Erotisme et cinéma (13) : Sur la route de Madison de Clint Eastwood (1995)
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-10-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Erotisme et cinéma (13) : Sur la route de Madison de Clint Eastwood (1995)
Ce film m’a été recommandé par Strelleg, auteur sur HDS et lecteur de mes textes. Je l’en remercie vivement, car il m’a donné l’occasion de revoir un chef d’œuvre. Au-delà d’un destin de femme, ce film interpelle sur le couple, l’adultère, la transparence et les choix de vie.
LE REALISATEUR
Clint Eastwood, né en 1930, est mondialement connu comme acteur, réalisateur, compositeur et producteur de cinéma américain. Je ne développerai donc pas ici sa biographie.
Clint a eu une vie privée agitée et toujours été un « séducteur impénitent ». Il est père de sept enfants, nés entre 1964 et 1996. C'est à 23 ans que l'acteur a épousé sa première femme, Maggy Johnson, en 1953. De ce mariage sont nés deux enfants : Kyle et Alison. Mais parallèlement, Clint Eastwood est également devenu le père de plusieurs enfants cachés, nés de ses relations avec ses maîtresses : Kimber, de ses amours avec Roxanne Tunis, et Laurie Murray, qu'il a rencontrée quand elle a eu 30 ans. Maggie Johnson et Clint finiront par se séparer définitivement en 1978, mais leur divorce ne sera définitivement jugé qu'en 1984.
En 1989, c'est avec une hôtesse de l'air que le comédien a filé le parfait amour. Ensemble, Jacelyn Reeves et Clint Eastwood ont eu deux enfants : Scott et Kathryn. De nouveau séparé, l'acteur avait retrouvé l'amour dans les bras de Frances Fisher, la mère de Francesca.
En soixante ans, Eastwood a tourné dans plus de quatre-vingts films, et est devenu l’un des cinéastes les plus connus du monde entier. De par sa longévité et ses nombreux succès, tant critiques que commerciaux, cette double carrière d'acteur et de réalisateur fait de Clint Eastwood une figure légendaire du cinéma, aussi bien au niveau américain qu'à l'international. Il a ainsi été récompensé à de nombreuses reprises, remportant notamment quatre Oscars, cinq Golden Globes, trois Césars et la Palme d'honneur au Festival de Cannes en 2009.
Nous n’évoquerons, parmi les 33 films qu’il a réalisés, que qui traitent des relations intimes, en particulier dans les couples, puisque tel est le sujet de « Sur la route de Madison »
Un « frisson dans la nuit », en 1971, sera son premier film en tant que réalisateur ; il y tient également le rôle principal, celui de Dave Garver, un disc-jockey. Un soir, après son émission, il fait la rencontre d'Evelyn, une de ses ferventes admiratrices. Celle-ci l'appelle à chaque fois pour lui demander de passer la même chanson. Ils sympathisent et passent la nuit ensemble. Très vite, Dave va se rendre compte de la folie d'Evelyn. Elle se montre très possessive et violente, notamment envers l'ancienne compagne de Dave, que ce dernier cherche à reconquérir.
En 1973, Eastwood réalise « Breezy », histoire d’une liaison entre Frank, quinquagénaire divorcé, agent immobilier et Edith, surnommée Breezy, jeune hippie mineure et sans attaches, qui erre avec sa guitare. Elle est désinvolte, lui est un ours cynique. Tout les sépare mais leur rencontre fortuite les plonge dans une histoire d'amour qui va devoir affronter les idées reçues et les préjugés sociaux.
En 1976, il réalise « Josey Wales hors-la-loi », un western mêlant violence et tendresse, vengeance et amour, où il joue le rôle principal. Dès le début du tournage, lui et l’actrice Sondra Locke (1944-2018) deviennent amants, bien qu'ils soient chacun déjà mariés. L’actrice, qu’il surnomme « princesse », sera sa compagne pendant une quinzaine d’années.
Ils sont aussi les vedettes de « l’épreuve de force », film réalisé en 1977 par Clint, où il joue le rôle d’un policier chargé de protéger une prostituée (Sondra Locke) pour qu’elle puisse témoigner dans un procès.
