Futanaris 2
Récit érotique écrit par Sappho [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 31-08-2021 dans la catégorie A dormir debout
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Futanaris 2
2 Improbable alliance
Natalia Krichenko dévisagea ses interlocutrices sans animosité, curieuse de savoir comment deux jeunes femmes d’apparence ordinaire avaient pu corriger une douzaine de solides gaillards, puis leur fausser compagnie en franchissant tranquillement la porte du complexe minier sous bonne garde jour et nuit. Et ce matin, elles étaient venues à sa rencontre, tranquilles, inconscientes des risques encourus.
– Vous avez un sacré culot de vous pointer dans le coin après le bordel que vous avez foutu hier soir.
Sa capacité à lire dans les pensées rassura Karia, la Terrienne paraissait plutôt ravie de les voir au contraire ; vivre à longueur de temps entourée de sbires incultes dans un monde aussi machiste ne devait pas offrir que des avantages.
– Nous avons besoin de votre aide, on vous offre nos services en échange.
– Je dispose d’une petite armée pour assurer ma protection, s’esclaffa Natalia amusée par l’audace de la brune. Alors dites-moi en quoi vous pourriez m’être utiles.
Le risque d’une erreur de jugement existait ; toutefois, les Élamines n’avaient guère le choix que de s’allier avec des Terriens afin de remplir leur mission.
– Ils n’ont pas nos capacités, ni un arsenal semble au nôtre.
Imbu de sa position de chef de la sécurité, Nicolaï Nikitine à l’entrée du bureau flatta l’acier froid du pistolet Oudav aux effets dévastateurs glissé à sa ceinture.
– Vos flingues tirés d’un film de science-fiction ? On les a essayés sans succès. Des jouets inoffensifs, reprenez-les si vous y tenez, s’esclaffa Natalia confiante.
Karia manipula le sien en souriant. Le garde qui avait déposé les armes sur le bureau ignorait que l’empreinte génétique de son propriétaire déverrouillait la sécurité d’un pistolet à ultrasons. Elle passa le bras par la fenêtre ouverte puis appuya sur la queue de détente. Un chuintement à peine audible précéda le vacarme à l’extérieur. L’onde de choc creusa un cratère de trois mètres de circonférence sur un de profondeur au centre de la cour. Nicolaï grimaça, la rouquine lui broya le poignet d’une seule main avant qu’il ne saisisse son automatique.
– Eh ! c’est quoi ce truc ! sursauta Natalia pas davantage rassurée par la panique de ses hommes à l’extérieur que par la mauvaise posture de son garde-du-corps.
– Un jouet pas si inoffensif. On peut parler maintenant ? demanda Karia respectueuse afin de ne pas froisser la susceptibilité de la cheffe de gang blême, vous ne le regretterez pas. « Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver », dit le proverbe russe.
Des pas précipités martyrisèrent l’escalier de bois, l’Élamine reposa son arme sur le bureau en gage de bonne volonté, sa congénère lâcha l’homme de main.
– Tout va bien, patronne ?
De plus en plus intriguée, Natalia renvoya ses sbires. Elle n’aurait su dire pourquoi, les inconnues ne représentaient aucun danger immédiat, du moins contre sa personne.
– Il est possible de rester entre femmes ? insista Karia soucieuse de limiter le nombre de Terriens au courant de leur présence.
À voir comment la rouquine avait maîtrisé son garde du corps, celui-ci ne lui serait d’aucune utilité.
– Nicolaï, va superviser le travail à la mine, je n’ai plus besoin de toi ici.
– Vous êtes sûre ? s’étonna-t-il déçu d’être mis à l’écart.
Davantage que diriger des incompétents, mademoiselle Krichenko détestait avoir à répéter ses consignes.
– Du thé ? proposa Natalia respectueuse des règles de l’hospitalité russe.
Karia accepta, l’infusion des feuilles aromatiques accompagnerait les discussions, la vodka scellerait l’accord ; alors autant en venir à l’essentiel rapidement.
– Merci. D’abord, nous sommes désolées d’avoir molesté vos hommes, j’espère qu’ils se remettront vite. Nous arrivons d’une autre planète.
La théière resta un moment en suspension au-dessus des tasses. La jeune femme s’attendait à tout ou presque, sauf à rencontrer deux folles dingues persuadées de venir de l’espace, car les inconnues semblaient convaincues de leur dire.
– Vous avez l’air d’être sympas, réussit-elle à sourire, alors arrêtez de me prendre pour une conne. Ou l’asile d’aliénés de Novossibirsk serait plein ?
Sans aucun effort apparent, Karia brisa l’angle du bureau, le bois de chêne rouvre s’effrita entre les doigts fins.
– On peut s’en aller, certains de vos hommes seront blessés dans la bagarre, peut-être tués, tout le monde y perdra. Nous avons vraiment besoin de votre aide.
Extraterrestres ou évadées d’un hôpital, ces nanas pouvaient mettre leur menace à exécution. Natalia réfléchit à toute vitesse.
– J’avoue que ça me dépasse, je ne vois pas comment donner un coup de main à deux super girls de la planète Krypton.
– De Tsula, soupira Myry agacée, et on ne vole pas, vous ne nous seriez d’aucune utilité si c’était le cas. Il serait possible d’avoir de la vodka ?
Après la visite complète du bâtiment, dont la forme extérieure s’apparentait à un gigantesque ballon ovale bardé de capteurs, Natalia apprécia de s’asseoir dans la salle de contrôle située derrière le poste de pilotage. Un véritable vaisseau spatial, plus beau qu’au cinéma ! Si ses hommes pouvaient voir ça... En fait, mieux valait laisser ces abrutis dans l’ignorance ; le manque de sens pratique les aurait poussés à démanteler ce bijou puis à le vendre pièce par pièce.
