La bonne étoile_4
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-11-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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La bonne étoile_4
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…
Partie 4
William se sentait tout bizarre. Il n’avait pas revu ou entendu Déborah depuis le jour du fameux FaceTime. Il savait que ça lui ferait quelque chose de la revoir, mais il ne pensait pas que ce serait dans un tel contexte.
Il s’était senti coupable de l’avoir trompé avec Dorine, mais aussi et surtout, de ne pas avoir eu le courage de rompre avec elle.
Il avait compris qu’elle se soit sentie blessée et trahi par lui. Mais, au fond, ils étaient jeunes et ne s’étaient rien promis.
Ce n’est pas qu’il n’était pas bien avec elle, non, mais il avait toujours voulu conquérir les filles, et Dorine avait, au début tout du moins, été une proie de plus.
Le problème avait été, d’abord qu’elle vivait sous son toit et qu’il la voyait tous les jours, ensuite, qu’elle s’était drôlement embellie ces derniers mois, au point de ne plus être, ni le glaçon, ni la fille inaccessible qu’il avait connue.
Enfin, les kilomètres que Deb avait mis entre eux n’avaient rien arrangé. Bon sang, c’est qu’il n’était pas de bois. Avoir chaque jour sous les yeux un canon comme Dorine, avait de quoi vous faire bouillir et baver comme un animal sauvage au moment du rut.
Cela avait été plus fort que lui. Quand il l’avait trouvée toute tremblante et pelotonnée sur le canapé, il avait eu envie d’elle et avait tenté sa chance. Si elle lui avait cédé, c’est que son charme avait opéré et qu’il était arrivé à ses fins.
La suite, c’est qu’il s’était épris de cette splendide jeune fille qui n’avait pas arrêté de le surprendre. Par sa beauté bien entendu, mais pas seulement. Elle était vraiment une belle gamine, carrossée de façon quasi parfaite, mais, ce qui ne gâchait rien, c’est qu’elle en avait dans la tête. Belle, cultivée et intelligence, la fille de rêve.
Vivre avec elle avait été d’une facilité déconcertante. Elle savait entretenir un intérieur, était économe, organisée et soignée. Il s’était complu dans la vie de couple. Il se sentait un homme mur et épanoui et c’était grâce à elle. Il le savait, et lui en était reconnaissant.
En revanche, c’est vrai que côté sexe, il sentait bien que ce n’était pas toujours le super pied. Elle aimait la douceur, les caresses et, avec lui, elle n’y trouvait pas toujours son compte. Il avait bien conscience que si, de son côté, il était satisfait, elle, en revanche, ne l’était pas forcément à chaque rapport.
Il savait qu’il devait s’assagir, mais que ce n’était pas évident d’aller contre sa nature.
Il n’avait pu s’empêcher, souvent, de comparer les deux jeunes femmes les plus importantes de sa vie. Incontestablement, Déborah était une partenaire sexuelle qui correspondait mieux à son tempérament. Elle aimait quand il y allait fort, quand il donnait sa pleine puissance dans des relations sexuelles musclées.
Dorine, elle, préférait qu’il soit plus dans la retenue, « sur la réserve » comme il le disait parfois, et, c’est vrai, que cela l’avait souvent mis en difficulté, voir avait un peu gâché son plaisir.
Déborah, c’était la femelle à l’état brut. Elle aimait passionnément, certes, mais avec le besoin de donner et de recevoir toujours le plus ardent, le plus fort témoignage d’amour. Avec elle, c’était physique.
Il en était là de ses réflexions lorsque son père lui annonça qu’ils arrivaient.
Le temps était superbe et le bassin projetait une magnifique clarté bleutée. La journée s’annonçait belle et ils entrèrent dans un restaurant pour déjeuner.
Déborah ne décolérait pas. Depuis que son père lui avait demandé de l’accompagner pour les tractations du jumelage des deux établissements en lui annonçant que William serait présent, elle avait senti sa colère grimper pour atteindre son paroxysme le jour de la rencontre.
Elle ne pouvait détourner ses pensées de la trahison de son ex chéri. Elle revivait comme dans un film que l’on se passe et repasse la même scène, l’instant où elle vit Dorine sortir de la chambre, juste revêtue d’une serviette et semblant faire comme chez elle.