À la fin des années 1970, Sondra Locke avorte deux fois d'Eastwood, à la demande de ce dernier. La dernière collaboration cinématographique du couple sera « Le retour de l’inspecteur Harry », en 1983. Ils se séparent en 1988. Eastwood refuse de donner quoi que ce soit à son ex-compagne, puisqu'elle est toujours mariée à un autre homme. Elle décide donc d'intenter une action en justice pour obtenir un dédommagement mais ils arrivent à trouver un arrangement négocié.
En 1990, Eastwood commence une relation sérieuse avec Frances Fisher, née en 1952, qui sera sa compagne jusque 1995. C'est durant le tournage de « Sur la route de Madison » qu'Eastwood se sépare de Frances Fisher. Elle désirait plus que tout obtenir un rôle qui lui permettrait d'être auprès d'Eastwood.
Clint Eastwood tombe alors sous le charme d'une présentatrice de télévision qui l'interviewait, Dina Ruiz. De 35 ans sa cadette, elle est tout de suite tombée amoureuse de la star. Ils se sont mariés en 1996 à Las Vegas avant de donner naissance à une fille, Morgan. Après 17 ans de mariage, les deux se sont séparés dans la plus grande discrétion.
En 1997, il réalise et joue le rôle du cambrioleur dans « Les Pleins Pouvoirs », film qui met en scène Luther, un cambrioleur vieillissant. Alors qu'il commet un cambriolage dans la luxueuse demeure de Walter Sullivan, philanthrope influent de Washington, il assiste caché dans une chambre forte avec un miroir sans tain aux ébats amoureux de Christy, la femme de Sullivan, et d'un homme qui se trouve être le président des États-Unis, Alan Richmond, dont Sullivan est l'ami et également un soutien financier.
Mais, sous le regard pétrifié de Luther, la situation dégénère lorsque Richmond se montre violent envers Christy, qui pour se protéger, s'empare d'un coupe-papier et le blesse au bras avant d'être abattue par balles par Colin et Burton, deux agents de la sécurité rapprochée du président. Gloria Russell, conseillère du président également présente sur les lieux, leur ordonne de maquiller leur acte en crime de cambrioleur, mais Luther s'enfuit avec quelques objets de valeur ainsi que le précieux coupe-papier avec les empreintes de Richmond, après avoir semé les gardes du corps venus le poursuivre.
SYNOPSIS DU FILM
« Sur la route de Madison » est une adaptation du roman du même nom de l’écrivain Robert James Waller (1939-2017), best-seller paru en 1992.
Francesca Johnson (Meryl Streep) semble vivre une vie de famille sans heurts. Un jour de l'été 1965, alors que son mari et ses enfants sont partis à une foire dans l'Illinois, le photographe Robert Kincaid (Clint Eastwood) lui demande sa route. Elle le guide à travers les ponts couverts du comté de Madison qu'il est chargé de photographier pour la « National Geographic ». L'amour, celui qui n'arrive qu'une fois dans une vie, s'abat sur eux et les quatre jours qu'ils passent ensemble les marqueront à jamais, même si Francesca ne peut se résoudre à abandonner sa famille. Ce renoncement brise leurs cœurs, mais le souvenir de ces quatre jours les aide à continuer à vivre, comme le découvrent les enfants de Francesca après la mort de leur mère.
L’aventure de Francesca est restée secrète jusqu’à sa mort en 1987. C’est justement à cette date, où le film débute, que ses enfants découvrent son passé. Ils apprennent que leur mère désire que l’on jette ses cendres sur le pont Roseman, ce qui les inquiète et les intrigue. C’est alors qu’ils découvrent une lettre de leur mère, qui les invite à lire son journal intime, dans lequel elle relate sa relation avec Robert qui n’a duré que quatre jours, à l’été 1965 mais qui a bouleversé sa vie.
Michael Johnson et sa sœur Caroline vont découvrir alors tout un pan de la vie de leur mère ignoré de tous, sa brève, intense et inoubliable liaison avec un photographe de passage.
