Imbroglio
Récit érotique écrit par Laetitia sapho [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 19-10-2020 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Imbroglio
7h05 marque le radio réveil … Aiiie aiiie aiiie, quel mal de crâne. Qu’est-ce que tu as fait Lulu, pour avoir mal à la tête comme ça …
Pas possible de se réveiller avec un mal de tête pareil. On est quel jour d’abord ...
Oh là là Ludivine ! Tu n’en loupe pas une toi ….
7h08 ! Je vais être à la bourre … Non, je crois qu’on est dimanche ! Attends, faut que je réfléchisse là. Oui Dimanche, puisqu’hier on était samedi … Bon, je n’ai pas à me lever tout de suite. Tant mieux, parce que ce foutu mal de crâne … et le foie, c’est pas mieux !
« Emma, Emma, Emma » j’ai cette chanson dans la tête …
Samedi oui, on est sortis avec la bande. Ma première soirée depuis que…
« Emma, et ma télé est allumée ». Elle est de qui cette chanson déjà ?
Ca me revient. La soirée d’hier. La bande de la fac … Cédric, Romain, Anthony, Marie la copine d’Anthony et ces deux filles que je ne connaissais pas. Des amies de Marie … Comment elles s’appelaient déjà ? Oh putain de mal de crâne. Ma mémoire flanche.
« Emma, tu m’a scotchée au canapé ». Ca y est ! Elle est de Matmatah cette chanson. Voilà, saloperie de mal de crâne. Faut dire, j’ai un peu abusé hier soir. Ça, je m’en souviens maintenant. Les shots de téquila … Combien ? Ça, je ne sais plus. Trop, c’est sûr.
Ma première soirée depuis que Léa m’a larguée, il y a deux semaines. Je me suis laissée aller. J’avais besoin de lâcher du lest, après ces deux semaines de déprime.
Dommage, il y avait surement mieux à faire … Je me souviens, toute la bande est allée en boite après le bar. Le Colibri ! Sympa le bar ! Et moi, ben … Je n’ai pas dû y aller en boite… je m’en souviendrais ! J’ai dû rentrer après le Colibri vu l’état, ça valait mieux. La honte … Hannn …
Je me rappelle, en début de soirée, Romain gueulait dans la rue :
- On va où vous voulez, mais pas un bar de bobos !
- On va au Barber Bar, c’est ouvert depuis peu, je ne connais pas ?
- Ah non, c’est un bar de hipsters, ce n’est pas mieux qu’un bar de bobos !
- Ouais, y’a pas grande différence en effet. Le Colibri ?
- Va pour le Colibri … Au moins, c’est une valeur sure ! Et la dernière fois, j’avais un ticket avec la barmaid !
- Oh l’autre ! Genre !
Merde, ça bouge à côté … Il y a quelqu’un dans mon lit … Quoi ? C’est quoi … C’est qui ?
Une tête brune, contre l’oreiller. Avec la pénombre, on ne voit pas grand-chose. Un corps couché sur le ventre, la tête sur l’oreiller.
Attends, je soulève la couette. Une fille … Bon, déjà, c’est un moindre mal, il n’aurait plus manqué que je ramène un mec. Vu l’état, j’aurais été capable de baiser sans préservatif en plus. Avec un mec, la première et dernière fois c’était il y a quatre ans, mais vu l’état hier soir …
« Emma, Emma, et ma copine elle ne t’aime pas » Moi, j’ai plus de copine … Donc …
Tiens, elle bouge la meuf … Elle tourne la tête ! Oh merde … C’est une des deux filles d’hier soir. Les copines de Marie … Comment, elles s’appelaient ces filles déjà ? Ouh ma pauvre tête … euh … Sarah, Oui, mais non, Sarah c’est l’autre … Euh ... EMMA !
Et la lumière fut.
Coucou, c’est Laetitia, l’auteure de cette histoire, je me permets d’intervenir, le temps que notre amie qui soliloque depuis le début, rassemble ses idées.
Tout d’abord, présentons rapidement notre héroïne, puisqu’elle ne l’a pas fait. Ludivine à 21 ans. Elle est étudiante, ça vous avez du vous en douter un peu.
Elle vit actuellement une période un peu délicate. Sa copine Léa, avec qui elle était depuis un an et demi, l’a larguée deux semaines plus tôt. Ludivine, l’a plutôt mal pris, elle était très amoureuse de Léa. Elle pensait bien que c’était réciproque. C’est surtout les circonstances qui lui ont fait mal. Déjà, rien ne présageait qu’elle lui fasse ça. Pas de dispute pas de problème de couple. C’est la manière qui l’a choquée surtout. Malgré tout ce qu’elles ont vécu ensemble pendant un an et demi, elle a juste eu droit à un simple SMS : « Salut, je te quitte, désolée, j’ai trouvé mieux ».
Elle a tout d’abord cru à une blague. « Pas Léa ! Elle me l’aurait dit en face » … Elle a essayé de l’appeler, pas de réponse. Sur les réseaux sociaux, c’est pareil, elle a été virée de tous les comptes de Léa. « Elle m’a ghostée ». Elle ne se voyait pas débarquer chez Léa. Non, elle avait quand même de la dignité.
Ce n’est pas le premier chagrin d’amour de Ludivine bien sûr. Mais celui-là a fait mal. Les circonstances surtout. « Se faire larguer, déjà, mais de cette façon-là … ». Surtout, c’est la première fois qu’elle s’engageait autant et aussi longtemps avec une petite amie.
Et Cédric, son meilleur ami, lui a proposé vendredi, cette soirée :
- On ira boire un verre et ensuite on ira en boite.
- Je ne sais pas … Pas trop envie …- Allez viens, oublie Léa, elle n’en vaut pas le coup ! Arrête de déprimer.
- Il y aura qui ?
- La bande habituelle. Viens, ça va te faire du bien de sortir au lieu de te lamenter toute seule chez toi.
