En famille d'accueil - 2
Récit érotique écrit par Mowgli [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 25-03-2014 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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En famille d'accueil - 2
Je n’ai même pas le temps de répondre qu’il est déjà parti. Pourtant, j’ai beau tenter de chasser de mon esprit cette intrusion, j’en suis incapable. Malgré leur ressemblance frappante, je suis intrigué par la différence de charisme entre le père et le fils : l’un est une force de la nature, alors que l’autre est tout en souplesse et vivacité.
J’éteins l’eau le temps de me savonner, je me baisse pour choper le savon d’une main habile et je commence à le faire glisser sur ma peau. Je suis loin de ressembler aux corps d’Apollon de ces deux mâles en puissance, le mien est certes tout aussi en longueur grâce à mes 1 mètre 80, mais je reste plus petit d’une tête par rapport au fils et je ne parle même pas du père. Le souci est que je pèse un poids ridicule face à leur tas de muscles ; j’ai beau manger comme un ogre, je reste coincé à 60 kg, et même la pratique d’un sport intensif ne me permet pas de m’étoffer. Je ne me plains pas d’être mince, mais difficile d’en imposer avec sa prestance quand on ressemble à une liane noueuse. Ma virilité s’exprime uniquement à travers ma pilosité. Depuis quelques années, le léger duvet tend à se transformer sur mon corps en une fourrure d’un noir corbeau, qui reste circonscrite à des zones très localisées.
En fait, on ne peut pas dire que je porte le nom de Mowgli pour rien, surtout avec la masse indomptable de ma chevelure. J’ai toujours refusé d’avoir les cheveux courts, car j’aime à les sentir me frotter le haut des épaules ou s’emmêler lorsque le vent vient de son souffle les ébouriffer. Je pense également qu’ils sont le symbole de ma personnalité, un signe distinctif exprimant ma sauvagerie primitive. Surtout qu’ils forment un contraste déroutant avec le reste de mon visage. Autant mes cheveux sont noirs, autant j’ai la blancheur d’un pot de crème fraîche. Ajoutez-y le bleu lagon de mes yeux et le rouge cramoisi de mes lèvres pour avoir un aperçu du choc des couleurs. D’ailleurs, j’ai longtemps détesté ce visage au regard alangui de chat et à la bouche voluptueuse de rose, mais il faut bien se contenter de ce qu’on a malgré le regard des autres et leurs moqueries.
Perdu dans mes pensées comparatives, je continue de me laver le corps, en frottant avec vigueur ma peau avant d’avoir un moment d’arrêt. Sans trop comprendre pourquoi je bande, car mon sexe se dresse fièrement dans une attitude qui me semble fière et arrogante. S’il est d’une taille raisonnable avec ces 16 cm, je dois préciser qu’il est muni d’une différence pas piquée des hannetons devant les canons classiques de l’entrejambe masculin. Dame Nature s’est prise de fantaisie en m’octroyant le pénis d’un phimosis, ce qui empêche mon gland de voir la lumière du jour. Rien de grave en soi, surtout que je pourrais me faire opérer, mais je n’en ai jamais ressenti l’envie (peut-être à cause d’une peur paralysante des hôpitaux.) Quoiqu’il en soit, mon choix présente des aspects radicaux, comme le fait d’être incapable de pénétrer qui ou quoi que ce soit.
Est-ce que ça m’empêche d’avoir une sexualité ? Oui, parce que j’ai décidé de garder le secret, quitte à ne pas avoir de relations avec autrui. En même temps, les filles me sont inaccessibles, ce qui n’est pas pour me déplaire et les garçons restent des garçons… Bref, pas sensiblement mon délire. Est-ce que ça m’empêche de m’amuser ? Non ! D’ailleurs, je profite de ce moment pour me soulager un peu avec l’idée de marquer mon territoire dans ce nouveau foyer. Habituellement, je ne pense à rien, occupé uniquement par mon plaisir. Je suis tellement misanthrope que mon désir est tourné sur ma seule personne. On peut le dire, je suis un monstre d’égoïsme, mais pourquoi avoir besoin d’autrui alors que je me suffis à moi-même ?