Du fric, Natalia en possédait assez pour toute une vie de plaisir malgré sa jeunesse, à 27 ans, elle faisait prospérer la fortune de son père avec une science innée des affaires désormais légales ; en revanche, rencontrer des extraterrestres n’avait pas de prix, car aucun doute ne subsistait dans son esprit. Alors oui, abandonner la protection de ses hommes pour conduire les deux inconnues loin du camp était de loin la meilleure décision prise depuis longtemps.
Avant de visionner quelques enregistrements tournés dans l’espace, la Terrienne avait pensé à une mise en scène, une émission de la caméra cachée pour la télévision, ou un complot monté dans le but de la rendre folle ; cependant, une petite voix intérieure lui demandait de croire ce qu’elle voyait. Plusieurs milliers de questions se bousculaient dans sa tête, au point de lui donner le tournis.
– Mais... on est pareilles, du moins en apparence.
Consciente de la fébrilité de la Terrienne confrontée à une situation inédite, Myry lui tendit un verre plein d’un liquide transparent inodore.
– Bois, c’est de l’eau. On a de la bière si tu préfères, aussi du vin ou de l’alcool, les plantes poussent là où il y a de la vie. Chaque planète habitée possède ses particularités, les principes restent les mêmes : eau, sels minéraux, dioxyde de carbone. Puis la nature fait à son idée. On classe les espèces par catégorie, Alpha pour les êtres pensants, Bêta pour les animaux, Gamma pour les plantes. Tu vois, c’est simple.
Natalia sourit, le résumé pouvait paraître évident quand on était capable de voyager dans l’espace, beaucoup moins pour le commun des mortels.
– Dis comme ça, je veux bien le croire, vous devriez enseigner les sciences à la fac de Moscou. Il y a beaucoup de planètes habitées ?
– Dans notre secteur, la galaxie de Pégase et celle de la Voie lactée, la fédération en a recensée douze peuplées de bactéries, la forme de vie la plus basique, et trois abritant une espèce évoluée.
– Je prendrai bien une bière, ou un truc de plus fort.
Myry extirpa d’un coffre trois contenants d’un demi-litre.
– Alors vous, vous êtes humains comme nous, grimaça-t-elle après une gorgée de ce qui s’apparentait à une bière forte à la saveur fruitée. Les autres aussi ? Je veux dire sur les autres planètes.
– L’espèce humaine est la plus répandue, précisa Karia jusque-là silencieuse, avec des singularités propres à chaque monde. Mais il en existe beaucoup d’autres, l’univers se compose d’une multitude de galaxies, personne ne connait son étendue.
Le jargon académique risquait de mettre leur invitée mal à l’aise, les jeunes femmes s’efforçaient de donner des réponses claires à des questions complexes ; Natalia leur en fut reconnaissante.
– Je ne voyais pas ça si grand. Comment connaissez-vous notre langue ?
– Chacune des élèves de l’école spatiale reçoit une formation spécifique à une zone géographique donnée, Myry et moi, nous sommes en charge de l’Asie sur la Terre. On parle russe, japonais, chinois, coréen, arabe et hindi, sans oublier l’anglais bien sûr.
« Bien sûr », marmonna Natalia pensive.
L’ambiance s’allégeait après le repas tsulaien arrosé de quelques rasades d’alcool fort. Natalia avait prévenu ses hommes de ne pas l’attendre avant le lendemain matin, ni de s’inquiéter, encore moins de partir à sa recherche. La Sibérie centrale offrait trop peu d’occasions de prendre un peu de bon temps pour les laisser filer, surtout en compagnie d’extraterrestres. Elle n’allait certainement pas laisser passer sa chance.
– C’est le meilleur téléphone satellite au monde, enfin pour nous. Pourquoi le signal n’est pas parvenu à votre planète ? Vous pouvez le localiser ?
Myry exhiba sa montre bracelet, fit défiler une carte semblable à Google maps, un point rouge clignota sous le nom de Geoje, une petite île de Corée du Sud.
– Nos scientifiques pensent que tous les satellites au-dessus de vos têtes créent une sorte de brouillage magnétique. On a capté les ondes de la balise de détresse en longeant l’orbite externe de votre lune.
– Ça donne aussi l’heure ? pouffa Natalia en prenant le poignet de l’Élamine afin d’observer le curieux objet de près.
Le contact soyeux des peaux fit frissonner Myry, une idée pas très sage se transforma en une grosse boule au ventre.
– Dans tous les fuseaux, plus une vingtaine d’autres applications. Je ne veux pas t’ennuyer avec ça maintenant.
Le trouble de sa collègue fit sourire Karia ; le joli minois de la Terrienne assise entre elles sur une des couches de la cabine réservée au repos de l’équipage ne la laissait pas indifférente, les deux s’efforçait d’ailleurs de lui montrer un intérêt accru depuis la fin du dîner. Elle décapsula trois bouteilles de bière ambrée, persuadée que leur invitée pouvait, et allait les aider. Lire dans les pensées était un avantage indéniable, une arme à l’efficacité redoutable.
– On dirait de la pomme, gloussa la Terrienne après une bonne lampée, même si je sais que ce n’en est pas. Vous avez des pommes sur Tsula ? Sinon, vous pourriez en emporter, ça pousse partout.
Nervosité, alcool, décompression après la plus importante découverte de sa jeune vie, Natalia s’en voulait de réagir aussi bêtement. Myry haussa des épaules, amusée de voir une femme de tête si démunie, ce qui la rendait plus craquante encore. Elle flatta une main tremblante dans les siennes.
– L’importation d’espèces d’une autre planète, tant animale que végétale, représente une menace pour les écosystèmes. Tu ne trouveras aucun organisme vivant à bord du vaisseau, à part nous...
