Et si... (plus) 3/4
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 12-12-2012 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Et si... (plus) 3/4
Et si … (plus) – (Misa/2012)
3ème partie
(((Sarah a quitté l’hôpital mal en point. Une nièce s’occupe d’elle : au début, tout
allait plutôt bien … et les jours passent ...)))
Une semaine est passée sans que j’aie de nouvelles de Sarah. Plusieurs fois j’ai été
tentée de l’appeler moi, au numéro de téléphone que j’avais recherché dans son dossier
d’admission.
Je pensais à elle, mais j’avais aussi d’autres soucis en tête.
Le premier, c’était Julien, très nouvellement affecté à l’équipe de pédiatrie de
l’hôpital, et qui depuis son arrivée me faisait les yeux doux, avant même que Gilles
ne me quitte. Il était charmant, attentionné tout en restant discret. Flattée qu’un
jeune pédiatre s’intéresse à moi, une semaine plus tôt, j’avais accepté une invitation
à dîner et j’avais été très près de l’inviter à finir la soirée chez moi ; j’y avais
renoncé en me rendant compte que c’était plus pour me guérir du départ de Gilles et
pour m’affranchir de la présence pesante de Marie que par envie d’être dans ses bras.
Il ne me laissait pas indifférente, mais depuis une semaine, c’est à Sarah que je
pensais, même si parfois dans mes rêves de début de nuit, leurs yeux se mélangeaient.
Il savait que Gilles m’avait quittée, il savait aussi pour Marie, en avait plaisanté
une fois ou deux quand nous étions seuls au self ou en consultation.
C’était pour moi une période un peu bizarre et perturbée, d’autant que j’avais un vrai
problème dont je ne savais pas trop comment le traiter, mais qui me gâchait la vie :
la présence de Marie.
Elle avait profité du mal-être qui avait suivi le départ de Gilles, s’était imposée
sans que je réagisse.
Plusieurs fois au cours de ces deux semaines, je me suis accrochée avec elle. Pour des
broutilles, des bêtises … de détails ridicules. Et c’était ma faute. Je savais depuis
toujours qu’elle n’avait rien à faire dans ma vie, et je commençais à vraiment la
considérer comme un parasite. Par manque de courage, sûrement, je cherchais des
prétextes à disputes au lieu de l’affronter franchement.
Le lundi, pour un bol qu’elle avait oublié sur la table du salon, le lendemain parce
que son chemisier traînait au bord de la baignoire … des bêtises. Tout était
prétexte à des remarques acerbes ; pour mettre une distance ; pour lui tourner le dos
dans le lit ; pour finir par lui dire que je préférai dormir seule et que tant qu’à
faire, elle devait se trouver une autre solution d’hébergement. J’étais à cran,
nerveuse, tout m’agaçait.
Elle a plié bagage le lundi soir de la semaine suivante : j’étais surprise, et elle
aussi je crois, de voir tout ce qu’elle avait amené chez moi. La malheureuse valise
qu’elle avait prévue était loin de suffire.
Dès le premier soir, Che est revenu dormir sur mon lit.
Sarah m’a appelée à onze heures le samedi, deux semaines après son dernier passage aux
urgences. Elle voulait savoir si je pouvais venir le lundi suivant après mon travail.
Elle avait une toute petite voix, parlait bas et vite.
J’étais chez elle une heure plus tard …
… Le temps de prendre une douche, de me sécher les cheveux, de choisir une jolie jupe,
de maquiller un peu mes yeux pour masquer les cernes. C’était idiot. C’était de
l’infirmière qu’elle avait besoin, pas de la femme qui voyait ses grands yeux tristes
en s’endormant …
Sa nièce m’a ouvert la porte. Elle faisait la tête. J’ai vu sa valise dans le couloir.
Sans même me dire bonjour, elle a tourné les talons, me laissant le soin de fermer la
porte de l’appartement derrière moi.
Je l’ai suivie vers la porte au fond du couloir où je l’avais vu disparaître, et déjà
elle en ressortait, le visage fermé, me bousculant presque.
Sidérée, je l’ai vue prendre sa valise, sortir en claquant la porte derrière elle.
Je me suis avancée dans la pièce. C’était la chambre de Sarah. Elle était assise au
bord de son lit défait, une robe de chambre posée sur les épaules par-dessus une
chemise de nuit en coton, les cheveux dans tous les sens, une mine épouvantable.
- Sarah ? mais qu’est-ce qu’il se passe ? Elle s’en va ?
- … oui … elle s’en va …
- Et … tu vas faire comment ?
- J’aurais une aide à domicile. Deux fois par jour. Normalement elle vient
mardi.
- … normalement ! mardi … eh ben ! et tu voulais que je passe lundi ! mais
t’aurais fait comment d’ici là ?
Elle s’est contentée de hausser les épaules :
- Je commence à me débrouiller avec celle-là !
Elle me montrait sa main droite, ses deux doigts pris sous une atèle et toute
emmaillotée d’une bande plâtrée qui s’effilochait.
- Bon … tu m’expliqueras plus tard ! On va au plus urgent, d’accord ? Montre-moi
où est ta salle de bains ! t’as besoin d’une douche ! Allez, viens !
C’était un vrai chantier ! des serviettes partout, y compris en vrac dans la
baignoire, du linge sale dans un coin, et … un gode sur le bord du lavabo, les portes
des placards ouvertes.
Je lui ai ôté sa robe de chambre de sur les épaules et ayant remarqué son coup d’œil,
j’ai soulevé le siège des toilettes et je l’ai aidée à s’y asseoir en relevant sa
chemise de nuit que j’ai arrangée sur ses jambes.
- Je reviens !
La cuisine était à peu près dans le même état de désordre que la salle de bain :
l’évier et la table débordaient de vaisselle sale.
J’ai trouvé les sacs poubelle sur le buffet, le scotch à côté.
Pour la laisser un peu seule, j’ai commencé à vider l’évier en empilant tout sur la
table, et je suis allée dans sa chambre, pour ramasser les vêtements qui traînaient,
enlever les draps tâchés.
Sa nièce avait bien fait de partir dès mon arrivée : je l’aurais giflée avec grand
plaisir !
Dans la salle de bains, j’ai repoussé du pied le linge dans un coin et j’ai fait
couler un bain, versé dans la baignoire les quelques sels moussants qui restaient.
