Jour de repos
Récit érotique écrit par dante hagueul [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-10-2023 dans la catégorie Dominants et dominés
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Jour de repos
* Ne bouge pas ! *
35 à l'ombre et ça grimpait. Pour autant qu’elle puisse en juger, il pouvait aussi bien faire 40. La sueur perlait par tous les pores de sa peau, elle se sentait moite, poisseuse même. Son assurance diminuait à mesure que le temps passait. Elle attendait depuis un quart d’heure ? Vingt minutes ? Pas moins de dix, c’était sûr. Une petite litanie enflait dans sa tête.
* Mais t’es pas sérieuse ? Qu’est-ce que tu fous ? *
Elle n’arrivait plus à comprendre ce qui reliait cet instant au jour où elle avait attaché sa culotte au garde-corps de son balcon. Elle avait le souvenir d’une note reçue, intrigante, un peu excitante pour dire vrai. Mais c'était il y a un siècle. Pourtant il devait bien y avoir un lien plus tangible, quelque chose qui rendrait tout ça raisonnable. Elle cherchait. Ça avait commencé par un tout petit défi. Si simple. Si conséquent. Elle pouvait se remémorer chaque mot de ce message écrit à la main sur une feuille.
« Tu t’ennuies ? Accroche ta culotte au balcon, je t’aiderais. »
Un voisin lui faisait une plaisanterie un peu salace sans doute. Elle avait empoché le papier et l'avait oublié rapidement. Pourtant quelques jours plus tard, alors qu'elle vidait ces poches pour changer de veste, elle ne s’était pas résolue à le jeter. Étrangement, ces quelques jours l’avaient obsédé... L’ennui. Elle n’y faisait pas très attention, mais l'ennui s'était en effet emparé de son quotidien. Le boulot, les collègues... et puis le vide laissé par Jérôme. Voilà un moment qu'elle vivait pour travailler et qu'elle travaillait pour vivre. Avec quelques succès d’ailleurs. Elle avait réussi à se hisser un peu dans la hiérarchie. Mais la détermination des premières années avait progressivement laissé place à une sorte de lassitude résignée. Parfois elle arrivait encore à s’illusionner, à se persuader que sa vie avait encore un sens. Mais la plupart du temps, sa journée se déroulait comme un réflexe, une automate dans un monde d’automate.
Elle accrocha sa culotte la semaine suivante. Sans trop y croire. Un peu comme un défi envers elle-même. Après tout, on verra bien, il était temps de sortir de sa torpeur.
* C’est tout vu, tu vas morfler ! *
Rien n’arriva, le jour finit comme il avait commencé. Elle avait peu d’attentes, mais elle était pourtant déçue, il y avait dans cette note la promesse d’un ailleurs, d’un univers qui retrouverait ses couleurs. Ce soir-là, elle avait pris un peu de temps pour se caresser avant de pouvoir trouver le sommeil.
Quand elle découvrit le portable dans sa boite aux lettres le lendemain, elle n’en revenait pas. Défi relevé ! Un nouveau mot l’accompagnait. Elle se mit à rougir, engloutit téléphone et message dans sa poche et entra prestement dans son appartement. Son cœur battait la chamade. Tout à coup, les conséquences de sa petite folie de la veille devinrent drôlement concrètes. L'énormité la frappa de plein fouet. Mais qui pouvait bien envoyer ces messages, qui pouvait scruter son balcon depuis plus d’une semaine pour y rechercher une culotte.
* Et la question n'a jamais été plus pertinente que maintenant ! *
À la chaleur s’ajoutait la douleur. Les genoux et les coudes contre le bois de la table basse commençaient à lui faire mal. Elle ressentait toutes les petites imperfections qui lui rentraient dans la chair. Une gouttelette de sueur dégoulinait le long de sa cuisse, la chatouillant, la tentation de se gratter était grande. Impossible.