– Bien sûr, scanda la Terrienne persuadée que la rouquine allait de nouveau utiliser la locution adverbiale dont elle semblait friande. Comment je peux vous aider ?
Karia s’efforça d’attirer l’attention de Natalia sous le charme se sa congénère ; elle devait penser au travail avant le plaisir.
– Nous devons rejoindre l’île de Geoje, si possible sans nous faire repérer par les autorités. Les habitants de ta planète ne sont pas encore prêts à un contact officiel. C’est difficile avec le vaisseau immobilisé ici.
Une expédition loin de la Russie en compagnie de deux extraterrestres, l’occasion de sortir un peu de la routine, la jeune femme avait envie d’y croire. Et sa curiosité était loin d’être satisfaite.
– D’accord ! Demain matin, on rentre à Moscou où je dois régler des affaires en suspens, c’est l’histoire de quelques jours. Puis départ pour la Corée du Sud, parce que celle du Nord, hein, vaut mieux oublier. On va vous trouver des papiers d’identité, ça servira à passer d’un pays à l’autre sans encombre, vous pourrez les ramener sans risque sur votre planète comme souvenir.
Le cœur léger, Myry avala sa bière d’une traite ; nerveuse, Natalia se montrait aussi volubile que sa supérieure dont la qualité de jugement l’épatait.
– Merci, sourit Karia satisfaite de la tournure des évènements en si peu de temps, les autres patrouilleuses de la Fédération en seront jalouses.
– Vous parlez comme s’il n’y avait pas d’hommes dans votre police interplanétaire, ou service d’ordre de la galaxie, j’ignore comment vous l’appelez. Quelle chance ! Les mecs s’adjugent tous les postes importants sur Terre.
Ce détail, Karia aurait voulu ne pas avoir à le révéler, mais la question était posée, et leur invité faisait montre de caractère.
– Sur les espèces évoluées du secteur, seules les habitantes de Tsula maîtrisent le vol dans l’espace sidéral, nous sommes donc en charge de cette mission.
– N’empêche ! Pourquoi pas d’hommes ?
Devant l’insistance, Karia fixa la Terrienne dans les yeux.
– Le mâle tel que vous le concevez n’existe pas sur notre planète, notre race se suffit à elle-même, les Élamines naissent hermaphrodites.
Un rire chargé de vapeurs d’alcool s’envola dans la cabine. Natalia se remémora quelques dessins grotesques vus sur Internet, une interprétation délirante du mythe grec issue sans aucun doute du cerveau troublé d’un homosexuel refoulé.
– Tu te souviens quand j’ai dit que la nature faisait à son idée, souligna Myry un peu déçue de la réaction, sur Tsula elle a bien fait les choses. On revendique la liberté de la femme, alors ne pas avoir besoin de mâles reproducteurs nous convient parfaitement. Et puis, ça rend le sexe beaucoup plus... intense.
Après tout, Natalia n’en était plus à une bizarrerie près. Jusque là, sa bissexualité la satisfaisait pleinement dans le sens ou mecs et nanas étaient différents. Un trio avec les deux en même temps ? Non, c’était exciter un voyeur par un spectacle lesbien puis ne plus pouvoir s’en débarrasser, elle y avait renoncé après des expériences décevantes. L’esprit conquérant du mâle s’accordait peu avec la passivité. Maintenant, si une queue entre les jambes ne privait pas ses copines de leur identité de femme...
– Je suis curieuse de voir ça.
Les Élamines se concertèrent du regard un instant, hésitantes sur la conduite à tenir. Karia lut dans l’esprit de leur invitée la volonté de savoir, la confiance aussi, plus une envie de débauche à laquelle elle ne pouvait rester insensible. Toutes les trois méritaient un peu de détente après une longue journée.
– Tu risques d’être choquée.
Natalia évalua la brune d’un coup d’œil averti, une belle femme bien roulée dans sa combinaison moulante, dont l’entrejambe ne révélait rien de particulier.
– J’en ai vu de toutes les tailles, en vrai ou à la télé, des trans aussi, plus ou moins bien foutus.
– Je... c’est... balbutia Natalia abasourdie, comment c’est possible. Vous m’avez droguée, j’ai des hallucinations ?
Les seins en forme de poires estampillés d’une aréole sombre, le dessin particulier du ventre, les hanches rondes, Karia possédait des atouts à faire pâlir d’envie la miss d’un camping naturiste comme on en trouvait au bord de la Mer noire. Incongru par sa taille impressionnante, le membre ballant entre les cuisses ne dénaturait en rien la silhouette féminine. L’extraterrestre s’approcha d’une démarche voluptueuse.
– Merde alors ! Et... pour le reste ?
L’Élamine se retourna, écarta ses fesses puis se pencha en avant afin de dévoiler la partie cachée de son anatomie. Natalia se contorsionna sur la couche afin de mieux voir.
– Putain de merde ! insista-t-elle sans savoir, du membre ou de la vulve ouverte, ce qui la troublait le plus.
Le sexe rose aurait pu être le sien ou celui de n’importe quelle femme sur Terre, avec ses grandes et petites lèvres, un clitoris sous sa gangue de peau, l’orifice du vagin, mais aucun homme ne pouvait se vanter d’avoir une queue pareille. Son regard lourd se porta sur Myry attentiste.
– Et toi, tu es pareille ? Je peux voir ?
La jeune femme se déshabilla à son tour, révélant une nature semblable à celle de sa congénère, avec des seins un peu plus rond, un nombril plus profond en apparence, et toujours un membre hors-norme. L’effet de surprise passé, Natalia considéra la situation avec un certain pragmatisme.
– Laquelle des deux a la plus grosse ?
