L’entremet - histoire érotique

C'était un de ces vendredis après une semaine de travail comme toutes les autres. Il fallait que je me change les idées. J'avais pris mes habitudes dans un bar du centre-ville. Au sous-sol, un deuxième bar faisait office de boite de nuit. Le mot est un peu exagéré : c'est une ancienne cave à voutes, très mal ventilées et assez exiguë. Elle ne pouvait, les jours de grande affluence, accueillir qu'un cinquantaine de personnes qui se partageait avec l'autre bar.

L'ambiance était assez conviviale. Discussion de comptoir, anecdotes, verres, cigarettes... Le mélange classique d'une soirée simple.

Je descendais régulièrement pour prendre la température de la salle en attendant qu'il y ait assez de monde pour me fondre dans la masse ou espérant y retrouver quelques connaissances pour partager un verre.

Ce soir ne dérogea pas au cérémonial. Vers 23h, je descendis pour me joindre à deux habitués. Il suffisait de se tourner sur les tabourets pour avoir vue sur la minuscule piste de danse. Deux jeunes femmes attirent mon regard. L'une est habillée d'une robe rouge, avec des reliefs imitant la dentelle, à mi-cuisse, et rehaussée d'escarpins rouges. Les deux formes un "couple", roberougeimperméable à tous les regards et avances discrètes des hommes qui les entourent. Et force est de constater que je ne suis pas le seul à les avoir remarquées. J'imagine bien ces deux femmes, amies ou soeurs, qui, sortant ensembles, espèrent ne pas être importunées tout en jouissant du plaisir d'être abordées ou remarquées.

La salle est bientôt pleine en cette heure avancée. La chaleur est lourde. Le DJ fait visiblement une faute de goût dans sa programmation : les gens étaient prostrés, les bras ballant, un peu incrédules et déçus au premières notes du nouveau choix musical. Une partie se dirige vers les rares tables prises d'assaut; les autres, vers le bar.

A deux pas de moi, la jeune femme en rouge s'approche du bar. Elle tente de commander au barman, visiblement très occupé. A ma gauche, un homme qui me sépare d'elle, l'interpelle :

- Hé, laisse tomber, c'est moi qui offre...

L'homme est visible un peu éméché. Ses gestes sont gauches et son attitude à la limite de la lourdeur. La jeune femme le regarde, neutre et le remercie sans donner suite à son offre. Elle agite un billet au bout de son bras tendu pour relancer le barman. Au moment où celui-ci l'interroge péniblement dans le bruit, l'inconnu récidive :

- 'tain, mais t'as pas compris ? j't'ai dis que j'te l'offre ! Tu veux quoi ?

En même temps, il saisit le bras de la jeune femme qui sursaute. Pour fréquenter le lieu depuis des mois, je sais que ce genre de personnage n'est pas rare. En même temps, le personnel est très attentif au confort de ses clients et ce genre de comportement, qui peut facilement déraper, est sanctionné immédiatement. J'ai en plus un avantage : le patron me connait bien !

Je décide d'intervenir. Je m'avance à portée d'oreille de l'homme.

- Hé, c'est gentil, mais laisse tomber, c'est ma nana...

La jeune femme m'entend. Au début, elle ne sait que dire ou faire. En croisant mon sourire complice, elle confirme.

- Ah bon, 'tain, tu sais, t'as de la chance, elle a l'air bonne ....

- Oh, hé, tu te calmes ! Que tu aies tenté ta chance est une chose : c'est pas écrit sur son front. Mais que tu lui manques de respect, là, tu commences à être lourd ! lui répondis-je fermement.

Le barman assiste à la scène.

- Loic ? y'a un souci ?

- Non, c'est bon, rien de grave...

- Oh, hé, c'est de moi que tu parles ?

Le barman hoche de la tête et lève la main en direction de l'escalier en colimaçon. Là, le patron lui répond en s'approchant. L'inconnu recommence son manège et je me lance dans un échange verbal très limité, gêné par le bruit et son ivresse qui l'embrouille. Après un bref échange avec le barman, le patron nous rejoint. Il pose la main sur l'épaule de l'individu qui se retourne. Visiblement, ils se connaissent. A mon oreille, le patron m'explique : "C'est bon, je m'en occupe". Les deux hommes s'éloignent.

Je me retrouve alors à côté de la jeune femme. Arborant un léger sourire, elle s'approche :

- Merci beaucoup.

- De rien, avec plaisir. Nous sommes tous là pour nous amuser et passer un bon moment. Je n'aime pas les personnes qui ont l'alcool mauvais. Cela aurait été dommage que tu gardes une mauvaise impression du lieu

- Tu connais ?

- Ma foi, j'y viens assez régulièrement. J'aime bien le lieu et comme tu le vois, quand il y a un problème, ça ne dure jamais et c'est réglé avec efficacité.