Cependant, j’ai la sensation que quelque chose a changé dans son processus, que de l’inhabituel s’est immiscé dans ma masturbation. Mes mains s’envolent toujours d’un point à un autre de mon corps, pour en presser, caresser ou claquer chacune de ses parties. Mes doigts continuent de danser sur ma peau, la faisant frémir avec délice, pendant que mes sens répondent aux différents stimuli usuels. Sauf qu’une image s’est formée dans ma tête, dont j’ai du mal à en distinguer les contours car la vision tend à se faire floue jusqu’à ce qu’elle se torde pour se dessiner avec netteté. J’y distingue un corps qui prend forme dans une sorte de pyramide inversée sur deux longues et lourdes jambes, avant que ma chimère ne se subdivise en deux entités identiques de gabarit, mais non de tailles. Je suis troublé par ce fantasme qui excite ma chair comme jamais auparavant, arrivant à me surprendre dans mon plaisir lorsque je me répands avec mégarde sur le sol de la douche. Mes lèvres s’entrouvrent pour exprimer un souffle lascif et trompeur lorsque sort de ma gorge deux noms : « Marcus ! Bastien ! »
Je peine à reprendre mes esprits, pour comprendre le sens de ces paroles qui sont sorties avec inattention de ma bouche. En même temps, je reste embrumé par le soulagement d’une bonne éjaculation, jusqu’à ce qu’un bruit me fasse lever la tête. Avec horreur, je constate que la porte de la salle de bain n’est pas fermée. En quittant la pièce, Bastien l’a laissé entrouverte. Au-dehors, je ne vois qu’une ligne d’obscurité dont je tente de percer le mystère, ce qui fait danser l’illusion d’une ombre se déplaçant parmi les ombres. J’aurais pu avoir rêvé cette apparition fantomatique, si un souffle ne se faisait entendre à travers la porte, venant confirmer mes pires soupçons. Tétanisé par l’idée de m’être laissé aller sous des regards indiscrets, je reste figé dans une stature d’effroi, avant allumer l’eau de la douche pour me sortir de cette léthargie. Mes choix sont limités, soit j’appelle le voyeur à se démasquer, soit je fais comme si de rien n’était. Et ma sauvagerie a sélectionné la deuxième option comme ligne de conduite… la prochaine fois, je n’aurais qu’à faire plus attention.
Sur le coup, je ne sais pas ce que je dois penser de cette aventure. Faire comme si de rien n’était ne me semble pas bien compliqué, puisque ma nature sauvage m’habitue à limiter au maximum les contacts avec autrui. Sauf que, quand je tente de mettre l’histoire de côté, ma conscience ne cesse ses va-et-vient sur le sujet. En attendant, je finis de me sécher le corps pour m’habiller, avec une seule question en tête : « qui était derrière la porte ? ». Après un examen rapide de la situation, tous mes soupçons se concentrent sur Bastien, puisque j’ai vu son père partir faire son footing, autant dire que mon mépris pour lui me suffit à passer outre son voyeurisme. Que m’importe qu’un mec me matte… mais il me revient en mémoire le murmure de leur nom pendant mon éjaculation. Putain !
Afin de reprendre mon sang froid, j’arrive à me convaincre que mes paroles n’ont pas pu atteindre ses oreilles, même si un léger doute persiste. Je retourne dans ma chambre et entreprend de ranger mes affaires lorsque mon regard se pose sur des fruits et légumes. Saisis la veille au soir pour combler le vide de mon estomac, j’avais été incapable de les avaler par pur dégoût des concombres, carottes et bananes. A mon sens, impossible de faire pire ! Il me faut les descendre dans la cuisine avant qu’ils ne dégagent une odeur de pourriture. En les saisissant, je suis pris d’un léger vertige qui me ramène à ma branlette sous ma douche. Je constate que la forme de ses aliments se rapproche étrangement de celle d’une bite bandée, ce qui me déclenche un début d’érection. « Sérieux mec, qu’est-ce qui te prend ? », me dis-je. Je chasse d’un mouvement de main cette image, pour me jeter dans les escaliers et partir ranger ces « phallus » fantasmés.
