Jérém&Nico - Le mec du comptoir (version 2023).
Récit érotique écrit par Fab75du31 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
- • 227 récits publiés.
- • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 9.4 • Cote moyenne attribuée par HDS : 9.8
- • L'ensemble des récits érotiques de Fab75du31 ont reçu un total de 1 485 893 visites.
Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-04-2024 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
Cette histoire de sexe a été affichée 859 fois depuis sa publication.
Couleur du fond :
Jérém&Nico - Le mec du comptoir (version 2023).
Mars 2015.
Aujourd’hui, c’est une belle journée de printemps. Le vent d’Autan souffle depuis hier, vigoureux et insistant, et le ciel est bien dégagé.
Ce matin, je me rends dans un magasin de matériel électrique pour acheter une bricole pour la maison. Dès mon arrivée, je constate qu’il y a du monde au comptoir. Mais aujourd’hui je ne travaille pas, et je ne suis pas pressé.
Et je ne le suis d’autant pas que je viens de TE remarquer dans la file d’attente à côté de la mienne. Toi, beau jeune mâle brun au regard ténébreux et au physique avantageux. Mon regard et mon Être tout entier se figent sur toi, et tout disparaît autour.
A chaque fois que l’existence d’un beau garçon traverse ma rétine et mon esprit, je me retrouve comme plongé dans un état second. C’est une expérience presque mystique. Pendant quelques instants, j’assiste, incrédule, à une sorte de révélation repoussant à chaque fois les limites de la magnificence du Masculin.
Je suis percuté, submergé, envahi par un trop plein de sexytude, de mâlitude, de virilité, d’irrépressible désir. Ma conscience sature, bugge. Je me retrouve comme hébété, fixant avec insistance le Petit Dieu pour laquelle mon adoration est déjà totale, comme en étant d’hypnose, dans la tentative inconsciente et désespérée de capturer, de comprendre, d’admettre que tant de beauté, de mâlitude, de sexytude puissent être réunies en un seul garçon.
C’est une expérience à la fois délicieuse et frustrante, tant l’objet de mon désir est généralement inaccessible. Mais ça me met toujours de bonne humeur que de croiser un bel inconnu de bon matin.
Et toi, toi t’es vraiment beau, mec ! Tu es un garçon solide, un brun comme je les aime, pas très grand, un mètre 70 maximum. Il est à mes yeux une sexytude propre à ce genre de garçons, que j’appelle les « petits formats très bien proportionnés ». Tes cheveux sont ni trop courts, ni trop longs, arrangés un peu à l’arrache. Tu as la peau mate, une petite barbe de quelques jours, bien sexy. Tu te situes dans une plage d’âge entre 25 et 30 ans.
Tu es habillé plutôt simplement, tu portes un pantalon de travail à poches, des chaussures de sécurité.
Mais aussi un t-shirt gris avec un ballon ovale imprimé dans le dos, surmonté par le nom d’une petite ville des alentours. Tu es donc un rugbyman, ou du moins un passionné de rugby.
Le t-shirt épouse à la perfection tes épaules bien taillées, tes pecs, laissant même deviner tes tétons. Quelques petits poils tout mignons dépassent de l’arrondi du col. C’est un t-shirt de travail, et tu le portes avec un naturel désarmant, sans intention particulière de te mettre en valeur. Et pourtant, ça te met sacrement en valeur. Tu ne peux même pas imaginer à quel point. Tu n'es peut-être même pas conscient d’à quel point tu es sexy.
Première loi de la Bogossitude : un rien habille un bogoss.
Deuxième loi : un garçon n’est jamais autant sexy que lorsqu’il ne fait rien pour cela.
Troisième loi : le garçon le plus sexy qui soit est celui qui ignore à quel point il l’est.
Et c’est justement cette absence d’intention et de conscience qui font le charme de ta tenue, et de ta personne. Petit mec, tu es insupportablement sexy !
Tu rentres dans mon champ de vision et mon regard est à nouveau vierge, à nouveau enchanté. Et en te regardant, je ressens un bonheur tout aussi intense que la première fois de ma vie où j’ai été percuté par la beauté d’un beau garçon. Pour autant que je me souvienne, ça devait être au Cours Moyen, lors d’un cours de natation. L’un des moniteurs était très beau. C’était la première fois que je voyais un garçon aussi beau.
Petit brun, tu as l’air pressé. Tu dois avoir du travail qui t’attend, des clients à contenter. Tiens, d’ailleurs ton téléphone vient de sonner. Tu décroches. Et soudain, tes beaux traits virils se crispent. Ton regard brun et charmant prend un air désabusé et fatigué. A un moment, il croise le mien. Je te souris, l’air compatissant. Te montrer de l’empathie est ma façon de te faire remarquer mon existence. Mon sourire doit te faire plaisir car tu souris à ton tour. A cet instant, j’ai envie de pleurer tellement ton sourire m’emplit de bonheur.
Le premier client de ta file d’attente est parti et il ne reste qu’un autre type devant toi. Tu en as assez entendu, tu as l’air de vouloir mettre un terme à cette conversation qui commence visiblement à t’agacer.
— Ecoutez, Madame, je serai chez vous en début de semaine prochaine, mais pas avant. Je vous ai dépanné de ce qui était le plus urgent et j’en fais de même avec d’autres clients. Je dois vous laisser, j’ai beaucoup de travail. C’est pas la peine de me rappeler encore d’ici là. Je sais parfaitement ce qui me reste à faire. Je vous dis à lundi, passez un bon week-end.
Le ton de ta voix est ferme, et je décèle un bon petit accent toulousain plutôt marqué, plutôt craquant.
Tu viens de raccrocher et ton regard revient vers moi. Nous ne sommes pas très loin l’un de l’autre, moins de deux mètres nous séparent. Je te souris à nouveau. Tu souris à ton tour, mais pas longtemps. Ton portable sonne à nouveau. Cette fois-ci, tu ne réponds pas, tu appuies sur la touche rouge, l’air de plus en plus agacé. Finalement, le client devant toi prend beaucoup de temps, et tu commences à t’impatienter.
Tu as l’air fatigué, mon mignon. A en juger d’après la façon dont tu t’étires, il est évident que ton sommeil matinal a été coupé par un réveil qui a sonné trop tôt. Et maintenant, planté là à attendre, ta fatigue te rattrape. Tu aurais encore dormi, j’imagine, si le taf ne t'avait pas obligé à sortir de tes draps.
Tu es debout depuis quelle heure ? Est-ce que tu étais seul dans ton lit ? Est que tu étais avec ta copine ? Avec ta femme ? Est-ce que tu lui as fait l’amour hier soir ? Est-ce que tu t'es réveillé avec une bonne trique et tu t’es fait sucer ? Ou bien, est-ce que tu as pris le temps de te branler avant de sortir de ton lit ? Ou alors sous la douche ?
Tu bailles, tu t'étires à nouveau, tu frottes ta barbe brune, et je te trouve de plus en plus sexy à chaque seconde qui passe. Je sens mon ventre frémir, comme secoué par un tambour de machine à linge en mode essorage. J’ai déjà follement envie de toi.
— C'est long, ça n’avance pas… je te lance, comme la première pierre posée d’un pont que je voudrais bâtir entre nous.
Je suis le premier étonné de mon « audace ». Mais tu me fais vraiment trop d’effet, et j’ai besoin d’attirer ton attention, j’ai besoin que tu poses ton regard sur moi, j’ai besoin que tu saches que j’existe. Au moins pendant un instant.
En vrai, je tremble, j’ai le cœur qui bat à mille, j’ai le souffle coupé, les jambes en coton. J’ai peur que tu trouves ma remarque déplacée, que tu me trouves déplacé tout court, j’ai peur d’ajouter de l’agacement à ton esprit.
Mais, pour mon grand plaisir, tu me réponds, tu me secondes. Et tu n’as pas du tout l’air agacé par ma démarche.
— Ah, oui, j'en ai marre d'attendre. En plus, j’ai un taf monstre qui m’attend !
— Vous bossez dans quoi ?
— Je suis chauffagiste. Et vous ?
— Ingénieur et… bricoleur !
— Moi c’est Pierre.
— Moi c’est Nicolas, enchanté !
Le client devant toi a terminé et c’est désormais à ton tour de te faire servir. Ce qui met un terme prématuré à nos échanges. Tu approches du comptoir. Le petit mec qui vient vers toi est un brun à lunettes au physique élancé, pas mal du tout dans son genre non plus. Mais moi, je n’arrive pas à décrocher mon regard de toi, beau chauffagiste !
Je t’entends expliquer que tu as passé une commande et qu’on t’a appelé pour te dire qu’elle était arrivée. Le petit mec à lunettes cherche sur son ordi mais semble avoir du mal à retrouver la commande en question. Tu attends, les coudes appuyés sur le comptoir, le dos incliné, les fesses un brin cambrées. Mais putain qu’est-ce que tu es beau, ainsi négligemment appuyé au comptoir ! Tu l’ignores, mais cette position fait se soulever légèrement ton t-shirt à l’arrière, laissant ainsi découvrir un petit bout de peau proche de ta chute de reins. C’est beau, beau, beau !
Le petit mec à lunettes part dans le bureau à l’arrière du comptoir. On le voit discuter avec un autre type derrière la porte vitrée. Ce dernier passe un coup de fil. Entre temps, le client qui me précédait dans la file d’attente est parti et je me retrouve à mon tour devant le comptoir. A nouveau à un mètre de toi. J’annonce rapidement ma commande et le vendeur part dans l’arrière-boutique chercher la marchandise.
Mon regard revient aussitôt vers toi, beau chauffagiste. Mais je n’ai pas le bonheur de croiser le tien car le petit mec à lunettes revient t’expliquer qu’il y a eu une erreur, que ta commande est incomplète, qu’il manque juste… la pièce principale !
Tu sembles excédé. Je t’entends lancer, à bout de nerfs :
— Ça bousille ma journée. J’avais promis au client d’y aller aujourd’hui. Est-ce que je peux au moins savoir quand j’aurais cette pièce ?
Le jeune vendeur retourne dans l’arrière-boutique pour se renseigner. Et moi j’en profite pour te lancer :
— Ça ne s'arrange pas ici…
C’est une affirmation qui ne repose sur rien, car c’est la première fois que je viens dans ce magasin, c’est un bluff imaginé dans le seul et unique but d’essayer d’établir un début de complicité par l’empathie. Et ça marche !
— Non, pas du tout… tu confirmes.
En attendant, mes pièces sont arrivées sur le comptoir. Trop vite, pour une fois que je ne suis pas pressé ! C’est con, je vais avoir fini avant toi. Je vais partir avant toi. J’aurais bien voulu continuer à discuter avec toi, trouver le moyen de te parler d’autre chose que de taf et de taf.
Une fois que j’aurai réglé ma facture, je vais partir ! Et ce sera fini, je rentrerai dans ma voiture, je reprendrai ma route et ne te reverrai plus jamais.
