Jérém&Nico 0405 Martin & Justin.
Récit érotique écrit par Fab75du31 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 06-05-2024 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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Jérém&Nico 0405 Martin & Justin.
Martin, avril 2015.
Assis dans mon canapé devant un film sans intérêt, je fais défiler les photos dans l’appli. Mon geste est machinal, mon attention et mon intention absentes. En ce dimanche soir, les têtes sont toujours les mêmes, les conversations aussi. Je suis las de tout cela, j’envisage une nouvelle fois de tout arrêter, et de me consacrer à l’écriture pour de bon. Il n’y a qu’elle qui ne m’a encore jamais déçu.
Et puis, tu viens me parler. Je ne l’aurais pas fait de mon propre chef, car ton profil n’a pas de photo.
Tu me dis simplement que tu as envie de te faire sucer sur le champ. Tu ne tournes pas autour du pot, tu es clair, sans hypocrisie.
Lorsque je te demande une photo, je découvre un beau mec brun, les yeux clairs. Plutôt bogoss. Ça fait longtemps que je n’ai pas eu l’occasion d’approcher un mec aussi beau.
Je n’avais pas vraiment prévu de sortir ce soir, d’autant plus qu’il est déjà 21 h 30 et que demain je me lève de bonne heure.
Aussi, ça me fait bizarre de partir ce cette façon, à l’improviste, pour un plan. En fait, je ne sais même plus si j’ai encore envie d’en faire, des plans sans lendemain. Les plans, j’ai un peu donné depuis un an. J’ai connu quelques bons moments, mais aussi pas mal de déceptions, de frustrations, de malaises.
Mais tant pis, tu me fais de l’effet, ta belle petite gueule et tes quelques mots très directs ont su faire mouche ce soir.
Tu précises que tu t’appelles Martin, que tu as 27 ans, et que tu te fais sucer « mais avec capote ».
Ça me paraît bizarre comme exigence, mais je valide et je prends la route. Tu n’es pas en ville, il me faut une vingtaine de minutes pour me rendre chez toi.
Tu habites une grande maison entourée d’une solide clôture métallique.
Je sonne à l’interphone et les deux battants du portail s’ouvrent aussitôt. Tu te tiens sur le seuil, devant la porte d’entrée de la maison et me fais signe d’avancer ma voiture. Je me gare sur l’allée en gravier blanc, pendant que le portail se referme lentement derrière moi.
Tu es encore plus beau que sur la photo – pour une fois il n’y a pas tricherie sur la marchandise – et tu es très, très grand, un mètre quatre-vingt-dix à coup sûr. Même un peu trop grand à mon goût, mais bien bâti, bogoss au sourire ravageur.
Tu portes un polo bleu avec col en V bien ouvert d’où dépassent d’appétissants poils bruns. Tu as vraiment une jolie gueule de mec. Tes cheveux bruns remontent vers l’avant en une sorte de houppette insolente et plutôt sexy.
Je rentre dans la maison et je suis impressionné par la taille de la pièce de vie. Elle abrite une cuisine design, un coin télé avec un écran plat démesuré, une cheminée circulaire en son milieu. Je me dis que, vu le standing, tu dois bien gagner ta vie.
— Tu vis seul dans cette grande baraque ?
— Non, je vis en couple.
— Avec une nana ou un mec ?
— Un mec.
— Et il n’est pas là ce soir ?
— Non, il est en déplacement.
— Il ne risque pas de rentrer ?!
— Ne flippe pas, il ne va pas rentrer avant plusieurs jours.
— D’accord…
Je n’aime pas vraiment l’idée d’être le gars avec qui tu vas tromper ton mec.
Mais tu es vraiment un beau morceau, mon charmant Martin ! En plus, tu as l’air d’un garçon sympa, et ça contribue à me mettre à l’aise. Je sens mes réticences céder les unes après les autres. Je ne peux faire autrement que te suivre.
Tu me conduis dans une chambre. Tu n’allumes pas la lumière, laissant juste filtrer l’éclairage du couloir à travers l’entrebâillement de la porte.
Les instants d’impatience, de curiosité et d’excitation qui précèdent la découverte de la nudité et de la virilité d’un beau gars inconnu résonnent en moi avec la même intensité à chaque fois. Ainsi, chaque fois ressemble ainsi d’une certaine façon à une première fois, à une énième première fois. Ce sont des instants magiques, presque mystiques.
Tu ôtes ton polo en silence. Je me déshabille à mon tour. Mon regard est happé par ce torse interminable qui se dévoile dans la pénombre, par tes épaules solides, par tes pecs saillants et parsemés par une bonne pilosité mâle. Je me déshabille à mon tour et je ne peux résister plus longuement à la tentation de chercher le contact avec ce beau corps, de lécher et mordiller tes beaux tétons. Je me laisse enchanter par la légère note parfumée qui se dégage de ta peau.
Mais très vite, tu poses une main sur mon épaule pour m’inviter à me mettre à genoux.
Je me laisse faire, je laisse tes envies de mec diriger les choses. Mes genoux touchent le sol. Tu ouvres ta ceinture en cuir, ta braguette, tu descends ton jeans et ton boxer et tu libères ta queue encore au repos. En général, j’aime déballer le cadeau par moi-même, à mon rythme. Mais tes gestes sont tellement assurés et chargés d’érotisme que je ne regrette pas que tu m’aies privé de ce bonheur.
Ta queue est déjà belle même avant d’être au garde à vous. Ton gland aimante mon regard et mes lèvres. J’ai très envie de la prendre en bouche direct, de goûter à sa douceur, de la sentir raidir entre mes lèvres. Mais toi, t’as prévu autre chose.
— Lèche-moi les boules…
Pendant que je te lèche les couilles, tu te branles pour faire raidir ta queue. Il ne faut pas longtemps pour qu’elle montre toute sa superbe.
Tu attrapes une capote préalablement posée sur un meuble à portée de main et tu en déchires l’emballage.
Je suis bien excité, et j’ai vraiment envie de te sucer. Tes désirs sont des ordres. Mais la capote me semble vraiment de trop. Jamais un gars n’a voulu que je le suce avec capote. J’espère encore te faire changer d’avis.
— T’es vraiment sûr que tu veux mettre une capote juste pour te faire sucer ?
— Oui, je n’ai pas confiance.
— C’est juste une pipe, je suis clean, et c’est moi qui prends le plus de risques.
— J’ai eu des problèmes par le passé, je ne veux plus vivre ça.
Ah oui, j’aurais dû m’en douter, tu n’en es pas à ton coup d’essai.
Je te regarde dérouler la capote, devant mes yeux, devant mes lèvres.
— Vas-y suce !
Dans le ton de ta voix, j’entends l’appel péremptoire de ton envie de mec. Ma libido embrasée, je m’exécute pour le plus grand des bonheurs. Je te pompe, je te sens frissonner, et je kiffe ça. J’adore être à genoux devant toi, me sentir dominé par ta taille, par ta virilité, sentir ton regard sur moi pendant que je te fais plaisir.
A genoux devant toi, soumis à tes envies, comme devant Jérém, soumis à ses envies, lors de nos premières révisions dans le secret de l’appartement de la rue de la Colombette.
Je suis terriblement excité, mais je sais que mon excitation pourrait carrément crever le plafond si seulement tu t’occupais un peu de mes tétons. Mais tu ne me connais pas, et tu ne peux pas le deviner. Alors, sans cesser de te pomper, j’attrape tes mains et je les approche de mes tétons.
Tu comprends vite le message et commences à agacer mes boutons d’amour d’une façon très plaisante. Mon excitation grimpe au ciel, mon corps et mon esprit sont secoués par une douce folie sensuelle. Je te pompe avec de plus en plus d’entrain, bien décidé à te donner un plaisir géant.
Le goût du caoutchouc n’est pas désagréable, mais je sais que cette pipe serait tellement meilleure sans. Pour toi, comme pour moi. J’essaie de redoubler d’efforts et de dextérité pour essayer d’oublier cette mince mais encombrante barrière entre nous. Tu sembles bien apprécier.
Et alors que je te pompe de plus en plus vite pour appeler la venue de ton orgasme, tu retires ta queue de ma bouche. Tu m’attrapes par les épaules, je me laisse guider. Je me retrouve la tête calée entre le mur et ton bas ventre. J’adore sentir la prise ferme de tes mains sur mes épaules. Tandis qu’au gré de tes va-et-vient, ta queue s’enfonce profondément dans ma bouche.
— Je vais jouir… je t’entends soupirer entre deux ahanements bruyants, alors que tes mains se crispent sur mes épaules, alors que tu es déjà en train de perdre pied.
Je t’écoute soupirer bruyamment ton orgasme, douce musique pour mes oreilles. C’est beau, c’est bon. Avec mes lèvres et ma langue, je sens ton jus chaud jaillir de ta queue et se loger derrière le caoutchouc, sensation terriblement excitante et terriblement frustrante à la fois.
J’aurais quand-même bien aimé que ça dure un petit peu plus longtemps. Mais tant pis. Provoquer et assister à l’orgasme d’un beau mec est toujours un cadeau, même si ça vient plus vite qu’on ne l’aurait voulu. L’important c’est que tu aies kiffé ce moment.
Tu te dégages de moi et tu prends une profonde et longue inspiration. Tu as l’air essoré.
Tu enlèves ta capote, tu ramasses l’emballage et mets tout ça dans du sopalin que tu avais également préparé à l’avance. Tu es bien organisé, la procédure semble bien rodée.
Sans te préoccuper si j’ai envie de jouir à mon tour, tu passes un pantalon de jogging et un t-shirt blanc. Tu es foutrement sexy. Je n’ai toujours pas joui, et j’ai toujours autant envie de toi, de plus en plus envie de toi. Tu pars jeter la preuve de ton infidélité à la poubelle de la cuisine, me laissant seul dans la chambre plongée dans la pénombre.
Ça y est, c’est déjà fini. Comme pour les tours de manège de mon enfance, le bonheur paraît toujours trop court. Tu voulais juste que je te suce. Je t’ai sucé, tu as joui, et c’est fini. J’ai très envie de jouir aussi, mais je trouve très excitant d’y renoncer, d’avoir fait le bonheur d’un beau mâle brun et de repartir avec mon excitation intacte. Je me dis qu’à la maison je vais bien me branler en pensant à toi, beau Martin, qui as juste voulu te faire sucer, sans la moindre intention de t’occuper de moi, à aucun moment. Oui, je vais bien jouir en repensant à cette excitation teintée de frustration !
Il ne me reste qu’à me rhabiller. Et c’est ce que je fais, avant d’aller te rejoindre dans le séjour.
A ma surprise, tu me proposes un truc à boire.
— Désolé pour la capote, mais je ne veux pas prendre de risque. Je suis en couple…
— Je comprends et c’est une bonne chose que tu ne veuilles pas filer des trucs à ton mec.
— Je ne veux pas de problèmes. Je fais ça avec tous mes plans.
— Tu vois d’autres mecs ?
— J’ai quelques réguliers, mais ils ne sont pas toujours dispos… et quelques extras, comme toi, ce soir.
Ça y est, je viens d’avoir confirmation de ce que j’avais pressenti, à savoir que je ne suis pas ton seul amant, car tu es plutôt du genre queutard invétéré. Je ne t’ai rencontré que depuis quelques minutes, je ne t’ai rien fait d’autre qu’une simple pipe, et je ressens déjà en moi ce frisson désagréable qui ressemble à de la jalousie. C’est stupide, je sais. Mais je ne peux m’en empêcher. Et je me surprends à me dire que j’aimerais bien passer du statut d’« extra » à celui de « régulier ».
Nous discutons un peu. Au fil de la conversation j’apprends que c’est en réalité ton copain qui gagne bien sa vie et qui contribue grandement à ce train de vie, ce même gars que tu trompes à tout va. Quant à toi, tu alternes les boulots et les périodes de chômage par choix, pour profiter du système et bosser le moins possible. Ça y est, je me sens désormais coupable de t’avoir permis de tromper ton mec une fois de plus. T’es vraiment qu’un petit con, un parfait branleur sexy !
Mais mon excitation n’est pas retombée, bien au contraire. Et toi, le torse enveloppé par ce beau t-shirt blanc, tu me fais grave envie. Je ne peux me résoudre à rentrer chez moi et à terminer ma soirée avec une simple branlette.
— Ça te dit pas de recommencer ? je te demande
— Quand, là, maintenant ?
— Oui…
— Non, pas là… pas ce soir.
— D’accord, tant pis. Mais si tu veux recommencer un autre jour, je suis partant…
— Pourquoi pas…
— On échange nos numéros de portable ?
— (Tu hésites) Je te le donnerai tout à l’heure.
— Non, pas tout à l’heure…
— Quoi ?
— Je sais ce que « je te donnerai mon numéro tout à l’heure » veut dire après un plan…
— Et ça veut dire quoi ?
— Ça veut dire tu ne me le donneras pas.
— Si, je te le donnerai.
— Alors pourquoi pas maintenant ?
— D’accord.
Je suis très surpris que tu acceptes. Car, au fond de moi, j’étais en train de me dire que mon insistance entraînerait un refus irrévocable.
Je note ton numéro dans mon portable et je t’envoie un « Nico » par sms pour que tu aies le mien.
