Délices et orgues 8
Récit érotique écrit par Ethelrede [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 24-07-2024 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Délices et orgues 8
Choucroute et dessert
- La choucroute espagnole, c’est vraiment un régal, Phil, tu es un authentique cordon bleu !
Coralie, les lèvres encore luisantes de la superbe paella qu’elle venait de déguster se pâmait d’aise devant son assiette vide.
- Ce n’est pas avec ça que je vais perdre mes kilos en trop…
- Arrête de dire des bêtises, ma belle, tu n’en as aucun en trop !
Phildebert, en amateur éclairé, confirma :
- Si je peux donner mon avis, Coralie est simplement magnifique… un corps à faire damner un saint… que je ne suis pas, Dieu merci ! Retirer le moindre kilo serait du gâchis pur et simple !
Coralie, rose de plaisir devant les compliments, se rengorgea :
- On pourrait prendre un petit dessert, alors ?
- Je n’ai rien préparé…
- Heuh… je pensais à côté, sur mon lit…
Après un éclat de rire général, les deux filles prirent Phildebert par ses deux mains et le trainèrent dans la chambre. Apparemment, il avait commencé à intégrer la présence de Coralie dans le champ de ses possibles !
Les deux jeunes femmes poussèrent le garçon sur le lit où il se retrouva allongé sur le dos. Aussitôt, Marine, se plaçant entre ses jambes lui donna un assez joli spectacle d’avaleuse de sabre ! Phildebert était aux anges, certes, mais ne laissait pas de s’étonner d’autant de talents dans les jeux érotiques. Pendant ce temps, Coralie s’était confortablement assise sur le visage du jeune homme qui -pouvait-il s’y soustraire ?- lui offrit un aperçu de son savoir faire lingual, mettant un point d’honneur à rendre sa fleur d’amour incandescente.
Marine se releva bientôt, rendant sa liberté au superbe mât charnu et palpitant qu’elle maintint parfaitement droit en le retenant de ses deux mains, ce que voyant, Coralie changea de posture et vint tout naturellement s’asseoir dessus, l’engloutissant entre ses reins jusqu’à la garde avec ravissement. Dans cette pose, Marine avait tout le loisir de continuer la caresse que son amoureux venait de cesser. Elle regardait son amoureuse tout en léchant avec application les endroits les plus sensibles en se répétant muettement "Mon Dieu ce qu’elle est belle, ce que je l’aime, ma douce chérie…". Et de son côté, Coralie regardait les yeux saphir de sa belle et fondait littéralement d’amour pour elle rien qu’à cette image. C’est ce qui fit aussitôt monter en elle le plaisir qu’elle appelait de ses vœux ! Au son de son "Ouiiii", elle se dégagea, aussitôt remplacée par Marine qui ce plaça face à son amoureux. Se penchant légèrement en avant pour lui permettre de caresser plus commodément cette poitrine dont elle savait combien il l’adorait… et pour l’embrasser, aussi un peu. Et en profiter pour se chuchoter des choses intimes !
- Marine, oh, Marine ! Tu es si belle… Je ne peux pas m’empêcher de penser que tu m’accordes cela pour me faire plaisir. Tu aimes réellement ce que nous faisons ?
- Phil… Je dois t’avouer que j’ai découvert cette sensation il y a très peu de temps. Et j’ai adoré, sincèrement, adoré. En fait, tout est parti du cadeau de retrouvailles que m’a fait une amie de fac. Elle m’a offert un plug… Et j’ai eu un véritable orgasme en marchant dans son studio le jour où je l’ai essayé ! Depuis, je suis devenue accro à cette sensation. Tu ne peux pas me faire plus de plaisir que de me l’offrir !
- J’ai peine à l’imaginer quand je pense à ce que me disent mes amis garçons… les refus qu’ils essuient !!!
- Oh, ça, je le sais, j’ai refusé tout net pendant des années aussi. Je ne savais juste pas ce que je perdais ! Dis, Phil, tu sais, bientôt, je ne serais plus… impropre à la consommation… disons conventionnelle. Nous pourrons faire l’amour comme tu le souhaiterais.
- Ma belle, je te le ferai toujours comme cela te donnera le plus de joie, de plaisir, à ton gré et comme il te plaira. Mon ambition est de te rendre heureuse, ou au moins d’y contribuer !
- Tu es si gentil…
À ce moment, Coralie qui ne pouvait pas tout entendre, se plaça tout près de son amie et lui caressa la poitrine, le ventre et, bientôt, cet endroit que désignait le joli cœur , tout en bas de son pubis. Elle faisait de petits ronds de son doigt sur le petit bourgeon de plaisir avant de plonger plus avant, dans le chaud sillon. Elle retirait le doigt luisant pour le lécher avec délice avant de reprendre son manège.
Les allées et venues de Phil et ces caresses si précises firent monter les larmes aux yeux de la belle, qui, sentant le tsunami de plaisir se mettre en route se dégagea prestement pour prendre son amant dans sa bouche tandis que déferlaient dans son ventre et dans sa tête le flot impétueux de son plaisir.
Il s’en était fallu de peu, mais elle avait refermé ses lèvres sur l’intimité en fusion de son amant juste au moment où il lui faisait l’offrande de son propre plaisir. Elle l’accueillit avec une gourmandise que Phildebert ne put voir mais lorsqu’elle se releva, ses derniers spasmes épuisés, elle put voir son visage exprimant une sorte de consternation. Elle lui offrit aussitôt un sourire triomphant, lèvres bien closes. Il n’avait pas de souci à se faire, elle avait tout à fait sciemment recherché ce qui venait de se passer !
Coralie s’approcha d’elle, la prit dans ses bras par-dessus le corps du garçon au membre encore palpitant.
- Ma belle, ça c’est du timing ou je ne m’y connais pas ! Tu as finement joué la partie, bravo !
Et sans ambages, elle embrassa son amie en un baiser tout à fait hermétique, ne laissant aucune chance à la moindre fuite. Phil pouvait deviner leurs langues de mêlant, se nouant, virevoltant au gré de leur fantaisie. À tout instant, une très légère pulsation dans leur cou, accompagnée d’un soupir de bonheur, laissait deviner le déroulement de leur dégustation…
Lorsqu’enfin le baiser se termina, les deux jeunes femmes séparèrent leurs bouches comme à regret, reprenant leur souffle, et Coralie se laissa tomber à plat dos sur le lit.
- Hmm, ça ! Oui, ça… ça, c’était un vraiment bon dessert ! Hmm, que j’aime ça... c’est trop boooon !
Tout en disant cela, elle avait laissé l’une des ses mains venir caresser sa si jolie poitrine tandis que l’autre descendait vers son ventre, vers sa belle toison, vers le sillon qui la prolongeait. Elle faisait rouler entre pouce et index le téton d’un de ses globes généreux, le faisant saillir encore plus, devenir encore plus raide, un doigt de l’autre main explorant son profond antre doux et chaud avant de tournoyer autour de son bourgeon de bonheur dans un chuchotis allant crescendo vers un véritable cri de jouissance.
- Ah, oui, un dessert comme ça, j’aime, c’est si bon, j’aime ça… oh, oui, c’est bon, c’est si bon, oui, j’aime, c’est bon, ouiiiiiii
C’est ainsi que Coralie offrit aux deux amoureux qui l’observaient, la primeur d’un orgasme isolé, comme elle aimait tant s’en donner. Même Marine ne l’avait jamais vue ainsi se donner elle-même du bonheur. Elle en fut tout émue.
Retouches et rechute
L’après-midi du dimanche de pentecôte s’était terminé un peu tristement. Ils étaient à dix-sept heures sur le Champ de Mars et Phildebert allait proposer à Marine d’aller dîner ce soir-là dans un restaurant du quartier latin avant de retourner chez elle où il imaginait volontiers de passer la nuit en sa compagnie lorsque son téléphone avait sonné.
- Oui… Oui… Oui, bien sûr, je vois...
Le jeune homme avait fait un tour sur lui-même, comme cherchant quelque chose. Une voiture de police traversait le pont d’Iéna.
- Oui, je vois le gyro, j’arrive.
Il s’était alors retourné vers Marine, l’air désolé.
- Le travail m’appelle, ma belle…
- Tu en as pour longtemps ?
- Il y a eu un meurtre, un cinglé qui a tué sa femme. La garde à vue va être longue, je le crains.
- On se revoit quand ?
- Je t’appelle, promis… Je t’aime !