Ludivine a fini par accepter. Oh, ça ne l’emballait pas des masses. Mais finalement juste avant de partir, elle était plutôt contente, enfin surtout décidée à réagir et à ne plus subir.
Il y avait en effet la bande habituelle, et les deux copines de Marie, Sarah et Emma.
Au fur et à mesure que la soirée avançait, Ludivine a commencé à se dire qu’elle avait vraiment bien fait de venir. Enfin, elle se changeait les idées. Les garçons faisaient les clowns, elle rigolait pour la première fois depuis deux semaines. Et puis, il y avait ces deux filles, Sarah et Emma. Elles étaient très sympa, et plutôt mignonnes, surtout la petite brune aux yeux bleus, Emma. Les tournées de shots se sont succédées. Entre deux fous rires et deux tournées, elle se détendait de plus en plus. Mieux, elle est venue à ne plus penser à Léa. Enfin, plus qu’à Léa. En ce dimanche matin, les souvenirs de Ludivine sont de moins en moins clairs sur le déroulement de la suite de la soirée.
Elle se souvenait tout de même, qu’elle avait frôlé la main d’Emma à un moment pour poser son verre sur la table. Le quatrième ? Le cinquième shot ? Elle avait remarqué que les joues d’Emma avaient légèrement rosies à ce moment-là. Ou bien peut-être se faisait-elle des idées.
Elle avait aussi remarqué se dessiner un léger petit sourire en coin sur sa bouche, lorsqu’elle s’était excusée.
Puis le trou noir …
Voilà, le décor est planté, je lui repasse la parole. Veuillez l’excuser, elle a les idées un peu en vrac ce matin :
Qu’est ce qui s’est passé après ? Je ne me souviens de rien … Toujours est-il qu’il s’est passé des trucs, puisque Emma est dans mon lit ce matin. Ouh là … Ma pauvre fille … tu n’en feras jamais d’autres toi ! Bien l’image que tu renvois. Tu ressors en soirée et c’est pour te distinguer.
La grande classe ! En plus, tu ne te souviens plus de rien.
Si attends … Après le frôlement de main, l’échange de sourire … Attends … oui ! On a mis en place un petit jeu de séduction, elle et moi. Nouveau frôlement de main, genre, je n’ai pas fait exprès, décidément je suis maladroite … Regards, sourires … Et puis ? Et puis, Anthony a lancé un tonitruante et délicat « Poussez-vous, faut que j’aille pisser » … Les places se sont décalées et je me suis retrouvée à côté d’Emma sur la banquette.
Ça se tient !
A 7 autour d’une table pour 6, on était un peu serrés. J’avais la cuisse d’Emma, contre la mienne.
Nous avions toutes les deux des jupes assez courtes, c’était même peau contre peau. J’ai eu peur qu’elle l’enlève … Sa cuisse, pas sa jupe. Enfin qu’elle l’écarte … Non pas qu’elle écarte sa cuisse, enfin vous voyez ce que je veux dire … Mais non, elle l’a laissée.
En fait, je suis sure qu’au fur et à mesure des changements de place et des décalages, elle avait dû faire en sorte de se retrouver à côté de moi Emma !
On ne pouvait plus échanger de regards, mais j’avais sa cuisse contre la mienne.
J’étais bien … J’aurai pu rester là des heures sans bouger. Je ne pensais plus du tout à Léa.
Il a pourtant fallu que je bouge. Moi aussi ça m’a rattrapée, j’ai dû aussi aller aux WC.
Je me souviens, dans la cabine, en faisant ce que j’avais à faire, j’avais déjà cette chanson dans la tête à ce moment de la soirée:
« Emma, Emma, tu m’as collée au canapé »
Après ma petite affaire en sortant, Emma était près du lavabo, en train de se laver les mains. Je me suis mise au lavabo d’à côté. Nous nous sommes regardées et nous nous sommes souri.
Le problème, il y a avait deux filles à côté en train de se raconter leur vie :
- Et tu sais ce que je lui ai dit ?
- Nan !
- Je lui ai dit, pas d’accord !
- Nannn, t’es gonflée toa !
- Mais siiii, j’t’jure …- Ah nan, mais nan, t’es trop cash toa, moi j’aurais jamais osé. Et il a dit quoa ? Du coup ?
- Bah du coup ….
« Elle ne vont pas se barrer les deux connasses là », je me disais
Enfin, elles ont quitté les lavabos et sont parties.
Emma s’est tournée vers moi et a posé sa bouche contre la mienne, puis a passé ses bras autour de mon cou. Elle s’est serrée contre moi. Nos langues se sont mêlées. Ca je m’en souviens parfaitement maintenant. Son corps contre le mien. Mes mains autour de ses hanches. Elle sentait bon ! Un léger parfum fleuri. J’étais bien dans ses bras. L’alcool aidant, je m’abandonnais :
- J’attendais ça depuis le début de la soirée Ludivine. Voilà ce qu’elle m’a dit en séparant enfin ses lèvres des miennes.
Et moi donc !
- Viens, on y retourne avant que quelqu’un n’entre ou que les autres se posent des questions.
Mais vas-y d’abord, je dois aussi satisfaire un petit besoin, je vous rejoins, ça fera moins louche.
En revenant à la table, j’ai dit à Romain :
- Romain, laisse-moi ta place sur la banquette s’il te plaît, prends la chaise, je préfère la banquette …
Il était à moitié étalé sur la banquette, mais m’a laissé la place de mauvaise grâce. J’avais l’esprit un peu embrumé par les shots de tequila, mais j’ai calculé mon coup. Emma en revenant pourrait ainsi se mettre à nouveau à côté de moi. Tout contre moi, même … Surtout tout contre d’ailleurs.
Cédric, qui devine toujours tout et qui me connait par cœur a eu un petit sourire en voyant Emma revenir et s’installer à côté de moi.
Il y a eu encore quelques tournées, et là par contre …. Je ne me souviens plus de rien, jusqu’à ce matin dans ce lit, Emma allongée nue sous ma couette, et moi aussi nue d’ailleurs.