Je suis content que nous ayons échangé nos numéros. Même si je doute très fort que ça servira à quoi que ce soit. Dès que j’aurai passé la porte, tu retourneras illico sur l’appli et tu passeras à autre chose. Avec ta belle gueule, tu peux avoir plein d’autres gars, plein d’autres « extras », sans même parler des « réguliers ». C’est un beau cadeau que tu m’as fait ce soir, mais je doute fort que Noël revienne aussitôt.
C’est quelque peu humiliant de se rendre compte que l’intérêt que nous porte l’autre a une durée de vie qui ne dépasse pas celle d’une capote.
Non, je ne pense pas que tu te serviras de mon numéro. Parce que tu n’as sûrement pas envie de remettre ça avec moi.
Alors que moi j’en ai bien envie. Ta belle gueule, ton corps solide, ton torse interminable, ta bonne queue, ta belle petite gueule, ton insolence m’ont conquis. Tout comme ton côté branleur impénitent. Ton sourire a été comme un rayon de lumière dans la nuit noire de ma solitude affective. Un rayon de bogossitude, de Masculin, qui a touché en moi des cordes sensibles dont je ne me souvenais même plus de l’existence.
Je te quitte en te faisant la bise, en appuyant bien sur « à bientôt », en essayant de m’imprégner le plus profondément possible de ta bogossitude, tout en me disant que je ne te reverrai pas, trop beau et trop jeune pour moi.
Je repars avec ma solitude, en repensant au bonheur que j’ai perdu un soir d’automne d’il y a bientôt 8 ans.
Les jours suivants, je repense régulièrement à toi, beau Martin. Chaque jour qui passe je me languis un peu plus de te revoir. La frustration n’est pas l’antithèse du désir, mais son exhausteur. J’ai terriblement envie de te reprendre en bouche, j’ai envie de te mettre en confiance et de te convaincre à me laisser te sucer sans capote, et peut être à me prendre aussi. Ça, avec capote, bien entendu.
Jour après jour, je guette un message de ta part, sur l’appli ou en sms, je guette sans y croire. Mais rien ne vient. Je crève d’envie de te relancer, mais je ne veux pas paraître pressant. Je prends sur moi, je ronge mon frein. Je laisse s’écouler toute une semaine, et la moitié de la suivante, avant de céder à la tentation de t’envoyer un petit message, comme une bouteille à la mer. Un message lâché sans trop d’espoir, mais avec un peu d’espoir quand même.
Au fond de moi, j’ai la lucidité de me dire qu’un bogoss comme toi, si beau et si jeune, ce n’est pas pour moi, pas plus qu’une fois en tout cas. Je me dis que ce qui s’est passé l’autre soir c’était un « accident », un « extra », comme tu m’as appelé. Je me dis que j’ai « fait l’affaire » parce qu’à ce moment-là tu n’avais pas autre chose à te mettre sous la dent, ou plutôt une autre bouche à mettre autour de ta bite.
Et, pourtant, je ne peux renoncer.
Moi : Coucou toujours pas de créneau pour remettre ça ?
Martin : Salut. Non désolé pas de créneau en ce moment…
Eh ben voilà, je le savais, le scénario écrit à l’avance suit son cours. « Tu ne peux pas », autant me mettre le cœur en paix.
Martin : … mais dès que j’en ai un je te fais signe avec plaisir.
Je sais que tu me mènes en bateau. Les jours passent, et aucun message ne vient. Au fond de moi, je sais que c’est foutu, qu’il n’y aura jamais de créneau. J’ai envie de te relancer encore, mais j’y renonce. A quoi bon ?
Non, je ne te reverrai pas, mon bel amant d’un soir. C’est stupide, mais ça me fait chier.
Heureusement, le taf accapare à fond mes journées. Mon écriture accapare mes soirées, une partie de mes nuits et mes week-ends. Se plonger dans son propre passé, dans sa vie d’avant, est un exercice qui demande beaucoup d’énergie.
Peu à peu, le petit béguin, la petite déception de cette rencontre sans lendemain s’estompe. De toute façon, je savais que ça se finirait de cette façon. Les rencontres sur les applis, c’est éphémère comme une bulle de savon. Et à fortiori les plans avec des gars maqués.
Et pourtant, un lundi soir, trois semaines après notre premier plan, tu m’annonces par sms que tu peux te libérer le lendemain. Je suis vraiment très heureux que tu aies repris contact, alors que je m’y attendais vraiment plus.
Le rendez-vous est fixé à 16 heures, chez moi. L’idée de te revoir me met du baume au cœur. Et de la trique à la bite. Ce soir je me branle en m’imaginant à nouveau à genou devant toi, en train de te sucer.
Le lendemain, mardi, j’organise ma journée en fonction de ce rendez-vous, pour finir plus tôt. Je suis chez moi à 16 heures pétantes.
Tu débarques avec presque une heure de retard. Mais qu’importe si j’ai couru toute la journée en vain, je suis très heureux de te revoir.
Aujourd’hui, tu es habillé d’un polo gris bien ajusté à ton torse élancé et à tes biceps, tellement ajusté que tes tétons pointent derrière le tissu. Tu es vraiment très beau, encore plus que dans mon souvenir. Et tes yeux clairs, et ton sourire, aïe aïe aïe, je craque !
Je te propose à boire mais tu déclines poliment. Je vois dans son regard que tu n’es pas venu pour boire un coup, mais pour tirer un coup. Je te devance dans le couloir, tu me suis dans ma chambre. Un instant plus tard, je me déshabille tout en te regardant te déshabiller. Tes gestes nets et calmes dégagent une certaine assurance. Tu sais que tu plais et ça se voit que tu as l’habitude de se dessaper, que tu es à l’aise avec ta nudité.
Tu viens vers moi et là, à ma grande surprise, tu me serres très fort dans tes bras. Je te serre à mon tour contre moi. Ce contact de nos corps me fait un bien fou. Je capte l’odeur naturelle de ta peau. Tu me serres de plus en plus fort, je me hisse sur la pointe de mes pieds et j’arrive à plonger mon visage dans le creux de ton épaule.
Il n’y a que ça de vrai, dans la vie, la proximité avec le corps d’un garçon. Cette accolade est à la fois douce et sensuelle. Je ne peux m’empêcher de poser des bisous sur ta peau, de laisser mes doigts se glisser derrière ton cou puissant et dans tes cheveux.
Puis, lorsque tes bras cessent de m’attirer contre toi, je caresse fébrilement les poils de ton torse, je titille tes tétons avec ma langue, j’hume les poils qui relient ton nombril à ta toison pubienne. Ta braguette est tendue par une bosse conséquente. Tu bandes déjà.
Délicieux effet d’optique, la position à genoux rend la plastique masculine encore plus impressionnante. C’est cette position qui sait apporter parmi les plus intenses sensations de soumission à la domination virile.
A genoux devant toi, torse nu, je me laisse happer par la douce tiédeur de ta peau, et par toutes les délicieuses petites odeurs qui semblent se dégager de ton érection encore emprisonnée dans le boxer.
Je laisse mon regard s’attarder sur ta ceinture, sur ton nombril, sur ta pilosité mâle, sur tes pecs, tes tétons. J’adore suivre cet angle de vision du bas vers le haut, jusqu’à rencontrer ta belle petite gueule au regard triomphant, jusqu’à m’enivrer de la contemplation de ta virilité. Une contemplation qui est un irrépressible appel au bonheur sensuel.
Cette fois-ci, je prends les devants, je défais ta ceinture, puis ta braguette, je provoque la bête conquérante à travers le coton. Je la fais languir, j’attends un peu avant de descendre le boxer, dernier rempart avant de pouvoir la revoir et la toucher à nouveau.
Je la libère enfin. Je lèche tes couilles, je te branle brièvement, autre instant de bonheur avant que l’immanquable capote ne vienne me priver du contact direct avec cette belle érection.
C’est vraiment dommage de sucer un mec comme toi sans pouvoir vraiment goûter à sa belle queue. Mais le beau cadeau de me laisser l’accès à ta virilité me suffit, et je m’en estime heureux.
Je te pompe avec entrain, tout en aiguillant une nouvelle fois tes doigts vers mes tétons. Tu te laisses sucer avec bonheur, tout en guidant mes mains sur ses fesses, leur indiquant de bien les malaxer, geste qui visiblement te fait grimper au rideau.
Plus je travaille tes fesses, plus tu sembles prendre ton pied. Ta main se pose sur ma nuque, et tes coups de reins se font plus puissants. Ta respiration se fait plus rapide, saccadée, et cela semble annoncer l’arrivée imminente de ton orgasme.
Je me prépare à sentir tes giclées chaudes remplir la capote comme la dernière fois, lorsque tu te retires de ma bouche. Tu enlèves la capote, tu te finis à la main. Une bonne séquence de giclées puissantes vient percuter mon torse, mon cou, mon épaule. Tu m’en fous partout.
Je m’essuie de tes émois, beau Martin, tout en te regardant te rhabiller, toujours sans te soucier si j’ai envie de jouir à mon tour. C’est très beau de regarder un mec passer ses fringues après l’amour.
Je te propose à boire, mais tu refuses, car tu es pressé. Tu veux être rentré avant ton mec.
C’est un brin humiliant de regarder un bogoss quitter mon appart juste après avoir tiré son coup, et penser qu’il n’est venu que pour se vider les couilles. Mais ça a un côté bien excitant aussi.
C’était à nouveau un super moment de sensualité et de plaisir. J’ai aussi beaucoup aimé cette étreinte avant la pipe.
Est-ce que je te reverrai ?
Pour mon plus grand bonheur, après cette deuxième rencontre, nos rendez-vous deviennent plus suivis. Ça y est, j’ai gagné mon statut de « régulier ». Nous nous voyons une fois par semaine, ou tous les dix jours.
Ça se passe parfois chez moi, parfois chez toi. Nous passons dans une chambre à coucher, nous nous déshabillons, nous nous serrons très fort dans les bras l’un de l’autre pendant quelques instants. Ça fait un bien fou de sentir tes bras m’attirer très fort contre toi, sentir ton torse chaud contre le mien, humer la délicieuse tiédeur de ta peau, balader mes mains dans ton dos.
Je ne comprends pas vraiment la signification de cette accolade que tu as instaurée à notre deuxième plan et à laquelle tu n’as jamais dérogé depuis, sorte de rituel qui semble se prolonger de plus en plus longuement au fil de nos rencontres, rituel que j’accepte avec bonheur, que je seconde avec plaisir et que je laisse durer tant que tu ne prends par toi-même l’initiative d’y mettre fin.
Je serais enclin à me dire que cela exprime un besoin de tendresse de ta part. Je le serais, si cela ne jurait par avec la nature de nos rencontres et de tes envies purement sexuelles.
Je n’ai jamais osé chercher tes lèvres – je me dis que tu ne voudrais pas ça non plus, car le baiser peut lui aussi transmettre une MST et cela irait à l’encontre de tes précautions – et tu ne m’as jamais montré l’envie de découvrir les miennes.
Peut-être que tout simplement, cette envie, ce besoin de chercher le contact avec mon corps est pour toi une sorte de préliminaire qui éveille ton excitation. Ce dont je suis certain, c’est qu’après ces accolades, tu bandes dur, et que tu n’as plus qu’à passer une capote et à me présenter ta queue protégée pour que je la suce.
Alors, je me mets à genoux et je te pompe. Toi debout et moi à genoux devant toi, comme toujours. Jamais tu n’as voulu faire ça sur un lit. Tu aimes me regarder, me dominer de toute ta taille pendant que je te pompe. Je le sais car, à chaque fois que je cherche ton regard, il est au rendez-vous, et je lis dans ses yeux la satisfaction du mâle en train de se faire sucer.
Je me demande si ce que tu attends de moi ressemble à ce que tu fais dans ton couple ou si, au contraire, cela est exactement ce que tu n’as pas dans ton couple, raison pour laquelle tu le cherches ailleurs. Je me demande ce que tu aimes faire au pieu avec ton mec, je me demande si tu aimes plutôt baiser ton copain ou te faire baiser. Ou les deux. Es-tu dominant ou dominé, que ce soit au lit, ou dans la vie de couple en général ? Je me demande ce que ça fait de goûter à ton jus, à se sentir défoncé et rempli par ta queue.
Nos rencontres ne durent parfois que quelques minutes, mais c’est toujours aussi furieusement excitant pour moi. Leur côté clandestin, impromptu, ainsi que la frustration de ne pas pouvoir aller plus loin, n’y sont pas pour rien.
Ça évolue quand même un peu. Depuis quelques temps, une fois que tu as joui, je te garde en bouche et je me branle jusqu’à jouir à mon tour. Tu attends que je me finisse. Et ce sont parmi les meilleurs orgasmes qu’il m’a été donné de vivre depuis longtemps.
Aussi, tu prends de plus en plus le temps après le sexe. Nous nous allongeons sur le lit, tu me laisses te caresser. Nous passons de longues minutes à discuter, de ton couple, je te parle même de ma vie d’avant, de Jérém, et de tant d’autres sujets. Entre nous s’installe peu à peu une certaine complicité.
Me sentir désiré par un garçon aussi beau et sexy ça fait un bien fou au moral. Car tu n’es pas qu’un garçon beau et furieusement sexy, tu peux aussi être drôle et attachant. Je trouve ton insouciance fabuleusement rafraîchissante.
Ces rencontres impromptues sont pour moi une bouffée d’oxygène qui me maintient la tête hors de l’eau. Elles me permettent d’éloigner la morosité et d’enchanter mon quotidien.
