Généreuse amitié 1
Récit érotique écrit par Ethelrede [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 15-08-2024 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Généreuse amitié 1
Pour le bus de 5h57, il fallait vraiment se presser : Josiane était partie un peu tard de chez elle et avait donc sensiblement allongé le pas. Elle forçait même l’allure, sans toutefois courir. Tout en se concentrant sur cet objectif, son esprit vagabondait. Allait-elle retrouver cette fille qui, depuis plusieurs jours, déjà, prenait comme elle le premier bus chaque jour ? Elle avait l’air plutôt sympa : ce serait chouette de s’en faire une copine pour pouvoir meubler le trajet, chaque matin ! Elle se prenait à espérer la voir, alors qu’elles ne se connaissaient absolument pas ; elle en était un peu étonnée... sans doute la solitude commençait-elle à lui peser ; cela faisait déjà un moment qu’elle n’avait plus personne dans sa vie. La fin de son aventure avec Jean-Pierre datait de presque un an, déjà !
Son souffle commençait à devenir bien court et pourtant, elle n’allait pas assez vite : elle allait devoir courir… Quelle plaie : elle avait horreur de ça ! Elle se décida et, en tournant le dernier coin de rue en petite foulée, elle vit simultanément la fille et le bus qui arrivait. Zut… À cinquante mètres près, elle l’avait ! Un furtif découragement la traversa.
Devant le bus, la fille qui avait vu Josiane arriver prit tout son temps pour monter et discuta quelques instants avec le chauffeur. De ce fait, en se hâtant de plus en plus, Josiane arriva au pied du bus au moment même où le chauffeur allait en refermer les portes. Elle monta, essoufflée.
- Vous avez du bol, mademoiselle, sans votre copine, je ne vous attendais pas !
Josiane regarda un instant la jeune femme qui se tenait devant elle avant de se décider à passer aux présentations.
- Salut, moi c’est Josiane. Merci d’avoir retenu le bus, c’est super sympa !
- Avec plaisir. Moi, c’est Fabienne. Oh, tu sais, le bus suivant est dans vingt minutes et je vois bien que tu prends celui-là tous les matins ! Alors j’ai dit au chauffeur que tu étais au coin de la rue… C’est surtout lui qui a été sympa !
- Oui, j’ai bien remarqué que tu prenais ce bus tous les matins… Tu es une lève-tôt, comme moi ! Tu habites loin ?
- Ah, ça ! Tu vois la porte rouge en face de l’arrêt du bus ? Hé bien c’est là ! Et toi, tu viens de loin ?
- Deux-cent-cinquante mètres… autant dire la moitié du tour du monde, par rapport à toi !
Les deux filles rirent un petit moment… Les paroles de convenance épuisées, elles cherchaient comment rebondir. C’est Fabienne qui reprit la première :
- Tu vas au travail, par ce bus si matinal ?
- Oui. Je travaille dans un cabinet d’avocats, un arrêt après celui où tu descends.
- Tu es avocate ?
- Non ! J’ai fait des études de droit, j’ai mon master et je pourrais tenter le concours du barreau… mais je ne suis pas convaincue que ce métier soit en ligne avec mon sens de l’éthique, en matière de justice. Alors j’ai choisi d’observer pendant un an.
- C’est sage ! Et si ça ne te convenait pas, que ferais-tu ?
- J’hésite encore… Soit le notariat, soit je pourrais tenter le concours de l’école de la magistrature… Mais là, c’est hard… C’est pour l’élite.
- Hé bé… Tu as bien du courage !
- Et toi, que fais-tu ? Tu es bien matinale, aussi !
- Moi, c’est purement alimentaire…
- Tu fais la cuisine ?
Fabienne se mit à rire, d’un rire un peu nerveux, presque forcé.
- Je m’exprime toujours aussi mal ! C’est le travail que je fais qui est alimentaire. Pour payer mon loyer et me nourrir… J’assure la mise en rayons et les inventaires dans un petit super marché, près du CHU. Je travaille de six heures trente à neuf heures, en général. Après, ça dépend des cours. Soit je vais en amphi, soit je reste à l’hôpital. Et je reprends au magasin en fin d’aprème.
- Mais que fais-tu, en fait ? Tu es étudiante ?
- En médecine, oui. En quatrième année. C’est difficile de mener mon travail et les études de front… Mais j’en ai besoin, alors j’y arrive. Depuis cette année j’ai un petit revenu mais c’est à peine plus de deux-cent-soixante-dix euros par mois ! C’est loin d’être suffisant.
- Mais… Tes parents ne t’aident pas pour tes études ?
- Ça ne risque pas… Ils m’ont mise à la porte à la fin de ma troisième année…
- C’est vrai ? Mais pourquoi ? C’est dingue, ça…
- Je leur ai dit que je partais en vacances avec mon amie. Ils n’ont pas supporté de découvrir mon orientation sexuelle…
Josiane se raidit soudainement, s’écarta imperceptiblement de sa voisine de banquette… Elle avait l’air de comprendre la situation mais ressentait visiblement un léger malaise. Fabienne éclata de rire.
- Josiane ! Ne sois pas effrayée, ce n’est pas contagieux ! Tu ne cours aucun danger à être assise près de moi.
- Je sais, je sais…
- Écoute, est-ce que toi, tu sautes sur tous les mecs que tu croises pour les emmener dans ton lit sous prétexte que tu es hétéro ? Non ! Hé bien, nous, c’est pareil… Et puis tu sais bien qu’entre filles, on peut facilement se prendre par la main ou se dire ma chérie sans qu’il y air de connotation sexuelle… Or nous n’en sommes même pas encore là ! Relax, Josy, cool !
- Tu as raison, pardonne-moi Fabienne, je suis stupide. C’est parce que je suis très touchée par ce que tu me dis… Que tes propres parents te jettent parce que tu ne suis pas le chemin qu’ils imaginaient pour toi… C’est complètement impensable, dans mon esprit…
- Ouais… pour ce qui est d’être stupide, je demande à voir… Faudra creuser ça…
La station où Fabienne devait descendre approchait, le temps pressait. Elle demanda soudain :
- Cela te dirait qu’on se retrouve à mon arrêt, ce soir ? Vers quelle heure finis-tu ?
- Avec joie ! J’ai une réunion assez tard, à dix neuf heures. Elle devrait se terminer vers vingt heures. Je m’arrêterai à ton arrêt, si tu veux… Je t’y attendrai.
- OK, merci. Ce serait sympa de se revoir, d’apprendre à nous connaître un peu... il me semble que le courant pourrait passer entre nous ! Allez, belle journée à toi, Josy, à ce soir.
La jeune femme descendit et disparut rapidement tandis que le bus reprenait son chemin. Josiane était heureuse d’avoir pu faire connaissance avec cette fille dont, elle le sentait, elle allait devenir assez proche, peut-être même une amie, une vraie, de celles qu’on garde la vie durant…
En quittant le bus, Fabienne d’était dit : "elle est vraiment chouette, cette nana… Et jolie, en plus. Dommage qu’elle soit hétéro… J’aurais bien aimé tenter ma chance avec elle. Ah, mais quelle idiote… J’aurais dû lui donner mon numéro de portable. Je vais devoir la surveiller, ce soir… pas la rater."
Puis elle se mit au travail, pleinement concentrée sur ses tâches. C’était une de ses grandes qualités, de pouvoir se concentrer exclusivement, faisant abstraction de tout autre sujet. Bien que très émotive, elle avait appris à ranger ces pensées "parasites" dans un coin le temps de son travail…
Pendant toute la journée, Josiane se demanda comment il était possible de mettre son propre enfant à la porte, pour quelque raison que ce fut… Elle ressentait un profond malaise à se dire que des gens avaient pu faire ça à leur propre enfant. Autant dire qu’elle passa une journée un peu morose, attendant le soir avec impatience.
Lorsqu’elle sortit de sa dernière réunion de la journée, avec bien vingt minutes de retard, elle fila aussitôt et se rendit à pied vers l’arrêt de bus suivant, lieu de son rendez-vous.
Vers vingt heures, Fabienne releva le nez de ses fiches d’inventaire et jura.
- Zut, j’ai oublié de mettre mon téléphone à sonner, faut que je me grouille, Josiane doit être en train de m’attendre…
Elle arrêta son ordinateur, éteignit tout et sortit, refermant soigneusement le rideau de fer de la petite porte par laquelle elle accédait au magasin. À une centaine de mètres de là, elle vit, soulagée, Josiane arriver à l’arrêt de bus… Elle s’y rendit en courant.
