Histoire des libertines (110) : La « nouvelle coterie féminine » dans l’Angleterre géorgienne.
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 23-04-2024 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Histoire des libertines (110) : La « nouvelle coterie féminine » dans l’Angleterre géorgienne.
Le 9 mars dernier, j’ai publié sur HDS : Erotisme et cinéma (18) : « The Scandalous Lady W », de Sheree Folkson (2015). L’article était consacré au film de Sheree Folkson et à la vie scandaleuse de Lady Worsley, dans l’Angleterre géorgienne de la fin du XVIIIème siècle.
A cette occasion, j’ai découvert Caroline Stanhope et sa « New Female Coterie », que rejoignit la belle Seymour Fleming après le scandaleux procès qui l’opposa à Lord Worsley, son mari candauliste.
Caroline avait créé cette « nouvelle coterie féminine », un club social de courtisanes et de « femmes déchues » issues de la haute société, qui se réunissaient dans un bordel.
Il m’a alors paru évident que ces femmes scandaleuses et pionnières dans la liberté de leur mode de vie et de leurs mœurs méritaient de figurer parmi la rubrique des « grandes libertines », quitte à déroger une nouvelle fois à la sacro-sainte chronologie. Voici donc leur histoire, à lire en parallèle avec la chronique cinématographique susmentionnée, car l’histoire de Seymour Fleming (1758-1818) est inséparable de celle-ci.
***
CAROLINE STANHOPE, LA « MESSALINE DES ECURIES »
Caroline Stanhope (1722-1784), comtesse de Harrington, est née Caroline FitzRoy. Par son père, elle était une arrière-petite-fille de Charles II, famille issue des adultères du très libertin roi Stuart.
Après avoir été mise au ban du groupe social anglais « The Female Coterie », elle fonda « The New Female Coterie », un club social composé de courtisanes et de « femmes déchues » qui se réunissent dans un bordel.
Connue pour son infidélité et sa bisexualité, elle fut surnommée la « Messaline des écuries » en raison de son mode de vie. Le surnom faisait évidemment référence à l'impératrice Messaline, l'épouse controversée de l'empereur romain Claude (lire à ce sujet « Histoire des libertines (5) : Messaline, impératrice et putain », texte publié le 15 septembre 2017) et à la maison Harrington à St James's Park, située près de la cour des écuries.
***
En 1746, Caroline épousa William Stanhope, Comte de Harrington (1683-1757). Ils eurent ensemble sept enfants. William était très proche de la dynastie des Hanovre et fut notamment Membre du Conseil Privé, Lord Grand Intendant lors du couronnement de Georges Ier et Lord Lieutenant en Irlande.
Caroline et son mari étaient tous les deux connus pour leur libertinage et leurs infidélités, William ayant été l’amant de la princesse Amélie (1711-1786), fille du roi Georges II.
William et Caroline choisirent de rester mariés pour éviter le scandale du divorce. Caroline était bisexuelle et eut de nombreuses liaisons, tant masculines que saphiques.
LE SCANDALE DE LA « NOUVELLE COTERIE »
Caroline faisait partie de la « coterie féminine », un salon de dames de la haute société britannique, créé en 1769.
Du fait de son mode de vie scandaleux, Caroline en fut exclue dès 1770. Elle fonda alors la « nouvelle coterie féminine », qui fut rejointe par des femmes de la haute aristocratie, célèbres pour leurs adultères et leur libertinage, souvent devenues des demi-mondaines et des courtisanes par nécessité.
Parmi les participantes assidues, il y eut Henrietta Grosvenor (1745-1828), Seymour Dorothy Fleming (Lady Worsley, dont nous avons déjà parlé) Penelope Ligonier (1749-1827), Lady Margaret Adams, Lady Derby, Lady Ann Cork et l'honorable Catherine Newton.
Arrêtons-nous un instant sur le parcours emblématique de deux de ces femmes de l’aristocratie anglaise.
HENRIETTA GROVESNOR, AUSSI SCANDALEUSE QUE LADY W
Henriette était la fille d’un membre du Parlement, Henry Veron (1718-1765). En 1764, elle épouse le Baron Richard Grosvenor (1731-1802), un proche du Premier Ministre Tory, William Pitt et qui fut membre de la chambre des Communes, puis de la chambre des Lords. Richard était un grand amateur d’art et de chevaux de course.
Le couple eut quatre fils, mais le mariage ne fut pas heureux. Henriette eut une liaison avec Henri de Cumberland (1745-1790), le frère cadet de Georges III. Le couple est découvert en flagrant délit en 1769, ce qui conduit Grosvenor à intenter une action contre Cumberland pour adultère.
Comme ce fut le cas dans l’affaire Worsley, le scandale fut immense. Deux siècles avant les excès des tabloïds britanniques, la correspondance des amants fut même publiée dans la presse ! L’amant dut verser au Baron 10.000 livres sterling, au titre des dommages causés à sa « propriété matrimoniale », c’est-à-dire à la Baronne !
Lady Grosvenor empêcha cependant son mari d'obtenir le divorce pour cause d'adultère, en rassemblant des preuves de l’inconduite du Baron.
Elle se rendit personnellement dans des maisons closes pour obtenir des témoignages. Grosvenor fréquentait régulièrement des prostituées autour de Leicester Square. Non seulement le Baron ne put obtenir le divorce, mais la séparation légale du couple fut prononcée, obligeant Richard à verser une pension alimentaire annuelle de 1.200 £ à Lady Grosvenor.