Une parenthèse romantique dans la vie d’une femme qui a sacrifié sa vie pour son mari, se dévouant corps et âme à une vie de servitude ne la satisfaisant pas pleinement. La venue de l’illustre inconnu sera en pour elle l’occasion rêvée de s’échapper de la réalité, le temps de quelques jours.
COMMENTAIRES
« Sur la route de Madison » est un mélodrame chargé d’émotion mais plutôt ascétique dans sa réalisation, qui privilégie un découpage discret et quasi-minimaliste.
Ce film retrace une histoire d'amour de 4 jours, 4 jours d'une sublime légèreté, 4 jours où le temps semble s'être arrêté, rien que pour deux amants. Le film raconte avec justesse les émois d'une femme au foyer, d'âge mûr qui redécouvre son corps et qui se rappelle que sa vie n'est pas celle dont elle rêvait, à l’occasion d'une rencontre fortuite avec un homme libre dans tout les sens du termes.
Dans l’article du site « Avoir-A lire », mentionné en référence, Julien Rocher, auteur de l’article, considère le film « comme l’histoire d’amour la plus puissante jamais réalisée dans l’histoire du cinéma, tant elle possède la capacité d’émouvoir le plus grand nombre, tout en saisissant l’essence même du sentiment amoureux dans ce qu’il a de plus dévastateur ».
Ce magnifique portrait de femme est l’histoire d’une romance impossible. Le film traite de l'éternel combat entre le cœur et la raison, entre les rêves et la réalité. Il bénéficie du charisme de deux acteurs incroyables.
La fin du film est celui d’un choix entre assumer ses responsabilités, et chercher à vivre heureux en suivant ses passions. Cela offre une fin de film très amère et extrêmement émouvante.
Francesca hésite jusqu’au dernier moment à fuir avec Robert. Elle est dans sa voiture avec son mari, sous des torrents de pluie, puis passe Robert dans sa propre voiture. La main de Francesca se pose sur la portière, elle étreint la poignée, prête à sortir et à quitter son mari. À changer de vie. Mais elle ne le fait pas. Les deux véhicules se suivent brièvement, avant de prendre pour toujours des directions différentes. Ce conflit intérieur est bien celui de la femme mariée, empreinte aux hésitations, aux aspirations contradictoires. Francesca semble sacrifier sa passion alors qu’elle seule pourrait justifier son existence.
Rarement a-t-on vu un film exprimer avec une telle justesse les émois d'une femme "mature" qui laisse enfin son corps respirer, se détendre, s'épanouir. Et jouir. « Sur la route de Madison » s'impose comme une histoire d'amour à l'intensité toute féministe.
CE FILM ET MOI
Mon côté romantique a évidemment aimé ce film, parce qu’il est une magnifique histoire d’amour. Je partage les avis des critiques élogieuses qui figurent en référence.
Au-delà, ce film pose le sujet de l’adultère et celui du non-dit. On voit une femme qui s'éprend du premier venu sitôt son mari et ses enfants partis. Et qui, au final, plutôt que de vivre sa passion à fond, préfère le confort de sa vie habituelle. Et elle passera en plus le reste de sa vie à rêver à son éphémère amant.
On connait la parabole de la première pierre. Nul n’a le droit de juger Francesca, ni pour son adultère, ni pour son choix de rester auprès de sa famille et de « faire son devoir ». L’autre point marquant est que Francesca a repris sa vie auprès de son mari comme si rien ne s’était passé, alors qu’elle n’a cessé pendant le reste de sa vie de penser à son éphémère amour, au point de laisser pour ultime volonté l’instruction de disperser ses cendres sur le pont où s’est nouée son aventure et d’y retrouver Robert. Elle a aussi laissé un journal intime, où rien n’est occulté, que vont découvrir ses enfants, au départ avec colère de la part du fils, incompréhension de la part de la fille, avant qu’ils ne finissent par accepter sinon comprendre une femme qui avait entrevu une autre vie mais avait refusé de les quitter.
L’absence de transparence, ou du moins une transparence posthume, interroge. Au regard de ce que l’on comprend de la vie classique du couple « légitime », on peut imaginer qu’un aveu de la part de Francesca était un très grand risque. Elle avait renoncé à son amour avec Robert et risquait de tout perdre. Je comprends qu’elle ait préféré gardé au fond de son cœur ce lourd secret.