Bien sûr, il y a toujours une raison qui fait que rien n’est jamais possible entre moi et un gars que je kiffe. Je peux toujours invoquer des conditions conjoncturelles défavorables pour tenter d’expliquer mon manque de cran, pour tenter de justifier à moi-même mon incapacité à aller vers l’autre, à briser le mur de verre qui me sépare d’une possible belle rencontre. Aujourd’hui, je peux me dire par exemple que ce beau chauffagiste est bien trop accaparé par ses soucis et bien trop pressé pour qu’il puisse être réceptif à mes approches.
Mais je sais pertinemment que ce ne sont que des excuses. Et ça n’apaise en rien la douloureuse déchirure provoquée au plus profond de moi par la dichotomie inconciliable entre mon désir et ma frustration.
La vérité est que je ne sais pas aller vers les garçons qui me font de l’effet. Je ne sais même pas y aller pas dans les endroits prévus pour cela, alors, dans la vie de tous les jours…
La peur du rejet, de l’humiliation et de la violence me tétanise. Aussi, la bogossitude m’impressionne, me fait me sentir comme un vilain petit canard honteux et me fait perdre tous mes moyens.
Mon vendeur me rend la carte bleue, me tend la facture et me colle mon carton dans les mains. Je me retourne vers toi, beau Pierre. Tu captes mon regard et tu y accroches le tien. Je voudrais te parler, trouver le moyen de prolonger nos échanges, mais je n’ai aucune idée de comment m’y prendre.
— Bon courage… tu me glisses, tout mignon.
— Oui, bon courage à vous aussi…
Et voilà, c’est comme ça que ça se termine, déjà. Je me mettrais des baffes, des baffes et encore des baffes.
J’avance vers le sas, le ventre ravagé par le regret et la frustration. Je me sens mal et pire, j’ai envie de hurler jusqu’à m’en casser les cordes vocales !
C’est en traversant le sas d’entrée que mon esprit est traversé par une idée qui me paraît plutôt pas mal. Je vais t’attendre ici, beau chauffagiste, un café à la main, et je vais t’en proposer un quand tu vas te pointer. Autour d’une pause-café, nous pourrons continuer à parler, et peut être faire un peu plus connaissance.
Au fond de moi, je ne sais pas exactement ce que je cherche. J’ai terriblement envie de toi, mais j’ignore s’il y a moyen que tu sois partant pour cela. En attendant, j’ai envie de passer un peu plus de temps avec toi. Au moins ça, et tant pis si le désir qui me ravage restera inassouvi. Tu es trop craquant, je ne peux me résigner à partir sans rien tenter, je ne me le pardonnerais pas !
Je pose mon carton dans ma voiture et je reviens vite dans le sas. Je me fais couler un café à la machine.
Au bout de plusieurs minutes, tu n’es toujours pas sorti du magasin. J’ai terminé mon café et je commence à me dire que j’ai l’air con planté là à attendre de la sorte. Je ne sais même pas si je vais avoir le cran de te le proposer, ce putain de café !
Oui, il faudrait avoir un peu plus de cran. Et arrêter de flipper. Au fond, je ne fais rien de repréhensible. Tu es beau, ça c’est un simple constat, et tu me plais, rien de plus normal. Je crève d’envie de t’offrir du plaisir, ni plus et ni moins de ce dont tu aurais envie. Rien de plus louable, pas vrai ?
Pourquoi alors je me sens si mal, pourquoi je trouve mon comportement si déplacé ? Pourquoi ai-je l’impression de commettre un délit et d’aller forcément te déplaire ? Pourquoi je me sens fautif et coupable ?
Plus les minutes passent, plus je sens ma détermination flancher. Je me dis que je ne vais pas oser, que quand tu vas enfin te pointer, je vais te laisser passer sans même te regarder. De toute façon, tu vas être pressé d’aller retrouver tes obligations de la journée, et je ne vais pas oser te proposer un simple café. Des excuses, toujours des excuses. Oui, je peux être con à ce point !
Autant que je me tire d’ici tout de suite, en évitant ainsi une défaite cuisante dont je suis le seul responsable, moi qui sais si bien saboter mon propre bonheur depuis toujours.
Je suis dans tous mes états, déchiré entre le désir qui me ravage, la crainte de ne pas oser, la peur de me faire refouler, rejeter, humilier, l’envie de partir, la colère contre moi-même de n’avoir pas plus d’audace, et contre l’injustice d’une culture, d’une société qui, condamne et rend si difficile le bonheur entre garçons.
A moitié inconsciemment, je sors mon téléphone de ma poche et j’accomplis le geste machinal d’aller faire un tour sur l’application. Ce geste familier me rassure. Le portable à la main me donne une contenance, une « excuse » du fait de me trouver toujours là, plusieurs minutes après avoir réglé mon achat. Je me dis que je vais faire genre le gars occupé à écrire un mail ou à consulter je-ne-sais-quoi.
Dans la mosaïque de l’application, je découvre en première position un profil inconnu au bataillon, « PIR31130 ». La photo de profil n’affiche pas le visage, juste un détail d’un biceps à moitié couvert par une manchette de t-shirt noire. Dans le descriptif, l’âge, 27 ans, et une courte description.
« Je suis nouveau ici, je découvre ».
Et là, surprise, la distance affichée est de 10 mètres. Mon cœur fait un bond. Je sais que l’application manque parfois de précision. Mais 10 mètres, ça signifie que le gars est quand-même tout proche !
Son âge, son côté « nouveau ici », cette photo à la fois mystérieuse et sensuelle, tout cela m’intrigue à mort. A coup sûr, le mec doit se trouver dans le magasin. Il y avait plusieurs mecs à l’intérieur, mais comment savoir de qui il d’agit ? Je crève d’envie de rentrer à nouveau pour tenter de trouver qui se cache derrière ce profil qui m’intrigue.
Mais je n’ose pas franchir à nouveau la porte d’entrée. J’ai peur de me faire remarquer, et qu’on trouve mon comportement louche. Je décide alors d’engager la conversation virtuelle. J’envoie illico un :
« Salut », pour établir le contact. Mon profil affiche ma photo au-dessus de mon pseudo, « Nico82du31 ». Il pourra donc me localiser en premier.
Je suis stressé comme pas possible, je suis impatient, cette situation inédite me donne le tournis. Je sais que je ne t’aurais pas, Pierre, mais peut être que je pourrai me consoler avec le gars au biceps musclé.
Plusieurs secondes s’écoulent avant de recevoir un message en retour.
« Salut, je t’ai vu dans le magasin »
Ah, voilà autre chose.
« Facile pour toi, moi j’ai mis ma photo 😉» je plaisante.
« Pas faux »
« Tu cherches quoi ? »
Bien Nico, en plein dans le mille, en tout cas dans le top 5 des phrases les plus usées dans l’application !
« Attends je sors je t’explique »
De plus en plus intrigué et abasourdi, je me penche vers la porte vitrée coulissante côté magasin. Je voudrais rester discret mais je m’approche trop du capteur de mouvements. Et la porte s’ouvre, me laissant à découvert, démasqué, comme soudainement mis à nu.
La porte s’ouvre et tu es là, devant moi. Pendant une fraction de seconde, j’ai cru que ce serait le mystérieux gars de l’application qui venait « m’expliquer ». Mais c’est toi, mon beau chauffagiste. Tu me regardes, tu me souris. Je fonds comme neige au soleil.
J’aimerais tellement partager un bon moment avec toi, mais au fond de moi je sais parfaitement que ce n’est pas possible. J’ai voulu y croire, parce que tu me fais un effet de dingue. Mais il est temps d’arrêter de rêver. Et maintenant, il faut que tu partes au plus vite. Pour que ma frustration de te savoir inaccessible commence à s’estomper, et parce qu’un autre gars doit venir « m’expliquer » quelque chose d’important d’une seconde à une autre.
— Je l’ai eue ma pièce, à la fin, tu me lances, parfois il faut juste insister.
Tu es tellement beau, j’ai tellement envie de toi !
— Vous devez être soulagé…
— Et si on se tutoyait ? tu me lances.
— Ça me va. Tu dois être soulagé…
— Et si on arrêtait de tourner autour du pot, monsieur « Nico82du31 » ?
Après une fraction de seconde d’ébahissement, tout prend forme dans ma tête.
— C’est donc toi « PIR3130 »…
— P-I-R… tu précises.
— Ah oui, je suis bête, P-I-R, Pierre, il suffisait de lire !
— Bah oui ! tu te moques gentiment.
— Ça te dit un café ? je prends confiance.
— Bah, c’est pas de refus. Mais je vais d’abord poser mon carton dans le fourgon. Je reviens de suite.
— D’accord !
Tu passes la deuxième porte vitrée qui s’ouvre en laissant entrer l’air frais de l’extérieur. Ton fourgon blanc est garé sur une place de parking juste en face de la porte du magasin. Pendant ce temps, je fais couler ton café, heureux comme rarement je l’ai été ces dernières années. J’en profite aussi pour reprendre ma respiration après plusieurs minutes passées comme en apnée. Respire Nico, respire, ça va bien se passer… J’ai les doigts qui tremblent, les jambes qui flanchent.
Tu reviens une minute plus tard. Je te tends ton café.
— Merci beaucoup, tu me lances, en portant le gobelet à tes lèvres et en sirotant une première gorgée chaude. Tes paupières descendent par reflexe. Tes cils sont longs et bruns, très sensuels.
— Tu t’es levé de bonne heure ? je te questionne.
— Pourquoi ?
— Parce que tu as l’air bien fatigué.
— Je suis réveillé depuis quatre heures du matin !
— Tu commences aux aurores !
— J’aurais pu dormir encore ! C’est le gosse qui en a décidé autrement…
Aaaaahhhhh !!! Bogoss, jeune papa, et sur une application de rencontres gay ! Le tableau masculin qui commence à se dessiner autour de ton existence est riche !
— Tu as un enfant ?
— Oui, de deux mois…
— Félicitations !
— Merci. Mais ce n’est pas que du bonheur, tu sais… Ça fait deux mois que je ne dors presque pas. Je suis sur les nerfs, ma copine est sur les nerfs aussi.
— C’est si dur ?
— Oh, oui ! En plus, depuis six mois elle ne veut plus coucher. D’abord, c’était la fin de la grossesse. Et depuis qu’elle a accouché, elle n’a plus de libido. De toute manière, il n’y a plus que le môme qui compte. Moi je n’existe plus !
— Ça doit être dur en effet, je compatis.
— Je n’en peux plus de me taper des queues devant du porno !
— C’est pour ça que tu viens de faire un tour sur l’application ?
— C’est tout nouveau pour moi…
— T’as jamais couché avec un mec ?
— Si, si, quand j’étais plus jeune, au collège. En classe, il y avait un mec qui me kiffait, il m’accompagnait tous les jours à la maison et il me suçait avant que mes parents rentrent du taf. Mes parents pensaient qu’il m’aidait à réviser, mais il venait juste pour me vider. Ils ne se doutaient de rien. Parfois ils insistaient pour qu’il reste dîner, et après on remontait jouer au jeux vidéo. Et il me suçait encore.
Mon cerveau fait un parallèle à la fois excitant et nostalgique avec mes révisions avec Jérém.