Je vais me lever sans faire de bruit. Mon kimono en soie rouge, il est où ? Non, je vais le laisser pour Emma. Je sais recevoir !
Je vais prendre dans l’armoire le vieux t-shirt difforme de quatre tailles au-dessus de la mienne. Celui qui a appartenu à un mec dans la coloc où j’étais avant, qu’il a oublié en partant. Je l’ai gardé. C’est pour moi devenu comme une espèce de doudou, même s’il n’y avait rien eu entre ce garçon et moi. Mais je l’aimais bien, le t-shirt et aussi le garçon, je les aimais bien.
Au moins, il me couvre jusqu’au-dessus des genoux.
La cuisine … Oh là là, ça tangue encore un peu …
Mon mal de tête va mieux, mais je suis encore un peu barbouillée. Enfin, un peu, c’est un euphémisme. Un cachet d’aspirine effervescent et un bol de thé ensuite. Où j’ai mis ce foutu tube d’aspirine …
Je venais juste de me bruler la main avec le bol d’eau chaude sorti du micro-onde et je faisais tourner mon sachet de thé dans mon bol, quand Emma est entrée dans la cuisine, en baillant et toute ébouriffée, mon kimono en soie sur elle.
- Ça va mieux toi ?
- Euh … oui …- Tant mieux, parce qu’hier … Epique un peu !
Elle a eu d’un petit rire. Trop mignon son rire ! Je me souviens qu’hier soir, il m’avait fait craquer aussi. Tout m’a fait craquer chez elle, en fait. Le rire et le reste.
« Emma, Emma, Emma … » Toujours cette chanson dans la tête.
- Je vais t’avouer un truc, je ne me souviens plus de grand-chose après notre baiser dans les toilettes du bar. C’est un peu la honte, je sais ….
- Ah oui ! Je me suis rendue compte …- Comment s’est terminée la soirée ? Tu veux du thé ? Si tu préfères, je te fais un café …- Thé, ça ira. Les autres ont voulu aller en boite, sauf que toi tu n’étais pas vraiment en état. Tu tenais à peine debout et tu rigolais toute seule. Cédric a voulu te ramener. J’ai dit que ça ne me dérangeais pas de te déposer, de toute façon, j’étais crevée aussi. Je n’avais pas trop envie d’aller en boite.
Cédric n’a pas été dupe de ce qui se passait entre nous, je pense, mais il a dit OK. Au fait Cédric et toi, il y a un truc ?
- Non, c’est juste mon meilleur pote depuis pas mal d’année déjà. Excuses moi Emma …- T’excuser de ?
- Ben, toi et moi, hier soir … Je ne me souviens même pas …
Elle a, à nouveau éclaté de rire :
- Mais il ne s’est rien passé du tout. Tu tenais à peine debout. En arrivant ici, tu t’es précipitée dans les toilettes pour vomir. « Je ne boirais plus jamais », tu disais « Non, plus jamais, ça c’est sur ». Le genre de promesse qu’on ne tient jamais quoi. Je t’ai débarbouillée un peu ensuite et je t’ai soutenue pour t’amener dans ta chambre.
- Oh la honte ….
- T’inquiète, J’en ai vu d’autres … je t’ai déshabillée, couchée, tu me demandais à moitié, consciente « Elle est où Emma ? » puis tu t’es endormie.
- Non, vraiment j’ai honte. Soirée de merde …- Je n’avais pas envie de ressortir, il était tard. Je me suis aussi couchée dans ton lit, et voilà …- Désolée d’avoir gâché ta soirée.
- Oh tu sais, j’étais mieux au lit avec toi qu’en boite à me trémousser sur la piste. Même si on a rien fait ! Et puis, je n’étais pas dans ton état, mais j’avais un peu bu aussi. J’étais même très bien au lit avec toi, j’avais un peu froid, je me suis serrée cintre toi pour me réchauffer.
- Vraiment désolée. C’était ma première soirée, depuis que ma copine m’a larguée comme une vieille chaussette par SMS et m’a ghostée ensuite. Je me suis un peu lâchée.
- Ah oui, je comprends. Il y a des gens qui n’assument pas on dirait. Pas terrible la fille …- Pour cette première soirée depuis ma séparation, j’avais besoin de passer à autre chose, je me suis un peu laissée aller. J’étais encore un peu malheureuse. C’est ma faute, je m’engage trop vite aussi.
- Ça remonte à quand ?
- Deux semaines- Ah oui, c’est encore tout frais. Mais tu sais, ce n’est pas un défaut de s’engager en amour. C’est même plutôt bien.
- Et toi, tu es dispo, au moins ?
- J’étais avec une fille depuis deux mois, mais ce n’était pas sérieux. Je lui ai dit il y a trois jours que c’était terminé. J’ai comme un don, j’arrive tout de suite à cerner les gens. Elle, j’ai su immédiatement que ça n’irait pas loin. Juste une histoire de cul. Elle était jolie, j’ai foncé. Je l’ai prévenue par contre. Mais j’ai vite vu qu’elle s’attachait, malgré ce que je lui avais dit au départ et j’ai mis fin à cette histoire tout de suite. Je n’aime pas profiter des gens et me moquer d’eux.
- C’est tout à ton honneur. Je me disais qu’on …- Oui ?
- Comment dire … Rattraper le temps perdu toi et moi ?
- Tu penses à quoi ?
- Ce qu’on n’a pas fait hier …- Ici ? Maintenant ?
- Ben oui, ici, maintenant …
Je me suis levée, elle s’est levée. Je l’ai attrapée par les épaules et je me suis collée à elle. On s’est embrassées. En quelques sortes on repartait là où on s’est arrêtées la veille au soir.
J’ai défait le nœud de la ceinture du kimono, et j’ai découvert son corps dessous. Tout a l’heure dans le lit avec l’obscurité dans la chambre, je n’avais vu que des ombres sous la couette, quelques formes, rien de précis.