– Trente-six centimètres de long pour neuf de diamètre, s’esclaffa Myry décidée à jouer selon les règles imposées par leur invitée.
– Trente-huit centimètres pour neuf et demi de diamètre, rétorqua Karia d’un sourire suffisant à l’encontre de sa collègue, en érection. Ça aussi tu veux voir ?
L’Élamine s’approcha sans attendre de réponse. Le souffle saccadé de la Terrienne sur sa peau suffit à faire affluer le sang dans ses veines, la sceptre se dressa lentement.
– Impressionnant, on dirait un trucage dans un film.
– C’est réel pourtant, tu peux toucher.
Confrontée à la situation inédite, Natalia tendit une main tremblotante, se ravisa, puis effleura la hampe après avoir tourné la tête.
– N’aie pas peur, susurra Karia d’une voix rauque, fais comme tu as l’habitude. Je ne vais pas éjaculer sans prévenir.
À peine rassurée, la jeune femme fit face au sceptre majestueux, décidée à montrer un peu de force de caractère. Le membre sursauta au premier contact, il n’y eut pas de reculade cette fois. Elle tenta de l’enserrer entre ses doigts, trop petits pour en faire le tour, puis entama une lente gesticulation d’avant en arrière, presque étonnée de ne ressentir aucun dégoût ; la raideur flatta au contraire son amour-propre.
– Tu veux l’essayer ? susurra Myry à son oreille. Elle est très douce.
– Non ! se défendit la Terrienne affolée à l’idée de recevoir un tel engin en elle. Je suis désolée de t’avoir excitée, Karia.
– Ce n’est rien, se fit rassurante cette dernière, tu vas nous regarder. Ça ne t’ennuie pas qu’on fasse l’amour devant toi ?
– OK ! Toutes les deux ensemble...
– C’est purement sexuel, pouffa Myry dont le timbre trahissait l’excitation, ça n’a rien d’une relation amoureuse exclusive. Les distractions sont rares dans l’espace.
– Euh..., je ne dois pas m’attendre à des trucs un peu bizarres, comme on en voit dans les films d’horreur ?
Karia embrassa Natalia sur la joue, la peau brûlante de la Terrienne accrut son désir, elle flatta le membre impérieux de sa compagne.
– Rassure-toi, nous sommes des femmes dotés d’un pénis, pas des monstres.
Tête-bêche, les jeunes femmes se suçaient mutuellement. Natalia, agenouillée près de la couche, y voyait une réelle gourmandise, une avidité grandissante. La compétition de gorges profondes, dans laquelle Myry excellait d’après sa capacité à engloutir un tel engin, s’accompagnait de caresses vulvaires à faire blêmir une lesbienne de jalousie. Les spectacles pornos n’étaient pas sa distraction favorite, ça risquait de le devenir avec de telles artistes. La rousse lâcha prise la première.
– Arrête, tu vas me faire jouir. Baise-moi.
Obéissante, Karia déposa sa compagne sur le dos avec une facilité surprenante ; la brillance des regards dénonçait un désir irrationnel, comme si faire l’amour leur était aussi indispensable que le réflexe de respirer.
Myry, les jambes à l’équerre, peinait à dissimuler son impatiente, la présence de la Terrienne attisait le feu de l’excitation. Elle ferma les yeux en sentant le gland massif sur sa fente prête à l’accueillir, savourant la plénitude à venir. Son amante ne la fit pas attendre plus longtemps, la queue trouva sa place dans les chairs dilatées.
– Hummm... comme tu es chaude.
Par quel miracle un membre aussi énorme pouvait pénétrer sans la blesser une petite chatte semblable à la sienne, Natalia cessa de se poser la question pour se contenter du rôle de voyeuse privilégiée. Karia entama un lent mouvement de va-et-vient.
– Han ! rugit sa compagne enfin comblée.
« Et ce n’est pas peu dire. », songea la Terrienne frustrée de ne pouvoir ressentir la dualité des sensations. La tendresse de la scène lui donnait presque des regrets d’avoir voulu rester à l’écart. Elle les admira longuement, sentant un désir inhabituel affluer dans ses veines.
Myry ouvrit de grands yeux éberlués. Natalia, la bouche ouverte, lissait sa queue de bas en haut, jouant de la langue et de ses lèvres humides avec une science innée. Enfin, elle enfourna la gland dans sa bouche. Sans la caresse aussi délicieuse qu’inattendue, l’Élamine aurait joui d’abord comme une femme.
Silencieuse par crainte de rompre le charme, Karia s’imprégna de la scène hautement érotique. La lenteur de la Terrienne à lécher sa proie trahissait le besoin de toucher, le visage fin de la Russe avait perdu son arrogance. Cette dernière lissa le gland cramoisi une dernière fois, puis offrit un baiser passionné à Myry.
C’en était trop, l’Élamine s’abandonna aux deux orgasmes en parfaite synchronie. Karia, surprise de voir que Natalia gardait sa langue dans la bouche de sa compagne malgré l’averse de foutre, ressentit les spasmes du plaisir comprimer sa queue. Elle inonda le vagin accueillant de sa propre jouissance.
– Tu ne fais pas semblant quand tu éjacules, pouffa la Terrienne dont le visage et la tignasse châtain dégoulinaient de sperme. On dirait celui d’un homme, grimaça-t-elle après avoir essuyé ses lèvres d’un coup de langue, sauf qu’il y en a au moins deux fois plus. Je préfère la vodka.
Le rire s’éteignit dans la gorge de Natalia quand Karia la libéra de son jean et de sa culotte d’un geste sûr. L’Élamine débusqua le clitoris de la langue sans attendre, elle avait envie de lui offrir un plaisir de femme à femme. Il n’y eu aucune résistance cette fois, au contraire. Myry en profita pour caresser les petits seins fermes en la régalant d’un baiser langoureux.