Le barman nous interrompt en apportant finalement sa commande.

- Tu prends quoi ? Me demande-t-elle.

Je suis surpris et pris de court

- Heu, whisky coca, s'il te plait.

Je m’apprête à régler ma consommation lorsqu'elle pose sa main sur mon bras.

- Laisse, c'est pour moi... Je te dois bien cela... et puis cela me fait plaisir.

Nous trinquons et commençons à faire connaissance. J'apprends qu'elle répond au nom d'Emilie et que l'autre jeune femme est sa soeur ainée. Elles partagent un appartement car elle est encore étudiante. Elle me confie la surprise de mon intervention et surtout le fait que je me sois présenté comme son compagnon. Surtout qu'elle est célibataire depuis près d'un an.

Le lieu n'est pas propice à ce genre d'échange : le bruit, la promiscuité... Je sens la conversation piétiner lorsque sa main se pose sur ma cuisse. Elle se penche alors à mon oreille :

- On va ailleurs ? Tu veux bien...

Je la suis en nous frayant un passage dans la masse des clients qui tentent de danser. Arrivé au premier bar, nous récupérons nos vestes auprès du patron qui s'excuse au passage pour l'incident.

La nuit est fraiche et contraste avec la chaleur de la salle. Elle saisit l'occasion pour s'approcher de moi. Face à face, et sans hésitation, elle m'embrasse langoureusement. Elle me propose d'aller chez moi puisqu'elle ne peut pas me recevoir chez sa soeur. Nous rejoignons nos véhicules et j'ouvre la route.

Une demi-heure après, nous arrivons à mon appartement. Nous montons à pas feutrés : elle porte des talons et l'immeuble, ancien, est très mal insonorisé. Nous avons l'impression de faire le mur. Je m'empresse de fouiller mes poches pour trouver les clefs afin que nous rentrions. Nous nous engouffrons aussitôt. La porte est tout juste fermée que je sens ses mains se poser sur mes épaules et m'invitent à me tourner.

Elle me plaque au mur et m'accorde un autre baiser tout aussi brulant que le premier. L'appartement baigne dans la lumière de la pleine lune. La pièce principale fait office de chambre. Toujours enlacés, nous nous dirigeons vers le lit.

poitrineDans le faisceau de la nuit, elle reste là, à côté du lit. J'ôte avec délicatesse le haut de sa robe. Mes yeux s'habituent très vite à l'obscurité et je découvre une belle poitrine lovée dans un soutien-gorge de dentelle rouge... Elle fait volte-face et m'expose une chute de reins parfaite dans un tanga coordonné. Mes doigts se glissent le long de ses cuisses et le laissent glisser le long de ses jambes. Spontanément, elle s'assied sur le bord du lit. Au passage, j'enlève les deux escarpins.

Je l'invite à reculer un peu pour me laisser de la place. Dans la manoeuvre, je saisis ses jambes que je maintiens et écarte. Les mains sur l'intérieur, je maintiens ma prise. Mes doigts caressent ses jambes douces. Elle ne réagit pas et se laisse découvrir. J'approche mon visage que j'enduis de sa douceur. Mes mains remontent les jambes et se retrouvent de part et d'autres de son âtre. Offert ainsi, je m'applique alors doucement à la dévorer. Au début, elle fut un peu surprise d'autant d'audace. Il y avait bien un an qu'aucun homme n'avait posé les mains sur elle, et encore moins la bouche sur un endroit aussi intime. Je repense justement à ce qu'elle m'avait confié dans le bar.


Je m'attends à ce qu'elle soit un peu réticente, distante dans ce premier rapport.

Est-ce son envie ou mes caresses ? Quoiqu'il en soit, sa retenue disparait très vite. Elle s'ouvre, s'abandonne. Elle s'offre littéralement pour mon plus grand plaisir ... et le sien visiblement.

Je descends du lit pour me mettre à genou. De là, je peux la savourer encore mieux. Devant un tel accueil, je joue et rejoue de ma langue autant que je le peux. Tout interstice, chaque pli est prétexte à une inspection ... en profondeur. Elle ondule sur le lit. Je l'entends se cramponner aux draps.

De mon côté, l'excitation de la situation, la rapidité de notre rencontre, et ... la douceur extrême de sa peau sont autant de facteurs aggravants. Sa réaction à mes gestes, son doux murmure m'encouragent à continuer... Où est le mal ? J'ai énormément de plaisir à la lécher ainsi. Je glisse alors un doigt en elle. Jusque-là, j'étais hésitant.... Allez savoir pourquoi ? Comment pouvais-je encore avoir des doutes sur ses envies ?