Je lui ai enlevé la bande de plâtre presque déchirée et sale sur la main droite,
maintenant simplement les atèles avec du sparadrap et je lui ai emmailloté le bras
gauche dans un sac plastique. Je l’ai aidée à s’allonger dans la baignoire en glissant
une serviette sous sa tête.
- Tu peux laisser tremper ta main dans l’eau, je referai le plâtre après le
bain. Je te laisse un peu, ça va aller ?
- Oui, sans problème …
Pendant qu’elle prenait son bain, j’ai lavé la vaisselle et tout rangé dans les
placards comme j’ai pu, mis le linge sale dans la machine à laver, aéré sa chambre.
- Ça va ? t’as pas fondu ?
- Qu’est-ce que tu faisais ?
- Un peu d’ordre, t’inquiète pas, t’auras peut-être du mal à retrouver ta
vaisselle, j’ai rangé à mon idée ! Allez, assieds-toi et penche la tête, je vais te
laver les cheveux !
Je l’ai lavée, rincée à la douchette, je l’ai assise sur une chaise ramenée de la
cuisine pour lui sécher les cheveux, je l’ai coiffée, et en riant je lui ai mis un peu
de fard à paupières et du gloss sur les lèvres.
Je lui ai passé une petite culotte et un pantalon de jogging, un soutien-gorge et un
grand t-shirt enfilé patiemment sur son plâtre, des chaussettes et des chaussures de
sport.
- Tu te rends compte que je serai incapable d’enlever tout ça ? Je vais passer
trois jours en tenue de sport ! Dans mon état … c’est limite sérieux ! Mais ça me fait
du bien …
- T’inquiète pas de ça ! On dirait que t’as retrouvé un peu le moral, c’est déjà
ça ! Et ça, je le range où ?
- Tu le mets à la poubelle s’il te plaît …
- Comme tu veux ! sans regret ?
- Non.
J’ai jeté le gode dans le grand sac poubelle de la cuisine.
Elle m’avait suivi. Elle boitait encore, bien sûr, mais n’avait plus de difficulté à
se déplacer.
- T’as fait un sacré travail !
- Eh ! pleure pas … tu vas faire couler le rimmel que je t’ai mis !
- Je vais essayer … je connais même pas ton nom ! A l’hôpital, les filles
disaient « la chef » … tu veux que je t’appelle Chef moi aussi ?
- Je préfère Emilie !
Je lui ai fait une grosse bise sur la joue.
Pour la première fois depuis que j’étais arrivée, elle souriait.
Je l’ai installée à la table de la cuisine pour m’occuper de sa main droite. J’avais
déjà nettoyé sa hanche et sa joue où restaient encore quelques petites croûtes dans la
salle de bains.
J’ai tout enlevé, reposé de nouvelles atèles, remis une bande plâtrée sur sa main.
- C’est mieux fait que celle d’avant …
- Qu’est-ce que tu crois ? Je suis pas un de ces guignols d’interne ! Et puis je
me suis appliquée … Allez, viens m’aider !
J’avais déjà trouvé un petit sac en rangeant sa chambre :
- J’ai mis des slips, des t-shirts et ta brosse à dents. Choisis une jupe ou ce
que tu veux d’autre, dis-moi !
- Mais … qu’est-ce que tu fais ?
- Tu croyais quand même pas que j’allais te laisser toute seule ici ? Je
t’emmène chez moi ! Faut que je te présente à mon chat !
Le dimanche après-midi, elle m’a raconté. Elle venait d’avoir son fils au téléphone,
elle avait retrouvé le sourire.
« ça fait plus d’une semaine que je l’ai pas vu. Je voulais pas qu’il me voit dans cet
état, et puis la maison … t’as vu le chantier !
Ça a commencé quand elle a vu mes tétons tout dressés … t’as vu, toi aussi … ça me le
fait tout le temps, quand tu me laves, j’y peux rien, c’est pas … de l’excitation,
enfin, pas toujours, ça vient comme ça. La première fois qu’elle m’a lavée ça l’a
surprise, elle a dû croire … je sais pas … et puis ça me faisait drôle, devant elle,
moi je fais plus attention … après elle a voulu me faire belle, comme elle disait …
elle est dans une école d’esthéticienne … elle … elle m’a épilée. Fais pas cette tête,
tu t’en es bien aperçue en me lavant ! Je m’occupais pas beaucoup de moi ces derniers
temps … elle me tripotait … et j’ai … j’étais mouillée. Oh non ! rigole pas ! c’est
pas marrant ! Quoi ? Avec toi aussi ? Tu m’as rien dit … merde, j’ai honte !
Elle … elle a fini par me caresser … Et j’ai aimé … enfin, pas aimé, non, mais ça
faisait si longtemps ! Et puis avec mes bras, j’aurais eu du mal à me défendre … bon,
je sais, c’est pas une excuse, j’aurais pu lui dire d’arrêter, lui donner un coup de
pied, le gauche marche encore, mais je l’ai pas fait ! je me suis laissée faire et
j’ai … j’ai eu du plaisir. Et j’étais totalement dépendante. Pour me laver, pour aller
aux toilettes … qu’est-ce que c’est humiliant, ça ! et puis elle a dormi dans mon lit.
Elle a commencé à me traiter … comment dire … comme un bébé ! Elle me faisait manger,
elle m’essuyait les fesses, elle m’habillait … un bébé, ! Ou non, un jouet, plutôt !
Sa « chose » …
Et elle a recommencé. J’en avais aucune envie, mais ça elle s’en fichait, et comme …
comme elle arrivait à me faire jouir, ce que je pouvais dire, elle s’en fichait. Au
début, c’était le soir. Et puis après n’importe quand, quand ça lui prenait, elle me
poussait sur le canapé, soulevait ma chemise de nuit … n’importe quand ! à la fin
c’était cinq ou six fois dans la journée … et puis elle se caressait elle aussi …
Un soir elle s’est assise … son sexe sur ma bouche … En fouillant dans ma salle de
bain, elle avait trouvé le … le gode que t’as jeté. Elle s’en servait aussi. Avant-
hier … non, on est quel jour ? j’ai du mal à me repérer … dimanche, oui, alors ça
devait être jeudi, elle me l’a mis entre les fesses, et c’était pas la première fois,
et comme il était sale, elle m’a barbouillé la figure avec.