* Ne bouge pas ! *
La goutte devait avoir atterri sur le plateau depuis un moment, mais la sensation persistait. Un peu comme une piqure de moustique sans aucun substrat. Elle s’autorisa une déglutition alors que la salive s’accumulait dans sa bouche. Aussitôt le doute revenait, serait-elle à la hauteur ? Mais à la hauteur de quoi, de qui ?
* Arrête avec ces conneries, ça change rien, maintenant faut assumer ma cocotte ! *
Elle se sentait folle, le bandeau la maintenait dans un noir absolu. L’appartement était silencieux en ce mois d’aout, les gens normaux bossaient ou étaient en vacances, mais personne d’assez stupide pour rester là à ne rien foutre ! Elle était piégée entre ses sensations et ses pensées. La table rugueuse sous ses genoux et la paume de ses mains. La chaleur suffocante qui mettait sa régulation au supplice. Nulle brise qui puisse la rafraichir. Bien au contraire, il avait bien précisé de fermer toutes les fenêtres. Elle se concentrait pour garder la posture malgré le temps qui passait et entamait sa détermination.
Les premières minutes avaient été faciles. Il devait arriver dans 5 minutes, elle était anxieuse bien sûr, mais aussi très excitée : depuis un mois la pression montait, elle allait enfin tout relâcher. Elle s'était installée et avait pris la pose, consciencieuse, suivant à la lettre les instructions, ce n'était pas bien difficile. Mais la véritable épreuve commença plus tard : il n’arrivait pas. Evidemment. Elle se sentait un peu bête de n’avoir pas pensé qu’il trouverait encore un moyen de la mettre au supplice. Ça ne pouvait pas être si facile. Elle perdait toute son assurance. Ne restait plus que la position. Maintenir la cambrure parfaite, dans l’inconfort et la chaleur.
* Il se fout de ta gueule, il doit bien se marrer ! *
La note accompagnant le portable était une simple liste : « code pin 356894, garde le téléphone chargé, garde le téléphone allumé, garde le téléphone sur toi, obéis au téléphone ». Le premier message arriva dans la soirée :
« Allume les lumières. Ouvre tes volets. Déshabille-toi. »
De nature pudique, elle s’étonna de se mettre si rapidement nue. Mieux, elle prit le temps de déambuler dans tout son appartement, elle ressentait un plaisir coupable à se savoir épiée, l’idée lui était venue, que d’autres voisins pouvaient profiter de la vue. Son excitation avait monté d’un cran. C’était devenu immédiatement un rituel, chaque soir, elle recevait ce même texto. Toujours à la même heure.
« Aujourd’hui, robe légère. Oublie la culotte. »
Bon sang, elle devait aller travailler ! Précisément. Son voyeur ne pouvait ignorer ses horaires. Elle finit par choisir une robe à fleurs blanches avec une petite ceinture noire et partit. La tenue fit sensation. Elle sentait le regard des mecs traîner sur ses jambes, certains lui firent quelques compliments, et l’un fut même un peu grossier. Mêlée à cette sensation de nudité sans culote, sa pudeur fut à nouveau mise à rude épreuve. Dans sa voiture sur le retour, un message tomba : « Montre-moi ton sexe ». Elle recevrait ce message ou des variantes une bonne centaine de fois dans les semaines à venir, dans les situations les plus diverses. Toujours, elle ferait comme ce soir-là : elle souleva sa robe, écarta ses jambes de son mieux et prit une photo. Au début, elle prenait soin de ne pas exposer son visage. Mais elle oublierait vite ce genre de précaution.
Les longues journées d’ennuis se métamorphosaient, elle vivait dans un monde de désir. Où qu'elle aille, quoi qu’elle fasse, elle n’était jamais seule, son téléphone l'accompagnait partout. Quand rien n’arrivait, elle restait dans l’attente d’une nouvelle mission. Il lui avait commandé d’enlever sa culotte en pleine rue, séance tenante. Parfois, elle devait se masturber, elle s’était réfugiée dans les toilettes pour accomplir sa tâche. Parfois, elle devait montrer sa toison à la terrasse d’un café, les hommes lui avaient jeté des œillades concupiscentes.