Les deux jeunes femmes s’embrassèrent amicalement. Sourires un peu gênés, petits mots d’excuse pour le retard… Josiane ouvrit le feu :
- Connais-tu un endroit où on puisse manger, dans le coin ? Il y a des bus jusqu’à vingt-deux heures, je crois, ça nous laisse un peu de temps…
- Le dernier est à vingt-deux heures trois ! Et, oui, il y a une auberge alsacienne à trois ou quatre minutes à pied d’ici.
Les deux amies s’y rendirent. Fabienne y avait apparemment ses habitudes, elle emmena Josiane tout au fond de la salle, vers un sorte de petite alcôve abritant une table isolée avec deux chaises face à face. Elles choisirent rapidement leur menu et recommencèrent à discuter.
- Tu sais, Fabienne, depuis ce matin, je suis super mal à l’aise en repensant à ce que t’ont fait tes parents. C’est inique, d’une part, car ils n’en ont pas le droit, et c’est un tel déni d’amour… Je n’arrive pas à y croire.
- Et pourtant ! C’est bien le cas. Je me débrouille toute seule…
- Mais c’est terrible… Écoute, j’ai eu une idée. J’habite un tout petit appartement, j’y suis seule. Il comporte une pièce que je n’utilise pas : elle est trop petite à mon goût... Elle mesure deux mètres et quelques par trois… Si tu veux, je peux te la donner pour t’y installer. Qu’en penses-tu ? Si tu rends ton logement actuel, tu n’auras plus de loyer à payer…
- Mais… Josiane, tu n’y penses pas ! Au nom de quoi ferais-tu ça ? Et pourquoi ? Si cela se fait, je veux contribuer à ton loyer… D’ailleurs, si ça se trouve, ton propriétaire ne t’autorisera pas à prendre une coloc…
- Je le fais parce que je peux le faire : si je ne pouvais pas, le faire, je ne le ferais pas ! Et quant à payer une part de loyer, il n’en est pas question. Je ne vais pas te prendre d’une main ce que je t’offre de l’autre ! Tu vas voir, mon propriétaire est super sympa, il va t’adorer…
- Faut lui demander…
- Nan : c’est moi, le propriétaire, je suis en train d’acheter, j’ai déjà commencé à payer mon emprunt. C’est moi qui décide, je te prends comme colocataire et je fixe le loyer… et c’est zéro !
- Mais… je ne sais pas quoi te dire… c’est d’une générosité incroyable… Et puis… tu oublies que je suis lesbienne, ça ne te fait pas peur ? Bon… pas exclusive, mon orientation. Il m’arrive de coucher avec des garçons aussi, j’aime beaucoup ça et j’y prends toujours un grand plaisir. Mais la personne à qui je donnerai un jour mon cœur, pour la vie, je n’imagine pas une seule seconde que ce puisse ne pas être une femme…
- Puisque nous sommes amies, Fabienne, tout devrait bien se passer, non ? Je ne couche pas avec tous mes amis, comme tu disais, et toi non plus… Voilà !
Fabienne, une fille pourtant dure, avait un petit lac en dessous de ses jolis yeux bleus. Elle ne parvenait plus à regarder Josiane tant son émotion était intense.
- Veux-tu venir voir à quoi ça ressemble, chez moi, après le repas ? Cela ne t’engage à rien et ça te donnera une idée !
Fabienne ne répondit pas. Elle se borna à prendre la main de son amie dans la sienne et la serrer doucement, incapable de prononcer un mot. Elles mangèrent en silence ou presque et reprirent leur bus vers leur quartier. Le moment était tendu, solennel en quelque sorte. Les deux amies savaient à quoi elles s’exposaient, aucune ne souhaitant faire de mal à l’autre… C’était à la fois une idée heureuse et une source de souffrance.
L’appartement de Josiane n’était pas grand, loin de ça. Mais il comprenait en effet une petite pièce de dimensions plus que modestes. Il était toutefois possible d’y faire tenir un lit dans la largeur ainsi qu’une petite commode, juste sous la petite fenêtre donnant sur une cour. Le lit étant un lit mezzanine, le bureau de travail tiendrait dessous, c’était idéal. D’un rapide regard circulaire, Fabienne comprit tout le bénéfice qu’elle pourrait tirer d’un tel endroit, ne lui coûtant rien qui plus était. Minuscule mais fonctionnelle, cette pièce lui sauverait des heures d’un pénible travail pendant lequel elle devait mettre ses études en pause. Ici, elle pourrait travailler efficacement.
- Écoute, c’est magnifique ! Je vais y réfléchir cette nuit et je te dirai demain. Mais sache que je suis très émue de ce que tu fais pour moi, que je l’accepte ou non.
Elle prit Josiane dans ses bras pour la serrer très fort contre elle, puis, plaçant ses deux mains sur les joues de sa toute nouvelle amie, elle murmura "pardon, pardon, pardon," avant de lui déposer un petit baiser sur les lèvres.
Puis elle sortit précipitamment, sans un mot, descendit l’escalier quatre à quatre et rentra chez elle en courant. Le lendemain matin, les deux jeunes femmes se revirent à l’arrêt de bus. Les deux arboraient l’air fatigué, l’air de celle qui a peu dormi ! Fabienne attaqua aussitôt :
- C’est d’accord, je vais venir. Mais je dois t’avertir d’une chose…
- Chouette ! Ce que je suis contente ! Quelle chose ?
- Vu que tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour que je tombe amoureuse de toi, il ne faudra pas t’étonner si cela se produit !
- J’y suis prête…
- Alors, deuxième aveu : c’est fait…
- Qu’est-ce qui est fait ?
- Je crois bien que je t’aime… déjà !
Josiane prit la main de son amie et la serra. Il n’y avait pas grand-chose à dire, ni à faire…
Pendant le trajet, nos deux amies évaluèrent quand le déménagement pourrait avoir lieu. Idéalement, le plus tôt serait le mieux ! Fabienne devait voir avec son propriétaire comment éviter un trop long préavis. Elle connaissait une étudiante de sa fac en recherche de logement, elle allait lui en parler aussi. Dans le meilleur des cas, elle pouvait envisager le weekend suivant, c'est-à-dire… le lendemain !
Le soir, dans le bus du retour, Fabienne se retrouva seule. Elle appela Josiane, à tout hasard.
- Ah, Fabienne ! J’ai pris mon après midi pour commencer à préparer ta chambre ! Tu viens dîner, ce soir ?
- Hé, Josy ! rien n’est encore fait… Tu ne vas pas un peu vite en besogne ?
- C’est que je suis tellement contente !
- Bon, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle… Par laquelle veux-tu que je commence ?
- La bonne !
- Alors, j’ai trouvé une repreneuse pour mon logement, tu sais la nana de ma fac qui cherchait un logement, donc, je n’aurai pas de préavis à payer !
- Chouette ! Et la mauvaise ?
- Bin… J’arrive chez toi demain !
Le technicien du CHU, que tout le monde connaissait sous le nom de Jeannot, avait Fabienne à la bonne. Il la trouvait charmante. Ne lui avait-il pas un jour dit :
- Toi, tu es gentille, serviable et humble, des qualités que j’apprécie hautement, si rares, de nos jours... Et en pus, tu es tellement jolie à regarder ; de quoi pourrais-je rêver de mieux ? Si j’avais eu une fille, j’aurais bien aimé qu’elle te ressemble… Si un jour tu as besoin d’un coup de main, n’hésite jamais à me demander.
C’est donc vers lui que Fabienne s’était retournée le soir même pour voir s’il disposait d’une voiture pour transporter le lendemain ses trois misérables effets personnels depuis sa chambre de bonne jusque chez Josiane. Au petit matin, Jeannot avait amené la fourgonnette de l’hôpital au bas de l’immeuble et en moins d’une heure, tout était dedans, même le lit totalement démonté.
Il avait aidé à monter les meubles jusque dans le petit salon de Josiane et Fabienne lui avait dit que ça irait, elle assurerait le remontage du lit. Un peu à contrecœur, Jeannot était reparti. Il eût aimé ne partir qu’une fois le travail achevé…
Josiane était épatée par le lit mezzanine que Fabienne remonta avec une apparente facilité.
- Il est super, ce lit ! Il tient parfaitement dans la largeur de la pièce et avec son échelle amovible, ça ne prend pas du tout de place. Où as-tu déniché une telle merveille ?
