Frustration
Récit érotique écrit par Miss Roxy [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 25-11-2024 dans la catégorie En solitaire
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Frustration
Bonjour à toutes et à tous,
J'avoue avoir beaucoup hésité avant de soumettre mes écrits à l'œil entraîné des lectrices et lecteurs de ce site. Mais les encouragements de mon mari et de ma femme à franchir le pas m'ont poussée à me lancer.
Oui, vous avez bien lu : mon mari ET ma femme. Car, au final, c'est bien la tortueuse construction de notre triangle amoureux que je me propose, pardon, que nous vous proposons de découvrir au fil des années. Je dis nous car à partir d'une certaine époque la plume de notre homme se joindra à la mienne afin de vous faire partager l'intensité de ce que nous vivons. Et il a une très belle plume...
Mais je manque à tous mes devoirs en oubliant de me présenter. Je m'appelle Roxanne avec deux "n", c'est la version slave du prénom. Je suis née en Serbie dans les années 90 et suis arrivée en France avec mon père et ma sœur au début des années 2000. Toute mon enfance, mon adolescence et le début de ma vie d'adulte se sont passées dans l'Est de Paris, dans le XXème arrondissement principalement. Une fois que Franck, mon Irlandais d'amour, et moi nous nous sommes mariés, nous avons habités quelques années sur Saint-Germain en Laye avant de migrer, post COVID, vers l'ile de Ré. C'est dans ce paradis que nous avons "officialisé" notre triade amoureuse avec Alyssa, notre friponne Nippone à l'accent yankee.
C'est là que je me rends compte que je fais tout à l'envers dans cette présentation. Ce n'est pas grave, c'est aussi comme ça que j'écris : à l'instinct. Je me relis pour expurger d'éventuelles fautes ou répétitions trop prononcées mais je mise beaucoup sur le côté naturel du premier jet. On aime ou on n’aime pas, mais c'est de cette manière que je prends du plaisir à coucher sur le papier mes expériences, nos expériences dans le monde libertin. Alors, avant de partir dans de nouvelles digressions qui n'auraient pour résultat que de nous éloigner un peu plus du sujet principal, je vous propose de commencer par le commencement avec mon premier récit…
oooOooo
Avril 2010…
Délaissée… Délaissée et on ne peut plus frustrée ! Cela faisait plus d’un an que ma vie de femme était en jachère. En quatorze mois, Dimitri ne m’avait prise que trois fois. Oui, vous avez bien lu : trois fois ! Et autant dire que la doctrine voulant que ce qui est rare, est bon, ne s’applique absolument pas au sexe. Ces accouplements, je n’ai pas d’autres mots pour les caractériser, furent loin d’être mémorables. Pitoyables serait même plus juste.
Bien sûr, j’avais envisagé qu’il puisse avoir une liaison. Qu’il me trompe par exemple avec sa pétasse de collègue qui laissait éclater son rire de dindon à chaque fois que Dim sortait l’une de ses vannes pourries. Mais non… Vue la durée famélique de ses rares prestations entre mes cuisses, aucune n’ayant dépassé les cinq minutes, cela me paraissait très peu probable.
J’avais beau essayer de lui parler posément, de le provoquer, de lui pourrir la gueule et même de l’ignorer, rien n’y faisait. Il refusait de me dire la raison pour laquelle il ne me touchait plus. Y en avait-il une d’ailleurs ?
- C’est normal pour un couple qui est ensemble depuis plusieurs années, me répétait-il tel un disque rayé. Surtout quand on vient d’avoir un enfant.