* Ah ah, regarde comme tu mouilles ! *
Alors que les souvenirs la troublaient fortement, elle commençait à humer son corps. L’odeur était sans doute déjà là depuis un moment, mais elle n’y avait pas prêté attention. Elle sentait la transpiration, mais pas seulement. Le goût de l’excitation. Son sexe exhalait un fumet poivré qu’elle avait appris à reconnaitre. Elle aurait voulu se caresser pour que toute cette tension reflue...
* Ne bouge pas ! *
La porte, qu’elle avait pris soin de ne pas verrouiller, émit le grincement caractéristique, il arrivait enfin, en retard. Non, pas en retard. Très précisément en retard, bien sûr. Sa peur remonta aussitôt d’un cran, et la fébrilité en même temps. Elle l’entendait dans le vestibule. Puis le cliquetis funeste de la clé fermant l'unique sortie.
* On y est ! T'es bien dans la merde là ! *
Maintenant, elle ruisselait littéralement. Elle sentait les gouttelettes tracer sur son corps, perlant sur ses fesses puis suivant le sillon jusqu’à sa vulve, dégoulinant enfin le long de ses cuisses. D'autres s’accumulaient au bout de ses seins, lui chatouillant les tétons. Poc, le son des gouttes s’écrasant contre la table. L’odeur aussi avait enflé. C'était comme si la salle entière était un sexe géant. Son sexe, livré à l’appréciation de qui la trouverait.
Il allait entrer et la prendre. Enfin. Elle voulait sentir son pénis la pénétrer. Mettre fin à cette attente. Mais elle l’entendait plutôt visiter l’appartement. À sa demande, elle avait dû ranger chaque centimètre carré, laissé toutes les portes ouvertes, placards compris. Il avait été très ferme sur ce point. Sauf, bien sûr, la salle à manger où elle devait patienter sagement.
Il circulait partout, mais il prenait grand soin de ne pas entrer dans la pièce. Il s'introduit finalement. Elle entendait sa respiration. Non, pas exactement. Il reniflait, il ne semblait pas avoir encore franchi le palier. Son souffle devenait plus haletant. Son cœur s’accélérait, elle craignait de défaillir. Elle n’avait jamais été aussi honteuse devant un homme. Elle n’avait jamais été si fière de sa propre audace. Elle n’avait jamais eu si peur de ce qui pouvait arriver. Elle se concentra sur le bois afin de retrouver un peu de sa contenance.
Il commençait à s’approcher. Il fit le tour de la table. Il devait la détailler. A certains moments, elle sentait son souffle, dans son dos, sur ses fesses. Elle était exposée comme jamais. Mais pas une fois elle n'obtint le moindre contact. Elle restait attentive à satisfaire la position prescrite. Ici et maintenant, seules existaient les sensations et les émotions : chaleur, douleur, excitation, odeur, peur, honte, fierté, impatience et bien d’autres encore qu’elle n’arrivât pas à saisir dans ce tourbillon. Et puis, au centre de ce maelstrom, il était là, inaccessible, presque intangible. Pourtant, l’ensemble de son univers s'organisait autour de son absence.
* Absent ? Vraiment ?! T’es vraiment pas bien ! *
Après plusieurs tours, il s'assit sur le canapé. Un frottement à son côté lui apprit qu'il avait attrapé le verre de whisky laissé à son attention conformément aux instructions. Elle l'entendait déglutir à chaque gorgée. Elle était tout entière tendue dans l'attente d'une jouissance qui n'arrivait pas. Qui ne commençait même pas. Il sortit quelques instants de la pièce et revint ; soudain, le son d'une fermeture éclair.