Fabienne regarda son amie avec un large sourire où se lisait un peu de fierté, malgré sa modestie :
- Ah, ça ! Mon père est ingénieur en chimie mais sa passion, c’est l’ébénisterie. Il a donc un atelier équipé avec toutes les machines imaginables et depuis mon enfance, j’ai toujours travaillé avec lui…Donc, quand j’ai eu besoin d’une chambre d’étudiante, je me suis construit ce lit.
- C’est vrai ?
Josiane passa ses doigts sur le bois verni du lit, observa admirative tous les assemblages.
- Tu as de l’or dans les doigts…
Une heure plus tard, Fabienne avait son lit fait, le bureau installé dessous et sa petite commode contenant ses vêtements à côté. Il restait encore un peu de place pour se mouvoir dans la pièce.
- Merci Josy, c’est le paradis, pour moi, ici !
Josiane sortit du réfrigérateur une bouteille de champagne. Elle la déboucha et prit deux verres dans son placard. Elle y versa le nectar pétillant et en offrit un à sa nouvelle amie et, désormais, colocataire.
- Pour moi, ta venue ici est une nouvelle heureuse, et les bonnes nouvelles, chez moi, ça se fête au champagne ! À ta santé, à tes études, à notre amitié !
- À ta santé, et merci pour ton grand cœur, ta générosité, ton amitié inespérée.
Josiane posa son verre et s’approcha de Fabienne. Elle la prit dans ses bras, la serra doucement.
- Fabienne, je suis si heureuse…
- Moi aussi Josy…
- Tu sais, jeudi quand tu es venue, en repartant tu m’as embrassée…
- Je sais, je n’aurais jamais dû… Je te demande pardon.
- Non, pas ça… Je voulais juste de dire que… ça ne m’avait pas déplu…
Fabienne s’écarta un peu de son amie, vit son visage écarlate, comprit ce que lui avait sans doute coûté cet aveu. Elle se rapprocha et, une nouvelle fois, posa ses lèvres sur les siennes, avec une immense douceur, un effleurement à peine. Elle ressentit le tressaillement de sa belle amie, entendit le discret sanglot qu’elle tenta vainement de retenir, mais ne ressentit aucun refus, bien au contraire…
Elle lui donna un second baiser, plus sensuel, plus appuyé, auquel Josiane participa cette fois, mais à peine, en penchant légèrement sa tête sur le côté. Elle découvrait dans ces innocents baisers un plaisir auquel jamais elle n’avait songé jusque là.
- Je dois être folle… Je n’ai jamais rien fait de pareil de ma vie… En plus je suis nulle, je ne sais pas embrasser…
- Tu le fais pourtant très bien !
- Je ne sais pas faire, je te dis…
- Tu voudrais apprendre ?
Josiane resta interdite un instant. La douce sensation des lèvres de son amie sur les siennes lui procurait indubitablement un grand plaisir. Était-elle pour autant prête à entrer plus loin dans le jeu ? D’un côté, elle n’était pas "de ce bord"… d’un autre, elle était déjà allée un peu trop loin pour faire machine arrière de façon crédible ! Et avant tout, avait-elle envie d’en rester là ? Elle prit une profonde respiration :
- Oui, apprends-moi, Fabienne. Apprends-moi à bien t’embrasser !
Le baiser reprit, mais avec cette fois une intensité accrue. Les langues entrèrent dans la danse… Josiane était plutôt bonne élève et fit rapidement preuve d’inventivité. C’est elle qui la première ôta ses mains des joues de Fabienne pour les poser innocemment sur sa jolie poitrine, lui provoquant un petit hoquet de surprise.
Leurs deux corps ondulaient ensemble, mains se promenant partout avec douceur et sensualité, les deux amies dansaient un éternel ballet : celui de l’amour naissant entre deux êtres qui se découvrent. De temps en temps, leurs deux visages s’écartaient, le temps d’un sourire, d’un regard plein de promesses, puis le baiser reprenait avec chaque fois plus de force, de conviction. Déjà, Josiane laissait ses mains se glisser sous le haut de Fabienne, recherchant le contact de sa peau nue…
Laissant les verres sur la table, Fabienne entraîna son amie vers ce qui devait être sa chambre, où le couple s’écroula sur le grand lit. Josiane sut à cet instant précis , qu’elle allait vivre un moment fabuleux, une aventure nouvelle, sans doute le coup de départ d’une vie qu’elle n’avait jamais imaginée… Intense et belle.
Sur le lit, les rapports changèrent de dimension. Sans prononcer un mot, Fabienne aidait sa partenaire, la guidant de la main, ouvrant un bouton pour lui indiquer d’ôter les autres. De son côté, elle entreprit de dévêtir son amie, doucement, lentement, laissant la surprise émerger, les yeux se repaître du charmant spectacle de leur nudité progressant, petit à petit.
L’émergence des seins de Josiane fut un coup au cœur pour Fabienne : Dieu que cette poitrine était belle ! De jolis seins bien ronds, pleins et souples avec une courbe rebelle, vers le haut, faisant pointer ses tétons vers le haut, avec une superbe arrogance ! Ils étaient de la couleur de sa peau dorée, en accord avec ses cheveux presque noirs. Les larges aréoles en étaient sombres, d’un brun rouge évoquant un vieil acajou. Les tétons, encore plus foncés tiraient sur une ébène patinée, invitant au mordillement. Plus bas, le ventre bien plat était encadré par une taille bien fine, s’évasant sur des hanches pleines et pulpeuses.
Josiane avait défait le haut de Fabienne qui l’y avait un peu aidée. Elle avait, elle aussi, vu apparaître sa poitrine, plus menue mais si belle ! deux petites pommes faites d’une peau claire, presque blanche, avec de très petites aréoles rosée surmontées de tétons fins et long couleur groseille. Bien que n’ayant jamais ressenti la moindre attirance pour de tels appas, elle en ressentit une faim d’ogresse et ne put se retenir de les prendre alternativement entre ses lèvres, les serrant doucement, les léchant au passage, ce qui extorqua un petit sanglot de plaisir à son amie.
Fabienne, se redressa lentement, défit le bouton du jean de sa partenaire et entreprit de le faire glisser, passant assez péniblement le cap des hanches qui, décidément, étaient bien attirantes ! elle l’ôta ; passant sur les pieds que Josiane avait menus, fins, longilignes, d’un érotisme torride pour la jeune femme qui avait toujours été attirée par cette partie du corps. Elle prit le temps, au passage, de les embrasser, les couvrir de petits baisers tout doux, les léchant, mordillant leur tranchant, mordillant le cou, remontant de sa langue l’arête du tibia. Elle reprit ses baisers sur les deux faces internes des jolies cuisses dorées, fuselées, invitant à la caresse, et s’arrêta devant la barrière d’étoffe et de dentelle de la culotte au travers de laquelle Fabienne pouvait sentir sourdre la fragrance de désir qui la gagnait, la rendant incapable du moindre contrôle.
Elle passa ses doigts sur le vêtement, longeant les reliefs les plus évocateurs, les humant, y frottant même son nez. Puis, écartant d’un doigt la fine dentelle, elle découvrit une toison intégrale, sans la moindre épilation.
- Houah… Un minou sauvage, chic !
- Oh… c’est vrai que c’est un peu négligé, de ce côté… Je devrais me faire un petit rafraîchissement…
- Oh, non ! n’en fais rien… Je n’avais jamais vu de vrai minou sauvage… Tu me le laisseras apprivoiser, dis ? Steuplé… Un minou sauvage rien que pour moi… Je serais gentille, promis, j’en prendrai soin tout plein tout plein !
Petits, rires et promesse de ne rien faire… Josiane soupire et Fabienne reprend son dur labeur… Elle souffla délicatement sur la fleur d’amour désormais tout à fait offerte puis, de son index, en lissa les pétales, faisant ainsi perler une première goute de nectar. La sollicitation était si forte… la langue lui démangeait de l’envie de plonger tout de suite s’abreuver à cette merveilleuse source de bonheur. Fabienne résista cependant : elle continua à longer de son doigt, sans les toucher tout à fait, les chairs les plus sensibles, provoquant de délicieux tremblements d’impatience. Ce n’est que lorsque la pauvre Josiane fut tout à fait à bout qu’elle se pencha et, enfin, lui donna la délivrance de sa langue largement appliquée sur toute sa jolie fleur.