Pour en revenir à une perception plus personnelle de ce film et de ce en quoi il m’interpelle, je mesure d’abord la situation exceptionnelle dont je bénéficie, celle d’un couple candauliste, où je suis libre d’avoir des relations extraconjugales, avec le soutien actif de mon mari Philippe, qui aime en être le complice et le témoin. Compte tenu de mon hypersexualité et de la grande difficulté, c’est un euphémisme, pour la contrôler, seul un couple avec un mari candauliste pouvait me correspondre. Cela n’a empêché ni les dérapages, ni les crises.
Il s’agit donc d’une situation a priori aux antipodes de celle de Francesca. Et pourtant, quand, inévitablement, les sentiments surviennent et que l’épouse, même libre d’avoir des relations extraconjugales, tombe amoureuse d’un autre, on retrouve le dilemme qui est celui de Francesca dans le film. Comme je l’ai raconté dans mes récits autobiographiques publiés sur HDS, malgré la liberté totale que Philippe m’a toujours accordée, je suis tombée à deux reprises (en mettant à part la « période Rachid) amoureuse d’un autre homme :
• La première fois, avec Hassan, la conséquence fut un divorce, voulu par mon amant d’alors. Philippe a su me « reconquérir », ayant compris que je n’avais jamais cessé de l’aimer.
• La seconde fois avec « N » fut très différente, comme je l’ai raconté dans une série de 7 textes, « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle : du candaulisme à l’adultère », publiés entre le 27 octobre 2019 et le 4 mai 2020. Dans un contexte conflictuel avec Philippe, j’avais quitté ma famille pendant plusieurs mois pour rejoindre mon amant, avant de réaliser qui il était vraiment. Si Philippe a accepté que nous reprenions la vie commune et a assumé toutes les conséquences de mes actes, le fait que j’ai ainsi abandonné ma famille a eu et a encore de lourdes conséquences.
Ma propre expérience me conduit à comprendre le choix de raison qu’a fait Francesca.
REFERENCES :
Outre les articles de Wikipédia sur le réalisateur et le film, je renvoie aux liens suivants :
• https://www.avoir-alire.com/sur-la-route-de-madison-la-critique-du-film
• https://www.lesinrocks.com/cinema/sur-la-route-de-madison-3-41885-30-11-1994/
• https://www.cairn.info/revue-idees-economiques-et-sociales-2010-3-page-59.htm
• https://www.cineclubdecaen.com/realisat/eastwood/surlaroutedemadison.htm
LE REALISATEUR
Clint Eastwood, né en 1930, est mondialement connu comme acteur, réalisateur, compositeur et producteur de cinéma américain. Je ne développerai donc pas ici sa biographie.
Clint a eu une vie privée agitée et toujours été un « séducteur impénitent ». Il est père de sept enfants, nés entre 1964 et 1996. C'est à 23 ans que l'acteur a épousé sa première femme, Maggy Johnson, en 1953. De ce mariage sont nés deux enfants : Kyle et Alison. Mais parallèlement, Clint Eastwood est également devenu le père de plusieurs enfants cachés, nés de ses relations avec ses maîtresses : Kimber, de ses amours avec Roxanne Tunis, et Laurie Murray, qu'il a rencontrée quand elle a eu 30 ans. Maggie Johnson et Clint finiront par se séparer définitivement en 1978, mais leur divorce ne sera définitivement jugé qu'en 1984.
En 1989, c'est avec une hôtesse de l'air que le comédien a filé le parfait amour. Ensemble, Jacelyn Reeves et Clint Eastwood ont eu deux enfants : Scott et Kathryn. De nouveau séparé, l'acteur avait retrouvé l'amour dans les bras de Frances Fisher, la mère de Francesca.
En soixante ans, Eastwood a tourné dans plus de quatre-vingts films, et est devenu l’un des cinéastes les plus connus du monde entier. De par sa longévité et ses nombreux succès, tant critiques que commerciaux, cette double carrière d'acteur et de réalisateur fait de Clint Eastwood une figure légendaire du cinéma, aussi bien au niveau américain qu'à l'international. Il a ainsi été récompensé à de nombreuses reprises, remportant notamment quatre Oscars, cinq Golden Globes, trois Césars et la Palme d'honneur au Festival de Cannes en 2009.