C’est une malade, tu sais ! et ça la faisait rire … qu’est-ce que je pouvais faire ?
j’ai essayé de lui parler, de la raisonner … rien à faire … malade !
Elle me tordait les tétons, elle … quand elle me caressait, elle mettait toute sa
main, dans mon vagin ! elle m’a fait saigner ! ça me fait encore mal … et elle me
lâchait pas … elle avait caché mon portable … je l’ai retrouvé que vendredi, pendant
qu’elle était sortie faire des courses.
J’ai appelé les services sociaux pour avoir une aide à domicile, et je t’ai appelée
hier matin. Quand je lui ai dit, elle est entrée en furie … je te dis pas la nuit que
j’ai passée ! elle … elle m’avait attaché les jambes et elle m’avait mis un bâillon.
Je croyais pas qu’on pouvait forcer une femme à jouir … je croyais … je sais pas. J’ai
cru que mon cœur allait exploser ! elle arrêtait pas ! … Elle voulait partir avant que
t’arrives, je lui avais dit, tu l’as prise de vitesse …
Je tenais ses mains dans les miennes, assise sur une jambe pliée sous mes fesses.
Elle avait ri à certains moments, pleuré à d’autres.
Elle s’arrêtait souvent. Il lui a fallu tout l’après-midi pour me raconter.
Sarah a cédé à mes arguments. C’est chez moi que l’aide à domicile est passée deux
fois par jour. Je l’ai installée dans la chambre d’amis. Je m’occupe d’elle le soir et
le week-end.
Tous les soirs on s’amuse de ses tétons dressés. C’est elle qui en rit et moi qui en
rougis … et elle rit aussi de me voir rougir.
Il lui arrive aussi de rougir, et de détourner les yeux. Je me doute bien que ça vient
d’autre chose que ses tétons, mais après ce qu’elle a vécu avec sa nièce, je fais
semblant de ne rien voir … et je frotte plus fort …
Le second week-end, son fils s’est installé à la maison et j’ai posé une semaine de
vacances pour la dernière semaine de plâtre de Sarah.
Mathieu dort dans la chambre d’amis, et je dors dans le canapé, j’ai laissé mon lit à
Sarah. Mon lit et mon chat : il l’a adoptée et dort à ses pieds.
Le vendredi à la fin de la semaine, on a déposé Mathieu à l’école et je l’ai amenée
aux urgences pour qu’elle soit déplâtrée. Elle a attendu notre retour de l’hôpital
pour me poser la question que j’attendais et que je redoutais.
- Emilie, maintenant, dis-moi pourquoi tu as fait tout ça pour moi ? dis-le moi
…
- Parce que t’avais de grands yeux malheureux … fais pas semblant Sarah, c’est
pas très gentil …
- Pardon, je ne me moque pas, … Emi, ce qui m’est arrivé, c’est particulier …
je suis tombée sur la pire des nièces et sur la plus … surprenante et la plus adorable
des infirmières : une qui rougit quand elle fait ma toilette ! Et puis regarde-moi au
lieu de me tourner le dos … t’as remarqué ? j’ai récupéré mes deux bras ! T’as peur de
quoi ? Que je te serre trop fort ? ça risque rien tu sais, j’ai pas encore beaucoup de
force ! Tu me préférais avec de grands yeux malheureux ? Je suis pas comme ça, t’as
bien vu ces jours-ci …
- Je t’aime bien comme ça aussi …
- Tu m’aimes bien, ! v’la aut’chose ! Emi, Emi … !
- Un peu plus que ça …
- D’accord, ‘tu m’aimes bien un peu plus que ça’ … je vais faire avec … T’as
peur de quoi, Emilie ? De moi ? Tu vois rien ? Il faudrait quoi ? que je papillote des
yeux ? que je me pâme ? … c’est venu tout doucement … je te l’ai pas trop montré …
mais quand même !
Elle a posé ses bras sur mes épaules en grimaçant un peu :
- C’est pas gagné … c’est encore raide … Emi, je voudrais pas être maladroite,
partir du mauvais pied … les filles, on les embrasse comme les garçons ? c’est pareil
?
- Tu vois bien que tu te fous de moi !
- Ouais, t’as raison, je connais la réponse … alors je peux t’embrasser, tu vas
pas t’enfuir ?
Elle s’est penchée vers moi et m’a embrassée sur la joue, un petit baiser léger, et
puis encore, et tout doucement sur mes lèvres, plusieurs fois. C’est bête, mais moi je
n’osais pas bouger.
- Tu m’aides pas beaucoup, Emilie, t’aime pas les baisers ?
Elle appuyait son front contre le mien, ses deux bras reposant sur mes épaules,
parlait tout doucement. Elle avait les joues bien rouges et je sentais les miennes
brûlantes.
- Aux urgences, je trouvais ça amusant, tu m’intriguais, tellement gentille … et
les commentaires des filles … elles se gênaient pas, tu sais, dans ton dos … et il
était souvent question d’une certaine Marie. Les filles m’ont jamais attirée … avant,
j’y pensais même pas. C’est pas parce que tu m’essuyais les fesses ou que tu me lavais
… mais, t’étais tellement gentille, et puis l’accident, tout … j’avais besoin de
quelqu’un, t’étais là … t’étais … touchante … Ce qui s’est passé avec ma nièce n’a
rien à voir, j’y pensais avant. T’es venue le premier samedi, et puis le dimanche. Tu
sais, clouée dans un lit, on a le temps de penser à pleins de choses … moi je pensais
à toi. C’était bizarre. Je pensais à toi et à cette Marie … j’y avais jamais pensé
comme ça avant … je me faisais des films cochons … et j’ai beaucoup d’imagination …
viens là, plus près, viens …
Elle m’a serrée très fort contre elle et a retiré ses bras de mes épaules avec une
petite grimace. Elle m’a entraînée vers la table ronde au milieu du séjour. Elle a
tirée une chaise et m’a poussée pour que je m’asseye. Elle s’est installée à
califourchon sur mes genoux, son bras gauche plié sur sa taille, sa main droite
repoussant une mèche de cheveux derrière mon oreille.
- Je suis pas trop lourde ? ça va ?