Avec toi, beau Martin, je trouve un certain équilibre. Je sais que je n’ai pas le droit d’espérer quelque chose de toi, à part quelques instants de bonheur sensuel de temps à autre. Notre relation est légère, sans prise de tête. Et elle me suffit. Elle suffit pour me faire me sentir bien.
Entre deux rencontres, je n’ai pas besoin d’autres plans. Te voir une fois par semaine, ça me fait du bien, ça m’apaise. Et ça me laisse du temps et la sérénité nécessaire pour me consacrer sérieusement à l’écriture.
Justin, septembre 2015.
Mercredi 16 septembre 2015.
En ce milieu du mois de septembre 2015, pour fêter mes 33 ans, j’ai cassé ma tirelire et je me suis offert une petite folie. Un rendez-vous au Madison Square Garden à New York avec Madonna et 20.000 autres Rebel Hearts.
— Tu chanteras et tu danseras pour deux, mon Nico, m'a lancé Elodie, ma cousine adorée, qui n’a pas pu m’accompagner, préférant rester avec sa petite famille.
— Tu lui passeras le bonjour de ma part, m’a glissé Stéphane, mon pote adoré, qui n’a pas pu m’accompagner, préférant rester auprès de son chéri.
Pour mon séjour en solo aux USA, l'idée de loger chez l'habitant me paraît d’emblée agréable. Sur internet, je survole les annonces et je tombe sur une offre qui retient mon attention. Situé entre Lower Manhattan et East Village, un loft bordé par une immense baie vitrée avec vue imprenable sur le skyline de la Grande Pomme.
Je clique sur l'annonce. Entre la photo principale et la description du logement, un petit rond avec un selfie des proprios. Une petite brune, Betty. Mais, surtout, surtout, surtout, un très charmant Justin. Un petit con à casquette avec des airs de petit branleur sexy en diable.
Je clique sur la photo, ça l’agrandit un peu. Le mec a vraiment l'air grave bandant dans son t-shirt blanc avec une échancrure plutôt affolante.
Ce n'est pas le logement le plus abordable. Mais, entre la vue imprenable sur New York et la bonne petite gueule de Justin, mon choix est vite fait. J’ai envie de le voir de près, ce petit branleur.
Et encore, à cet instant précis, je ne peux même pas encore imaginer, même pas de loin, même dans mes rêves les plus fous, ce qui va se passer entre toi et moi, petit con.
Lien vers l’épisode 50 petit branleur sexy.
Dans les rues de New York, le même soir.
L’heure du concert approche. Je me dirige vers le Madison Square Garden à grand pas. Dans mes écouteurs, les chansons de l’album « American Life ». Elles aussi me ramènent loin dans l’espace et dans le temps, elles me ramènent à Capbreton, pendant sa convalescence, après son accident au genou.
L’excitation monte en flèche lorsque j’aperçois la foule qui se presse devant les entrées. Et ça me fait chaud au cœur. Madonna a beau ne plus vendre autant de disques qu’à la grande époque, ne plus passer en radio, faire des choix artistiques qui ne font plus l’unanimité, changer d’apparence et pas toujours dans le bon sens, abuser du bistouri. Après trente ans de carrière, elle demeure néanmoins une bête de scène capable d’aligner en quelques mois plus de 80 dates sur quatre continents, une icône pop capable d’attirer à elle près de deux millions de fans disposés à engager des sommes considérables pour la voir en vrai.
Comme d’habitude, elle se fait attendre. Le public l’appelle, se chauffe tout seul. Entre agacement et impatience, les fans n’en peuvent plus.
Lorsque l’intro vidéo démarre enfin sur des percussions aux basses rutilantes, lorsque les danseurs déboulent sur scène avec des costumes qui semblent sortis tout droit de l’armée des soldats de terre cuite de l’empereur Qin, voilà, la salle est en délire.
Mais lorsqu’elle apparaît enfin, enfermée dans une cage à 20 mètres du sol, la salle s’embrase carrément. On la retrouve comme on retrouverait une amie qu’on ne voit que très rarement, mais avec qui la communion spirituelle demeure intacte, comme si on s’était quittés la veille. Une amie avec qui on aurait fait les quatre cents coups, avec qui on partage d’innombrables souvenirs. Des souvenirs communs, ses chansons, auxquels chacun d’entre nous en accroche d’autres plus personnels. Une amie à qui on pardonne tout ou presque, car elle ne nous a jamais laissé tomber.
Les nouvelles chansons se mélangent aux anciens tubes incontournables. La puissante « Iconic » fait l’ouverture du show, « La vie en rose » s’invite dans la playlist et l’incontournable « Holiday » clôt la grande messe, comme à chacune de ses tournées.
Ses tenues se sont rallongées, elles sont plus couvrantes que par le passé. Les années ont passé, la Star ne souhaite plus montrer autant d’elle qu’auparavant. Pour entretenir le mythe, il vaut mieux parfois se montrer discrète. Niveau danse, la souplesse est moindre, l’assurance d’antan vient un peu à manquer. Dans les précédentes tournées, on avait l’impression, car l’illusion était savamment entretenue, que tout ce qu’elle faisait, danse, présence scénique, n’était qu’un jeu d’enfant accompli presque sans effort, qu’elle en avait toujours sous le champignon, qu’elle aurait pu faire encore mieux si seulement elle l’avait voulu. Désormais, on a l’impression qu’elle est à fond sur le champignon, qu’elle atteint ses limites. On voit qu’elle donne tout, comme elle l’a toujours fait sur scène, mais qu’elle ne pourrait pas donner plus. Et, surtout, qu’elle ne peut plus donner autant qu’avant. Elle en devient touchante.
Pour son dernier album, elle nous a tous un peu perdus, fans de la première heure et grand public, avec ses nouvelles productions et sa promo en demi-teinte, mais le show qu’elle nous offre est fabuleux, elle se rattrape de façon grandiose.
Car sa plus grande force, c’est sa présence, cette présence qui traverse les décennies, et ma vie, et qui en constitue l’un des rares éléments de stabilité, comme un repère, au milieu des tempêtes, et même de la plus grandes de toutes, celle qui m’a mis à terre il y a désormais presque huit ans, lorsque Jérém est sorti de ma vie.
Je sors du Madison les yeux pleins d’étoiles.
Il n'est que minuit, et la nuit new-yorkaise semble si jeune et si pleine de promesses. Tout grouille autour de moi, les gens, les rues, les voitures, les bruits de la ville, les enseignes clignotantes et les écrans géants illuminant Times Square comme en plein jour.
Je regarde la foule circuler autour de moi et, une fois de plus, je suis comme étourdi par toutes ces occasions, toutes ces rencontres possibles, toutes ces vies qui se croisent, qui s'effleurent sans que les destins se rencontrent. C’est la foire des occasions, des occasions manquées. Je me dis que, peut-être, dans toute cette foule, deux êtres faits l’un pour l’autre passent à côté l’un de l’autre sans se voir, comme dans un Mahjong avec beaucoup trop de tuiles.
Je ressens comme un état d’ivresse, j’ai l’impression de percevoir toute l’énergie de vie de la foule, une énergie qui semble se propager à travers le sol, courir dans les rues, sur le bitume et irradier en moi, comme si j’étais connecté avec tout ce qui est vivant.
Je suis à New York et j’ai l’impression que je ne me suis jamais senti aussi vivant. Je suis cueilli par une espèce d’immense euphorie. Dans cette ville immense et étrangère, tout semble tellement possible, y compris apprendre à vivre avec un passé douloureux, avec le manque, le déchirement, le deuil impossible.
Oui, la nuit est jeune, et il y a plein d'endroits où je voudrais aller. Des bars, gays, ou pas. Une partie de moi a envie de savourer tout ce qu’est capable d’offrir la Grande Pomme.
Je marche pendant une heure, sans arriver à me décider à franchir l’une ou l’autre des entrées en dessous d’enseignes toutes plus clignotantes et criardes les unes que les autres.
Le fait est qu’une force irrépressible, irrésistible, violente m’entraîne vers toi, P’tit branleur sexy.
Et je viens à ta rencontre, beau Justin.
Lien vers l’épisode 50 petit branleur sexy.
Martin, automne 2015.
De retour de mon escapade à New York, je reprends mon taf et mon train train de vie habituel. Pendant quelques jours encore, mes pieds sont à Toulouse, mais mon esprit demeure sur un petit nuage au-dessus de la Grande Pomme, en compagnie de Madonna et de Justin. Car, les deux, chacun à leur façon, m’ont offert des sensations inoubliables.
Heureusement, tu es là pour amortir la chute, beau Martin. Je t’envoie un message pour te dire que je suis rentré de New York, et tu rappliques le soir même. Apparemment, mes bras atour de ton torse et mes lèvres autour de ta queue t’ont bien manqué. Après t’avoir fait jouir, autour d’un verre, je te parle de mon voyage, et même de Justin. Ma manœuvre n’est pas innocente. Au fond de moi, j’aimerais que tu te comportes comme Justin, que tu te laisses te sucer sans capote comme l’a fait Justin, que tu me baises comme l’a fait Justin. Je sais que tu pourrais avoir le potentiel pour.
Tu écoutes attentivement mon récit, l’air émoustillé. Je ne crois pas que ce soit un hasard si, aujourd’hui, pour la première fois où tu me demandes de te pomper une deuxième fois. Je n’arrive pas à te faire jouir, tu enlèves la capote et tu me gicles sur le torse. Sacré Justin, capable de faire bander un gars à 10.000 bornes sans même l’avoir croisé…
Je ne sais jamais quand tu vas revenir vers moi, ni même si tu vas revenir. Tu ne reviens que quand tu en as envie, et je sais que chaque fois peut être la dernière.
Je n’ai pas le droit de t’envoyer des messages le soir ou le week-end, et ce pour éviter que des notifications impromptues ne suscitent des interrogations chez ton copain.
J’ai le droit de t’envoyer des messages en journée, la semaine, mais je n’ai pas vraiment le pouvoir de provoquer des rendez-vous. C’est toi, qui ne bosse pas, qui est le maître de nos rencontres.
Je ne vis pas vraiment dans l’attente du rendez-vous suivant, dans le sens où cela ne m’obsède pas, ou plus. Apparemment je te plais aussi, tu me l’as fait comprendre. Et ça me fait du bien de me dire que tu kiffes les gâteries que je te réserve, et que tu tiens à recommencer. Une belle « victoire » pour moi, pour mon égo, qui pensait ne jamais te revoir après le premier soir. Qui ne pensait pas pouvoir « fidéliser » un gars aussi jeune et sexy que toi.
Parfois, je reçois un message dans l’après-midi me proposant un « entre quatre et six » pour le jour même. Car même si toi, petit branleur, tu as infiniment plus de temps à disposition que moi – car tu es toujours au chômage tout en assumant de ne rien faire pour que cela change – tu ne prévois jamais rien à l’avance, laissant tes envies du moment guider tes sorties et tes plans, avec la nonchalance d’un vacancier.
Parfois je suis dispo, et tu n’as pas envie. Et le lendemain, alors que j’ai une journée hyper chargée, tu m’envoies un message pour me dire que tu peux être chez moi « le temps de faire la route ».
Je me débrouille toujours pour ne pas te rater. Je change mes plans, je m’adapte, y compris quand ça ne m’arrange pas vraiment. Et une fois de plus tu te ramènes, avec ton physique avantageux, avec ta bonne petite gueule de petit con insolent et ton sourire ravageur qui me fait craquer et qui m’oblige à tout te passer.
Depuis un certain temps, nous nous voyons surtout chez moi. Ton copain voyage moins, le risque est plus grand de se faire surprendre. Tu es plus détendu chez moi.
Sur ma suggestion, tu as peu à peu pris l’habitude de t’allonger sur mon lit après l’orgasme, pour récupérer tranquillement.
J’aime bien que tu restes un peu, j’aime m’allonger à côté de toi, me caler contre toi, te caresser. J’aime discuter avec toi, en apprendre un peu plus sur ta vie, sur ta personnalité.
Ton côté « petit-con-branleur-et-je-m’en-foutiste-pour-qui-il-n-y-en-a-que-pour-sa-gueule » te rend craquant. Insolent, un brin égoïste, mais craquant. Tu es le genre de gars « tête à claques » qui me donne à la fois envie de te gifler et de te sucer à fond.
Une petite complicité s’installe entre nous. J’aime beaucoup te faire rire, je ne me lasse pas de voir ton magnifique sourire jaillir sur ton beau visage. Finalement, j’aime bien cette relation où rien n’est prévu, planifié à l’avance, où nous profitons des rares moments ensemble, tellement brefs qui me laissent toujours sur ma faim, avec un désir jamais vraiment assouvi. Lorsque je suis avec toi, beau Martin, je profite de chaque instant, car je sais qu’il pourrait être le dernier.
J’aime bien ton style, tes polos, mais aussi tes t-shirts noirs avec col en V. J’ai adoré ta tenue sexy à mort, un jour de pluie, lorsque tu avais juste passé un blouson en cuir sur la peau. J’avais été scotché en te regardant ouvrir lentement le zip et dévoiler centimètre après centimètre la pilosité brune de ton torse interminable.
De temps à autre, j’essaie de te proposer de te sucer sans capote, mais il n’y a pas moyen.
La seule fois où j’ai pu obtenir une petite variante à nos habitudes sexuelles, c’est celle où je t’ai demandé de me prendre. Contre toute attente, tu n’avais pas dit non. Tu avais enlevé la capote que tu avais passé pour la pipe et tu en avais déroulé une autre. Tu avais mis du gel et tu étais venu en moi, tu m’avais pris en levrette. Tu m’avais limé pendant un bon petit moment, et j’avais vraiment kiffé. J’avais espéré que tu viennes de cette façon, mais ça n’avait pas été le cas. Tu étais sorti de moi et m’avais giclé sur le dos.