Le jeune homme avait embrassé Marine avec une immense tendresse, une culpabilité palpable dans son regard et un pâle sourire qui disait bien tout son regret. Puis il était parti les épaules basses vers la voiture de police, maintenant arrêtée près de la tour Eiffel, en face du pont d’Iéna.
Marine était rentrée chez elle, un peu triste après cette déconvenue, tout en se disant qu’elle en aurait très certainement autant à lui offrir avec ses gardes à l’hôpital ! Alors, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle avait ouvert la porte de son appartement avec un sourire, un peu forcé tout de même. La vie continuait, l’autre vie…
Coralie était partie avec Paul dans sa famille, en Bretagne pour tout le weekend, elle ne devait rentrer que lundi soir, assez tard. Marine entra donc dans un appartement désert et silencieux, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir faire pour meubler tout ce temps.
Son tout premier soin fut de déposer un SMS sur le téléphone de Phildebert.
- Bon courage, mon amour. Ne te fais pas de souci pour moi : je ne t’en veux pas… même si je n’ai pas accueilli la nouvelle en poussant des cris de joie ! Tu vas devoir subir cela aussi toute ta vie, tu sais, si tu t’engages avec une nana qui fait médecine ! Je t’aime, je t’embrasse de tout mon amour, toute ma tendresse…
Puis, à propos de nana qui fait médecine, elle avait allumé son ordinateur et commencé à potasser ses derniers cours ; après tout, il y avait toujours des examens à passer... En éteignant l’appareil, lorsqu’elle vit qu’il était plus de minuit, elle renonça à dîner et se mit au lit directement. Seule : cela ne lui était plus arrivé depuis pas mal de temps ! Elle se mit à penser à Coralie qui occupait tant de place dans sa vie affective et sexuelle depuis deux mois ! Elle lui manquait, ce soir, ce qui la contraria. Elle qui ne souhaitait pas connaître de dépendance, ce manque la troublait. Il allait falloir qu’elle s’attaque à ce sujet.
C’est en pensant aux caresses que Phil n’aurait pas manqué de lui prodiguer qu’elle s’endormit cependant.
- Allô, Marine ? C’est Manine !
Au petit matin, le téléphone de Marine avait sonné. Une heure indécente, au moins neuf heures ! Marine dormait encore.
- Allô, oui, j’ai reconnu ta voix…
- Ça va ?
- Oui… je dormais encore, en fait !
- Oh, je suis désolée. Je ne pensais pas…
- Ce n’est rien, il fallait que je me lève. J’ai travaillé tard cette nuit, c’est pour ça. Et toi, comment vas-tu ?
- Moi, bien ! Dis, je t’appelais parce que ça fait bientôt deux mois que je t’ai fait le premier traitement laser. Je me demandais s’il n’y aurait pas besoin de le refaire. Il y a des poils qui repoussent ?
- Ah… je n’ai pas fait trop attention. Attends, dans la tenue dans laquelle je suis, je peux vérifier ! Oui, il y a surtout du duvet… autour d’un joli cœur qui a bien poussé ! Cora est ravie… et Phil trouve ça hyper excitant !
- Bien parfait, on devrait pouvoir reprendre ça. Tu veux qu’on s’en occupe aujourd’hui ? Je suis libre.
- Oui, d’accord. Quand veux-tu ?
- On se retrouve quand tu veux au Chat beauté ? J’y suis déjà. Et après on ira manger ensemble dans un resto du coin, tu veux ?
- D’ac ! Je me prépare et j’arrive.
- Appelle moi quand tu seras là, le magasin est fermé mais je suis dedans : je t’ouvrirai.
Marine prit une douche : avant d’aller se faire soigner cette région, autant la rendre présentable ! Puis elle s’habilla… Sans y prendre garde, elle se choisit des vêtements plutôt jolis et…un peu affriolants ! Elle se mit en chemin quinze minutes après le coup de fil.
- Allô, Manine ? Je suis là.
Le rideau d’acier du magasin se souleva avec un petit bruit de moteur électrique. Marine entra dès qu’il fut assez haut et Manine le referma aussitôt son amie entrée. Sans perdre de temps, elle l’emmena dans la pièce qu’elle connaissait bien et, après lui avoir ôté sa jolie jupe fendue et sa culotte de dentelle, la fit s’asseoir dans son grand fauteuil, s’installant entre ses jambes largement ouvertes.
- Houah ! En effet, ça a super bien poussé… c’est magnifique, j’adore. Tu vas voir quand les poils seront devenus plus longs, plus souples, tu vas faire craquer tes amoureux ! Allez, on va commencer à la pince, comme la dernière fois… désolée si ça tire un peu !
La jeune femme avait mis devant ses yeux une paire de loupes frontales pour y voir de façon parfaite. Elle était donc penchée, tout près de la jolie toison en forme de cœur, Marine sentait son souffle tout doux sur ses chairs les plus sensibles.
Manine, elle, sentait l’appel des humeurs subtiles émanant des chairs intimes de son amie. Cela tournait un peu ses sens mais elle se reprit en secouant doucement la tête. Elle commença à saisir et extraire les poils les plus proches de la jolie forme. En silence avec soin, en essayant de ne pas rendre leur arrachage trop douloureux. De temps en temps, Marine poussait tout de même un petit gémissement de douleur, alors Manine posait brièvement un glaçon sur le dernier point sensible ; c’était son astuce pour casser la brûlure des épilations à la pince ! Puis elle se releva et ôta ses loupes.
- C’est tout à fait parfait, ça !
- Dis-donc, toi, tu es d’une sagesse dont je ne te croyais pas capable… même pas un petit bisou !
- Oui… j’ai un peu changé depuis que je vis avec Loul !
- On va déjeuner avec lui, après ?
- Non, il est allé voir sa mère en province, dans le Morvan. Il préfère y aller seul, il dit qu’elle est spéciale ! En tout cas, tu as vu ? Il est superbe, ton cœur ! Tu as vraiment le plus joli petit minou que j’aie jamais vu ! Allez, on va envoyer la lumière. Mets ton masque !
Manine effectua son traitement laser et rangea tout son équipement après l’avoir nettoyé. Marine s’étant rhabillée, elle s’apprêta à sortir du magasin. Marine l’arrêta :
- Combien te dois-je pour le soin ?
- Ah, ça, rien du tout ! C’est moi qui t’ai réveillée pour te faire venir…
- Oui, mais le travail est là, il doit être payé !
- Oh, tu sais S’occuper de ton si joli petit minou, ce n’est pas du travail : c’est une récompense !
Les deux jeunes femmes allèrent prendre un déjeuner très agréable dans une brasserie près de la Seine, accompagné d’une demi-bouteille de rosé fort bien venue par ce beau temps. Puis Manine proposa d’aller voir un film. Les salles obscures ne manquent pas au quartier latin !
Dans la salle, la lumière éteinte, elle prit la main de Marine dans la sienne et la conserva ainsi pendant toute la projection, la serrant plus fort lorsque l’émotion la gagnait dans les scènes particulièrement intenses…
Les deux jeunes femmes étaient ressorties au grand jour, Manine portant sur le visage un air soucieux.
- Que t’arrive-t-il, Manine ? Tu as l’air si grave…
- Je… je ne sais pas.
- Attends.
Marine l’entraina à la terrasse d’un café et commanda deux Perrier citron sans glaçon.
- J’espère que tu aimes ! Alors, maintenant, raconte. Tu es soucieuse. Ça va avec Loul ?
- Oh, oui, c’est merveilleux. Je l’aime… Il m’aime !
- Alors, que se passe-t-il ?
- Marine, je… j’ai envie de toi.
- C’est grave ?
- Je me sens sale d’avoir cette envie, tu le comprends ? Je vis avec un garçon merveilleux et, à peine est-il parti, je me jette presque dans ton lit… J’ai tellement honte !
- Mais Manine ! Nous n’avons rien fait !
- Oui, mais j’en ai envie, rien que ça, je trouve ça moche. Je me sens salope d’avoir de telles pensées.
- Alors Manine, il faut que tu te sortes ça de la tête tout de suite. Tout d’abord, c’est un vilain mot que tu viens de dire et il ne te convient pas du tout. Tu es une fille en or massif, tu es gentille, tu es douce, tu es aimante, tu es généreuse… Toutes ces qualités je les ai vues en toi, tout le monde les connait dans ton entourage : personne ne peut te les ôter. Même toi ! Ensuite, tu sais, regarder un bonbon dans la boutique du confiseur, ce n’est pas l’avoir déjà mangé ! Si je comprends bien, tu souhaites rester fidèle à Loul, c’est bien ça ?