En me dirigeant vers la cuisine, je me rends compte que de l’eau coule dans la salle de bains du rez-de-chaussée. Or, Bastien ne peut y prendre sa douche, puisque je le vois à travers les baies vitrées en plein crawl dans la piscine. Immédiatement, l’idée que Marcus soit derrière la porte de mon exhibition inopinée me vient en tête. Est-ce qu’il serait monté à l’étage pour prendre sa douche, puis il aurait rebroussé chemin après avoir aperçu ma branlette ? Sous l’effet de l’émotion, mon corps se teinte d’un rouge sauce tomate, accompagné d’un coup de chaleur qui me donne l’impression d’imploser de honte comme une cocotte sous pression. Comment je vais faire pour les regarder en face sans connaître l’identité du voyeur ? Et surtout comment ne pas me griller auprès de l’autre, s’il n’est pas déjà au courant ? Perdu dans mes pensées, je ne remarque pas que l’eau de la salle de bains se soit arrêtée et que son occupant est à mes côtés, jusqu’à ce que le son de sa voix me surprenne.
— Hey ! Encore en train de manger, tu dois avoir un sacré appétit surtout après le petit-déjeuner que tu t’es enfilé. Enfin, j’imagine que tu as besoin d’énergie, tu dois te dépenser beaucoup à cause de l’exaltation de tes hormones.
Je sursaute avec violence en sentant la présence de Marcus, dont les paroles sonnent à mes oreilles comme une accusation. Il est si près de moi que je peux reconnaître l’arôme sucré de son gel douche. Comment j’ai fait pour me faire surprendre ? Je constate qu’il porte une attention particulière à ses fringues, pour mettre en valeur sa musculature de barbare. Un baggy mi-mollet qui laisse imaginer la puissance de ses cuisses et un marcel ultra échancré qui met à jour l’opulence de ses pectoraux. Je baragouine un simple : « Non ! Je vais les ranger dans le frigo. »
— Ha ! Tu n’as pas réussi à manger hier soir après t’être enfui comme un voleur. J’imagine que tu dois réapprendre à vivre avec tous ces changements. Beaucoup en si peu de temps. Ne t’inquiète pas ! Je comprends que tu veuilles jouer la carte de la méfiance, mais tu verras avec le temps que je suis de ton côté, toujours prêt à te venir en aide pour quoi que ce soit, me dit-il en posant une main ferme sur mon épaule. Nous sommes dans la même équipe.
Est-ce un double discours sur mes méprises des dernières 24 heures ? Je le remercie avant de tenter une échappatoire vers la cuisine, sauf que Bastien nous fait de grands gestes de la piscine.
— Tiens, mon fils t’appelle. Tu sais, il a toujours voulu avoir un petit frère à prendre sous son aile, surtout depuis que mes aînés ont quitté le domicile familial. Tu peux lui faire confiance pour s’occuper de toi du mieux qu’il pourra, c’est un bon garçon.
Sur ces mots, Marcus me quitte. Malgré l’envie irrépressible de me terrer dans ma chambre, je fais signe à son fils que je le rejoins dans quelques instants. Le temps pour moi d’aller ranger la bouffe en cuisine et de retrouver un calme apparent grâce à quelques profondes inspirations. Sur le pas de la porte-fenêtre, je projette ma main devant les yeux afin de me protéger d’un soleil éclatant. Cette année, l’été fut plutôt gris, mais la canicule semble s’être éveillée avec retard en cette fin août. Bastien continue ses allers-retours, avant de prendre conscience de ma présence. A la force de ses bras, il soulève son corps contre le rebord de la piscine, profitant de notre conversation pour faire une série de tractions.
— Alors, je t’attends ! Qu’est-ce que tu fais ?
— Rien ! Je pensais juste que je devrais peut-être déballer mes affaires, histoire de m’installer dans la chambre.
— Allez, tu auras tout le temps plus tard. Viens profiter de ton temps libre avec moi, je te rappelle que nous sommes déjà à la fin des vacances.
Comment lui dire que je n’ai aucune envie d’aller barboter à ses côtés ? Sans sa présence, je me serais fait un plaisir de venir piquer une tête dans l’eau, d’autant plus qu’à l’extérieur la chaleur se fait étouffante. Déjà des perles de sueur prennent forme le long de mon dos et sur mes tempes. A cause de la chaleur ou de l’émotion ? Je suis agacé qu’il insiste à ce point pour que je le rejoigne. Ses muscles roulent sous sa peau lorsqu’il se propulse au milieu de l’eau comme un être aquatique, avant de disparaître de la surface. Avec un peu d’espoir, il doit s’être décidé à laisser tomber. Je suis prêt à tourner les talons, quand je vois un geyser d’eau foncer sur moi. Pas le temps d’esquiver le jet que je suis trempé de la tête aux pieds. Un éclat de rire se fait enttendre, celui de Bastien qui tente de remettre sous l’eau le tuyau responsable de mon inondation.