— Et depuis, rien ?
— Non. Après le collège, nous nous sommes perdus de vue. J’ai commencé à sortir avec des nanas, j’ai fini le lycée, j’ai bossé chez un patron pendant quelques années, je me suis installé à mon compte, j’ai rencontré la fille avec qui je me suis marié, on a fait un gosse, et tout s’est enchaîné.
— Et aux mecs, tu n’y pensais plus ?
— Si, bien sûr. Mais je n’osais plus.
— Et maintenant ?
— Maintenant j’ai trop envie de baiser !
— Et plutôt des mecs…
— J’ai envie de savoir si je kiffe toujours…
Et là, je me sens pousser des ailes et je décide d’oser.
— Tu peux très vite en avoir le cœur net…
Tu souris et tu reprends une gorgée de café. Une étincelle lubrique a fait son apparition dans ton regard. Dans le petit sas, l’air est de plus en plus chargée d’électricité, de sensualité.
— T’as des capotes ? tu me demandes.
Mon cœur bat à tout rompre. Tu es beeeaaaauuu, et tu es un sacré bon coquin, j’ai terriblement envie de toi !
Quelques minutes plus tard, après être passé acheter mon sésame en caoutchouc pour une baise « safe », je te rejoins sur un petit chemin discret à la sortie de la ville que tu m’as indiqué. Je me gare juste derrière ton fourgon. Mon cœur bat tellement fort que j’ai l’impression qu’il va bondir hors de ma poitrine.
Tu ouvres la porte arrière, et tu me souris à nouveau. Tu es tellement beau, si tu savais ! Ton sourire me donne du courage, du bonheur, un peu plus d’adrénaline, un peu plus le tournis.
Je monte et je claque la porte derrière moi. Les parois du fourgon sont recouvertes d’étagères pleines d’outils, un établi est posé derrière le siège conducteur, mais tout l’espace central est libre. Le plafond est assez haut pour tenir debout.
Nous sommes l’un face à l’autre, nous nous regardons, nous nous toisons, sans oser parler. C’est toi qui brises le silence.
— C’est mon premier vrai plan avec un mec, alors je ne sais pas comment…
Tu es beau comme un Dieu, tu es beau à pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais avant ta beauté, c’est ton regard qui me touche. Ici, dans ce fourgon, alors que tu t’apprêter à franchir le pas de l’interdit, à coucher avec un garçon, à tromper ta femme – tu dois penser à elle, à cet instant, et à ton gosse aussi, tu dois culpabiliser, quelque part au fond de toi – tu as l’air perdu et vulnérable. Tu me touches profondément.
Tu as envie de sexe, certes, mais tu as aussi besoin de tendresse, d’attention. J’ai envie de tout avec toi, mais avant tout, j’ai envie de te serrer dans mes bras et de te couvrir des bisous et de câlins. Alors, je m’approche de toi, je te serre dans mes bras, je t’embrasse dans le cou, délicatement, sensuellement, je caresse ton dos, ton cou, je laisse mes doigts se perdre dans tes cheveux bruns. Tu te laisses faire, sans bouger. Tu sembles bien kiffer. Ce contact avec ton corps solide me fait un bien fou. J’entends ta respiration, les battements de ton cœur qui traduisent ton excitation mêlée de réticences, de questionnement, de peurs, je capte l’odeur de ta peau. J’ai envie de te garder dans mes bras pendant des heures, j’en ai envie parce que j’ai l’impression qu’à toi aussi ce contact fait du bien, que ça t’apaise.
Nos braguettes s’effleurent, tu bandes, je bande. Tu frissonnes. Il n’en faut pas plus pour faire tomber toutes mes inhibitions. Je passe mes mains sous ton t-shirt, je laisse glisser mes doigts sur ta peau douce et tiède, je découvre le dessin léger et ferme de tes abdos, la douceur de tes poils. Je remonte vers tes pecs, je trouve tes tétons.
J’insiste avec mes doigts sur tes tétons, tu frissonnes plus fort encore. J’ai envie de t’embrasser sur la bouche, je tente le coup, je teste ta réaction. Mes lèvres se posent sur les tiennes, ma langue s’insinue dans ta bouche, la tienne vient à sa rencontre. Quel bel accueil ! Ça me donne des frissons inouïs, je bande comme âne. Comment j’ai envie de toi !
Je t’embrasse de plus en plus fougueusement, je défais ta ceinture, puis un à un les boutons qui vont me donner accès à ta virilité. Le contact avec le tissu fin de ton boxer tendu par une queue insolente et frémissante est super excitant.
Je continue de t’embrasser, je plonge ma main dans ton boxer et j’empoigne ta queue. Ton engin viril tiède et bien raide emplit bien ma main. Je te branle doucement.
Je suis à genou devant toi. Tu es désormais accoudé sur le bord du petit établi, les jambes légèrement écartées, le bassin bien vers l’avant, ta virilité fringante offerte à ma bouche tout aussi impatiente. Tu as vraiment envie de te faire sucer, après tous ces mois de disette !
Je te pompe avec bonne vigueur, j’avale ton manche avec entrain. Tu as gardé ton t-shirt gris, et tu as eu raison. Sacré t-shirt, enveloppe en coton mettant en valeur l’anatomie masculine sans complètement la dévoiler, aiguisant le désir, exacerbant l’envie, laissant le temps d’imaginer le bonheur de déshabiller, de découvrir, d’être émerveillé.
— Ah, putain, c’est bon, je t’entends grogner, la voix cassée par la tempête des sens, comme dans un état second, vas-y, encore, comme ça !
Très plaisant à entendre.
Encouragé par tes mots, je continue avec un entrain grandissant. Je veux me surpasser, je veux t’offrir autant de nuances de plaisir que possible. Je veux te sentir vibrer sous les assauts de ma langue experte.
Ta respiration se fait de plus en plus profonde et intense. Dans le mouvement, ton t-shirt remonte en cadence, j’aperçois ton nombril, je sens sur mon visage l’odeur léger de ton gel douche et la tiédeur de ta peau.
Cette simple vision de ton bas ventre a le don de décupler mon envie d’aller encore plus loin dans le déferlement de plaisir que je peux t’offrir. Mes mains se glissent à nouveau sous ton t-shirt, mes doigts frémissent sur tes abdos, avant d’aller à nouveau agacer tes tétons. Tu as l’air surpris par ce contact, tu sursautes. Mais tu prends un pied d’enfer. Je relève les yeux pour apercevoir ton visage, juste à temps pour te voir ramener la tête vers l’arrière, ouvrir la bouche dans un soupir profond traduisant ton plaisir extrême. Et moi je suis fou d’être l’auteur de ton plaisir !
J’adore l’idée d’être le premier gars qui accède à ta belle queue depuis dix ans, et je vais tout faire pour que la réponse à ta question – J’ai envie de savoir si je kiffe toujours (avec un mec) – soit une affirmation, une évidence, un acquis.
Je me fais violence pour arrêter de te pomper. Je me relève, je t’attrape par une épaule t’obligeant à avancer vers moi. Je peux ainsi me glisser derrière toi, coller mon torse à son dos, ma queue raide calée dans ta raie.
— Pas ça… je t’entends me glisser, un brin paniqué.
— T’inquiète, aujourd’hui, le mec, c’est toi ! je te rassure.
Je glisse l’une de mes mains sous ton t-shirt, je la charge d’aller caresser tes tétons, j’envoie l’autre saisir fermement ta queue et recommencer à la branler. Ma bouche se pose sur ton cou, mes lèvres sont entreprenantes, ma langue se déchaîne. Je suis tellement excité que je m’aventure à mordiller délicatement la peau de ton cou, et même le lobe de ton oreille. Là aussi, tu sembles kiffer.
Et là un souvenir remonte en moi avec une violence inouïe. C’est le souvenir d’un séjour dans un grand hôtel à Biarritz, le souvenir d’un matin, de Jérém fatigué après la cuite de la veille et une nuit trop courte. Je le revois assis sur le bord du lit, je me revois installé dans son dos, mes jambes autour des siennes, une main s’occupant de ses tétons, l’autre de sa queue, jusqu’à le faire jouir.
— Putain, mec, si tu continues comme ça, je vais jouir ! je t’entends me glisser, au bout de ta vie.
Naaaaan, mec, tu ne vas pas jouir encore, j’en n’ai pas fini avec toi, mon beau !
Je lâche aussitôt ta queue, je saisis tes hanches, t’invitant à pivoter, je contemple ta queue raide comme un piquet, frémissante, impatiente. J’en peux plus, j’ai trop envie de te voir à poil, de découvrir l’intégralité de ta beauté mâle. J’attrape le bas de ton t-shirt et je le soulève. Tu secondes mon mouvement en soulevant tes bras. Le coton gris glisse autour de ton torse.
Je ne m’étais pas trompé, le t-shirt n’avait pas triché, qu’est-ce qu’il est beau ce torse solide, bien proportionné, légèrement poilu à hauteur des pecs ! Tout est conforme à ce que mes doigts m’avaient anticipé lors des explorations à l’aveugle dont je les avais chargées.
Avec ta peau mate, tes cheveux bruns, ton regard brun, la bonne pilosité brune de ton torse, c’est fou comment tu me fais penser à Jérém ! Il te manquerait que quelques tatouages et une chaînette de mec pour que l’illusion soit presque parfaite. Définitivement, je suis toujours attiré par le même style de mec. Brun, la peau mate, les cheveux courts, un sourire à tomber par terre…
Je suis tellement chamboulé que j’en oublierais presque de m’occuper de toi, mon charmant chauffagiste. Tu prends alors la main, tu me pousses contre une étagère, tu te mets à genou, tu défais ma braguette et commences à me sucer à ton tour.
C’est parfois maladroit un mec qui suce pour la première fois. Je sens que tu as envie de ça, et que tu as envie de bien faire. Tu cherches tes marques. En attendant, tu serres trop ma queue avec tes doigts. Je porte ma main sur la tienne pour te signifier de desserrer sa prise et de faire juste avec ta bouche. Tu te laisses guider et c’est un peu mieux, mais toujours pas top. Pourtant, ce n’est pas faute de t’avoir montré pendant un long moment comment donner du pied à un mec ! Mais il est des compétences pour lesquelles rien ne remplace la pratique et l’habilité innée.
Tu entreprends de faire des va-et-vient de plus en plus rapides et violents, mon gland n’apprécie pas vraiment.
— Vas-y doucement, ralentis un peu, sois plus doux… je tente de t’aiguiller.
Peu à peu, tu changes de rythme, et tu sembles enfin te mettre à l’écoute de ma respiration et de mes soupirs. Là ça commence à devenir bon.
Pendant que tu t’affaires sur ma queue, je caresse tes épaules. Ta peau est douce, c’est super agréable. Je laisse mes doigts s’aventurer dans tes cheveux. Ce contact est particulièrement excitant. Tellement excitant que je me fais surprendre par l’approche rapide de mon orgasme.
— Arrête, mec !