- Oui… Exactement, je le veux vraiment. Mais depuis ce matin, t’avoir près de moi est un supplice : je ne pense qu’à t’embrasser, t’emmener dans mon lit, te faire l’amour comme une folle. Je me sens si sale d’avoir ces envies, ces pensées...
- Manine ! Ces pensées, comme tu dis, sont tiennes, et nul autre ne saurait les voir ! Tu es ici dans ton jardin secret. C’est le lieu où tout est permis, c’est l’exutoire de tous les fantasmes, c’est l’endroit même où te purifies de telles pensées. Le péché véniel y est chez lui !
- Tu crois ?
- Mais bien sûr ! Écoute, si tu dois souffrir de ma présence, nous allons bien mettre les choses au clair. Tu veux rester fidèle à ton chéri : c’est parfaitement respectable, c’est très beau ! Alors, de mon côté, je te jure, je te promets que je ne tenterai jamais de te détourner de ce chemin, de t’inciter en aucune façon à en suivre un autre. Je te promets aussi de ne jamais tenter de t’aguicher : si l’envie de toi me prenait, je te fais serment que tu n’en verras jamais rien. J’ai trop d’affection pour toi pour t’imposer quelque souffrance que ce soit…
- Tu es gentille, Marine, tellement gentille. Attends !
Manine se leva et, par-dessus la table déposa un baiser très tendre sur les lèvres de son amie :
- On va dire que c’est le dernier ! Merci, tu es vraiment chouette. Je me sens mieux de tout ce que tu viens de me dire. Tu m’en veux ?
- Sûr, un max ! Arrête tes bêtises. On est amies, non ?
- Oui.
- Bin voilà !
Les deux amies étaient revenues chez Marine après cette petite discussion, flânant en chemin dans un Paris épanoui sous le beau temps.
Derrière la porte, une surprise les attendait. Depuis l’entrée, les deux amies comprirent qu’elles n’étaient pas seules ici. De toute évidence, Coralie et Paul étaient rentrés plus tôt que prévu et avaient trouvé le moyen de tuer le temps agréablement !
Marine prit la main de son amie et se dirigea vers la porte, décidée à repartir.
- Il vaut mieux ne pas rester, je pense…
À sa grande surprise, Manine fit un "non" très clair de la tête et, pour éliminer toute ambiguïté, s’en vint s’asseoir sur le canapé, face à la porte grande ouverte de la chambre de Coralie. Devant elle était offert le spectacle de Coralie, à quatre pattes sur son lit en train de faire l’amour avec Paul. Après quelques instants, Manine se releva et, tenant toujours la main de son amie, s’en fut vers sa chambre dont elle referma soigneusement la porte.
- Dis… ce n’est pas dans son petit minou qu’il est entré, on dirait…
- Ah, ça ! C’est sûr.
- Elle aime ça ?
- Ah, ça, oui, alors ! Elle adore ça. Comme moi, d’ailleurs.
- C’est fou, ça… Tu aimes aussi… cette façon ?
- Tu sais, c’est un peu toi qui m’as initiée… en m’offrant ton plug…
- Tu l’as fait avec Phildebert ?
- Oh oui ! c’est même comme ça qu’on l’a fait la toute première fois ensemble.
- C’était ta première fois… comme ça ?
- Non, je l’avais essayé une première fois, tu sais, le jour où tu étais venue ici et avais parlé avec Paul avant de partir pour retrouver Loul.
- C’était avec Paul ?
- Heuh… oui.
- Ça doit faire mal, j’imagine…
- Tu penses ça ? Non ! En fait, tout est question d’ambiance. Il faut être très détendue, avoir confiance en son partenaire. Et utiliser du gel ! Alors, tu as une sensation extraordinaire, quelque chose de chaud, de puissant, qui élance, qui irradie dans tout ton corps, ton sexe, qui produit une excitation délicieuse et brûlante… je ne saurais la décrire exactement mais c’est tellement bon que parfois, je me demande si je ne la préfère pas à… la façon conventionnelle !
- Allez, tu rigoles…
- Non ! Je t’assure. J’ai refusé pendant des années : rien que d’y penser, je fichais à la porte l’abruti qui me le proposait ! Mais depuis les sensations que j’ai eues avec ton plug, j’ai eu envie d’essayer, Coralie m’y a encouragée, et voilà. Et c’est juste dingue, fabuleux, j’adore ça !
- Oui… je vais peut-être demander à Loul si ça le tente d’essayer, un jour… si j’arrive à vaincre mon appréhension.
Manine S’approcha de son amie et lui fit un petit baiser sur les lèvres, timide, d’une légèreté de papillon.
- Dis, Manine… Ne venons-nous pas de nous faire quelques serments, quelques promesses ? Un pacte de non agression, en quelque sorte ? Et là, tu ne serais pas en train de me demander de le rompre ?
- Pardon Marine… Je sais que je ne suis pas cohérente. Mais avec ce que nous venons de voir… c’était … un peu émoustillant, non ? Alors, ça donne un peu envie.
- Alors, il va falloir que tu fasses un choix : as-tu plus envie de moi ou de rester fidèle à Loul ?
- Les deux, Marine. Les deux, dans cet ordre précis…
Marine tendit alors ses lèvres à son amie qui, pour l’occasion, lui donna un vrai baiser tout à fait passionné tandis que ses main partaient à la recherche d’un peu de peau nue pour s’enivrer de sa douceur, de sa finesse, de sa chaleur. Dans une danse tumultueuse, tout en continuant leur baiser, les deux amantes se dévêtirent et roulèrent sur le lit.
Manine quitta les lèvres de son amie pour aller cajoler le lobe d’une oreille, longer d’une langue gourmande le cou gracile, contourner une clavicule et faire une pause sur un sein palpitant, sa main rendant hommage en même temps à son frère jumeau. Elle fit tournoyer sa langue autour du joli nombril : il dessinait sur le ventre une petite spirale, un escargot sensuel qu’adorait la jeune femme.
C’est lorsque Manine reprit son chemin vers le petit cœur qu’elle avait elle-même façonné que son amie résolut d’opérer un retournement, s’allongeant tête-bêche près d’elle, sur son dos, avec une suggestion tout à fait claire.
- Ne te mets pas sur le dos, Marine ! Mets-toi comme moi. Un vrai soixante-neuf sensuel se fait ainsi, sur le côté : regarde, tu reposes ta tête sur ma cuisse, comme je fais, et on peut rester comme ça des heures, sans fatigue, si on veut. C’est le plus sensuel, le plus efficace et le plus amoureux !
Les deux jeunes femmes commencèrent alors un ballet sensuel accompagné de soupirs, de gémissements, de multiples caresses plus audacieuses les unes que les autres. Marine découvrit très vite les innombrables possibilités offertes par cette position laissant les mains assez libres et le cou libéré de toute tension. Elle en profita pour laisser son inventivité divaguer au gré de ses fantasmes, de ses désirs…
Nuages noirs
Coralie se laissa rouler sur le côté, le corps traversé par les ondes du plaisir auquel elle venait de parvenir. Allongée maintenant sur le dos, face à Paul, elle laissa sa main rejoindre son sexe palpitant afin de prolonger ce fulgurant plaisir, en retrouver la délicieuse brûlure. Les yeux fermés, elle recherchait son point le plus sensible d’un doigt expert lorsqu’elle sentit sa main délicatement repoussée sur le côté tandis que deux lèvres pulpeuses investissaient la place. De sa langue amoureuse, Paul venait de prendre le commandement des opérations. Il la laissait aller et venir du joli bourgeon jusqu’à la fine rosette d’où son précédent plaisir continuait à sourdre. Il laissait ses lèvres se refermer autour du bourgeon écarlate afin de pouvoir l’aspirer, l’entrainer dans une nouvelle spirale de plaisir tout en donnant de la langue tout autour. Ce n’est qu’au moment où il sentit que son amoureuse allait défaillir qu’il abandonna son jeu pour venir en elle avec une vigueur pleinement régénérée.
Il la prit avec une telle douceur que Coralie miaula de bonheur, nouant les pieds derrière son dos et ses bras autour de son cou.
- Ah, mon amour ! Tu vois, c’est chaque fois pareil : j’hésite toujours à dire quelle façon de faire l’amour je préfère, entre derrière et devant… Mais là, c’est sûr : c’est devant ! Tu sais, le choix est difficile, c’est pour ça que je crois que je devrais toujours vérifier en faisant les deux !