Après sa séparation du baron Grosvenor, Henrietta, qui fréquentait assidument la « nouvelle coterie », vécut à Paris et à Londres dans les années suivantes, avec le soutien matériel et financier de plusieurs hommes, et la presse continua à parler de ses nombreux amants.
En 1802, au décès de Richard, Henrietta épousa George Porter (1760-1828), un député Whig, qui était son amant depuis plusieurs années. En quelque sorte, un ultime pied de nez aux tories dont Richard faisait partie.
La scandaleuse Henrietta aurait inspiré la romancière Jane Austen (1775-1817) dans l’écriture de son premier roman « Lady Susan », qui raconte les frasques de Lady Susan Vernon. Susan est une prédatrice sexuelle, qui use de son intelligence et de son charme pour manipuler, trahir et tromper ses victimes, amants, amis ou proches. Tout le portrait de ces amazones de la « nouvelle coterie ».
PENELOPE LIGONIER
La vie de Penelope Ligonier fait immanquablement penser à une chanson de Georges Brassens, où il fait rimer Pénélope avec « fieffée salope ». Voilà encore une histoire d’adultère…
Elle était la fille aînée de Penelope Atkins (1724 – 1795) et de George Pitt, 1er baron Rivers. Ses parents étaient réputés pour leur extraordinaire beauté physique, mais leur vie de famille était malheureuse. George était odieux envers son épouse. Ils finirent par se séparer et la mère de Pénélope n’eut plus le droit de revoir ses enfants.
Alors qu’elle avait suivi son père dans son poste de ministre plénipotentiaire à Turin, auprès du roi de Sardaigne, la jeune Pénélope rencontra en France et épousa en 1766 le comte Edward Ligonier (1740-1782), un aristocrate et officier qui s’était distingué pendant la guerre de Sept Ans.
Infidèle, Pénélope entretint une liaison avec le Comte Vittorio Amadeo Alfieri (1749-1803), poète et dramaturge italien. La découverte de son infidélité par son mari en 1771 donna lieu à un duel entre Alfieri et Ligonier à Hyde Park, suivi d'un procès similaire à ceux intentés par le Baron Grosvernor, puis, plus tard, par Lord Worsley. Furent rendus publics aussi bien les témoignages salaces des domestiques que les lettres d'amour passionnées des amants.
Alfieri racontera plus tard, dans ses Mémoires, sa liaison avec Lady Ligonier. Ligonier finit par obtenir le divorce, à l’issue d’une procédure longue et coûteuse. Cependant, en raison de rumeurs concordantes sur les relations entre Penelope et des membres de son personnel de maison, le comte Alfieri, soucieux de sa réputation, refusa de l'épouser.
Membre éminente de la « nouvelle coterie », la réputation de Pénélope était si forte qu'elle figura dans un dessin satirique de 1777 représentant des femmes aristocratiques licencieuses appelé « The Diabo-Lady » dans le London Magazine.
En 1784, elle épousa un de ses amants, le capitaine Smith.
***
Bien entendu, l’adultère crée un malaise, car il repose sur le mensonge et la rupture de la confiance au sein d’un couple.
Il faut pour autant situer l’histoire de Caroline, de Seymour, d’Henrietta, de Pénélope et de toutes ces femmes de la « nouvelle coterie », dans le contexte de leur époque. Il faut aussi avoir en mémoire le comportement de leurs maris. Stanhope, Worsley et Stanhope étaient aussi débauchés que leurs épouses. A l’exception de Stanhope, les maris engagèrent tous une action en justice contre l’amant, pour obtenir réparation des dommages causés à leur « propriété matrimoniale »
Les épouses étaient alors censées exécuter les ordres de leur mari et étaient considérées comme une propriété, au même titre que le bétail ou la terre. Je ne peux donc que saluer le courage et l’audace de ces femmes libres, qui assumèrent leurs choix et firent scandale car en avance sur leur temps.
Oui, je salue leur courage, n’hésitant pas, pour se défendre, à afficher leurs frasques sur la place publique, ou encore, comme Henrietta, allant jusqu’à chercher des témoignages dans les bordels.
Issues de la plus haute aristocratie, elles furent contraintes de devenir, pour subsister et rester libres, pour assumer leurs passions, de devenir des demi-mondaines, voire des courtisanes.
Par leur mode de vie, leurs liaisons affichées, leur sulfurant cercle de « la nouvelle coterie », elles firent scandale. Sans en faire des féministes, ce qui serait un anachronisme, elles furent en avance sur leur temps.
REFERENCES :
L’histoire de Lady Caroline et de “nouvelle coterie” est le sujet de trois ouvrages, écrits en Anglais, mais dont les titres sont explicites :
• « In Bed with the Georgians: Sex, Scandal & Satire in the 18th Century”, (Pen and Sword History, 2017), écrit par Mike Rendell.
• “The Lady in Red: An Eighteenth-Century Tale of Sex, Scandal, and Divorce”, (St Martins Pr, 2009), écrit par Hallie Rubenhold.
• « Through the Keyhole: Sex, Scandal and the Secret Life of the Country House » (The History Press, 2017) écrit par Susan Law.