Nous n’évoquerons, parmi les 33 films qu’il a réalisés, que qui traitent des relations intimes, en particulier dans les couples, puisque tel est le sujet de « Sur la route de Madison »
Un « frisson dans la nuit », en 1971, sera son premier film en tant que réalisateur ; il y tient également le rôle principal, celui de Dave Garver, un disc-jockey. Un soir, après son émission, il fait la rencontre d'Evelyn, une de ses ferventes admiratrices. Celle-ci l'appelle à chaque fois pour lui demander de passer la même chanson. Ils sympathisent et passent la nuit ensemble. Très vite, Dave va se rendre compte de la folie d'Evelyn. Elle se montre très possessive et violente, notamment envers l'ancienne compagne de Dave, que ce dernier cherche à reconquérir.
En 1973, Eastwood réalise « Breezy », histoire d’une liaison entre Frank, quinquagénaire divorcé, agent immobilier et Edith, surnommée Breezy, jeune hippie mineure et sans attaches, qui erre avec sa guitare. Elle est désinvolte, lui est un ours cynique. Tout les sépare mais leur rencontre fortuite les plonge dans une histoire d'amour qui va devoir affronter les idées reçues et les préjugés sociaux.
En 1976, il réalise « Josey Wales hors-la-loi », un western mêlant violence et tendresse, vengeance et amour, où il joue le rôle principal. Dès le début du tournage, lui et l’actrice Sondra Locke (1944-2018) deviennent amants, bien qu'ils soient chacun déjà mariés. L’actrice, qu’il surnomme « princesse », sera sa compagne pendant une quinzaine d’années.
Ils sont aussi les vedettes de « l’épreuve de force », film réalisé en 1977 par Clint, où il joue le rôle d’un policier chargé de protéger une prostituée (Sondra Locke) pour qu’elle puisse témoigner dans un procès.
À la fin des années 1970, Sondra Locke avorte deux fois d'Eastwood, à la demande de ce dernier. La dernière collaboration cinématographique du couple sera « Le retour de l’inspecteur Harry », en 1983. Ils se séparent en 1988. Eastwood refuse de donner quoi que ce soit à son ex-compagne, puisqu'elle est toujours mariée à un autre homme. Elle décide donc d'intenter une action en justice pour obtenir un dédommagement mais ils arrivent à trouver un arrangement négocié.
En 1990, Eastwood commence une relation sérieuse avec Frances Fisher, née en 1952, qui sera sa compagne jusque 1995. C'est durant le tournage de « Sur la route de Madison » qu'Eastwood se sépare de Frances Fisher. Elle désirait plus que tout obtenir un rôle qui lui permettrait d'être auprès d'Eastwood.
Clint Eastwood tombe alors sous le charme d'une présentatrice de télévision qui l'interviewait, Dina Ruiz. De 35 ans sa cadette, elle est tout de suite tombée amoureuse de la star. Ils se sont mariés en 1996 à Las Vegas avant de donner naissance à une fille, Morgan. Après 17 ans de mariage, les deux se sont séparés dans la plus grande discrétion.
En 1997, il réalise et joue le rôle du cambrioleur dans « Les Pleins Pouvoirs », film qui met en scène Luther, un cambrioleur vieillissant. Alors qu'il commet un cambriolage dans la luxueuse demeure de Walter Sullivan, philanthrope influent de Washington, il assiste caché dans une chambre forte avec un miroir sans tain aux ébats amoureux de Christy, la femme de Sullivan, et d'un homme qui se trouve être le président des États-Unis, Alan Richmond, dont Sullivan est l'ami et également un soutien financier.
Mais, sous le regard pétrifié de Luther, la situation dégénère lorsque Richmond se montre violent envers Christy, qui pour se protéger, s'empare d'un coupe-papier et le blesse au bras avant d'être abattue par balles par Colin et Burton, deux agents de la sécurité rapprochée du président. Gloria Russell, conseillère du président également présente sur les lieux, leur ordonne de maquiller leur acte en crime de cambrioleur, mais Luther s'enfuit avec quelques objets de valeur ainsi que le précieux coupe-papier avec les empreintes de Richmond, après avoir semé les gardes du corps venus le poursuivre.