Manine regardait le plafond en tenant la main de Marine serrée dans la sienne. Elle venait de faire l’amour tout doux, avait connu parmi les orgasmes les plus forts de sa vie, un bonheur intense l’avait submergée, le temps de ces quelques heures. Maintenant, elle avait l’air grave.
- Tu penses à Loul !
- Oui. J’ai l’impression de l’avoir trompé, j’ai honte, c’est moche.
- Tu lui as bien dit, pourtant, que ça t’arriverait sûrement encore de faire l’amour avec moi… Il l’a bien compris, non ?
- Oui, il l’a très bien accepté, il m’y a même encouragée ! Mais ce qui me fait peur, c’est que je t’ai dit au moins mille fois "je t’aime", aujourd’hui.
- Et alors ? Si c’est vrai, il faut le dire, non ? Et, tu sais, l’amour que tu me portes n’empiète en rien sur celui que tu lui voues.
- Je ne sais pas. Mes idées ne sont pas assez claires.
- Alors, que veux-tu faire ? Nous n’avons pas les moyens d’effacer ce que nous venons de faire !
- Non ! Je ne le voudrais d’ailleurs pas. Je ne sais pas… Je me demande s’il ne faudrait pas que j’arrête l’un des deux…
- Alors, dans ce cas, garde Loul. C’est le seul qui doive compter pour toi. Moi, je saurai m’effacer.
- Mais je ne veux pas te perdre…
- Tsst… écoute-moi, Manine, crois-moi. Si tu ne fais pas ce choix de garder Loul, c’est sûr et certain que tu auras du regret. Mille fois plus que si tu fais l’autre choix d’un amour exclusif que je ne pourrai jamais te donner. Alors que Loul te le donne, lui. Fais le bon choix, je t’en conjure.
Doucement, Manine se mit à pleurer. Marine eut un élan vers elle pour l’enlacer, la consoler… Elle se ravisa : s’il était question pour Manine de prendre une décision de séparation, ce n’était pas le moment de jouer la tendresse rapprochée ! À regret, elle commença à se rhabiller et sortit de sa chambre.
- À quoi penses-tu, mon minet joli ?
Paul restait muet depuis quelques minutes et semblait plongé dans un abîme insondable de réflexions.
- Je me demandais pourquoi tu étais entrée dans la chambre de Marine tout à l’heure…
- Mais… c’est ma chérie, je voulais juste la voir, lui parler, l’embrasser !
- Oui, mais tu ne pouvais pas ignorer qu’elle était en train de faire l’amour…
- Et alors ? Nous n’avons rien à nous cacher !
- Elle avait tout de même fermé la porte…
Coralie regarda son amoureux avec étonnement. Quelle mouche l’avait donc piqué ?
- Mon minet, je ne te comprends pas. Que veux-tu dire ?
- Coralie ! Tu sais à quel point je t’aime, combien tu comptes pour moi, pour ma vie… Je… Je crois que nous ne sommes pas sur le bon chemin.
- Quoi ? Tu veux dire que nous deux…
- Non mon amour, pas nous deux… Je veux dire que j’ai beaucoup réfléchi à… ton idée de l’homme de ta vie d’un côté et la femme de ta vie de l’autre : ça ne peut pas marcher. Tu mets une locomotive pour tirer deux trains sur des rails différents. C’est impossible.
- Je ne comprends pas. Tout se passe bien, pourtant ! Toi et moi, c’est chouette, non ? Tout va bien ! Elle et moi, c’est merveilleux aussi ! Et nous trois, nous nous entendons bien, tant entre nous que sexuellement … Où est le problème ?
- Coralie… les deux amours distincts qui n’interfèrent pas entre eux… je n’y crois pas, je n’y crois plus. Tout est beau dans l’excitation du début. Moi-même, j’ai réellement, sincèrement pris beaucoup de plaisir à nos rencontres, nos ébats. Te voir faire l’amour avec Marine est magnifique ! Et l’avoir prise aussi m’a donné de grandes joies et jouissances, et même de la fierté, j’avoue. Mais dans la durée, cela ne tiendra pas. Je le sais, je le sens.
- Tu dis des bêtises, mon minet joli !
- Non, mon amour… Écoute, je ne veux pas te mettre la pression ; je voudrais seulement que tu y réfléchisses posément, calmement, en analysant bien ce que tout cela va devenir après une, deux, dix, vingt années… des enfants étant arrivés au milieu de tout cela. Je te propose d’y penser, quand tu seras seule. Prends tout le temps qu’il te faudra, analyse tout posément. Tu me diras le fruit de tes réflexions. Je vais rentrer chez moi, j’ai pas mal de travail… Veux-tu venir demain soir ? Je sais que c’est en semaine, en plein pacte de non agression ! Mais on peut faire une exception, non ? Sinon j’attendrai, ne te fais aucun souci.
- Tu m’effrayes, Paul ! Je ne veux pas te perdre. Pour rien au monde. Mais je ne peux pas renoncer à Marine…
- Qui te parle de renoncer ? Tu as toute liberté d’assumer ta bisexualité avec qui tu le désires, Marine en tête : sois bien certaine que je ne m’arrogerai jamais le droit d’interférer avec ce qui n’appartient qu’à toi. C’est le statut de femme de ta vie qui pose problème. Veux-tu y réfléchir ?
- O…oui, je vais faire ça. Pour toi.
- Pour nous, ma chérie ! Je t’aime Coralie, au delà de tout ce que tu peux imaginer.
Paul enlaça son amoureuse en un câlin tendre et puissant, protecteur et doux, rassurant... Puis il s’habilla et vint embrasser sa belle si tendrement qu’une larme perla à ses yeux. Puis il sortit de l’appartement à l’instant précis où Marine sortait de sa chambre. Elle ne put que voir la porte se refermer et la mine effondrée de Coralie.
Manine sortit de la chambre quelques minutes plus tard. Elle s’était vêtue sans grand soin et son visage portait encore la trace de ses larmes. Elle fit une courte pause devant Coralie, le temps de la saluer d’un pâle sourire avant de se diriger vers la porte. Là, elle se retourna, regarda Marine et lui fit un petit geste de la main :
- Bye bye… à bientôt…
Lorsque la porte se referma, Marine pleurait à son tour.
- Nine, ça va ? Que s’est-il passé ?
- Je crois que c’est fini avec Manine…
- Vous vous êtes fâchées ?
- Non ! Au contraire. Elle a fait une rechute. Elle a eu envie de moi, mais elle souhaite rester loyale et fidèle à son copain Loul. Elle se sent sale quand elle pense qu’elle le trompe avec moi.
- Pfff qu’est-ce qui leur prend à tous ?
- Pourquoi dis-tu ça ? Tu as un souci avec Paul ?
Coralie lui expliqua tout ce que Paul venait de lui dire, son idée que le fait d’avoir une femme de sa vie en même temps qu’un homme de sa vie ne pouvait pas coller… Marine prit doucement sa main dans la sienne et la regarda avec amour.
- Cela rejoint un peu ce que pense Manine, en fait. Si ce n’est que Manine souhaite couper court avec les relations bisexuelles pour se consacrer à son amoureux exclusivement, tandis que Paul considère que tu peux bien rester bisexuelle si tu l’entends, tant qu’il conserve l’exclusivité de ton amour !
- Oui, on peut dire comme ça… Cela me trouble. Que se passerait-il si nous étions comme aujourd’hui dans vingt ans ? Qu’en penses-tu, Nine ?
- Hmm… Alors, que penserait ton fils de seize ou dix-huit ans s’il rentrait à la maison et te trouve en train de faire l’amour avec moi en me disant que je suis la femme de ta vie ? Imagine qu’il sorte avec ma fille du même âge… Que diraient-ils de nous ?
- Je ne sais pas… C’est déroutant.
- Tu sais, Cora, je crois finalement qu’une grande partie de notre passion est fondée sur l’excitation de l’interdit que nous bravons en construisant ce modèle à deux amours distincts. Je crois que Paul a raison. Soyons des amies, toi et moi : ça, c’est solide, ça peut durer toute la vie. Et si l’envie de faire l’amour nous prend, on le fait exactement comme avant, en fait rien ne change ! Sauf que là, c’est une chose que nous ferons par désir plus que pour rechercher une forme d’excitation extrême... Il y aura finalement plus de sincérité…
Marine prit Coralie par la taille et l’embrassa amoureusement avant de l’entrainer vers sa chambre :
- Viens, j’ai envie de toi…
- La choucroute espagnole, c’est vraiment un régal, Phil, tu es un authentique cordon bleu !