Je repousse légèrement tes épaules pour que tu arrêtes de me pomper, tout juste un instant avant de jouir. Il s’en est vraiment fallu de peu, et ç’aurait été dommage. On a tant d’autres belles choses à partager !
Je passe mes mains sous tes aisselles pour t’inviter à te remettre debout. Je me colle contre toi, je t’embrasse fougueusement, nos torses collés l’un contre l’autre. J’adore cette sensation de chaleur et de douceur au contact de ton corps. Ma bouche descend pour aller enfin à la rencontre de tes beaux tétons bien saillants que je sentais frotter contre le miens pendant que nous nous embrassions.
Ma main descend sur ta queue et recommence à la branler. Qu’est-ce que j’aime tenir cette queue épaisse entre mes doigts, et qu’est-ce que c’est agréable ce contact avec cette peau douce et chaude, palpitante de virilité, à deux doigts de lâcher sa semence bien épaisse !
Tu me plais vraiment beaucoup, jeune papa sexy. J’ai envie de tout te faire, j’ai envie de te faire jouir dans ma bouche, j’ai envie de t’avoir en moi, j’ai envie que tu jouisses en moi, que tu me remplisses de ton jus.
— J’ai envie de toi ! je te glisse à l’oreille, fou de désir.
Ton regard abrite désormais une belle étincelle lubrique qui m’excite au plus haut point.
Un instant plus tard, tu emprisonnes ton érection dans une capote, tu mets une barrière en caoutchouc entre ta virilité et mon envie d’en être rempli. C’est dommage, mais c’est le prix à payer pour baiser sans risque pour la santé.
Tes viens derrière moi, tes mains écartent mes fesses, ta queue se laisse glisser dans ma raie, elle met mon trou en joue. Ta prise est ferme, ta présence en impose, j’ai furieusement envie d’être à toi, je suis déjà à toi. Je te sens glisser en moi, lentement mais assurément, tu es puissant mais tu y vas en douceur, tu es le mec.
Te voilà enfin au fond de moi, je sens tes couilles chaudes frôler mes fesses. Tu commences à me limer. Frustré par des mois de manque, chauffé à blanc, je sens que tu as vraiment, vraiment envie de jouir.
Mais pas tout de suite. Avant, tu as envie de changer de position. Tu me saisis par les hanches, tu me soulèves. Je me retrouve ainsi assis sur le bord de l’établi, mes jambes et mes pieds en l’air. Tu me maintiens fermement avec la prise de tes mains. Tu me fais face désormais et la flamme lubrique dans tes yeux est brûlante comme jamais. Je t’ai chauffé à blanc, et je n’en suis pas qu’un peu fier. Je me sens entièrement à ta merci, et j’aime ça.
Tout en me fixant droit dans les yeux, le regard vide d’expression d’un mâle en rut, tu vises directement mon trou, et cette fois-ci tu rentres comme dans du beurre. Je pensais que tu serais pressé de conclure. Mais, à ma grande surprise, c’est un mouvement plutôt lent que tu insuffles dans tes va-et-vient. Peut-être que, malgré ton jeune âge, tu as déjà compris que le plaisir est tout autant dans l’attente que dans l’aboutissement, si convoité, et pourtant si fugace, si éphémère.
Tes mains me maintiennent fermement en équilibre sur le petit établi, tes biceps se gonflent dans l’efforts, j’ai la chance de contempler le plaisir passer sur tes beaux traits masculins, d’entendre tes gémissements, de te voir te pencher sur moi, ta peau de plus en plus moite.
J’adore te voir rabattre la tête en arrière, pointer les les yeux vers le ciel (enfin, vers le plafond du fourgon), entendre tes ahanements monter en puissance et ponctuer enfin le moment où tu perds pied. Ton beau physique est secoué par des frissons incontrôlables, ton esprit s’évaporer sous les vagues puissantes de l’orgasme qui vient enfin soulager ta virilité pendant trop longtemps mise entre parenthèses.
Tu as joui, et tu as l’air assommé. T’avais vraiment envie, et ça a l’air de t’avoir fait du bien. Et je suis tellement heureux d’avoir contribué à faire exulter ta puissance virile !
Nos regards se croisent à nouveau, il y a un instant de malaise, je ne sais pas comment le dissiper. Tu détournes ton regard et tu me branles à ton tour, tout en me maintenant sur le bord de l’établi à la seule puissance de ton bassin. Et tu me fais jouir.
Tu te déboîtes de moi, tout en accompagnant mon « atterrissage » en douceur. Mes pieds retrouvent le contact avec le sol du fourgon. Tu me passes de l’essuie tout pour nettoyer mon torse parsemé de quelques bonnes trainées chaudes.
Je te regarde, la respiration toujours haletante, le dos appuyé contre l’étagère en face de moi. Qu’est-ce que tu es beau !
Je te regarde retirer la capote de ta queue, y faire un nœud et la balancer dans une poubelle installée dans un coin du camion. Ton geste est très érotique, très masculin. Et putain, qu’est-ce qu’elle était joliment remplie !
Une minute plus tard, nous nous rhabillons en silence. A l’instant où tu as joui, une immense distance s’est créée entre nous, je le sais. Une distance irrattrapable. Tu es encore là, et je ressens déjà ton absence. Je crève d’envie de te revoir. Alors, même si je sens que les voyants ne sont plus du tout au vert, je tente le coup.
— Ça te dit qu’on remette ça ?
— Je ne sais pas trop, j’ai pas vraiment le temps.
Je le savais. Je le sentais. Et pourtant, j’insiste.
— Je peux me rendre dispo quand tu es dispo.
— Ecoutes, mec. C’était un bon moment, mais je ne sais pas si j’ai envie de remettre ça. J’ai une femme et un gosse. Je ne sais pas trop où j’en suis…
Voilà, c’est clair. Et ça fait mal, comme un coup de massue sur la tête. Tu évites désormais mon regard. Après avoir joui, un garçon perd souvent de son panache. A fortiori lorsqu’il se sent « fautif ».
L’envie de baiser, décuplée par le frisson de braver l’interdit avec un gars, t’a fait t’éloigner du « bon chemin », t’a fait oublier tes réticences, tes peurs, ta femme, ton gosse. Mais quand on n’est pas en phase avec ses propres désirs, avec soi-même, l’atterrissage de l’orgasme est souvent brutal. Les remords ne ratent pas, ils sont au rendez-vous, implacables.
Avec ton gosse à la maison, tu me fais penser à mon pote Thib. Je suis heureux que ce dernier ait trouvé la force d’assumer qui il est, et de trouver le bonheur avec un garçon qu’il aime et qui l’aime. J’espère qu’un jour, toi aussi, beau Pierre, tu trouveras ton équilibre, et que tu apprendras à respecter qui tu es. Je te le souhaite de tout cœur.Nous nous quittons avec un « salut » qui est en réalité un « adieu ». J’avais envie de remettre ça, tu as douché tous mes espoirs. J’avais envie de te connaître davantage, tu t’es fermé comme un hérisson. J’avais envie de te dire « à bientôt », tu m’as dit « à jamais ».
En quittant le fourgon, je retrouve la lumière limpide du matin de printemps. C’est une si belle journée ! Ce serait une journée idéale pour commencer une belle histoire, pour tomber amoureux. J’y ai cru, pendant une fraction de seconde.
Mais je sais désormais que ce ne sera pas pour aujourd’hui. Et ça m’arrache le cœur. C’est stupide, je le sais, mais j’ai vraiment craqué pour toi, petit chauffagiste. Je n’avais pas prévu à que tu me touches autant. Mais tu l’as fait. Si seulement tu savais comment, au-delà de ta beauté mâle, tu m’as immensément touché !
Car, si tu étais en manque de sexe, tu étais aussi en manque de câlins, et j’ai adoré te tenir dans mes bras tout autant que faire l’amour avec toi. Je ne peux me résoudre à accepter l’idée de ne plus jamais te revoir. J’en ai les tripes nouées.
Je suis bête. Même si tu savais ce que tu as éveillé en moi, ça ne te ferait pas revenir pour autant. Bien au contraire. Déjà que tu n’as pas envie de baiser à nouveau avec moi, si en plus tu savais l’effet que tu m’as fait, tu fuirais deux fois plus vite !
Je suis encore incrédule vis-à-vis de ce qui vient de m’arriver. Jamais en me levant ce matin j’aurais imaginé même de loin qu’un truc pareil puisse se produire dans ma vie. Parfois, même quand tout espoir semble perdu, la vie peut nous surprendre. Parfois, on peut même faire de belles rencontres grâce aux applications. Comme quoi, tout est possible.
Je te regarde repartir, je suis ton fourgon du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse derrière un virage. Et alors que l’écho du plaisir que nous avons partagé retentit encore dans corps et dans mon esprit, déjà je retrouve ma solitude et ma mélancolie.
Assis au volant de ma voiture, je contemple la place vide où ton fourgon était garé. Et maintenant que tu es déjà loin, je laisse enfin les larmes couler sur mes joues.
Je pleure parce que tu as fait vibrer tant des cordes sensibles en moi, celles du désir, de la sensualité, mais aussi celle de la tendresse. Tu m’as ému. Je pleure parce que tu me manques déjà à en crever, et que je sais que je ne te reverrai plus jamais.
Je pleure parce que ma solitude me pèse de plus en plus.
Et je pleure aussi, et surtout, parce que toi, magnifique garçon prénommé Pierre, tu m’as rappelé un autre garçon, celui qui a compté le plus dans ma vie.
Ta brunitude, ta peau mate, ta passion pour le rugby, ton histoire avec ton camarade de collège, ta difficulté à assumer ton attirance pour les garçons, ta fougue pendant l’amour, ton besoin de câlins, il y avait tant de parallèles avec mon Jérém ! C’en était troublant.
Peut-être que si nos révisions avant le bac n’avaient pas changé le cours des choses, lui aussi, à l’heure qu’il est, il aurait une femme et un gosse.
Jamais je n’aurais imaginé qu’à travers un autre gars, le souvenir de Jérém puisse me rattraper et me percuter avec cette violence.
Je pleure parce que je me rends compte que je ne suis toujours pas guéri de notre séparation. C’est comme si, en partant, il avait arraché une partie de mon cœur.
On n’oublie jamais son premier amour, son seul amour. Mais où es-tu, Jérém ? Au fond de moi, je sais que nous nous retrouverons, que le destin nous réunira un jour. On se l’est promis tous les deux, on se l’est promis sans mots, sans formule. C’est une promesse que j’ai lue dans tes yeux, une promesse que je serre contre moi depuis longtemps déjà. On se l'est promis par une belle soirée d'été, après avoir fait l’amour pour la dernière fois avant de nous quitter.
Tout était beau, tout était parfait ce soir-là. Et je n’ai qu’un seul, immense regret, celui de ne pas avoir trouvé ce mot, ce baiser, ce petit quelque chose, ce petit rien qui aurait pu te retenir.
Aujourd’hui, c’est une belle journée de printemps. Le vent d’Autan souffle depuis hier, vigoureux et insistant, et le ciel est bien dégagé.