Vous allez me dire que la réponse était là, que c’était juste moi qui ne voulais pas la voir car elle ne me convenait pas. Il s’agissait du syndrome bien connu de l’amante devenue mère. Celle que l’on ose plus toucher car elle a porté la vie. Eurêka ! Nous n’avions plus qu’à prendre rendez-vous chez un psy et tout allait rentrer dans l’ordre. Eh bien non, rien à voir…
Déjà, pour préciser, nous n’étions ensemble que depuis deux ans et demi. L’argument de la lassitude liée à la durée avait du plomb dans l’aile. Quant à celui de la maternité castratrice, j’aurais pu l’entendre si Dimitri ne s’intéressait à sa fille que pour justifier ses propres défaillances. Le fait qu’il ne serait jamais nominé pour le titre de meilleur père de l’année était un doux euphémisme. Il ne prenait jamais Charlotte dans ses bras. Il ne lui changeait jamais ses couches, ne lui donnait jamais son biberon, ne se levait jamais du canapé ou du lit lorsqu’elle pleurait, et j’en passe… Il n’était pas méchant avec elle, si cela avait dû être le cas il aurait fini dans la cave en train de sécher de toute manière, il ne la calculait juste pas. Franck, le parrain de Charlotte s’en occupait plus que lui, c’est dire.
En attendant j’en arrivais à douter de moi-même et Servane, ma meilleure amie, n’avait de cesse d’essayer de me rassurer à ce sujet :
- Mais non Roxy ! Tu es toujours aussi belle ! Ton accouchement n’a rien changé, me répétait-elle à chaque fois que mon moral semblait décliner.
Belle, je ne sais pas, ce n’est pas vraiment à moi de juger, mais il est un fait que je ne me suis jamais sentie mal dans ma peau. Mise à part ma taille, 1m63, qui me complexe toujours un tant soit peu, le reste semblait avoir son succès. Cheveux mi-longs à longs d’une couleur qui varie selon mes humeurs (châtain blond au naturel), je faisais un petit 54 kilos, ma gourmandise naturelle étant compensée par une pratique assidue du sport. Une quinzaine d’années de sports de combat et d’arts martiaux en tous genres me conféraient une souplesse à toute épreuve. Assez fière de mon 90c qui se portait (et se porte encore) très bien tout seul, je l’étais tout autant de mes fesses. Rondes et galbées, elles attiraient aisément les regards de la gent masculine. En résumé, il n’y avait aucune raison pour que l’un de ses spécimens partageant mon lit reste de marbre face à mes « charmes ».
- Aller ! Bouge ton cul meuf ! me motivai-je avant de me redresser et de me lever d’un bond décidé. Le taf ne va pas attendre que tu règles tes problèmes de couple !
Un café et une douche plus tard, je glissai Charlotte dans son porte bébé et claquai la porte de l’appartement que nous avions non loin du cimetière du Père Lachaise. Direction la rue des Pyrénées afin de déposer la petite chez mon père, puis le quartier d’Opéra où j’y exerçais la profession de conseillère commerciale dans une agence de voyages. Profitant des bouchons inhérents à la vie parisienne et aux Grands Boulevards en particulier, j’envoyai un message à Servane :
- On dej ensemble ma chérie ?
La réponse ne se fit pas attente et m’arracha un sourire. Ma Basque adorée et moi étions sur la même longueur d’onde.
- C’était déjà prévu dans mon agenda de ministre ma belle. Au chinois à 13h00 ?
Je m’empressai de confirmer juste avant de pouvoir enfin passer la première et faire quelques mètres. Juste une dizaine, il ne fallait pas en demander trop d’un coup. Mal baisée, agacée par la circulation parisienne, j’étais passablement énervée en arrivant à l’agence. Heureusement, mes collègues et patron étant habitués à mon caractère, ils faisaient le plus souvent comme si de rien n’était. Généralement je me calmais aussi rapidement que j’étais montée dans les tours.
Happée par des rendez-vous qui s’enchainaient, je tirais un trait sur ma frustration matinale. Programmés la plupart depuis plusieurs jours, ils ne me laissaient pas le temps de gamberger, me faisant presque oublier jusqu’à l’existence de Dimitri. Ce d’autant que leur succès et les affaires florissantes qu’ils allaient générer me laissaient entrevoir quelques belles primes à venir. Du coup, ce fut avec un large sourire aux lèvres que je rejoignis Servane au restaurant chinois où nous avions nos habitudes.
- Waouh ! Ca a l’air d’aller mieux que ce matin, m’accueillit-elle déjà attablée devant le traditionnel cocktail de bienvenue. Tu t’es enfin décidée à mettre des cornes à ton crétin de mec ? C’est ça ?