C’est la seule fois où je t’ai demandé de me prendre. Car j’ai bien senti que tu l’avais surtout fait pour me faire plaisir, mais que ce que tu kiffais vraiment c’était de te faire sucer, toi debout, moi à genoux.
Alors, par la suite, je me suis contenté de te sucer du mieux que je le pouvais, tout en malaxant bien tes fesses.
Parfois, tu me fais m’allonger sur le lit, la tête sur le bord, renversée vers l’arrière, tu me limes la bouche dans cette position, jusqu’à t’approcher de l’orgasme. Puis, tu quittes ma bouche, tu quittes la capote, et tu me gicles sur le torse. J’aime bien sentir ton jus chaud sur ma peau.
Parfois, après m’être branlé pendant que tu me limes la bouche, je jouis peu après toi.
Et après chacune de nos rencontres, une fois chez moi, je me tape quelques-unes de mes meilleures branlettes.
Parfois, après avoir joui, lors de nos « séances câlins » sur le lit, tu laisses échapper des petites allusions à tes autres réguliers. Et à chaque fois je ne peux m’empêcher de ressentir une sorte de jalousie et d’agacement vis-à-vis de toi, beau Martin, qui, grâce à un physique avantageux et une sacrée propension à ne rien foutre, as le temps et l’opportunité de te taper d’autres gars pendant que je bosse.
Ça me fait chier que tu ailles voir ailleurs, alors que tu es mon seul amant. Mais au fond, je me dis que l’important c’est d’être finalement devenu l’un de tes plans réguliers, de pouvoir accéder régulièrement à ta bogossitude, à ta virilité.
Je m’évertue à trouver des sujets de conversation pour te garder le plus longtemps possible auprès de moi. J’essaie de m’intéresser à ta vie, tout en faisant attention de ne pas me montrer envahissant. Car je redoute l’instant où je t’entendrai me dire « allez, j’y vais » avec ton sourire de malade. Je n’ai jamais envie de te laisser repartir. Car je ne me lasse pas de ta présence, de ton beau sourire, de ton rire si charmant.
J’aime bien ta compagnie, ta présence. J’aimerais te retenir, j’aimerais que tu restes une nuit. Ça me manque une présence de mec au quotidien. Et j’aimerais que cette place vide dans mon lit, dans ma vie, dans mon cœur, te revienne. Je sais que ce n’est pas possible, je sais que tu ne quitteras pas ton mec, et encore moins pour moi. Et je sais que ce n’est même pas souhaitable, car je te connais trop, je connais tes démons, l’envers de ton apparence de petit copain parfait en tout point. Je connais ton fonctionnement, ton infidélité chronique, et je sais pertinemment que je ne pourrais jamais te faire confiance. Non, tu n’es pas du tout le gars qu’il me faut. Je sais qu’avec toi ma vie serait un enfer. Mais je ne peux m’empêcher de ressentir quelque chose pour toi, quelque chose qui va au-delà du simple désir charnel.
Un samedi soir où tu es resté un peu après le sexe, tu m’as dit que tu étais seul tout le week-end. Je t’ai proposé de rester manger avec moi. Mais tu n’as pas voulu. J’en déduis que nous n’en sommes pas à ce niveau de complicité. Et que nous ne le serons certainement jamais.
Et quand tu m’écris, peu après mon départ de chez toi :
Martin : C’était un très bon moment^^
Ça me met du baume au cœur.
Mercredi 21 octobre 2015.
C’est aujourd’hui que le passé, le présent et le futur se rejoignent. La très célèbre trilogie de « Retour vers le futur » s’articulait en effet autour trois dates clés, le 21 octobre 1985 pour le présent, le 21 octobre 1955 pour le passé, et le 21 octobre 2015 pour le futur.
Et nous y sommes, le futur est arrivé. Et même s’il ne ressemble pas vraiment à l’anticipation imaginée dans le film, même s’il n’existe toujours pas de skate à lévitation, il est bon de retrouver la trilogie qui a marqué mon enfance. Dans une salle de cinéma, qui plus est, avec un son d’enfer, dans une nuit marathon, entouré de fans.
Le Temps est au cœur de l’intrigue de la trilogie. Le passé, le présent, le futur. Comme une parabole de toute existence, de mon existence.
Le passé, j’aimerais le retrouver, les cinq merveilleuses années de Jérém&Nico. Si seulement c’était possible, juste pour une heure, de revivre l’intensité des nuits de la rue de la Colombette, des retrouvailles à Campan ou à Paris !
Car, putain comment je me sentais vivant à cette période de ma vie !
J’aimerais retrouver la folie de ce premier amour, ces grands huit émotionnels que seul Jérém savait provoquer en moi. J’aimerais retrouver la folie, l’insouciance, la candeur, l’inconscience, la spontanéité, la naïveté face à la vie de mes 18 ans.
Comment tu me manques, mon « P’tit Loup » ! Comment j’aimerais te tenir à nouveau dans mes bras, sentir à nouveau ton amour, t’avoir en moi une dernière fois, avoir ton jus en moi, dans ma bouche, retrouver ton goût de mec.
Que deviens-tu ? Avec qui fais-tu l’amour ?
Quant au présent, je ne lui demande pas grand-chose. J’ai arrêté d’avoir trop d’attentes à son sujet. Moins d’attentes, moins de déceptions. Une pipe de temps à autre au beau Martin, et de longues séances d’écriture à la fois pour me libérer du passé et pour ne pas oublier le passé. L’écriture est un exercice délicat et souvent contradictoire.
Quant au futur, je préfère ne pas trop y penser. Quand j’aurai terminé d’écrire, et si un jour Martin décide de se passer de ma bouche, je me retrouverai bien seul. Heureusement, Galaak Le Labrador Noir est là pour me faire des papouilles et me faire rire dans les moments de doute et d’angoisse. Surtout dans ces moments, d’ailleurs, comme s’il percevait ma détresse dès qu’elle se manifeste, et qu’il se sentait missionné pour chasser la morosité de mon cœur. Ce chien, je l’aime vraiment. Dog of my life.
Il est près de cinq heures du matin lorsque le train de Doc et de sa petite famille quitte les rails et s’envole dans le ciel. Je suis fracassé, mais heureux d’avoir retrouvé ces trois « feel good movies ». Car il y a dans ces films une insouciance et une légèreté qui donnent la banane à chaque visionnage. Ces films sont une sorte d’antidépresseur à base de pop culture.
Vendredi 13 novembre 2015.
C’est peu après 21h30, que l’horreur s’invite à nouveau à Paris, pour la deuxième fois en moins d’un an. Elle se déchaîne aveuglément dans les rues et dans les bistrots où des innocents passent une soirée agréable. Au Bataclan, où d’autres innocents assistent à un concert. Au Stade de France, où d’autres encore assistent à un match. Le monde entier est sous le choc.
Le 10 décembre, après son concert à Bercy, Madonna se rend Place de la République pour entonner quelques chansons improvisées en hommage aux victimes et pour affirmer que le Monde ne cédera pas à la barbarie.
https://www.youtube.com/watch?v=GqYiTN9G9bM&
Martin, décembre 2015.
Ce soir, après le taf, je me suis rendu dans un célèbre magasin de produits culturels du centre-ville. Enfin, ce qui a été jadis un célèbre magasin de produits culturels. La vente du savoir et du divertissement se déroulant essentiellement dans des monopoles étrangers installés sur le Net de nos jours, cet endroit ressemble de plus en plus à une enseigne de produits hi-tech et babioles en tout genre.
C’en est fini du temps des interminables rayonnages de disque, de cassettes ou de CD, le temps où les chanteurs étaient classés par catégories, par ordre alphabétique, le temps où l’on pouvait regarder, toucher, contempler un support physique. Le temps où l’on pouvait apprécier la valeur de la musique, qui était celui de la rareté.
L’écoute de la musique a beaucoup changé depuis quelques années. Le streaming nous a précipités dans l’ère de l’abondance, de la boulimie de la consommation musicale, de la dispersion des écoutes et des écouteurs, de la saturation des esprits. Quand il y a trop à consommer, on ne fait que goûter et gaspiller, on ne prend plus le temps de découvrir et d’apprécier les choses et leurs créateurs à leur juste valeur.
Les streaming sont à la musique ce que l’application est aux rencontres. Le triomphe de la surconsommation, de la quantité sur la qualité, de la frénésie sur le plaisir.
D’ailleurs, en accord avec le présent, je me suis rendu dans ce magasin pour acheter un accessoire pour mon smartphone.
C’est au moment de passer en caisse que je reçois un sms de ta part, beau Martin.
J’aime ce bonheur qui m’envahit après l’attente, après l’angoisse que tout soit fini pour de bon, lorsque le contact est renoué et tout redevient soudainement possible.
Ce soir, tu as envie de te faire pomper. Mais, une fois de plus, tu as la flemme de sortir. Tu me demandes si je peux bouger.
Evidemment, que je peux. Pour toi, je peux. Je bande presque déjà en te répondant : Oui, je peux !
Dans le message suivant, tu m’expliques que tu es seul, car ton copain est à nouveau en déplacement.
Quelque part, ça me pose toujours problème d’être l’amant d’un gars qui se fait grandement entretenir par un petit copain qui ne fait que bosser et qu’il remercie de cette façon, en le trompant en son absence. Je me dis que je n’aimerais pas être à la place de cet autre gars.
Mais je finis par faire taire mes réticences en me disant, comme toujours, que si tu ne le trompais pas avec moi, tu le tromperais avec quelqu’un d’autre. Tout comme j’arrive à faire taire mes derniers scrupules en pensant que je vais encore me taper un très beau gars comme toi.
Ce soir, pour me rendre chez toi depuis le centre-ville, j’emprunte un itinéraire différent que celui que je pratique habituellement, que ce soit depuis chez moi ou depuis mon taf.
Ce soir, le vent d’Autan souffle très fort. Ma voiture accuse la puissance des rafales lorsque je glisse dans la circulation du boulevard Carnot. Il est 19 heures environ, et le trafic est assez dense, mais fluide.
Au bout des allées Verdier, le hasard des choses fait que je m’arrête en première position devant le feu qui vient de passer au rouge.
Je n’ai plus trop l’occasion de passer par cette partie de la ville qui a été jadis la scénographie de ma vie d’adolescent, d’étudiant, de garçon amoureux. En fait, je crois que depuis huit ans j’évite de passer par là. Alors, ce soir, en retrouvant ces lieux familiers mais longtemps désertés, j’ai l’impression de revenir chez moi après une très longue absence.
La grille massive et sombre du Grand Rond se dresse devant moi, imposante, austère. Mon regard est attiré par le lourd portail obstinément fermé.
Les souvenirs défilent dans ma tête. Je me revois marcher dans les allées en direction de l’appartement de la rue de la Colombette, vers ma première révision pour le bac, porté par les rafales du vent d’Autan.
Je me souviens avoir eu envie de faire demi-tour, de peur de ne pas me sentir à l’aise seul à seul avec le gars qui me rendait dingue depuis le premier jour du lycée. Je me souviens m’être arrêté précisément sur le seuil de cette grille, après avoir traversé le Grand Rond, venant en sens inverse, incapable d’aller plus loin. Je me souviens d’avoir eu envie de faire demi-tour et de rentrer chez moi.
Ce soir, devant les grilles du Grand Rond, la mélancolie s’empare de mon cœur et met mon moral à zéro. Mais je sais qu’au bout de mon chemin tu seras là, beau Martin, et que, pendant une heure, tu me feras oublier mes démons. Ces derniers mois, ta présence, nos rencontres m’ont fait un bien fou. Elles vont vraiment me manquer !
Car, comme je l’ai toujours pressenti, tu n’auras été qu’une comète dans le ciel de mon existence. Il y a quelques semaines tu m’as annoncé que tu vas déménager dans le nord de la France en début d’année prochaine. Ton mec change d’affectation, et toi, tu le suis. Ce sont donc les dernières fois que nous nous voyons, que nous nous prenons dans les bras l’un de l’autre, que je te suce, que nous passons un bon moment ensemble. Je veux en profiter, tant qu’il est encore temps.
L’annonce de ton départ m’a mis un sacré coup au moral. Je sais que lorsque tu seras parti, je retrouverai ma solitude, et je recommencerai à gaspiller mon temps sur l’application de rencontre. Dans mon avenir, je ne vois que ça, des rencontres furtives, des plans d’un soir, suivis d’une solitude de plus en plus grande.
Le feu semble figé sur le rouge. L’attente commence à me paraître interminable. Plus je regarde cette grille, plus je repense à l’été de mes 18 ans, à cette époque de ma vie déjà lointaine. Et plus je me dis que le bonheur est derrière moi.
Lorsque le feu passe enfin au vert, j’embraie aussitôt et je m’empresse de contourner le Grand Rond. Je m’empresse de laisser derrière moi cette vision qui m’a fait trop intensément revivre les frissons, les inquiétudes, les angoisses, la naïveté, l’énergie, les espoirs en l’avenir, la confiance en la vie et l’amour du Nico qui a cessé d’exister lorsque le garçon qu’il aimait est parti, il y a bien longtemps déjà.