Délectation partagée : Josiane émit un long sanglot tandis que Fabienne ronronnait de bonheur. Elle fit passer et repasser sa langue dans les moindres petits replis de cette peau adorée, aspirant suçant, léchant avec suavité ou force, selon son désir. Elle entendait son amante gémir, pousser de petits cris, jusqu’à ce que, au moment ou elle aspira tout le pistil de la fleur avec force, une grande tétanie s’empare de son corps, transpercé des flèches de la jouissance, parcouru par les puissantes saccades des spasmes de son orgasme…
La jeune femme resta un long moment avant de retrouver son souffle :
- J’ai joui, Fabienne, j’arrive pas à y croire… c’est la première fois…
- Avec une fille ?
- Non, la première fois… tout court.
- Non… c’est impossible !
- Si je t’assure. J’avais toujours eu du plaisir, avant… C’était doux, sensuel, j’aurais chaque fois voulu que ça ne s’arrête pas, que ça dure éternellement, et je croyais que c’était cela, jouir… Mais jamais je n’avais été parcouru par cette délicieuse brûlure, cette sensation, entre douleur insupportable et joie du corps dont on ne peut plus se passer une fois qu’on l’a ressentie… C’est… C’est fou ; c’est merveilleux. Et c’est à toi que je le dois ! Merci ma belle, merci ma chérie, merci mon amour.
- Que viens-tu de dire, là ?
- Que je t’aime, peut-être ?
- C’est vrai ?
- Mais c’est de ta faute, aussi, on n’a pas idée d’être aussi belle et sexy et depuis que tu m’as dit que tu étais tombée amoureuse de moi, ça m’a travaillée… Je me suis dit… et si c’était ça, pour moi aussi ? J’ai réalisé que je te désirais depuis le début ! Je t’aime, ma belle !
Les deux amantes roulèrent ensemble dans une fabuleuse embrassade ! Josiane était préoccupée par deux idées : en premier lieu, était fort troublée de se trouvée vêtue de sa culotte alors qu’elle venait de faire l’amour, chose qu’elle avait de tout temps faite nue ! Cela procurait en elle une excitation nouvelle, très intense. Elle imaginait même de faire l’amour un jour, Fabienne et elle totalement habillées ! La seconde est qu’elle était soucieuse de rendre la pareille à sa belle, après avoir reçu d’elle le premier orgasme de sa vie. Serrée contre elle, elle avait défait innocemment la ceinture et les boutons de son pantalon. Puis bondissant du lit comme mue par un ressort, elle s’était positionnée au pied du lit et avait attrapé les deux jambes du vêtement. Les secouant pour le lui ôter, elle s’exclama :
- Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? Qui m’a donc fichu cette espèce de sac à patates sur mon lit ? C’est disgracieux… Et il y a quelque chose dedans : c’est lourd…
Elle retira le pantalon et le jeta au sol. Comme si elle s’apercevait juste de ce qui, maintenant, se trouvait sur le lit, elle reprit :
- Oh, mais ce sont des pieds qu’il y avait dedans… Et jolis, même !
Elle les saisit, les porta à ses lèvres, les couvrit de petits baisers tout doux, insistant sur les fins orteils aux ongles soignés, laqués de rouge incarnat.
- Et des jambes, aussi, et si belles… Moi, j’en aimerais bien des comme celles là… même si on m’a fait des compliments sur les miennes récemment… Celles-ci sont bien plus belles… Peut-être qu’on pourrait échanger ? Ou alors, je prends celles-là et je les garde pour moi ? Faut que j’y pense…
Elle les couvrit de tendres baisers tout en remontant vers leur naissance, à la source de ce philtre de désir qui déjà l’enivrait. La culotte arachnéenne tellement transparente qu’elle ne cachait absolument rien du trésor offert en dessous captura son attention. Dessous, une toison fine et bien entretenue arborait la forme d’un cœur dont la pointe semblait désigner le point de tous les plaisirs. Josiane rosit.
- C’est ce cœur-là dont tu me disais vouloir l’offrir pour la vie à la femme de ta vie, le jour venu ?
- Il en fait partie, oui… Et ce jour est venu, je te l’offre, pour toute la vie, si tu veux bien le prendre…
- Et un peu, que je vais le prendre ! Tu ne crois tout de même pas que tu vas m’avoir impunément fait basculer du côté de l’amour au féminin pour t’en sortir comme ça ! Je te garde, ma belle chérie, rien que pour moi !
Sans se soucier de ce qu’elle n’avait absolument aucune expérience en la matière, Josiane plongea vers le mont de Vénus de sa belle, irrésistiblement attirée vers son temple d’amour tel le papillon par une lanterne. Elle huma longuement la fragrance émanant du fin tissu sous lequel, palpitant, le sexe de sa belle attendait, exaspéré par l’impatience. Sa langue se tendit pour lécher tout du long le sillon central à travers l’étoffe, ses lèvres plaquées autour de la fleur pour en extraire le nectar d’une succion continue, puissante. Pendant ce temps, l’une de ses main flattait la magnifique poitrine qu’elle adorait désormais.
Soudainement, elle abandonna sa position pour revenir vers le visage de sa chérie, lui administrer un nouveau baiser et lui distiller des mots d’amour et surtout les paroles les plus excitantes qui lui venaient à l’esprit. Sa main droite était restée en action sur la jolie culotte…
Ses doigts virevoltaient dessus, appuyaient ici et là, cherchant l’entrée du temple. La trouvant enfin à travers la fine étoffe, ils poussèrent doucement, y pénétrant. Fabienne était haletante, ressentant une sensation que ja mais elle n’avait encore éprouvée. Les deux premières phalanges de l’index et du majeur de sa belle amante allaient et venaient en elle à travers sa culotte, tandis que deux autres doigts caressaient ses grandes lèvres, son pouce venant à chaque passage solliciter son petit bouton de rose turgescent. À son oreille, une voix ensorceleuse murmurait…
- Mon amour je veux te sentir entrer en fusion. Je veux te sentir fondre pour moi, je veux que tu te sentes devenir une part de moi quand mes doigts vont enfin te donner le coup de grâce. Je veux que tu sentes tout l’amour qui passe dans mes doigts à travers son joli minou, que ta perle d’amour te fasse crier des mots inconnus tant tu recevras de bonheur… Je veux que tu connaisses le plus fabuleux orgasme de toute ta vie…
Insensiblement, la toile s’étirait, les deux doigts étaient maintenant totalement entrés dans l’étroit et chaud conduit, gainés de leur fine pellicule de tissu. Josiane massait doucement, presque sans bouger, son pouce caressant avec insistance le clitoris maintenant prêt à éclater. Elle prit la bouche de son amoureuse avec la sienne pour la bâillonner et lui donna l’estocade en agitant vivement toute sa main contre le sexe détrempé, tremblant de plaisir.
Le corps parcouru de longues saccades de plaisir, Fabienne resta de longues minutes inerte, incapable d’un mouvement autre que d’embrasser son amoureuse avec encore quelque fougue. Josiane quitta le visage aimé pour revenir entre les cuisses de sa belle, ressortit ses doigts des tréfonds de la jolie fleur, rendant à la culotte sa fonction d’origine. Puis, l’écartant légèrement, elle entreprit de lécher soigneusement tout ce miel d’amour qu’elle avait senti sourdre avec abondance lors de sa caresse, provoquant ainsi une seconde salve de spasmes, un nouvel orgasme presque aussi intense que le précédent et tout aussi bien vécu ! Enfin repue, elle remonta jusqu’au visage de sa chérie.
Sourires, baisers, regards amoureux… les deux jeunes femmes s’aimaient et cela occupait la totalité de leur esprit.
- Josiane ! Si quelqu’un m’avait dit la semaine dernière que j’allais vivre un amour aussi fou aujourd’hui, je ne l’aurais jamais cru… Je lui aurais ri au nez ! Et aujourd’hui, je sais que je n’ai jamais autant aimé quelqu’un de toute ma vie. Tu es l’amour que j’attendais, je le sais…
- Et moi, ma douce, je me destinais à un homme, je me voyais me marier, avoir des enfants, comme tout le monde… Et aujourd’hui, c’est avec toi que je veux me marier !
- C’est vrai ? Tu voudrais bien être ma femme ?
- Oh oui, je le veux plus que tout. Si tu veux bien être la mienne !
À suivre
Son souffle commençait à devenir bien court et pourtant, elle n’allait pas assez vite : elle allait devoir courir… Quelle plaie : elle avait horreur de ça ! Elle se décida et, en tournant le dernier coin de rue en petite foulée, elle vit simultanément la fille et le bus qui arrivait. Zut… À cinquante mètres près, elle l’avait ! Un furtif découragement la traversa.