Ce matin, je me rends dans un magasin de matériel électrique pour acheter une bricole pour la maison. Dès mon arrivée, je constate qu’il y a du monde au comptoir. Mais aujourd’hui je ne travaille pas, et je ne suis pas pressé.
Et je ne le suis d’autant pas que je viens de TE remarquer dans la file d’attente à côté de la mienne. Toi, beau jeune mâle brun au regard ténébreux et au physique avantageux. Mon regard et mon Être tout entier se figent sur toi, et tout disparaît autour.
A chaque fois que l’existence d’un beau garçon traverse ma rétine et mon esprit, je me retrouve comme plongé dans un état second. C’est une expérience presque mystique. Pendant quelques instants, j’assiste, incrédule, à une sorte de révélation repoussant à chaque fois les limites de la magnificence du Masculin.
Je suis percuté, submergé, envahi par un trop plein de sexytude, de mâlitude, de virilité, d’irrépressible désir. Ma conscience sature, bugge. Je me retrouve comme hébété, fixant avec insistance le Petit Dieu pour laquelle mon adoration est déjà totale, comme en étant d’hypnose, dans la tentative inconsciente et désespérée de capturer, de comprendre, d’admettre que tant de beauté, de mâlitude, de sexytude puissent être réunies en un seul garçon.
C’est une expérience à la fois délicieuse et frustrante, tant l’objet de mon désir est généralement inaccessible. Mais ça me met toujours de bonne humeur que de croiser un bel inconnu de bon matin.
Et toi, toi t’es vraiment beau, mec ! Tu es un garçon solide, un brun comme je les aime, pas très grand, un mètre 70 maximum. Il est à mes yeux une sexytude propre à ce genre de garçons, que j’appelle les « petits formats très bien proportionnés ». Tes cheveux sont ni trop courts, ni trop longs, arrangés un peu à l’arrache. Tu as la peau mate, une petite barbe de quelques jours, bien sexy. Tu te situes dans une plage d’âge entre 25 et 30 ans.
Tu es habillé plutôt simplement, tu portes un pantalon de travail à poches, des chaussures de sécurité.
Mais aussi un t-shirt gris avec un ballon ovale imprimé dans le dos, surmonté par le nom d’une petite ville des alentours. Tu es donc un rugbyman, ou du moins un passionné de rugby.
Le t-shirt épouse à la perfection tes épaules bien taillées, tes pecs, laissant même deviner tes tétons. Quelques petits poils tout mignons dépassent de l’arrondi du col. C’est un t-shirt de travail, et tu le portes avec un naturel désarmant, sans intention particulière de te mettre en valeur. Et pourtant, ça te met sacrement en valeur. Tu ne peux même pas imaginer à quel point. Tu n'es peut-être même pas conscient d’à quel point tu es sexy.
Première loi de la Bogossitude : un rien habille un bogoss.
Deuxième loi : un garçon n’est jamais autant sexy que lorsqu’il ne fait rien pour cela.
Troisième loi : le garçon le plus sexy qui soit est celui qui ignore à quel point il l’est.
Et c’est justement cette absence d’intention et de conscience qui font le charme de ta tenue, et de ta personne. Petit mec, tu es insupportablement sexy !
Tu rentres dans mon champ de vision et mon regard est à nouveau vierge, à nouveau enchanté. Et en te regardant, je ressens un bonheur tout aussi intense que la première fois de ma vie où j’ai été percuté par la beauté d’un beau garçon. Pour autant que je me souvienne, ça devait être au Cours Moyen, lors d’un cours de natation. L’un des moniteurs était très beau. C’était la première fois que je voyais un garçon aussi beau.
Petit brun, tu as l’air pressé. Tu dois avoir du travail qui t’attend, des clients à contenter. Tiens, d’ailleurs ton téléphone vient de sonner. Tu décroches. Et soudain, tes beaux traits virils se crispent. Ton regard brun et charmant prend un air désabusé et fatigué. A un moment, il croise le mien. Je te souris, l’air compatissant. Te montrer de l’empathie est ma façon de te faire remarquer mon existence. Mon sourire doit te faire plaisir car tu souris à ton tour. A cet instant, j’ai envie de pleurer tellement ton sourire m’emplit de bonheur.
Le premier client de ta file d’attente est parti et il ne reste qu’un autre type devant toi. Tu en as assez entendu, tu as l’air de vouloir mettre un terme à cette conversation qui commence visiblement à t’agacer.
— Ecoutez, Madame, je serai chez vous en début de semaine prochaine, mais pas avant. Je vous ai dépanné de ce qui était le plus urgent et j’en fais de même avec d’autres clients. Je dois vous laisser, j’ai beaucoup de travail. C’est pas la peine de me rappeler encore d’ici là. Je sais parfaitement ce qui me reste à faire. Je vous dis à lundi, passez un bon week-end.
Le ton de ta voix est ferme, et je décèle un bon petit accent toulousain plutôt marqué, plutôt craquant.
Tu viens de raccrocher et ton regard revient vers moi. Nous ne sommes pas très loin l’un de l’autre, moins de deux mètres nous séparent. Je te souris à nouveau. Tu souris à ton tour, mais pas longtemps. Ton portable sonne à nouveau. Cette fois-ci, tu ne réponds pas, tu appuies sur la touche rouge, l’air de plus en plus agacé. Finalement, le client devant toi prend beaucoup de temps, et tu commences à t’impatienter.
Tu as l’air fatigué, mon mignon. A en juger d’après la façon dont tu t’étires, il est évident que ton sommeil matinal a été coupé par un réveil qui a sonné trop tôt. Et maintenant, planté là à attendre, ta fatigue te rattrape. Tu aurais encore dormi, j’imagine, si le taf ne t'avait pas obligé à sortir de tes draps.
Tu es debout depuis quelle heure ? Est-ce que tu étais seul dans ton lit ? Est que tu étais avec ta copine ? Avec ta femme ? Est-ce que tu lui as fait l’amour hier soir ? Est-ce que tu t'es réveillé avec une bonne trique et tu t’es fait sucer ? Ou bien, est-ce que tu as pris le temps de te branler avant de sortir de ton lit ? Ou alors sous la douche ?
Tu bailles, tu t'étires à nouveau, tu frottes ta barbe brune, et je te trouve de plus en plus sexy à chaque seconde qui passe. Je sens mon ventre frémir, comme secoué par un tambour de machine à linge en mode essorage. J’ai déjà follement envie de toi.
— C'est long, ça n’avance pas… je te lance, comme la première pierre posée d’un pont que je voudrais bâtir entre nous.
Je suis le premier étonné de mon « audace ». Mais tu me fais vraiment trop d’effet, et j’ai besoin d’attirer ton attention, j’ai besoin que tu poses ton regard sur moi, j’ai besoin que tu saches que j’existe. Au moins pendant un instant.
En vrai, je tremble, j’ai le cœur qui bat à mille, j’ai le souffle coupé, les jambes en coton. J’ai peur que tu trouves ma remarque déplacée, que tu me trouves déplacé tout court, j’ai peur d’ajouter de l’agacement à ton esprit.
Mais, pour mon grand plaisir, tu me réponds, tu me secondes. Et tu n’as pas du tout l’air agacé par ma démarche.
— Ah, oui, j'en ai marre d'attendre. En plus, j’ai un taf monstre qui m’attend !
— Vous bossez dans quoi ?
— Je suis chauffagiste. Et vous ?
— Ingénieur et… bricoleur !
— Moi c’est Pierre.
— Moi c’est Nicolas, enchanté !
Le client devant toi a terminé et c’est désormais à ton tour de te faire servir. Ce qui met un terme prématuré à nos échanges. Tu approches du comptoir. Le petit mec qui vient vers toi est un brun à lunettes au physique élancé, pas mal du tout dans son genre non plus. Mais moi, je n’arrive pas à décrocher mon regard de toi, beau chauffagiste !
Je t’entends expliquer que tu as passé une commande et qu’on t’a appelé pour te dire qu’elle était arrivée. Le petit mec à lunettes cherche sur son ordi mais semble avoir du mal à retrouver la commande en question. Tu attends, les coudes appuyés sur le comptoir, le dos incliné, les fesses un brin cambrées. Mais putain qu’est-ce que tu es beau, ainsi négligemment appuyé au comptoir ! Tu l’ignores, mais cette position fait se soulever légèrement ton t-shirt à l’arrière, laissant ainsi découvrir un petit bout de peau proche de ta chute de reins. C’est beau, beau, beau !
Le petit mec à lunettes part dans le bureau à l’arrière du comptoir. On le voit discuter avec un autre type derrière la porte vitrée. Ce dernier passe un coup de fil. Entre temps, le client qui me précédait dans la file d’attente est parti et je me retrouve à mon tour devant le comptoir. A nouveau à un mètre de toi. J’annonce rapidement ma commande et le vendeur part dans l’arrière-boutique chercher la marchandise.
Mon regard revient aussitôt vers toi, beau chauffagiste. Mais je n’ai pas le bonheur de croiser le tien car le petit mec à lunettes revient t’expliquer qu’il y a eu une erreur, que ta commande est incomplète, qu’il manque juste… la pièce principale !
Tu sembles excédé. Je t’entends lancer, à bout de nerfs :
— Ça bousille ma journée. J’avais promis au client d’y aller aujourd’hui. Est-ce que je peux au moins savoir quand j’aurais cette pièce ?
Le jeune vendeur retourne dans l’arrière-boutique pour se renseigner. Et moi j’en profite pour te lancer :
— Ça ne s'arrange pas ici…
C’est une affirmation qui ne repose sur rien, car c’est la première fois que je viens dans ce magasin, c’est un bluff imaginé dans le seul et unique but d’essayer d’établir un début de complicité par l’empathie. Et ça marche !
— Non, pas du tout… tu confirmes.
En attendant, mes pièces sont arrivées sur le comptoir. Trop vite, pour une fois que je ne suis pas pressé ! C’est con, je vais avoir fini avant toi. Je vais partir avant toi. J’aurais bien voulu continuer à discuter avec toi, trouver le moyen de te parler d’autre chose que de taf et de taf.
Une fois que j’aurai réglé ma facture, je vais partir ! Et ce sera fini, je rentrerai dans ma voiture, je reprendrai ma route et ne te reverrai plus jamais.
Bien sûr, il y a toujours une raison qui fait que rien n’est jamais possible entre moi et un gars que je kiffe. Je peux toujours invoquer des conditions conjoncturelles défavorables pour tenter d’expliquer mon manque de cran, pour tenter de justifier à moi-même mon incapacité à aller vers l’autre, à briser le mur de verre qui me sépare d’une possible belle rencontre. Aujourd’hui, je peux me dire par exemple que ce beau chauffagiste est bien trop accaparé par ses soucis et bien trop pressé pour qu’il puisse être réceptif à mes approches.
Mais je sais pertinemment que ce ne sont que des excuses. Et ça n’apaise en rien la douloureuse déchirure provoquée au plus profond de moi par la dichotomie inconciliable entre mon désir et ma frustration.