Assis dans mon canapé devant un film sans intérêt, je fais défiler les photos dans l’appli. Mon geste est machinal, mon attention et mon intention absentes. En ce dimanche soir, les têtes sont toujours les mêmes, les conversations aussi. Je suis las de tout cela, j’envisage une nouvelle fois de tout arrêter, et de me consacrer à l’écriture pour de bon. Il n’y a qu’elle qui ne m’a encore jamais déçu.
Et puis, tu viens me parler. Je ne l’aurais pas fait de mon propre chef, car ton profil n’a pas de photo.
Tu me dis simplement que tu as envie de te faire sucer sur le champ. Tu ne tournes pas autour du pot, tu es clair, sans hypocrisie.
Lorsque je te demande une photo, je découvre un beau mec brun, les yeux clairs. Plutôt bogoss. Ça fait longtemps que je n’ai pas eu l’occasion d’approcher un mec aussi beau.
Je n’avais pas vraiment prévu de sortir ce soir, d’autant plus qu’il est déjà 21 h 30 et que demain je me lève de bonne heure.
Aussi, ça me fait bizarre de partir ce cette façon, à l’improviste, pour un plan. En fait, je ne sais même plus si j’ai encore envie d’en faire, des plans sans lendemain. Les plans, j’ai un peu donné depuis un an. J’ai connu quelques bons moments, mais aussi pas mal de déceptions, de frustrations, de malaises.
Mais tant pis, tu me fais de l’effet, ta belle petite gueule et tes quelques mots très directs ont su faire mouche ce soir.
Tu précises que tu t’appelles Martin, que tu as 27 ans, et que tu te fais sucer « mais avec capote ».
Ça me paraît bizarre comme exigence, mais je valide et je prends la route. Tu n’es pas en ville, il me faut une vingtaine de minutes pour me rendre chez toi.
Tu habites une grande maison entourée d’une solide clôture métallique.
Je sonne à l’interphone et les deux battants du portail s’ouvrent aussitôt. Tu te tiens sur le seuil, devant la porte d’entrée de la maison et me fais signe d’avancer ma voiture. Je me gare sur l’allée en gravier blanc, pendant que le portail se referme lentement derrière moi.
Tu es encore plus beau que sur la photo – pour une fois il n’y a pas tricherie sur la marchandise – et tu es très, très grand, un mètre quatre-vingt-dix à coup sûr. Même un peu trop grand à mon goût, mais bien bâti, bogoss au sourire ravageur.
Tu portes un polo bleu avec col en V bien ouvert d’où dépassent d’appétissants poils bruns. Tu as vraiment une jolie gueule de mec. Tes cheveux bruns remontent vers l’avant en une sorte de houppette insolente et plutôt sexy.
Je rentre dans la maison et je suis impressionné par la taille de la pièce de vie. Elle abrite une cuisine design, un coin télé avec un écran plat démesuré, une cheminée circulaire en son milieu. Je me dis que, vu le standing, tu dois bien gagner ta vie.
— Tu vis seul dans cette grande baraque ?
— Non, je vis en couple.
— Avec une nana ou un mec ?
— Un mec.
— Et il n’est pas là ce soir ?
— Non, il est en déplacement.
— Il ne risque pas de rentrer ?!
— Ne flippe pas, il ne va pas rentrer avant plusieurs jours.
— D’accord…
Je n’aime pas vraiment l’idée d’être le gars avec qui tu vas tromper ton mec.
Mais tu es vraiment un beau morceau, mon charmant Martin ! En plus, tu as l’air d’un garçon sympa, et ça contribue à me mettre à l’aise. Je sens mes réticences céder les unes après les autres. Je ne peux faire autrement que te suivre.
Tu me conduis dans une chambre. Tu n’allumes pas la lumière, laissant juste filtrer l’éclairage du couloir à travers l’entrebâillement de la porte.
Les instants d’impatience, de curiosité et d’excitation qui précèdent la découverte de la nudité et de la virilité d’un beau gars inconnu résonnent en moi avec la même intensité à chaque fois. Ainsi, chaque fois ressemble ainsi d’une certaine façon à une première fois, à une énième première fois. Ce sont des instants magiques, presque mystiques.
Tu ôtes ton polo en silence. Je me déshabille à mon tour. Mon regard est happé par ce torse interminable qui se dévoile dans la pénombre, par tes épaules solides, par tes pecs saillants et parsemés par une bonne pilosité mâle. Je me déshabille à mon tour et je ne peux résister plus longuement à la tentation de chercher le contact avec ce beau corps, de lécher et mordiller tes beaux tétons. Je me laisse enchanter par la légère note parfumée qui se dégage de ta peau.
Mais très vite, tu poses une main sur mon épaule pour m’inviter à me mettre à genoux.
Je me laisse faire, je laisse tes envies de mec diriger les choses. Mes genoux touchent le sol. Tu ouvres ta ceinture en cuir, ta braguette, tu descends ton jeans et ton boxer et tu libères ta queue encore au repos. En général, j’aime déballer le cadeau par moi-même, à mon rythme. Mais tes gestes sont tellement assurés et chargés d’érotisme que je ne regrette pas que tu m’aies privé de ce bonheur.
Ta queue est déjà belle même avant d’être au garde à vous. Ton gland aimante mon regard et mes lèvres. J’ai très envie de la prendre en bouche direct, de goûter à sa douceur, de la sentir raidir entre mes lèvres. Mais toi, t’as prévu autre chose.
— Lèche-moi les boules…
Pendant que je te lèche les couilles, tu te branles pour faire raidir ta queue. Il ne faut pas longtemps pour qu’elle montre toute sa superbe.
Tu attrapes une capote préalablement posée sur un meuble à portée de main et tu en déchires l’emballage.
Je suis bien excité, et j’ai vraiment envie de te sucer. Tes désirs sont des ordres. Mais la capote me semble vraiment de trop. Jamais un gars n’a voulu que je le suce avec capote. J’espère encore te faire changer d’avis.
— T’es vraiment sûr que tu veux mettre une capote juste pour te faire sucer ?
— Oui, je n’ai pas confiance.
— C’est juste une pipe, je suis clean, et c’est moi qui prends le plus de risques.
— J’ai eu des problèmes par le passé, je ne veux plus vivre ça.
Ah oui, j’aurais dû m’en douter, tu n’en es pas à ton coup d’essai.
Je te regarde dérouler la capote, devant mes yeux, devant mes lèvres.
— Vas-y suce !
Dans le ton de ta voix, j’entends l’appel péremptoire de ton envie de mec. Ma libido embrasée, je m’exécute pour le plus grand des bonheurs. Je te pompe, je te sens frissonner, et je kiffe ça. J’adore être à genoux devant toi, me sentir dominé par ta taille, par ta virilité, sentir ton regard sur moi pendant que je te fais plaisir.
A genoux devant toi, soumis à tes envies, comme devant Jérém, soumis à ses envies, lors de nos premières révisions dans le secret de l’appartement de la rue de la Colombette.
Je suis terriblement excité, mais je sais que mon excitation pourrait carrément crever le plafond si seulement tu t’occupais un peu de mes tétons. Mais tu ne me connais pas, et tu ne peux pas le deviner. Alors, sans cesser de te pomper, j’attrape tes mains et je les approche de mes tétons.
Tu comprends vite le message et commences à agacer mes boutons d’amour d’une façon très plaisante. Mon excitation grimpe au ciel, mon corps et mon esprit sont secoués par une douce folie sensuelle. Je te pompe avec de plus en plus d’entrain, bien décidé à te donner un plaisir géant.
Le goût du caoutchouc n’est pas désagréable, mais je sais que cette pipe serait tellement meilleure sans. Pour toi, comme pour moi. J’essaie de redoubler d’efforts et de dextérité pour essayer d’oublier cette mince mais encombrante barrière entre nous. Tu sembles bien apprécier.
Et alors que je te pompe de plus en plus vite pour appeler la venue de ton orgasme, tu retires ta queue de ma bouche. Tu m’attrapes par les épaules, je me laisse guider. Je me retrouve la tête calée entre le mur et ton bas ventre. J’adore sentir la prise ferme de tes mains sur mes épaules. Tandis qu’au gré de tes va-et-vient, ta queue s’enfonce profondément dans ma bouche.
— Je vais jouir… je t’entends soupirer entre deux ahanements bruyants, alors que tes mains se crispent sur mes épaules, alors que tu es déjà en train de perdre pied.
Je t’écoute soupirer bruyamment ton orgasme, douce musique pour mes oreilles. C’est beau, c’est bon. Avec mes lèvres et ma langue, je sens ton jus chaud jaillir de ta queue et se loger derrière le caoutchouc, sensation terriblement excitante et terriblement frustrante à la fois.
J’aurais quand-même bien aimé que ça dure un petit peu plus longtemps. Mais tant pis. Provoquer et assister à l’orgasme d’un beau mec est toujours un cadeau, même si ça vient plus vite qu’on ne l’aurait voulu. L’important c’est que tu aies kiffé ce moment.
Tu te dégages de moi et tu prends une profonde et longue inspiration. Tu as l’air essoré.
Tu enlèves ta capote, tu ramasses l’emballage et mets tout ça dans du sopalin que tu avais également préparé à l’avance. Tu es bien organisé, la procédure semble bien rodée.
Sans te préoccuper si j’ai envie de jouir à mon tour, tu passes un pantalon de jogging et un t-shirt blanc. Tu es foutrement sexy. Je n’ai toujours pas joui, et j’ai toujours autant envie de toi, de plus en plus envie de toi. Tu pars jeter la preuve de ton infidélité à la poubelle de la cuisine, me laissant seul dans la chambre plongée dans la pénombre.
Ça y est, c’est déjà fini. Comme pour les tours de manège de mon enfance, le bonheur paraît toujours trop court. Tu voulais juste que je te suce. Je t’ai sucé, tu as joui, et c’est fini. J’ai très envie de jouir aussi, mais je trouve très excitant d’y renoncer, d’avoir fait le bonheur d’un beau mâle brun et de repartir avec mon excitation intacte. Je me dis qu’à la maison je vais bien me branler en pensant à toi, beau Martin, qui as juste voulu te faire sucer, sans la moindre intention de t’occuper de moi, à aucun moment. Oui, je vais bien jouir en repensant à cette excitation teintée de frustration !
Il ne me reste qu’à me rhabiller. Et c’est ce que je fais, avant d’aller te rejoindre dans le séjour.
A ma surprise, tu me proposes un truc à boire.
— Désolé pour la capote, mais je ne veux pas prendre de risque. Je suis en couple…
— Je comprends et c’est une bonne chose que tu ne veuilles pas filer des trucs à ton mec.
— Je ne veux pas de problèmes. Je fais ça avec tous mes plans.
— Tu vois d’autres mecs ?
— J’ai quelques réguliers, mais ils ne sont pas toujours dispos… et quelques extras, comme toi, ce soir.
Ça y est, je viens d’avoir confirmation de ce que j’avais pressenti, à savoir que je ne suis pas ton seul amant, car tu es plutôt du genre queutard invétéré. Je ne t’ai rencontré que depuis quelques minutes, je ne t’ai rien fait d’autre qu’une simple pipe, et je ressens déjà en moi ce frisson désagréable qui ressemble à de la jalousie. C’est stupide, je sais. Mais je ne peux m’en empêcher. Et je me surprends à me dire que j’aimerais bien passer du statut d’« extra » à celui de « régulier ».
Nous discutons un peu. Au fil de la conversation j’apprends que c’est en réalité ton copain qui gagne bien sa vie et qui contribue grandement à ce train de vie, ce même gars que tu trompes à tout va. Quant à toi, tu alternes les boulots et les périodes de chômage par choix, pour profiter du système et bosser le moins possible. Ça y est, je me sens désormais coupable de t’avoir permis de tromper ton mec une fois de plus. T’es vraiment qu’un petit con, un parfait branleur sexy !
Mais mon excitation n’est pas retombée, bien au contraire. Et toi, le torse enveloppé par ce beau t-shirt blanc, tu me fais grave envie. Je ne peux me résoudre à rentrer chez moi et à terminer ma soirée avec une simple branlette.
— Ça te dit pas de recommencer ? je te demande
— Quand, là, maintenant ?
— Oui…
— Non, pas là… pas ce soir.
— D’accord, tant pis. Mais si tu veux recommencer un autre jour, je suis partant…
— Pourquoi pas…
— On échange nos numéros de portable ?
— (Tu hésites) Je te le donnerai tout à l’heure.
— Non, pas tout à l’heure…
— Quoi ?
— Je sais ce que « je te donnerai mon numéro tout à l’heure » veut dire après un plan…
— Et ça veut dire quoi ?
— Ça veut dire tu ne me le donneras pas.
— Si, je te le donnerai.
— Alors pourquoi pas maintenant ?
— D’accord.
Je suis très surpris que tu acceptes. Car, au fond de moi, j’étais en train de me dire que mon insistance entraînerait un refus irrévocable.
Je note ton numéro dans mon portable et je t’envoie un « Nico » par sms pour que tu aies le mien.
Je suis content que nous ayons échangé nos numéros. Même si je doute très fort que ça servira à quoi que ce soit. Dès que j’aurai passé la porte, tu retourneras illico sur l’appli et tu passeras à autre chose. Avec ta belle gueule, tu peux avoir plein d’autres gars, plein d’autres « extras », sans même parler des « réguliers ». C’est un beau cadeau que tu m’as fait ce soir, mais je doute fort que Noël revienne aussitôt.