Devant le bus, la fille qui avait vu Josiane arriver prit tout son temps pour monter et discuta quelques instants avec le chauffeur. De ce fait, en se hâtant de plus en plus, Josiane arriva au pied du bus au moment même où le chauffeur allait en refermer les portes. Elle monta, essoufflée.
- Vous avez du bol, mademoiselle, sans votre copine, je ne vous attendais pas !
Josiane regarda un instant la jeune femme qui se tenait devant elle avant de se décider à passer aux présentations.
- Salut, moi c’est Josiane. Merci d’avoir retenu le bus, c’est super sympa !
- Avec plaisir. Moi, c’est Fabienne. Oh, tu sais, le bus suivant est dans vingt minutes et je vois bien que tu prends celui-là tous les matins ! Alors j’ai dit au chauffeur que tu étais au coin de la rue… C’est surtout lui qui a été sympa !
- Oui, j’ai bien remarqué que tu prenais ce bus tous les matins… Tu es une lève-tôt, comme moi ! Tu habites loin ?
- Ah, ça ! Tu vois la porte rouge en face de l’arrêt du bus ? Hé bien c’est là ! Et toi, tu viens de loin ?
- Deux-cent-cinquante mètres… autant dire la moitié du tour du monde, par rapport à toi !
Les deux filles rirent un petit moment… Les paroles de convenance épuisées, elles cherchaient comment rebondir. C’est Fabienne qui reprit la première :
- Tu vas au travail, par ce bus si matinal ?
- Oui. Je travaille dans un cabinet d’avocats, un arrêt après celui où tu descends.
- Tu es avocate ?
- Non ! J’ai fait des études de droit, j’ai mon master et je pourrais tenter le concours du barreau… mais je ne suis pas convaincue que ce métier soit en ligne avec mon sens de l’éthique, en matière de justice. Alors j’ai choisi d’observer pendant un an.
- C’est sage ! Et si ça ne te convenait pas, que ferais-tu ?
- J’hésite encore… Soit le notariat, soit je pourrais tenter le concours de l’école de la magistrature… Mais là, c’est hard… C’est pour l’élite.
- Hé bé… Tu as bien du courage !
- Et toi, que fais-tu ? Tu es bien matinale, aussi !
- Moi, c’est purement alimentaire…
- Tu fais la cuisine ?
Fabienne se mit à rire, d’un rire un peu nerveux, presque forcé.
- Je m’exprime toujours aussi mal ! C’est le travail que je fais qui est alimentaire. Pour payer mon loyer et me nourrir… J’assure la mise en rayons et les inventaires dans un petit super marché, près du CHU. Je travaille de six heures trente à neuf heures, en général. Après, ça dépend des cours. Soit je vais en amphi, soit je reste à l’hôpital. Et je reprends au magasin en fin d’aprème.
- Mais que fais-tu, en fait ? Tu es étudiante ?
- En médecine, oui. En quatrième année. C’est difficile de mener mon travail et les études de front… Mais j’en ai besoin, alors j’y arrive. Depuis cette année j’ai un petit revenu mais c’est à peine plus de deux-cent-soixante-dix euros par mois ! C’est loin d’être suffisant.
- Mais… Tes parents ne t’aident pas pour tes études ?
- Ça ne risque pas… Ils m’ont mise à la porte à la fin de ma troisième année…
- C’est vrai ? Mais pourquoi ? C’est dingue, ça…
- Je leur ai dit que je partais en vacances avec mon amie. Ils n’ont pas supporté de découvrir mon orientation sexuelle…
Josiane se raidit soudainement, s’écarta imperceptiblement de sa voisine de banquette… Elle avait l’air de comprendre la situation mais ressentait visiblement un léger malaise. Fabienne éclata de rire.
- Josiane ! Ne sois pas effrayée, ce n’est pas contagieux ! Tu ne cours aucun danger à être assise près de moi.
- Je sais, je sais…
- Écoute, est-ce que toi, tu sautes sur tous les mecs que tu croises pour les emmener dans ton lit sous prétexte que tu es hétéro ? Non ! Hé bien, nous, c’est pareil… Et puis tu sais bien qu’entre filles, on peut facilement se prendre par la main ou se dire ma chérie sans qu’il y air de connotation sexuelle… Or nous n’en sommes même pas encore là ! Relax, Josy, cool !
- Tu as raison, pardonne-moi Fabienne, je suis stupide. C’est parce que je suis très touchée par ce que tu me dis… Que tes propres parents te jettent parce que tu ne suis pas le chemin qu’ils imaginaient pour toi… C’est complètement impensable, dans mon esprit…
- Ouais… pour ce qui est d’être stupide, je demande à voir… Faudra creuser ça…
La station où Fabienne devait descendre approchait, le temps pressait. Elle demanda soudain :
- Cela te dirait qu’on se retrouve à mon arrêt, ce soir ? Vers quelle heure finis-tu ?
- Avec joie ! J’ai une réunion assez tard, à dix neuf heures. Elle devrait se terminer vers vingt heures. Je m’arrêterai à ton arrêt, si tu veux… Je t’y attendrai.
- OK, merci. Ce serait sympa de se revoir, d’apprendre à nous connaître un peu... il me semble que le courant pourrait passer entre nous ! Allez, belle journée à toi, Josy, à ce soir.
La jeune femme descendit et disparut rapidement tandis que le bus reprenait son chemin. Josiane était heureuse d’avoir pu faire connaissance avec cette fille dont, elle le sentait, elle allait devenir assez proche, peut-être même une amie, une vraie, de celles qu’on garde la vie durant…
En quittant le bus, Fabienne d’était dit : "elle est vraiment chouette, cette nana… Et jolie, en plus. Dommage qu’elle soit hétéro… J’aurais bien aimé tenter ma chance avec elle. Ah, mais quelle idiote… J’aurais dû lui donner mon numéro de portable. Je vais devoir la surveiller, ce soir… pas la rater."
Puis elle se mit au travail, pleinement concentrée sur ses tâches. C’était une de ses grandes qualités, de pouvoir se concentrer exclusivement, faisant abstraction de tout autre sujet. Bien que très émotive, elle avait appris à ranger ces pensées "parasites" dans un coin le temps de son travail…
Pendant toute la journée, Josiane se demanda comment il était possible de mettre son propre enfant à la porte, pour quelque raison que ce fut… Elle ressentait un profond malaise à se dire que des gens avaient pu faire ça à leur propre enfant. Autant dire qu’elle passa une journée un peu morose, attendant le soir avec impatience.
Lorsqu’elle sortit de sa dernière réunion de la journée, avec bien vingt minutes de retard, elle fila aussitôt et se rendit à pied vers l’arrêt de bus suivant, lieu de son rendez-vous.
Vers vingt heures, Fabienne releva le nez de ses fiches d’inventaire et jura.
- Zut, j’ai oublié de mettre mon téléphone à sonner, faut que je me grouille, Josiane doit être en train de m’attendre…
Elle arrêta son ordinateur, éteignit tout et sortit, refermant soigneusement le rideau de fer de la petite porte par laquelle elle accédait au magasin. À une centaine de mètres de là, elle vit, soulagée, Josiane arriver à l’arrêt de bus… Elle s’y rendit en courant.
Les deux jeunes femmes s’embrassèrent amicalement. Sourires un peu gênés, petits mots d’excuse pour le retard… Josiane ouvrit le feu :
- Connais-tu un endroit où on puisse manger, dans le coin ? Il y a des bus jusqu’à vingt-deux heures, je crois, ça nous laisse un peu de temps…
- Le dernier est à vingt-deux heures trois ! Et, oui, il y a une auberge alsacienne à trois ou quatre minutes à pied d’ici.
Les deux amies s’y rendirent. Fabienne y avait apparemment ses habitudes, elle emmena Josiane tout au fond de la salle, vers un sorte de petite alcôve abritant une table isolée avec deux chaises face à face. Elles choisirent rapidement leur menu et recommencèrent à discuter.
- Tu sais, Fabienne, depuis ce matin, je suis super mal à l’aise en repensant à ce que t’ont fait tes parents. C’est inique, d’une part, car ils n’en ont pas le droit, et c’est un tel déni d’amour… Je n’arrive pas à y croire.