- Ça va très bien … t’as mal au bras ?
- Il s’ankylose, j’ai des fourmis dans les doigts, et puis ma jambe … je suis
pas encore très forte …
- Dans une semaine ça ira mieux … tu pourras conduire …
- Ouais …
Elle a souri en sentant mes mains se poser sur ses hanches, s’est rapprochée de moi en
glissant sur mes cuisses serrées.
- Et puis j’avais tout ça en tête quand Cathy … la première fois … j’étais
curieuse, je voulais savoir comment c’était … et puis ça faisait longtemps que … je
dis ça maintenant, remarque, c’est vrai mais surtout, j’étais complètement paumée … et
puis c’était bien ! bon … ça s’est gâté, après ! … C’est à cause de ça, Emilie ? A
cause d’elle que tu me snobes ?
- Je te snobe pas !!!
- Au retour de l’hôpital, tout à l’heure … je me disais c’est fini, j’ai plus
rien à faire là … je vais rentrer chez moi … et depuis j’ai une grosse boule au fond
de la gorge …
- Qui a dit que tu devais partir ?
- Qui a dit que je pouvais rester ?
- Moi je te le dis, reste …
- Pourquoi ?
- Mais … t’es pas complètement rétablie …
- C’est tout ?
- Sarah …
- Oui ?
Elle ne riait pas, ne se moquait pas, elle avait un sourire très doux et me regardait
droit dans les yeux, sa main immobile, douce, chaude, sur ma joue.
- Tu peux rester autant que tu veux, et puis Mathieu aime bien jouer dans le
jardin, l’école est tout à côté …
- Et puis t’as assez d’assiettes pour nous dans ton buffet, et t’as un stock de
pâtes, et la terre est ronde, et quoi, encore ?
- … et j’ai envie que tu restes … je …
- Dis-le, s’il te plaît Emi …
- … je suis amoureuse de toi …
- … il t’en a fallu du temps ! ça fait une heure que je rame comme une folle !
Emilie ! Faut que t’apprenne à parler …
- Je vais faire un effort …
- Emi, je suis la première étonnée, pas de ce que tu viens de dire, ça je savais
depuis longtemps … mais de ce que je ressens pour toi ! Que mon corps réagisse quand
tu me laves, c’est presque normal, mais ce qui est plus … curieux, pour moi, c’est que
j’aie envie que t’enlève ce fichu gant, que tu me touches vraiment. Et puis c’est pas
que ça … c’est pas que du désir, il va falloir qu’on prenne un peu de temps avant d’en
parler … mais en attendant, j’ai envie de toi ! de tes mains sur moi ! Faut t’y
faire, moi, je suis une physique ! La toilette tous les matins, t’imagine pas la
torture que c’était ! j’avais vraiment envie de te l’arracher, ce foutu gant de
toilette ! On va les jeter d’ailleurs, tes gants de toilette ! Tu veux ? On les jette
? Et puis tu dis jamais rien ! Va vraiment falloir que t’apprennes à parler ! Moi
j’essaierai de me taire un peu …
Premier baiser. Premier vrai baiser. Sa bouche chaude sur la mienne. Sa main qui
caressait ma joue, sa taille cambrée sous mes mains, sa main entre nous qui effleurait
mon sein.
- Tu crois que tu vas me supporter ?
- Sur mes genoux, je sais pas, t’as les fesses pointues et tu gigotes, mais dans
mes bras, aussi longtemps que tu veux !
- Et dans ton lit ?
- Dans mon lit, toutes les nuits si tu veux !
- Ah ! et … l’après-midi ? J’ai pas droit ?
Je l’ai déshabillée au pied du lit. C’était les mêmes gestes que depuis deux semaines
et c’était si différent ! Là où depuis deux semaines j’évitais soigneusement tout
contact avec sa peau, au contraire, je m’attardais. J’en avais rêvé si souvent. Elle
ne disait plus rien, comme moi presque timide alors que si souvent elle avait été nue
devant moi. A chaque vêtement que je lui enlevais, j’enlevais le même sur moi ; elle
accompagnait mes gestes de sa main droite encore maladroite et sans force.
J’avais retenu longtemps mes mots, elle retenait ses gestes.
Je savais cette fois que ses tétons ne se dressaient pas de froid tandis que je
faisais glisser sur ses épaules les bretelles de son soutien-gorge, puis que j’ôtais
le mien, plaquais mes seins à ses seins. Elle baissait la tête, regardait mes seins,
plus petits que les siens, et relevait la tête en souriant du frottement de mes tétons
sur les siens.
Je la sentais un peu nerveuse et je l’étais aussi. Une première fois. C’est important
une première fois. Autant elle avait pris les devants pour que je finisse par exprimer
mes sentiments pour elle, autant là, au pied de mon lit, elle me laissait faire, s’en
remettait à moi, augmentant ma crainte de lui déplaire, de me montrer maladroite.
Je retardais le moment de m’allonger près d’elle. J’appréciais l’instant. Je la tenais
nue dans mes bras, mes lèvres au creux de son cou après un baiser.
Je l’ai abandonnée un instant pour masquer avec les doubles rideaux le soleil du début
d’après-midi et en la prenant par la main j’ai fait avec elle le tour du lit.
Pas un centimètre carré de son corps n’a échappé à mes baisers. Souvent je posais ma
main au creux de ses cuisses et j’y restais légère, sentant sous mes doigts la chaleur
de son désir, noyant sous ma bouche la plainte de frustration quand une nouvelle fois
je l’abandonnais, apaisant d’une jambe sur les siennes leur tremblement d’attente.
Elle a joui de ma bouche avec un long soupir de délivrance, les mains crispées dans
mes cheveux, ouvrant plus grand encore les cuisses à la venue de l’orgasme, provoqué
du bout de ma langue roulant sur le petit capuchon protégeant le clitoris que j’avais
toujours évité, contourné. Je sentais sur mes lèvres les pulsations rythmées qui
contractaient tout son sexe, relancées et entretenues de petits coups de langue
légers. Elle tremblait, avait parfois un brusque soubresaut du ventre. Plusieurs fois
j’ai attendu, mes lèvres immobiles au contact de ses lèvres, que les petites
contractions se calment.