Natalia Krichenko dévisagea ses interlocutrices sans animosité, curieuse de savoir comment deux jeunes femmes d’apparence ordinaire avaient pu corriger une douzaine de solides gaillards, puis leur fausser compagnie en franchissant tranquillement la porte du complexe minier sous bonne garde jour et nuit. Et ce matin, elles étaient venues à sa rencontre, tranquilles, inconscientes des risques encourus.
– Vous avez un sacré culot de vous pointer dans le coin après le bordel que vous avez foutu hier soir.
Sa capacité à lire dans les pensées rassura Karia, la Terrienne paraissait plutôt ravie de les voir au contraire ; vivre à longueur de temps entourée de sbires incultes dans un monde aussi machiste ne devait pas offrir que des avantages.
– Nous avons besoin de votre aide, on vous offre nos services en échange.
– Je dispose d’une petite armée pour assurer ma protection, s’esclaffa Natalia amusée par l’audace de la brune. Alors dites-moi en quoi vous pourriez m’être utiles.
Le risque d’une erreur de jugement existait ; toutefois, les Élamines n’avaient guère le choix que de s’allier avec des Terriens afin de remplir leur mission.
– Ils n’ont pas nos capacités, ni un arsenal semble au nôtre.
Imbu de sa position de chef de la sécurité, Nicolaï Nikitine à l’entrée du bureau flatta l’acier froid du pistolet Oudav aux effets dévastateurs glissé à sa ceinture.
– Vos flingues tirés d’un film de science-fiction ? On les a essayés sans succès. Des jouets inoffensifs, reprenez-les si vous y tenez, s’esclaffa Natalia confiante.
Karia manipula le sien en souriant. Le garde qui avait déposé les armes sur le bureau ignorait que l’empreinte génétique de son propriétaire déverrouillait la sécurité d’un pistolet à ultrasons. Elle passa le bras par la fenêtre ouverte puis appuya sur la queue de détente. Un chuintement à peine audible précéda le vacarme à l’extérieur. L’onde de choc creusa un cratère de trois mètres de circonférence sur un de profondeur au centre de la cour. Nicolaï grimaça, la rouquine lui broya le poignet d’une seule main avant qu’il ne saisisse son automatique.
– Eh ! c’est quoi ce truc ! sursauta Natalia pas davantage rassurée par la panique de ses hommes à l’extérieur que par la mauvaise posture de son garde-du-corps.
– Un jouet pas si inoffensif. On peut parler maintenant ? demanda Karia respectueuse afin de ne pas froisser la susceptibilité de la cheffe de gang blême, vous ne le regretterez pas. « Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver », dit le proverbe russe.
Des pas précipités martyrisèrent l’escalier de bois, l’Élamine reposa son arme sur le bureau en gage de bonne volonté, sa congénère lâcha l’homme de main.
– Tout va bien, patronne ?
De plus en plus intriguée, Natalia renvoya ses sbires. Elle n’aurait su dire pourquoi, les inconnues ne représentaient aucun danger immédiat, du moins contre sa personne.
– Il est possible de rester entre femmes ? insista Karia soucieuse de limiter le nombre de Terriens au courant de leur présence.
À voir comment la rouquine avait maîtrisé son garde du corps, celui-ci ne lui serait d’aucune utilité.
– Nicolaï, va superviser le travail à la mine, je n’ai plus besoin de toi ici.
– Vous êtes sûre ? s’étonna-t-il déçu d’être mis à l’écart.
Davantage que diriger des incompétents, mademoiselle Krichenko détestait avoir à répéter ses consignes.
– Du thé ? proposa Natalia respectueuse des règles de l’hospitalité russe.
Karia accepta, l’infusion des feuilles aromatiques accompagnerait les discussions, la vodka scellerait l’accord ; alors autant en venir à l’essentiel rapidement.
– Merci. D’abord, nous sommes désolées d’avoir molesté vos hommes, j’espère qu’ils se remettront vite. Nous arrivons d’une autre planète.
La théière resta un moment en suspension au-dessus des tasses. La jeune femme s’attendait à tout ou presque, sauf à rencontrer deux folles dingues persuadées de venir de l’espace, car les inconnues semblaient convaincues de leur dire.
– Vous avez l’air d’être sympas, réussit-elle à sourire, alors arrêtez de me prendre pour une conne. Ou l’asile d’aliénés de Novossibirsk serait plein ?
Sans aucun effort apparent, Karia brisa l’angle du bureau, le bois de chêne rouvre s’effrita entre les doigts fins.
– On peut s’en aller, certains de vos hommes seront blessés dans la bagarre, peut-être tués, tout le monde y perdra. Nous avons vraiment besoin de votre aide.
Extraterrestres ou évadées d’un hôpital, ces nanas pouvaient mettre leur menace à exécution. Natalia réfléchit à toute vitesse.
– J’avoue que ça me dépasse, je ne vois pas comment donner un coup de main à deux super girls de la planète Krypton.
– De Tsula, soupira Myry agacée, et on ne vole pas, vous ne nous seriez d’aucune utilité si c’était le cas. Il serait possible d’avoir de la vodka ?
Après la visite complète du bâtiment, dont la forme extérieure s’apparentait à un gigantesque ballon ovale bardé de capteurs, Natalia apprécia de s’asseoir dans la salle de contrôle située derrière le poste de pilotage. Un véritable vaisseau spatial, plus beau qu’au cinéma ! Si ses hommes pouvaient voir ça... En fait, mieux valait laisser ces abrutis dans l’ignorance ; le manque de sens pratique les aurait poussés à démanteler ce bijou puis à le vendre pièce par pièce.