J’ai aussi consulté les articles Wikipédia sur la nouvelle coterie et ses principaux membres, la plupart du temps ces textes ne sont disponibles qu’en Anglais.
A cette occasion, j’ai découvert Caroline Stanhope et sa « New Female Coterie », que rejoignit la belle Seymour Fleming après le scandaleux procès qui l’opposa à Lord Worsley, son mari candauliste.
Caroline avait créé cette « nouvelle coterie féminine », un club social de courtisanes et de « femmes déchues » issues de la haute société, qui se réunissaient dans un bordel.
Il m’a alors paru évident que ces femmes scandaleuses et pionnières dans la liberté de leur mode de vie et de leurs mœurs méritaient de figurer parmi la rubrique des « grandes libertines », quitte à déroger une nouvelle fois à la sacro-sainte chronologie. Voici donc leur histoire, à lire en parallèle avec la chronique cinématographique susmentionnée, car l’histoire de Seymour Fleming (1758-1818) est inséparable de celle-ci.
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CAROLINE STANHOPE, LA « MESSALINE DES ECURIES »
Caroline Stanhope (1722-1784), comtesse de Harrington, est née Caroline FitzRoy. Par son père, elle était une arrière-petite-fille de Charles II, famille issue des adultères du très libertin roi Stuart.
Après avoir été mise au ban du groupe social anglais « The Female Coterie », elle fonda « The New Female Coterie », un club social composé de courtisanes et de « femmes déchues » qui se réunissent dans un bordel.
Connue pour son infidélité et sa bisexualité, elle fut surnommée la « Messaline des écuries » en raison de son mode de vie. Le surnom faisait évidemment référence à l'impératrice Messaline, l'épouse controversée de l'empereur romain Claude (lire à ce sujet « Histoire des libertines (5) : Messaline, impératrice et putain », texte publié le 15 septembre 2017) et à la maison Harrington à St James's Park, située près de la cour des écuries.
***
En 1746, Caroline épousa William Stanhope, Comte de Harrington (1683-1757). Ils eurent ensemble sept enfants. William était très proche de la dynastie des Hanovre et fut notamment Membre du Conseil Privé, Lord Grand Intendant lors du couronnement de Georges Ier et Lord Lieutenant en Irlande.
Caroline et son mari étaient tous les deux connus pour leur libertinage et leurs infidélités, William ayant été l’amant de la princesse Amélie (1711-1786), fille du roi Georges II.
William et Caroline choisirent de rester mariés pour éviter le scandale du divorce. Caroline était bisexuelle et eut de nombreuses liaisons, tant masculines que saphiques.
LE SCANDALE DE LA « NOUVELLE COTERIE »
Caroline faisait partie de la « coterie féminine », un salon de dames de la haute société britannique, créé en 1769.
Du fait de son mode de vie scandaleux, Caroline en fut exclue dès 1770. Elle fonda alors la « nouvelle coterie féminine », qui fut rejointe par des femmes de la haute aristocratie, célèbres pour leurs adultères et leur libertinage, souvent devenues des demi-mondaines et des courtisanes par nécessité.
Parmi les participantes assidues, il y eut Henrietta Grosvenor (1745-1828), Seymour Dorothy Fleming (Lady Worsley, dont nous avons déjà parlé) Penelope Ligonier (1749-1827), Lady Margaret Adams, Lady Derby, Lady Ann Cork et l'honorable Catherine Newton.
Arrêtons-nous un instant sur le parcours emblématique de deux de ces femmes de l’aristocratie anglaise.
HENRIETTA GROVESNOR, AUSSI SCANDALEUSE QUE LADY W
Henriette était la fille d’un membre du Parlement, Henry Veron (1718-1765). En 1764, elle épouse le Baron Richard Grosvenor (1731-1802), un proche du Premier Ministre Tory, William Pitt et qui fut membre de la chambre des Communes, puis de la chambre des Lords. Richard était un grand amateur d’art et de chevaux de course.
Le couple eut quatre fils, mais le mariage ne fut pas heureux. Henriette eut une liaison avec Henri de Cumberland (1745-1790), le frère cadet de Georges III. Le couple est découvert en flagrant délit en 1769, ce qui conduit Grosvenor à intenter une action contre Cumberland pour adultère.
Comme ce fut le cas dans l’affaire Worsley, le scandale fut immense. Deux siècles avant les excès des tabloïds britanniques, la correspondance des amants fut même publiée dans la presse ! L’amant dut verser au Baron 10.000 livres sterling, au titre des dommages causés à sa « propriété matrimoniale », c’est-à-dire à la Baronne !
Lady Grosvenor empêcha cependant son mari d'obtenir le divorce pour cause d'adultère, en rassemblant des preuves de l’inconduite du Baron.
Elle se rendit personnellement dans des maisons closes pour obtenir des témoignages. Grosvenor fréquentait régulièrement des prostituées autour de Leicester Square. Non seulement le Baron ne put obtenir le divorce, mais la séparation légale du couple fut prononcée, obligeant Richard à verser une pension alimentaire annuelle de 1.200 £ à Lady Grosvenor.
Après sa séparation du baron Grosvenor, Henrietta, qui fréquentait assidument la « nouvelle coterie », vécut à Paris et à Londres dans les années suivantes, avec le soutien matériel et financier de plusieurs hommes, et la presse continua à parler de ses nombreux amants.