— Tu ne peux pas être plus mouillé. Maintenant, tu n’as plus d’excuses. A moins que tu ais peur de l’eau, mais je saurais prendre soin de toi.
Je suis sur le point de faire exploser ma rage. Je ne sais pas si c’est de m’avoir trempé ou si c’est parce qu’il me prend pour un gamin. Mon orgueil réclame vengeance, mon corps veut lui donner le coup de grâce, ma conscience est imprimée du mot « noyade ». Je me dirige avec peine jusqu’à un cabanon prêt de la piscine, où est entreposé le matériel nécessaire à son entretien. Avant de fermer la porte, j’entends Bastien me dire : « Pas la peine de te cacher pour te changer, on est entre mecs. Tu devrais oublier ta pudeur… » Qu’il aille se faire mettre ! Les vêtements me collent à la peau, même mon boxer est en nage. J’ai la haine !
Etrangement, je suis content d’avoir eu la présence d’esprit de garder le maillot de bain dans ma poche. J’enfile le boxer avec appréhension, mais il est pile à ma taille. Je jette un œil avant de sortir du box, pour me jeter dans la piscine quand Bastien a le regard détourné. Quelque chose en moi se refuse à le laisser me voir dénudé ! Une gêne me serre les entrailles quand je suis habillé et une honte me submerge quand je suis nu. Délire complexé de l’adolescent ? Pas que, car j’ai dessiné un jeu de cicatrices sur la peau des bras, des épaules et des hanches. Un entrelacs de lignes comme des griffures dont les marques se signalent par une couleur entre le violet et le rose. Je ne parle même pas de la comparaison entre nos deux corps, le sien se transforme en sculpture d’Adonis alors que le mien stagne au gabarit du gringalet.
Avec un sourire désarmant, Bastien avance vers moi comme un prédateur marin avancerait vers sa prochaine victime. Ses lèvres se soulèvent sur des dents carnassières, qui semblent vouloir se repaître de ma personne. J’ai du mal à suivre l’ampleur de ses mouvements face à ma maigre expérience aquatique et encore plus de mes cheveux qui ne cessent de retomber devant mes yeux.
— On n’est pas mieux dans l’eau ? Tu ne peux pas savoir combien je suis content de ne plus être seul, je vais pouvoir me soutenir à quelqu’un maintenant. Je vois que le maillot de bain te va à la perfection, je l’ai retrouvé dans mes affaires. Je devais avoir 10 ou 12 ans la dernière fois que je l’ai porté.
Quoi ? Est-ce qu’il essaye de se moquer de moi ? Je refoule mes émotions plus contradictoires les unes que les autres, entre la révolte et l’écoeurement. Bastien a le don pour se lancer dans des discours larmoyants, avant de plonger dans l’ironie la plus pointue. « Fais-lui boire la tasse ! », m’ordonne mon diable d’âme.
— Tu n’es pas très causant comme mec. Enfin, je saurai te faire sortir les mots de la bouche…
Et sans crier gare, il se jette sur moi. Je sens son corps se plaquer contre le mien avec violence, sa peau se frotter contre la mienne. Il appuie avec force sur mes épaules, ce qui me fait plonger la tête sous l’eau mais il ne tarde pas à m’y rejoindre. Accroché à mon corps, je vois ses muscles se tortiller pour m’empêcher de m’échapper. Son regard est vrillé au mien allumé d’une étincelle de défi, même s’il affiche déjà le sourire du vainqueur. L’atmosphère est étrangement calme sous la surface, tout y est plus clair comme en arrêt sur la marche du temps. Avec le manque d’oxygène, mes yeux se ferment seule. A chaque clignement pour les garder ouvert, j’ai la sensation de voir Bastien approcher son visage plus près du mien. Il me noie, mes yeux sont clos. A jamais ? Mes lèvres s’entrechoquent contre quelque chose de doux et de moelleux, avant de s’ouvrir à l’air libre pour redonner vie à mes poumons. Bastien me lâche avec une mine satisfaite…
N’hésitez pas à m’envoyer un message. Je me sens d’humeur à assurer le service après lecture.
A plus les mecs, pour le prochain épisode.