Servane n’avait jamais eu sa langue dans sa poche et le prouvait une nouvelle fois à qui en doutait encore. Petite brune au caractère bien trempé, elle avait été ma plus belle rencontre dans le milieu libertin avant que ma « nouvelle vie » m’en éloigne. De six ans mon ainée, je peux même dire qu’elle fut mon initiatrice.
- Même pas ! rétorquai-je en prenant place en face d’elle. Heureusement que j’ai mon gode, sinon je risquerais de redevenir vierge.
Ma réponse lâchée à haute et intelligible voix m’attira les regards aussi surpris qu’amusés de la table voisine. Avec Servane, cela nous déclencha un fou rire qui mit un moment à s’estomper.
- Il faut croire que ma vie sexuelle intéresse tout le monde. Tout le monde sauf mon mec.
- Comme quoi il faut que tu changes de mec…
Servane n’avait jamais porté Dimitri dans son cœur, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle ne se privait d’aucune occasion pour le rappeler d’ailleurs. Je pense qu’elle lui reprochait de m’avoir éloignée d’elle, en tout cas de la partie la plus intime de sa vie. Mariée à Christophe avec qui elle a deux enfants, deux garçons, Servane menait de concert sa vie sentimentale et une vie sexuelle débridée. Contrairement à Dimitri et moi, et ce malgré deux accouchements, la complicité existante entre elle et son homme ne s’était jamais émoussée. Mieux, elle s’était même renforcée au fil des années.
- C’est quand même terrible de se dire que le plus bel évènement de sa vie est aussi celui qui te bloque, expiai-je dans un soupir en faisant référence à la naissance de Charlotte. Mon plus grand bonheur est aussi celui qui m’empêche de m’épanouir.
- Arrête un peu ton char ma belle. Il t’empêche de t’épanouir parce que tu l’as décidé ainsi. Franchement, te connaissant depuis longtemps maintenant, je ne comprends pas que Dimitri ne soit pas déjà passé par la fenêtre.
- Je t’avouerais que parfois je ne me comprends pas moi-même…
L’arrivée de mon crabe farci et de ses crevettes sel-poivre nous interrompit quelques instants. Juste assez pour que Servane arme l’argument suprême qu’elle avait en réserve.
- Si au moins c’était un père génial, il y aurait peut-être quelque-chose à sauver. Mais ça n’en prend pas le chemin.
Le coup était rude. Dur à encaisser même. Au point que je sentis une boule me nouer la gorge quasi instantanément. Si ma misère sexuelle ponctuelle pouvait prêter à sourire, l’absence d’amour paternel qui s’annonçait pour ma fille, beaucoup moins. La force des paroles prononcées par Servane n’avait d’égale que leur justesse, c’était ça le pire.
- Bon, sinon, quand est-ce qu’on se refait un club ? Juste toutes les deux. Entre filles. On laisse les enfants à Christophe et on va se brouter le minou aux Chandelles. Tu me manques Roxy.
- Tu me manques aussi Serve, lui répondis-je avec la plus grande sincérité.
Et de rajouter sur un ton trahissant mes regrets :
- Cette vie me manque…
Deux heures plus tard, assise devant mon écran d’ordinateur à finaliser les contrats de réservations de la matinée, je ne cessais de repenser à la conversation que j’avais eue avec Servane. Ce n’était pas la première fois qu’elle m’avait exposé ces arguments chocs mais, allez savoir pourquoi, cette fois ils avaient fait mouche.
Je nous imaginais deux ans auparavant, alors que j’étais célibataire, au restaurant, dans la même situation. Si la table de droite avait semblé moyennement apprécier la teneur de notre échange et notre manque de discrétion, il en avait été tout autre pour celle de gauche qui s’en était amusé. Ayant remarqué leur attitude, un simple échange de regard avec Servane aurait suffi à lancer les hostilités et les deux jeunes cadres dynamiques bien propres sur eux nous auraient sûrement fait office de dessert à consommer sur place.