Elle avait de petits seins tout mignons, un ventre plat, une légère toison noire sur le pubis, et des jambes magnifiques. J’ai écarté les pans du kimono, j’ai déposé mes lèvres dans son cou, tout en caressant un sein.
- Tu es belle Emma …- Je n’en dirais pas autant de toi dans ce t-shirt difforme, attends …
Elle a soulevé le t-shirt jusque sur mes épaule, dénudant tout le bas de mon corps jusqu’au buste, puis jusqu’au épaules :
- Tes seins sont magnifiques Ludivine. Je sens ta peau frissonner quand je te caresse, j’adore ça !
- Tu me file la chair de poule, je suis très sensible.
- J’aime, a-t-elle dit avant de poser ses lèvres sur un de mes tétons.
Elle s’est accroupie devant moi en faisant descendre sa langue sur ma peau. J’ai laissé échapper un petit soupir.
Elle en était à mon nombril, les mais posée sur mes hanches, quand la sonnette a retenti, nous faisant sursauter toutes les deux.
- Et zut, qui sonne, un dimanche matin, je ne réponds pas !
Ca a insisté
- Non je n’ouvre pas …
Ça sonnait à nouveau :
- Et merde, je vais voir, on ne va pas pouvoir se concentrer sur ce qu’on fait, ai-je dit en baissant le t-shirt, c’est peut être urgent en plus.
J’ai ouvert : Léa !
- Léa ? Qu’est-ce que tu fais là. Des remords ? C’est un peu tard.
- Pousse-toi, je sais qu’elle est là …- Quoi ? Tu as oublié un truc ? Tu viens me déranger un dimanche matin, à cette heure, pour récupérer un truc que tu aurais oublié ! je ne m’en suis pas aperçu en deux semaines, ça ne doit pas être quelque chose d’important pourtant.
- Je n’ai rien oublié, c’est elle que je viens chercher !
- Elle ?
- Oh tu sais très bien de ce dont je parle …- Euh, non …- Tu as voulu te venger, c’est ça hein ?
- Me venger ?
- Salope …
J’ai entendu dans mon dos Emma s’approcher :
- Ca suffit Léa maintenant ….
- Emma, viens, on rentre, je suis venue te chercher.
- On rentre où ? je suis bien ici.
- Euh, je ne suis pas sure de bien tout comprendre, fis-je- Oh c’est simple, Ludivine, celle qui t’as plaquée comme une voleuse, est aussi le plan-cul dont je me suis séparé il y a trois jours. Celle dont je t’ai parlé. Le truc, c’est qu’on s’est rencontrées avant qu’elle t’envoie bouler. Donc, elle te trompait Ludivine. En plus ! Tu ne sors pas grandie de cette histoire Léa. Donc à ta place, je la mettrais en veilleuse. J’ai horreur de ça !
- Emma, je sais que c’est cette salope qui a intrigué pour me faire du mal, viens Emma, je ne t’en veux pas, elle t’a manipulé. Elle t’a monté la tête.
- Tu ne sais rien. J’ai rencontré Ludivine hier soir complètement par hasard. Et tu ne la traite pas de salope.
Bon, je me trouvais un peu au milieu de l’histoire. J’en étais à compter les points entre Emma et Léa.
Léa était mon ex, mais aussi l’ex d’Emma. Mon mal de tête va finir par revenir avec ces conneries. Ce que j’entendais de la part d’Emma me faisait plaisir. Venant de Léa, ça commençait à m’énerver sérieusement :
- Bon, je crois que tu vas dégager maintenant Léa, fis-je en poussant la porte pour la fermer.
Elle l’a bloqué avec son pied.
- Tu crois que je ne vois pas clair dans ton petit jeu Ludivine ? Et toi Emma, tu cherches quoi ? Vous avez bien du vous moquer de moi hein ? J’ai appelé Sarah hier pour savoir où tu étais, je voulais te parler, te faire comprendre que toi et moi c’est du sérieux. Elle m’a dit que vous sortiez. J’ai demandé avec qui, elle m’a donné les prénoms des imbéciles de copains de Ludivine, ce crétin de Cédric en tête. J’ai jamais pu le blairer celui-là. Il m’a tout de suite paru évident que tu intriguais pour te venger et me faire du mal. Sarah n’a pas voulu me dire où vous alliez. Elle m’a dit qu’elle n’en savait rien. Elle est aussi dans le coup cette petite salope !
- Tu es complètement parano ma pauvre fille. Et cette fixette de voir des salopes partout. Par contre là tu deviens lourde sur les bords. Tu m’as fait du mal, tu n’as eu aucune considération pour moi. J’apprends que tu m’as trompé ! C’était la première fois ? Il y en a eu combien avant ? S’il y a une salope ici, c’est toi ! Aujourd’hui, grâce à Emma, je suis vaccinée. Vaccinée de toi. Dégage maintenant ! Du balai …
Je l’ai poussée en arrière, j’ai lui ai claqué la porte au nez.
Elle a frappé, sonné, un peu crié. Heureusement, les voisins de paliers étaient partis en weekend et la mamie du rez de chaussée, la propriétaire de notre petit immeuble de trois appartements est sourde comme trois pots et cinq bourriques.
Elle a fini par se lasser et par partir. Après avoir lancé un tonitruant : « Vous êtes deux belles salopes !! »
- Ouh la ! Quelle histoire !
- Et si on reprenant là où nous en étions avant qu’elle ne sonne ? me dit Emma - Avec plaisir ! Que veux tu que deux belles salopes ensemble fassent d’autres !
C’est en riant, qu’elle m’a pris la main et m’a entrainée vers la chambre.
Cette petite histoire remonte à un an, jour pour jour.
Depuis, je me réveille tous les matins avec une jolie brune à mes côtés.
Chaque matin, j’ai la même chanson dans la tête : « Emma, Emma et ma copine elle t’aime pas ».