SYNOPSIS DU FILM
« Sur la route de Madison » est une adaptation du roman du même nom de l’écrivain Robert James Waller (1939-2017), best-seller paru en 1992.
Francesca Johnson (Meryl Streep) semble vivre une vie de famille sans heurts. Un jour de l'été 1965, alors que son mari et ses enfants sont partis à une foire dans l'Illinois, le photographe Robert Kincaid (Clint Eastwood) lui demande sa route. Elle le guide à travers les ponts couverts du comté de Madison qu'il est chargé de photographier pour la « National Geographic ». L'amour, celui qui n'arrive qu'une fois dans une vie, s'abat sur eux et les quatre jours qu'ils passent ensemble les marqueront à jamais, même si Francesca ne peut se résoudre à abandonner sa famille. Ce renoncement brise leurs cœurs, mais le souvenir de ces quatre jours les aide à continuer à vivre, comme le découvrent les enfants de Francesca après la mort de leur mère.
L’aventure de Francesca est restée secrète jusqu’à sa mort en 1987. C’est justement à cette date, où le film débute, que ses enfants découvrent son passé. Ils apprennent que leur mère désire que l’on jette ses cendres sur le pont Roseman, ce qui les inquiète et les intrigue. C’est alors qu’ils découvrent une lettre de leur mère, qui les invite à lire son journal intime, dans lequel elle relate sa relation avec Robert qui n’a duré que quatre jours, à l’été 1965 mais qui a bouleversé sa vie.
Michael Johnson et sa sœur Caroline vont découvrir alors tout un pan de la vie de leur mère ignoré de tous, sa brève, intense et inoubliable liaison avec un photographe de passage.
Une parenthèse romantique dans la vie d’une femme qui a sacrifié sa vie pour son mari, se dévouant corps et âme à une vie de servitude ne la satisfaisant pas pleinement. La venue de l’illustre inconnu sera en pour elle l’occasion rêvée de s’échapper de la réalité, le temps de quelques jours.
COMMENTAIRES
« Sur la route de Madison » est un mélodrame chargé d’émotion mais plutôt ascétique dans sa réalisation, qui privilégie un découpage discret et quasi-minimaliste.
Ce film retrace une histoire d'amour de 4 jours, 4 jours d'une sublime légèreté, 4 jours où le temps semble s'être arrêté, rien que pour deux amants. Le film raconte avec justesse les émois d'une femme au foyer, d'âge mûr qui redécouvre son corps et qui se rappelle que sa vie n'est pas celle dont elle rêvait, à l’occasion d'une rencontre fortuite avec un homme libre dans tout les sens du termes.
Dans l’article du site « Avoir-A lire », mentionné en référence, Julien Rocher, auteur de l’article, considère le film « comme l’histoire d’amour la plus puissante jamais réalisée dans l’histoire du cinéma, tant elle possède la capacité d’émouvoir le plus grand nombre, tout en saisissant l’essence même du sentiment amoureux dans ce qu’il a de plus dévastateur ».
Ce magnifique portrait de femme est l’histoire d’une romance impossible. Le film traite de l'éternel combat entre le cœur et la raison, entre les rêves et la réalité. Il bénéficie du charisme de deux acteurs incroyables.
La fin du film est celui d’un choix entre assumer ses responsabilités, et chercher à vivre heureux en suivant ses passions. Cela offre une fin de film très amère et extrêmement émouvante.
Francesca hésite jusqu’au dernier moment à fuir avec Robert. Elle est dans sa voiture avec son mari, sous des torrents de pluie, puis passe Robert dans sa propre voiture. La main de Francesca se pose sur la portière, elle étreint la poignée, prête à sortir et à quitter son mari. À changer de vie. Mais elle ne le fait pas. Les deux véhicules se suivent brièvement, avant de prendre pour toujours des directions différentes. Ce conflit intérieur est bien celui de la femme mariée, empreinte aux hésitations, aux aspirations contradictoires. Francesca semble sacrifier sa passion alors qu’elle seule pourrait justifier son existence.