En 1802, au décès de Richard, Henrietta épousa George Porter (1760-1828), un député Whig, qui était son amant depuis plusieurs années. En quelque sorte, un ultime pied de nez aux tories dont Richard faisait partie.
La scandaleuse Henrietta aurait inspiré la romancière Jane Austen (1775-1817) dans l’écriture de son premier roman « Lady Susan », qui raconte les frasques de Lady Susan Vernon. Susan est une prédatrice sexuelle, qui use de son intelligence et de son charme pour manipuler, trahir et tromper ses victimes, amants, amis ou proches. Tout le portrait de ces amazones de la « nouvelle coterie ».
PENELOPE LIGONIER
La vie de Penelope Ligonier fait immanquablement penser à une chanson de Georges Brassens, où il fait rimer Pénélope avec « fieffée salope ». Voilà encore une histoire d’adultère…
Elle était la fille aînée de Penelope Atkins (1724 – 1795) et de George Pitt, 1er baron Rivers. Ses parents étaient réputés pour leur extraordinaire beauté physique, mais leur vie de famille était malheureuse. George était odieux envers son épouse. Ils finirent par se séparer et la mère de Pénélope n’eut plus le droit de revoir ses enfants.
Alors qu’elle avait suivi son père dans son poste de ministre plénipotentiaire à Turin, auprès du roi de Sardaigne, la jeune Pénélope rencontra en France et épousa en 1766 le comte Edward Ligonier (1740-1782), un aristocrate et officier qui s’était distingué pendant la guerre de Sept Ans.
Infidèle, Pénélope entretint une liaison avec le Comte Vittorio Amadeo Alfieri (1749-1803), poète et dramaturge italien. La découverte de son infidélité par son mari en 1771 donna lieu à un duel entre Alfieri et Ligonier à Hyde Park, suivi d'un procès similaire à ceux intentés par le Baron Grosvernor, puis, plus tard, par Lord Worsley. Furent rendus publics aussi bien les témoignages salaces des domestiques que les lettres d'amour passionnées des amants.
Alfieri racontera plus tard, dans ses Mémoires, sa liaison avec Lady Ligonier. Ligonier finit par obtenir le divorce, à l’issue d’une procédure longue et coûteuse. Cependant, en raison de rumeurs concordantes sur les relations entre Penelope et des membres de son personnel de maison, le comte Alfieri, soucieux de sa réputation, refusa de l'épouser.
Membre éminente de la « nouvelle coterie », la réputation de Pénélope était si forte qu'elle figura dans un dessin satirique de 1777 représentant des femmes aristocratiques licencieuses appelé « The Diabo-Lady » dans le London Magazine.
En 1784, elle épousa un de ses amants, le capitaine Smith.
***
Bien entendu, l’adultère crée un malaise, car il repose sur le mensonge et la rupture de la confiance au sein d’un couple.
Il faut pour autant situer l’histoire de Caroline, de Seymour, d’Henrietta, de Pénélope et de toutes ces femmes de la « nouvelle coterie », dans le contexte de leur époque. Il faut aussi avoir en mémoire le comportement de leurs maris. Stanhope, Worsley et Stanhope étaient aussi débauchés que leurs épouses. A l’exception de Stanhope, les maris engagèrent tous une action en justice contre l’amant, pour obtenir réparation des dommages causés à leur « propriété matrimoniale »
Les épouses étaient alors censées exécuter les ordres de leur mari et étaient considérées comme une propriété, au même titre que le bétail ou la terre. Je ne peux donc que saluer le courage et l’audace de ces femmes libres, qui assumèrent leurs choix et firent scandale car en avance sur leur temps.
Oui, je salue leur courage, n’hésitant pas, pour se défendre, à afficher leurs frasques sur la place publique, ou encore, comme Henrietta, allant jusqu’à chercher des témoignages dans les bordels.
Issues de la plus haute aristocratie, elles furent contraintes de devenir, pour subsister et rester libres, pour assumer leurs passions, de devenir des demi-mondaines, voire des courtisanes.
Par leur mode de vie, leurs liaisons affichées, leur sulfurant cercle de « la nouvelle coterie », elles firent scandale. Sans en faire des féministes, ce qui serait un anachronisme, elles furent en avance sur leur temps.
REFERENCES :
L’histoire de Lady Caroline et de “nouvelle coterie” est le sujet de trois ouvrages, écrits en Anglais, mais dont les titres sont explicites :
• « In Bed with the Georgians: Sex, Scandal & Satire in the 18th Century”, (Pen and Sword History, 2017), écrit par Mike Rendell.
• “The Lady in Red: An Eighteenth-Century Tale of Sex, Scandal, and Divorce”, (St Martins Pr, 2009), écrit par Hallie Rubenhold.
• « Through the Keyhole: Sex, Scandal and the Secret Life of the Country House » (The History Press, 2017) écrit par Susan Law.
J’ai aussi consulté les articles Wikipédia sur la nouvelle coterie et ses principaux membres, la plupart du temps ces textes ne sont disponibles qu’en Anglais.
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28 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Comparaison très pertinente, chère Micky. Je dirai même que le régime actuel en Iran n'en n'est pas à l'équivalent de notre XVIIIe siècle, mais à la partie la plus obscure de notre Moyen-Age, pour ce qui concerne les droits des femmes
Encore une belle découverte grâce à Olga, décidément une véritable historienne de l'érotisme. Ce focus sur l'Angleterre passant pour puritaine montre l'hypocrisie de ces sociétés qui croient refouler collectivement les pulsions animales. Je pense à ce qui doit en être aujourd'hui en Iran, par exemple. Comme si les descendants des Perses n'avaient pas envie de baiser...