Pas possible de se réveiller avec un mal de tête pareil. On est quel jour d’abord ...
Oh là là Ludivine ! Tu n’en loupe pas une toi ….
7h08 ! Je vais être à la bourre … Non, je crois qu’on est dimanche ! Attends, faut que je réfléchisse là. Oui Dimanche, puisqu’hier on était samedi … Bon, je n’ai pas à me lever tout de suite. Tant mieux, parce que ce foutu mal de crâne … et le foie, c’est pas mieux !
« Emma, Emma, Emma » j’ai cette chanson dans la tête …
Samedi oui, on est sortis avec la bande. Ma première soirée depuis que…
« Emma, et ma télé est allumée ». Elle est de qui cette chanson déjà ?
Ca me revient. La soirée d’hier. La bande de la fac … Cédric, Romain, Anthony, Marie la copine d’Anthony et ces deux filles que je ne connaissais pas. Des amies de Marie … Comment elles s’appelaient déjà ? Oh putain de mal de crâne. Ma mémoire flanche.
« Emma, tu m’a scotchée au canapé ». Ca y est ! Elle est de Matmatah cette chanson. Voilà, saloperie de mal de crâne. Faut dire, j’ai un peu abusé hier soir. Ça, je m’en souviens maintenant. Les shots de téquila … Combien ? Ça, je ne sais plus. Trop, c’est sûr.
Ma première soirée depuis que Léa m’a larguée, il y a deux semaines. Je me suis laissée aller. J’avais besoin de lâcher du lest, après ces deux semaines de déprime.
Dommage, il y avait surement mieux à faire … Je me souviens, toute la bande est allée en boite après le bar. Le Colibri ! Sympa le bar ! Et moi, ben … Je n’ai pas dû y aller en boite… je m’en souviendrais ! J’ai dû rentrer après le Colibri vu l’état, ça valait mieux. La honte … Hannn …
Je me rappelle, en début de soirée, Romain gueulait dans la rue :
- On va où vous voulez, mais pas un bar de bobos !
- On va au Barber Bar, c’est ouvert depuis peu, je ne connais pas ?
- Ah non, c’est un bar de hipsters, ce n’est pas mieux qu’un bar de bobos !
- Ouais, y’a pas grande différence en effet. Le Colibri ?
- Va pour le Colibri … Au moins, c’est une valeur sure ! Et la dernière fois, j’avais un ticket avec la barmaid !
- Oh l’autre ! Genre !
Merde, ça bouge à côté … Il y a quelqu’un dans mon lit … Quoi ? C’est quoi … C’est qui ?
Une tête brune, contre l’oreiller. Avec la pénombre, on ne voit pas grand-chose. Un corps couché sur le ventre, la tête sur l’oreiller.
Attends, je soulève la couette. Une fille … Bon, déjà, c’est un moindre mal, il n’aurait plus manqué que je ramène un mec. Vu l’état, j’aurais été capable de baiser sans préservatif en plus. Avec un mec, la première et dernière fois c’était il y a quatre ans, mais vu l’état hier soir …
« Emma, Emma, et ma copine elle ne t’aime pas » Moi, j’ai plus de copine … Donc …
Tiens, elle bouge la meuf … Elle tourne la tête ! Oh merde … C’est une des deux filles d’hier soir. Les copines de Marie … Comment, elles s’appelaient ces filles déjà ? Ouh ma pauvre tête … euh … Sarah, Oui, mais non, Sarah c’est l’autre … Euh ... EMMA !
Et la lumière fut.
Coucou, c’est Laetitia, l’auteure de cette histoire, je me permets d’intervenir, le temps que notre amie qui soliloque depuis le début, rassemble ses idées.
Tout d’abord, présentons rapidement notre héroïne, puisqu’elle ne l’a pas fait. Ludivine à 21 ans. Elle est étudiante, ça vous avez du vous en douter un peu.
Elle vit actuellement une période un peu délicate. Sa copine Léa, avec qui elle était depuis un an et demi, l’a larguée deux semaines plus tôt. Ludivine, l’a plutôt mal pris, elle était très amoureuse de Léa. Elle pensait bien que c’était réciproque. C’est surtout les circonstances qui lui ont fait mal. Déjà, rien ne présageait qu’elle lui fasse ça. Pas de dispute pas de problème de couple. C’est la manière qui l’a choquée surtout. Malgré tout ce qu’elles ont vécu ensemble pendant un an et demi, elle a juste eu droit à un simple SMS : « Salut, je te quitte, désolée, j’ai trouvé mieux ».
Elle a tout d’abord cru à une blague. « Pas Léa ! Elle me l’aurait dit en face » … Elle a essayé de l’appeler, pas de réponse. Sur les réseaux sociaux, c’est pareil, elle a été virée de tous les comptes de Léa. « Elle m’a ghostée ». Elle ne se voyait pas débarquer chez Léa. Non, elle avait quand même de la dignité.
Ce n’est pas le premier chagrin d’amour de Ludivine bien sûr. Mais celui-là a fait mal. Les circonstances surtout. « Se faire larguer, déjà, mais de cette façon-là … ». Surtout, c’est la première fois qu’elle s’engageait autant et aussi longtemps avec une petite amie.
Et Cédric, son meilleur ami, lui a proposé vendredi, cette soirée :
- On ira boire un verre et ensuite on ira en boite.
- Je ne sais pas … Pas trop envie …- Allez viens, oublie Léa, elle n’en vaut pas le coup ! Arrête de déprimer.
- Il y aura qui ?
- La bande habituelle. Viens, ça va te faire du bien de sortir au lieu de te lamenter toute seule chez toi.
Ludivine a fini par accepter. Oh, ça ne l’emballait pas des masses. Mais finalement juste avant de partir, elle était plutôt contente, enfin surtout décidée à réagir et à ne plus subir.
Il y avait en effet la bande habituelle, et les deux copines de Marie, Sarah et Emma.