Coralie, les lèvres encore luisantes de la superbe paella qu’elle venait de déguster se pâmait d’aise devant son assiette vide.
- Ce n’est pas avec ça que je vais perdre mes kilos en trop…
- Arrête de dire des bêtises, ma belle, tu n’en as aucun en trop !
Phildebert, en amateur éclairé, confirma :
- Si je peux donner mon avis, Coralie est simplement magnifique… un corps à faire damner un saint… que je ne suis pas, Dieu merci ! Retirer le moindre kilo serait du gâchis pur et simple !
Coralie, rose de plaisir devant les compliments, se rengorgea :
- On pourrait prendre un petit dessert, alors ?
- Je n’ai rien préparé…
- Heuh… je pensais à côté, sur mon lit…
Après un éclat de rire général, les deux filles prirent Phildebert par ses deux mains et le trainèrent dans la chambre. Apparemment, il avait commencé à intégrer la présence de Coralie dans le champ de ses possibles !
Les deux jeunes femmes poussèrent le garçon sur le lit où il se retrouva allongé sur le dos. Aussitôt, Marine, se plaçant entre ses jambes lui donna un assez joli spectacle d’avaleuse de sabre ! Phildebert était aux anges, certes, mais ne laissait pas de s’étonner d’autant de talents dans les jeux érotiques. Pendant ce temps, Coralie s’était confortablement assise sur le visage du jeune homme qui -pouvait-il s’y soustraire ?- lui offrit un aperçu de son savoir faire lingual, mettant un point d’honneur à rendre sa fleur d’amour incandescente.
Marine se releva bientôt, rendant sa liberté au superbe mât charnu et palpitant qu’elle maintint parfaitement droit en le retenant de ses deux mains, ce que voyant, Coralie changea de posture et vint tout naturellement s’asseoir dessus, l’engloutissant entre ses reins jusqu’à la garde avec ravissement. Dans cette pose, Marine avait tout le loisir de continuer la caresse que son amoureux venait de cesser. Elle regardait son amoureuse tout en léchant avec application les endroits les plus sensibles en se répétant muettement "Mon Dieu ce qu’elle est belle, ce que je l’aime, ma douce chérie…". Et de son côté, Coralie regardait les yeux saphir de sa belle et fondait littéralement d’amour pour elle rien qu’à cette image. C’est ce qui fit aussitôt monter en elle le plaisir qu’elle appelait de ses vœux ! Au son de son "Ouiiii", elle se dégagea, aussitôt remplacée par Marine qui ce plaça face à son amoureux. Se penchant légèrement en avant pour lui permettre de caresser plus commodément cette poitrine dont elle savait combien il l’adorait… et pour l’embrasser, aussi un peu. Et en profiter pour se chuchoter des choses intimes !
- Marine, oh, Marine ! Tu es si belle… Je ne peux pas m’empêcher de penser que tu m’accordes cela pour me faire plaisir. Tu aimes réellement ce que nous faisons ?
- Phil… Je dois t’avouer que j’ai découvert cette sensation il y a très peu de temps. Et j’ai adoré, sincèrement, adoré. En fait, tout est parti du cadeau de retrouvailles que m’a fait une amie de fac. Elle m’a offert un plug… Et j’ai eu un véritable orgasme en marchant dans son studio le jour où je l’ai essayé ! Depuis, je suis devenue accro à cette sensation. Tu ne peux pas me faire plus de plaisir que de me l’offrir !
- J’ai peine à l’imaginer quand je pense à ce que me disent mes amis garçons… les refus qu’ils essuient !!!
- Oh, ça, je le sais, j’ai refusé tout net pendant des années aussi. Je ne savais juste pas ce que je perdais ! Dis, Phil, tu sais, bientôt, je ne serais plus… impropre à la consommation… disons conventionnelle. Nous pourrons faire l’amour comme tu le souhaiterais.
- Ma belle, je te le ferai toujours comme cela te donnera le plus de joie, de plaisir, à ton gré et comme il te plaira. Mon ambition est de te rendre heureuse, ou au moins d’y contribuer !
- Tu es si gentil…
À ce moment, Coralie qui ne pouvait pas tout entendre, se plaça tout près de son amie et lui caressa la poitrine, le ventre et, bientôt, cet endroit que désignait le joli cœur , tout en bas de son pubis. Elle faisait de petits ronds de son doigt sur le petit bourgeon de plaisir avant de plonger plus avant, dans le chaud sillon. Elle retirait le doigt luisant pour le lécher avec délice avant de reprendre son manège.
Les allées et venues de Phil et ces caresses si précises firent monter les larmes aux yeux de la belle, qui, sentant le tsunami de plaisir se mettre en route se dégagea prestement pour prendre son amant dans sa bouche tandis que déferlaient dans son ventre et dans sa tête le flot impétueux de son plaisir.
Il s’en était fallu de peu, mais elle avait refermé ses lèvres sur l’intimité en fusion de son amant juste au moment où il lui faisait l’offrande de son propre plaisir. Elle l’accueillit avec une gourmandise que Phildebert ne put voir mais lorsqu’elle se releva, ses derniers spasmes épuisés, elle put voir son visage exprimant une sorte de consternation. Elle lui offrit aussitôt un sourire triomphant, lèvres bien closes. Il n’avait pas de souci à se faire, elle avait tout à fait sciemment recherché ce qui venait de se passer !
Coralie s’approcha d’elle, la prit dans ses bras par-dessus le corps du garçon au membre encore palpitant.
- Ma belle, ça c’est du timing ou je ne m’y connais pas ! Tu as finement joué la partie, bravo !
Et sans ambages, elle embrassa son amie en un baiser tout à fait hermétique, ne laissant aucune chance à la moindre fuite. Phil pouvait deviner leurs langues de mêlant, se nouant, virevoltant au gré de leur fantaisie. À tout instant, une très légère pulsation dans leur cou, accompagnée d’un soupir de bonheur, laissait deviner le déroulement de leur dégustation…
Lorsqu’enfin le baiser se termina, les deux jeunes femmes séparèrent leurs bouches comme à regret, reprenant leur souffle, et Coralie se laissa tomber à plat dos sur le lit.
- Hmm, ça ! Oui, ça… ça, c’était un vraiment bon dessert ! Hmm, que j’aime ça... c’est trop boooon !
Tout en disant cela, elle avait laissé l’une des ses mains venir caresser sa si jolie poitrine tandis que l’autre descendait vers son ventre, vers sa belle toison, vers le sillon qui la prolongeait. Elle faisait rouler entre pouce et index le téton d’un de ses globes généreux, le faisant saillir encore plus, devenir encore plus raide, un doigt de l’autre main explorant son profond antre doux et chaud avant de tournoyer autour de son bourgeon de bonheur dans un chuchotis allant crescendo vers un véritable cri de jouissance.
- Ah, oui, un dessert comme ça, j’aime, c’est si bon, j’aime ça… oh, oui, c’est bon, c’est si bon, oui, j’aime, c’est bon, ouiiiiiii
C’est ainsi que Coralie offrit aux deux amoureux qui l’observaient, la primeur d’un orgasme isolé, comme elle aimait tant s’en donner. Même Marine ne l’avait jamais vue ainsi se donner elle-même du bonheur. Elle en fut tout émue.
Retouches et rechute
L’après-midi du dimanche de pentecôte s’était terminé un peu tristement. Ils étaient à dix-sept heures sur le Champ de Mars et Phildebert allait proposer à Marine d’aller dîner ce soir-là dans un restaurant du quartier latin avant de retourner chez elle où il imaginait volontiers de passer la nuit en sa compagnie lorsque son téléphone avait sonné.
- Oui… Oui… Oui, bien sûr, je vois...
Le jeune homme avait fait un tour sur lui-même, comme cherchant quelque chose. Une voiture de police traversait le pont d’Iéna.
- Oui, je vois le gyro, j’arrive.
Il s’était alors retourné vers Marine, l’air désolé.
- Le travail m’appelle, ma belle…
- Tu en as pour longtemps ?
- Il y a eu un meurtre, un cinglé qui a tué sa femme. La garde à vue va être longue, je le crains.
- On se revoit quand ?
- Je t’appelle, promis… Je t’aime !