Merci cher Ber77!
Une fois de plus, le nombre de commentaires liés à un texte d'Olga montre la qualité et l'intérêt de ses écrits auprès des lecteurs.
Ses textes toujours bien documentés, écrits dans un français limpide, compréhensible et sans fautes de grammaire ou d'orthographe (ce qui n'est pas toujours le cas y compris dans les publications à grande diffusion) sont un plaisir à parcourir.
Sur ce texte je n'ai rien ajouter sur ce qui a déjà été dit, nous montrer qu'à travers l'histoire des femmes étaient libérées bouscule un peu l'éducation parfois rigoriste que l'on enseignait.
Merci iOlga pour ces écrits.
Ber77
Ses textes toujours bien documentés, écrits dans un français limpide, compréhensible et sans fautes de grammaire ou d'orthographe (ce qui n'est pas toujours le cas y compris dans les publications à grande diffusion) sont un plaisir à parcourir.
Sur ce texte je n'ai rien ajouter sur ce qui a déjà été dit, nous montrer qu'à travers l'histoire des femmes étaient libérées bouscule un peu l'éducation parfois rigoriste que l'on enseignait.
Merci iOlga pour ces écrits.
Ber77
@ Maurice, j'y suis prête!
@ Cyrille, on est d'accord.
@ Cyrille, on est d'accord.
Tellement de choses ont été dites dans les commentaires, que je n'ai pas grand chose à rajouter.
C'est toujours un plaisir de lire tes textes historiques...
Bravo à ces femmes qui ont toujours su se battre pour leur liberté et j'admire toutes les femmes actuelles qui se battent pour leur liberté...
Encore une petite remarque, c'est aussi un plaisir de lire les commentaires de vous tous...
Merci beaucoup Olga...
Cyrille
C'est toujours un plaisir de lire tes textes historiques...
Bravo à ces femmes qui ont toujours su se battre pour leur liberté et j'admire toutes les femmes actuelles qui se battent pour leur liberté...
Encore une petite remarque, c'est aussi un plaisir de lire les commentaires de vous tous...
Merci beaucoup Olga...
Cyrille
Je souscris à la suggestion de Julie et encourage Olga de nous prévoir un texte sur ce XVIIIe siècle des femmes!
Maurice
Maurice
Merci chère linsee! Bises
Merci pour tous ces commentaires, auxquels je ne peux que souscrire et qui me font infiniment plaisir.
@ Laeti, tu as raison de situer le "sursaut" dès la fin du XIXe siècle. Il y eut d'ailleurs, tout au long de ce siècle des femmes qui affirmèrent leur liberté. J'ai rappelé leur histoire dans de nombreux récits. J'ignorais pour Napoléon, mais ceci expliquerait les frasques de la belle Joséphine et pourquoi Marie-Louise tomba si facilement dans les bras de Neipperg.
@ Dyonisia, merci de ce commentaire qui illustre le scandale de ce système qui considérait alors la femme comme un bien meuble. Je confirme que j'ai plaisir à raconter aussi le parcours de disciples de la grande Sappho, étant moi aussi "pratiquante"
@ Valeriane, un grand merci!
@ Roland, tu as raison, le personnage a eu plusieurs inspirations.
@ Laeti, tu as raison de situer le "sursaut" dès la fin du XIXe siècle. Il y eut d'ailleurs, tout au long de ce siècle des femmes qui affirmèrent leur liberté. J'ai rappelé leur histoire dans de nombreux récits. J'ignorais pour Napoléon, mais ceci expliquerait les frasques de la belle Joséphine et pourquoi Marie-Louise tomba si facilement dans les bras de Neipperg.
@ Dyonisia, merci de ce commentaire qui illustre le scandale de ce système qui considérait alors la femme comme un bien meuble. Je confirme que j'ai plaisir à raconter aussi le parcours de disciples de la grande Sappho, étant moi aussi "pratiquante"
@ Valeriane, un grand merci!
@ Roland, tu as raison, le personnage a eu plusieurs inspirations.
Très instructif, j'adore
Merci Olga, de ce très bon exposé, quoique très bref.
D'accord avec toi pour dire que ces libertines n'ont que peu de rapports avec le féminisme, mais qu'il est intéressant de les connaître.
Juste une remarque : pour moi, le personnage de « Lady Susan » était inspiré à la fois de la marquise de Verteuil (Jane Austen a lu Les Liaisons car il a été traduit en anglais quand elle écrit Lady Susan, vers 1793-94), et de sa cousine germaine Eliza Hancock, à la vie non scandaleuse mais fort tumultueuse et dont elle était très proche. Mais pourquoi pas en effet Henrietta ou Caroline ou Penelope, même si Susan a une vie infiniment moins scandaleuse que ces hétaïres.
Roland
D'accord avec toi pour dire que ces libertines n'ont que peu de rapports avec le féminisme, mais qu'il est intéressant de les connaître.