Au fur et à mesure que la soirée avançait, Ludivine a commencé à se dire qu’elle avait vraiment bien fait de venir. Enfin, elle se changeait les idées. Les garçons faisaient les clowns, elle rigolait pour la première fois depuis deux semaines. Et puis, il y avait ces deux filles, Sarah et Emma. Elles étaient très sympa, et plutôt mignonnes, surtout la petite brune aux yeux bleus, Emma. Les tournées de shots se sont succédées. Entre deux fous rires et deux tournées, elle se détendait de plus en plus. Mieux, elle est venue à ne plus penser à Léa. Enfin, plus qu’à Léa. En ce dimanche matin, les souvenirs de Ludivine sont de moins en moins clairs sur le déroulement de la suite de la soirée.
Elle se souvenait tout de même, qu’elle avait frôlé la main d’Emma à un moment pour poser son verre sur la table. Le quatrième ? Le cinquième shot ? Elle avait remarqué que les joues d’Emma avaient légèrement rosies à ce moment-là. Ou bien peut-être se faisait-elle des idées.
Elle avait aussi remarqué se dessiner un léger petit sourire en coin sur sa bouche, lorsqu’elle s’était excusée.
Puis le trou noir …
Voilà, le décor est planté, je lui repasse la parole. Veuillez l’excuser, elle a les idées un peu en vrac ce matin :
Qu’est ce qui s’est passé après ? Je ne me souviens de rien … Toujours est-il qu’il s’est passé des trucs, puisque Emma est dans mon lit ce matin. Ouh là … Ma pauvre fille … tu n’en feras jamais d’autres toi ! Bien l’image que tu renvois. Tu ressors en soirée et c’est pour te distinguer.
La grande classe ! En plus, tu ne te souviens plus de rien.
Si attends … Après le frôlement de main, l’échange de sourire … Attends … oui ! On a mis en place un petit jeu de séduction, elle et moi. Nouveau frôlement de main, genre, je n’ai pas fait exprès, décidément je suis maladroite … Regards, sourires … Et puis ? Et puis, Anthony a lancé un tonitruante et délicat « Poussez-vous, faut que j’aille pisser » … Les places se sont décalées et je me suis retrouvée à côté d’Emma sur la banquette.
Ça se tient !
A 7 autour d’une table pour 6, on était un peu serrés. J’avais la cuisse d’Emma, contre la mienne.
Nous avions toutes les deux des jupes assez courtes, c’était même peau contre peau. J’ai eu peur qu’elle l’enlève … Sa cuisse, pas sa jupe. Enfin qu’elle l’écarte … Non pas qu’elle écarte sa cuisse, enfin vous voyez ce que je veux dire … Mais non, elle l’a laissée.
En fait, je suis sure qu’au fur et à mesure des changements de place et des décalages, elle avait dû faire en sorte de se retrouver à côté de moi Emma !
On ne pouvait plus échanger de regards, mais j’avais sa cuisse contre la mienne.
J’étais bien … J’aurai pu rester là des heures sans bouger. Je ne pensais plus du tout à Léa.
Il a pourtant fallu que je bouge. Moi aussi ça m’a rattrapée, j’ai dû aussi aller aux WC.
Je me souviens, dans la cabine, en faisant ce que j’avais à faire, j’avais déjà cette chanson dans la tête à ce moment de la soirée:
« Emma, Emma, tu m’as collée au canapé »
Après ma petite affaire en sortant, Emma était près du lavabo, en train de se laver les mains. Je me suis mise au lavabo d’à côté. Nous nous sommes regardées et nous nous sommes souri.
Le problème, il y a avait deux filles à côté en train de se raconter leur vie :
- Et tu sais ce que je lui ai dit ?
- Nan !
- Je lui ai dit, pas d’accord !
- Nannn, t’es gonflée toa !
- Mais siiii, j’t’jure …- Ah nan, mais nan, t’es trop cash toa, moi j’aurais jamais osé. Et il a dit quoa ? Du coup ?
- Bah du coup ….
« Elle ne vont pas se barrer les deux connasses là », je me disais
Enfin, elles ont quitté les lavabos et sont parties.
Emma s’est tournée vers moi et a posé sa bouche contre la mienne, puis a passé ses bras autour de mon cou. Elle s’est serrée contre moi. Nos langues se sont mêlées. Ca je m’en souviens parfaitement maintenant. Son corps contre le mien. Mes mains autour de ses hanches. Elle sentait bon ! Un léger parfum fleuri. J’étais bien dans ses bras. L’alcool aidant, je m’abandonnais :
- J’attendais ça depuis le début de la soirée Ludivine. Voilà ce qu’elle m’a dit en séparant enfin ses lèvres des miennes.
Et moi donc !
- Viens, on y retourne avant que quelqu’un n’entre ou que les autres se posent des questions.
Mais vas-y d’abord, je dois aussi satisfaire un petit besoin, je vous rejoins, ça fera moins louche.
En revenant à la table, j’ai dit à Romain :
- Romain, laisse-moi ta place sur la banquette s’il te plaît, prends la chaise, je préfère la banquette …
Il était à moitié étalé sur la banquette, mais m’a laissé la place de mauvaise grâce. J’avais l’esprit un peu embrumé par les shots de tequila, mais j’ai calculé mon coup. Emma en revenant pourrait ainsi se mettre à nouveau à côté de moi. Tout contre moi, même … Surtout tout contre d’ailleurs.
Cédric, qui devine toujours tout et qui me connait par cœur a eu un petit sourire en voyant Emma revenir et s’installer à côté de moi.
Il y a eu encore quelques tournées, et là par contre …. Je ne me souviens plus de rien, jusqu’à ce matin dans ce lit, Emma allongée nue sous ma couette, et moi aussi nue d’ailleurs.
Je vais me lever sans faire de bruit. Mon kimono en soie rouge, il est où ? Non, je vais le laisser pour Emma. Je sais recevoir !