Le jeune homme avait embrassé Marine avec une immense tendresse, une culpabilité palpable dans son regard et un pâle sourire qui disait bien tout son regret. Puis il était parti les épaules basses vers la voiture de police, maintenant arrêtée près de la tour Eiffel, en face du pont d’Iéna.
Marine était rentrée chez elle, un peu triste après cette déconvenue, tout en se disant qu’elle en aurait très certainement autant à lui offrir avec ses gardes à l’hôpital ! Alors, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle avait ouvert la porte de son appartement avec un sourire, un peu forcé tout de même. La vie continuait, l’autre vie…
Coralie était partie avec Paul dans sa famille, en Bretagne pour tout le weekend, elle ne devait rentrer que lundi soir, assez tard. Marine entra donc dans un appartement désert et silencieux, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir faire pour meubler tout ce temps.
Son tout premier soin fut de déposer un SMS sur le téléphone de Phildebert.
- Bon courage, mon amour. Ne te fais pas de souci pour moi : je ne t’en veux pas… même si je n’ai pas accueilli la nouvelle en poussant des cris de joie ! Tu vas devoir subir cela aussi toute ta vie, tu sais, si tu t’engages avec une nana qui fait médecine ! Je t’aime, je t’embrasse de tout mon amour, toute ma tendresse…
Puis, à propos de nana qui fait médecine, elle avait allumé son ordinateur et commencé à potasser ses derniers cours ; après tout, il y avait toujours des examens à passer... En éteignant l’appareil, lorsqu’elle vit qu’il était plus de minuit, elle renonça à dîner et se mit au lit directement. Seule : cela ne lui était plus arrivé depuis pas mal de temps ! Elle se mit à penser à Coralie qui occupait tant de place dans sa vie affective et sexuelle depuis deux mois ! Elle lui manquait, ce soir, ce qui la contraria. Elle qui ne souhaitait pas connaître de dépendance, ce manque la troublait. Il allait falloir qu’elle s’attaque à ce sujet.
C’est en pensant aux caresses que Phil n’aurait pas manqué de lui prodiguer qu’elle s’endormit cependant.
- Allô, Marine ? C’est Manine !
Au petit matin, le téléphone de Marine avait sonné. Une heure indécente, au moins neuf heures ! Marine dormait encore.
- Allô, oui, j’ai reconnu ta voix…
- Ça va ?
- Oui… je dormais encore, en fait !
- Oh, je suis désolée. Je ne pensais pas…
- Ce n’est rien, il fallait que je me lève. J’ai travaillé tard cette nuit, c’est pour ça. Et toi, comment vas-tu ?
- Moi, bien ! Dis, je t’appelais parce que ça fait bientôt deux mois que je t’ai fait le premier traitement laser. Je me demandais s’il n’y aurait pas besoin de le refaire. Il y a des poils qui repoussent ?
- Ah… je n’ai pas fait trop attention. Attends, dans la tenue dans laquelle je suis, je peux vérifier ! Oui, il y a surtout du duvet… autour d’un joli cœur qui a bien poussé ! Cora est ravie… et Phil trouve ça hyper excitant !
- Bien parfait, on devrait pouvoir reprendre ça. Tu veux qu’on s’en occupe aujourd’hui ? Je suis libre.
- Oui, d’accord. Quand veux-tu ?
- On se retrouve quand tu veux au Chat beauté ? J’y suis déjà. Et après on ira manger ensemble dans un resto du coin, tu veux ?
- D’ac ! Je me prépare et j’arrive.
- Appelle moi quand tu seras là, le magasin est fermé mais je suis dedans : je t’ouvrirai.
Marine prit une douche : avant d’aller se faire soigner cette région, autant la rendre présentable ! Puis elle s’habilla… Sans y prendre garde, elle se choisit des vêtements plutôt jolis et…un peu affriolants ! Elle se mit en chemin quinze minutes après le coup de fil.
- Allô, Manine ? Je suis là.
Le rideau d’acier du magasin se souleva avec un petit bruit de moteur électrique. Marine entra dès qu’il fut assez haut et Manine le referma aussitôt son amie entrée. Sans perdre de temps, elle l’emmena dans la pièce qu’elle connaissait bien et, après lui avoir ôté sa jolie jupe fendue et sa culotte de dentelle, la fit s’asseoir dans son grand fauteuil, s’installant entre ses jambes largement ouvertes.
- Houah ! En effet, ça a super bien poussé… c’est magnifique, j’adore. Tu vas voir quand les poils seront devenus plus longs, plus souples, tu vas faire craquer tes amoureux ! Allez, on va commencer à la pince, comme la dernière fois… désolée si ça tire un peu !
La jeune femme avait mis devant ses yeux une paire de loupes frontales pour y voir de façon parfaite. Elle était donc penchée, tout près de la jolie toison en forme de cœur, Marine sentait son souffle tout doux sur ses chairs les plus sensibles.
Manine, elle, sentait l’appel des humeurs subtiles émanant des chairs intimes de son amie. Cela tournait un peu ses sens mais elle se reprit en secouant doucement la tête. Elle commença à saisir et extraire les poils les plus proches de la jolie forme. En silence avec soin, en essayant de ne pas rendre leur arrachage trop douloureux. De temps en temps, Marine poussait tout de même un petit gémissement de douleur, alors Manine posait brièvement un glaçon sur le dernier point sensible ; c’était son astuce pour casser la brûlure des épilations à la pince ! Puis elle se releva et ôta ses loupes.
- C’est tout à fait parfait, ça !
- Dis-donc, toi, tu es d’une sagesse dont je ne te croyais pas capable… même pas un petit bisou !
- Oui… j’ai un peu changé depuis que je vis avec Loul !
- On va déjeuner avec lui, après ?
- Non, il est allé voir sa mère en province, dans le Morvan. Il préfère y aller seul, il dit qu’elle est spéciale ! En tout cas, tu as vu ? Il est superbe, ton cœur ! Tu as vraiment le plus joli petit minou que j’aie jamais vu ! Allez, on va envoyer la lumière. Mets ton masque !
Manine effectua son traitement laser et rangea tout son équipement après l’avoir nettoyé. Marine s’étant rhabillée, elle s’apprêta à sortir du magasin. Marine l’arrêta :
- Combien te dois-je pour le soin ?
- Ah, ça, rien du tout ! C’est moi qui t’ai réveillée pour te faire venir…
- Oui, mais le travail est là, il doit être payé !
- Oh, tu sais S’occuper de ton si joli petit minou, ce n’est pas du travail : c’est une récompense !
Les deux jeunes femmes allèrent prendre un déjeuner très agréable dans une brasserie près de la Seine, accompagné d’une demi-bouteille de rosé fort bien venue par ce beau temps. Puis Manine proposa d’aller voir un film. Les salles obscures ne manquent pas au quartier latin !
Dans la salle, la lumière éteinte, elle prit la main de Marine dans la sienne et la conserva ainsi pendant toute la projection, la serrant plus fort lorsque l’émotion la gagnait dans les scènes particulièrement intenses…
Les deux jeunes femmes étaient ressorties au grand jour, Manine portant sur le visage un air soucieux.
- Que t’arrive-t-il, Manine ? Tu as l’air si grave…
- Je… je ne sais pas.
- Attends.
Marine l’entraina à la terrasse d’un café et commanda deux Perrier citron sans glaçon.
- J’espère que tu aimes ! Alors, maintenant, raconte. Tu es soucieuse. Ça va avec Loul ?
- Oh, oui, c’est merveilleux. Je l’aime… Il m’aime !
- Alors, que se passe-t-il ?
- Marine, je… j’ai envie de toi.
- C’est grave ?
- Je me sens sale d’avoir cette envie, tu le comprends ? Je vis avec un garçon merveilleux et, à peine est-il parti, je me jette presque dans ton lit… J’ai tellement honte !
- Mais Manine ! Nous n’avons rien fait !
- Oui, mais j’en ai envie, rien que ça, je trouve ça moche. Je me sens salope d’avoir de telles pensées.
- Alors Manine, il faut que tu te sortes ça de la tête tout de suite. Tout d’abord, c’est un vilain mot que tu viens de dire et il ne te convient pas du tout. Tu es une fille en or massif, tu es gentille, tu es douce, tu es aimante, tu es généreuse… Toutes ces qualités je les ai vues en toi, tout le monde les connait dans ton entourage : personne ne peut te les ôter. Même toi ! Ensuite, tu sais, regarder un bonbon dans la boutique du confiseur, ce n’est pas l’avoir déjà mangé ! Si je comprends bien, tu souhaites rester fidèle à Loul, c’est bien ça ?