A l’évocation de ces souvenirs qui n’en étaient pas vraiment, sans m’en rendre compte, j’avais commencé à me dandiner sur ma chaise en serrant les jambes au maximum. Je sentais mes tétons pointer dans mon soutien-gorge en dentelles noires. C’est marrant comme dans ce genre de situation vous avez l’impression que tout le monde vous perce à jour. On revit à chaque fois le fameux rêve dans lequel on se retrouve nue en public, sur une scène ou dans la rue. Sauf que pour ma part, loin de me faire peur, ce genre de sensation m’avait toujours excitée.
D’un bond je me levai pour prendre la direction des toilettes. Bien que sa nature reste secrète, ma démarche plus qu’appuyée trahissait mon envie pressante de me « soulager ».
La pièce d’eau entièrement carrelée d’un dégradé de violet se composait de deux vasques noires faisant face à un duo de cabines que nous nous partagions, les douze employés plus le patron. Autrement dit, les embouteillages y étaient aussi fréquents que sur les maréchaux un vendredi soir. Surtout au retour des pauses déjeuner de l’équipe.
Heureusement la chance semblait être avec moi alors que j’ouvris énergiquement, le mot est faible, la porte d’entrée. Seule Clara, la secrétaire de direction, occupait les lieux.
- Eh ben Roxanne, ricana-t-elle en se séchant les mains dans la machine destinée à cet usage. C’est si pressant que ça ?
- Ouais, ouais… Tu ne peux pas savoir à quel point, confirmai-je sans plus la calculer.
Je choisis la première cabine qui s’offrit à moi. En deux temps, trois mouvements, je me retrouvai avec le jean sur les chevilles et la culotte enroulée sur les cuisses. J’avais oublié de fermer le loquet de la porte… Trop tard ! Majeur et annulaire étaient déjà enfoncés bien profondément dans ma chatte. Motivés par mon esprit mettant au goût du jour les souvenirs salaces de ma vie d’avant, ils allaient et venaient avec frénésie en moi.
Clara était peut-être encore derrière la porte à se demander ce que je pouvais bien faire, mais je m’en foutais. Mon besoin de jouir était le plus fort. De toute manière mes gémissements et soupirs lâchés sans la moindre retenue ne laissaient planer aucun doute sur la nature de mes activités de l’instant.
J’étais sur le point de décoller. Par précaution je posai mes fesses sur la cuvette histoire de ne pas y laisser une cheville sous la force de l’orgasme à venir. C’est le risque avec des talons aiguilles. Mon corps tout entier fut bientôt prit de violentes contractions musculaires. Par réflexe, mes cuisses se refermèrent sur ma main alors qu’un puissant orgasme m’emportait loin de ce monde de frustrations.
Un monde que je retrouvai malheureusement bien vite tandis que je reprenais mon souffle tout en me rhabillant doucement. La vague de plaisir qui m’avait faite chavirer il y a quelques instants fut vite remplacée par un ouragan de lassitude. En voyant mon reflet s’étaler dans le miroir surplombant les vasques, je faillis me mettre à pleurer. Les yeux embrumés, une fraction de seconde, je me surpris même regretter mon choix de ne pas avoir interrompu cette grossesse accidentelle dont je devais aujourd’hui accepter les conséquences.
- Pauvre conne ! lâchai-je à l’intention de mon reflet. Regarde-toi en train de te lamenter sur ton sort. Tu es la seule responsable de ta vie de merde. Charlotte est la meilleure chose qui te soit arrivé. Alors ne t’en sers pas comme prétexte à ta médiocrité.
C’est au moment où je m’assenai une gifle retentissante en guise de conclusion à mon auto-critique que Clara refit son apparition dans les toilettes.
- Heu… Désolée… J’ai oublié ma montre en me lavant les mains, s’excusa-t-elle avec un air sidéré.
- Oui, tiens, fis-je en lui tendant l’objet récupéré sur la faïence.
- Merci Roxanne. T’es… T’es sûre que ça va ?
- On ne peut mieux ma belle. Rien de tel qu’une bonne baffe pour se remettre les idées en place !
Elle me regarda sortir en se disant sûrement que j’étais complètement tarée. Ce qui n’était pas forcément dénué de sens d’ailleurs. Mais j’étais surtout revigorée par la résolution que je venais de prendre et qui me permettrait, j’en étais persuadée, de ne plus jamais avoir à affronter mon reflet dans ce qu’il avait de plus pathétique.