* Enfin ! Baise-moi ! *
Elle sentit des effleurements, parfois une pression plus forte. Il passait à gauche, à droite. La chaleur envahissait son bas-ventre. Il jouait avec ses nerfs, prolongeant l'attente encore et toujours. Elle éprouvait tantôt le contact d'un objet, un peu froid, souple ; il la frôlait avec. Une sorte de lanière. Du cuir ? Non, trop froid. Un plastique peut-être. Il se faisait plus pressant ; elle sentait ses mains sur sa peau, mais cela ne ressemblait pas vraiment à une caresse. Plutôt le comportement d'un professionnel, sûr de lui. Il commençait à la manipuler. La tête baissée sous une pression derrière le crâne. Elle étire la jambe en arrière sous un effleurement de la cuisse. Puis l'autre. Il contrôlait son corps avec des gestes subtils et précis.
* Petite marionnette, reste bien sage. *
Ces mouvements étaient les bienvenus, lui permettant de se dégourdir et de relâcher la contrainte sur ses genoux. Mais en même temps, elle devait toujours maintenir l'effort pour garder la pose aussi fixe que possible. Elle luttait pour que l'excitation ne fît pas trembler ses membres. Elle sentit les doigts sur sa nuque. Elle frémit. Son autre main partit de ce même point et commença à descendre lentement le long de sa colonne vertébrale pour tendre la lanière. C'était comme si on lui envoyait des décharges.
* Ne bouge pas ! *
Il s'approchait de son sillon interfessier, glissant méthodiquement tout le long, il atteignit sa fente qu'il pénétra. Non, il y glissa plutôt. Pour en ressortir aussitôt, revenant entre ses fesses. Il s'arrêta sur son anus. Elle pouvait tout aussi bien se liquéfier. Il enfonça d'un coup son doigt en entier. Elle ne put retenir un couinement. L'explosion tant attendue allait enfin mettre un terme à son impatience.
* Ne bouge pas ! *
Elle avait un peu mal, mais au fur et à mesure qu'il accélérait, le plaisir grandissait. Ils commençaient à trouver le rythme. Le fourmillement de son bas-ventre s'était déplacé entre ses fesses. Elle avait déjà pratiqué la sodomie, mais sans délice. Cette fois, c'était différent, était-ce l'attente, l'excitation ? Ce seul doigt l'amenait à se pâmer comme jamais. Elle s'installait dans une volupté prometteuse.
Il se retira d'un coup et reprit ses manipulations précédentes. Le ruban la cerclait maintenant à sa taille d'abord. Puis sous ses seins. Puis sur ses seins. Glacée d'effroi, elle avait enfin compris. Il n'était aucunement dans les intentions de son visiteur de s'occuper de ses désirs, de son plaisir. Il y avait une tâche précise pour laquelle il était venu. Avait-il eu pitié d'elle ?
Les manipulations s'arrêtèrent. Elle l'entendit fouiller et s'éloigner un peu.
Allo Jean ? Ouais, c'est moi... C'est bon, j'ai toutes les mesures... Oui, très bien, ta p'tite chienne n'a pas bougé d'un poil, une sacrée salope si tu veux mon avis. Et merci pour le Whisky !
* Mon Dieu ! Ne bouge pas *
Il reprit :
– Ouais, je m'y mets dès demain. Compte deux bonnes semaines... Passe ce week-end, Sam sera contente de te voir et moi je pourrai te montrer les plans... Super, on fait comme ça. Ouais, une seconde... Voilà, c'est bon.
Une voix s’élève d’un haut-parleur
– Petite chienne, tu as été sage jusqu'ici. Bientôt ton dressage va commencer, sois patiente. Mon ami va te laisser maintenant, reste comme tu es, encore un peu. Tu pourras reprendre ta vie quand ton téléphone sonnera.
* C’est le Maître ! Ne bouge pas ! *
– Un dernier point… ce soir tu pourras te caresser mais je t’interdis de jouir.
Elle était tétanisée. De tout ce qu'elle avait pu imaginer, jamais elle n'avait envisagé pareille humiliation. Mais le maître était content. Mieux. Le maître lui avait parlé !
* Ne bouge pas ! *
Il quitte l’appartement.