Je me suis allongée près d’elle en glissant mon bras sous son cou. Elle frissonnait
dans mes bras, les yeux humides et le souffle court. (à suivre)
3ème partie
(((Sarah a quitté l’hôpital mal en point. Une nièce s’occupe d’elle : au début, tout
allait plutôt bien … et les jours passent ...)))
Une semaine est passée sans que j’aie de nouvelles de Sarah. Plusieurs fois j’ai été
tentée de l’appeler moi, au numéro de téléphone que j’avais recherché dans son dossier
d’admission.
Je pensais à elle, mais j’avais aussi d’autres soucis en tête.
Le premier, c’était Julien, très nouvellement affecté à l’équipe de pédiatrie de
l’hôpital, et qui depuis son arrivée me faisait les yeux doux, avant même que Gilles
ne me quitte. Il était charmant, attentionné tout en restant discret. Flattée qu’un
jeune pédiatre s’intéresse à moi, une semaine plus tôt, j’avais accepté une invitation
à dîner et j’avais été très près de l’inviter à finir la soirée chez moi ; j’y avais
renoncé en me rendant compte que c’était plus pour me guérir du départ de Gilles et
pour m’affranchir de la présence pesante de Marie que par envie d’être dans ses bras.
Il ne me laissait pas indifférente, mais depuis une semaine, c’est à Sarah que je
pensais, même si parfois dans mes rêves de début de nuit, leurs yeux se mélangeaient.
Il savait que Gilles m’avait quittée, il savait aussi pour Marie, en avait plaisanté
une fois ou deux quand nous étions seuls au self ou en consultation.
C’était pour moi une période un peu bizarre et perturbée, d’autant que j’avais un vrai
problème dont je ne savais pas trop comment le traiter, mais qui me gâchait la vie :
la présence de Marie.
Elle avait profité du mal-être qui avait suivi le départ de Gilles, s’était imposée
sans que je réagisse.
Plusieurs fois au cours de ces deux semaines, je me suis accrochée avec elle. Pour des
broutilles, des bêtises … de détails ridicules. Et c’était ma faute. Je savais depuis
toujours qu’elle n’avait rien à faire dans ma vie, et je commençais à vraiment la
considérer comme un parasite. Par manque de courage, sûrement, je cherchais des
prétextes à disputes au lieu de l’affronter franchement.
Le lundi, pour un bol qu’elle avait oublié sur la table du salon, le lendemain parce
que son chemisier traînait au bord de la baignoire … des bêtises. Tout était
prétexte à des remarques acerbes ; pour mettre une distance ; pour lui tourner le dos
dans le lit ; pour finir par lui dire que je préférai dormir seule et que tant qu’à
faire, elle devait se trouver une autre solution d’hébergement. J’étais à cran,
nerveuse, tout m’agaçait.
Elle a plié bagage le lundi soir de la semaine suivante : j’étais surprise, et elle
aussi je crois, de voir tout ce qu’elle avait amené chez moi. La malheureuse valise
qu’elle avait prévue était loin de suffire.
Dès le premier soir, Che est revenu dormir sur mon lit.
Sarah m’a appelée à onze heures le samedi, deux semaines après son dernier passage aux
urgences. Elle voulait savoir si je pouvais venir le lundi suivant après mon travail.
Elle avait une toute petite voix, parlait bas et vite.
J’étais chez elle une heure plus tard …
… Le temps de prendre une douche, de me sécher les cheveux, de choisir une jolie jupe,
de maquiller un peu mes yeux pour masquer les cernes. C’était idiot. C’était de
l’infirmière qu’elle avait besoin, pas de la femme qui voyait ses grands yeux tristes
en s’endormant …
Sa nièce m’a ouvert la porte. Elle faisait la tête. J’ai vu sa valise dans le couloir.
Sans même me dire bonjour, elle a tourné les talons, me laissant le soin de fermer la
porte de l’appartement derrière moi.
Je l’ai suivie vers la porte au fond du couloir où je l’avais vu disparaître, et déjà
elle en ressortait, le visage fermé, me bousculant presque.
Sidérée, je l’ai vue prendre sa valise, sortir en claquant la porte derrière elle.
Je me suis avancée dans la pièce. C’était la chambre de Sarah. Elle était assise au
bord de son lit défait, une robe de chambre posée sur les épaules par-dessus une
chemise de nuit en coton, les cheveux dans tous les sens, une mine épouvantable.
- Sarah ? mais qu’est-ce qu’il se passe ? Elle s’en va ?
- … oui … elle s’en va …
- Et … tu vas faire comment ?
- J’aurais une aide à domicile. Deux fois par jour. Normalement elle vient
mardi.
- … normalement ! mardi … eh ben ! et tu voulais que je passe lundi ! mais
t’aurais fait comment d’ici là ?
Elle s’est contentée de hausser les épaules :
- Je commence à me débrouiller avec celle-là !
Elle me montrait sa main droite, ses deux doigts pris sous une atèle et toute
emmaillotée d’une bande plâtrée qui s’effilochait.
- Bon … tu m’expliqueras plus tard ! On va au plus urgent, d’accord ? Montre-moi
où est ta salle de bains ! t’as besoin d’une douche ! Allez, viens !
C’était un vrai chantier ! des serviettes partout, y compris en vrac dans la
baignoire, du linge sale dans un coin, et … un gode sur le bord du lavabo, les portes
des placards ouvertes.
Je lui ai ôté sa robe de chambre de sur les épaules et ayant remarqué son coup d’œil,
j’ai soulevé le siège des toilettes et je l’ai aidée à s’y asseoir en relevant sa
chemise de nuit que j’ai arrangée sur ses jambes.
- Je reviens !
La cuisine était à peu près dans le même état de désordre que la salle de bain :
l’évier et la table débordaient de vaisselle sale.
J’ai trouvé les sacs poubelle sur le buffet, le scotch à côté.
Pour la laisser un peu seule, j’ai commencé à vider l’évier en empilant tout sur la
table, et je suis allée dans sa chambre, pour ramasser les vêtements qui traînaient,
enlever les draps tâchés.
Sa nièce avait bien fait de partir dès mon arrivée : je l’aurais giflée avec grand
plaisir !
Dans la salle de bains, j’ai repoussé du pied le linge dans un coin et j’ai fait
couler un bain, versé dans la baignoire les quelques sels moussants qui restaient.