C’est quelque peu humiliant de se rendre compte que l’intérêt que nous porte l’autre a une durée de vie qui ne dépasse pas celle d’une capote.
Non, je ne pense pas que tu te serviras de mon numéro. Parce que tu n’as sûrement pas envie de remettre ça avec moi.
Alors que moi j’en ai bien envie. Ta belle gueule, ton corps solide, ton torse interminable, ta bonne queue, ta belle petite gueule, ton insolence m’ont conquis. Tout comme ton côté branleur impénitent. Ton sourire a été comme un rayon de lumière dans la nuit noire de ma solitude affective. Un rayon de bogossitude, de Masculin, qui a touché en moi des cordes sensibles dont je ne me souvenais même plus de l’existence.
Je te quitte en te faisant la bise, en appuyant bien sur « à bientôt », en essayant de m’imprégner le plus profondément possible de ta bogossitude, tout en me disant que je ne te reverrai pas, trop beau et trop jeune pour moi.
Je repars avec ma solitude, en repensant au bonheur que j’ai perdu un soir d’automne d’il y a bientôt 8 ans.
Les jours suivants, je repense régulièrement à toi, beau Martin. Chaque jour qui passe je me languis un peu plus de te revoir. La frustration n’est pas l’antithèse du désir, mais son exhausteur. J’ai terriblement envie de te reprendre en bouche, j’ai envie de te mettre en confiance et de te convaincre à me laisser te sucer sans capote, et peut être à me prendre aussi. Ça, avec capote, bien entendu.
Jour après jour, je guette un message de ta part, sur l’appli ou en sms, je guette sans y croire. Mais rien ne vient. Je crève d’envie de te relancer, mais je ne veux pas paraître pressant. Je prends sur moi, je ronge mon frein. Je laisse s’écouler toute une semaine, et la moitié de la suivante, avant de céder à la tentation de t’envoyer un petit message, comme une bouteille à la mer. Un message lâché sans trop d’espoir, mais avec un peu d’espoir quand même.
Au fond de moi, j’ai la lucidité de me dire qu’un bogoss comme toi, si beau et si jeune, ce n’est pas pour moi, pas plus qu’une fois en tout cas. Je me dis que ce qui s’est passé l’autre soir c’était un « accident », un « extra », comme tu m’as appelé. Je me dis que j’ai « fait l’affaire » parce qu’à ce moment-là tu n’avais pas autre chose à te mettre sous la dent, ou plutôt une autre bouche à mettre autour de ta bite.
Et, pourtant, je ne peux renoncer.
Moi : Coucou toujours pas de créneau pour remettre ça ?
Martin : Salut. Non désolé pas de créneau en ce moment…
Eh ben voilà, je le savais, le scénario écrit à l’avance suit son cours. « Tu ne peux pas », autant me mettre le cœur en paix.
Martin : … mais dès que j’en ai un je te fais signe avec plaisir.
Je sais que tu me mènes en bateau. Les jours passent, et aucun message ne vient. Au fond de moi, je sais que c’est foutu, qu’il n’y aura jamais de créneau. J’ai envie de te relancer encore, mais j’y renonce. A quoi bon ?
Non, je ne te reverrai pas, mon bel amant d’un soir. C’est stupide, mais ça me fait chier.
Heureusement, le taf accapare à fond mes journées. Mon écriture accapare mes soirées, une partie de mes nuits et mes week-ends. Se plonger dans son propre passé, dans sa vie d’avant, est un exercice qui demande beaucoup d’énergie.
Peu à peu, le petit béguin, la petite déception de cette rencontre sans lendemain s’estompe. De toute façon, je savais que ça se finirait de cette façon. Les rencontres sur les applis, c’est éphémère comme une bulle de savon. Et à fortiori les plans avec des gars maqués.
Et pourtant, un lundi soir, trois semaines après notre premier plan, tu m’annonces par sms que tu peux te libérer le lendemain. Je suis vraiment très heureux que tu aies repris contact, alors que je m’y attendais vraiment plus.
Le rendez-vous est fixé à 16 heures, chez moi. L’idée de te revoir me met du baume au cœur. Et de la trique à la bite. Ce soir je me branle en m’imaginant à nouveau à genou devant toi, en train de te sucer.
Le lendemain, mardi, j’organise ma journée en fonction de ce rendez-vous, pour finir plus tôt. Je suis chez moi à 16 heures pétantes.
Tu débarques avec presque une heure de retard. Mais qu’importe si j’ai couru toute la journée en vain, je suis très heureux de te revoir.
Aujourd’hui, tu es habillé d’un polo gris bien ajusté à ton torse élancé et à tes biceps, tellement ajusté que tes tétons pointent derrière le tissu. Tu es vraiment très beau, encore plus que dans mon souvenir. Et tes yeux clairs, et ton sourire, aïe aïe aïe, je craque !
Je te propose à boire mais tu déclines poliment. Je vois dans son regard que tu n’es pas venu pour boire un coup, mais pour tirer un coup. Je te devance dans le couloir, tu me suis dans ma chambre. Un instant plus tard, je me déshabille tout en te regardant te déshabiller. Tes gestes nets et calmes dégagent une certaine assurance. Tu sais que tu plais et ça se voit que tu as l’habitude de se dessaper, que tu es à l’aise avec ta nudité.
Tu viens vers moi et là, à ma grande surprise, tu me serres très fort dans tes bras. Je te serre à mon tour contre moi. Ce contact de nos corps me fait un bien fou. Je capte l’odeur naturelle de ta peau. Tu me serres de plus en plus fort, je me hisse sur la pointe de mes pieds et j’arrive à plonger mon visage dans le creux de ton épaule.
Il n’y a que ça de vrai, dans la vie, la proximité avec le corps d’un garçon. Cette accolade est à la fois douce et sensuelle. Je ne peux m’empêcher de poser des bisous sur ta peau, de laisser mes doigts se glisser derrière ton cou puissant et dans tes cheveux.
Puis, lorsque tes bras cessent de m’attirer contre toi, je caresse fébrilement les poils de ton torse, je titille tes tétons avec ma langue, j’hume les poils qui relient ton nombril à ta toison pubienne. Ta braguette est tendue par une bosse conséquente. Tu bandes déjà.
Délicieux effet d’optique, la position à genoux rend la plastique masculine encore plus impressionnante. C’est cette position qui sait apporter parmi les plus intenses sensations de soumission à la domination virile.
A genoux devant toi, torse nu, je me laisse happer par la douce tiédeur de ta peau, et par toutes les délicieuses petites odeurs qui semblent se dégager de ton érection encore emprisonnée dans le boxer.
Je laisse mon regard s’attarder sur ta ceinture, sur ton nombril, sur ta pilosité mâle, sur tes pecs, tes tétons. J’adore suivre cet angle de vision du bas vers le haut, jusqu’à rencontrer ta belle petite gueule au regard triomphant, jusqu’à m’enivrer de la contemplation de ta virilité. Une contemplation qui est un irrépressible appel au bonheur sensuel.
Cette fois-ci, je prends les devants, je défais ta ceinture, puis ta braguette, je provoque la bête conquérante à travers le coton. Je la fais languir, j’attends un peu avant de descendre le boxer, dernier rempart avant de pouvoir la revoir et la toucher à nouveau.
Je la libère enfin. Je lèche tes couilles, je te branle brièvement, autre instant de bonheur avant que l’immanquable capote ne vienne me priver du contact direct avec cette belle érection.
C’est vraiment dommage de sucer un mec comme toi sans pouvoir vraiment goûter à sa belle queue. Mais le beau cadeau de me laisser l’accès à ta virilité me suffit, et je m’en estime heureux.
Je te pompe avec entrain, tout en aiguillant une nouvelle fois tes doigts vers mes tétons. Tu te laisses sucer avec bonheur, tout en guidant mes mains sur ses fesses, leur indiquant de bien les malaxer, geste qui visiblement te fait grimper au rideau.
Plus je travaille tes fesses, plus tu sembles prendre ton pied. Ta main se pose sur ma nuque, et tes coups de reins se font plus puissants. Ta respiration se fait plus rapide, saccadée, et cela semble annoncer l’arrivée imminente de ton orgasme.
Je me prépare à sentir tes giclées chaudes remplir la capote comme la dernière fois, lorsque tu te retires de ma bouche. Tu enlèves la capote, tu te finis à la main. Une bonne séquence de giclées puissantes vient percuter mon torse, mon cou, mon épaule. Tu m’en fous partout.
Je m’essuie de tes émois, beau Martin, tout en te regardant te rhabiller, toujours sans te soucier si j’ai envie de jouir à mon tour. C’est très beau de regarder un mec passer ses fringues après l’amour.
Je te propose à boire, mais tu refuses, car tu es pressé. Tu veux être rentré avant ton mec.
C’est un brin humiliant de regarder un bogoss quitter mon appart juste après avoir tiré son coup, et penser qu’il n’est venu que pour se vider les couilles. Mais ça a un côté bien excitant aussi.
C’était à nouveau un super moment de sensualité et de plaisir. J’ai aussi beaucoup aimé cette étreinte avant la pipe.
Est-ce que je te reverrai ?
Pour mon plus grand bonheur, après cette deuxième rencontre, nos rendez-vous deviennent plus suivis. Ça y est, j’ai gagné mon statut de « régulier ». Nous nous voyons une fois par semaine, ou tous les dix jours.
Ça se passe parfois chez moi, parfois chez toi. Nous passons dans une chambre à coucher, nous nous déshabillons, nous nous serrons très fort dans les bras l’un de l’autre pendant quelques instants. Ça fait un bien fou de sentir tes bras m’attirer très fort contre toi, sentir ton torse chaud contre le mien, humer la délicieuse tiédeur de ta peau, balader mes mains dans ton dos.
Je ne comprends pas vraiment la signification de cette accolade que tu as instaurée à notre deuxième plan et à laquelle tu n’as jamais dérogé depuis, sorte de rituel qui semble se prolonger de plus en plus longuement au fil de nos rencontres, rituel que j’accepte avec bonheur, que je seconde avec plaisir et que je laisse durer tant que tu ne prends par toi-même l’initiative d’y mettre fin.
Je serais enclin à me dire que cela exprime un besoin de tendresse de ta part. Je le serais, si cela ne jurait par avec la nature de nos rencontres et de tes envies purement sexuelles.
Je n’ai jamais osé chercher tes lèvres – je me dis que tu ne voudrais pas ça non plus, car le baiser peut lui aussi transmettre une MST et cela irait à l’encontre de tes précautions – et tu ne m’as jamais montré l’envie de découvrir les miennes.
Peut-être que tout simplement, cette envie, ce besoin de chercher le contact avec mon corps est pour toi une sorte de préliminaire qui éveille ton excitation. Ce dont je suis certain, c’est qu’après ces accolades, tu bandes dur, et que tu n’as plus qu’à passer une capote et à me présenter ta queue protégée pour que je la suce.
Alors, je me mets à genoux et je te pompe. Toi debout et moi à genoux devant toi, comme toujours. Jamais tu n’as voulu faire ça sur un lit. Tu aimes me regarder, me dominer de toute ta taille pendant que je te pompe. Je le sais car, à chaque fois que je cherche ton regard, il est au rendez-vous, et je lis dans ses yeux la satisfaction du mâle en train de se faire sucer.
Je me demande si ce que tu attends de moi ressemble à ce que tu fais dans ton couple ou si, au contraire, cela est exactement ce que tu n’as pas dans ton couple, raison pour laquelle tu le cherches ailleurs. Je me demande ce que tu aimes faire au pieu avec ton mec, je me demande si tu aimes plutôt baiser ton copain ou te faire baiser. Ou les deux. Es-tu dominant ou dominé, que ce soit au lit, ou dans la vie de couple en général ? Je me demande ce que ça fait de goûter à ton jus, à se sentir défoncé et rempli par ta queue.
Nos rencontres ne durent parfois que quelques minutes, mais c’est toujours aussi furieusement excitant pour moi. Leur côté clandestin, impromptu, ainsi que la frustration de ne pas pouvoir aller plus loin, n’y sont pas pour rien.
Ça évolue quand même un peu. Depuis quelques temps, une fois que tu as joui, je te garde en bouche et je me branle jusqu’à jouir à mon tour. Tu attends que je me finisse. Et ce sont parmi les meilleurs orgasmes qu’il m’a été donné de vivre depuis longtemps.
Aussi, tu prends de plus en plus le temps après le sexe. Nous nous allongeons sur le lit, tu me laisses te caresser. Nous passons de longues minutes à discuter, de ton couple, je te parle même de ma vie d’avant, de Jérém, et de tant d’autres sujets. Entre nous s’installe peu à peu une certaine complicité.
Me sentir désiré par un garçon aussi beau et sexy ça fait un bien fou au moral. Car tu n’es pas qu’un garçon beau et furieusement sexy, tu peux aussi être drôle et attachant. Je trouve ton insouciance fabuleusement rafraîchissante.
Ces rencontres impromptues sont pour moi une bouffée d’oxygène qui me maintient la tête hors de l’eau. Elles me permettent d’éloigner la morosité et d’enchanter mon quotidien.
Avec toi, beau Martin, je trouve un certain équilibre. Je sais que je n’ai pas le droit d’espérer quelque chose de toi, à part quelques instants de bonheur sensuel de temps à autre. Notre relation est légère, sans prise de tête. Et elle me suffit. Elle suffit pour me faire me sentir bien.