J’éteins l’eau le temps de me savonner, je me baisse pour choper le savon d’une main habile et je commence à le faire glisser sur ma peau. Je suis loin de ressembler aux corps d’Apollon de ces deux mâles en puissance, le mien est certes tout aussi en longueur grâce à mes 1 mètre 80, mais je reste plus petit d’une tête par rapport au fils et je ne parle même pas du père. Le souci est que je pèse un poids ridicule face à leur tas de muscles ; j’ai beau manger comme un ogre, je reste coincé à 60 kg, et même la pratique d’un sport intensif ne me permet pas de m’étoffer. Je ne me plains pas d’être mince, mais difficile d’en imposer avec sa prestance quand on ressemble à une liane noueuse. Ma virilité s’exprime uniquement à travers ma pilosité. Depuis quelques années, le léger duvet tend à se transformer sur mon corps en une fourrure d’un noir corbeau, qui reste circonscrite à des zones très localisées.
En fait, on ne peut pas dire que je porte le nom de Mowgli pour rien, surtout avec la masse indomptable de ma chevelure. J’ai toujours refusé d’avoir les cheveux courts, car j’aime à les sentir me frotter le haut des épaules ou s’emmêler lorsque le vent vient de son souffle les ébouriffer. Je pense également qu’ils sont le symbole de ma personnalité, un signe distinctif exprimant ma sauvagerie primitive. Surtout qu’ils forment un contraste déroutant avec le reste de mon visage. Autant mes cheveux sont noirs, autant j’ai la blancheur d’un pot de crème fraîche. Ajoutez-y le bleu lagon de mes yeux et le rouge cramoisi de mes lèvres pour avoir un aperçu du choc des couleurs. D’ailleurs, j’ai longtemps détesté ce visage au regard alangui de chat et à la bouche voluptueuse de rose, mais il faut bien se contenter de ce qu’on a malgré le regard des autres et leurs moqueries.
Perdu dans mes pensées comparatives, je continue de me laver le corps, en frottant avec vigueur ma peau avant d’avoir un moment d’arrêt. Sans trop comprendre pourquoi je bande, car mon sexe se dresse fièrement dans une attitude qui me semble fière et arrogante. S’il est d’une taille raisonnable avec ces 16 cm, je dois préciser qu’il est muni d’une différence pas piquée des hannetons devant les canons classiques de l’entrejambe masculin. Dame Nature s’est prise de fantaisie en m’octroyant le pénis d’un phimosis, ce qui empêche mon gland de voir la lumière du jour. Rien de grave en soi, surtout que je pourrais me faire opérer, mais je n’en ai jamais ressenti l’envie (peut-être à cause d’une peur paralysante des hôpitaux.) Quoiqu’il en soit, mon choix présente des aspects radicaux, comme le fait d’être incapable de pénétrer qui ou quoi que ce soit.
Est-ce que ça m’empêche d’avoir une sexualité ? Oui, parce que j’ai décidé de garder le secret, quitte à ne pas avoir de relations avec autrui. En même temps, les filles me sont inaccessibles, ce qui n’est pas pour me déplaire et les garçons restent des garçons… Bref, pas sensiblement mon délire. Est-ce que ça m’empêche de m’amuser ? Non ! D’ailleurs, je profite de ce moment pour me soulager un peu avec l’idée de marquer mon territoire dans ce nouveau foyer. Habituellement, je ne pense à rien, occupé uniquement par mon plaisir. Je suis tellement misanthrope que mon désir est tourné sur ma seule personne. On peut le dire, je suis un monstre d’égoïsme, mais pourquoi avoir besoin d’autrui alors que je me suffis à moi-même ?