- Oui… Exactement, je le veux vraiment. Mais depuis ce matin, t’avoir près de moi est un supplice : je ne pense qu’à t’embrasser, t’emmener dans mon lit, te faire l’amour comme une folle. Je me sens si sale d’avoir ces envies, ces pensées...
- Manine ! Ces pensées, comme tu dis, sont tiennes, et nul autre ne saurait les voir ! Tu es ici dans ton jardin secret. C’est le lieu où tout est permis, c’est l’exutoire de tous les fantasmes, c’est l’endroit même où te purifies de telles pensées. Le péché véniel y est chez lui !
- Tu crois ?
- Mais bien sûr ! Écoute, si tu dois souffrir de ma présence, nous allons bien mettre les choses au clair. Tu veux rester fidèle à ton chéri : c’est parfaitement respectable, c’est très beau ! Alors, de mon côté, je te jure, je te promets que je ne tenterai jamais de te détourner de ce chemin, de t’inciter en aucune façon à en suivre un autre. Je te promets aussi de ne jamais tenter de t’aguicher : si l’envie de toi me prenait, je te fais serment que tu n’en verras jamais rien. J’ai trop d’affection pour toi pour t’imposer quelque souffrance que ce soit…
- Tu es gentille, Marine, tellement gentille. Attends !
Manine se leva et, par-dessus la table déposa un baiser très tendre sur les lèvres de son amie :
- On va dire que c’est le dernier ! Merci, tu es vraiment chouette. Je me sens mieux de tout ce que tu viens de me dire. Tu m’en veux ?
- Sûr, un max ! Arrête tes bêtises. On est amies, non ?
- Oui.
- Bin voilà !
Les deux amies étaient revenues chez Marine après cette petite discussion, flânant en chemin dans un Paris épanoui sous le beau temps.
Derrière la porte, une surprise les attendait. Depuis l’entrée, les deux amies comprirent qu’elles n’étaient pas seules ici. De toute évidence, Coralie et Paul étaient rentrés plus tôt que prévu et avaient trouvé le moyen de tuer le temps agréablement !
Marine prit la main de son amie et se dirigea vers la porte, décidée à repartir.
- Il vaut mieux ne pas rester, je pense…
À sa grande surprise, Manine fit un "non" très clair de la tête et, pour éliminer toute ambiguïté, s’en vint s’asseoir sur le canapé, face à la porte grande ouverte de la chambre de Coralie. Devant elle était offert le spectacle de Coralie, à quatre pattes sur son lit en train de faire l’amour avec Paul. Après quelques instants, Manine se releva et, tenant toujours la main de son amie, s’en fut vers sa chambre dont elle referma soigneusement la porte.
- Dis… ce n’est pas dans son petit minou qu’il est entré, on dirait…
- Ah, ça ! C’est sûr.
- Elle aime ça ?
- Ah, ça, oui, alors ! Elle adore ça. Comme moi, d’ailleurs.
- C’est fou, ça… Tu aimes aussi… cette façon ?
- Tu sais, c’est un peu toi qui m’as initiée… en m’offrant ton plug…
- Tu l’as fait avec Phildebert ?
- Oh oui ! c’est même comme ça qu’on l’a fait la toute première fois ensemble.
- C’était ta première fois… comme ça ?
- Non, je l’avais essayé une première fois, tu sais, le jour où tu étais venue ici et avais parlé avec Paul avant de partir pour retrouver Loul.
- C’était avec Paul ?
- Heuh… oui.
- Ça doit faire mal, j’imagine…
- Tu penses ça ? Non ! En fait, tout est question d’ambiance. Il faut être très détendue, avoir confiance en son partenaire. Et utiliser du gel ! Alors, tu as une sensation extraordinaire, quelque chose de chaud, de puissant, qui élance, qui irradie dans tout ton corps, ton sexe, qui produit une excitation délicieuse et brûlante… je ne saurais la décrire exactement mais c’est tellement bon que parfois, je me demande si je ne la préfère pas à… la façon conventionnelle !
- Allez, tu rigoles…
- Non ! Je t’assure. J’ai refusé pendant des années : rien que d’y penser, je fichais à la porte l’abruti qui me le proposait ! Mais depuis les sensations que j’ai eues avec ton plug, j’ai eu envie d’essayer, Coralie m’y a encouragée, et voilà. Et c’est juste dingue, fabuleux, j’adore ça !
- Oui… je vais peut-être demander à Loul si ça le tente d’essayer, un jour… si j’arrive à vaincre mon appréhension.
Manine S’approcha de son amie et lui fit un petit baiser sur les lèvres, timide, d’une légèreté de papillon.
- Dis, Manine… Ne venons-nous pas de nous faire quelques serments, quelques promesses ? Un pacte de non agression, en quelque sorte ? Et là, tu ne serais pas en train de me demander de le rompre ?
- Pardon Marine… Je sais que je ne suis pas cohérente. Mais avec ce que nous venons de voir… c’était … un peu émoustillant, non ? Alors, ça donne un peu envie.
- Alors, il va falloir que tu fasses un choix : as-tu plus envie de moi ou de rester fidèle à Loul ?
- Les deux, Marine. Les deux, dans cet ordre précis…
Marine tendit alors ses lèvres à son amie qui, pour l’occasion, lui donna un vrai baiser tout à fait passionné tandis que ses main partaient à la recherche d’un peu de peau nue pour s’enivrer de sa douceur, de sa finesse, de sa chaleur. Dans une danse tumultueuse, tout en continuant leur baiser, les deux amantes se dévêtirent et roulèrent sur le lit.
Manine quitta les lèvres de son amie pour aller cajoler le lobe d’une oreille, longer d’une langue gourmande le cou gracile, contourner une clavicule et faire une pause sur un sein palpitant, sa main rendant hommage en même temps à son frère jumeau. Elle fit tournoyer sa langue autour du joli nombril : il dessinait sur le ventre une petite spirale, un escargot sensuel qu’adorait la jeune femme.
C’est lorsque Manine reprit son chemin vers le petit cœur qu’elle avait elle-même façonné que son amie résolut d’opérer un retournement, s’allongeant tête-bêche près d’elle, sur son dos, avec une suggestion tout à fait claire.
- Ne te mets pas sur le dos, Marine ! Mets-toi comme moi. Un vrai soixante-neuf sensuel se fait ainsi, sur le côté : regarde, tu reposes ta tête sur ma cuisse, comme je fais, et on peut rester comme ça des heures, sans fatigue, si on veut. C’est le plus sensuel, le plus efficace et le plus amoureux !
Les deux jeunes femmes commencèrent alors un ballet sensuel accompagné de soupirs, de gémissements, de multiples caresses plus audacieuses les unes que les autres. Marine découvrit très vite les innombrables possibilités offertes par cette position laissant les mains assez libres et le cou libéré de toute tension. Elle en profita pour laisser son inventivité divaguer au gré de ses fantasmes, de ses désirs…
Nuages noirs
Coralie se laissa rouler sur le côté, le corps traversé par les ondes du plaisir auquel elle venait de parvenir. Allongée maintenant sur le dos, face à Paul, elle laissa sa main rejoindre son sexe palpitant afin de prolonger ce fulgurant plaisir, en retrouver la délicieuse brûlure. Les yeux fermés, elle recherchait son point le plus sensible d’un doigt expert lorsqu’elle sentit sa main délicatement repoussée sur le côté tandis que deux lèvres pulpeuses investissaient la place. De sa langue amoureuse, Paul venait de prendre le commandement des opérations. Il la laissait aller et venir du joli bourgeon jusqu’à la fine rosette d’où son précédent plaisir continuait à sourdre. Il laissait ses lèvres se refermer autour du bourgeon écarlate afin de pouvoir l’aspirer, l’entrainer dans une nouvelle spirale de plaisir tout en donnant de la langue tout autour. Ce n’est qu’au moment où il sentit que son amoureuse allait défaillir qu’il abandonna son jeu pour venir en elle avec une vigueur pleinement régénérée.
Il la prit avec une telle douceur que Coralie miaula de bonheur, nouant les pieds derrière son dos et ses bras autour de son cou.
- Ah, mon amour ! Tu vois, c’est chaque fois pareil : j’hésite toujours à dire quelle façon de faire l’amour je préfère, entre derrière et devant… Mais là, c’est sûr : c’est devant ! Tu sais, le choix est difficile, c’est pour ça que je crois que je devrais toujours vérifier en faisant les deux !
