Une belle journée de découverte de la vie s’ouvrait devant eux comme une éternité d’amour promise.
Dans le studio de Phildebert, près du champ de Mars, les deux amoureux s’étaient enfin réfugiés après une journée pleine d’émotion, de découvertes mutuelles et de non-dit que les deux comprenaient à l’occasion d’un regard, d’un geste tendre, d’un simple soupir. Il y faisait bon, il y faisait doux, il y faisait sincère. Cupidon régnait ici en maître absolu !
Phil avait regardé Marine, là, dans son propre décor, longuement, en détaillant chaque courbe de son corps, chaque millimètre carré de sa peau, comme s’il cherchait à graver ce souvenir dans le marbre de l’éternité. Dans son regard se lisaient la fierté d’être le compagnon d’une aussi jolie fille, la joie aussi, bien qu’elle fût agrémentée d’un soupçon d’incrédulité. Tout au fond de son âme, un vilain petit lutin lui répétait en boucle avec un sale ricanement : "mais mon pauvre ami, tu vas bientôt te réveiller et cette merveilleuse fille s’évaporera tel le succube de ton rêve au soleil du matin !!!" Pourtant, Phil, impassible, continuait à y croire, de plus en plus fort, même.
Il avait offert à Marine non pas du champagne, comme n’importe quel abruti -se disait-il avec délectation- aurait fait, ou du porto… Non, il lui avait offert un verre de vin blanc d’Alsace, un Riesling de vendange tardive assez sec mais avec une grande suavité. Il avait ajouté en lui apportant le joli verre ballon en cristal gravé de grappes de raisin :
- C’est pour accompagner la choucroute !
Lorsqu’ils étaient enfin passés dans la chambre de Phil, Marine avait détaillé son agencement, sa décoration. C’était très… garçon ! Mais propre, bien tenu, très bien rangé. Elle apprécia muettement, votant in petto quelques félicitations au propriétaire des lieux ! La pièce était encore assez claire malgré la pénombre qui s’installait avec le jour descendant. Marine avait entrepris de se dévêtir ; Phil en avait fait de même. Le désir qui les animait était palpable, presque matériel. Leurs regards, de même, exprimait une impatience encore contenue.
Marine conserva cependant la jolie culotte bordée de dentelle bleu sombre qu’elle portait… et s’approcha de son amoureux avec un sourire penaud.
- Mon amour… nous allons avoir le bonheur de continuer à nous découvrir, nous enivrer de caresses et mots tendres avant de dormir ensemble. Nous aurons la joie, peut-être même la surprise, de nous trouver côte à côte au réveil demain matin ! Je… je suis désolée. Mais je peux te donner du plaisir, à toi… si je ne puis en prendre moi-même…
Dans le lit, les deux amants se donnèrent force baisers, des multitudes de caresses, tout en se disant les mots d’amour les plus fous. Il ne manquait pas grand-chose, en somme… Finalement, Marine entreprit de donner à ses caresses une note plus érotique, plus précise, qui la conduisit à prendre son amoureux en main puis en bouche. Phildebert semblait comblé, prêt à recevoir ce plaisir que Marine lui dispensait avec générosité. Mais après quelques préliminaires, il chuchota :
- Marine, si tu ne peux pas, si tu dois attendre pour avoir du plaisir, alors je préfère moi aussi attendre auprès de toi : mon bonheur est déjà immense de te voir là, offerte, nue dans mon lit et que nous nous aimions…
- Tu sais, Phil, si tu as envie de moi, nous pouvons tout de même faire l’amour… autrement…
Le jeune homme resta songeur. Il n’était pas certain de comprendre ce que lui disait cette si jolie fille…
- Il me semble que tu ne peux, pas, non ?
- Je peux… autrement. Si tu veux tu peux me prendre quand même, comme ça.
- Je ne suis pas sûr de comprendre… Tu me demandes une chose que… enfin… c’est très délicat, je trouve… Qui donc peut souhaiter cela ?
- Phil, si je te le propose, c’est simplement pour te dire que tu peux le faire, tu ne me blesseras ni ne me feras le moindre mal. Je ne t’en parlerais même pas autrement.
Phil éclata de rire et Marine le regarda avec un petit sourire en coin.
- Mais ma belle ! Réalises-tu ce que tu me suggères ? Tu aimes ça ?
- Oh, non, je n’aime pas : j’en raffole, littéralement. J’adore ça…
- Marine… c’est… enfin… Je n’ai jamais fait cela ! Cela me dépasse totalement. J’étais convaincu que seuls les hommes avaient parfois ce fantasme, que les femmes ne pouvaient que détester..
- Éh bien, détrompe-toi ! Il y a des femmes qui aiment ça… à la folie ! Tu manques un peu d’expérience, dis-tu ? Aucun souci, ça va s’arranger très vite, je te le promets ! Tu n’as qu’à me laisser faire…
Le jeune homme, était-ce pour se donner une contenance, s’allongea sur le dos, intégralement nu, et se remit à rire de fort bonne grâce.
- Là, j’avoue que je vais m’instruire, je veux te voir faire ça ! Je retiens donc que tu aimes la choucroute et aussi chevaucher à cru…
- J’aime aussi les roses, le riesling vendanges tardives ainsi que les beaux grands gars aux cheveux bouclés blonds avec des yeux couleur de miel et qui s’appellent Phildebert, surtout quand ils sont convenablement pourvus par dame Nature de tout ce qu’il faut pour mon plaisir… Tu en oublies, mon amour !
Marine était allée prendre dans son sac un petit tube de gel intime qu’elle serra dans sa main fermée. Elle monta sur le lit, agenouillée au côté de son amoureux et se pencha sur lui. Avec délicatesse, elle le prit en bouche avec pour résultat presque immédiat de faire réapparaître de quoi satisfaire ses envies les plus vives, calmer sa faim d’ogresse !
Elle fit couler le gel sur la verge ainsi offerte et la massa délicatement, l’enduisant de toute part du fluide préparatoire ; enjambant le jeune homme tout en lui faisant face, elle appliqua discrètement un peu du gel restant sur ses doigts sur elle-même. Puis, reprenant l’objet de son désir en main, elle écarta sa culotte sur un côté, le guida jusqu’à l’étroite ouverture et se laissa gentiment glisser autour et descendre jusqu’à être assise sur le bas du ventre de Phil. Avec un sourire narquois, elle s’enquit :
- Tu ne souffres pas trop, mon amour ?
Le garçon était sans voix. Il s’était attendu à de la résistance, de la douleur, un rictus sur son visage, peut-être… Rien de tout cela : Marine, un sourire non feint aux lèvres, avait simplement poussé un petit soupir d’aise, de ravissement, même, et il était entré en elle avec une douceur, une facilité à laquelle il ne se serait jamais attendu. Marine commença alors à jouer de ses cuisses, à monter et descendre en coulissant autour du piquet de chair palpitante, doucement d’abord, puis plus vigoureusement, pour finalement atteindre un rythme soutenu.
