En attendant le train

- Par l'auteur HDS PetiteLilou -
Auteur femme.
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Récit libertin : En attendant le train Histoire érotique Publiée sur HDS le 26-03-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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En attendant le train
... on se distrait comme on peut.

Gare Lyon Part-Dieu. Je suis en avance et la SNCF n'est pas connue pour sa ponctualité. Bon d'accord, ce n'est pas toujours vrai, je suis mauvaise langue. Mais il faut que je comble l'attente et déambuler sur le quai, ça va bien cinq minutes. Je jette un oeil autour de moi. Le lieu n'est pas bondé, quelques voyageurs occupent déjà les bancs ou les quais. Je les scrute attentivement et bientôt mon choix est fait.

- Excusez-moi, vous avez l'heure ?

- 10h35.

- Merci.

- Mais je vous en prie.

J'observe un instant mon interlocuteur, lui ne lâche pas son téléphone des yeux. Un grand brun, je dirais 45 ans ou plus, tenue assez formelle sous son long manteau noir. Pas le canon de beauté mais suffisamment charmant.

- Joli costume dis donc.

- Merci, mademoiselle.

Apparement mon train arrive dans 20 minutes, alors je brode.

- Vous avez un rendez-vous galant ?

Le brun sourit en coin et décroche enfin de son portable. Il a les yeux noisettes.

- Pourquoi, vous êtes intéressée ?

A mon tour de sourire.

- Peut-être.

- Vous êtes un peu trop jeune pour moi, mademoiselle.

- Je vois. Un entretien d'embauche alors ?

Il lâche un petit rire.

- C'est plutôt moi qui les donne, les entretiens d'embauche.

- Ah, vous êtes du genre à donner les ordres et prendre les décisions.

- On peut le dire comme ça, oui.

Hmm.

Un court silence s'installe et il retourne à son précieux téléphone. Il n'a pas l'air très loquace mais comme on dit, les apparences sont souvent trompeuses. Je continue à le fixer.

Une minute passe, puis deux, puis cinq. Monsieur finit par remarquer mon petit manège.

- Il y a autre chose peut-être ?

- Oui. Votre numéro de téléphone. Au cas où je chercherais du travail.

Il sourit encore. Il a un beau sourire.

- Vous êtes têtue, vous. Et sûrement loin de chercher du travail.

- Je peux aussi vous donner une photo et mon tel. Ou alors on fait un selfie et je prends vos coordonnées.

Il éclate de rire.

- Si je vous donne ces informations, je devrais vous mettre dans mon lit.

Il a le sens du l'humour. De mieux en mieux.

- Ah, vous cachez bien votre jeu. J'aurais dû m'en douter, les hommes sont tous les mêmes.

- Vous avez du culot, chérie.

Allez, s'il le dit lui-même, je vais oser.

- En fait, vous êtes un gros coquin qui a du mal à la garder dans son pantalon.

Cette réplique a le mérite de le surprendre mais son sourire qui s'agrandit est prometteur. Amusée, j'enchaîne :

- Alors, puisque vous ne vous êtes pas présenté, je vais vous appeler Luc.

Il me lance un regard confus.

- Lucky Luke qui dégaine plus vite que son ombre ou Luke Skywalker, au sabre laser géant ?

Il ne répond pas tout de suite. Suis-je allée trop loin, cherche t-il ses mots ou me fait-il délibérément attendre ? Probablement un peu des trois. Le silence se prolonge, sur le point de se transformer en malaise lorsqu'il reprend :

- Un Monsieur suffira. Mais j'hésite, en ce qui vous concerne.

Je l'interroge du regard.

- D'un côté, vous ressemblez à une belle chatte qui miaule pour se faire remarquer.

Que c'est mignon. J'attends la suite sans broncher alors qu'il me dévisage de la tête aux pieds. Mon manteau ouvert dévoile une petite jupe noire, un chemisier blanc mettant assez bien en valeur ma poitrine et un petit foulard négligemment attaché autour du cou.

Je dis négligemment car je l'ignorais avant que mon bel interlocuteur ne le désigne. Je suis son geste puis hoche la tête. Il s'applique adroitement à le réajuster tout en poursuivant :

- De l'autre, votre langue bien pendue vous fait davantage ressembler à une petite chienne qui attend son Maître.