Elle ressentait, physiquement, la même chaleur monter jusque dans ses tempes et envahir toute sa tête.
Ce traitre de William était rapidement, sitôt parti à des centaines de kilomètres d’elle, retombé dans ses travers et n’avait pu s’empêcher de sauter cette petite oie blanche. Pas si blanche que ça apparemment.
Une véritable salope qu’elle était. Elle savait pertinemment que Willy et elle sortaient ensemble depuis de longs mois. Tout le lycée le savait. Elle s’était laissé séduire pour mettre dans son lit le seul mec qu’elle n’aurait, en principe, jamais du envisager d’avoir.
Mais voilà, ce mec était tellement léger dans sa vie et dans ses relations amoureuses, qu’il n’avait sans doute pas pu résister à l’idée de culbuter celle qui aurait due, depuis longtemps, être la petite amie de son meilleur copain.
Mais quel con ce Jérémy. Depuis le temps qu’il bavait devant les grosses loches de sa voisine de palier, comment se faisait-il qu’il ne se soit jamais déclaré.
Il ne pouvait qu’être puceau, pensa-t-elle en rigolant silencieusement.
Pourtant, c’était un beau gars. Rien à voir avec Willy. Jérème, c’était la force tranquille, la force sage, la force réfléchie. Bref, Il était sûr de sa force, mais n’en abusait pas. Elle aimait par-dessus tout son corps. Une plastique de véritable athlète. Un corps de rêve, qu’on adore caresser du plat de la main. Un corps dont on ne se lasse jamais.
Willy était très musclé, c’est vrai. Mais c’était de la force à l’état brut. D’ailleurs, il n’était qu’une brute épaisse. Toujours dans l’épreuve de force.
Mais, elle le savait au fond d’elle-même, c’était ça qu’elle adorait. Sentir en permanence la puissance de son partenaire. Si Jérème était un calme et un pondéré, Willy, lui, c’était une bombe atomique, un trente-deux tonnes en mouvement.
Il vous attrapait, il vous broyait. C’est ce contraste entre sa féminité, toute en nuance et en douceur, face à cette force sauvage et indomptable qui la faisait craquer. Il y a longtemps qu’elle le savait.
Jérème, c’était un taureau tranquille, sur de sa force, mais qui n’en use que s’il y est obligé.
Willy, c’était un cheval fougueux qui avait besoin de ruer dans vos brancards pour vous montrer sa force, et ça, ça la faisait grimper aux rideaux.
Il n’empêche que cet homme avec qui elle avait connu ses plus forts orgasmes, l’avait bel et bien laissée tomber pour une pétasse qui avait la réputation de son sobriquet, le glaçon.
Il devait se faire chier à cent sous de l’heure, mais ça, c’était bien fait pour lui.
Les quatre se firent face. Le père de William tendit la main et les poignées de main se firent.
William alla vers Déborah.
« Salut Deb. »Il s’avança, mais elle lui tendit la main.
« Bonjour William. »Le père de la jeune femme désigna un salon équipé de deux canapés se faisant face.
« Asseyons-nous. »Les palabres commencèrent. Les deux chefs de famille et patrons échangèrent longtemps sur les raisons, les conditions, les attendus, bref, les tenants et aboutissants du jumelage de leurs deux établissements.
Le père de Déborah s’interrompit.
« Ma chérie, tu veux bien aller nous chercher à boire ? »Elle se leva et alla passer commande.
Quand le garçon apporta les boissons, elle se leva de nouveau.
« Je vais dehors respirer. »William attendit quelques minutes et, voyant qu’elle ne revenait pas.
« Je vais aller voir ce qu’elle fait. »Il sortit et, ne la voyant pas sur le parvis du restaurant, se mit à la chercher.
Il la trouva sur la Jetée Thiers, regardant l ‘Ile aux Oiseaux.
« Tu es là ? Nos parents demandent après toi. »« J’avais besoin d’air. »Elle ne le regardait pas et continuait à fixer droit devant elle.