Ce faisant, elle émettait de petits cris et bouts de phrases dans lesquelles son amant comprenait que c’était vraiment trop bon, que, oh, là là, elle aimait trop ça, que si cela continuait, elle allait jouir… Au bout de quelques minutes, Marine changea de posture. Elle ôta sa culotte humide de gel, se mit à quatre pattes à côté de Phil avant de l’encourager à monter à l’assaut à son tour :
- C’est à toi de travailler, maintenant, fainéant !
Phil se plaça donc derrière sa belle. Dans cette posture, il pouvait voir ce qu’il faisait, ce qui ajoutait autant à son trouble qu’à son plaisir. Il positionna son membre juste sur le petit orifice bien clos et prit sa partenaire par les hanches. Lorsqu’il l’attira doucement vers lui, il vit le petit muscle s’ouvrir et le recevoir, l’avaler littéralement. Il se retrouva aussitôt dans l’étroit et chaud chemin du plaisir qu’elle désirait tant. Il commença de légers mouvements de coulisse, de petite amplitude, qui, sous les suppliques de Marine, lançant ses "plus fort", ses "encore", ses "plus vite" à voix de plus en plus haute, se muèrent en féroces coups de bélier. Dans cette posture, Marine avait plus facilement le loisir de se libérer une main dont elle profita pour aller caresser le pistil de sa fleur, finalement pas tellement privée d’amour. Sa respiration et ses petits cris firent comprendre à Phil qu’elle n’allait plus résister bien longtemps, ce qu’elle confirma, haletante :
- Viens en moi, mon amour, viens…
Affalés sur le lit en total désordre, les deux amoureux finissaient de retrouver leur souffle après leur chevauchée, béatement heureux. Phil se mit à rire.
- C’est drôle, ma belle ! Notre amour commence tout de même sous des auspices inusuels ! Notre premier baiser, je te le vole dans le métro profitant que tu as les yeux fermés. J’oublie la choucroute, chose impardonnable, et quand nous faisons l’amour pour la première fois, voilà que tu m’enseignes à te le faire à la cosaque, d’une manière que je n’aurais jamais imaginé seulement de te proposer ! El là, non seulement tu aimes ! Tu en raffoles, tu adores ça… Marine chérie, tu viens de me déniaiser !
- Mon amour ! Tu es un amant fabuleux, voici mon verdict. J’ai connu quelques hommes avant toi, aucun ne m’a jamais procuré autant d’effet, autant de plaisir ! Quant au baiser volé, nous lui devons notre amour : c’est sans doute le plus magnifique et non-punissable larcin de tous les temps humains ! Ton culot a été une bénédiction des dieux pour nous-deux. Je passe sur la choucroute ; j’ai seulement idée qu’un jour, tu devras m’en servir une qui soit vraiment à la hauteur des attentes que tu as semées en moi... Tu n’y couperas pas !
Le jeune homme prit Marine dans ses bras et la serra longuement contre lui, laissant les battements de leurs cœurs marcher l’amble côte à côte.
Retour à la maison
Le ciel était radieux. Phildebert et Marine avaient décidé d’aller de son studio près du Champ de Mars jusque chez Marine, tout près de la Sorbonne, rue du Sommerard, à pied, en flânant et en faisant les achats pour leur déjeuner.
- Oh, regarde, si on se faisait de la choucroute, pour midi ?
Marine eut beau écarquiller ses yeux, pas la moindre charcuterie ne pouvait être vue dans le secteur…
- Où vois-tu cela, mon amour ?
- Là, ici, de la choucroute espagnole, tu sais bien, non ? On remplace le chou par du riz, la charcuterie par des moules, des crevettes, des calmars, du poulet, un peu de lard aussi, avec un rien de safran…
- Oui, je vois, tu ne confondrais pas avec la paella alsacienne, par hasard ?
- Ah, peut-être, maintenant que tu le dis…
Ils achetèrent tout le nécessaire pour une superbe paella et reprirent le chemin de l’appartement de Marine, de plus en plus impatiente de revoir Coralie pour lui présenter son amoureux.
Coralie avait dormi seule ; elle s’était couchée tôt et s’était mise au travail dès son réveil au petit matin, après une rapide toilette et un embryon de petit déjeuner. Comme elle en avait l’habitude, elle travaillait en culotte, elle trouvait agréable de rester nue, mais juste pour le cas où quelqu’un se présenterait, elle conservait ce vêtement minimaliste qui lui permettait de n’avoir qu’un haut à passer pour être presque présentable.
C’est dans cette tenue que la trouvèrent Marine et Phildebert en arrivant.
Nine ! Enfin ! Mon amour…
Coralie l’embrassa avec fougue. Puis se tournant vers l’homme qui attendait les présentations :
- Toi, c’est Phil, j’imagine ? Je suis Coralie, bienvenue chez nous.
Et sans plus de manière, elle embrassa le garçon sur les deux joues.
Marine et Phildebert allèrent déposer leur courses dans la partie cuisine et commencèrent aussitôt à préparer le déjeuner. Marine aidait Phil en découpant les calmars tandis qu’il nettoyait et grattait les grosses moules de Méditerranée. Coralie vint se placer derrière elle et, passant ses mains sous sa marinière, lui caressa les seins sensuellement.
- Quelle idée de mettre un soutien-gorge ici…
Coralie dégrafa aussitôt le vêtement. Marine entreprit donc cette amusante contorsion consistant à faire passer le bretelle tout au long du bras sous la manche de la marinière, pour la passer autour de la main et la laisser revenir, libre à l’intérieur. Elle en fit de même de l’autre côté et Coralie fit tournoyer dans les airs le vêtement rabat-joie à travers la pièce jusque sur le lit de Marine ! Phildebert nota l’adresse :
- Joli tir !
Coralie put désormais caresser les seins de son amie à sa guise. Elle lui administrait de petits baisers dans le cou qui la faisaient frétiller. Parfois, Marine tournait la tête vers elle et elles s’embrassaient, leurs langues s’entremêlant avec un petit bruit de succion qui mettait Phildebert au supplice. Lorsque Marine eut terminé de découper ses calmars, elle se lava soigneusement les mains, les sécha puis passa ses bras autour du cou de Coralie pour l’embrasser plus confortablement. Opportuniste, Coralie profita qu’elle avait les bras levés pour lui ôter sa marinière !
Phildebert commençait à souffrir, cela se voyait. Il avait maintenant deux femmes, torses nus devant lui, dont celle qu’il aimait, occupée à lécher les seins de son amie avec une grande application, toute dédiée au plaisir qu’elle souhaitait lui donner. Il pouvait voir ses lèvres s’ouvrir et se refermer sur les mamelons qu'elle aspirait, sa langue s’activer, virevolter, le tout sous les gémissements de bonheur de Coralie. N’y tenant plus cette dernière l’emmena jusqu’au canapé en la prenant par la main et se jeta sur le siège plus qu’elle ne s’y assit.
- Je n’en peux plus, Nine, fais-moi jouir, je t’en supplie.