J'avoue avoir beaucoup hésité avant de soumettre mes écrits à l'œil entraîné des lectrices et lecteurs de ce site. Mais les encouragements de mon mari et de ma femme à franchir le pas m'ont poussée à me lancer.
Oui, vous avez bien lu : mon mari ET ma femme. Car, au final, c'est bien la tortueuse construction de notre triangle amoureux que je me propose, pardon, que nous vous proposons de découvrir au fil des années. Je dis nous car à partir d'une certaine époque la plume de notre homme se joindra à la mienne afin de vous faire partager l'intensité de ce que nous vivons. Et il a une très belle plume...
Mais je manque à tous mes devoirs en oubliant de me présenter. Je m'appelle Roxanne avec deux "n", c'est la version slave du prénom. Je suis née en Serbie dans les années 90 et suis arrivée en France avec mon père et ma sœur au début des années 2000. Toute mon enfance, mon adolescence et le début de ma vie d'adulte se sont passées dans l'Est de Paris, dans le XXème arrondissement principalement. Une fois que Franck, mon Irlandais d'amour, et moi nous nous sommes mariés, nous avons habités quelques années sur Saint-Germain en Laye avant de migrer, post COVID, vers l'ile de Ré. C'est dans ce paradis que nous avons "officialisé" notre triade amoureuse avec Alyssa, notre friponne Nippone à l'accent yankee.
C'est là que je me rends compte que je fais tout à l'envers dans cette présentation. Ce n'est pas grave, c'est aussi comme ça que j'écris : à l'instinct. Je me relis pour expurger d'éventuelles fautes ou répétitions trop prononcées mais je mise beaucoup sur le côté naturel du premier jet. On aime ou on n’aime pas, mais c'est de cette manière que je prends du plaisir à coucher sur le papier mes expériences, nos expériences dans le monde libertin. Alors, avant de partir dans de nouvelles digressions qui n'auraient pour résultat que de nous éloigner un peu plus du sujet principal, je vous propose de commencer par le commencement avec mon premier récit…
oooOooo
Avril 2010…
Délaissée… Délaissée et on ne peut plus frustrée ! Cela faisait plus d’un an que ma vie de femme était en jachère. En quatorze mois, Dimitri ne m’avait prise que trois fois. Oui, vous avez bien lu : trois fois ! Et autant dire que la doctrine voulant que ce qui est rare, est bon, ne s’applique absolument pas au sexe. Ces accouplements, je n’ai pas d’autres mots pour les caractériser, furent loin d’être mémorables. Pitoyables serait même plus juste.
Bien sûr, j’avais envisagé qu’il puisse avoir une liaison. Qu’il me trompe par exemple avec sa pétasse de collègue qui laissait éclater son rire de dindon à chaque fois que Dim sortait l’une de ses vannes pourries. Mais non… Vue la durée famélique de ses rares prestations entre mes cuisses, aucune n’ayant dépassé les cinq minutes, cela me paraissait très peu probable.
J’avais beau essayer de lui parler posément, de le provoquer, de lui pourrir la gueule et même de l’ignorer, rien n’y faisait. Il refusait de me dire la raison pour laquelle il ne me touchait plus. Y en avait-il une d’ailleurs ?
- C’est normal pour un couple qui est ensemble depuis plusieurs années, me répétait-il tel un disque rayé. Surtout quand on vient d’avoir un enfant.
Vous allez me dire que la réponse était là, que c’était juste moi qui ne voulais pas la voir car elle ne me convenait pas. Il s’agissait du syndrome bien connu de l’amante devenue mère. Celle que l’on ose plus toucher car elle a porté la vie. Eurêka ! Nous n’avions plus qu’à prendre rendez-vous chez un psy et tout allait rentrer dans l’ordre. Eh bien non, rien à voir…
Déjà, pour préciser, nous n’étions ensemble que depuis deux ans et demi. L’argument de la lassitude liée à la durée avait du plomb dans l’aile. Quant à celui de la maternité castratrice, j’aurais pu l’entendre si Dimitri ne s’intéressait à sa fille que pour justifier ses propres défaillances. Le fait qu’il ne serait jamais nominé pour le titre de meilleur père de l’année était un doux euphémisme. Il ne prenait jamais Charlotte dans ses bras. Il ne lui changeait jamais ses couches, ne lui donnait jamais son biberon, ne se levait jamais du canapé ou du lit lorsqu’elle pleurait, et j’en passe… Il n’était pas méchant avec elle, si cela avait dû être le cas il aurait fini dans la cave en train de sécher de toute manière, il ne la calculait juste pas. Franck, le parrain de Charlotte s’en occupait plus que lui, c’est dire.