Du fric, Natalia en possédait assez pour toute une vie de plaisir malgré sa jeunesse, à 27 ans, elle faisait prospérer la fortune de son père avec une science innée des affaires désormais légales ; en revanche, rencontrer des extraterrestres n’avait pas de prix, car aucun doute ne subsistait dans son esprit. Alors oui, abandonner la protection de ses hommes pour conduire les deux inconnues loin du camp était de loin la meilleure décision prise depuis longtemps.
Avant de visionner quelques enregistrements tournés dans l’espace, la Terrienne avait pensé à une mise en scène, une émission de la caméra cachée pour la télévision, ou un complot monté dans le but de la rendre folle ; cependant, une petite voix intérieure lui demandait de croire ce qu’elle voyait. Plusieurs milliers de questions se bousculaient dans sa tête, au point de lui donner le tournis.
– Mais... on est pareilles, du moins en apparence.
Consciente de la fébrilité de la Terrienne confrontée à une situation inédite, Myry lui tendit un verre plein d’un liquide transparent inodore.
– Bois, c’est de l’eau. On a de la bière si tu préfères, aussi du vin ou de l’alcool, les plantes poussent là où il y a de la vie. Chaque planète habitée possède ses particularités, les principes restent les mêmes : eau, sels minéraux, dioxyde de carbone. Puis la nature fait à son idée. On classe les espèces par catégorie, Alpha pour les êtres pensants, Bêta pour les animaux, Gamma pour les plantes. Tu vois, c’est simple.
Natalia sourit, le résumé pouvait paraître évident quand on était capable de voyager dans l’espace, beaucoup moins pour le commun des mortels.
– Dis comme ça, je veux bien le croire, vous devriez enseigner les sciences à la fac de Moscou. Il y a beaucoup de planètes habitées ?
– Dans notre secteur, la galaxie de Pégase et celle de la Voie lactée, la fédération en a recensée douze peuplées de bactéries, la forme de vie la plus basique, et trois abritant une espèce évoluée.
– Je prendrai bien une bière, ou un truc de plus fort.
Myry extirpa d’un coffre trois contenants d’un demi-litre.
– Alors vous, vous êtes humains comme nous, grimaça-t-elle après une gorgée de ce qui s’apparentait à une bière forte à la saveur fruitée. Les autres aussi ? Je veux dire sur les autres planètes.
– L’espèce humaine est la plus répandue, précisa Karia jusque-là silencieuse, avec des singularités propres à chaque monde. Mais il en existe beaucoup d’autres, l’univers se compose d’une multitude de galaxies, personne ne connait son étendue.
Le jargon académique risquait de mettre leur invitée mal à l’aise, les jeunes femmes s’efforçaient de donner des réponses claires à des questions complexes ; Natalia leur en fut reconnaissante.
– Je ne voyais pas ça si grand. Comment connaissez-vous notre langue ?
– Chacune des élèves de l’école spatiale reçoit une formation spécifique à une zone géographique donnée, Myry et moi, nous sommes en charge de l’Asie sur la Terre. On parle russe, japonais, chinois, coréen, arabe et hindi, sans oublier l’anglais bien sûr.
« Bien sûr », marmonna Natalia pensive.
L’ambiance s’allégeait après le repas tsulaien arrosé de quelques rasades d’alcool fort. Natalia avait prévenu ses hommes de ne pas l’attendre avant le lendemain matin, ni de s’inquiéter, encore moins de partir à sa recherche. La Sibérie centrale offrait trop peu d’occasions de prendre un peu de bon temps pour les laisser filer, surtout en compagnie d’extraterrestres. Elle n’allait certainement pas laisser passer sa chance.
– C’est le meilleur téléphone satellite au monde, enfin pour nous. Pourquoi le signal n’est pas parvenu à votre planète ? Vous pouvez le localiser ?
Myry exhiba sa montre bracelet, fit défiler une carte semblable à Google maps, un point rouge clignota sous le nom de Geoje, une petite île de Corée du Sud.
– Nos scientifiques pensent que tous les satellites au-dessus de vos têtes créent une sorte de brouillage magnétique. On a capté les ondes de la balise de détresse en longeant l’orbite externe de votre lune.
– Ça donne aussi l’heure ? pouffa Natalia en prenant le poignet de l’Élamine afin d’observer le curieux objet de près.
Le contact soyeux des peaux fit frissonner Myry, une idée pas très sage se transforma en une grosse boule au ventre.
– Dans tous les fuseaux, plus une vingtaine d’autres applications. Je ne veux pas t’ennuyer avec ça maintenant.
Le trouble de sa collègue fit sourire Karia ; le joli minois de la Terrienne assise entre elles sur une des couches de la cabine réservée au repos de l’équipage ne la laissait pas indifférente, les deux s’efforçait d’ailleurs de lui montrer un intérêt accru depuis la fin du dîner. Elle décapsula trois bouteilles de bière ambrée, persuadée que leur invitée pouvait, et allait les aider. Lire dans les pensées était un avantage indéniable, une arme à l’efficacité redoutable.
– On dirait de la pomme, gloussa la Terrienne après une bonne lampée, même si je sais que ce n’en est pas. Vous avez des pommes sur Tsula ? Sinon, vous pourriez en emporter, ça pousse partout.
Nervosité, alcool, décompression après la plus importante découverte de sa jeune vie, Natalia s’en voulait de réagir aussi bêtement. Myry haussa des épaules, amusée de voir une femme de tête si démunie, ce qui la rendait plus craquante encore. Elle flatta une main tremblante dans les siennes.
– L’importation d’espèces d’une autre planète, tant animale que végétale, représente une menace pour les écosystèmes. Tu ne trouveras aucun organisme vivant à bord du vaisseau, à part nous...