Entre deux rencontres, je n’ai pas besoin d’autres plans. Te voir une fois par semaine, ça me fait du bien, ça m’apaise. Et ça me laisse du temps et la sérénité nécessaire pour me consacrer sérieusement à l’écriture.
Justin, septembre 2015.
Mercredi 16 septembre 2015.
En ce milieu du mois de septembre 2015, pour fêter mes 33 ans, j’ai cassé ma tirelire et je me suis offert une petite folie. Un rendez-vous au Madison Square Garden à New York avec Madonna et 20.000 autres Rebel Hearts.
— Tu chanteras et tu danseras pour deux, mon Nico, m'a lancé Elodie, ma cousine adorée, qui n’a pas pu m’accompagner, préférant rester avec sa petite famille.
— Tu lui passeras le bonjour de ma part, m’a glissé Stéphane, mon pote adoré, qui n’a pas pu m’accompagner, préférant rester auprès de son chéri.
Pour mon séjour en solo aux USA, l'idée de loger chez l'habitant me paraît d’emblée agréable. Sur internet, je survole les annonces et je tombe sur une offre qui retient mon attention. Situé entre Lower Manhattan et East Village, un loft bordé par une immense baie vitrée avec vue imprenable sur le skyline de la Grande Pomme.
Je clique sur l'annonce. Entre la photo principale et la description du logement, un petit rond avec un selfie des proprios. Une petite brune, Betty. Mais, surtout, surtout, surtout, un très charmant Justin. Un petit con à casquette avec des airs de petit branleur sexy en diable.
Je clique sur la photo, ça l’agrandit un peu. Le mec a vraiment l'air grave bandant dans son t-shirt blanc avec une échancrure plutôt affolante.
Ce n'est pas le logement le plus abordable. Mais, entre la vue imprenable sur New York et la bonne petite gueule de Justin, mon choix est vite fait. J’ai envie de le voir de près, ce petit branleur.
Et encore, à cet instant précis, je ne peux même pas encore imaginer, même pas de loin, même dans mes rêves les plus fous, ce qui va se passer entre toi et moi, petit con.
Lien vers l’épisode 50 petit branleur sexy.
Dans les rues de New York, le même soir.
L’heure du concert approche. Je me dirige vers le Madison Square Garden à grand pas. Dans mes écouteurs, les chansons de l’album « American Life ». Elles aussi me ramènent loin dans l’espace et dans le temps, elles me ramènent à Capbreton, pendant sa convalescence, après son accident au genou.
L’excitation monte en flèche lorsque j’aperçois la foule qui se presse devant les entrées. Et ça me fait chaud au cœur. Madonna a beau ne plus vendre autant de disques qu’à la grande époque, ne plus passer en radio, faire des choix artistiques qui ne font plus l’unanimité, changer d’apparence et pas toujours dans le bon sens, abuser du bistouri. Après trente ans de carrière, elle demeure néanmoins une bête de scène capable d’aligner en quelques mois plus de 80 dates sur quatre continents, une icône pop capable d’attirer à elle près de deux millions de fans disposés à engager des sommes considérables pour la voir en vrai.
Comme d’habitude, elle se fait attendre. Le public l’appelle, se chauffe tout seul. Entre agacement et impatience, les fans n’en peuvent plus.
Lorsque l’intro vidéo démarre enfin sur des percussions aux basses rutilantes, lorsque les danseurs déboulent sur scène avec des costumes qui semblent sortis tout droit de l’armée des soldats de terre cuite de l’empereur Qin, voilà, la salle est en délire.
Mais lorsqu’elle apparaît enfin, enfermée dans une cage à 20 mètres du sol, la salle s’embrase carrément. On la retrouve comme on retrouverait une amie qu’on ne voit que très rarement, mais avec qui la communion spirituelle demeure intacte, comme si on s’était quittés la veille. Une amie avec qui on aurait fait les quatre cents coups, avec qui on partage d’innombrables souvenirs. Des souvenirs communs, ses chansons, auxquels chacun d’entre nous en accroche d’autres plus personnels. Une amie à qui on pardonne tout ou presque, car elle ne nous a jamais laissé tomber.
Les nouvelles chansons se mélangent aux anciens tubes incontournables. La puissante « Iconic » fait l’ouverture du show, « La vie en rose » s’invite dans la playlist et l’incontournable « Holiday » clôt la grande messe, comme à chacune de ses tournées.
Ses tenues se sont rallongées, elles sont plus couvrantes que par le passé. Les années ont passé, la Star ne souhaite plus montrer autant d’elle qu’auparavant. Pour entretenir le mythe, il vaut mieux parfois se montrer discrète. Niveau danse, la souplesse est moindre, l’assurance d’antan vient un peu à manquer. Dans les précédentes tournées, on avait l’impression, car l’illusion était savamment entretenue, que tout ce qu’elle faisait, danse, présence scénique, n’était qu’un jeu d’enfant accompli presque sans effort, qu’elle en avait toujours sous le champignon, qu’elle aurait pu faire encore mieux si seulement elle l’avait voulu. Désormais, on a l’impression qu’elle est à fond sur le champignon, qu’elle atteint ses limites. On voit qu’elle donne tout, comme elle l’a toujours fait sur scène, mais qu’elle ne pourrait pas donner plus. Et, surtout, qu’elle ne peut plus donner autant qu’avant. Elle en devient touchante.
Pour son dernier album, elle nous a tous un peu perdus, fans de la première heure et grand public, avec ses nouvelles productions et sa promo en demi-teinte, mais le show qu’elle nous offre est fabuleux, elle se rattrape de façon grandiose.
Car sa plus grande force, c’est sa présence, cette présence qui traverse les décennies, et ma vie, et qui en constitue l’un des rares éléments de stabilité, comme un repère, au milieu des tempêtes, et même de la plus grandes de toutes, celle qui m’a mis à terre il y a désormais presque huit ans, lorsque Jérém est sorti de ma vie.
Je sors du Madison les yeux pleins d’étoiles.
Il n'est que minuit, et la nuit new-yorkaise semble si jeune et si pleine de promesses. Tout grouille autour de moi, les gens, les rues, les voitures, les bruits de la ville, les enseignes clignotantes et les écrans géants illuminant Times Square comme en plein jour.
Je regarde la foule circuler autour de moi et, une fois de plus, je suis comme étourdi par toutes ces occasions, toutes ces rencontres possibles, toutes ces vies qui se croisent, qui s'effleurent sans que les destins se rencontrent. C’est la foire des occasions, des occasions manquées. Je me dis que, peut-être, dans toute cette foule, deux êtres faits l’un pour l’autre passent à côté l’un de l’autre sans se voir, comme dans un Mahjong avec beaucoup trop de tuiles.
Je ressens comme un état d’ivresse, j’ai l’impression de percevoir toute l’énergie de vie de la foule, une énergie qui semble se propager à travers le sol, courir dans les rues, sur le bitume et irradier en moi, comme si j’étais connecté avec tout ce qui est vivant.
Je suis à New York et j’ai l’impression que je ne me suis jamais senti aussi vivant. Je suis cueilli par une espèce d’immense euphorie. Dans cette ville immense et étrangère, tout semble tellement possible, y compris apprendre à vivre avec un passé douloureux, avec le manque, le déchirement, le deuil impossible.
Oui, la nuit est jeune, et il y a plein d'endroits où je voudrais aller. Des bars, gays, ou pas. Une partie de moi a envie de savourer tout ce qu’est capable d’offrir la Grande Pomme.
Je marche pendant une heure, sans arriver à me décider à franchir l’une ou l’autre des entrées en dessous d’enseignes toutes plus clignotantes et criardes les unes que les autres.
Le fait est qu’une force irrépressible, irrésistible, violente m’entraîne vers toi, P’tit branleur sexy.
Et je viens à ta rencontre, beau Justin.
Lien vers l’épisode 50 petit branleur sexy.
Martin, automne 2015.
De retour de mon escapade à New York, je reprends mon taf et mon train train de vie habituel. Pendant quelques jours encore, mes pieds sont à Toulouse, mais mon esprit demeure sur un petit nuage au-dessus de la Grande Pomme, en compagnie de Madonna et de Justin. Car, les deux, chacun à leur façon, m’ont offert des sensations inoubliables.
Heureusement, tu es là pour amortir la chute, beau Martin. Je t’envoie un message pour te dire que je suis rentré de New York, et tu rappliques le soir même. Apparemment, mes bras atour de ton torse et mes lèvres autour de ta queue t’ont bien manqué. Après t’avoir fait jouir, autour d’un verre, je te parle de mon voyage, et même de Justin. Ma manœuvre n’est pas innocente. Au fond de moi, j’aimerais que tu te comportes comme Justin, que tu te laisses te sucer sans capote comme l’a fait Justin, que tu me baises comme l’a fait Justin. Je sais que tu pourrais avoir le potentiel pour.
Tu écoutes attentivement mon récit, l’air émoustillé. Je ne crois pas que ce soit un hasard si, aujourd’hui, pour la première fois où tu me demandes de te pomper une deuxième fois. Je n’arrive pas à te faire jouir, tu enlèves la capote et tu me gicles sur le torse. Sacré Justin, capable de faire bander un gars à 10.000 bornes sans même l’avoir croisé…
Je ne sais jamais quand tu vas revenir vers moi, ni même si tu vas revenir. Tu ne reviens que quand tu en as envie, et je sais que chaque fois peut être la dernière.
Je n’ai pas le droit de t’envoyer des messages le soir ou le week-end, et ce pour éviter que des notifications impromptues ne suscitent des interrogations chez ton copain.
J’ai le droit de t’envoyer des messages en journée, la semaine, mais je n’ai pas vraiment le pouvoir de provoquer des rendez-vous. C’est toi, qui ne bosse pas, qui est le maître de nos rencontres.
Je ne vis pas vraiment dans l’attente du rendez-vous suivant, dans le sens où cela ne m’obsède pas, ou plus. Apparemment je te plais aussi, tu me l’as fait comprendre. Et ça me fait du bien de me dire que tu kiffes les gâteries que je te réserve, et que tu tiens à recommencer. Une belle « victoire » pour moi, pour mon égo, qui pensait ne jamais te revoir après le premier soir. Qui ne pensait pas pouvoir « fidéliser » un gars aussi jeune et sexy que toi.
Parfois, je reçois un message dans l’après-midi me proposant un « entre quatre et six » pour le jour même. Car même si toi, petit branleur, tu as infiniment plus de temps à disposition que moi – car tu es toujours au chômage tout en assumant de ne rien faire pour que cela change – tu ne prévois jamais rien à l’avance, laissant tes envies du moment guider tes sorties et tes plans, avec la nonchalance d’un vacancier.
Parfois je suis dispo, et tu n’as pas envie. Et le lendemain, alors que j’ai une journée hyper chargée, tu m’envoies un message pour me dire que tu peux être chez moi « le temps de faire la route ».
Je me débrouille toujours pour ne pas te rater. Je change mes plans, je m’adapte, y compris quand ça ne m’arrange pas vraiment. Et une fois de plus tu te ramènes, avec ton physique avantageux, avec ta bonne petite gueule de petit con insolent et ton sourire ravageur qui me fait craquer et qui m’oblige à tout te passer.
Depuis un certain temps, nous nous voyons surtout chez moi. Ton copain voyage moins, le risque est plus grand de se faire surprendre. Tu es plus détendu chez moi.
Sur ma suggestion, tu as peu à peu pris l’habitude de t’allonger sur mon lit après l’orgasme, pour récupérer tranquillement.
J’aime bien que tu restes un peu, j’aime m’allonger à côté de toi, me caler contre toi, te caresser. J’aime discuter avec toi, en apprendre un peu plus sur ta vie, sur ta personnalité.
Ton côté « petit-con-branleur-et-je-m’en-foutiste-pour-qui-il-n-y-en-a-que-pour-sa-gueule » te rend craquant. Insolent, un brin égoïste, mais craquant. Tu es le genre de gars « tête à claques » qui me donne à la fois envie de te gifler et de te sucer à fond.
Une petite complicité s’installe entre nous. J’aime beaucoup te faire rire, je ne me lasse pas de voir ton magnifique sourire jaillir sur ton beau visage. Finalement, j’aime bien cette relation où rien n’est prévu, planifié à l’avance, où nous profitons des rares moments ensemble, tellement brefs qui me laissent toujours sur ma faim, avec un désir jamais vraiment assouvi. Lorsque je suis avec toi, beau Martin, je profite de chaque instant, car je sais qu’il pourrait être le dernier.
J’aime bien ton style, tes polos, mais aussi tes t-shirts noirs avec col en V. J’ai adoré ta tenue sexy à mort, un jour de pluie, lorsque tu avais juste passé un blouson en cuir sur la peau. J’avais été scotché en te regardant ouvrir lentement le zip et dévoiler centimètre après centimètre la pilosité brune de ton torse interminable.
De temps à autre, j’essaie de te proposer de te sucer sans capote, mais il n’y a pas moyen.
La seule fois où j’ai pu obtenir une petite variante à nos habitudes sexuelles, c’est celle où je t’ai demandé de me prendre. Contre toute attente, tu n’avais pas dit non. Tu avais enlevé la capote que tu avais passé pour la pipe et tu en avais déroulé une autre. Tu avais mis du gel et tu étais venu en moi, tu m’avais pris en levrette. Tu m’avais limé pendant un bon petit moment, et j’avais vraiment kiffé. J’avais espéré que tu viennes de cette façon, mais ça n’avait pas été le cas. Tu étais sorti de moi et m’avais giclé sur le dos.