« Mais qu’est-ce que tu fous là ? »« Mon père a tenu à ce que je fasse partie des négos. »« Tu ne pouvais pas laisser ça aux grandes personnes ? »« Ah c’est malin ! C’est tout ce que tu as à me dire ? »« Ce n’est pas tout, je n’ai rien à te dire. »« Écoute, ça fait huit ans, tu ne crois pas qu’il y a prescription ? »« Prescription ? Ben dis donc, ça te réussit de fréquenter ta pétasse, tu as enrichi ton vocabulaire. »« Laisse-la en dehors de notre conversation. »« Il n’y a pas de conversation. Tu te casses et tu me laisses respirer. »« Je vois que tu m’en veux toujours. Je comprends. »« Qu’est-ce que tu comprends ? »« Je dis que je comprends que tu m’en veuilles encore aujourd’hui. Ce que je t’ai fait mérite ta colère. Mais le temps a passé Deb, nous ne sommes plus des ados. »« Moi, c’est sûr. Toi, je demande à voir. »Il esquissa un sourire. Elle jouait le jeu, comme dans le passé quand ils s’amusaient à s’agacer.
« Tu te trompes Deb. Je ne suis plus l’écervelé que tu as connu. »« Tu t’es acheté un cerveau ? »« Non, j’ai muri. »« Muri ? Si seulement tu connaissais la signification de ce mot. » « Je reconnais mes tors Deb. Que veux-tu que je fasse pour que tu daignes me parler comme de vieux amis, que je me prosterne à tes pieds ? »« Je ne te demande rien. »« Je sais que j’ai agi avec légèreté. »Là, elle perdit sa contenance.
« Légèreté ? Tu appelles me faire cocue avec cette greluche agir avec légèreté ? Moi j’appelle ça agir comme un salaud. »« Bon, si tu veux, j’ai agi comme un salaud. Mais j’étais jeune. Tu venais de mettre des centaines de kilomètres entre nous. »« Pas de ma faute si tu ne m’as pas demandé dans quel lycée nous pouvions nous inscrire. »« Tu sais bien que le lycée Guillaume Tirel n’était pas une option si je voulais prétendre reprendre un jour la boite de mon père. »« Tu savais très bien que le lycée hôtelier de La Rochelle n’en était pas une pour moi. »« Oui, je le savais pertinemment. »Elle cessa de regarder l’horizon pour le fixer droit dans les yeux.
« Nous savions que nous avions deux années difficiles à passer et qu’après nous nous retrouverions ici. »« Oui, je le savais. »« Et alors, tu n’as pas pu garder ta queue dans ton froc, il a fallu que tu baises la première venue. Première venue qui n’était autre que le glaçon que tu haïssais quelques mois plus tôt. »« Oui, j’ai été un vrai connard, tu as raison. A l’époque, je draguais toutes les filles. J’étais un vrai petit con. »« Oui, voilà, tu as trouvé l’expression. Un vrai petit con. Mais ce que tu n’as pas compris, c’est que cette qualification est intemporelle. Tu étais un petit con et, je suis sûre que tu es et seras toujours un vrai petit con. »« C’est là que tu te trompes. Au début, c’est vrai, je n’ai cherché qu’à me la faire. Mais avec le temps, j’ai appris à la connaître et j’ai découvert une belle personne…Et…Je me suis attaché à elle. »« Arrête, je vais vomir. »« Non, tu es injuste avec elle, et avec moi. Elle est vraiment une femme respectable et, au passage, une sacrée professionnelle. Moi aussi j’ai changé. Je ne drague plus, je suis un gars sérieux et fidèle. »« Fidèle, toi ? Mais tu as vraiment envie que je m’étrangle de rire ma parole. »« Arrête Deb, je suis vraiment un autre homme que le jeune homme fougueux et sûr de lui que tu as connu. »Elle l’observa quelques instants en silence avec un léger sourire sur les lèvres, puis le pointa du doigt.
« Écoute, je suis sûre que je te fais craquer quand je veux. »« Mais non, qu’est-ce que tu manigances encore ? »« Je ne manigance rien du tout. Je te dis que s’il me prenait l’envie de te reconquérir, tu me tomberais dans les bras aussitôt. »« Allez, au lieu de dire des bêtises, on ferait mieux de les rejoindre. »
William rentra le soir pour le dîner. Dorine l’attendait, inquiète et impatiente de savoir comment cela s’était passé.