– Bien sûr, scanda la Terrienne persuadée que la rouquine allait de nouveau utiliser la locution adverbiale dont elle semblait friande. Comment je peux vous aider ?
Karia s’efforça d’attirer l’attention de Natalia sous le charme se sa congénère ; elle devait penser au travail avant le plaisir.
– Nous devons rejoindre l’île de Geoje, si possible sans nous faire repérer par les autorités. Les habitants de ta planète ne sont pas encore prêts à un contact officiel. C’est difficile avec le vaisseau immobilisé ici.
Une expédition loin de la Russie en compagnie de deux extraterrestres, l’occasion de sortir un peu de la routine, la jeune femme avait envie d’y croire. Et sa curiosité était loin d’être satisfaite.
– D’accord ! Demain matin, on rentre à Moscou où je dois régler des affaires en suspens, c’est l’histoire de quelques jours. Puis départ pour la Corée du Sud, parce que celle du Nord, hein, vaut mieux oublier. On va vous trouver des papiers d’identité, ça servira à passer d’un pays à l’autre sans encombre, vous pourrez les ramener sans risque sur votre planète comme souvenir.
Le cœur léger, Myry avala sa bière d’une traite ; nerveuse, Natalia se montrait aussi volubile que sa supérieure dont la qualité de jugement l’épatait.
– Merci, sourit Karia satisfaite de la tournure des évènements en si peu de temps, les autres patrouilleuses de la Fédération en seront jalouses.
– Vous parlez comme s’il n’y avait pas d’hommes dans votre police interplanétaire, ou service d’ordre de la galaxie, j’ignore comment vous l’appelez. Quelle chance ! Les mecs s’adjugent tous les postes importants sur Terre.
Ce détail, Karia aurait voulu ne pas avoir à le révéler, mais la question était posée, et leur invité faisait montre de caractère.
– Sur les espèces évoluées du secteur, seules les habitantes de Tsula maîtrisent le vol dans l’espace sidéral, nous sommes donc en charge de cette mission.
– N’empêche ! Pourquoi pas d’hommes ?
Devant l’insistance, Karia fixa la Terrienne dans les yeux.
– Le mâle tel que vous le concevez n’existe pas sur notre planète, notre race se suffit à elle-même, les Élamines naissent hermaphrodites.
Un rire chargé de vapeurs d’alcool s’envola dans la cabine. Natalia se remémora quelques dessins grotesques vus sur Internet, une interprétation délirante du mythe grec issue sans aucun doute du cerveau troublé d’un homosexuel refoulé.
– Tu te souviens quand j’ai dit que la nature faisait à son idée, souligna Myry un peu déçue de la réaction, sur Tsula elle a bien fait les choses. On revendique la liberté de la femme, alors ne pas avoir besoin de mâles reproducteurs nous convient parfaitement. Et puis, ça rend le sexe beaucoup plus... intense.
Après tout, Natalia n’en était plus à une bizarrerie près. Jusque là, sa bissexualité la satisfaisait pleinement dans le sens ou mecs et nanas étaient différents. Un trio avec les deux en même temps ? Non, c’était exciter un voyeur par un spectacle lesbien puis ne plus pouvoir s’en débarrasser, elle y avait renoncé après des expériences décevantes. L’esprit conquérant du mâle s’accordait peu avec la passivité. Maintenant, si une queue entre les jambes ne privait pas ses copines de leur identité de femme...
– Je suis curieuse de voir ça.
Les Élamines se concertèrent du regard un instant, hésitantes sur la conduite à tenir. Karia lut dans l’esprit de leur invitée la volonté de savoir, la confiance aussi, plus une envie de débauche à laquelle elle ne pouvait rester insensible. Toutes les trois méritaient un peu de détente après une longue journée.
– Tu risques d’être choquée.
Natalia évalua la brune d’un coup d’œil averti, une belle femme bien roulée dans sa combinaison moulante, dont l’entrejambe ne révélait rien de particulier.
– J’en ai vu de toutes les tailles, en vrai ou à la télé, des trans aussi, plus ou moins bien foutus.
– Je... c’est... balbutia Natalia abasourdie, comment c’est possible. Vous m’avez droguée, j’ai des hallucinations ?
Les seins en forme de poires estampillés d’une aréole sombre, le dessin particulier du ventre, les hanches rondes, Karia possédait des atouts à faire pâlir d’envie la miss d’un camping naturiste comme on en trouvait au bord de la Mer noire. Incongru par sa taille impressionnante, le membre ballant entre les cuisses ne dénaturait en rien la silhouette féminine. L’extraterrestre s’approcha d’une démarche voluptueuse.
– Merde alors ! Et... pour le reste ?
L’Élamine se retourna, écarta ses fesses puis se pencha en avant afin de dévoiler la partie cachée de son anatomie. Natalia se contorsionna sur la couche afin de mieux voir.
– Putain de merde ! insista-t-elle sans savoir, du membre ou de la vulve ouverte, ce qui la troublait le plus.
Le sexe rose aurait pu être le sien ou celui de n’importe quelle femme sur Terre, avec ses grandes et petites lèvres, un clitoris sous sa gangue de peau, l’orifice du vagin, mais aucun homme ne pouvait se vanter d’avoir une queue pareille. Son regard lourd se porta sur Myry attentiste.
– Et toi, tu es pareille ? Je peux voir ?
La jeune femme se déshabilla à son tour, révélant une nature semblable à celle de sa congénère, avec des seins un peu plus rond, un nombril plus profond en apparence, et toujours un membre hors-norme. L’effet de surprise passé, Natalia considéra la situation avec un certain pragmatisme.
– Laquelle des deux a la plus grosse ?
– Trente-six centimètres de long pour neuf de diamètre, s’esclaffa Myry décidée à jouer selon les règles imposées par leur invitée.