Je lui ai enlevé la bande de plâtre presque déchirée et sale sur la main droite,
maintenant simplement les atèles avec du sparadrap et je lui ai emmailloté le bras
gauche dans un sac plastique. Je l’ai aidée à s’allonger dans la baignoire en glissant
une serviette sous sa tête.
- Tu peux laisser tremper ta main dans l’eau, je referai le plâtre après le
bain. Je te laisse un peu, ça va aller ?
- Oui, sans problème …
Pendant qu’elle prenait son bain, j’ai lavé la vaisselle et tout rangé dans les
placards comme j’ai pu, mis le linge sale dans la machine à laver, aéré sa chambre.
- Ça va ? t’as pas fondu ?
- Qu’est-ce que tu faisais ?
- Un peu d’ordre, t’inquiète pas, t’auras peut-être du mal à retrouver ta
vaisselle, j’ai rangé à mon idée ! Allez, assieds-toi et penche la tête, je vais te
laver les cheveux !
Je l’ai lavée, rincée à la douchette, je l’ai assise sur une chaise ramenée de la
cuisine pour lui sécher les cheveux, je l’ai coiffée, et en riant je lui ai mis un peu
de fard à paupières et du gloss sur les lèvres.
Je lui ai passé une petite culotte et un pantalon de jogging, un soutien-gorge et un
grand t-shirt enfilé patiemment sur son plâtre, des chaussettes et des chaussures de
sport.
- Tu te rends compte que je serai incapable d’enlever tout ça ? Je vais passer
trois jours en tenue de sport ! Dans mon état … c’est limite sérieux ! Mais ça me fait
du bien …
- T’inquiète pas de ça ! On dirait que t’as retrouvé un peu le moral, c’est déjà
ça ! Et ça, je le range où ?
- Tu le mets à la poubelle s’il te plaît …
- Comme tu veux ! sans regret ?
- Non.
J’ai jeté le gode dans le grand sac poubelle de la cuisine.
Elle m’avait suivi. Elle boitait encore, bien sûr, mais n’avait plus de difficulté à
se déplacer.
- T’as fait un sacré travail !
- Eh ! pleure pas … tu vas faire couler le rimmel que je t’ai mis !
- Je vais essayer … je connais même pas ton nom ! A l’hôpital, les filles
disaient « la chef » … tu veux que je t’appelle Chef moi aussi ?
- Je préfère Emilie !
Je lui ai fait une grosse bise sur la joue.
Pour la première fois depuis que j’étais arrivée, elle souriait.
Je l’ai installée à la table de la cuisine pour m’occuper de sa main droite. J’avais
déjà nettoyé sa hanche et sa joue où restaient encore quelques petites croûtes dans la
salle de bains.
J’ai tout enlevé, reposé de nouvelles atèles, remis une bande plâtrée sur sa main.
- C’est mieux fait que celle d’avant …
- Qu’est-ce que tu crois ? Je suis pas un de ces guignols d’interne ! Et puis je
me suis appliquée … Allez, viens m’aider !
J’avais déjà trouvé un petit sac en rangeant sa chambre :
- J’ai mis des slips, des t-shirts et ta brosse à dents. Choisis une jupe ou ce
que tu veux d’autre, dis-moi !
- Mais … qu’est-ce que tu fais ?
- Tu croyais quand même pas que j’allais te laisser toute seule ici ? Je
t’emmène chez moi ! Faut que je te présente à mon chat !
Le dimanche après-midi, elle m’a raconté. Elle venait d’avoir son fils au téléphone,
elle avait retrouvé le sourire.
« ça fait plus d’une semaine que je l’ai pas vu. Je voulais pas qu’il me voit dans cet
état, et puis la maison … t’as vu le chantier !
Ça a commencé quand elle a vu mes tétons tout dressés … t’as vu, toi aussi … ça me le
fait tout le temps, quand tu me laves, j’y peux rien, c’est pas … de l’excitation,
enfin, pas toujours, ça vient comme ça. La première fois qu’elle m’a lavée ça l’a
surprise, elle a dû croire … je sais pas … et puis ça me faisait drôle, devant elle,
moi je fais plus attention … après elle a voulu me faire belle, comme elle disait …
elle est dans une école d’esthéticienne … elle … elle m’a épilée. Fais pas cette tête,
tu t’en es bien aperçue en me lavant ! Je m’occupais pas beaucoup de moi ces derniers
temps … elle me tripotait … et j’ai … j’étais mouillée. Oh non ! rigole pas ! c’est
pas marrant ! Quoi ? Avec toi aussi ? Tu m’as rien dit … merde, j’ai honte !
Elle … elle a fini par me caresser … Et j’ai aimé … enfin, pas aimé, non, mais ça
faisait si longtemps ! Et puis avec mes bras, j’aurais eu du mal à me défendre … bon,
je sais, c’est pas une excuse, j’aurais pu lui dire d’arrêter, lui donner un coup de
pied, le gauche marche encore, mais je l’ai pas fait ! je me suis laissée faire et
j’ai … j’ai eu du plaisir. Et j’étais totalement dépendante. Pour me laver, pour aller
aux toilettes … qu’est-ce que c’est humiliant, ça ! et puis elle a dormi dans mon lit.
Elle a commencé à me traiter … comment dire … comme un bébé ! Elle me faisait manger,
elle m’essuyait les fesses, elle m’habillait … un bébé, ! Ou non, un jouet, plutôt !
Sa « chose » …
Et elle a recommencé. J’en avais aucune envie, mais ça elle s’en fichait, et comme …
comme elle arrivait à me faire jouir, ce que je pouvais dire, elle s’en fichait. Au
début, c’était le soir. Et puis après n’importe quand, quand ça lui prenait, elle me
poussait sur le canapé, soulevait ma chemise de nuit … n’importe quand ! à la fin
c’était cinq ou six fois dans la journée … et puis elle se caressait elle aussi …
Un soir elle s’est assise … son sexe sur ma bouche … En fouillant dans ma salle de
bain, elle avait trouvé le … le gode que t’as jeté. Elle s’en servait aussi. Avant-
hier … non, on est quel jour ? j’ai du mal à me repérer … dimanche, oui, alors ça
devait être jeudi, elle me l’a mis entre les fesses, et c’était pas la première fois,
et comme il était sale, elle m’a barbouillé la figure avec.