« Alors, raconte. »« Ben on les a rencontrés au 1900 à Arcachon. Ils nous attendaient depuis un quart d’heure. On s’est installés et on a tout de suite abordé le jumelage. »« Elle était là l’autre ? »« Oui, bien sûr qu’elle était là. Elle me fusillait du regard. Ses yeux auraient été des révolvers, elle m’aurait tué sur place. »« Elle n’a pas cherché à te parler en tête à tête ? »Non, même pas. Mon père a lancé le sujet et on a tout de suite été dans le débat. »« Bon, et qu’est-ce que ça a donné ? »« Ben je crains que ce ne soit long et scabreux. »« Ah bon ? Pourquoi ? »« Ben on n’est pas d’accord sur plein de trucs. Le prix, les menus, le nom, les travaux, l’approche générale quoi. »« Qu’est-ce que vous allez décider ? »« Rien pour le moment. Il faut régler ces différents et voir où ça nous mène. »« Et alors ? »« Alors, on a décidé de se revoir une fois par semaine. »« Quoi ? Une fois par semaine ? Une fois par semaine tu vas être avec ton ex ? »« Non, pas avec mon ex. Elle fait partie de la négo, mais je ne suis pas avec elle. OK ? »
Cela faisait cinq semaines que les pourparlers avaient commencé et, hormis quelques rares compte-rendus sans grande importance, William ne lui avait quasiment rien donné comme informations sur l’avancement des échanges. Elle décida de rencontrer son patron pour savoir où cela en était. Elle profita d’un matin où elle le croisa près de son bureau pour lui poser la question.
« Ah Dorine, comment ça va ce matin ? Tu n’es pas au potager ? »« Je voulais vous voir monsieur. J’aimerais savoir où en sont les négociations. »« Si tu t’inquiètes pour ta place, tu n’as aucune raison de t’en faire, quoi qu’il advienne de ces échanges, tu es et resteras liée à notre établissement, je te le promets. »« Mais, cela fait plusieurs semaines que tout a commencé et on n’a aucune information. »« Allons bon. Willy ne t’en parle pas ? »« A peine. Il ne me fait que de brève compte-rendus et, la plupart du temps, sur des choses sans importance. »« Mais c’est normal. Nous l’avons cantonné aux éléments matériels de la négociation. »« Je ne comprends pas. Vous vous y rendez bien tous les deux. »« Oui, mais une fois là-bas, il rejoint Dorine qui a été désignée pour préparer le rapprochement des enseignes, des décors, de la vaisselle, et touti quanti. »« Mais il n’est pas avec vous ? »« Il est dans l’établissement, oui, mais pas dans la même salle de réunion que moi. »« Ah bon ? »« Holà, rassure-toi, je l’ai à l’œil, il a des consignes et un ordre du jour à respecter. Il me fait un rapport sur tout ce qui a été dit et je le mets dans le dossier. »
Dorine sortit de ce bref échange complétement déconcertée. Pourquoi Willy ne lui avait pas parlé de ça ? Pourquoi ne lui avait-il pas dit qu’il avait en charge une partie des négociations, sans son père et, visiblement, en tête à tête avec la Déborah ? Que lui cachait-il ? Qu’est-ce qui se tramait dans son dos.
Elle voulut en avoir le cœur net. Elle appela Jérémy.
« Allo Jérème ? C’est moi. »« Oh, dorine ? … Mais… Pourquoi tu m’appelles ? »« J’ai quelque chose à te demander. »« A me demander ?... Vas-y. »« Tu savais que Déborah et William se voyaient toutes les semaines pour négocier les conditions matérielles du jumelage ? »« Non. Comment le sais-tu ? »« C’est le père de Willy qui me l’a dit à l’instant. »« Ben non, je ne le savais pas. Tu sais, Deb ne me dit pas grand-chose des négos. »« Je n’aime pas ça, mais pas ça du tout. »« C’est vrai que, maintenant que tu le dis, ça me fait tout bizarre de les savoir tous les deux, ensemble, chaque semaine. Pourquoi ne m’en a-t-elle rien dit ? Et toi, il t’en a parlé ? »« Mais non, je l’ignorais. Ça ne me plait pas du tout. »Il y eut un long silence.