– Trente-huit centimètres pour neuf et demi de diamètre, rétorqua Karia d’un sourire suffisant à l’encontre de sa collègue, en érection. Ça aussi tu veux voir ?
L’Élamine s’approcha sans attendre de réponse. Le souffle saccadé de la Terrienne sur sa peau suffit à faire affluer le sang dans ses veines, la sceptre se dressa lentement.
– Impressionnant, on dirait un trucage dans un film.
– C’est réel pourtant, tu peux toucher.
Confrontée à la situation inédite, Natalia tendit une main tremblotante, se ravisa, puis effleura la hampe après avoir tourné la tête.
– N’aie pas peur, susurra Karia d’une voix rauque, fais comme tu as l’habitude. Je ne vais pas éjaculer sans prévenir.
À peine rassurée, la jeune femme fit face au sceptre majestueux, décidée à montrer un peu de force de caractère. Le membre sursauta au premier contact, il n’y eut pas de reculade cette fois. Elle tenta de l’enserrer entre ses doigts, trop petits pour en faire le tour, puis entama une lente gesticulation d’avant en arrière, presque étonnée de ne ressentir aucun dégoût ; la raideur flatta au contraire son amour-propre.
– Tu veux l’essayer ? susurra Myry à son oreille. Elle est très douce.
– Non ! se défendit la Terrienne affolée à l’idée de recevoir un tel engin en elle. Je suis désolée de t’avoir excitée, Karia.
– Ce n’est rien, se fit rassurante cette dernière, tu vas nous regarder. Ça ne t’ennuie pas qu’on fasse l’amour devant toi ?
– OK ! Toutes les deux ensemble...
– C’est purement sexuel, pouffa Myry dont le timbre trahissait l’excitation, ça n’a rien d’une relation amoureuse exclusive. Les distractions sont rares dans l’espace.
– Euh..., je ne dois pas m’attendre à des trucs un peu bizarres, comme on en voit dans les films d’horreur ?
Karia embrassa Natalia sur la joue, la peau brûlante de la Terrienne accrut son désir, elle flatta le membre impérieux de sa compagne.
– Rassure-toi, nous sommes des femmes dotés d’un pénis, pas des monstres.
Tête-bêche, les jeunes femmes se suçaient mutuellement. Natalia, agenouillée près de la couche, y voyait une réelle gourmandise, une avidité grandissante. La compétition de gorges profondes, dans laquelle Myry excellait d’après sa capacité à engloutir un tel engin, s’accompagnait de caresses vulvaires à faire blêmir une lesbienne de jalousie. Les spectacles pornos n’étaient pas sa distraction favorite, ça risquait de le devenir avec de telles artistes. La rousse lâcha prise la première.
– Arrête, tu vas me faire jouir. Baise-moi.
Obéissante, Karia déposa sa compagne sur le dos avec une facilité surprenante ; la brillance des regards dénonçait un désir irrationnel, comme si faire l’amour leur était aussi indispensable que le réflexe de respirer.
Myry, les jambes à l’équerre, peinait à dissimuler son impatiente, la présence de la Terrienne attisait le feu de l’excitation. Elle ferma les yeux en sentant le gland massif sur sa fente prête à l’accueillir, savourant la plénitude à venir. Son amante ne la fit pas attendre plus longtemps, la queue trouva sa place dans les chairs dilatées.
– Hummm... comme tu es chaude.
Par quel miracle un membre aussi énorme pouvait pénétrer sans la blesser une petite chatte semblable à la sienne, Natalia cessa de se poser la question pour se contenter du rôle de voyeuse privilégiée. Karia entama un lent mouvement de va-et-vient.
– Han ! rugit sa compagne enfin comblée.
« Et ce n’est pas peu dire. », songea la Terrienne frustrée de ne pouvoir ressentir la dualité des sensations. La tendresse de la scène lui donnait presque des regrets d’avoir voulu rester à l’écart. Elle les admira longuement, sentant un désir inhabituel affluer dans ses veines.
Myry ouvrit de grands yeux éberlués. Natalia, la bouche ouverte, lissait sa queue de bas en haut, jouant de la langue et de ses lèvres humides avec une science innée. Enfin, elle enfourna la gland dans sa bouche. Sans la caresse aussi délicieuse qu’inattendue, l’Élamine aurait joui d’abord comme une femme.
Silencieuse par crainte de rompre le charme, Karia s’imprégna de la scène hautement érotique. La lenteur de la Terrienne à lécher sa proie trahissait le besoin de toucher, le visage fin de la Russe avait perdu son arrogance. Cette dernière lissa le gland cramoisi une dernière fois, puis offrit un baiser passionné à Myry.
C’en était trop, l’Élamine s’abandonna aux deux orgasmes en parfaite synchronie. Karia, surprise de voir que Natalia gardait sa langue dans la bouche de sa compagne malgré l’averse de foutre, ressentit les spasmes du plaisir comprimer sa queue. Elle inonda le vagin accueillant de sa propre jouissance.
– Tu ne fais pas semblant quand tu éjacules, pouffa la Terrienne dont le visage et la tignasse châtain dégoulinaient de sperme. On dirait celui d’un homme, grimaça-t-elle après avoir essuyé ses lèvres d’un coup de langue, sauf qu’il y en a au moins deux fois plus. Je préfère la vodka.
Le rire s’éteignit dans la gorge de Natalia quand Karia la libéra de son jean et de sa culotte d’un geste sûr. L’Élamine débusqua le clitoris de la langue sans attendre, elle avait envie de lui offrir un plaisir de femme à femme. Il n’y eu aucune résistance cette fois, au contraire. Myry en profita pour caresser les petits seins fermes en la régalant d’un baiser langoureux.
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