C’est une malade, tu sais ! et ça la faisait rire … qu’est-ce que je pouvais faire ?
j’ai essayé de lui parler, de la raisonner … rien à faire … malade !
Elle me tordait les tétons, elle … quand elle me caressait, elle mettait toute sa
main, dans mon vagin ! elle m’a fait saigner ! ça me fait encore mal … et elle me
lâchait pas … elle avait caché mon portable … je l’ai retrouvé que vendredi, pendant
qu’elle était sortie faire des courses.
J’ai appelé les services sociaux pour avoir une aide à domicile, et je t’ai appelée
hier matin. Quand je lui ai dit, elle est entrée en furie … je te dis pas la nuit que
j’ai passée ! elle … elle m’avait attaché les jambes et elle m’avait mis un bâillon.
Je croyais pas qu’on pouvait forcer une femme à jouir … je croyais … je sais pas. J’ai
cru que mon cœur allait exploser ! elle arrêtait pas ! … Elle voulait partir avant que
t’arrives, je lui avais dit, tu l’as prise de vitesse …
Je tenais ses mains dans les miennes, assise sur une jambe pliée sous mes fesses.
Elle avait ri à certains moments, pleuré à d’autres.
Elle s’arrêtait souvent. Il lui a fallu tout l’après-midi pour me raconter.
Sarah a cédé à mes arguments. C’est chez moi que l’aide à domicile est passée deux
fois par jour. Je l’ai installée dans la chambre d’amis. Je m’occupe d’elle le soir et
le week-end.
Tous les soirs on s’amuse de ses tétons dressés. C’est elle qui en rit et moi qui en
rougis … et elle rit aussi de me voir rougir.
Il lui arrive aussi de rougir, et de détourner les yeux. Je me doute bien que ça vient
d’autre chose que ses tétons, mais après ce qu’elle a vécu avec sa nièce, je fais
semblant de ne rien voir … et je frotte plus fort …
Le second week-end, son fils s’est installé à la maison et j’ai posé une semaine de
vacances pour la dernière semaine de plâtre de Sarah.
Mathieu dort dans la chambre d’amis, et je dors dans le canapé, j’ai laissé mon lit à
Sarah. Mon lit et mon chat : il l’a adoptée et dort à ses pieds.
Le vendredi à la fin de la semaine, on a déposé Mathieu à l’école et je l’ai amenée
aux urgences pour qu’elle soit déplâtrée. Elle a attendu notre retour de l’hôpital
pour me poser la question que j’attendais et que je redoutais.
- Emilie, maintenant, dis-moi pourquoi tu as fait tout ça pour moi ? dis-le moi
…
- Parce que t’avais de grands yeux malheureux … fais pas semblant Sarah, c’est
pas très gentil …
- Pardon, je ne me moque pas, … Emi, ce qui m’est arrivé, c’est particulier …
je suis tombée sur la pire des nièces et sur la plus … surprenante et la plus adorable
des infirmières : une qui rougit quand elle fait ma toilette ! Et puis regarde-moi au
lieu de me tourner le dos … t’as remarqué ? j’ai récupéré mes deux bras ! T’as peur de
quoi ? Que je te serre trop fort ? ça risque rien tu sais, j’ai pas encore beaucoup de
force ! Tu me préférais avec de grands yeux malheureux ? Je suis pas comme ça, t’as
bien vu ces jours-ci …
- Je t’aime bien comme ça aussi …
- Tu m’aimes bien, ! v’la aut’chose ! Emi, Emi … !
- Un peu plus que ça …
- D’accord, ‘tu m’aimes bien un peu plus que ça’ … je vais faire avec … T’as
peur de quoi, Emilie ? De moi ? Tu vois rien ? Il faudrait quoi ? que je papillote des
yeux ? que je me pâme ? … c’est venu tout doucement … je te l’ai pas trop montré …
mais quand même !
Elle a posé ses bras sur mes épaules en grimaçant un peu :
- C’est pas gagné … c’est encore raide … Emi, je voudrais pas être maladroite,
partir du mauvais pied … les filles, on les embrasse comme les garçons ? c’est pareil
?
- Tu vois bien que tu te fous de moi !
- Ouais, t’as raison, je connais la réponse … alors je peux t’embrasser, tu vas
pas t’enfuir ?
Elle s’est penchée vers moi et m’a embrassée sur la joue, un petit baiser léger, et
puis encore, et tout doucement sur mes lèvres, plusieurs fois. C’est bête, mais moi je
n’osais pas bouger.
- Tu m’aides pas beaucoup, Emilie, t’aime pas les baisers ?
Elle appuyait son front contre le mien, ses deux bras reposant sur mes épaules,
parlait tout doucement. Elle avait les joues bien rouges et je sentais les miennes
brûlantes.
- Aux urgences, je trouvais ça amusant, tu m’intriguais, tellement gentille … et
les commentaires des filles … elles se gênaient pas, tu sais, dans ton dos … et il
était souvent question d’une certaine Marie. Les filles m’ont jamais attirée … avant,
j’y pensais même pas. C’est pas parce que tu m’essuyais les fesses ou que tu me lavais
… mais, t’étais tellement gentille, et puis l’accident, tout … j’avais besoin de
quelqu’un, t’étais là … t’étais … touchante … Ce qui s’est passé avec ma nièce n’a
rien à voir, j’y pensais avant. T’es venue le premier samedi, et puis le dimanche. Tu
sais, clouée dans un lit, on a le temps de penser à pleins de choses … moi je pensais
à toi. C’était bizarre. Je pensais à toi et à cette Marie … j’y avais jamais pensé
comme ça avant … je me faisais des films cochons … et j’ai beaucoup d’imagination …
viens là, plus près, viens …
Elle m’a serrée très fort contre elle et a retiré ses bras de mes épaules avec une
petite grimace. Elle m’a entraînée vers la table ronde au milieu du séjour. Elle a
tirée une chaise et m’a poussée pour que je m’asseye. Elle s’est installée à
califourchon sur mes genoux, son bras gauche plié sur sa taille, sa main droite
repoussant une mèche de cheveux derrière mon oreille.
- Je suis pas trop lourde ? ça va ?
- Ça va très bien … t’as mal au bras ?