- Et pourtant ! C’est bien le cas. Je me débrouille toute seule…
- Mais c’est terrible… Écoute, j’ai eu une idée. J’habite un tout petit appartement, j’y suis seule. Il comporte une pièce que je n’utilise pas : elle est trop petite à mon goût... Elle mesure deux mètres et quelques par trois… Si tu veux, je peux te la donner pour t’y installer. Qu’en penses-tu ? Si tu rends ton logement actuel, tu n’auras plus de loyer à payer…
- Mais… Josiane, tu n’y penses pas ! Au nom de quoi ferais-tu ça ? Et pourquoi ? Si cela se fait, je veux contribuer à ton loyer… D’ailleurs, si ça se trouve, ton propriétaire ne t’autorisera pas à prendre une coloc…
- Je le fais parce que je peux le faire : si je ne pouvais pas, le faire, je ne le ferais pas ! Et quant à payer une part de loyer, il n’en est pas question. Je ne vais pas te prendre d’une main ce que je t’offre de l’autre ! Tu vas voir, mon propriétaire est super sympa, il va t’adorer…
- Faut lui demander…
- Nan : c’est moi, le propriétaire, je suis en train d’acheter, j’ai déjà commencé à payer mon emprunt. C’est moi qui décide, je te prends comme colocataire et je fixe le loyer… et c’est zéro !
- Mais… je ne sais pas quoi te dire… c’est d’une générosité incroyable… Et puis… tu oublies que je suis lesbienne, ça ne te fait pas peur ? Bon… pas exclusive, mon orientation. Il m’arrive de coucher avec des garçons aussi, j’aime beaucoup ça et j’y prends toujours un grand plaisir. Mais la personne à qui je donnerai un jour mon cœur, pour la vie, je n’imagine pas une seule seconde que ce puisse ne pas être une femme…
- Puisque nous sommes amies, Fabienne, tout devrait bien se passer, non ? Je ne couche pas avec tous mes amis, comme tu disais, et toi non plus… Voilà !
Fabienne, une fille pourtant dure, avait un petit lac en dessous de ses jolis yeux bleus. Elle ne parvenait plus à regarder Josiane tant son émotion était intense.
- Veux-tu venir voir à quoi ça ressemble, chez moi, après le repas ? Cela ne t’engage à rien et ça te donnera une idée !
Fabienne ne répondit pas. Elle se borna à prendre la main de son amie dans la sienne et la serrer doucement, incapable de prononcer un mot. Elles mangèrent en silence ou presque et reprirent leur bus vers leur quartier. Le moment était tendu, solennel en quelque sorte. Les deux amies savaient à quoi elles s’exposaient, aucune ne souhaitant faire de mal à l’autre… C’était à la fois une idée heureuse et une source de souffrance.
L’appartement de Josiane n’était pas grand, loin de ça. Mais il comprenait en effet une petite pièce de dimensions plus que modestes. Il était toutefois possible d’y faire tenir un lit dans la largeur ainsi qu’une petite commode, juste sous la petite fenêtre donnant sur une cour. Le lit étant un lit mezzanine, le bureau de travail tiendrait dessous, c’était idéal. D’un rapide regard circulaire, Fabienne comprit tout le bénéfice qu’elle pourrait tirer d’un tel endroit, ne lui coûtant rien qui plus était. Minuscule mais fonctionnelle, cette pièce lui sauverait des heures d’un pénible travail pendant lequel elle devait mettre ses études en pause. Ici, elle pourrait travailler efficacement.
- Écoute, c’est magnifique ! Je vais y réfléchir cette nuit et je te dirai demain. Mais sache que je suis très émue de ce que tu fais pour moi, que je l’accepte ou non.
Elle prit Josiane dans ses bras pour la serrer très fort contre elle, puis, plaçant ses deux mains sur les joues de sa toute nouvelle amie, elle murmura "pardon, pardon, pardon," avant de lui déposer un petit baiser sur les lèvres.
Puis elle sortit précipitamment, sans un mot, descendit l’escalier quatre à quatre et rentra chez elle en courant. Le lendemain matin, les deux jeunes femmes se revirent à l’arrêt de bus. Les deux arboraient l’air fatigué, l’air de celle qui a peu dormi ! Fabienne attaqua aussitôt :
- C’est d’accord, je vais venir. Mais je dois t’avertir d’une chose…
- Chouette ! Ce que je suis contente ! Quelle chose ?
- Vu que tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour que je tombe amoureuse de toi, il ne faudra pas t’étonner si cela se produit !
- J’y suis prête…
- Alors, deuxième aveu : c’est fait…
- Qu’est-ce qui est fait ?
- Je crois bien que je t’aime… déjà !
Josiane prit la main de son amie et la serra. Il n’y avait pas grand-chose à dire, ni à faire…
Pendant le trajet, nos deux amies évaluèrent quand le déménagement pourrait avoir lieu. Idéalement, le plus tôt serait le mieux ! Fabienne devait voir avec son propriétaire comment éviter un trop long préavis. Elle connaissait une étudiante de sa fac en recherche de logement, elle allait lui en parler aussi. Dans le meilleur des cas, elle pouvait envisager le weekend suivant, c'est-à-dire… le lendemain !
Le soir, dans le bus du retour, Fabienne se retrouva seule. Elle appela Josiane, à tout hasard.
- Ah, Fabienne ! J’ai pris mon après midi pour commencer à préparer ta chambre ! Tu viens dîner, ce soir ?
- Hé, Josy ! rien n’est encore fait… Tu ne vas pas un peu vite en besogne ?
- C’est que je suis tellement contente !
- Bon, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle… Par laquelle veux-tu que je commence ?
- La bonne !
- Alors, j’ai trouvé une repreneuse pour mon logement, tu sais la nana de ma fac qui cherchait un logement, donc, je n’aurai pas de préavis à payer !
- Chouette ! Et la mauvaise ?
- Bin… J’arrive chez toi demain !
Le technicien du CHU, que tout le monde connaissait sous le nom de Jeannot, avait Fabienne à la bonne. Il la trouvait charmante. Ne lui avait-il pas un jour dit :
- Toi, tu es gentille, serviable et humble, des qualités que j’apprécie hautement, si rares, de nos jours... Et en pus, tu es tellement jolie à regarder ; de quoi pourrais-je rêver de mieux ? Si j’avais eu une fille, j’aurais bien aimé qu’elle te ressemble… Si un jour tu as besoin d’un coup de main, n’hésite jamais à me demander.
C’est donc vers lui que Fabienne s’était retournée le soir même pour voir s’il disposait d’une voiture pour transporter le lendemain ses trois misérables effets personnels depuis sa chambre de bonne jusque chez Josiane. Au petit matin, Jeannot avait amené la fourgonnette de l’hôpital au bas de l’immeuble et en moins d’une heure, tout était dedans, même le lit totalement démonté.
Il avait aidé à monter les meubles jusque dans le petit salon de Josiane et Fabienne lui avait dit que ça irait, elle assurerait le remontage du lit. Un peu à contrecœur, Jeannot était reparti. Il eût aimé ne partir qu’une fois le travail achevé…
Josiane était épatée par le lit mezzanine que Fabienne remonta avec une apparente facilité.
- Il est super, ce lit ! Il tient parfaitement dans la largeur de la pièce et avec son échelle amovible, ça ne prend pas du tout de place. Où as-tu déniché une telle merveille ?
Fabienne regarda son amie avec un large sourire où se lisait un peu de fierté, malgré sa modestie :
- Ah, ça ! Mon père est ingénieur en chimie mais sa passion, c’est l’ébénisterie. Il a donc un atelier équipé avec toutes les machines imaginables et depuis mon enfance, j’ai toujours travaillé avec lui…Donc, quand j’ai eu besoin d’une chambre d’étudiante, je me suis construit ce lit.
- C’est vrai ?
Josiane passa ses doigts sur le bois verni du lit, observa admirative tous les assemblages.
- Tu as de l’or dans les doigts…
Une heure plus tard, Fabienne avait son lit fait, le bureau installé dessous et sa petite commode contenant ses vêtements à côté. Il restait encore un peu de place pour se mouvoir dans la pièce.
- Merci Josy, c’est le paradis, pour moi, ici !
Josiane sortit du réfrigérateur une bouteille de champagne. Elle la déboucha et prit deux verres dans son placard. Elle y versa le nectar pétillant et en offrit un à sa nouvelle amie et, désormais, colocataire.
- Pour moi, ta venue ici est une nouvelle heureuse, et les bonnes nouvelles, chez moi, ça se fête au champagne ! À ta santé, à tes études, à notre amitié !
- À ta santé, et merci pour ton grand cœur, ta générosité, ton amitié inespérée.
Josiane posa son verre et s’approcha de Fabienne. Elle la prit dans ses bras, la serra doucement.