Cependant, j’ai la sensation que quelque chose a changé dans son processus, que de l’inhabituel s’est immiscé dans ma masturbation. Mes mains s’envolent toujours d’un point à un autre de mon corps, pour en presser, caresser ou claquer chacune de ses parties. Mes doigts continuent de danser sur ma peau, la faisant frémir avec délice, pendant que mes sens répondent aux différents stimuli usuels. Sauf qu’une image s’est formée dans ma tête, dont j’ai du mal à en distinguer les contours car la vision tend à se faire floue jusqu’à ce qu’elle se torde pour se dessiner avec netteté. J’y distingue un corps qui prend forme dans une sorte de pyramide inversée sur deux longues et lourdes jambes, avant que ma chimère ne se subdivise en deux entités identiques de gabarit, mais non de tailles. Je suis troublé par ce fantasme qui excite ma chair comme jamais auparavant, arrivant à me surprendre dans mon plaisir lorsque je me répands avec mégarde sur le sol de la douche. Mes lèvres s’entrouvrent pour exprimer un souffle lascif et trompeur lorsque sort de ma gorge deux noms : « Marcus ! Bastien ! »
Je peine à reprendre mes esprits, pour comprendre le sens de ces paroles qui sont sorties avec inattention de ma bouche. En même temps, je reste embrumé par le soulagement d’une bonne éjaculation, jusqu’à ce qu’un bruit me fasse lever la tête. Avec horreur, je constate que la porte de la salle de bain n’est pas fermée. En quittant la pièce, Bastien l’a laissé entrouverte. Au-dehors, je ne vois qu’une ligne d’obscurité dont je tente de percer le mystère, ce qui fait danser l’illusion d’une ombre se déplaçant parmi les ombres. J’aurais pu avoir rêvé cette apparition fantomatique, si un souffle ne se faisait entendre à travers la porte, venant confirmer mes pires soupçons. Tétanisé par l’idée de m’être laissé aller sous des regards indiscrets, je reste figé dans une stature d’effroi, avant allumer l’eau de la douche pour me sortir de cette léthargie. Mes choix sont limités, soit j’appelle le voyeur à se démasquer, soit je fais comme si de rien n’était. Et ma sauvagerie a sélectionné la deuxième option comme ligne de conduite… la prochaine fois, je n’aurais qu’à faire plus attention.
Sur le coup, je ne sais pas ce que je dois penser de cette aventure. Faire comme si de rien n’était ne me semble pas bien compliqué, puisque ma nature sauvage m’habitue à limiter au maximum les contacts avec autrui. Sauf que, quand je tente de mettre l’histoire de côté, ma conscience ne cesse ses va-et-vient sur le sujet. En attendant, je finis de me sécher le corps pour m’habiller, avec une seule question en tête : « qui était derrière la porte ? ». Après un examen rapide de la situation, tous mes soupçons se concentrent sur Bastien, puisque j’ai vu son père partir faire son footing, autant dire que mon mépris pour lui me suffit à passer outre son voyeurisme. Que m’importe qu’un mec me matte… mais il me revient en mémoire le murmure de leur nom pendant mon éjaculation. Putain !
Afin de reprendre mon sang froid, j’arrive à me convaincre que mes paroles n’ont pas pu atteindre ses oreilles, même si un léger doute persiste. Je retourne dans ma chambre et entreprend de ranger mes affaires lorsque mon regard se pose sur des fruits et légumes. Saisis la veille au soir pour combler le vide de mon estomac, j’avais été incapable de les avaler par pur dégoût des concombres, carottes et bananes. A mon sens, impossible de faire pire ! Il me faut les descendre dans la cuisine avant qu’ils ne dégagent une odeur de pourriture. En les saisissant, je suis pris d’un léger vertige qui me ramène à ma branlette sous ma douche. Je constate que la forme de ses aliments se rapproche étrangement de celle d’une bite bandée, ce qui me déclenche un début d’érection. « Sérieux mec, qu’est-ce qui te prend ? », me dis-je. Je chasse d’un mouvement de main cette image, pour me jeter dans les escaliers et partir ranger ces « phallus » fantasmés.
En me dirigeant vers la cuisine, je me rends compte que de l’eau coule dans la salle de bains du rez-de-chaussée. Or, Bastien ne peut y prendre sa douche, puisque je le vois à travers les baies vitrées en plein crawl dans la piscine. Immédiatement, l’idée que Marcus soit derrière la porte de mon exhibition inopinée me vient en tête. Est-ce qu’il serait monté à l’étage pour prendre sa douche, puis il aurait rebroussé chemin après avoir aperçu ma branlette ? Sous l’effet de l’émotion, mon corps se teinte d’un rouge sauce tomate, accompagné d’un coup de chaleur qui me donne l’impression d’imploser de honte comme une cocotte sous pression. Comment je vais faire pour les regarder en face sans connaître l’identité du voyeur ? Et surtout comment ne pas me griller auprès de l’autre, s’il n’est pas déjà au courant ? Perdu dans mes pensées, je ne remarque pas que l’eau de la salle de bains se soit arrêtée et que son occupant est à mes côtés, jusqu’à ce que le son de sa voix me surprenne.