Je vais prendre dans l’armoire le vieux t-shirt difforme de quatre tailles au-dessus de la mienne. Celui qui a appartenu à un mec dans la coloc où j’étais avant, qu’il a oublié en partant. Je l’ai gardé. C’est pour moi devenu comme une espèce de doudou, même s’il n’y avait rien eu entre ce garçon et moi. Mais je l’aimais bien, le t-shirt et aussi le garçon, je les aimais bien.
Au moins, il me couvre jusqu’au-dessus des genoux.
La cuisine … Oh là là, ça tangue encore un peu …
Mon mal de tête va mieux, mais je suis encore un peu barbouillée. Enfin, un peu, c’est un euphémisme. Un cachet d’aspirine effervescent et un bol de thé ensuite. Où j’ai mis ce foutu tube d’aspirine …
Je venais juste de me bruler la main avec le bol d’eau chaude sorti du micro-onde et je faisais tourner mon sachet de thé dans mon bol, quand Emma est entrée dans la cuisine, en baillant et toute ébouriffée, mon kimono en soie sur elle.
- Ça va mieux toi ?
- Euh … oui …- Tant mieux, parce qu’hier … Epique un peu !
Elle a eu d’un petit rire. Trop mignon son rire ! Je me souviens qu’hier soir, il m’avait fait craquer aussi. Tout m’a fait craquer chez elle, en fait. Le rire et le reste.
« Emma, Emma, Emma … » Toujours cette chanson dans la tête.
- Je vais t’avouer un truc, je ne me souviens plus de grand-chose après notre baiser dans les toilettes du bar. C’est un peu la honte, je sais ….
- Ah oui ! Je me suis rendue compte …- Comment s’est terminée la soirée ? Tu veux du thé ? Si tu préfères, je te fais un café …- Thé, ça ira. Les autres ont voulu aller en boite, sauf que toi tu n’étais pas vraiment en état. Tu tenais à peine debout et tu rigolais toute seule. Cédric a voulu te ramener. J’ai dit que ça ne me dérangeais pas de te déposer, de toute façon, j’étais crevée aussi. Je n’avais pas trop envie d’aller en boite.
Cédric n’a pas été dupe de ce qui se passait entre nous, je pense, mais il a dit OK. Au fait Cédric et toi, il y a un truc ?
- Non, c’est juste mon meilleur pote depuis pas mal d’année déjà. Excuses moi Emma …- T’excuser de ?
- Ben, toi et moi, hier soir … Je ne me souviens même pas …
Elle a, à nouveau éclaté de rire :
- Mais il ne s’est rien passé du tout. Tu tenais à peine debout. En arrivant ici, tu t’es précipitée dans les toilettes pour vomir. « Je ne boirais plus jamais », tu disais « Non, plus jamais, ça c’est sur ». Le genre de promesse qu’on ne tient jamais quoi. Je t’ai débarbouillée un peu ensuite et je t’ai soutenue pour t’amener dans ta chambre.
- Oh la honte ….
- T’inquiète, J’en ai vu d’autres … je t’ai déshabillée, couchée, tu me demandais à moitié, consciente « Elle est où Emma ? » puis tu t’es endormie.
- Non, vraiment j’ai honte. Soirée de merde …- Je n’avais pas envie de ressortir, il était tard. Je me suis aussi couchée dans ton lit, et voilà …- Désolée d’avoir gâché ta soirée.
- Oh tu sais, j’étais mieux au lit avec toi qu’en boite à me trémousser sur la piste. Même si on a rien fait ! Et puis, je n’étais pas dans ton état, mais j’avais un peu bu aussi. J’étais même très bien au lit avec toi, j’avais un peu froid, je me suis serrée cintre toi pour me réchauffer.
- Vraiment désolée. C’était ma première soirée, depuis que ma copine m’a larguée comme une vieille chaussette par SMS et m’a ghostée ensuite. Je me suis un peu lâchée.
- Ah oui, je comprends. Il y a des gens qui n’assument pas on dirait. Pas terrible la fille …- Pour cette première soirée depuis ma séparation, j’avais besoin de passer à autre chose, je me suis un peu laissée aller. J’étais encore un peu malheureuse. C’est ma faute, je m’engage trop vite aussi.
- Ça remonte à quand ?
- Deux semaines- Ah oui, c’est encore tout frais. Mais tu sais, ce n’est pas un défaut de s’engager en amour. C’est même plutôt bien.
- Et toi, tu es dispo, au moins ?
- J’étais avec une fille depuis deux mois, mais ce n’était pas sérieux. Je lui ai dit il y a trois jours que c’était terminé. J’ai comme un don, j’arrive tout de suite à cerner les gens. Elle, j’ai su immédiatement que ça n’irait pas loin. Juste une histoire de cul. Elle était jolie, j’ai foncé. Je l’ai prévenue par contre. Mais j’ai vite vu qu’elle s’attachait, malgré ce que je lui avais dit au départ et j’ai mis fin à cette histoire tout de suite. Je n’aime pas profiter des gens et me moquer d’eux.
- C’est tout à ton honneur. Je me disais qu’on …- Oui ?
- Comment dire … Rattraper le temps perdu toi et moi ?
- Tu penses à quoi ?
- Ce qu’on n’a pas fait hier …- Ici ? Maintenant ?
- Ben oui, ici, maintenant …
Je me suis levée, elle s’est levée. Je l’ai attrapée par les épaules et je me suis collée à elle. On s’est embrassées. En quelques sortes on repartait là où on s’est arrêtées la veille au soir.
J’ai défait le nœud de la ceinture du kimono, et j’ai découvert son corps dessous. Tout a l’heure dans le lit avec l’obscurité dans la chambre, je n’avais vu que des ombres sous la couette, quelques formes, rien de précis.
Elle avait de petits seins tout mignons, un ventre plat, une légère toison noire sur le pubis, et des jambes magnifiques. J’ai écarté les pans du kimono, j’ai déposé mes lèvres dans son cou, tout en caressant un sein.