La vérité est que je ne sais pas aller vers les garçons qui me font de l’effet. Je ne sais même pas y aller pas dans les endroits prévus pour cela, alors, dans la vie de tous les jours…
La peur du rejet, de l’humiliation et de la violence me tétanise. Aussi, la bogossitude m’impressionne, me fait me sentir comme un vilain petit canard honteux et me fait perdre tous mes moyens.
Mon vendeur me rend la carte bleue, me tend la facture et me colle mon carton dans les mains. Je me retourne vers toi, beau Pierre. Tu captes mon regard et tu y accroches le tien. Je voudrais te parler, trouver le moyen de prolonger nos échanges, mais je n’ai aucune idée de comment m’y prendre.
— Bon courage… tu me glisses, tout mignon.
— Oui, bon courage à vous aussi…
Et voilà, c’est comme ça que ça se termine, déjà. Je me mettrais des baffes, des baffes et encore des baffes.
J’avance vers le sas, le ventre ravagé par le regret et la frustration. Je me sens mal et pire, j’ai envie de hurler jusqu’à m’en casser les cordes vocales !
C’est en traversant le sas d’entrée que mon esprit est traversé par une idée qui me paraît plutôt pas mal. Je vais t’attendre ici, beau chauffagiste, un café à la main, et je vais t’en proposer un quand tu vas te pointer. Autour d’une pause-café, nous pourrons continuer à parler, et peut être faire un peu plus connaissance.
Au fond de moi, je ne sais pas exactement ce que je cherche. J’ai terriblement envie de toi, mais j’ignore s’il y a moyen que tu sois partant pour cela. En attendant, j’ai envie de passer un peu plus de temps avec toi. Au moins ça, et tant pis si le désir qui me ravage restera inassouvi. Tu es trop craquant, je ne peux me résigner à partir sans rien tenter, je ne me le pardonnerais pas !
Je pose mon carton dans ma voiture et je reviens vite dans le sas. Je me fais couler un café à la machine.
Au bout de plusieurs minutes, tu n’es toujours pas sorti du magasin. J’ai terminé mon café et je commence à me dire que j’ai l’air con planté là à attendre de la sorte. Je ne sais même pas si je vais avoir le cran de te le proposer, ce putain de café !
Oui, il faudrait avoir un peu plus de cran. Et arrêter de flipper. Au fond, je ne fais rien de repréhensible. Tu es beau, ça c’est un simple constat, et tu me plais, rien de plus normal. Je crève d’envie de t’offrir du plaisir, ni plus et ni moins de ce dont tu aurais envie. Rien de plus louable, pas vrai ?
Pourquoi alors je me sens si mal, pourquoi je trouve mon comportement si déplacé ? Pourquoi ai-je l’impression de commettre un délit et d’aller forcément te déplaire ? Pourquoi je me sens fautif et coupable ?
Plus les minutes passent, plus je sens ma détermination flancher. Je me dis que je ne vais pas oser, que quand tu vas enfin te pointer, je vais te laisser passer sans même te regarder. De toute façon, tu vas être pressé d’aller retrouver tes obligations de la journée, et je ne vais pas oser te proposer un simple café. Des excuses, toujours des excuses. Oui, je peux être con à ce point !
Autant que je me tire d’ici tout de suite, en évitant ainsi une défaite cuisante dont je suis le seul responsable, moi qui sais si bien saboter mon propre bonheur depuis toujours.
Je suis dans tous mes états, déchiré entre le désir qui me ravage, la crainte de ne pas oser, la peur de me faire refouler, rejeter, humilier, l’envie de partir, la colère contre moi-même de n’avoir pas plus d’audace, et contre l’injustice d’une culture, d’une société qui, condamne et rend si difficile le bonheur entre garçons.
A moitié inconsciemment, je sors mon téléphone de ma poche et j’accomplis le geste machinal d’aller faire un tour sur l’application. Ce geste familier me rassure. Le portable à la main me donne une contenance, une « excuse » du fait de me trouver toujours là, plusieurs minutes après avoir réglé mon achat. Je me dis que je vais faire genre le gars occupé à écrire un mail ou à consulter je-ne-sais-quoi.
Dans la mosaïque de l’application, je découvre en première position un profil inconnu au bataillon, « PIR31130 ». La photo de profil n’affiche pas le visage, juste un détail d’un biceps à moitié couvert par une manchette de t-shirt noire. Dans le descriptif, l’âge, 27 ans, et une courte description.
« Je suis nouveau ici, je découvre ».
Et là, surprise, la distance affichée est de 10 mètres. Mon cœur fait un bond. Je sais que l’application manque parfois de précision. Mais 10 mètres, ça signifie que le gars est quand-même tout proche !
Son âge, son côté « nouveau ici », cette photo à la fois mystérieuse et sensuelle, tout cela m’intrigue à mort. A coup sûr, le mec doit se trouver dans le magasin. Il y avait plusieurs mecs à l’intérieur, mais comment savoir de qui il d’agit ? Je crève d’envie de rentrer à nouveau pour tenter de trouver qui se cache derrière ce profil qui m’intrigue.
Mais je n’ose pas franchir à nouveau la porte d’entrée. J’ai peur de me faire remarquer, et qu’on trouve mon comportement louche. Je décide alors d’engager la conversation virtuelle. J’envoie illico un :
« Salut », pour établir le contact. Mon profil affiche ma photo au-dessus de mon pseudo, « Nico82du31 ». Il pourra donc me localiser en premier.
Je suis stressé comme pas possible, je suis impatient, cette situation inédite me donne le tournis. Je sais que je ne t’aurais pas, Pierre, mais peut être que je pourrai me consoler avec le gars au biceps musclé.
Plusieurs secondes s’écoulent avant de recevoir un message en retour.
« Salut, je t’ai vu dans le magasin »
Ah, voilà autre chose.
« Facile pour toi, moi j’ai mis ma photo 😉» je plaisante.
« Pas faux »
« Tu cherches quoi ? »
Bien Nico, en plein dans le mille, en tout cas dans le top 5 des phrases les plus usées dans l’application !
« Attends je sors je t’explique »
De plus en plus intrigué et abasourdi, je me penche vers la porte vitrée coulissante côté magasin. Je voudrais rester discret mais je m’approche trop du capteur de mouvements. Et la porte s’ouvre, me laissant à découvert, démasqué, comme soudainement mis à nu.
La porte s’ouvre et tu es là, devant moi. Pendant une fraction de seconde, j’ai cru que ce serait le mystérieux gars de l’application qui venait « m’expliquer ». Mais c’est toi, mon beau chauffagiste. Tu me regardes, tu me souris. Je fonds comme neige au soleil.
J’aimerais tellement partager un bon moment avec toi, mais au fond de moi je sais parfaitement que ce n’est pas possible. J’ai voulu y croire, parce que tu me fais un effet de dingue. Mais il est temps d’arrêter de rêver. Et maintenant, il faut que tu partes au plus vite. Pour que ma frustration de te savoir inaccessible commence à s’estomper, et parce qu’un autre gars doit venir « m’expliquer » quelque chose d’important d’une seconde à une autre.
— Je l’ai eue ma pièce, à la fin, tu me lances, parfois il faut juste insister.
Tu es tellement beau, j’ai tellement envie de toi !
— Vous devez être soulagé…
— Et si on se tutoyait ? tu me lances.
— Ça me va. Tu dois être soulagé…
— Et si on arrêtait de tourner autour du pot, monsieur « Nico82du31 » ?
Après une fraction de seconde d’ébahissement, tout prend forme dans ma tête.
— C’est donc toi « PIR3130 »…
— P-I-R… tu précises.
— Ah oui, je suis bête, P-I-R, Pierre, il suffisait de lire !
— Bah oui ! tu te moques gentiment.
— Ça te dit un café ? je prends confiance.
— Bah, c’est pas de refus. Mais je vais d’abord poser mon carton dans le fourgon. Je reviens de suite.
— D’accord !
Tu passes la deuxième porte vitrée qui s’ouvre en laissant entrer l’air frais de l’extérieur. Ton fourgon blanc est garé sur une place de parking juste en face de la porte du magasin. Pendant ce temps, je fais couler ton café, heureux comme rarement je l’ai été ces dernières années. J’en profite aussi pour reprendre ma respiration après plusieurs minutes passées comme en apnée. Respire Nico, respire, ça va bien se passer… J’ai les doigts qui tremblent, les jambes qui flanchent.
Tu reviens une minute plus tard. Je te tends ton café.
— Merci beaucoup, tu me lances, en portant le gobelet à tes lèvres et en sirotant une première gorgée chaude. Tes paupières descendent par reflexe. Tes cils sont longs et bruns, très sensuels.
— Tu t’es levé de bonne heure ? je te questionne.
— Pourquoi ?
— Parce que tu as l’air bien fatigué.
— Je suis réveillé depuis quatre heures du matin !
— Tu commences aux aurores !
— J’aurais pu dormir encore ! C’est le gosse qui en a décidé autrement…
Aaaaahhhhh !!! Bogoss, jeune papa, et sur une application de rencontres gay ! Le tableau masculin qui commence à se dessiner autour de ton existence est riche !
— Tu as un enfant ?
— Oui, de deux mois…
— Félicitations !
— Merci. Mais ce n’est pas que du bonheur, tu sais… Ça fait deux mois que je ne dors presque pas. Je suis sur les nerfs, ma copine est sur les nerfs aussi.
— C’est si dur ?
— Oh, oui ! En plus, depuis six mois elle ne veut plus coucher. D’abord, c’était la fin de la grossesse. Et depuis qu’elle a accouché, elle n’a plus de libido. De toute manière, il n’y a plus que le môme qui compte. Moi je n’existe plus !
— Ça doit être dur en effet, je compatis.
— Je n’en peux plus de me taper des queues devant du porno !
— C’est pour ça que tu viens de faire un tour sur l’application ?
— C’est tout nouveau pour moi…
— T’as jamais couché avec un mec ?
— Si, si, quand j’étais plus jeune, au collège. En classe, il y avait un mec qui me kiffait, il m’accompagnait tous les jours à la maison et il me suçait avant que mes parents rentrent du taf. Mes parents pensaient qu’il m’aidait à réviser, mais il venait juste pour me vider. Ils ne se doutaient de rien. Parfois ils insistaient pour qu’il reste dîner, et après on remontait jouer au jeux vidéo. Et il me suçait encore.
Mon cerveau fait un parallèle à la fois excitant et nostalgique avec mes révisions avec Jérém.
— Et depuis, rien ?
— Non. Après le collège, nous nous sommes perdus de vue. J’ai commencé à sortir avec des nanas, j’ai fini le lycée, j’ai bossé chez un patron pendant quelques années, je me suis installé à mon compte, j’ai rencontré la fille avec qui je me suis marié, on a fait un gosse, et tout s’est enchaîné.
— Et aux mecs, tu n’y pensais plus ?
— Si, bien sûr. Mais je n’osais plus.
— Et maintenant ?
— Maintenant j’ai trop envie de baiser !
— Et plutôt des mecs…
— J’ai envie de savoir si je kiffe toujours…
Et là, je me sens pousser des ailes et je décide d’oser.