Alors, se mettant à genoux devant son amante, Marine lui ôta sa culotte qui partit en une belle arabesque jusque sur la table, puis reprit le même ballet de ses lèvres et de sa bouche, sur son sexe à présent offert, avec, en plus, des bruits de succion tout à fait indécents. Lorsqu’elle fit entrer deux doigts dans sa chorégraphie pour donner du relief à sa caresse, Coralie abdiqua aussitôt et lui délivra sa jouissance sans retenue.
Revenue de son essoufflement, Coralie s’en fut vers sa chambre d’où elle revint serrant quelque chose dans sa main. Elle fit s’allonger sa belle et se pencha sur elle pour lui retirer tout doucement, sa culotte, s’aidant exclusivement de ses dents ! Elle sortit alors un petit film de latex qu’elle étendit sur sa jolie fleur, le faisant adhérer aux profonds sillons qui la bordent si joliment.
- Qu’est-ce qu’il est joli, ton petit cœur ! Tu vas être encore plus belle, mon amour, ce sera encore plus difficile de résister à la tentation !
Puis elle posa sa bouche au travers du latex sur ce petit minou qu’elle aimait tant et commença à jouer de la langue tandis que ses mains parcouraient tout le corps de son amie, allant des cuisses aux hanches, à la taille si fine, à son ventre, ses seins, faisant rouler les deux jolies mures fièrement dressées entre ses doigts… Il n’y avait pas un millimètre carré de cette peau si fine, si douce que Coralie n’aimât pas, n’eût envie de couvrir de caresse et de baisers.
Marine n’avait pas reçu de telles caresses depuis plusieurs jour est sa sensibilité s’en trouvait magnifiée. C’est donc bien vite que monta en elle la sève de la jouissance ; elle serra soudain ses cuisses tout en retenant la tête de son amante, comme si elle souhaitait simultanément la repousser et l’empêcher de s’éloigner !
Lorsqu’elle desserra l’étau de ses cuisses, ce fut pour attirer la bouche de son amie tout contre la sienne en un baiser passionné, ses deux jambes se refermant dans son dos tandis que se bras la serraient aussi fort qu’elle en était capable.
Lorsque Phildebert termina la préparation de son mets, il le mit à cuire dans un grand wok trouvé dans un des placards, en fouillant un peu, à défaut d’avoir les propriétaires des lieux sous la main pour le renseigner ! Il ne perdait pour ainsi dire pas des yeux la scène qui se déroulait devant lui, partagé par deux sentiments contradictoires.
D’une part, ce qui se passait devant lui le mettait dans un état d’intense excitation, il ne pouvait pas dire le contraire ! D’autre part, il ressentait une grande contrariété, de la jalousie, peut-être même, à voir cette femme qu’il aimait du plus profond de son cœur se donner avec une telle intensité amoureuse à une autre. Quelque chose, dans son référentiel, dans le monde de ses valeurs, ne collait pas bien. Il prit le parti de reporter à plus tard l’analyse de tout cela au fond de lui-même.
Il s’avança alors dans la pièce, s’approcha du couple d’amantes avec un sourire à la fois goguenard et légèrement crispé.
- Alors, les filles, ça va comme vous voulez ? Parce que, il y en a qui cuisinent et d’autres… qui prennent du bon temps ! Ceci étant, vous pouvez vous vanter de m’avoir offert un spectacle rare… et plutôt excitant, je l’avoue. Dieu tout puissant, jamais je n’avais vu telle chose, jamais je n’avais même imaginé un tel déferlement de sensualité amoureuse féminine… Vous m’avez régalé, comblé… et quelque peu ému !
Coralie tendit sa main vers la bosse qui déformait assez avantageusement le devant de son pantalon, tout en regardant Marine droit dans les yeux :
- Il dit vrai, Nine, son émotion est… palpable !
Cette petite remarque fit rire tout le monde et détendit un peu le visage de Phildebert. Marine, en le scrutant avec intensité lui demanda tout de même :
- Ça va mon amour ?
- Oui, bien sûr ! près de toi, comment en serait-il autrement ?
- Non, Phil, tu as dans les yeux une flamme qui brille différemment… Tu es malheureux, je le sens.
- Non, je t’assure !
- Mon Phil, je ne te connais que depuis hier, pour de vrai, mais tu ne peux pas me cacher que tu ressens de la peine ! C’est pour ce qui vient de se passer entre Cora et moi, je le sens.
- Marine ! Je te connais depuis hier, tu viens de le dire. Et aujourd’hui, quand je te revois, tu t’envoies en l’air avec une femme, magnifique, c’est vrai… Et tu m’as en effet donné un spectacle que je n’aurais jamais imaginé voir un jour… deux lesbiennes faisant l’amour ! C’était terriblement excitant… Sauf que l’une d’elle est la femme que j’aime, cela me trouble.
Marine se leva, vint passer ses deux bras autour du cou de son amoureux et l’embrassa tout doucement, lui rendant en quelque sorte, le baiser du métro, très tendre, très léger, mais d’une puissance inégalable.
- Mon amour, tu as vu la force de notre passion, tu as vu comment Cora et moi sommes liées par un désir auquel nous ne résistons pas. Nous ne sommes pas des lesbiennes, tu le sais, nous éprouvons une attirance bisexuelle tellement forte que nous ne luttons pas : c’est notre trou noir, rien ne peut nous empêcher de nous jeter dedans. Si tu veux te faire une idée de l’intensité de l’amour que je te porte, mémorise bien ce que tu as vu entre elle et moi et dis-toi que c’est encore plus fort entre toi et moi. Tu dois comprendre que toi, tu es l’homme de ma vie, unique, seul, sans ombre aucune. Je peux sereinement te promettre que tu seras à tout jamais mon unique compagnon. Je t’aime infiniment.
- Marine, ma belle, tu dis aussi ces mêmes mots à Coralie…
- C’est vrai, Phil ! Ils n’ont pas le même sens. Toi tu es l’homme de ma vie, celui avec qui je veux vivre ma vie, avoir nos enfants. Un jour, bientôt sans doute, nous aurons notre maison et nous y serons ensemble. Sans Coralie, qui sera dans la sienne avec Paul, qu’elle aime aussi fort que je t’aime. Tu nous as vues en train de faire l’amour, c’est vrai. Nous vivons une passion immense, elle et moi. Un jour nous ne nous verrons plus qu’épisodiquement parce que la vie sera différente… Et je suis convaincue, Cora l’est tout autant, que chaque fois, la même passion nous reprendra, dévorante, nous poussant vers les mêmes débordements de sensualité ; c’est ce que nous appelons nous aimer. Nous dire des "mon amour" des "je t’aime" comme nous le faisons enflamme nos cœurs, nourrit nos fantasmes et les rend encore plus brûlants. Et c’est vrai que j’aime Cora et qu’elle m’aime aussi… Mais l’amour, l’Amour avec un grand A, il est pour toi, Phil, toi seul. Je peux te promettre également que jamais je ne te trahirai ni ne te tromperai je suis la femme d’un seul homme et cet homme, c’est toi. Me comprends-tu, mon amour ?