En attendant j’en arrivais à douter de moi-même et Servane, ma meilleure amie, n’avait de cesse d’essayer de me rassurer à ce sujet :
- Mais non Roxy ! Tu es toujours aussi belle ! Ton accouchement n’a rien changé, me répétait-elle à chaque fois que mon moral semblait décliner.
Belle, je ne sais pas, ce n’est pas vraiment à moi de juger, mais il est un fait que je ne me suis jamais sentie mal dans ma peau. Mise à part ma taille, 1m63, qui me complexe toujours un tant soit peu, le reste semblait avoir son succès. Cheveux mi-longs à longs d’une couleur qui varie selon mes humeurs (châtain blond au naturel), je faisais un petit 54 kilos, ma gourmandise naturelle étant compensée par une pratique assidue du sport. Une quinzaine d’années de sports de combat et d’arts martiaux en tous genres me conféraient une souplesse à toute épreuve. Assez fière de mon 90c qui se portait (et se porte encore) très bien tout seul, je l’étais tout autant de mes fesses. Rondes et galbées, elles attiraient aisément les regards de la gent masculine. En résumé, il n’y avait aucune raison pour que l’un de ses spécimens partageant mon lit reste de marbre face à mes « charmes ».
- Aller ! Bouge ton cul meuf ! me motivai-je avant de me redresser et de me lever d’un bond décidé. Le taf ne va pas attendre que tu règles tes problèmes de couple !
Un café et une douche plus tard, je glissai Charlotte dans son porte bébé et claquai la porte de l’appartement que nous avions non loin du cimetière du Père Lachaise. Direction la rue des Pyrénées afin de déposer la petite chez mon père, puis le quartier d’Opéra où j’y exerçais la profession de conseillère commerciale dans une agence de voyages. Profitant des bouchons inhérents à la vie parisienne et aux Grands Boulevards en particulier, j’envoyai un message à Servane :
- On dej ensemble ma chérie ?
La réponse ne se fit pas attente et m’arracha un sourire. Ma Basque adorée et moi étions sur la même longueur d’onde.
- C’était déjà prévu dans mon agenda de ministre ma belle. Au chinois à 13h00 ?
Je m’empressai de confirmer juste avant de pouvoir enfin passer la première et faire quelques mètres. Juste une dizaine, il ne fallait pas en demander trop d’un coup. Mal baisée, agacée par la circulation parisienne, j’étais passablement énervée en arrivant à l’agence. Heureusement, mes collègues et patron étant habitués à mon caractère, ils faisaient le plus souvent comme si de rien n’était. Généralement je me calmais aussi rapidement que j’étais montée dans les tours.
Happée par des rendez-vous qui s’enchainaient, je tirais un trait sur ma frustration matinale. Programmés la plupart depuis plusieurs jours, ils ne me laissaient pas le temps de gamberger, me faisant presque oublier jusqu’à l’existence de Dimitri. Ce d’autant que leur succès et les affaires florissantes qu’ils allaient générer me laissaient entrevoir quelques belles primes à venir. Du coup, ce fut avec un large sourire aux lèvres que je rejoignis Servane au restaurant chinois où nous avions nos habitudes.
- Waouh ! Ca a l’air d’aller mieux que ce matin, m’accueillit-elle déjà attablée devant le traditionnel cocktail de bienvenue. Tu t’es enfin décidée à mettre des cornes à ton crétin de mec ? C’est ça ?
Servane n’avait jamais eu sa langue dans sa poche et le prouvait une nouvelle fois à qui en doutait encore. Petite brune au caractère bien trempé, elle avait été ma plus belle rencontre dans le milieu libertin avant que ma « nouvelle vie » m’en éloigne. De six ans mon ainée, je peux même dire qu’elle fut mon initiatrice.