Juste une remarque : pour moi, le personnage de « Lady Susan » était inspiré à la fois de la marquise de Verteuil (Jane Austen a lu Les Liaisons car il a été traduit en anglais quand elle écrit Lady Susan, vers 1793-94), et de sa cousine germaine Eliza Hancock, à la vie non scandaleuse mais fort tumultueuse et dont elle était très proche. Mais pourquoi pas en effet Henrietta ou Caroline ou Penelope, même si Susan a une vie infiniment moins scandaleuse que ces hétaïres.
Roland
Beaucoup de choses que j'ignorais, on en apprend tous les jours Merci Olga
valériane
valériane
PS : j'avais pondu mon additif avant que d'autres commentaires paraissent. Je suis heureuse, @Clara, que Olga ait confirmé entre temps ma remarque :-) et je remercie @Julie de ses précisions comme je suis d'accord avec @Laeti : oui, il y eut en effet des éclaircies encourageantes dans les temps obscurs qui suivirent l'espérance libertine.
Chère @Clara, je regrette comme vous la relative rareté d'anecdotes saphiques ou bisexuelles à propos des libertines de notre douce Olga, mais, croyez-moi, elle n'en condamne pas la pratique, loin de là ! :-)
Par ailleurs, ces amazones, libertines ou courtisanes, comme il plaira de les nommer, méritent bien le temps et le travail qu'elle leur consacre pour nous les faire découvrir. En osant le grossier, je dirais qu'elles étaient aussi bien faites de tête que de cul.
Je me suis amusée à calculer le bilan des démêlés judiciaires entre Henrietta, son Lord de mari et son Prince d'amant. Celui-ci dut certes verser 10 000 £ à celui-là, mais la pension annuelle de celui-là à son ex épouse excéda largement son gain : en estimant que la séparation ait été prononcée en 1871 ou 72, ce fut durant quelque 30 ans qu'il versa la rente, soit plus du triple de son dédommagement pour "détérioration de propriété"... Et à supposer que ladite pension soit entrée dans le passif de l'héritage, il faut doubler la perte pour la maison Grosvenor. Quand je parlais de femme de tête !
Le bon sens populaire méridional ajouterait qu'il y eut aussi deux couillons : un petit, l'amant, et un gros, le mari. Voilà ce qu'il en coûte de condamner l'adultère. :-)
Et, oui Olga chérie, après l'aube de liberté du XVIIIème nous retombâmes vite dans les ténèbres, puis enfin Simone de B. vint ! Enfin, pas qu'elle... J'ai souvenir d'avoir vu un témoignage de dames lyonnaises qui avaient participé à la création du Planning Familial dans leur ville autour des années 1945-50. Ce furent des femmes remarquables.
Par ailleurs, ces amazones, libertines ou courtisanes, comme il plaira de les nommer, méritent bien le temps et le travail qu'elle leur consacre pour nous les faire découvrir. En osant le grossier, je dirais qu'elles étaient aussi bien faites de tête que de cul.
Je me suis amusée à calculer le bilan des démêlés judiciaires entre Henrietta, son Lord de mari et son Prince d'amant. Celui-ci dut certes verser 10 000 £ à celui-là, mais la pension annuelle de celui-là à son ex épouse excéda largement son gain : en estimant que la séparation ait été prononcée en 1871 ou 72, ce fut durant quelque 30 ans qu'il versa la rente, soit plus du triple de son dédommagement pour "détérioration de propriété"... Et à supposer que ladite pension soit entrée dans le passif de l'héritage, il faut doubler la perte pour la maison Grosvenor. Quand je parlais de femme de tête !
Le bon sens populaire méridional ajouterait qu'il y eut aussi deux couillons : un petit, l'amant, et un gros, le mari. Voilà ce qu'il en coûte de condamner l'adultère. :-)
Et, oui Olga chérie, après l'aube de liberté du XVIIIème nous retombâmes vite dans les ténèbres, puis enfin Simone de B. vint ! Enfin, pas qu'elle... J'ai souvenir d'avoir vu un témoignage de dames lyonnaises qui avaient participé à la création du Planning Familial dans leur ville autour des années 1945-50. Ce furent des femmes remarquables.
Merci pour cette énième leçon d’histoire, fort instructive. Comme d’habitude.
Oui le 18e siècle posera les débuts du féminisme.
Le monde occidental commençait à s’éloigner du catholicisme, les Lumières éclairaient le monde. On se demande qui les éteintes d’ailleurs !
Je suis en accord avec Julie qui évoque la révolution française et surtout la terreur, mais aussi Napoléon qui était un macho (et un éjaculateur précoce parait-il).
Tu évoques Olga le retour du féminisme seulement après la seconde guerre mondiale. Comment oublier la fin du 19e et le début du 20e, avec ses fameuses suffragettes. Puis les années folles, période où les femmes s’affranchissent du corset notamment qui était un sacré symbole (je l’évoque dans un de mes récits paru ici, la bague de fiançailles).
L’Europe a cette époque n’a d’ailleurs pas eu d’autres choix que de d’appuyer sur sa population féminine, après les millions d’hommes tués lors de la 1ère guerre.
Laeti
Oui le 18e siècle posera les débuts du féminisme.
Le monde occidental commençait à s’éloigner du catholicisme, les Lumières éclairaient le monde. On se demande qui les éteintes d’ailleurs !
Je suis en accord avec Julie qui évoque la révolution française et surtout la terreur, mais aussi Napoléon qui était un macho (et un éjaculateur précoce parait-il).