* Ne bouge pas ! *
35 à l'ombre et ça grimpait. Pour autant qu’elle puisse en juger, il pouvait aussi bien faire 40. La sueur perlait par tous les pores de sa peau, elle se sentait moite, poisseuse même. Son assurance diminuait à mesure que le temps passait. Elle attendait depuis un quart d’heure ? Vingt minutes ? Pas moins de dix, c’était sûr. Une petite litanie enflait dans sa tête.
* Mais t’es pas sérieuse ? Qu’est-ce que tu fous ? *
Elle n’arrivait plus à comprendre ce qui reliait cet instant au jour où elle avait attaché sa culotte au garde-corps de son balcon. Elle avait le souvenir d’une note reçue, intrigante, un peu excitante pour dire vrai. Mais c'était il y a un siècle. Pourtant il devait bien y avoir un lien plus tangible, quelque chose qui rendrait tout ça raisonnable. Elle cherchait. Ça avait commencé par un tout petit défi. Si simple. Si conséquent. Elle pouvait se remémorer chaque mot de ce message écrit à la main sur une feuille.
« Tu t’ennuies ? Accroche ta culotte au balcon, je t’aiderais. »
Un voisin lui faisait une plaisanterie un peu salace sans doute. Elle avait empoché le papier et l'avait oublié rapidement. Pourtant quelques jours plus tard, alors qu'elle vidait ces poches pour changer de veste, elle ne s’était pas résolue à le jeter. Étrangement, ces quelques jours l’avaient obsédé... L’ennui. Elle n’y faisait pas très attention, mais l'ennui s'était en effet emparé de son quotidien. Le boulot, les collègues... et puis le vide laissé par Jérôme. Voilà un moment qu'elle vivait pour travailler et qu'elle travaillait pour vivre. Avec quelques succès d’ailleurs. Elle avait réussi à se hisser un peu dans la hiérarchie. Mais la détermination des premières années avait progressivement laissé place à une sorte de lassitude résignée. Parfois elle arrivait encore à s’illusionner, à se persuader que sa vie avait encore un sens. Mais la plupart du temps, sa journée se déroulait comme un réflexe, une automate dans un monde d’automate.
Elle accrocha sa culotte la semaine suivante. Sans trop y croire. Un peu comme un défi envers elle-même. Après tout, on verra bien, il était temps de sortir de sa torpeur.
* C’est tout vu, tu vas morfler ! *
Rien n’arriva, le jour finit comme il avait commencé. Elle avait peu d’attentes, mais elle était pourtant déçue, il y avait dans cette note la promesse d’un ailleurs, d’un univers qui retrouverait ses couleurs. Ce soir-là, elle avait pris un peu de temps pour se caresser avant de pouvoir trouver le sommeil.
Quand elle découvrit le portable dans sa boite aux lettres le lendemain, elle n’en revenait pas. Défi relevé ! Un nouveau mot l’accompagnait. Elle se mit à rougir, engloutit téléphone et message dans sa poche et entra prestement dans son appartement. Son cœur battait la chamade. Tout à coup, les conséquences de sa petite folie de la veille devinrent drôlement concrètes. L'énormité la frappa de plein fouet. Mais qui pouvait bien envoyer ces messages, qui pouvait scruter son balcon depuis plus d’une semaine pour y rechercher une culotte.
* Et la question n'a jamais été plus pertinente que maintenant ! *
À la chaleur s’ajoutait la douleur. Les genoux et les coudes contre le bois de la table basse commençaient à lui faire mal. Elle ressentait toutes les petites imperfections qui lui rentraient dans la chair. Une gouttelette de sueur dégoulinait le long de sa cuisse, la chatouillant, la tentation de se gratter était grande. Impossible.
* Ne bouge pas ! *
La goutte devait avoir atterri sur le plateau depuis un moment, mais la sensation persistait. Un peu comme une piqure de moustique sans aucun substrat. Elle s’autorisa une déglutition alors que la salive s’accumulait dans sa bouche. Aussitôt le doute revenait, serait-elle à la hauteur ? Mais à la hauteur de quoi, de qui ?