Phildebert était resté silencieux ; son émotion était intense, on voyait briller ses yeux de l’amour qu’il ressentait bien moins que des larmes qui lui montaient, inexorablement, témoins de son trouble, malgré les effort qu’il faisait pour les refouler.
- Je crois que oui, c’est… c’est seulement que je ne suis pas bâti de la même manière que toi, mentalement. Je me sens un peu comme dans cette image bien connue de la poule qui a couvé des œufs de cane et qui voit sans pouvoir le comprendre, ses poussins aller sur l’eau de la mare. Je vois ta passion pour Coralie mais j’ai du mal à comprendre comment tu fais pour te partager ainsi entre elle et moi.
- Ce n’est pas grave, mon amour, l’important est que tu sois convaincu de la vérité de mon amour pour toi, de sa force et de sa sincérité…
- Cela, ma belle, je n’en doute pas ni n’en ai jamais douté. Je comprends aussi que, si je veux te rejoindre sur ce domaine, je vais devoir rendre possible pour moi de te voir prendre du plaisir avec Coralie et sans doute d’y participer… Ce n’est pas évident dans mon esprit… mais pas infaisable !
- Essayons, alors !
Marine prit son amoureux par la main et l’emmena vers son lit. Là elle déboutonna sa chemise, mettant à nu son torse aux muscles saillants. Pendant ce temps, Coralie avait débouclé sa ceinture et fait glisser son pantalon jusqu’au sol. Alors les deux jeunes femmes, s’agenouillant face à face avaient fait disparaître son coquet sous-vêtement sportif et entrepris de rendre un peu de sa superbe à cet évident objet de leur désir qui, peu avant, gonflait à l’envi son devant de pantalon et qui, au gré de cette discussion avait totalement fondu.
Leurs deux bouches se déplaçaient avec grâce et fluidité le long de la hampe palpitante, se rejoignant au bout en un baiser voluptueux, leurs langues dansant alors un insupportable ballet tout autour du cabochon violacé. Puis elles redescendaient jusqu’à sa base avant de revenir dans l’autre sens. Pendant ce temps, leurs mains ne restaient pas inactives prodiguant force caresses de toutes sortes ; le jeune homme commença très vite à manquer d’air !
Marine se releva et, passant ses bras autour de son cou, elle se laissa tomber sur le lit, s’y allongeant de tout son long, Phildebert sur elle. Elle remonta ses jambes aussi haut qu’elle le pouvait avant de les nouer au dessus de son dos :
- J’ai envie de toi, mon amour, si fort… Je t’aime, je te désire, là, maintenant, prends-moi… comme hier.
Coralie lui tendit le gel et se tint à quelque distance du lit, tandis que Marine guidait son amant d’une main douce et ferme tout en l’embrassant avec tendresse. Après un long moment de cette douce et lente mise en jambe, Marine fit comprendre à son amant qu’elle souhaitait partir sur un tempo plus soutenu. Elle se plaça sur le côté, tournant le dos à son amant, levant très haut sa jambe, de telle sorte qu’il puisse retrouver son chemin en elle. Ainsi, Phil pouvait aller et venir très librement tout en caressant son corps, ses seins, son visage. Coralie s’était rapprochée et, de nouveau, embrassait son amante, masquant de ses lèvres ses gémissements de plaisir.
Lorsque Marine sentit que leur point d’orgue allait arriver, elle se remit à genoux entre les cuisses de Coralie et se baissa pour lui donner cette caresse de la bouche que son amie aimait tant, pendant que Phildebert, conduit par l’urgence de son désir revenait entre ses reins avec une fougue d’étalon fou.
Marine, sous les secousses imposées par son amant, transmettait la même force et le même rythme à Coralie dans sa caresse. C’est ainsi que, dans des halètements et des cris de bonheur charnel, les trois amants connurent leur premier grand plaisir de la journée.
Le samedi matin, Marine s’éveilla bien avant six heures. Elle se leva pour aller prendre sa douche… Coralie, à moitié endormie, la voix mal assurée, la retint par un bras :
- Tu as vu l’heure ? Il est six heures moins vingt !
- Oui, il faut que je me prépare…
- Notre-Dame est à vingt minutes à pied d’ici, en traînant et tu as rendez-vous à huit heures ! Allonge-toi encore un peu près de moi, Nine, sois gentille.
Marine s’allongea de nouveau près de sa belle et l’embrassa tendrement, mais à peine dix minutes plus tard, elle recommença à s’inquiéter, à vouloir se lever. Coralie eut toutes les peines du monde à la garder sereine ! À sept heures, n’y tenant plus, Marine fit sa toilette, s’habilla, se passa un coup de brosse dans les cheveux et sortit.
Il était sept heures vingt-cinq quand elle arriva sur le parvis. Un homme était là, debout, une rose rouge à la main. Il était un peu plus grand qu’elle, blond tirant sur le bronze, bouclé, avec des yeux couleur de miel. Le cœur battant la chamade, Marine s’en approcha. Elle avait reconnu sa coiffure, sa stature… même de dos.
- Vous aviez dit huit heures, hein ? Bonjour Phil.
- Je n’ai pas voulu prendre le risque d’être en retard… Ma maman m’a toujours dit que cela ne se faisait pas ! Bonjour Marine.
Le garçon se retourna seulement. Se penchant légèrement, il murmura :
- Pas de gifle, aujourd’hui, je peux ?
- Pas de gifle, aujourd’hui, promis ! Vous pouvez, vous devez, même !
Il déposa un baiser très tendre sur ces jolies lèvres auxquelles il n’avait pas pu résister quelques jours plus tôt, en y étant invité cette fois, il est vrai ! Il prit une main de Marine et la porta à ses lèvres avant d’y placer la rose qu’il tenait.
- C’est pour vous, Marine, je l’ai cultivée tout au fond de mon cœur !
- Merci Phil, elle est très belle !
- Pas autant que vous, Marine ! Dites-moi, aimez-vous la choucroute ?
- Oui, j’adore ça…
- Alors je vous invite à venir prendre un thé et des croissants. Je pensais vous l’offrir chez Mariage, rue des Grands Augustins, mais ils n’ouvrent qu’à dix heures trente, ce n’est pas une maison pour les amoureux, nonobstant son nom ! Nous allons devoir nous rabattre sur une brasserie… Allons voir "Aux tours de Notre Dame" si c’est ouvert !
- Pourquoi la choucroute ?
- Pour rien du tout, belle amie ! je suis très taquin : pardonnez-moi, je ne peux simplement pas m’empêcher de faire ce genre de petites blagues… Et au passage, j’en ai appris un tout petit peu sur vous… Il faut bien commencer par quelque chose ! Et, vous voyez, mon petit doigt me dit que je vais sans doute infiniment aimer ce qu’il me reste à apprendre !
- Je l’espère. Vous savez, pour apprendre de moi tout ce qui est nécessaire, cela prendra du temps… Cela demande toute la vie, en fait ! Y êtes-vous prêt ?
- J’ai ce temps ! J’espère juste que je parviendrai à en conserver un tout petit peu pour mon employeur !
- Qui est-il ?