— Tu peux très vite en avoir le cœur net…
Tu souris et tu reprends une gorgée de café. Une étincelle lubrique a fait son apparition dans ton regard. Dans le petit sas, l’air est de plus en plus chargée d’électricité, de sensualité.
— T’as des capotes ? tu me demandes.
Mon cœur bat à tout rompre. Tu es beeeaaaauuu, et tu es un sacré bon coquin, j’ai terriblement envie de toi !
Quelques minutes plus tard, après être passé acheter mon sésame en caoutchouc pour une baise « safe », je te rejoins sur un petit chemin discret à la sortie de la ville que tu m’as indiqué. Je me gare juste derrière ton fourgon. Mon cœur bat tellement fort que j’ai l’impression qu’il va bondir hors de ma poitrine.
Tu ouvres la porte arrière, et tu me souris à nouveau. Tu es tellement beau, si tu savais ! Ton sourire me donne du courage, du bonheur, un peu plus d’adrénaline, un peu plus le tournis.
Je monte et je claque la porte derrière moi. Les parois du fourgon sont recouvertes d’étagères pleines d’outils, un établi est posé derrière le siège conducteur, mais tout l’espace central est libre. Le plafond est assez haut pour tenir debout.
Nous sommes l’un face à l’autre, nous nous regardons, nous nous toisons, sans oser parler. C’est toi qui brises le silence.
— C’est mon premier vrai plan avec un mec, alors je ne sais pas comment…
Tu es beau comme un Dieu, tu es beau à pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais avant ta beauté, c’est ton regard qui me touche. Ici, dans ce fourgon, alors que tu t’apprêter à franchir le pas de l’interdit, à coucher avec un garçon, à tromper ta femme – tu dois penser à elle, à cet instant, et à ton gosse aussi, tu dois culpabiliser, quelque part au fond de toi – tu as l’air perdu et vulnérable. Tu me touches profondément.
Tu as envie de sexe, certes, mais tu as aussi besoin de tendresse, d’attention. J’ai envie de tout avec toi, mais avant tout, j’ai envie de te serrer dans mes bras et de te couvrir des bisous et de câlins. Alors, je m’approche de toi, je te serre dans mes bras, je t’embrasse dans le cou, délicatement, sensuellement, je caresse ton dos, ton cou, je laisse mes doigts se perdre dans tes cheveux bruns. Tu te laisses faire, sans bouger. Tu sembles bien kiffer. Ce contact avec ton corps solide me fait un bien fou. J’entends ta respiration, les battements de ton cœur qui traduisent ton excitation mêlée de réticences, de questionnement, de peurs, je capte l’odeur de ta peau. J’ai envie de te garder dans mes bras pendant des heures, j’en ai envie parce que j’ai l’impression qu’à toi aussi ce contact fait du bien, que ça t’apaise.
Nos braguettes s’effleurent, tu bandes, je bande. Tu frissonnes. Il n’en faut pas plus pour faire tomber toutes mes inhibitions. Je passe mes mains sous ton t-shirt, je laisse glisser mes doigts sur ta peau douce et tiède, je découvre le dessin léger et ferme de tes abdos, la douceur de tes poils. Je remonte vers tes pecs, je trouve tes tétons.
J’insiste avec mes doigts sur tes tétons, tu frissonnes plus fort encore. J’ai envie de t’embrasser sur la bouche, je tente le coup, je teste ta réaction. Mes lèvres se posent sur les tiennes, ma langue s’insinue dans ta bouche, la tienne vient à sa rencontre. Quel bel accueil ! Ça me donne des frissons inouïs, je bande comme âne. Comment j’ai envie de toi !
Je t’embrasse de plus en plus fougueusement, je défais ta ceinture, puis un à un les boutons qui vont me donner accès à ta virilité. Le contact avec le tissu fin de ton boxer tendu par une queue insolente et frémissante est super excitant.
Je continue de t’embrasser, je plonge ma main dans ton boxer et j’empoigne ta queue. Ton engin viril tiède et bien raide emplit bien ma main. Je te branle doucement.
Je suis à genou devant toi. Tu es désormais accoudé sur le bord du petit établi, les jambes légèrement écartées, le bassin bien vers l’avant, ta virilité fringante offerte à ma bouche tout aussi impatiente. Tu as vraiment envie de te faire sucer, après tous ces mois de disette !
Je te pompe avec bonne vigueur, j’avale ton manche avec entrain. Tu as gardé ton t-shirt gris, et tu as eu raison. Sacré t-shirt, enveloppe en coton mettant en valeur l’anatomie masculine sans complètement la dévoiler, aiguisant le désir, exacerbant l’envie, laissant le temps d’imaginer le bonheur de déshabiller, de découvrir, d’être émerveillé.
— Ah, putain, c’est bon, je t’entends grogner, la voix cassée par la tempête des sens, comme dans un état second, vas-y, encore, comme ça !
Très plaisant à entendre.
Encouragé par tes mots, je continue avec un entrain grandissant. Je veux me surpasser, je veux t’offrir autant de nuances de plaisir que possible. Je veux te sentir vibrer sous les assauts de ma langue experte.
Ta respiration se fait de plus en plus profonde et intense. Dans le mouvement, ton t-shirt remonte en cadence, j’aperçois ton nombril, je sens sur mon visage l’odeur léger de ton gel douche et la tiédeur de ta peau.
Cette simple vision de ton bas ventre a le don de décupler mon envie d’aller encore plus loin dans le déferlement de plaisir que je peux t’offrir. Mes mains se glissent à nouveau sous ton t-shirt, mes doigts frémissent sur tes abdos, avant d’aller à nouveau agacer tes tétons. Tu as l’air surpris par ce contact, tu sursautes. Mais tu prends un pied d’enfer. Je relève les yeux pour apercevoir ton visage, juste à temps pour te voir ramener la tête vers l’arrière, ouvrir la bouche dans un soupir profond traduisant ton plaisir extrême. Et moi je suis fou d’être l’auteur de ton plaisir !
J’adore l’idée d’être le premier gars qui accède à ta belle queue depuis dix ans, et je vais tout faire pour que la réponse à ta question – J’ai envie de savoir si je kiffe toujours (avec un mec) – soit une affirmation, une évidence, un acquis.
Je me fais violence pour arrêter de te pomper. Je me relève, je t’attrape par une épaule t’obligeant à avancer vers moi. Je peux ainsi me glisser derrière toi, coller mon torse à son dos, ma queue raide calée dans ta raie.
— Pas ça… je t’entends me glisser, un brin paniqué.
— T’inquiète, aujourd’hui, le mec, c’est toi ! je te rassure.
Je glisse l’une de mes mains sous ton t-shirt, je la charge d’aller caresser tes tétons, j’envoie l’autre saisir fermement ta queue et recommencer à la branler. Ma bouche se pose sur ton cou, mes lèvres sont entreprenantes, ma langue se déchaîne. Je suis tellement excité que je m’aventure à mordiller délicatement la peau de ton cou, et même le lobe de ton oreille. Là aussi, tu sembles kiffer.
Et là un souvenir remonte en moi avec une violence inouïe. C’est le souvenir d’un séjour dans un grand hôtel à Biarritz, le souvenir d’un matin, de Jérém fatigué après la cuite de la veille et une nuit trop courte. Je le revois assis sur le bord du lit, je me revois installé dans son dos, mes jambes autour des siennes, une main s’occupant de ses tétons, l’autre de sa queue, jusqu’à le faire jouir.
— Putain, mec, si tu continues comme ça, je vais jouir ! je t’entends me glisser, au bout de ta vie.
Naaaaan, mec, tu ne vas pas jouir encore, j’en n’ai pas fini avec toi, mon beau !
Je lâche aussitôt ta queue, je saisis tes hanches, t’invitant à pivoter, je contemple ta queue raide comme un piquet, frémissante, impatiente. J’en peux plus, j’ai trop envie de te voir à poil, de découvrir l’intégralité de ta beauté mâle. J’attrape le bas de ton t-shirt et je le soulève. Tu secondes mon mouvement en soulevant tes bras. Le coton gris glisse autour de ton torse.
Je ne m’étais pas trompé, le t-shirt n’avait pas triché, qu’est-ce qu’il est beau ce torse solide, bien proportionné, légèrement poilu à hauteur des pecs ! Tout est conforme à ce que mes doigts m’avaient anticipé lors des explorations à l’aveugle dont je les avais chargées.
Avec ta peau mate, tes cheveux bruns, ton regard brun, la bonne pilosité brune de ton torse, c’est fou comment tu me fais penser à Jérém ! Il te manquerait que quelques tatouages et une chaînette de mec pour que l’illusion soit presque parfaite. Définitivement, je suis toujours attiré par le même style de mec. Brun, la peau mate, les cheveux courts, un sourire à tomber par terre…
Je suis tellement chamboulé que j’en oublierais presque de m’occuper de toi, mon charmant chauffagiste. Tu prends alors la main, tu me pousses contre une étagère, tu te mets à genou, tu défais ma braguette et commences à me sucer à ton tour.
C’est parfois maladroit un mec qui suce pour la première fois. Je sens que tu as envie de ça, et que tu as envie de bien faire. Tu cherches tes marques. En attendant, tu serres trop ma queue avec tes doigts. Je porte ma main sur la tienne pour te signifier de desserrer sa prise et de faire juste avec ta bouche. Tu te laisses guider et c’est un peu mieux, mais toujours pas top. Pourtant, ce n’est pas faute de t’avoir montré pendant un long moment comment donner du pied à un mec ! Mais il est des compétences pour lesquelles rien ne remplace la pratique et l’habilité innée.
Tu entreprends de faire des va-et-vient de plus en plus rapides et violents, mon gland n’apprécie pas vraiment.
— Vas-y doucement, ralentis un peu, sois plus doux… je tente de t’aiguiller.
Peu à peu, tu changes de rythme, et tu sembles enfin te mettre à l’écoute de ma respiration et de mes soupirs. Là ça commence à devenir bon.
Pendant que tu t’affaires sur ma queue, je caresse tes épaules. Ta peau est douce, c’est super agréable. Je laisse mes doigts s’aventurer dans tes cheveux. Ce contact est particulièrement excitant. Tellement excitant que je me fais surprendre par l’approche rapide de mon orgasme.
— Arrête, mec !
Je repousse légèrement tes épaules pour que tu arrêtes de me pomper, tout juste un instant avant de jouir. Il s’en est vraiment fallu de peu, et ç’aurait été dommage. On a tant d’autres belles choses à partager !
Je passe mes mains sous tes aisselles pour t’inviter à te remettre debout. Je me colle contre toi, je t’embrasse fougueusement, nos torses collés l’un contre l’autre. J’adore cette sensation de chaleur et de douceur au contact de ton corps. Ma bouche descend pour aller enfin à la rencontre de tes beaux tétons bien saillants que je sentais frotter contre le miens pendant que nous nous embrassions.
Ma main descend sur ta queue et recommence à la branler. Qu’est-ce que j’aime tenir cette queue épaisse entre mes doigts, et qu’est-ce que c’est agréable ce contact avec cette peau douce et chaude, palpitante de virilité, à deux doigts de lâcher sa semence bien épaisse !