* Arrête avec ces conneries, ça change rien, maintenant faut assumer ma cocotte ! *
Elle se sentait folle, le bandeau la maintenait dans un noir absolu. L’appartement était silencieux en ce mois d’aout, les gens normaux bossaient ou étaient en vacances, mais personne d’assez stupide pour rester là à ne rien foutre ! Elle était piégée entre ses sensations et ses pensées. La table rugueuse sous ses genoux et la paume de ses mains. La chaleur suffocante qui mettait sa régulation au supplice. Nulle brise qui puisse la rafraichir. Bien au contraire, il avait bien précisé de fermer toutes les fenêtres. Elle se concentrait pour garder la posture malgré le temps qui passait et entamait sa détermination.
Les premières minutes avaient été faciles. Il devait arriver dans 5 minutes, elle était anxieuse bien sûr, mais aussi très excitée : depuis un mois la pression montait, elle allait enfin tout relâcher. Elle s'était installée et avait pris la pose, consciencieuse, suivant à la lettre les instructions, ce n'était pas bien difficile. Mais la véritable épreuve commença plus tard : il n’arrivait pas. Evidemment. Elle se sentait un peu bête de n’avoir pas pensé qu’il trouverait encore un moyen de la mettre au supplice. Ça ne pouvait pas être si facile. Elle perdait toute son assurance. Ne restait plus que la position. Maintenir la cambrure parfaite, dans l’inconfort et la chaleur.
* Il se fout de ta gueule, il doit bien se marrer ! *
La note accompagnant le portable était une simple liste : « code pin 356894, garde le téléphone chargé, garde le téléphone allumé, garde le téléphone sur toi, obéis au téléphone ». Le premier message arriva dans la soirée :
« Allume les lumières. Ouvre tes volets. Déshabille-toi. »
De nature pudique, elle s’étonna de se mettre si rapidement nue. Mieux, elle prit le temps de déambuler dans tout son appartement, elle ressentait un plaisir coupable à se savoir épiée, l’idée lui était venue, que d’autres voisins pouvaient profiter de la vue. Son excitation avait monté d’un cran. C’était devenu immédiatement un rituel, chaque soir, elle recevait ce même texto. Toujours à la même heure.
« Aujourd’hui, robe légère. Oublie la culotte. »
Bon sang, elle devait aller travailler ! Précisément. Son voyeur ne pouvait ignorer ses horaires. Elle finit par choisir une robe à fleurs blanches avec une petite ceinture noire et partit. La tenue fit sensation. Elle sentait le regard des mecs traîner sur ses jambes, certains lui firent quelques compliments, et l’un fut même un peu grossier. Mêlée à cette sensation de nudité sans culote, sa pudeur fut à nouveau mise à rude épreuve. Dans sa voiture sur le retour, un message tomba : « Montre-moi ton sexe ». Elle recevrait ce message ou des variantes une bonne centaine de fois dans les semaines à venir, dans les situations les plus diverses. Toujours, elle ferait comme ce soir-là : elle souleva sa robe, écarta ses jambes de son mieux et prit une photo. Au début, elle prenait soin de ne pas exposer son visage. Mais elle oublierait vite ce genre de précaution.
Les longues journées d’ennuis se métamorphosaient, elle vivait dans un monde de désir. Où qu'elle aille, quoi qu’elle fasse, elle n’était jamais seule, son téléphone l'accompagnait partout. Quand rien n’arrivait, elle restait dans l’attente d’une nouvelle mission. Il lui avait commandé d’enlever sa culotte en pleine rue, séance tenante. Parfois, elle devait se masturber, elle s’était réfugiée dans les toilettes pour accomplir sa tâche. Parfois, elle devait montrer sa toison à la terrasse d’un café, les hommes lui avaient jeté des œillades concupiscentes.