J'hausse les sourcils, pas vraiment impressionnée.

Il a terminé son oeuvre et sans le lâcher des yeux, je lève une main pour apprécier mon foulard nouvellement noué.

- Vous savez ce que j'arrive à faire avec ma langue bien pendue ? Vous ne tiendrez pas cinq minutes.

- Ce sont vos promesses que vous ne tiendrez pas, chérie. Mais j'ai hâte de voir votre démonstration.

Remarque prévisible ; la perche est trop grande pour ne pas être saisie. Je m'apprête à répondre lorsqu'il ajoute :

- Et si vous échouez dans le temps imparti, je vous donnerai une fessée dont vous vous souviendrez.

Celle-ci, je l'ai moins vue venir. Tout comme ses mains qui viennent ensuite se poser sur ma taille, lentement, comme s'il craignait que je ne m'évapore. Je ne proteste pas, au contraire, je l'imite. Il m'enlace assez étroitement et je sens mes joues légèrement rosir. Effectivement, la bête est bien équipée.

- Alors, la chatte a perdu sa langue ?

J'essaye de cacher mon souffle court. Mais je m'amuse trop pour m'arrêter là.

- Vous aimeriez.

- Quand on joue avec le feu, on se brûle...

Puis il chuchote à mon oreille, si bien que les frissons me traversent.

- Enfin, tout dépend du dosage.

Ça y est, je crois que j'ai ferré la proie. Ou est-ce lui qui vient très habilement de me séduire ?

Je n'ai pas bien le temps d'éclaircir ma pensée car je l'entends susurrer :

- Dommage que le quai soit si vide, sinon ma main aurait été ravie de vérifier l'état de votre petite culotte.

- Qui vous dit que j'en ai une ?

- Ah oui, pour une allumeuse qui a le feu aux fesses comme vous, c'est le vêtement de trop.

- Vous pouvez parler, avec vos mains baladeuses et votre érection de taureau.

Cette réplique le fait franchement rire.

- Rappelez-moi qui a commencé cette conversation ?

Je fais la sourde oreille.

- Oui chérie, vous. Vos yeux de biche n'ont rien d'innocents.

Soudain, une voix de haut-parleur retentit, annonçant la venue du prochain train. Le mien, en l'occurence.

- Vous allez devoir compter sur votre main finalement, dis-je en me pressant lascivement contre son entrejambe.

- Vous croyez ? Il nous reste encore une ou deux minutes, voire plus s'il y a du retard, souffle-t-il, légèrement haletant.

Je glousse.

- Les gens tout autour ne sont pas des figurants et on ne tourne pas un film X. Donc je me vois mal me mettre à genoux au milieu du quai, baisser votre pantalon et vous faire la fellation du siècle.

- Quel esprit délicieusement tordu vous avez. Et dans le train, vous plaquer contre le siège de la première voiture, soulever votre petite jupe sexy et me soulager avec votre chatte bien trempée ?

Oooh ce scénario m'excite un peu trop. Ne me voyant pas répondre, il continue :

- Je pensais plutôt aux toilettes.

- Pas question que je rate mon train pour votre bon plaisir.

Il sourit.

Au même moment, un long sifflement se fait entendre. Le train vient d'entrer en gare et nous force un instant à interrompre notre joute verbale.

- Vous pourriez au moins m'embrasser en homme galant que vous êtes.

- A quel endroit ?

- Je vous ferais bien deux ou trois suggestions...

Mes yeux se promènent alors sur ses lèvres fines et je me penche pour aller les cueillir. Mais il m'a encore devancé en plaçant une main sur ma nuque. Sa bouche me capture, sa langue m'explore, caresse sensuellement la mienne et j'ai l'impression qu'elle me déshabille. Son baiser est doux, fougueux et dominant à la fois. Comment est-ce possible. Ses mains remontent sur ma chute de reins comme une caresse avant d'aller dire bonjour à mon postérieur. Le vilain. J'ai envie de gémir et me presser contre lui mais du coin de l'oeil, je vois qu'une dame s'est rapprochée pour profiter du spectacle. Je retiens ma main qui veut se faufiler d'elle-même à un endroit bien précis de son anatomie.