Tu me plais vraiment beaucoup, jeune papa sexy. J’ai envie de tout te faire, j’ai envie de te faire jouir dans ma bouche, j’ai envie de t’avoir en moi, j’ai envie que tu jouisses en moi, que tu me remplisses de ton jus.
— J’ai envie de toi ! je te glisse à l’oreille, fou de désir.
Ton regard abrite désormais une belle étincelle lubrique qui m’excite au plus haut point.
Un instant plus tard, tu emprisonnes ton érection dans une capote, tu mets une barrière en caoutchouc entre ta virilité et mon envie d’en être rempli. C’est dommage, mais c’est le prix à payer pour baiser sans risque pour la santé.
Tes viens derrière moi, tes mains écartent mes fesses, ta queue se laisse glisser dans ma raie, elle met mon trou en joue. Ta prise est ferme, ta présence en impose, j’ai furieusement envie d’être à toi, je suis déjà à toi. Je te sens glisser en moi, lentement mais assurément, tu es puissant mais tu y vas en douceur, tu es le mec.
Te voilà enfin au fond de moi, je sens tes couilles chaudes frôler mes fesses. Tu commences à me limer. Frustré par des mois de manque, chauffé à blanc, je sens que tu as vraiment, vraiment envie de jouir.
Mais pas tout de suite. Avant, tu as envie de changer de position. Tu me saisis par les hanches, tu me soulèves. Je me retrouve ainsi assis sur le bord de l’établi, mes jambes et mes pieds en l’air. Tu me maintiens fermement avec la prise de tes mains. Tu me fais face désormais et la flamme lubrique dans tes yeux est brûlante comme jamais. Je t’ai chauffé à blanc, et je n’en suis pas qu’un peu fier. Je me sens entièrement à ta merci, et j’aime ça.
Tout en me fixant droit dans les yeux, le regard vide d’expression d’un mâle en rut, tu vises directement mon trou, et cette fois-ci tu rentres comme dans du beurre. Je pensais que tu serais pressé de conclure. Mais, à ma grande surprise, c’est un mouvement plutôt lent que tu insuffles dans tes va-et-vient. Peut-être que, malgré ton jeune âge, tu as déjà compris que le plaisir est tout autant dans l’attente que dans l’aboutissement, si convoité, et pourtant si fugace, si éphémère.
Tes mains me maintiennent fermement en équilibre sur le petit établi, tes biceps se gonflent dans l’efforts, j’ai la chance de contempler le plaisir passer sur tes beaux traits masculins, d’entendre tes gémissements, de te voir te pencher sur moi, ta peau de plus en plus moite.
J’adore te voir rabattre la tête en arrière, pointer les les yeux vers le ciel (enfin, vers le plafond du fourgon), entendre tes ahanements monter en puissance et ponctuer enfin le moment où tu perds pied. Ton beau physique est secoué par des frissons incontrôlables, ton esprit s’évaporer sous les vagues puissantes de l’orgasme qui vient enfin soulager ta virilité pendant trop longtemps mise entre parenthèses.
Tu as joui, et tu as l’air assommé. T’avais vraiment envie, et ça a l’air de t’avoir fait du bien. Et je suis tellement heureux d’avoir contribué à faire exulter ta puissance virile !
Nos regards se croisent à nouveau, il y a un instant de malaise, je ne sais pas comment le dissiper. Tu détournes ton regard et tu me branles à ton tour, tout en me maintenant sur le bord de l’établi à la seule puissance de ton bassin. Et tu me fais jouir.
Tu te déboîtes de moi, tout en accompagnant mon « atterrissage » en douceur. Mes pieds retrouvent le contact avec le sol du fourgon. Tu me passes de l’essuie tout pour nettoyer mon torse parsemé de quelques bonnes trainées chaudes.
Je te regarde, la respiration toujours haletante, le dos appuyé contre l’étagère en face de moi. Qu’est-ce que tu es beau !
Je te regarde retirer la capote de ta queue, y faire un nœud et la balancer dans une poubelle installée dans un coin du camion. Ton geste est très érotique, très masculin. Et putain, qu’est-ce qu’elle était joliment remplie !
Une minute plus tard, nous nous rhabillons en silence. A l’instant où tu as joui, une immense distance s’est créée entre nous, je le sais. Une distance irrattrapable. Tu es encore là, et je ressens déjà ton absence. Je crève d’envie de te revoir. Alors, même si je sens que les voyants ne sont plus du tout au vert, je tente le coup.
— Ça te dit qu’on remette ça ?
— Je ne sais pas trop, j’ai pas vraiment le temps.
Je le savais. Je le sentais. Et pourtant, j’insiste.
— Je peux me rendre dispo quand tu es dispo.
— Ecoutes, mec. C’était un bon moment, mais je ne sais pas si j’ai envie de remettre ça. J’ai une femme et un gosse. Je ne sais pas trop où j’en suis…
Voilà, c’est clair. Et ça fait mal, comme un coup de massue sur la tête. Tu évites désormais mon regard. Après avoir joui, un garçon perd souvent de son panache. A fortiori lorsqu’il se sent « fautif ».
L’envie de baiser, décuplée par le frisson de braver l’interdit avec un gars, t’a fait t’éloigner du « bon chemin », t’a fait oublier tes réticences, tes peurs, ta femme, ton gosse. Mais quand on n’est pas en phase avec ses propres désirs, avec soi-même, l’atterrissage de l’orgasme est souvent brutal. Les remords ne ratent pas, ils sont au rendez-vous, implacables.
Avec ton gosse à la maison, tu me fais penser à mon pote Thib. Je suis heureux que ce dernier ait trouvé la force d’assumer qui il est, et de trouver le bonheur avec un garçon qu’il aime et qui l’aime. J’espère qu’un jour, toi aussi, beau Pierre, tu trouveras ton équilibre, et que tu apprendras à respecter qui tu es. Je te le souhaite de tout cœur.Nous nous quittons avec un « salut » qui est en réalité un « adieu ». J’avais envie de remettre ça, tu as douché tous mes espoirs. J’avais envie de te connaître davantage, tu t’es fermé comme un hérisson. J’avais envie de te dire « à bientôt », tu m’as dit « à jamais ».
En quittant le fourgon, je retrouve la lumière limpide du matin de printemps. C’est une si belle journée ! Ce serait une journée idéale pour commencer une belle histoire, pour tomber amoureux. J’y ai cru, pendant une fraction de seconde.
Mais je sais désormais que ce ne sera pas pour aujourd’hui. Et ça m’arrache le cœur. C’est stupide, je le sais, mais j’ai vraiment craqué pour toi, petit chauffagiste. Je n’avais pas prévu à que tu me touches autant. Mais tu l’as fait. Si seulement tu savais comment, au-delà de ta beauté mâle, tu m’as immensément touché !
Car, si tu étais en manque de sexe, tu étais aussi en manque de câlins, et j’ai adoré te tenir dans mes bras tout autant que faire l’amour avec toi. Je ne peux me résoudre à accepter l’idée de ne plus jamais te revoir. J’en ai les tripes nouées.
Je suis bête. Même si tu savais ce que tu as éveillé en moi, ça ne te ferait pas revenir pour autant. Bien au contraire. Déjà que tu n’as pas envie de baiser à nouveau avec moi, si en plus tu savais l’effet que tu m’as fait, tu fuirais deux fois plus vite !
Je suis encore incrédule vis-à-vis de ce qui vient de m’arriver. Jamais en me levant ce matin j’aurais imaginé même de loin qu’un truc pareil puisse se produire dans ma vie. Parfois, même quand tout espoir semble perdu, la vie peut nous surprendre. Parfois, on peut même faire de belles rencontres grâce aux applications. Comme quoi, tout est possible.
Je te regarde repartir, je suis ton fourgon du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse derrière un virage. Et alors que l’écho du plaisir que nous avons partagé retentit encore dans corps et dans mon esprit, déjà je retrouve ma solitude et ma mélancolie.
Assis au volant de ma voiture, je contemple la place vide où ton fourgon était garé. Et maintenant que tu es déjà loin, je laisse enfin les larmes couler sur mes joues.
Je pleure parce que tu as fait vibrer tant des cordes sensibles en moi, celles du désir, de la sensualité, mais aussi celle de la tendresse. Tu m’as ému. Je pleure parce que tu me manques déjà à en crever, et que je sais que je ne te reverrai plus jamais.
Je pleure parce que ma solitude me pèse de plus en plus.
Et je pleure aussi, et surtout, parce que toi, magnifique garçon prénommé Pierre, tu m’as rappelé un autre garçon, celui qui a compté le plus dans ma vie.
Ta brunitude, ta peau mate, ta passion pour le rugby, ton histoire avec ton camarade de collège, ta difficulté à assumer ton attirance pour les garçons, ta fougue pendant l’amour, ton besoin de câlins, il y avait tant de parallèles avec mon Jérém ! C’en était troublant.
Peut-être que si nos révisions avant le bac n’avaient pas changé le cours des choses, lui aussi, à l’heure qu’il est, il aurait une femme et un gosse.
Jamais je n’aurais imaginé qu’à travers un autre gars, le souvenir de Jérém puisse me rattraper et me percuter avec cette violence.
Je pleure parce que je me rends compte que je ne suis toujours pas guéri de notre séparation. C’est comme si, en partant, il avait arraché une partie de mon cœur.
On n’oublie jamais son premier amour, son seul amour. Mais où es-tu, Jérém ? Au fond de moi, je sais que nous nous retrouverons, que le destin nous réunira un jour. On se l’est promis tous les deux, on se l’est promis sans mots, sans formule. C’est une promesse que j’ai lue dans tes yeux, une promesse que je serre contre moi depuis longtemps déjà. On se l'est promis par une belle soirée d'été, après avoir fait l’amour pour la dernière fois avant de nous quitter.
Tout était beau, tout était parfait ce soir-là. Et je n’ai qu’un seul, immense regret, celui de ne pas avoir trouvé ce mot, ce baiser, ce petit quelque chose, ce petit rien qui aurait pu te retenir.
→ Qu'avez-vous pensé de cette histoire ??? Donnez votre avis...
→ Autres histoires érotiques publiées par Fab75du31
2 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Merci lelivredejeremie pour ton beau message
C'est terriblement beau, et ça tient pas mal au long passage qui précède l'échange physique, la partie d'auto-séduction que, si Pierre est effectivement attirant, Nico se construit à 90% soi-même en esprit. On doit être des masses à pratiquer, à se cacher l'évidence, c'est qu'au mieux, ce sera juste un coup, idéalement assez satisfaisant... En espérant pourtant un autre chose possible, un potentiel plus-que-juste-ça. Avant le retour à la réalité, le sentiment d'abandon, la satisfaction du plaisir mêlée au léger embarras d'avoir été naïf, tous deux éphémères, finalement.
Cruellement réaliste, aussi, comme souvent IRL, je pense. Belle lecture, merci ;)
Cruellement réaliste, aussi, comme souvent IRL, je pense. Belle lecture, merci ;)