Je remonte le long de sa cloison. Mon majeur se transforme en crochet qui la harponne dans l'endroit le plus secret de son intimité. Sa réaction ne tarde pas à venir. Sa respiration s'accélère, ses mouvements sont un peu désordonnés... Je maintiens ma prise qui se débat. Je n'ai de cesse que lorsqu'elle s'avoue vaincue.

Son corps se détend, ses jambes l'abandonnent. Je ne sais pas s'il est de bon ton de comparer les plaisirs ressentis, mais en ce qui me concerne, j'étais aux anges de lui avoir fait autant plaisir.

Mais, je n'ai pas vraiment l'occasion d'approfondir cet état d'esprit. Elle se redresse sur le lit et prend mon visage entre les mains pour le porter à la bouche. Elle m'embrasse, sans un mot, langoureusement. Puis, elle m'invite à me redresser et nous inversons en quelque sorte les rôles. Le peu de vêtement que j'ai encore sur moi sont éludés rapidement. Je me retrouve debout dans la pièce et elle, devant moi, presque à genou. Je distingue son visage et son regard qui m'observe. Elle tend les bras sur mon ventre et descends jusqu'à mon pubis. Je sens ses doigts enserrer mon membre qu'elle caresse brièvement avant de le porter en bouche. Elle, jusqu'à présent plutôt passive, montre beaucoup d'entrain. J'ai l'impression qu'elle m'a étudié pendant que je plongeais en elle. A-t-elle attendue de voir ce que je pouvais lui donner avant de se révéler ? Où ai-je réveillé en elle des sensations qu'elle n'a plus eu depuis plusieurs mois ? Je découvre une autre femme, pleine d'initiative, gourmande, dévoreuse même... Mon sexe n'est plus qu'un objet, qui passe de sa main à sa bouche, tantôt massé, tantôt gobé. Ses lèvres douces le savourent, l'enveloppent avec une justesse divine. Elle n'a d'autre intention que de me donner du plaisir... J'ai envie de lui donner encore du plaisir pour la remercier de sa faim de moi... Mais nous tomberions dans un cercle sensuel sans fin !

Sa langue que je sens jouer de mes formes prend des initiatives. Elle descend le long de ma verge, passe entre mes bourses jusqu'au scrotum. Elle prolonge cette excursion aussi longuement que ma position le lui permet entre mes jambes... Je sens l'envie de la prendre monter en moi, je revois son intimité, sa douceur, sa chaleur, son humidité... Je me plais à m'imaginer en elle... Je la saisis sous les bras pour la redresser. Elle n'oppose aucune résistance. J'ôte enfin son soutien-gorge pour plonger le visage entre ses seins. Je me surprends encore à la couvrir d'attention. Sa tête bascule en arrière pour m'offrir sa poitrine gonflée d'envie. Les bouts de ses seins passent en bouche telle de petites sucreries inexorablement fixées au reste du corps. Je ne m'attarde pas plus après plusieurs bouchées tendres. Nos lèvres se croisent, se mêlent, s'ouvrent... Nos langues s'échangent, se courtisent, s'entrechoquent. Mes doigts courent le long de son corps jusqu'à ses hanches. Je les saisis et lui insuffle un léger mouvement du bassin. Elle se tourne et s'agenouille sur le lit. La cambrure de ses reins est magnifique. Surpris à l'admirer, je la vois s'interroger. Elle pointe encore plus ses fesses parfaitement rebondies. Ce n'est plus une invitation, c'est une offense !

Mes mains se posent sur ces formes généreuse. Je m'approche. Je sens ma verge effleurer ses lèvres. Ses fesses se pressent contre moi. Nous sommes dans la lumière de la lune descendante. Le visage plaquée sur le lit, elle se tourne et m'attend. Je relève la proposition. Je goute alors le fruit de mes attentions. Je glisse en elle. Il n'y a plus de faux semblants. Nos corps parlent d'eux mêmes, témoignent de nos envies réciproques, crient notre désir. J'aurais pu m'attendre à atteindre la jouissance rapidement. Mais ses mouvements et ma volonté de prolonger cette étreinte brulante me font durer. Combien cet écrin est doux et accueillant. Elle se plaque à moi, vient me chercher lorsque je m'éloigne. Et alors que mon plaisir monte, nous nous écroulons l'un sur l'autre. Seules ses formes pointent encore comme un repère dans cet océan de plaisir. Amarrée à moi, je tends ce lien une dernière fois avant de le rompre dans un râle profond.

Epuisés de nos ébats, nous nous endormons lové l'un dans l'autre... Quelques heures plus tard, nous nous sommes éveillés, groguis. Elle rassembla ces affaires, sans un mot. Puis, sous mon regard encore envieux, elle m'embrasse en passant la main sur la joue.

Nous nous sommes revus deux ou trois fois chez elle et sa soeur. La magie n'était plus là. Je compris alors que je n'avais été qu'un prétexte dans sa période de célibat. Un entremet en quelque sorte