— Hey ! Encore en train de manger, tu dois avoir un sacré appétit surtout après le petit-déjeuner que tu t’es enfilé. Enfin, j’imagine que tu as besoin d’énergie, tu dois te dépenser beaucoup à cause de l’exaltation de tes hormones.
Je sursaute avec violence en sentant la présence de Marcus, dont les paroles sonnent à mes oreilles comme une accusation. Il est si près de moi que je peux reconnaître l’arôme sucré de son gel douche. Comment j’ai fait pour me faire surprendre ? Je constate qu’il porte une attention particulière à ses fringues, pour mettre en valeur sa musculature de barbare. Un baggy mi-mollet qui laisse imaginer la puissance de ses cuisses et un marcel ultra échancré qui met à jour l’opulence de ses pectoraux. Je baragouine un simple : « Non ! Je vais les ranger dans le frigo. »
— Ha ! Tu n’as pas réussi à manger hier soir après t’être enfui comme un voleur. J’imagine que tu dois réapprendre à vivre avec tous ces changements. Beaucoup en si peu de temps. Ne t’inquiète pas ! Je comprends que tu veuilles jouer la carte de la méfiance, mais tu verras avec le temps que je suis de ton côté, toujours prêt à te venir en aide pour quoi que ce soit, me dit-il en posant une main ferme sur mon épaule. Nous sommes dans la même équipe.
Est-ce un double discours sur mes méprises des dernières 24 heures ? Je le remercie avant de tenter une échappatoire vers la cuisine, sauf que Bastien nous fait de grands gestes de la piscine.
— Tiens, mon fils t’appelle. Tu sais, il a toujours voulu avoir un petit frère à prendre sous son aile, surtout depuis que mes aînés ont quitté le domicile familial. Tu peux lui faire confiance pour s’occuper de toi du mieux qu’il pourra, c’est un bon garçon.
Sur ces mots, Marcus me quitte. Malgré l’envie irrépressible de me terrer dans ma chambre, je fais signe à son fils que je le rejoins dans quelques instants. Le temps pour moi d’aller ranger la bouffe en cuisine et de retrouver un calme apparent grâce à quelques profondes inspirations. Sur le pas de la porte-fenêtre, je projette ma main devant les yeux afin de me protéger d’un soleil éclatant. Cette année, l’été fut plutôt gris, mais la canicule semble s’être éveillée avec retard en cette fin août. Bastien continue ses allers-retours, avant de prendre conscience de ma présence. A la force de ses bras, il soulève son corps contre le rebord de la piscine, profitant de notre conversation pour faire une série de tractions.
— Alors, je t’attends ! Qu’est-ce que tu fais ?
— Rien ! Je pensais juste que je devrais peut-être déballer mes affaires, histoire de m’installer dans la chambre.
— Allez, tu auras tout le temps plus tard. Viens profiter de ton temps libre avec moi, je te rappelle que nous sommes déjà à la fin des vacances.
Comment lui dire que je n’ai aucune envie d’aller barboter à ses côtés ? Sans sa présence, je me serais fait un plaisir de venir piquer une tête dans l’eau, d’autant plus qu’à l’extérieur la chaleur se fait étouffante. Déjà des perles de sueur prennent forme le long de mon dos et sur mes tempes. A cause de la chaleur ou de l’émotion ? Je suis agacé qu’il insiste à ce point pour que je le rejoigne. Ses muscles roulent sous sa peau lorsqu’il se propulse au milieu de l’eau comme un être aquatique, avant de disparaître de la surface. Avec un peu d’espoir, il doit s’être décidé à laisser tomber. Je suis prêt à tourner les talons, quand je vois un geyser d’eau foncer sur moi. Pas le temps d’esquiver le jet que je suis trempé de la tête aux pieds. Un éclat de rire se fait enttendre, celui de Bastien qui tente de remettre sous l’eau le tuyau responsable de mon inondation.
— Tu ne peux pas être plus mouillé. Maintenant, tu n’as plus d’excuses. A moins que tu ais peur de l’eau, mais je saurais prendre soin de toi.