Rarement a-t-on vu un film exprimer avec une telle justesse les émois d'une femme "mature" qui laisse enfin son corps respirer, se détendre, s'épanouir. Et jouir. « Sur la route de Madison » s'impose comme une histoire d'amour à l'intensité toute féministe.
CE FILM ET MOI
Mon côté romantique a évidemment aimé ce film, parce qu’il est une magnifique histoire d’amour. Je partage les avis des critiques élogieuses qui figurent en référence.
Au-delà, ce film pose le sujet de l’adultère et celui du non-dit. On voit une femme qui s'éprend du premier venu sitôt son mari et ses enfants partis. Et qui, au final, plutôt que de vivre sa passion à fond, préfère le confort de sa vie habituelle. Et elle passera en plus le reste de sa vie à rêver à son éphémère amant.
On connait la parabole de la première pierre. Nul n’a le droit de juger Francesca, ni pour son adultère, ni pour son choix de rester auprès de sa famille et de « faire son devoir ». L’autre point marquant est que Francesca a repris sa vie auprès de son mari comme si rien ne s’était passé, alors qu’elle n’a cessé pendant le reste de sa vie de penser à son éphémère amour, au point de laisser pour ultime volonté l’instruction de disperser ses cendres sur le pont où s’est nouée son aventure et d’y retrouver Robert. Elle a aussi laissé un journal intime, où rien n’est occulté, que vont découvrir ses enfants, au départ avec colère de la part du fils, incompréhension de la part de la fille, avant qu’ils ne finissent par accepter sinon comprendre une femme qui avait entrevu une autre vie mais avait refusé de les quitter.
L’absence de transparence, ou du moins une transparence posthume, interroge. Au regard de ce que l’on comprend de la vie classique du couple « légitime », on peut imaginer qu’un aveu de la part de Francesca était un très grand risque. Elle avait renoncé à son amour avec Robert et risquait de tout perdre. Je comprends qu’elle ait préféré gardé au fond de son cœur ce lourd secret.
Pour en revenir à une perception plus personnelle de ce film et de ce en quoi il m’interpelle, je mesure d’abord la situation exceptionnelle dont je bénéficie, celle d’un couple candauliste, où je suis libre d’avoir des relations extraconjugales, avec le soutien actif de mon mari Philippe, qui aime en être le complice et le témoin. Compte tenu de mon hypersexualité et de la grande difficulté, c’est un euphémisme, pour la contrôler, seul un couple avec un mari candauliste pouvait me correspondre. Cela n’a empêché ni les dérapages, ni les crises.
Il s’agit donc d’une situation a priori aux antipodes de celle de Francesca. Et pourtant, quand, inévitablement, les sentiments surviennent et que l’épouse, même libre d’avoir des relations extraconjugales, tombe amoureuse d’un autre, on retrouve le dilemme qui est celui de Francesca dans le film. Comme je l’ai raconté dans mes récits autobiographiques publiés sur HDS, malgré la liberté totale que Philippe m’a toujours accordée, je suis tombée à deux reprises (en mettant à part la « période Rachid) amoureuse d’un autre homme :
• La première fois, avec Hassan, la conséquence fut un divorce, voulu par mon amant d’alors. Philippe a su me « reconquérir », ayant compris que je n’avais jamais cessé de l’aimer.
• La seconde fois avec « N » fut très différente, comme je l’ai raconté dans une série de 7 textes, « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle : du candaulisme à l’adultère », publiés entre le 27 octobre 2019 et le 4 mai 2020. Dans un contexte conflictuel avec Philippe, j’avais quitté ma famille pendant plusieurs mois pour rejoindre mon amant, avant de réaliser qui il était vraiment. Si Philippe a accepté que nous reprenions la vie commune et a assumé toutes les conséquences de mes actes, le fait que j’ai ainsi abandonné ma famille a eu et a encore de lourdes conséquences.
Ma propre expérience me conduit à comprendre le choix de raison qu’a fait Francesca.