Tu évoques Olga le retour du féminisme seulement après la seconde guerre mondiale. Comment oublier la fin du 19e et le début du 20e, avec ses fameuses suffragettes. Puis les années folles, période où les femmes s’affranchissent du corset notamment qui était un sacré symbole (je l’évoque dans un de mes récits paru ici, la bague de fiançailles).
L’Europe a cette époque n’a d’ailleurs pas eu d’autres choix que de d’appuyer sur sa population féminine, après les millions d’hommes tués lors de la 1ère guerre.
Laeti
@ Luc, merci. Oui j'avoue que j'aurais apprécié!
@ Briard, merci beaucoup. Venant de la part d'un auteur dont j'adore les récits, ça me touche beaucoup. Merci également pour ce soutien au long combat des femmes pour leur liberté, y compris sexuelle.
@ Julie, merci pour ce commentaire, fidèle à ton érudition. Je relève le "défi" il faudra juste me laisser un peu de temps pour me documenter.
@ Briard, merci beaucoup. Venant de la part d'un auteur dont j'adore les récits, ça me touche beaucoup. Merci également pour ce soutien au long combat des femmes pour leur liberté, y compris sexuelle.
@ Julie, merci pour ce commentaire, fidèle à ton érudition. Je relève le "défi" il faudra juste me laisser un peu de temps pour me documenter.
Dyonisia a raison de souligner que le XVIIIe siècle a été une période d'une certaine liberté des mœurs, du moins, comme le dit Olga, dans les milieux privilégiés.
En France, la rupture avec l'austérité de la fin du règne de Louis XIV se fait avec la Régence puis le libertinage continue sous Louis XV, qui donne l'exemple. Même si on en a rajouté à son égard, Marie-Antoinette incarne aussi une certaine frivolité.
La rupture c'est la Révolution, avec d'abord le règne de la Terreur et de la Vertu, dont sont victimes des femmes emblématiques, dont Olga a parlé, comme Théroigne de Méricourt, Olympe de Gouges, Mme Roland. On peut dire aussi que la Du Barry ou Marie-Antoinette ou encore la malheureuse Princesse de Lamballe furent également des victimes expiatoires.
Il y eut aussi le Code Napoléon, qui instaura un patriarcat dont les Françaises mirent un siècle et demi à se sortir. Napoléon fut un terrible macho. Il suffit de se rappeler ce qu'il pensait de Mme de Staël ou de Juliette Récamier.
Quant à l'Angleterre, la longue période victorienne contraste avec le libertinage de l'époque géorgienne.
Je suggère à Olga de bafouer à nouveau la sacro-sainte chronologie pour nous parler des femmes au XVIIIe siècle. Il ya une importante bibliographie à ce sujet.
Julie
En France, la rupture avec l'austérité de la fin du règne de Louis XIV se fait avec la Régence puis le libertinage continue sous Louis XV, qui donne l'exemple. Même si on en a rajouté à son égard, Marie-Antoinette incarne aussi une certaine frivolité.
La rupture c'est la Révolution, avec d'abord le règne de la Terreur et de la Vertu, dont sont victimes des femmes emblématiques, dont Olga a parlé, comme Théroigne de Méricourt, Olympe de Gouges, Mme Roland. On peut dire aussi que la Du Barry ou Marie-Antoinette ou encore la malheureuse Princesse de Lamballe furent également des victimes expiatoires.
Il y eut aussi le Code Napoléon, qui instaura un patriarcat dont les Françaises mirent un siècle et demi à se sortir. Napoléon fut un terrible macho. Il suffit de se rappeler ce qu'il pensait de Mme de Staël ou de Juliette Récamier.
Quant à l'Angleterre, la longue période victorienne contraste avec le libertinage de l'époque géorgienne.
Je suggère à Olga de bafouer à nouveau la sacro-sainte chronologie pour nous parler des femmes au XVIIIe siècle. Il ya une importante bibliographie à ce sujet.
Julie
Encore une petite et éphémère (trop certainement) leçon d'histoire, vue avec le prisme féministe (dans le noble sens du terme). Que de combats les femmes ont du mener pour vaincre (et c'est loin d'être terminé), et la loi salique, et la loi phallique! Merci Olga, c'est un plaisir sans cesse renouvelé de te lire.
Tu aurais aimé vivre à cette époque, toi, libertine, qui aurait été à l'aise dans cette "nouvelle coterie"
Luc
Luc
@ Clara, je n'ai pas eu le temps de vérifier, mais, si tu le fais, tu trouveras dans mes publications plusieurs récits, y compris dans cette rubrique, qui traitent de la bisexualité féminine et du saphisme, à commencer par le premier chapitre, qui parlait de la grande Sappho! Je le fais avec plaisir, car je n'ai jamais caché ma bisexualité.
C'est sans doute la conséquence du fait qu'il y a objectivement plus d'hétérosexuelles que de lesbiennes ou de bisexuelles. Et que le poids des contraintes sociales ont souvent poussé les femmes à ne pas afficher le fait qu'elles aiment les femmes.
C'est sans doute la conséquence du fait qu'il y a objectivement plus d'hétérosexuelles que de lesbiennes ou de bisexuelles. Et que le poids des contraintes sociales ont souvent poussé les femmes à ne pas afficher le fait qu'elles aiment les femmes.