- Vous le connaissez certainement de nom, on parle tout le temps de lui dans les journaux… C’est le ministre de l’intérieur.
- Vous travaillez dans son ministère ?
- Non, il est mon chef… Ne l’appelle-t-on pas le premier flic de France ?
- Vous êtes flic ?
- En quelque sorte. Je suis commissaire de police adjoint, en formation !
- Ah, mais ! Je comprends mieux pourquoi vous rigoliez quand j’ai parlé d’appeler la police, dans le métro, c’est très vilain, ça !
- Je ne le ferai plus jamais, c’est promis ! Et vous à quelle passionnante activité vous consacrez-vous ?
- Sous la tutelle d’un tout autre ministère, je suis étudiante en médecine… En sixième année.
- Bravo, je vous admire !
En prenant leur thé, dégustant leur croissant, Phil et Marine échangèrent sans discontinuer sur tout et rien, parlèrent de leur vie, parfois en profondeur. C’est dans un souci d’honnêteté que Marine aborda ce qu’elle vivait ces derniers temps. Au risque de choquer, de rebuter son vis-à-vis, voire de le perdre avant même de l’avoir trouvé, elle raconta comment elle était passée d’un statut hétéro quasi intégriste à celui de bisexuelle convaincue. Comment elle vivait avec sa colocataire une relation amoureuse d’une grande intensité. Un sourire bienveillant aux lèvres, Phil écoutait, sans tiquer.
- Marine, je vous admire encore davantage !
- De vivre cela ?
- Non ! Enfin, si… Peut-être un peu aussi, oui ! Mais surtout de me le dire sans fausse pudeur, sans peur aussi. Je ne suis rien pour vous, je ne vous connais pas et voilà que vous vous mettez à nu… devant moi. C’est immensément courageux. Je vous admire. Sincèrement.
- C’est pour que vous me connaissiez, Phil, pour que je ne demeure pas ce "rien" pour vous… Pour vous qui n’êtes précisément pas "rien" pour moi depuis quelques jours. Quant à le dire sans peur… détrompez-vous : la peur me tenaille le ventre. Je sais qu’en disant tout cela, je risque de vous perdre. Mais je le fais parce que j’ai la certitude de vous perdre de façon rédhibitoire en ne le disant pas !
Le jeune homme prit une longue inspiration, le temps d’analyser le contenu si dense de ce qui venait de lui être dit.
- Marine, quelle première phrase souhaitez-vous entendre de ma bouche utilisant le tu ?
- C’est à vous de choisir…
- "Je t’aime" serait-elle une phrase convenable ?
- Il me semble qu’elle serait recevable !
- Marine, je t’aime…
- Je t’aime, Phil. Depuis non pas la première minute, mais sûrement la deuxième, dans le métro, lundi… Après la gifle !
Phil prit délicatement la main de Marine et la porta à ses lèvres avec douceur. Ses yeux clairs inondaient de la lumière la terrasse des deux tours…
- Marine, si tu veux te forger l’image d’un homme heureux, regarde-moi !
- J’en ai autant à t’offrir au féminin, Phil.
Phil paya les petits déjeuners et ils s’en furent se promener sur les berges, leur toute première promenade en amoureux, se tenant par la taille, parfois par la main, sans savoir où l’on va, juste pour le plaisir d’exister et de le faire ensemble. Une belle journée de découverte de la vie s’ouvrait devant eux comme une éternité d’amour promise.
Dans le studio de Phildebert, près du champ de Mars, les deux amoureux s’étaient enfin réfugiés après une journée pleine d’émotion, de découvertes mutuelles et de non-dit que les deux comprenaient à l’occasion d’un regard, d’un geste tendre, d’un simple soupir. Il y faisait bon, il y faisait doux, il y faisait sincère. Cupidon régnait ici en maître absolu !
Phil avait regardé Marine, là, dans son propre décor, longuement, en détaillant chaque courbe de son corps, chaque millimètre carré de sa peau, comme s’il cherchait à graver ce souvenir dans le marbre de l’éternité. Dans son regard se lisaient la fierté d’être le compagnon d’une aussi jolie fille, la joie aussi, bien qu’elle fût agrémentée d’un soupçon d’incrédulité. Tout au fond de son âme, un vilain petit lutin lui répétait en boucle avec un sale ricanement : "mais mon pauvre ami, tu vas bientôt te réveiller et cette merveilleuse fille s’évaporera tel le succube de ton rêve au soleil du matin !!!" Pourtant, Phil, impassible, continuait à y croire, de plus en plus fort, même.
Il avait offert à Marine non pas du champagne, comme n’importe quel abruti -se disait-il avec délectation- aurait fait, ou du porto… Non, il lui avait offert un verre de vin blanc d’Alsace, un Riesling de vendange tardive assez sec mais avec une grande suavité. Il avait ajouté en lui apportant le joli verre ballon en cristal gravé de grappes de raisin :
- C’est pour accompagner la choucroute !
Lorsqu’ils étaient enfin passés dans la chambre de Phil, Marine avait détaillé son agencement, sa décoration. C’était très… garçon ! Mais propre, bien tenu, très bien rangé. Elle apprécia muettement, votant in petto quelques félicitations au propriétaire des lieux ! La pièce était encore assez claire malgré la pénombre qui s’installait avec le jour descendant. Marine avait entrepris de se dévêtir ; Phil en avait fait de même. Le désir qui les animait était palpable, presque matériel. Leurs regards, de même, exprimait une impatience encore contenue.
Marine conserva cependant la jolie culotte bordée de dentelle bleu sombre qu’elle portait… et s’approcha de son amoureux avec un sourire penaud.
- Mon amour… nous allons avoir le bonheur de continuer à nous découvrir, nous enivrer de caresses et mots tendres avant de dormir ensemble. Nous aurons la joie, peut-être même la surprise, de nous trouver côte à côte au réveil demain matin ! Je… je suis désolée. Mais je peux te donner du plaisir, à toi… si je ne puis en prendre moi-même…
Dans le lit, les deux amants se donnèrent force baisers, des multitudes de caresses, tout en se disant les mots d’amour les plus fous. Il ne manquait pas grand-chose, en somme… Finalement, Marine entreprit de donner à ses caresses une note plus érotique, plus précise, qui la conduisit à prendre son amoureux en main puis en bouche. Phildebert semblait comblé, prêt à recevoir ce plaisir que Marine lui dispensait avec générosité. Mais après quelques préliminaires, il chuchota :
- Marine, si tu ne peux pas, si tu dois attendre pour avoir du plaisir, alors je préfère moi aussi attendre auprès de toi : mon bonheur est déjà immense de te voir là, offerte, nue dans mon lit et que nous nous aimions…
- Tu sais, Phil, si tu as envie de moi, nous pouvons tout de même faire l’amour… autrement…
Le jeune homme resta songeur. Il n’était pas certain de comprendre ce que lui disait cette si jolie fille…
- Il me semble que tu ne peux, pas, non ?
- Je peux… autrement. Si tu veux tu peux me prendre quand même, comme ça.