- Fabienne, je suis si heureuse…
- Moi aussi Josy…
- Tu sais, jeudi quand tu es venue, en repartant tu m’as embrassée…
- Je sais, je n’aurais jamais dû… Je te demande pardon.
- Non, pas ça… Je voulais juste de dire que… ça ne m’avait pas déplu…
Fabienne s’écarta un peu de son amie, vit son visage écarlate, comprit ce que lui avait sans doute coûté cet aveu. Elle se rapprocha et, une nouvelle fois, posa ses lèvres sur les siennes, avec une immense douceur, un effleurement à peine. Elle ressentit le tressaillement de sa belle amie, entendit le discret sanglot qu’elle tenta vainement de retenir, mais ne ressentit aucun refus, bien au contraire…
Elle lui donna un second baiser, plus sensuel, plus appuyé, auquel Josiane participa cette fois, mais à peine, en penchant légèrement sa tête sur le côté. Elle découvrait dans ces innocents baisers un plaisir auquel jamais elle n’avait songé jusque là.
- Je dois être folle… Je n’ai jamais rien fait de pareil de ma vie… En plus je suis nulle, je ne sais pas embrasser…
- Tu le fais pourtant très bien !
- Je ne sais pas faire, je te dis…
- Tu voudrais apprendre ?
Josiane resta interdite un instant. La douce sensation des lèvres de son amie sur les siennes lui procurait indubitablement un grand plaisir. Était-elle pour autant prête à entrer plus loin dans le jeu ? D’un côté, elle n’était pas "de ce bord"… d’un autre, elle était déjà allée un peu trop loin pour faire machine arrière de façon crédible ! Et avant tout, avait-elle envie d’en rester là ? Elle prit une profonde respiration :
- Oui, apprends-moi, Fabienne. Apprends-moi à bien t’embrasser !
Le baiser reprit, mais avec cette fois une intensité accrue. Les langues entrèrent dans la danse… Josiane était plutôt bonne élève et fit rapidement preuve d’inventivité. C’est elle qui la première ôta ses mains des joues de Fabienne pour les poser innocemment sur sa jolie poitrine, lui provoquant un petit hoquet de surprise.
Leurs deux corps ondulaient ensemble, mains se promenant partout avec douceur et sensualité, les deux amies dansaient un éternel ballet : celui de l’amour naissant entre deux êtres qui se découvrent. De temps en temps, leurs deux visages s’écartaient, le temps d’un sourire, d’un regard plein de promesses, puis le baiser reprenait avec chaque fois plus de force, de conviction. Déjà, Josiane laissait ses mains se glisser sous le haut de Fabienne, recherchant le contact de sa peau nue…
Laissant les verres sur la table, Fabienne entraîna son amie vers ce qui devait être sa chambre, où le couple s’écroula sur le grand lit. Josiane sut à cet instant précis , qu’elle allait vivre un moment fabuleux, une aventure nouvelle, sans doute le coup de départ d’une vie qu’elle n’avait jamais imaginée… Intense et belle.
Sur le lit, les rapports changèrent de dimension. Sans prononcer un mot, Fabienne aidait sa partenaire, la guidant de la main, ouvrant un bouton pour lui indiquer d’ôter les autres. De son côté, elle entreprit de dévêtir son amie, doucement, lentement, laissant la surprise émerger, les yeux se repaître du charmant spectacle de leur nudité progressant, petit à petit.
L’émergence des seins de Josiane fut un coup au cœur pour Fabienne : Dieu que cette poitrine était belle ! De jolis seins bien ronds, pleins et souples avec une courbe rebelle, vers le haut, faisant pointer ses tétons vers le haut, avec une superbe arrogance ! Ils étaient de la couleur de sa peau dorée, en accord avec ses cheveux presque noirs. Les larges aréoles en étaient sombres, d’un brun rouge évoquant un vieil acajou. Les tétons, encore plus foncés tiraient sur une ébène patinée, invitant au mordillement. Plus bas, le ventre bien plat était encadré par une taille bien fine, s’évasant sur des hanches pleines et pulpeuses.
Josiane avait défait le haut de Fabienne qui l’y avait un peu aidée. Elle avait, elle aussi, vu apparaître sa poitrine, plus menue mais si belle ! deux petites pommes faites d’une peau claire, presque blanche, avec de très petites aréoles rosée surmontées de tétons fins et long couleur groseille. Bien que n’ayant jamais ressenti la moindre attirance pour de tels appas, elle en ressentit une faim d’ogresse et ne put se retenir de les prendre alternativement entre ses lèvres, les serrant doucement, les léchant au passage, ce qui extorqua un petit sanglot de plaisir à son amie.
Fabienne, se redressa lentement, défit le bouton du jean de sa partenaire et entreprit de le faire glisser, passant assez péniblement le cap des hanches qui, décidément, étaient bien attirantes ! elle l’ôta ; passant sur les pieds que Josiane avait menus, fins, longilignes, d’un érotisme torride pour la jeune femme qui avait toujours été attirée par cette partie du corps. Elle prit le temps, au passage, de les embrasser, les couvrir de petits baisers tout doux, les léchant, mordillant leur tranchant, mordillant le cou, remontant de sa langue l’arête du tibia. Elle reprit ses baisers sur les deux faces internes des jolies cuisses dorées, fuselées, invitant à la caresse, et s’arrêta devant la barrière d’étoffe et de dentelle de la culotte au travers de laquelle Fabienne pouvait sentir sourdre la fragrance de désir qui la gagnait, la rendant incapable du moindre contrôle.
Elle passa ses doigts sur le vêtement, longeant les reliefs les plus évocateurs, les humant, y frottant même son nez. Puis, écartant d’un doigt la fine dentelle, elle découvrit une toison intégrale, sans la moindre épilation.
- Houah… Un minou sauvage, chic !
- Oh… c’est vrai que c’est un peu négligé, de ce côté… Je devrais me faire un petit rafraîchissement…
- Oh, non ! n’en fais rien… Je n’avais jamais vu de vrai minou sauvage… Tu me le laisseras apprivoiser, dis ? Steuplé… Un minou sauvage rien que pour moi… Je serais gentille, promis, j’en prendrai soin tout plein tout plein !
Petits, rires et promesse de ne rien faire… Josiane soupire et Fabienne reprend son dur labeur… Elle souffla délicatement sur la fleur d’amour désormais tout à fait offerte puis, de son index, en lissa les pétales, faisant ainsi perler une première goute de nectar. La sollicitation était si forte… la langue lui démangeait de l’envie de plonger tout de suite s’abreuver à cette merveilleuse source de bonheur. Fabienne résista cependant : elle continua à longer de son doigt, sans les toucher tout à fait, les chairs les plus sensibles, provoquant de délicieux tremblements d’impatience. Ce n’est que lorsque la pauvre Josiane fut tout à fait à bout qu’elle se pencha et, enfin, lui donna la délivrance de sa langue largement appliquée sur toute sa jolie fleur.
Délectation partagée : Josiane émit un long sanglot tandis que Fabienne ronronnait de bonheur. Elle fit passer et repasser sa langue dans les moindres petits replis de cette peau adorée, aspirant suçant, léchant avec suavité ou force, selon son désir. Elle entendait son amante gémir, pousser de petits cris, jusqu’à ce que, au moment ou elle aspira tout le pistil de la fleur avec force, une grande tétanie s’empare de son corps, transpercé des flèches de la jouissance, parcouru par les puissantes saccades des spasmes de son orgasme…
La jeune femme resta un long moment avant de retrouver son souffle :
- J’ai joui, Fabienne, j’arrive pas à y croire… c’est la première fois…
- Avec une fille ?
- Non, la première fois… tout court.
- Non… c’est impossible !
- Si je t’assure. J’avais toujours eu du plaisir, avant… C’était doux, sensuel, j’aurais chaque fois voulu que ça ne s’arrête pas, que ça dure éternellement, et je croyais que c’était cela, jouir… Mais jamais je n’avais été parcouru par cette délicieuse brûlure, cette sensation, entre douleur insupportable et joie du corps dont on ne peut plus se passer une fois qu’on l’a ressentie… C’est… C’est fou ; c’est merveilleux. Et c’est à toi que je le dois ! Merci ma belle, merci ma chérie, merci mon amour.
- Que viens-tu de dire, là ?
- Que je t’aime, peut-être ?
- C’est vrai ?