Je suis sûre que vu du quai, nous avons l'air d'un couple très amoureux.

Mes joues chauffent et je suis pantelante lorsque sa bouche me laisse enfin respirer.

- Alors, suis-je assez galant pour vous ? Et vous rougissez maintenant, c'est adorable.

Je lui tire la langue.

Je m'éloigne sans un mot et franchis les portes ouvertes du train, avant de me retourner vers lui. Je dois hausser la voix pour couvrir le brouhaha de la foule qui s'empresse de descendre ou monter.

- Si jamais, la blonde derrière vous n'a pas arrêté de vous manger des yeux.

La pauvre me regarde soudain comme si j'étais devenue folle.

- J'avais remarqué mais je préfère votre joli petit cul, lance t-il sur le même ton.

- Toute la gare de Lyon vous a entendu.

- C'est une grande ville, il y a un buzz toutes les deux minutes.

En effet, deux ou trois passagers ont le regard outré, d'autres amusé mais la plupart nous ignore royalement.

- Je ne vous dis pas adieu, gros coquin.

- Au plaisir, ma belle chatte.

-------------

Le sourire aux lèvres et presque en sautillant, je vais m'installer près de la fenêtre dans un compartiment vide. Un quart d'heure plus tard, le bip de mon portable résonne.

Devinez qui c'est.

- J'ai adoré, chérie. Merci pour ses adieux émouvants digne de la grande comédie française. J'espère qu'on se reverra bientôt, tu as toujours une démonstration à me faire.

Je décide de lui répondre, même si je trouve qu'il fait déjà bien chaud pour un mois de printemps.

- Moque toi. Et la blonde n'a pas été à la hauteur ?

- Coquine. C'est ta bouche insolente que je veux. Et je ne vais pas te ménager.

- Arrête de m'exciter avec tes sms, sinon le voyage va être interminable...

- Tu n'as qu'à te soulager avec tes doigts de fée et m'envoyer une photo. J'en veux une bien humide et explicite. Qui sait, quelqu'un pourrait te surprendre et venir t'aider.

- Hmmm, c'est tentant mais je n'oserais pas. Tu es horrible.

- Ah oui ? Au fond de toi, tu es une petite exhibitionniste. Sache que je vais allez me branler en pensant à toi et à toutes les choses que j'ai envie de te faire et que je te ferai. Ensuite je t'enverrai le résultat avec une belle description en légende.

- Quel pervers tu es.

- Plaît-il, chérie. C'est comme ça que tu m'aimes.

- Je plaide coupable, votre Honneur.

- Je t'autorise à me donner du "votre Honneur" la prochaine fois.

Je me mets à rire.

Oui, c'est comme ça que je l'aime depuis que j'ai découvert ses beaux textes sur un certain site, depuis le début de nos conversations par mail qui se sont faites de plus en plus longues et enflammées, depuis le coup de foudre d'une première rencontre. Et le feeling des autres qui ont suivies malgré la distance, lorsque cela a été possible. J'ignore combien de temps la flamme brûlera mais pour l'instant, elle me consume. Et je compte bien la laisser m'envahir, toute entière.

Notre conversation coquine a duré encore un moment et ses mots passionnés ont fini par m'embraser comme une mèche. Mon esprit s'est court-circuité en route et mon corps a cédé à cette irrésistible sensation de plaisir intense qui vous saisit et que vous ne pouvez réprimer. Malgré l'endroit. Par chance, les quelques personnes qui ont visité mon compartiment sont descendues à des correspondances et je n'ai choqué personne. Tout cela me fait attendre notre prochain weekend ensemble avec une certaine impatience.

Les avis des lecteurs

J'ai tout simplement adoré cette histoire. Suggestive, érotique, qui certes nous laisse autant à quai qu'un des protagonistes, mais c'est pour le bien ;-)

Vous m'avez tenue en halaine...
pas mal.
Malong

C'est enchanteur. Un dialogue délicieusement pétillant. Un sens aigu de la répartie. À
titre personnel je regrette qu'il n'y ait pas eu de fessée, mais ce sera peut-être pour une
autre fois...



Texte coquin : En attendant le train
Histoire sexe : Une rose rouge
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