- Tu es belle Emma …- Je n’en dirais pas autant de toi dans ce t-shirt difforme, attends …
Elle a soulevé le t-shirt jusque sur mes épaule, dénudant tout le bas de mon corps jusqu’au buste, puis jusqu’au épaules :
- Tes seins sont magnifiques Ludivine. Je sens ta peau frissonner quand je te caresse, j’adore ça !
- Tu me file la chair de poule, je suis très sensible.
- J’aime, a-t-elle dit avant de poser ses lèvres sur un de mes tétons.
Elle s’est accroupie devant moi en faisant descendre sa langue sur ma peau. J’ai laissé échapper un petit soupir.
Elle en était à mon nombril, les mais posée sur mes hanches, quand la sonnette a retenti, nous faisant sursauter toutes les deux.
- Et zut, qui sonne, un dimanche matin, je ne réponds pas !
Ca a insisté
- Non je n’ouvre pas …
Ça sonnait à nouveau :
- Et merde, je vais voir, on ne va pas pouvoir se concentrer sur ce qu’on fait, ai-je dit en baissant le t-shirt, c’est peut être urgent en plus.
J’ai ouvert : Léa !
- Léa ? Qu’est-ce que tu fais là. Des remords ? C’est un peu tard.
- Pousse-toi, je sais qu’elle est là …- Quoi ? Tu as oublié un truc ? Tu viens me déranger un dimanche matin, à cette heure, pour récupérer un truc que tu aurais oublié ! je ne m’en suis pas aperçu en deux semaines, ça ne doit pas être quelque chose d’important pourtant.
- Je n’ai rien oublié, c’est elle que je viens chercher !
- Elle ?
- Oh tu sais très bien de ce dont je parle …- Euh, non …- Tu as voulu te venger, c’est ça hein ?
- Me venger ?
- Salope …
J’ai entendu dans mon dos Emma s’approcher :
- Ca suffit Léa maintenant ….
- Emma, viens, on rentre, je suis venue te chercher.
- On rentre où ? je suis bien ici.
- Euh, je ne suis pas sure de bien tout comprendre, fis-je- Oh c’est simple, Ludivine, celle qui t’as plaquée comme une voleuse, est aussi le plan-cul dont je me suis séparé il y a trois jours. Celle dont je t’ai parlé. Le truc, c’est qu’on s’est rencontrées avant qu’elle t’envoie bouler. Donc, elle te trompait Ludivine. En plus ! Tu ne sors pas grandie de cette histoire Léa. Donc à ta place, je la mettrais en veilleuse. J’ai horreur de ça !
- Emma, je sais que c’est cette salope qui a intrigué pour me faire du mal, viens Emma, je ne t’en veux pas, elle t’a manipulé. Elle t’a monté la tête.
- Tu ne sais rien. J’ai rencontré Ludivine hier soir complètement par hasard. Et tu ne la traite pas de salope.
Bon, je me trouvais un peu au milieu de l’histoire. J’en étais à compter les points entre Emma et Léa.
Léa était mon ex, mais aussi l’ex d’Emma. Mon mal de tête va finir par revenir avec ces conneries. Ce que j’entendais de la part d’Emma me faisait plaisir. Venant de Léa, ça commençait à m’énerver sérieusement :
- Bon, je crois que tu vas dégager maintenant Léa, fis-je en poussant la porte pour la fermer.
Elle l’a bloqué avec son pied.
- Tu crois que je ne vois pas clair dans ton petit jeu Ludivine ? Et toi Emma, tu cherches quoi ? Vous avez bien du vous moquer de moi hein ? J’ai appelé Sarah hier pour savoir où tu étais, je voulais te parler, te faire comprendre que toi et moi c’est du sérieux. Elle m’a dit que vous sortiez. J’ai demandé avec qui, elle m’a donné les prénoms des imbéciles de copains de Ludivine, ce crétin de Cédric en tête. J’ai jamais pu le blairer celui-là. Il m’a tout de suite paru évident que tu intriguais pour te venger et me faire du mal. Sarah n’a pas voulu me dire où vous alliez. Elle m’a dit qu’elle n’en savait rien. Elle est aussi dans le coup cette petite salope !
- Tu es complètement parano ma pauvre fille. Et cette fixette de voir des salopes partout. Par contre là tu deviens lourde sur les bords. Tu m’as fait du mal, tu n’as eu aucune considération pour moi. J’apprends que tu m’as trompé ! C’était la première fois ? Il y en a eu combien avant ? S’il y a une salope ici, c’est toi ! Aujourd’hui, grâce à Emma, je suis vaccinée. Vaccinée de toi. Dégage maintenant ! Du balai …
Je l’ai poussée en arrière, j’ai lui ai claqué la porte au nez.
Elle a frappé, sonné, un peu crié. Heureusement, les voisins de paliers étaient partis en weekend et la mamie du rez de chaussée, la propriétaire de notre petit immeuble de trois appartements est sourde comme trois pots et cinq bourriques.
Elle a fini par se lasser et par partir. Après avoir lancé un tonitruant : « Vous êtes deux belles salopes !! »
- Ouh la ! Quelle histoire !
- Et si on reprenant là où nous en étions avant qu’elle ne sonne ? me dit Emma - Avec plaisir ! Que veux tu que deux belles salopes ensemble fassent d’autres !
C’est en riant, qu’elle m’a pris la main et m’a entrainée vers la chambre.
Cette petite histoire remonte à un an, jour pour jour.
Depuis, je me réveille tous les matins avec une jolie brune à mes côtés.
Chaque matin, j’ai la même chanson dans la tête : « Emma, Emma et ma copine elle t’aime pas ».
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Une histoire très morale, en somme !
J'aime bien ton style d'écriture, c'est léger, ça donne envie de lire la suite. Merci !
J'aime bien ton style d'écriture, c'est léger, ça donne envie de lire la suite. Merci !