- Je ne suis pas sûr de comprendre… Tu me demandes une chose que… enfin… c’est très délicat, je trouve… Qui donc peut souhaiter cela ?
- Phil, si je te le propose, c’est simplement pour te dire que tu peux le faire, tu ne me blesseras ni ne me feras le moindre mal. Je ne t’en parlerais même pas autrement.
Phil éclata de rire et Marine le regarda avec un petit sourire en coin.
- Mais ma belle ! Réalises-tu ce que tu me suggères ? Tu aimes ça ?
- Oh, non, je n’aime pas : j’en raffole, littéralement. J’adore ça…
- Marine… c’est… enfin… Je n’ai jamais fait cela ! Cela me dépasse totalement. J’étais convaincu que seuls les hommes avaient parfois ce fantasme, que les femmes ne pouvaient que détester..
- Éh bien, détrompe-toi ! Il y a des femmes qui aiment ça… à la folie ! Tu manques un peu d’expérience, dis-tu ? Aucun souci, ça va s’arranger très vite, je te le promets ! Tu n’as qu’à me laisser faire…
Le jeune homme, était-ce pour se donner une contenance, s’allongea sur le dos, intégralement nu, et se remit à rire de fort bonne grâce.
- Là, j’avoue que je vais m’instruire, je veux te voir faire ça ! Je retiens donc que tu aimes la choucroute et aussi chevaucher à cru…
- J’aime aussi les roses, le riesling vendanges tardives ainsi que les beaux grands gars aux cheveux bouclés blonds avec des yeux couleur de miel et qui s’appellent Phildebert, surtout quand ils sont convenablement pourvus par dame Nature de tout ce qu’il faut pour mon plaisir… Tu en oublies, mon amour !
Marine était allée prendre dans son sac un petit tube de gel intime qu’elle serra dans sa main fermée. Elle monta sur le lit, agenouillée au côté de son amoureux et se pencha sur lui. Avec délicatesse, elle le prit en bouche avec pour résultat presque immédiat de faire réapparaître de quoi satisfaire ses envies les plus vives, calmer sa faim d’ogresse !
Elle fit couler le gel sur la verge ainsi offerte et la massa délicatement, l’enduisant de toute part du fluide préparatoire ; enjambant le jeune homme tout en lui faisant face, elle appliqua discrètement un peu du gel restant sur ses doigts sur elle-même. Puis, reprenant l’objet de son désir en main, elle écarta sa culotte sur un côté, le guida jusqu’à l’étroite ouverture et se laissa gentiment glisser autour et descendre jusqu’à être assise sur le bas du ventre de Phil. Avec un sourire narquois, elle s’enquit :
- Tu ne souffres pas trop, mon amour ?
Le garçon était sans voix. Il s’était attendu à de la résistance, de la douleur, un rictus sur son visage, peut-être… Rien de tout cela : Marine, un sourire non feint aux lèvres, avait simplement poussé un petit soupir d’aise, de ravissement, même, et il était entré en elle avec une douceur, une facilité à laquelle il ne se serait jamais attendu. Marine commença alors à jouer de ses cuisses, à monter et descendre en coulissant autour du piquet de chair palpitante, doucement d’abord, puis plus vigoureusement, pour finalement atteindre un rythme soutenu.
Ce faisant, elle émettait de petits cris et bouts de phrases dans lesquelles son amant comprenait que c’était vraiment trop bon, que, oh, là là, elle aimait trop ça, que si cela continuait, elle allait jouir… Au bout de quelques minutes, Marine changea de posture. Elle ôta sa culotte humide de gel, se mit à quatre pattes à côté de Phil avant de l’encourager à monter à l’assaut à son tour :
- C’est à toi de travailler, maintenant, fainéant !
Phil se plaça donc derrière sa belle. Dans cette posture, il pouvait voir ce qu’il faisait, ce qui ajoutait autant à son trouble qu’à son plaisir. Il positionna son membre juste sur le petit orifice bien clos et prit sa partenaire par les hanches. Lorsqu’il l’attira doucement vers lui, il vit le petit muscle s’ouvrir et le recevoir, l’avaler littéralement. Il se retrouva aussitôt dans l’étroit et chaud chemin du plaisir qu’elle désirait tant. Il commença de légers mouvements de coulisse, de petite amplitude, qui, sous les suppliques de Marine, lançant ses "plus fort", ses "encore", ses "plus vite" à voix de plus en plus haute, se muèrent en féroces coups de bélier. Dans cette posture, Marine avait plus facilement le loisir de se libérer une main dont elle profita pour aller caresser le pistil de sa fleur, finalement pas tellement privée d’amour. Sa respiration et ses petits cris firent comprendre à Phil qu’elle n’allait plus résister bien longtemps, ce qu’elle confirma, haletante :
- Viens en moi, mon amour, viens…
Affalés sur le lit en total désordre, les deux amoureux finissaient de retrouver leur souffle après leur chevauchée, béatement heureux. Phil se mit à rire.
- C’est drôle, ma belle ! Notre amour commence tout de même sous des auspices inusuels ! Notre premier baiser, je te le vole dans le métro profitant que tu as les yeux fermés. J’oublie la choucroute, chose impardonnable, et quand nous faisons l’amour pour la première fois, voilà que tu m’enseignes à te le faire à la cosaque, d’une manière que je n’aurais jamais imaginé seulement de te proposer ! El là, non seulement tu aimes ! Tu en raffoles, tu adores ça… Marine chérie, tu viens de me déniaiser !
- Mon amour ! Tu es un amant fabuleux, voici mon verdict. J’ai connu quelques hommes avant toi, aucun ne m’a jamais procuré autant d’effet, autant de plaisir ! Quant au baiser volé, nous lui devons notre amour : c’est sans doute le plus magnifique et non-punissable larcin de tous les temps humains ! Ton culot a été une bénédiction des dieux pour nous-deux. Je passe sur la choucroute ; j’ai seulement idée qu’un jour, tu devras m’en servir une qui soit vraiment à la hauteur des attentes que tu as semées en moi... Tu n’y couperas pas !
Le jeune homme prit Marine dans ses bras et la serra longuement contre lui, laissant les battements de leurs cœurs marcher l’amble côte à côte.
Retour à la maison
Le ciel était radieux. Phildebert et Marine avaient décidé d’aller de son studio près du Champ de Mars jusque chez Marine, tout près de la Sorbonne, rue du Sommerard, à pied, en flânant et en faisant les achats pour leur déjeuner.
- Oh, regarde, si on se faisait de la choucroute, pour midi ?
Marine eut beau écarquiller ses yeux, pas la moindre charcuterie ne pouvait être vue dans le secteur…
- Où vois-tu cela, mon amour ?
- Là, ici, de la choucroute espagnole, tu sais bien, non ? On remplace le chou par du riz, la charcuterie par des moules, des crevettes, des calmars, du poulet, un peu de lard aussi, avec un rien de safran…
- Oui, je vois, tu ne confondrais pas avec la paella alsacienne, par hasard ?