Même si le sujet est traité rapidement, merci de mentionner la bisexualité de Caroline Stanhope. Ce n'est pas fréquent dans tes récits.
Clara
Clara
@ Leo, ce qui m'intéresse est de parler de femmes libres, y compris dans leur sexualité. Pas de magnifier l'adultère!
@ Dionysia, merci pour ce commentaire très instructif. Le XVIII ème siècle fut en effet un siècle particulier dans la libération des mœurs en général, et des femmes plus particulièrement. Du moins en ce qui concerne l'aristocratie et les classes privilégiées. Il y eut ensuite une régression jusqu'aux lendemains de la seconde guerre mondiale;
@ Dionysia, merci pour ce commentaire très instructif. Le XVIII ème siècle fut en effet un siècle particulier dans la libération des mœurs en général, et des femmes plus particulièrement. Du moins en ce qui concerne l'aristocratie et les classes privilégiées. Il y eut ensuite une régression jusqu'aux lendemains de la seconde guerre mondiale;
Eh bien, il s'en passait de belles dans la "Old merry England" ! :-)
Voilà une chronique fort instructive, chère Olga. Je ne relèverai pas les questions d'adultère, ces messieurs en usant aussi bien, sinon plutôt mieux, que leurs dames, n'est-il pas ?
Mais je relierais volontiers la New Female Coterie à la philosophie (j'ose le mot en invoquant Diderot) libertine qui traverse la - bonne, tout au moins - société européenne du XVIIIème, et associe la science autant que les mœurs à la libre pensée. Son influence pourrait avoir touché et inspiré ces "scandaleuses" aussi bien que les intellectuelles (pardon pour l'anachronisme) amies des Lumières. J'y verrais peut-être également un certain lien avec le développement des concepts maçonniques à la même époque en Angleterre.
Ce siècle qui commence avec un Régent érudit en France et se poursuit avec les Good King William au Royaume Uni, fut en tout cas fertile en germes de liberté. Merci Olga de nous en offrir un nouvel exemple en mettant à l'honneur ces fortes femmes du temps jadis.
Voilà une chronique fort instructive, chère Olga. Je ne relèverai pas les questions d'adultère, ces messieurs en usant aussi bien, sinon plutôt mieux, que leurs dames, n'est-il pas ?
Mais je relierais volontiers la New Female Coterie à la philosophie (j'ose le mot en invoquant Diderot) libertine qui traverse la - bonne, tout au moins - société européenne du XVIIIème, et associe la science autant que les mœurs à la libre pensée. Son influence pourrait avoir touché et inspiré ces "scandaleuses" aussi bien que les intellectuelles (pardon pour l'anachronisme) amies des Lumières. J'y verrais peut-être également un certain lien avec le développement des concepts maçonniques à la même époque en Angleterre.
Ce siècle qui commence avec un Régent érudit en France et se poursuit avec les Good King William au Royaume Uni, fut en tout cas fertile en germes de liberté. Merci Olga de nous en offrir un nouvel exemple en mettant à l'honneur ces fortes femmes du temps jadis.
Décidemment, chez toi, dans tes écrit comme dans ta vie quotidienne, l'adultère est un sujet de prédilection!
Leo
Leo
Merci, chère Julie et cher Didier, pour votre lecture attentive et fidèle. Oui ces femmes furent des pionnières, en avance sur leur temps.
Olga,
Oui, c’est une très belle chronique qui vient parfaitement illustrer et étoffer les propos de ta dernière chronique cinématographique concernant la vie de Lady Worsley.
En effet en lisant le portrait de ces trois femmes, en sus du paradoxe que ces femmes furent exclues de la "bonne" société, car adultères de maris qui le furent tout autant, on y retrouve entre autre cette odieuse et scandaleuse, vision "mercantile" de la femme, avec lors des différents procès cette notion de propriété, de bien meublé, concernant l’épouse.
Je rajouterai également qu’à l’identique de Lady Worsley, Lady Grosvenor a réussi brillamment elle aussi à se défendre bec et ongle face à son mari, en allant dans les bordels pour prouver la culpabilité de son époux.
Ce furent donc des pionnières il est vrai.
Merci pour ce récit pour m’a permis de découvrir cette société qui m’étais méconnue.
Didier
Oui, c’est une très belle chronique qui vient parfaitement illustrer et étoffer les propos de ta dernière chronique cinématographique concernant la vie de Lady Worsley.
En effet en lisant le portrait de ces trois femmes, en sus du paradoxe que ces femmes furent exclues de la "bonne" société, car adultères de maris qui le furent tout autant, on y retrouve entre autre cette odieuse et scandaleuse, vision "mercantile" de la femme, avec lors des différents procès cette notion de propriété, de bien meublé, concernant l’épouse.
Je rajouterai également qu’à l’identique de Lady Worsley, Lady Grosvenor a réussi brillamment elle aussi à se défendre bec et ongle face à son mari, en allant dans les bordels pour prouver la culpabilité de son époux.
Ce furent donc des pionnières il est vrai.
Merci pour ce récit pour m’a permis de découvrir cette société qui m’étais méconnue.
Didier
Un excellent texte, qui complète celui que tu avais récemment consacré à la "scandaleuse Lady W"
Julie
Julie
Un petit rectificatif, avec mes excuses. Il s'agit de l'épisode 112, et non 110, de cette "histoire des libertines". Désolée!