- Même pas ! rétorquai-je en prenant place en face d’elle. Heureusement que j’ai mon gode, sinon je risquerais de redevenir vierge.
Ma réponse lâchée à haute et intelligible voix m’attira les regards aussi surpris qu’amusés de la table voisine. Avec Servane, cela nous déclencha un fou rire qui mit un moment à s’estomper.
- Il faut croire que ma vie sexuelle intéresse tout le monde. Tout le monde sauf mon mec.
- Comme quoi il faut que tu changes de mec…
Servane n’avait jamais porté Dimitri dans son cœur, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle ne se privait d’aucune occasion pour le rappeler d’ailleurs. Je pense qu’elle lui reprochait de m’avoir éloignée d’elle, en tout cas de la partie la plus intime de sa vie. Mariée à Christophe avec qui elle a deux enfants, deux garçons, Servane menait de concert sa vie sentimentale et une vie sexuelle débridée. Contrairement à Dimitri et moi, et ce malgré deux accouchements, la complicité existante entre elle et son homme ne s’était jamais émoussée. Mieux, elle s’était même renforcée au fil des années.
- C’est quand même terrible de se dire que le plus bel évènement de sa vie est aussi celui qui te bloque, expiai-je dans un soupir en faisant référence à la naissance de Charlotte. Mon plus grand bonheur est aussi celui qui m’empêche de m’épanouir.
- Arrête un peu ton char ma belle. Il t’empêche de t’épanouir parce que tu l’as décidé ainsi. Franchement, te connaissant depuis longtemps maintenant, je ne comprends pas que Dimitri ne soit pas déjà passé par la fenêtre.
- Je t’avouerais que parfois je ne me comprends pas moi-même…
L’arrivée de mon crabe farci et de ses crevettes sel-poivre nous interrompit quelques instants. Juste assez pour que Servane arme l’argument suprême qu’elle avait en réserve.
- Si au moins c’était un père génial, il y aurait peut-être quelque-chose à sauver. Mais ça n’en prend pas le chemin.
Le coup était rude. Dur à encaisser même. Au point que je sentis une boule me nouer la gorge quasi instantanément. Si ma misère sexuelle ponctuelle pouvait prêter à sourire, l’absence d’amour paternel qui s’annonçait pour ma fille, beaucoup moins. La force des paroles prononcées par Servane n’avait d’égale que leur justesse, c’était ça le pire.
- Bon, sinon, quand est-ce qu’on se refait un club ? Juste toutes les deux. Entre filles. On laisse les enfants à Christophe et on va se brouter le minou aux Chandelles. Tu me manques Roxy.
- Tu me manques aussi Serve, lui répondis-je avec la plus grande sincérité.
Et de rajouter sur un ton trahissant mes regrets :
- Cette vie me manque…
Deux heures plus tard, assise devant mon écran d’ordinateur à finaliser les contrats de réservations de la matinée, je ne cessais de repenser à la conversation que j’avais eue avec Servane. Ce n’était pas la première fois qu’elle m’avait exposé ces arguments chocs mais, allez savoir pourquoi, cette fois ils avaient fait mouche.
Je nous imaginais deux ans auparavant, alors que j’étais célibataire, au restaurant, dans la même situation. Si la table de droite avait semblé moyennement apprécier la teneur de notre échange et notre manque de discrétion, il en avait été tout autre pour celle de gauche qui s’en était amusé. Ayant remarqué leur attitude, un simple échange de regard avec Servane aurait suffi à lancer les hostilités et les deux jeunes cadres dynamiques bien propres sur eux nous auraient sûrement fait office de dessert à consommer sur place.
A l’évocation de ces souvenirs qui n’en étaient pas vraiment, sans m’en rendre compte, j’avais commencé à me dandiner sur ma chaise en serrant les jambes au maximum. Je sentais mes tétons pointer dans mon soutien-gorge en dentelles noires. C’est marrant comme dans ce genre de situation vous avez l’impression que tout le monde vous perce à jour. On revit à chaque fois le fameux rêve dans lequel on se retrouve nue en public, sur une scène ou dans la rue. Sauf que pour ma part, loin de me faire peur, ce genre de sensation m’avait toujours excitée.