- Ah, peut-être, maintenant que tu le dis…
Ils achetèrent tout le nécessaire pour une superbe paella et reprirent le chemin de l’appartement de Marine, de plus en plus impatiente de revoir Coralie pour lui présenter son amoureux.
Coralie avait dormi seule ; elle s’était couchée tôt et s’était mise au travail dès son réveil au petit matin, après une rapide toilette et un embryon de petit déjeuner. Comme elle en avait l’habitude, elle travaillait en culotte, elle trouvait agréable de rester nue, mais juste pour le cas où quelqu’un se présenterait, elle conservait ce vêtement minimaliste qui lui permettait de n’avoir qu’un haut à passer pour être presque présentable.
C’est dans cette tenue que la trouvèrent Marine et Phildebert en arrivant.
Nine ! Enfin ! Mon amour…
Coralie l’embrassa avec fougue. Puis se tournant vers l’homme qui attendait les présentations :
- Toi, c’est Phil, j’imagine ? Je suis Coralie, bienvenue chez nous.
Et sans plus de manière, elle embrassa le garçon sur les deux joues.
Marine et Phildebert allèrent déposer leur courses dans la partie cuisine et commencèrent aussitôt à préparer le déjeuner. Marine aidait Phil en découpant les calmars tandis qu’il nettoyait et grattait les grosses moules de Méditerranée. Coralie vint se placer derrière elle et, passant ses mains sous sa marinière, lui caressa les seins sensuellement.
- Quelle idée de mettre un soutien-gorge ici…
Coralie dégrafa aussitôt le vêtement. Marine entreprit donc cette amusante contorsion consistant à faire passer le bretelle tout au long du bras sous la manche de la marinière, pour la passer autour de la main et la laisser revenir, libre à l’intérieur. Elle en fit de même de l’autre côté et Coralie fit tournoyer dans les airs le vêtement rabat-joie à travers la pièce jusque sur le lit de Marine ! Phildebert nota l’adresse :
- Joli tir !
Coralie put désormais caresser les seins de son amie à sa guise. Elle lui administrait de petits baisers dans le cou qui la faisaient frétiller. Parfois, Marine tournait la tête vers elle et elles s’embrassaient, leurs langues s’entremêlant avec un petit bruit de succion qui mettait Phildebert au supplice. Lorsque Marine eut terminé de découper ses calmars, elle se lava soigneusement les mains, les sécha puis passa ses bras autour du cou de Coralie pour l’embrasser plus confortablement. Opportuniste, Coralie profita qu’elle avait les bras levés pour lui ôter sa marinière !
Phildebert commençait à souffrir, cela se voyait. Il avait maintenant deux femmes, torses nus devant lui, dont celle qu’il aimait, occupée à lécher les seins de son amie avec une grande application, toute dédiée au plaisir qu’elle souhaitait lui donner. Il pouvait voir ses lèvres s’ouvrir et se refermer sur les mamelons qu'elle aspirait, sa langue s’activer, virevolter, le tout sous les gémissements de bonheur de Coralie. N’y tenant plus cette dernière l’emmena jusqu’au canapé en la prenant par la main et se jeta sur le siège plus qu’elle ne s’y assit.
- Je n’en peux plus, Nine, fais-moi jouir, je t’en supplie.
Alors, se mettant à genoux devant son amante, Marine lui ôta sa culotte qui partit en une belle arabesque jusque sur la table, puis reprit le même ballet de ses lèvres et de sa bouche, sur son sexe à présent offert, avec, en plus, des bruits de succion tout à fait indécents. Lorsqu’elle fit entrer deux doigts dans sa chorégraphie pour donner du relief à sa caresse, Coralie abdiqua aussitôt et lui délivra sa jouissance sans retenue.
Revenue de son essoufflement, Coralie s’en fut vers sa chambre d’où elle revint serrant quelque chose dans sa main. Elle fit s’allonger sa belle et se pencha sur elle pour lui retirer tout doucement, sa culotte, s’aidant exclusivement de ses dents ! Elle sortit alors un petit film de latex qu’elle étendit sur sa jolie fleur, le faisant adhérer aux profonds sillons qui la bordent si joliment.
- Qu’est-ce qu’il est joli, ton petit cœur ! Tu vas être encore plus belle, mon amour, ce sera encore plus difficile de résister à la tentation !
Puis elle posa sa bouche au travers du latex sur ce petit minou qu’elle aimait tant et commença à jouer de la langue tandis que ses mains parcouraient tout le corps de son amie, allant des cuisses aux hanches, à la taille si fine, à son ventre, ses seins, faisant rouler les deux jolies mures fièrement dressées entre ses doigts… Il n’y avait pas un millimètre carré de cette peau si fine, si douce que Coralie n’aimât pas, n’eût envie de couvrir de caresse et de baisers.
Marine n’avait pas reçu de telles caresses depuis plusieurs jour est sa sensibilité s’en trouvait magnifiée. C’est donc bien vite que monta en elle la sève de la jouissance ; elle serra soudain ses cuisses tout en retenant la tête de son amante, comme si elle souhaitait simultanément la repousser et l’empêcher de s’éloigner !
Lorsqu’elle desserra l’étau de ses cuisses, ce fut pour attirer la bouche de son amie tout contre la sienne en un baiser passionné, ses deux jambes se refermant dans son dos tandis que se bras la serraient aussi fort qu’elle en était capable.
Lorsque Phildebert termina la préparation de son mets, il le mit à cuire dans un grand wok trouvé dans un des placards, en fouillant un peu, à défaut d’avoir les propriétaires des lieux sous la main pour le renseigner ! Il ne perdait pour ainsi dire pas des yeux la scène qui se déroulait devant lui, partagé par deux sentiments contradictoires.
D’une part, ce qui se passait devant lui le mettait dans un état d’intense excitation, il ne pouvait pas dire le contraire ! D’autre part, il ressentait une grande contrariété, de la jalousie, peut-être même, à voir cette femme qu’il aimait du plus profond de son cœur se donner avec une telle intensité amoureuse à une autre. Quelque chose, dans son référentiel, dans le monde de ses valeurs, ne collait pas bien. Il prit le parti de reporter à plus tard l’analyse de tout cela au fond de lui-même.
Il s’avança alors dans la pièce, s’approcha du couple d’amantes avec un sourire à la fois goguenard et légèrement crispé.
- Alors, les filles, ça va comme vous voulez ? Parce que, il y en a qui cuisinent et d’autres… qui prennent du bon temps ! Ceci étant, vous pouvez vous vanter de m’avoir offert un spectacle rare… et plutôt excitant, je l’avoue. Dieu tout puissant, jamais je n’avais vu telle chose, jamais je n’avais même imaginé un tel déferlement de sensualité amoureuse féminine… Vous m’avez régalé, comblé… et quelque peu ému !
Coralie tendit sa main vers la bosse qui déformait assez avantageusement le devant de son pantalon, tout en regardant Marine droit dans les yeux :
- Il dit vrai, Nine, son émotion est… palpable !
Cette petite remarque fit rire tout le monde et détendit un peu le visage de Phildebert. Marine, en le scrutant avec intensité lui demanda tout de même :
- Ça va mon amour ?