- Mais c’est de ta faute, aussi, on n’a pas idée d’être aussi belle et sexy et depuis que tu m’as dit que tu étais tombée amoureuse de moi, ça m’a travaillée… Je me suis dit… et si c’était ça, pour moi aussi ? J’ai réalisé que je te désirais depuis le début ! Je t’aime, ma belle !
Les deux amantes roulèrent ensemble dans une fabuleuse embrassade ! Josiane était préoccupée par deux idées : en premier lieu, était fort troublée de se trouvée vêtue de sa culotte alors qu’elle venait de faire l’amour, chose qu’elle avait de tout temps faite nue ! Cela procurait en elle une excitation nouvelle, très intense. Elle imaginait même de faire l’amour un jour, Fabienne et elle totalement habillées ! La seconde est qu’elle était soucieuse de rendre la pareille à sa belle, après avoir reçu d’elle le premier orgasme de sa vie. Serrée contre elle, elle avait défait innocemment la ceinture et les boutons de son pantalon. Puis bondissant du lit comme mue par un ressort, elle s’était positionnée au pied du lit et avait attrapé les deux jambes du vêtement. Les secouant pour le lui ôter, elle s’exclama :
- Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? Qui m’a donc fichu cette espèce de sac à patates sur mon lit ? C’est disgracieux… Et il y a quelque chose dedans : c’est lourd…
Elle retira le pantalon et le jeta au sol. Comme si elle s’apercevait juste de ce qui, maintenant, se trouvait sur le lit, elle reprit :
- Oh, mais ce sont des pieds qu’il y avait dedans… Et jolis, même !
Elle les saisit, les porta à ses lèvres, les couvrit de petits baisers tout doux, insistant sur les fins orteils aux ongles soignés, laqués de rouge incarnat.
- Et des jambes, aussi, et si belles… Moi, j’en aimerais bien des comme celles là… même si on m’a fait des compliments sur les miennes récemment… Celles-ci sont bien plus belles… Peut-être qu’on pourrait échanger ? Ou alors, je prends celles-là et je les garde pour moi ? Faut que j’y pense…
Elle les couvrit de tendres baisers tout en remontant vers leur naissance, à la source de ce philtre de désir qui déjà l’enivrait. La culotte arachnéenne tellement transparente qu’elle ne cachait absolument rien du trésor offert en dessous captura son attention. Dessous, une toison fine et bien entretenue arborait la forme d’un cœur dont la pointe semblait désigner le point de tous les plaisirs. Josiane rosit.
- C’est ce cœur-là dont tu me disais vouloir l’offrir pour la vie à la femme de ta vie, le jour venu ?
- Il en fait partie, oui… Et ce jour est venu, je te l’offre, pour toute la vie, si tu veux bien le prendre…
- Et un peu, que je vais le prendre ! Tu ne crois tout de même pas que tu vas m’avoir impunément fait basculer du côté de l’amour au féminin pour t’en sortir comme ça ! Je te garde, ma belle chérie, rien que pour moi !
Sans se soucier de ce qu’elle n’avait absolument aucune expérience en la matière, Josiane plongea vers le mont de Vénus de sa belle, irrésistiblement attirée vers son temple d’amour tel le papillon par une lanterne. Elle huma longuement la fragrance émanant du fin tissu sous lequel, palpitant, le sexe de sa belle attendait, exaspéré par l’impatience. Sa langue se tendit pour lécher tout du long le sillon central à travers l’étoffe, ses lèvres plaquées autour de la fleur pour en extraire le nectar d’une succion continue, puissante. Pendant ce temps, l’une de ses main flattait la magnifique poitrine qu’elle adorait désormais.
Soudainement, elle abandonna sa position pour revenir vers le visage de sa chérie, lui administrer un nouveau baiser et lui distiller des mots d’amour et surtout les paroles les plus excitantes qui lui venaient à l’esprit. Sa main droite était restée en action sur la jolie culotte…
Ses doigts virevoltaient dessus, appuyaient ici et là, cherchant l’entrée du temple. La trouvant enfin à travers la fine étoffe, ils poussèrent doucement, y pénétrant. Fabienne était haletante, ressentant une sensation que ja mais elle n’avait encore éprouvée. Les deux premières phalanges de l’index et du majeur de sa belle amante allaient et venaient en elle à travers sa culotte, tandis que deux autres doigts caressaient ses grandes lèvres, son pouce venant à chaque passage solliciter son petit bouton de rose turgescent. À son oreille, une voix ensorceleuse murmurait…
- Mon amour je veux te sentir entrer en fusion. Je veux te sentir fondre pour moi, je veux que tu te sentes devenir une part de moi quand mes doigts vont enfin te donner le coup de grâce. Je veux que tu sentes tout l’amour qui passe dans mes doigts à travers son joli minou, que ta perle d’amour te fasse crier des mots inconnus tant tu recevras de bonheur… Je veux que tu connaisses le plus fabuleux orgasme de toute ta vie…
Insensiblement, la toile s’étirait, les deux doigts étaient maintenant totalement entrés dans l’étroit et chaud conduit, gainés de leur fine pellicule de tissu. Josiane massait doucement, presque sans bouger, son pouce caressant avec insistance le clitoris maintenant prêt à éclater. Elle prit la bouche de son amoureuse avec la sienne pour la bâillonner et lui donna l’estocade en agitant vivement toute sa main contre le sexe détrempé, tremblant de plaisir.
Le corps parcouru de longues saccades de plaisir, Fabienne resta de longues minutes inerte, incapable d’un mouvement autre que d’embrasser son amoureuse avec encore quelque fougue. Josiane quitta le visage aimé pour revenir entre les cuisses de sa belle, ressortit ses doigts des tréfonds de la jolie fleur, rendant à la culotte sa fonction d’origine. Puis, l’écartant légèrement, elle entreprit de lécher soigneusement tout ce miel d’amour qu’elle avait senti sourdre avec abondance lors de sa caresse, provoquant ainsi une seconde salve de spasmes, un nouvel orgasme presque aussi intense que le précédent et tout aussi bien vécu ! Enfin repue, elle remonta jusqu’au visage de sa chérie.
Sourires, baisers, regards amoureux… les deux jeunes femmes s’aimaient et cela occupait la totalité de leur esprit.
- Josiane ! Si quelqu’un m’avait dit la semaine dernière que j’allais vivre un amour aussi fou aujourd’hui, je ne l’aurais jamais cru… Je lui aurais ri au nez ! Et aujourd’hui, je sais que je n’ai jamais autant aimé quelqu’un de toute ma vie. Tu es l’amour que j’attendais, je le sais…
- Et moi, ma douce, je me destinais à un homme, je me voyais me marier, avoir des enfants, comme tout le monde… Et aujourd’hui, c’est avec toi que je veux me marier !
- C’est vrai ? Tu voudrais bien être ma femme ?
- Oh oui, je le veux plus que tout. Si tu veux bien être la mienne !
À suivre
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4 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
excellente bravo pour cette histoire
Désolé, je n'avais pas vu que j'étais hors connexion lors de ma réaction. Je la complète donc ici !
Merci au premier lecteur pour cette appréciation.
J'attache beaucoup d'importance à mettre du réalisme dans mes récits. J'ai beaucoup discuté ces sujets avec des amis et amies, beaucoup observé mes contemporains pour aboutir à ce que j'espère être des situations justes.
J'essaie aussi de faire passer le respect des femmes en tout premier plan. C'est sans doute le combat le plus important à mener dans la société humaine de nos jours.
Dans tous les cas, l'amour demeure l'unique moteur de mes personnages, tout comme il est le mien dans la vraie vie !
Merci au premier lecteur pour cette appréciation.
J'attache beaucoup d'importance à mettre du réalisme dans mes récits. J'ai beaucoup discuté ces sujets avec des amis et amies, beaucoup observé mes contemporains pour aboutir à ce que j'espère être des situations justes.
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Dans tous les cas, l'amour demeure l'unique moteur de mes personnages, tout comme il est le mien dans la vraie vie !
Merci pour cette appréciation.
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Dans tous les cas, l'amour demeure l'unique moteur de mes personnages, tout comme il est le mien !
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Dans tous les cas, l'amour demeure l'unique moteur de mes personnages, tout comme il est le mien !
Bonjour, une histoire bien écrite avec beaucoup de justesse. La découverte de l'autre est saisissante . Faire l'amour à une femme c'est comme ça que je le vois..
Un homme qui cultive la passion du sexe avec as partenaire.
Bisous partout où cela fait du bien.
Un homme qui cultive la passion du sexe avec as partenaire.
Bisous partout où cela fait du bien.