- Il s’ankylose, j’ai des fourmis dans les doigts, et puis ma jambe … je suis
pas encore très forte …
- Dans une semaine ça ira mieux … tu pourras conduire …
- Ouais …
Elle a souri en sentant mes mains se poser sur ses hanches, s’est rapprochée de moi en
glissant sur mes cuisses serrées.
- Et puis j’avais tout ça en tête quand Cathy … la première fois … j’étais
curieuse, je voulais savoir comment c’était … et puis ça faisait longtemps que … je
dis ça maintenant, remarque, c’est vrai mais surtout, j’étais complètement paumée … et
puis c’était bien ! bon … ça s’est gâté, après ! … C’est à cause de ça, Emilie ? A
cause d’elle que tu me snobes ?
- Je te snobe pas !!!
- Au retour de l’hôpital, tout à l’heure … je me disais c’est fini, j’ai plus
rien à faire là … je vais rentrer chez moi … et depuis j’ai une grosse boule au fond
de la gorge …
- Qui a dit que tu devais partir ?
- Qui a dit que je pouvais rester ?
- Moi je te le dis, reste …
- Pourquoi ?
- Mais … t’es pas complètement rétablie …
- C’est tout ?
- Sarah …
- Oui ?
Elle ne riait pas, ne se moquait pas, elle avait un sourire très doux et me regardait
droit dans les yeux, sa main immobile, douce, chaude, sur ma joue.
- Tu peux rester autant que tu veux, et puis Mathieu aime bien jouer dans le
jardin, l’école est tout à côté …
- Et puis t’as assez d’assiettes pour nous dans ton buffet, et t’as un stock de
pâtes, et la terre est ronde, et quoi, encore ?
- … et j’ai envie que tu restes … je …
- Dis-le, s’il te plaît Emi …
- … je suis amoureuse de toi …
- … il t’en a fallu du temps ! ça fait une heure que je rame comme une folle !
Emilie ! Faut que t’apprenne à parler …
- Je vais faire un effort …
- Emi, je suis la première étonnée, pas de ce que tu viens de dire, ça je savais
depuis longtemps … mais de ce que je ressens pour toi ! Que mon corps réagisse quand
tu me laves, c’est presque normal, mais ce qui est plus … curieux, pour moi, c’est que
j’aie envie que t’enlève ce fichu gant, que tu me touches vraiment. Et puis c’est pas
que ça … c’est pas que du désir, il va falloir qu’on prenne un peu de temps avant d’en
parler … mais en attendant, j’ai envie de toi ! de tes mains sur moi ! Faut t’y
faire, moi, je suis une physique ! La toilette tous les matins, t’imagine pas la
torture que c’était ! j’avais vraiment envie de te l’arracher, ce foutu gant de
toilette ! On va les jeter d’ailleurs, tes gants de toilette ! Tu veux ? On les jette
? Et puis tu dis jamais rien ! Va vraiment falloir que t’apprennes à parler ! Moi
j’essaierai de me taire un peu …
Premier baiser. Premier vrai baiser. Sa bouche chaude sur la mienne. Sa main qui
caressait ma joue, sa taille cambrée sous mes mains, sa main entre nous qui effleurait
mon sein.
- Tu crois que tu vas me supporter ?
- Sur mes genoux, je sais pas, t’as les fesses pointues et tu gigotes, mais dans
mes bras, aussi longtemps que tu veux !
- Et dans ton lit ?
- Dans mon lit, toutes les nuits si tu veux !
- Ah ! et … l’après-midi ? J’ai pas droit ?
Je l’ai déshabillée au pied du lit. C’était les mêmes gestes que depuis deux semaines
et c’était si différent ! Là où depuis deux semaines j’évitais soigneusement tout
contact avec sa peau, au contraire, je m’attardais. J’en avais rêvé si souvent. Elle
ne disait plus rien, comme moi presque timide alors que si souvent elle avait été nue
devant moi. A chaque vêtement que je lui enlevais, j’enlevais le même sur moi ; elle
accompagnait mes gestes de sa main droite encore maladroite et sans force.
J’avais retenu longtemps mes mots, elle retenait ses gestes.
Je savais cette fois que ses tétons ne se dressaient pas de froid tandis que je
faisais glisser sur ses épaules les bretelles de son soutien-gorge, puis que j’ôtais
le mien, plaquais mes seins à ses seins. Elle baissait la tête, regardait mes seins,
plus petits que les siens, et relevait la tête en souriant du frottement de mes tétons
sur les siens.
Je la sentais un peu nerveuse et je l’étais aussi. Une première fois. C’est important
une première fois. Autant elle avait pris les devants pour que je finisse par exprimer
mes sentiments pour elle, autant là, au pied de mon lit, elle me laissait faire, s’en
remettait à moi, augmentant ma crainte de lui déplaire, de me montrer maladroite.
Je retardais le moment de m’allonger près d’elle. J’appréciais l’instant. Je la tenais
nue dans mes bras, mes lèvres au creux de son cou après un baiser.
Je l’ai abandonnée un instant pour masquer avec les doubles rideaux le soleil du début
d’après-midi et en la prenant par la main j’ai fait avec elle le tour du lit.
Pas un centimètre carré de son corps n’a échappé à mes baisers. Souvent je posais ma
main au creux de ses cuisses et j’y restais légère, sentant sous mes doigts la chaleur
de son désir, noyant sous ma bouche la plainte de frustration quand une nouvelle fois
je l’abandonnais, apaisant d’une jambe sur les siennes leur tremblement d’attente.
Elle a joui de ma bouche avec un long soupir de délivrance, les mains crispées dans
mes cheveux, ouvrant plus grand encore les cuisses à la venue de l’orgasme, provoqué
du bout de ma langue roulant sur le petit capuchon protégeant le clitoris que j’avais
toujours évité, contourné. Je sentais sur mes lèvres les pulsations rythmées qui
contractaient tout son sexe, relancées et entretenues de petits coups de langue
légers. Elle tremblait, avait parfois un brusque soubresaut du ventre. Plusieurs fois
j’ai attendu, mes lèvres immobiles au contact de ses lèvres, que les petites
contractions se calment.
Je me suis allongée près d’elle en glissant mon bras sous son cou. Elle frissonnait
dans mes bras, les yeux humides et le souffle court. (à suivre)
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