* Ah ah, regarde comme tu mouilles ! *
Alors que les souvenirs la troublaient fortement, elle commençait à humer son corps. L’odeur était sans doute déjà là depuis un moment, mais elle n’y avait pas prêté attention. Elle sentait la transpiration, mais pas seulement. Le goût de l’excitation. Son sexe exhalait un fumet poivré qu’elle avait appris à reconnaitre. Elle aurait voulu se caresser pour que toute cette tension reflue...
* Ne bouge pas ! *
La porte, qu’elle avait pris soin de ne pas verrouiller, émit le grincement caractéristique, il arrivait enfin, en retard. Non, pas en retard. Très précisément en retard, bien sûr. Sa peur remonta aussitôt d’un cran, et la fébrilité en même temps. Elle l’entendait dans le vestibule. Puis le cliquetis funeste de la clé fermant l'unique sortie.
* On y est ! T'es bien dans la merde là ! *
Maintenant, elle ruisselait littéralement. Elle sentait les gouttelettes tracer sur son corps, perlant sur ses fesses puis suivant le sillon jusqu’à sa vulve, dégoulinant enfin le long de ses cuisses. D'autres s’accumulaient au bout de ses seins, lui chatouillant les tétons. Poc, le son des gouttes s’écrasant contre la table. L’odeur aussi avait enflé. C'était comme si la salle entière était un sexe géant. Son sexe, livré à l’appréciation de qui la trouverait.
Il allait entrer et la prendre. Enfin. Elle voulait sentir son pénis la pénétrer. Mettre fin à cette attente. Mais elle l’entendait plutôt visiter l’appartement. À sa demande, elle avait dû ranger chaque centimètre carré, laissé toutes les portes ouvertes, placards compris. Il avait été très ferme sur ce point. Sauf, bien sûr, la salle à manger où elle devait patienter sagement.
Il circulait partout, mais il prenait grand soin de ne pas entrer dans la pièce. Il s'introduit finalement. Elle entendait sa respiration. Non, pas exactement. Il reniflait, il ne semblait pas avoir encore franchi le palier. Son souffle devenait plus haletant. Son cœur s’accélérait, elle craignait de défaillir. Elle n’avait jamais été aussi honteuse devant un homme. Elle n’avait jamais été si fière de sa propre audace. Elle n’avait jamais eu si peur de ce qui pouvait arriver. Elle se concentra sur le bois afin de retrouver un peu de sa contenance.
Il commençait à s’approcher. Il fit le tour de la table. Il devait la détailler. A certains moments, elle sentait son souffle, dans son dos, sur ses fesses. Elle était exposée comme jamais. Mais pas une fois elle n'obtint le moindre contact. Elle restait attentive à satisfaire la position prescrite. Ici et maintenant, seules existaient les sensations et les émotions : chaleur, douleur, excitation, odeur, peur, honte, fierté, impatience et bien d’autres encore qu’elle n’arrivât pas à saisir dans ce tourbillon. Et puis, au centre de ce maelstrom, il était là, inaccessible, presque intangible. Pourtant, l’ensemble de son univers s'organisait autour de son absence.
* Absent ? Vraiment ?! T’es vraiment pas bien ! *
Après plusieurs tours, il s'assit sur le canapé. Un frottement à son côté lui apprit qu'il avait attrapé le verre de whisky laissé à son attention conformément aux instructions. Elle l'entendait déglutir à chaque gorgée. Elle était tout entière tendue dans l'attente d'une jouissance qui n'arrivait pas. Qui ne commençait même pas. Il sortit quelques instants de la pièce et revint ; soudain, le son d'une fermeture éclair.