C’est la seule fois où je t’ai demandé de me prendre. Car j’ai bien senti que tu l’avais surtout fait pour me faire plaisir, mais que ce que tu kiffais vraiment c’était de te faire sucer, toi debout, moi à genoux.
Alors, par la suite, je me suis contenté de te sucer du mieux que je le pouvais, tout en malaxant bien tes fesses.
Parfois, tu me fais m’allonger sur le lit, la tête sur le bord, renversée vers l’arrière, tu me limes la bouche dans cette position, jusqu’à t’approcher de l’orgasme. Puis, tu quittes ma bouche, tu quittes la capote, et tu me gicles sur le torse. J’aime bien sentir ton jus chaud sur ma peau.
Parfois, après m’être branlé pendant que tu me limes la bouche, je jouis peu après toi.
Et après chacune de nos rencontres, une fois chez moi, je me tape quelques-unes de mes meilleures branlettes.
Parfois, après avoir joui, lors de nos « séances câlins » sur le lit, tu laisses échapper des petites allusions à tes autres réguliers. Et à chaque fois je ne peux m’empêcher de ressentir une sorte de jalousie et d’agacement vis-à-vis de toi, beau Martin, qui, grâce à un physique avantageux et une sacrée propension à ne rien foutre, as le temps et l’opportunité de te taper d’autres gars pendant que je bosse.
Ça me fait chier que tu ailles voir ailleurs, alors que tu es mon seul amant. Mais au fond, je me dis que l’important c’est d’être finalement devenu l’un de tes plans réguliers, de pouvoir accéder régulièrement à ta bogossitude, à ta virilité.
Je m’évertue à trouver des sujets de conversation pour te garder le plus longtemps possible auprès de moi. J’essaie de m’intéresser à ta vie, tout en faisant attention de ne pas me montrer envahissant. Car je redoute l’instant où je t’entendrai me dire « allez, j’y vais » avec ton sourire de malade. Je n’ai jamais envie de te laisser repartir. Car je ne me lasse pas de ta présence, de ton beau sourire, de ton rire si charmant.
J’aime bien ta compagnie, ta présence. J’aimerais te retenir, j’aimerais que tu restes une nuit. Ça me manque une présence de mec au quotidien. Et j’aimerais que cette place vide dans mon lit, dans ma vie, dans mon cœur, te revienne. Je sais que ce n’est pas possible, je sais que tu ne quitteras pas ton mec, et encore moins pour moi. Et je sais que ce n’est même pas souhaitable, car je te connais trop, je connais tes démons, l’envers de ton apparence de petit copain parfait en tout point. Je connais ton fonctionnement, ton infidélité chronique, et je sais pertinemment que je ne pourrais jamais te faire confiance. Non, tu n’es pas du tout le gars qu’il me faut. Je sais qu’avec toi ma vie serait un enfer. Mais je ne peux m’empêcher de ressentir quelque chose pour toi, quelque chose qui va au-delà du simple désir charnel.
Un samedi soir où tu es resté un peu après le sexe, tu m’as dit que tu étais seul tout le week-end. Je t’ai proposé de rester manger avec moi. Mais tu n’as pas voulu. J’en déduis que nous n’en sommes pas à ce niveau de complicité. Et que nous ne le serons certainement jamais.
Et quand tu m’écris, peu après mon départ de chez toi :
Martin : C’était un très bon moment^^
Ça me met du baume au cœur.
Mercredi 21 octobre 2015.
C’est aujourd’hui que le passé, le présent et le futur se rejoignent. La très célèbre trilogie de « Retour vers le futur » s’articulait en effet autour trois dates clés, le 21 octobre 1985 pour le présent, le 21 octobre 1955 pour le passé, et le 21 octobre 2015 pour le futur.
Et nous y sommes, le futur est arrivé. Et même s’il ne ressemble pas vraiment à l’anticipation imaginée dans le film, même s’il n’existe toujours pas de skate à lévitation, il est bon de retrouver la trilogie qui a marqué mon enfance. Dans une salle de cinéma, qui plus est, avec un son d’enfer, dans une nuit marathon, entouré de fans.
Le Temps est au cœur de l’intrigue de la trilogie. Le passé, le présent, le futur. Comme une parabole de toute existence, de mon existence.
Le passé, j’aimerais le retrouver, les cinq merveilleuses années de Jérém&Nico. Si seulement c’était possible, juste pour une heure, de revivre l’intensité des nuits de la rue de la Colombette, des retrouvailles à Campan ou à Paris !
Car, putain comment je me sentais vivant à cette période de ma vie !
J’aimerais retrouver la folie de ce premier amour, ces grands huit émotionnels que seul Jérém savait provoquer en moi. J’aimerais retrouver la folie, l’insouciance, la candeur, l’inconscience, la spontanéité, la naïveté face à la vie de mes 18 ans.
Comment tu me manques, mon « P’tit Loup » ! Comment j’aimerais te tenir à nouveau dans mes bras, sentir à nouveau ton amour, t’avoir en moi une dernière fois, avoir ton jus en moi, dans ma bouche, retrouver ton goût de mec.
Que deviens-tu ? Avec qui fais-tu l’amour ?
Quant au présent, je ne lui demande pas grand-chose. J’ai arrêté d’avoir trop d’attentes à son sujet. Moins d’attentes, moins de déceptions. Une pipe de temps à autre au beau Martin, et de longues séances d’écriture à la fois pour me libérer du passé et pour ne pas oublier le passé. L’écriture est un exercice délicat et souvent contradictoire.
Quant au futur, je préfère ne pas trop y penser. Quand j’aurai terminé d’écrire, et si un jour Martin décide de se passer de ma bouche, je me retrouverai bien seul. Heureusement, Galaak Le Labrador Noir est là pour me faire des papouilles et me faire rire dans les moments de doute et d’angoisse. Surtout dans ces moments, d’ailleurs, comme s’il percevait ma détresse dès qu’elle se manifeste, et qu’il se sentait missionné pour chasser la morosité de mon cœur. Ce chien, je l’aime vraiment. Dog of my life.
Il est près de cinq heures du matin lorsque le train de Doc et de sa petite famille quitte les rails et s’envole dans le ciel. Je suis fracassé, mais heureux d’avoir retrouvé ces trois « feel good movies ». Car il y a dans ces films une insouciance et une légèreté qui donnent la banane à chaque visionnage. Ces films sont une sorte d’antidépresseur à base de pop culture.
Vendredi 13 novembre 2015.
C’est peu après 21h30, que l’horreur s’invite à nouveau à Paris, pour la deuxième fois en moins d’un an. Elle se déchaîne aveuglément dans les rues et dans les bistrots où des innocents passent une soirée agréable. Au Bataclan, où d’autres innocents assistent à un concert. Au Stade de France, où d’autres encore assistent à un match. Le monde entier est sous le choc.
Le 10 décembre, après son concert à Bercy, Madonna se rend Place de la République pour entonner quelques chansons improvisées en hommage aux victimes et pour affirmer que le Monde ne cédera pas à la barbarie.
https://www.youtube.com/watch?v=GqYiTN9G9bM&
Martin, décembre 2015.
Ce soir, après le taf, je me suis rendu dans un célèbre magasin de produits culturels du centre-ville. Enfin, ce qui a été jadis un célèbre magasin de produits culturels. La vente du savoir et du divertissement se déroulant essentiellement dans des monopoles étrangers installés sur le Net de nos jours, cet endroit ressemble de plus en plus à une enseigne de produits hi-tech et babioles en tout genre.
C’en est fini du temps des interminables rayonnages de disque, de cassettes ou de CD, le temps où les chanteurs étaient classés par catégories, par ordre alphabétique, le temps où l’on pouvait regarder, toucher, contempler un support physique. Le temps où l’on pouvait apprécier la valeur de la musique, qui était celui de la rareté.
L’écoute de la musique a beaucoup changé depuis quelques années. Le streaming nous a précipités dans l’ère de l’abondance, de la boulimie de la consommation musicale, de la dispersion des écoutes et des écouteurs, de la saturation des esprits. Quand il y a trop à consommer, on ne fait que goûter et gaspiller, on ne prend plus le temps de découvrir et d’apprécier les choses et leurs créateurs à leur juste valeur.
Les streaming sont à la musique ce que l’application est aux rencontres. Le triomphe de la surconsommation, de la quantité sur la qualité, de la frénésie sur le plaisir.
D’ailleurs, en accord avec le présent, je me suis rendu dans ce magasin pour acheter un accessoire pour mon smartphone.
C’est au moment de passer en caisse que je reçois un sms de ta part, beau Martin.
J’aime ce bonheur qui m’envahit après l’attente, après l’angoisse que tout soit fini pour de bon, lorsque le contact est renoué et tout redevient soudainement possible.
Ce soir, tu as envie de te faire pomper. Mais, une fois de plus, tu as la flemme de sortir. Tu me demandes si je peux bouger.
Evidemment, que je peux. Pour toi, je peux. Je bande presque déjà en te répondant : Oui, je peux !
Dans le message suivant, tu m’expliques que tu es seul, car ton copain est à nouveau en déplacement.
Quelque part, ça me pose toujours problème d’être l’amant d’un gars qui se fait grandement entretenir par un petit copain qui ne fait que bosser et qu’il remercie de cette façon, en le trompant en son absence. Je me dis que je n’aimerais pas être à la place de cet autre gars.
Mais je finis par faire taire mes réticences en me disant, comme toujours, que si tu ne le trompais pas avec moi, tu le tromperais avec quelqu’un d’autre. Tout comme j’arrive à faire taire mes derniers scrupules en pensant que je vais encore me taper un très beau gars comme toi.
Ce soir, pour me rendre chez toi depuis le centre-ville, j’emprunte un itinéraire différent que celui que je pratique habituellement, que ce soit depuis chez moi ou depuis mon taf.
Ce soir, le vent d’Autan souffle très fort. Ma voiture accuse la puissance des rafales lorsque je glisse dans la circulation du boulevard Carnot. Il est 19 heures environ, et le trafic est assez dense, mais fluide.
Au bout des allées Verdier, le hasard des choses fait que je m’arrête en première position devant le feu qui vient de passer au rouge.
Je n’ai plus trop l’occasion de passer par cette partie de la ville qui a été jadis la scénographie de ma vie d’adolescent, d’étudiant, de garçon amoureux. En fait, je crois que depuis huit ans j’évite de passer par là. Alors, ce soir, en retrouvant ces lieux familiers mais longtemps désertés, j’ai l’impression de revenir chez moi après une très longue absence.
La grille massive et sombre du Grand Rond se dresse devant moi, imposante, austère. Mon regard est attiré par le lourd portail obstinément fermé.
Les souvenirs défilent dans ma tête. Je me revois marcher dans les allées en direction de l’appartement de la rue de la Colombette, vers ma première révision pour le bac, porté par les rafales du vent d’Autan.
Je me souviens avoir eu envie de faire demi-tour, de peur de ne pas me sentir à l’aise seul à seul avec le gars qui me rendait dingue depuis le premier jour du lycée. Je me souviens m’être arrêté précisément sur le seuil de cette grille, après avoir traversé le Grand Rond, venant en sens inverse, incapable d’aller plus loin. Je me souviens d’avoir eu envie de faire demi-tour et de rentrer chez moi.
Ce soir, devant les grilles du Grand Rond, la mélancolie s’empare de mon cœur et met mon moral à zéro. Mais je sais qu’au bout de mon chemin tu seras là, beau Martin, et que, pendant une heure, tu me feras oublier mes démons. Ces derniers mois, ta présence, nos rencontres m’ont fait un bien fou. Elles vont vraiment me manquer !
Car, comme je l’ai toujours pressenti, tu n’auras été qu’une comète dans le ciel de mon existence. Il y a quelques semaines tu m’as annoncé que tu vas déménager dans le nord de la France en début d’année prochaine. Ton mec change d’affectation, et toi, tu le suis. Ce sont donc les dernières fois que nous nous voyons, que nous nous prenons dans les bras l’un de l’autre, que je te suce, que nous passons un bon moment ensemble. Je veux en profiter, tant qu’il est encore temps.
L’annonce de ton départ m’a mis un sacré coup au moral. Je sais que lorsque tu seras parti, je retrouverai ma solitude, et je recommencerai à gaspiller mon temps sur l’application de rencontre. Dans mon avenir, je ne vois que ça, des rencontres furtives, des plans d’un soir, suivis d’une solitude de plus en plus grande.
Le feu semble figé sur le rouge. L’attente commence à me paraître interminable. Plus je regarde cette grille, plus je repense à l’été de mes 18 ans, à cette époque de ma vie déjà lointaine. Et plus je me dis que le bonheur est derrière moi.
Lorsque le feu passe enfin au vert, j’embraie aussitôt et je m’empresse de contourner le Grand Rond. Je m’empresse de laisser derrière moi cette vision qui m’a fait trop intensément revivre les frissons, les inquiétudes, les angoisses, la naïveté, l’énergie, les espoirs en l’avenir, la confiance en la vie et l’amour du Nico qui a cessé d’exister lorsque le garçon qu’il aimait est parti, il y a bien longtemps déjà.
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Vous êtes sans aucun doute l'un des meilleurs auteurs érotiques français, et votre capacité à capturer l'essence de la masculinité est exceptionnelle. J'espère que nous continuerons à vous lire bien après la fin de votre récit historique avec de nouveaux personnages, car les one-shots sont souvent les plus excitants.