Manine regardait le plafond en tenant la main de Marine serrée dans la sienne. Elle venait de faire l’amour tout doux, avait connu parmi les orgasmes les plus forts de sa vie, un bonheur intense l’avait submergée, le temps de ces quelques heures. Maintenant, elle avait l’air grave.
- Tu penses à Loul !
- Oui. J’ai l’impression de l’avoir trompé, j’ai honte, c’est moche.
- Tu lui as bien dit, pourtant, que ça t’arriverait sûrement encore de faire l’amour avec moi… Il l’a bien compris, non ?
- Oui, il l’a très bien accepté, il m’y a même encouragée ! Mais ce qui me fait peur, c’est que je t’ai dit au moins mille fois "je t’aime", aujourd’hui.
- Et alors ? Si c’est vrai, il faut le dire, non ? Et, tu sais, l’amour que tu me portes n’empiète en rien sur celui que tu lui voues.
- Je ne sais pas. Mes idées ne sont pas assez claires.
- Alors, que veux-tu faire ? Nous n’avons pas les moyens d’effacer ce que nous venons de faire !
- Non ! Je ne le voudrais d’ailleurs pas. Je ne sais pas… Je me demande s’il ne faudrait pas que j’arrête l’un des deux…
- Alors, dans ce cas, garde Loul. C’est le seul qui doive compter pour toi. Moi, je saurai m’effacer.
- Mais je ne veux pas te perdre…
- Tsst… écoute-moi, Manine, crois-moi. Si tu ne fais pas ce choix de garder Loul, c’est sûr et certain que tu auras du regret. Mille fois plus que si tu fais l’autre choix d’un amour exclusif que je ne pourrai jamais te donner. Alors que Loul te le donne, lui. Fais le bon choix, je t’en conjure.
Doucement, Manine se mit à pleurer. Marine eut un élan vers elle pour l’enlacer, la consoler… Elle se ravisa : s’il était question pour Manine de prendre une décision de séparation, ce n’était pas le moment de jouer la tendresse rapprochée ! À regret, elle commença à se rhabiller et sortit de sa chambre.
- À quoi penses-tu, mon minet joli ?
Paul restait muet depuis quelques minutes et semblait plongé dans un abîme insondable de réflexions.
- Je me demandais pourquoi tu étais entrée dans la chambre de Marine tout à l’heure…
- Mais… c’est ma chérie, je voulais juste la voir, lui parler, l’embrasser !
- Oui, mais tu ne pouvais pas ignorer qu’elle était en train de faire l’amour…
- Et alors ? Nous n’avons rien à nous cacher !
- Elle avait tout de même fermé la porte…
Coralie regarda son amoureux avec étonnement. Quelle mouche l’avait donc piqué ?
- Mon minet, je ne te comprends pas. Que veux-tu dire ?
- Coralie ! Tu sais à quel point je t’aime, combien tu comptes pour moi, pour ma vie… Je… Je crois que nous ne sommes pas sur le bon chemin.
- Quoi ? Tu veux dire que nous deux…
- Non mon amour, pas nous deux… Je veux dire que j’ai beaucoup réfléchi à… ton idée de l’homme de ta vie d’un côté et la femme de ta vie de l’autre : ça ne peut pas marcher. Tu mets une locomotive pour tirer deux trains sur des rails différents. C’est impossible.
- Je ne comprends pas. Tout se passe bien, pourtant ! Toi et moi, c’est chouette, non ? Tout va bien ! Elle et moi, c’est merveilleux aussi ! Et nous trois, nous nous entendons bien, tant entre nous que sexuellement … Où est le problème ?
- Coralie… les deux amours distincts qui n’interfèrent pas entre eux… je n’y crois pas, je n’y crois plus. Tout est beau dans l’excitation du début. Moi-même, j’ai réellement, sincèrement pris beaucoup de plaisir à nos rencontres, nos ébats. Te voir faire l’amour avec Marine est magnifique ! Et l’avoir prise aussi m’a donné de grandes joies et jouissances, et même de la fierté, j’avoue. Mais dans la durée, cela ne tiendra pas. Je le sais, je le sens.
- Tu dis des bêtises, mon minet joli !
- Non, mon amour… Écoute, je ne veux pas te mettre la pression ; je voudrais seulement que tu y réfléchisses posément, calmement, en analysant bien ce que tout cela va devenir après une, deux, dix, vingt années… des enfants étant arrivés au milieu de tout cela. Je te propose d’y penser, quand tu seras seule. Prends tout le temps qu’il te faudra, analyse tout posément. Tu me diras le fruit de tes réflexions. Je vais rentrer chez moi, j’ai pas mal de travail… Veux-tu venir demain soir ? Je sais que c’est en semaine, en plein pacte de non agression ! Mais on peut faire une exception, non ? Sinon j’attendrai, ne te fais aucun souci.
- Tu m’effrayes, Paul ! Je ne veux pas te perdre. Pour rien au monde. Mais je ne peux pas renoncer à Marine…
- Qui te parle de renoncer ? Tu as toute liberté d’assumer ta bisexualité avec qui tu le désires, Marine en tête : sois bien certaine que je ne m’arrogerai jamais le droit d’interférer avec ce qui n’appartient qu’à toi. C’est le statut de femme de ta vie qui pose problème. Veux-tu y réfléchir ?
- O…oui, je vais faire ça. Pour toi.
- Pour nous, ma chérie ! Je t’aime Coralie, au delà de tout ce que tu peux imaginer.
Paul enlaça son amoureuse en un câlin tendre et puissant, protecteur et doux, rassurant... Puis il s’habilla et vint embrasser sa belle si tendrement qu’une larme perla à ses yeux. Puis il sortit de l’appartement à l’instant précis où Marine sortait de sa chambre. Elle ne put que voir la porte se refermer et la mine effondrée de Coralie.
Manine sortit de la chambre quelques minutes plus tard. Elle s’était vêtue sans grand soin et son visage portait encore la trace de ses larmes. Elle fit une courte pause devant Coralie, le temps de la saluer d’un pâle sourire avant de se diriger vers la porte. Là, elle se retourna, regarda Marine et lui fit un petit geste de la main :
- Bye bye… à bientôt…
Lorsque la porte se referma, Marine pleurait à son tour.
- Nine, ça va ? Que s’est-il passé ?
- Je crois que c’est fini avec Manine…
- Vous vous êtes fâchées ?
- Non ! Au contraire. Elle a fait une rechute. Elle a eu envie de moi, mais elle souhaite rester loyale et fidèle à son copain Loul. Elle se sent sale quand elle pense qu’elle le trompe avec moi.
- Pfff qu’est-ce qui leur prend à tous ?
- Pourquoi dis-tu ça ? Tu as un souci avec Paul ?
Coralie lui expliqua tout ce que Paul venait de lui dire, son idée que le fait d’avoir une femme de sa vie en même temps qu’un homme de sa vie ne pouvait pas coller… Marine prit doucement sa main dans la sienne et la regarda avec amour.
- Cela rejoint un peu ce que pense Manine, en fait. Si ce n’est que Manine souhaite couper court avec les relations bisexuelles pour se consacrer à son amoureux exclusivement, tandis que Paul considère que tu peux bien rester bisexuelle si tu l’entends, tant qu’il conserve l’exclusivité de ton amour !
- Oui, on peut dire comme ça… Cela me trouble. Que se passerait-il si nous étions comme aujourd’hui dans vingt ans ? Qu’en penses-tu, Nine ?
- Hmm… Alors, que penserait ton fils de seize ou dix-huit ans s’il rentrait à la maison et te trouve en train de faire l’amour avec moi en me disant que je suis la femme de ta vie ? Imagine qu’il sorte avec ma fille du même âge… Que diraient-ils de nous ?
- Je ne sais pas… C’est déroutant.
- Tu sais, Cora, je crois finalement qu’une grande partie de notre passion est fondée sur l’excitation de l’interdit que nous bravons en construisant ce modèle à deux amours distincts. Je crois que Paul a raison. Soyons des amies, toi et moi : ça, c’est solide, ça peut durer toute la vie. Et si l’envie de faire l’amour nous prend, on le fait exactement comme avant, en fait rien ne change ! Sauf que là, c’est une chose que nous ferons par désir plus que pour rechercher une forme d’excitation extrême... Il y aura finalement plus de sincérité…
Marine prit Coralie par la taille et l’embrassa amoureusement avant de l’entrainer vers sa chambre :
- Viens, j’ai envie de toi…
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