* Enfin ! Baise-moi ! *
Elle sentit des effleurements, parfois une pression plus forte. Il passait à gauche, à droite. La chaleur envahissait son bas-ventre. Il jouait avec ses nerfs, prolongeant l'attente encore et toujours. Elle éprouvait tantôt le contact d'un objet, un peu froid, souple ; il la frôlait avec. Une sorte de lanière. Du cuir ? Non, trop froid. Un plastique peut-être. Il se faisait plus pressant ; elle sentait ses mains sur sa peau, mais cela ne ressemblait pas vraiment à une caresse. Plutôt le comportement d'un professionnel, sûr de lui. Il commençait à la manipuler. La tête baissée sous une pression derrière le crâne. Elle étire la jambe en arrière sous un effleurement de la cuisse. Puis l'autre. Il contrôlait son corps avec des gestes subtils et précis.
* Petite marionnette, reste bien sage. *
Ces mouvements étaient les bienvenus, lui permettant de se dégourdir et de relâcher la contrainte sur ses genoux. Mais en même temps, elle devait toujours maintenir l'effort pour garder la pose aussi fixe que possible. Elle luttait pour que l'excitation ne fît pas trembler ses membres. Elle sentit les doigts sur sa nuque. Elle frémit. Son autre main partit de ce même point et commença à descendre lentement le long de sa colonne vertébrale pour tendre la lanière. C'était comme si on lui envoyait des décharges.
* Ne bouge pas ! *
Il s'approchait de son sillon interfessier, glissant méthodiquement tout le long, il atteignit sa fente qu'il pénétra. Non, il y glissa plutôt. Pour en ressortir aussitôt, revenant entre ses fesses. Il s'arrêta sur son anus. Elle pouvait tout aussi bien se liquéfier. Il enfonça d'un coup son doigt en entier. Elle ne put retenir un couinement. L'explosion tant attendue allait enfin mettre un terme à son impatience.
* Ne bouge pas ! *
Elle avait un peu mal, mais au fur et à mesure qu'il accélérait, le plaisir grandissait. Ils commençaient à trouver le rythme. Le fourmillement de son bas-ventre s'était déplacé entre ses fesses. Elle avait déjà pratiqué la sodomie, mais sans délice. Cette fois, c'était différent, était-ce l'attente, l'excitation ? Ce seul doigt l'amenait à se pâmer comme jamais. Elle s'installait dans une volupté prometteuse.
Il se retira d'un coup et reprit ses manipulations précédentes. Le ruban la cerclait maintenant à sa taille d'abord. Puis sous ses seins. Puis sur ses seins. Glacée d'effroi, elle avait enfin compris. Il n'était aucunement dans les intentions de son visiteur de s'occuper de ses désirs, de son plaisir. Il y avait une tâche précise pour laquelle il était venu. Avait-il eu pitié d'elle ?
Les manipulations s'arrêtèrent. Elle l'entendit fouiller et s'éloigner un peu.
Allo Jean ? Ouais, c'est moi... C'est bon, j'ai toutes les mesures... Oui, très bien, ta p'tite chienne n'a pas bougé d'un poil, une sacrée salope si tu veux mon avis. Et merci pour le Whisky !
* Mon Dieu ! Ne bouge pas *
Il reprit :
– Ouais, je m'y mets dès demain. Compte deux bonnes semaines... Passe ce week-end, Sam sera contente de te voir et moi je pourrai te montrer les plans... Super, on fait comme ça. Ouais, une seconde... Voilà, c'est bon.
Une voix s’élève d’un haut-parleur
– Petite chienne, tu as été sage jusqu'ici. Bientôt ton dressage va commencer, sois patiente. Mon ami va te laisser maintenant, reste comme tu es, encore un peu. Tu pourras reprendre ta vie quand ton téléphone sonnera.
* C’est le Maître ! Ne bouge pas ! *
– Un dernier point… ce soir tu pourras te caresser mais je t’interdis de jouir.
Elle était tétanisée. De tout ce qu'elle avait pu imaginer, jamais elle n'avait envisagé pareille humiliation. Mais le maître était content. Mieux. Le maître lui avait parlé !
* Ne bouge pas ! *
Il quitte l’appartement.
* Ne bouge pas ! *
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Les avis des lecteurs
Bonjour. J'ai adoré votre récit si sensuel et cérébral. Merci
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