Je suis sur le point de faire exploser ma rage. Je ne sais pas si c’est de m’avoir trempé ou si c’est parce qu’il me prend pour un gamin. Mon orgueil réclame vengeance, mon corps veut lui donner le coup de grâce, ma conscience est imprimée du mot « noyade ». Je me dirige avec peine jusqu’à un cabanon prêt de la piscine, où est entreposé le matériel nécessaire à son entretien. Avant de fermer la porte, j’entends Bastien me dire : « Pas la peine de te cacher pour te changer, on est entre mecs. Tu devrais oublier ta pudeur… » Qu’il aille se faire mettre ! Les vêtements me collent à la peau, même mon boxer est en nage. J’ai la haine !
Etrangement, je suis content d’avoir eu la présence d’esprit de garder le maillot de bain dans ma poche. J’enfile le boxer avec appréhension, mais il est pile à ma taille. Je jette un œil avant de sortir du box, pour me jeter dans la piscine quand Bastien a le regard détourné. Quelque chose en moi se refuse à le laisser me voir dénudé ! Une gêne me serre les entrailles quand je suis habillé et une honte me submerge quand je suis nu. Délire complexé de l’adolescent ? Pas que, car j’ai dessiné un jeu de cicatrices sur la peau des bras, des épaules et des hanches. Un entrelacs de lignes comme des griffures dont les marques se signalent par une couleur entre le violet et le rose. Je ne parle même pas de la comparaison entre nos deux corps, le sien se transforme en sculpture d’Adonis alors que le mien stagne au gabarit du gringalet.
Avec un sourire désarmant, Bastien avance vers moi comme un prédateur marin avancerait vers sa prochaine victime. Ses lèvres se soulèvent sur des dents carnassières, qui semblent vouloir se repaître de ma personne. J’ai du mal à suivre l’ampleur de ses mouvements face à ma maigre expérience aquatique et encore plus de mes cheveux qui ne cessent de retomber devant mes yeux.
— On n’est pas mieux dans l’eau ? Tu ne peux pas savoir combien je suis content de ne plus être seul, je vais pouvoir me soutenir à quelqu’un maintenant. Je vois que le maillot de bain te va à la perfection, je l’ai retrouvé dans mes affaires. Je devais avoir 10 ou 12 ans la dernière fois que je l’ai porté.
Quoi ? Est-ce qu’il essaye de se moquer de moi ? Je refoule mes émotions plus contradictoires les unes que les autres, entre la révolte et l’écoeurement. Bastien a le don pour se lancer dans des discours larmoyants, avant de plonger dans l’ironie la plus pointue. « Fais-lui boire la tasse ! », m’ordonne mon diable d’âme.
— Tu n’es pas très causant comme mec. Enfin, je saurai te faire sortir les mots de la bouche…
Et sans crier gare, il se jette sur moi. Je sens son corps se plaquer contre le mien avec violence, sa peau se frotter contre la mienne. Il appuie avec force sur mes épaules, ce qui me fait plonger la tête sous l’eau mais il ne tarde pas à m’y rejoindre. Accroché à mon corps, je vois ses muscles se tortiller pour m’empêcher de m’échapper. Son regard est vrillé au mien allumé d’une étincelle de défi, même s’il affiche déjà le sourire du vainqueur. L’atmosphère est étrangement calme sous la surface, tout y est plus clair comme en arrêt sur la marche du temps. Avec le manque d’oxygène, mes yeux se ferment seule. A chaque clignement pour les garder ouvert, j’ai la sensation de voir Bastien approcher son visage plus près du mien. Il me noie, mes yeux sont clos. A jamais ? Mes lèvres s’entrechoquent contre quelque chose de doux et de moelleux, avant de s’ouvrir à l’air libre pour redonner vie à mes poumons. Bastien me lâche avec une mine satisfaite…
N’hésitez pas à m’envoyer un message. Je me sens d’humeur à assurer le service après lecture.
A plus les mecs, pour le prochain épisode.
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5 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Ca fait 3 mois ... Tsssss
1 mois .... vite ^^
Suite très attendue qui laisse envie d'une autre suite... Super style, je suis fan
Une façon d'écrire époustouflante ! Bravo ! Le style est maîtrisé et tu sais visiblement faire languir ton lectorat.
Supeeeeer :D tu as mis du temps avant de sortir la suite mais je suis globalement satisfait même si l'on ne rentre pas encore vraiment dans le vif de l'action :(