D’un bond je me levai pour prendre la direction des toilettes. Bien que sa nature reste secrète, ma démarche plus qu’appuyée trahissait mon envie pressante de me « soulager ».
La pièce d’eau entièrement carrelée d’un dégradé de violet se composait de deux vasques noires faisant face à un duo de cabines que nous nous partagions, les douze employés plus le patron. Autrement dit, les embouteillages y étaient aussi fréquents que sur les maréchaux un vendredi soir. Surtout au retour des pauses déjeuner de l’équipe.
Heureusement la chance semblait être avec moi alors que j’ouvris énergiquement, le mot est faible, la porte d’entrée. Seule Clara, la secrétaire de direction, occupait les lieux.
- Eh ben Roxanne, ricana-t-elle en se séchant les mains dans la machine destinée à cet usage. C’est si pressant que ça ?
- Ouais, ouais… Tu ne peux pas savoir à quel point, confirmai-je sans plus la calculer.
Je choisis la première cabine qui s’offrit à moi. En deux temps, trois mouvements, je me retrouvai avec le jean sur les chevilles et la culotte enroulée sur les cuisses. J’avais oublié de fermer le loquet de la porte… Trop tard ! Majeur et annulaire étaient déjà enfoncés bien profondément dans ma chatte. Motivés par mon esprit mettant au goût du jour les souvenirs salaces de ma vie d’avant, ils allaient et venaient avec frénésie en moi.
Clara était peut-être encore derrière la porte à se demander ce que je pouvais bien faire, mais je m’en foutais. Mon besoin de jouir était le plus fort. De toute manière mes gémissements et soupirs lâchés sans la moindre retenue ne laissaient planer aucun doute sur la nature de mes activités de l’instant.
J’étais sur le point de décoller. Par précaution je posai mes fesses sur la cuvette histoire de ne pas y laisser une cheville sous la force de l’orgasme à venir. C’est le risque avec des talons aiguilles. Mon corps tout entier fut bientôt prit de violentes contractions musculaires. Par réflexe, mes cuisses se refermèrent sur ma main alors qu’un puissant orgasme m’emportait loin de ce monde de frustrations.
Un monde que je retrouvai malheureusement bien vite tandis que je reprenais mon souffle tout en me rhabillant doucement. La vague de plaisir qui m’avait faite chavirer il y a quelques instants fut vite remplacée par un ouragan de lassitude. En voyant mon reflet s’étaler dans le miroir surplombant les vasques, je faillis me mettre à pleurer. Les yeux embrumés, une fraction de seconde, je me surpris même regretter mon choix de ne pas avoir interrompu cette grossesse accidentelle dont je devais aujourd’hui accepter les conséquences.
- Pauvre conne ! lâchai-je à l’intention de mon reflet. Regarde-toi en train de te lamenter sur ton sort. Tu es la seule responsable de ta vie de merde. Charlotte est la meilleure chose qui te soit arrivé. Alors ne t’en sers pas comme prétexte à ta médiocrité.
C’est au moment où je m’assenai une gifle retentissante en guise de conclusion à mon auto-critique que Clara refit son apparition dans les toilettes.
- Heu… Désolée… J’ai oublié ma montre en me lavant les mains, s’excusa-t-elle avec un air sidéré.
- Oui, tiens, fis-je en lui tendant l’objet récupéré sur la faïence.
- Merci Roxanne. T’es… T’es sûre que ça va ?
- On ne peut mieux ma belle. Rien de tel qu’une bonne baffe pour se remettre les idées en place !
Elle me regarda sortir en se disant sûrement que j’étais complètement tarée. Ce qui n’était pas forcément dénué de sens d’ailleurs. Mais j’étais surtout revigorée par la résolution que je venais de prendre et qui me permettrait, j’en étais persuadée, de ne plus jamais avoir à affronter mon reflet dans ce qu’il avait de plus pathétique.
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Ravi de retrouver les aventures de Roxanne ici
J'avais commencé à lire assidûment sur un autre site
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