REFERENCES :
Outre les articles de Wikipédia sur le réalisateur et le film, je renvoie aux liens suivants :
• https://www.avoir-alire.com/sur-la-route-de-madison-la-critique-du-film
• https://www.lesinrocks.com/cinema/sur-la-route-de-madison-3-41885-30-11-1994/
• https://www.cairn.info/revue-idees-economiques-et-sociales-2010-3-page-59.htm
• https://www.cineclubdecaen.com/realisat/eastwood/surlaroutedemadison.htm
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12 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
@ Caroline, merci, c'est en effet un sacrifice qu'a fait Francesca
@ Roland, un grand merci pour ces précisions qui renforcent à mes yeux la portée de ce
grand film et du jeu des acteurs
@ Roland, un grand merci pour ces précisions qui renforcent à mes yeux la portée de ce
grand film et du jeu des acteurs
Un grand merci à Micky!
Belle évocation d'un très beau film, qui est de vrai cinéma et non du grand spectacle.
Merci Olga.
Puis-je ajouter que la réalité s'est mêlée à la fiction. Des témoins ont en effet affirmé
que les deux acteurs, mariés tous les deux, sont tombée en passion lors du tournage et
qu'en fait, ils sont criants de vérité, parce que justement ils ne jouent pas la comédie.
Il me reste de ce film, outre la scène finale bien sûr, où j'ai douté jusqu'au dernier
moment, la scène du slow où la passion va les emporter, à mon avis l'une des scènes les
plus érotiques du cinéma, et qui "sauve" à elle seule la carrière de cinéaste de
Eastwood, par ailleurs de qualité inégale, avec cette phrase inoubliable : "si vous devez
m'arrêter, c'est maintenant".
La question du consentement, aujourd'hui si débattue, est ainsi magnifiquement posée.
Roland
Merci Olga.
Puis-je ajouter que la réalité s'est mêlée à la fiction. Des témoins ont en effet affirmé
que les deux acteurs, mariés tous les deux, sont tombée en passion lors du tournage et
qu'en fait, ils sont criants de vérité, parce que justement ils ne jouent pas la comédie.
Il me reste de ce film, outre la scène finale bien sûr, où j'ai douté jusqu'au dernier
moment, la scène du slow où la passion va les emporter, à mon avis l'une des scènes les
plus érotiques du cinéma, et qui "sauve" à elle seule la carrière de cinéaste de
Eastwood, par ailleurs de qualité inégale, avec cette phrase inoubliable : "si vous devez
m'arrêter, c'est maintenant".
La question du consentement, aujourd'hui si débattue, est ainsi magnifiquement posée.
Roland
Je partage totalement le goût d'Olga pour ce film, magistralement joué par Eastwood et
Meryl Streep (peut-être son plus beau rôle). Je garde en mémoire une scène et un dialogue
où Streep dit que son mari est "correct", ce que relève Eastwood avec une interrogation
vaguement ironique. Tout le film est résumé dans cet échange.
Meryl Streep (peut-être son plus beau rôle). Je garde en mémoire une scène et un dialogue
où Streep dit que son mari est "correct", ce que relève Eastwood avec une interrogation
vaguement ironique. Tout le film est résumé dans cet échange.
Merci Olga, pour votre article fort intéressant, je ne me permets pas de juger Francesca,
mais c'est bien triste d'avoir "voulu faire son devoir" et de passer finalement à côté de
sa vie...
Caroline
mais c'est bien triste d'avoir "voulu faire son devoir" et de passer finalement à côté de
sa vie...
Caroline
Merci, Piewy!
Un film, une histoire et une belle confession
Merci Olga
Merci Olga
@ Paul, merci!
@ Christelle, je suis d'accord
@ Ce n'est jamais banal, Daniel
@ Christelle, je suis d'accord
@ Ce n'est jamais banal, Daniel
@ Christelle, et pourtant, malgré le candaulisme de Philippe, ça n'a pas empêché cette PG
d'être si souvent adultère et de trahir Philippe
Jeanne
d'être si souvent adultère et de trahir Philippe
Jeanne
En définitive, une banale affaire d'adultère
Daniel
Daniel
C'est clair que c'est totalement différent dans un cadre candauliste
Christelle
Christelle
Très intéressant!
Paul
Paul