- Oui, bien sûr ! près de toi, comment en serait-il autrement ?
- Non, Phil, tu as dans les yeux une flamme qui brille différemment… Tu es malheureux, je le sens.
- Non, je t’assure !
- Mon Phil, je ne te connais que depuis hier, pour de vrai, mais tu ne peux pas me cacher que tu ressens de la peine ! C’est pour ce qui vient de se passer entre Cora et moi, je le sens.
- Marine ! Je te connais depuis hier, tu viens de le dire. Et aujourd’hui, quand je te revois, tu t’envoies en l’air avec une femme, magnifique, c’est vrai… Et tu m’as en effet donné un spectacle que je n’aurais jamais imaginé voir un jour… deux lesbiennes faisant l’amour ! C’était terriblement excitant… Sauf que l’une d’elle est la femme que j’aime, cela me trouble.
Marine se leva, vint passer ses deux bras autour du cou de son amoureux et l’embrassa tout doucement, lui rendant en quelque sorte, le baiser du métro, très tendre, très léger, mais d’une puissance inégalable.
- Mon amour, tu as vu la force de notre passion, tu as vu comment Cora et moi sommes liées par un désir auquel nous ne résistons pas. Nous ne sommes pas des lesbiennes, tu le sais, nous éprouvons une attirance bisexuelle tellement forte que nous ne luttons pas : c’est notre trou noir, rien ne peut nous empêcher de nous jeter dedans. Si tu veux te faire une idée de l’intensité de l’amour que je te porte, mémorise bien ce que tu as vu entre elle et moi et dis-toi que c’est encore plus fort entre toi et moi. Tu dois comprendre que toi, tu es l’homme de ma vie, unique, seul, sans ombre aucune. Je peux sereinement te promettre que tu seras à tout jamais mon unique compagnon. Je t’aime infiniment.
- Marine, ma belle, tu dis aussi ces mêmes mots à Coralie…
- C’est vrai, Phil ! Ils n’ont pas le même sens. Toi tu es l’homme de ma vie, celui avec qui je veux vivre ma vie, avoir nos enfants. Un jour, bientôt sans doute, nous aurons notre maison et nous y serons ensemble. Sans Coralie, qui sera dans la sienne avec Paul, qu’elle aime aussi fort que je t’aime. Tu nous as vues en train de faire l’amour, c’est vrai. Nous vivons une passion immense, elle et moi. Un jour nous ne nous verrons plus qu’épisodiquement parce que la vie sera différente… Et je suis convaincue, Cora l’est tout autant, que chaque fois, la même passion nous reprendra, dévorante, nous poussant vers les mêmes débordements de sensualité ; c’est ce que nous appelons nous aimer. Nous dire des "mon amour" des "je t’aime" comme nous le faisons enflamme nos cœurs, nourrit nos fantasmes et les rend encore plus brûlants. Et c’est vrai que j’aime Cora et qu’elle m’aime aussi… Mais l’amour, l’Amour avec un grand A, il est pour toi, Phil, toi seul. Je peux te promettre également que jamais je ne te trahirai ni ne te tromperai je suis la femme d’un seul homme et cet homme, c’est toi. Me comprends-tu, mon amour ?
Phildebert était resté silencieux ; son émotion était intense, on voyait briller ses yeux de l’amour qu’il ressentait bien moins que des larmes qui lui montaient, inexorablement, témoins de son trouble, malgré les effort qu’il faisait pour les refouler.
- Je crois que oui, c’est… c’est seulement que je ne suis pas bâti de la même manière que toi, mentalement. Je me sens un peu comme dans cette image bien connue de la poule qui a couvé des œufs de cane et qui voit sans pouvoir le comprendre, ses poussins aller sur l’eau de la mare. Je vois ta passion pour Coralie mais j’ai du mal à comprendre comment tu fais pour te partager ainsi entre elle et moi.
- Ce n’est pas grave, mon amour, l’important est que tu sois convaincu de la vérité de mon amour pour toi, de sa force et de sa sincérité…
- Cela, ma belle, je n’en doute pas ni n’en ai jamais douté. Je comprends aussi que, si je veux te rejoindre sur ce domaine, je vais devoir rendre possible pour moi de te voir prendre du plaisir avec Coralie et sans doute d’y participer… Ce n’est pas évident dans mon esprit… mais pas infaisable !
- Essayons, alors !
Marine prit son amoureux par la main et l’emmena vers son lit. Là elle déboutonna sa chemise, mettant à nu son torse aux muscles saillants. Pendant ce temps, Coralie avait débouclé sa ceinture et fait glisser son pantalon jusqu’au sol. Alors les deux jeunes femmes, s’agenouillant face à face avaient fait disparaître son coquet sous-vêtement sportif et entrepris de rendre un peu de sa superbe à cet évident objet de leur désir qui, peu avant, gonflait à l’envi son devant de pantalon et qui, au gré de cette discussion avait totalement fondu.
Leurs deux bouches se déplaçaient avec grâce et fluidité le long de la hampe palpitante, se rejoignant au bout en un baiser voluptueux, leurs langues dansant alors un insupportable ballet tout autour du cabochon violacé. Puis elles redescendaient jusqu’à sa base avant de revenir dans l’autre sens. Pendant ce temps, leurs mains ne restaient pas inactives prodiguant force caresses de toutes sortes ; le jeune homme commença très vite à manquer d’air !
Marine se releva et, passant ses bras autour de son cou, elle se laissa tomber sur le lit, s’y allongeant de tout son long, Phildebert sur elle. Elle remonta ses jambes aussi haut qu’elle le pouvait avant de les nouer au dessus de son dos :
- J’ai envie de toi, mon amour, si fort… Je t’aime, je te désire, là, maintenant, prends-moi… comme hier.
Coralie lui tendit le gel et se tint à quelque distance du lit, tandis que Marine guidait son amant d’une main douce et ferme tout en l’embrassant avec tendresse. Après un long moment de cette douce et lente mise en jambe, Marine fit comprendre à son amant qu’elle souhaitait partir sur un tempo plus soutenu. Elle se plaça sur le côté, tournant le dos à son amant, levant très haut sa jambe, de telle sorte qu’il puisse retrouver son chemin en elle. Ainsi, Phil pouvait aller et venir très librement tout en caressant son corps, ses seins, son visage. Coralie s’était rapprochée et, de nouveau, embrassait son amante, masquant de ses lèvres ses gémissements de plaisir.
Lorsque Marine sentit que leur point d’orgue allait arriver, elle se remit à genoux entre les cuisses de Coralie et se baissa pour lui donner cette caresse de la bouche que son amie aimait tant, pendant que Phildebert, conduit par l’urgence de son désir revenait entre ses reins avec une fougue d’étalon fou.
Marine, sous les secousses imposées par son amant, transmettait la même force et le même rythme à Coralie dans sa caresse. C’est ainsi que, dans des halètements et des cris de bonheur charnel, les trois amants connurent leur premier grand plaisir de la journée.
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