« Jérème, tu es toujours là ? »« Oui. »« Écoute. Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai besoin de savoir ce que ça cache. Quand on n’a rien à cacher, ben on ne met pas sous silence que l’on passe une journée par semaine en tête à tête avec son ex. Tu es d’accord ? »« A fond. »« Voilà ce que l’on va faire.
Déborah revivait. Avoir retrouvé son Willy, alors qu’elle ne l’avait pas oublié, alors que tout n’était pas toujours super avec Jérème, alors, surtout, qu’elle savait maintenant qu’il avait changé, muri, et que ça n’était pas l’amour fou avec Dorine ; en clair, tout cela la rendait fiévreuse. De nouveau elle se sentait envoutée, irrésistiblement attirée par ce garçon, cet homme maintenant.
C’est vrai qu’il avait incroyablement changé. Il faisait homme, presque patron. Il semblait toujours aussi sûr de lui, mais, aujourd’hui, il était posé, serein, impavide. Il avait dans le regard quelque chose qu’il n’avait pas à l’époque. Quelque chose d’intimidant, de fascinant. On ne pouvait plus détacher son regard de ses si beaux yeux vert menthe. Il s’était transformé en un homme plus que séduisant. Son visage taillé à coups de serpe, ses épaules larges, ses jambes musclées et arquées, sa taille fine, son port altier, il était vraiment un très bel homme.
Ils n’avaient d’ailleurs pas tergiversé trop longtemps pour se tomber dans les bras l’un de l’autre.
Dès la seconde réunion, il proposa aux deux patrons de les soulager de la partie bassement matérielle et que Deb et lui allaient s’en charger. Ils avaient juste besoin de leur accord pour trouver un local pour se réunir. On leur confia le bureau du père de Deb, qui, passant la journée au restaurant sur le bassin d’Arcachon, avec le père de Willy, leur laissait la pièce en toute liberté.
Il faisait bien vingt mètres carrés, avec un grand bureau près du mur du fond et avec un immense canapé pour mettre à l’aise les visiteurs. C’est là qu’ils s’étaient jetés dans les bras l’un de l’autre et s’étaient aimé à la folie. Chacun retrouvant toutes les sensations un temps oubliées.
Sitôt la porte franchie, il l’avait attirée à lui.
« Arrête, tu sais que je suis avec Jérème. »« Et alors ? Ne me dis pas que tu es folle amoureuse, je ne te croirais pas. De moi, tu étais raide dingue, pas de lui. »« Prétentieux va. »« Ose me dire que tu ne m’as pas aimé. »« Bien sûr que je t’ai aimé. A la folie, si tu veux savoir. »« Tu vois, je le savais. C’est moi que tu as le plus aimé. »« Tu m’as trahie. »« J’ai fait une connerie, c’est vrai et je le reconnais. »« Tu as agi comme un salaud, et tu t’es mis avec la Dorine. »« Tu m’avais jeté je te rappelle au passage. »« C’est tout ce que tu méritais. »« C’est vrai, tu as raison, je ne méritais pas ton amour. Si je me suis mis avec elle, c’est en désespoir de cause. Tu ne voulais plus de mois, j’étais désespéré. »« Allez, vas me faire croire ça. »« Je te le jure. Je savais que je n’avais que ce que je méritais, mais tu ne peux pas savoir comme je regrettais. »« C’est vrai ce mensonge ? »« Tu sais, j’étais jeune, insouciant. Avec Dorine, ça s’est fait comme ça, sans même le vouloir. Tu me manquais tellement, j’ai craqué. »« Tu m’as fait souffrir. »« Je l’ai regretté, crois-moi. Avec elle, ça n’a pas toujours été merveilleux tu sais. »« Ah bon ? Mais pourquoi tu es resté avec elle ? »« Mais parce qu’il n’y a pas que le cul dans la vie. »« Quoi ? Je ne comprends pas. »« Tu sais, au lit, ça n’est pas ce que j’ai connu de mieux. »« Tiens donc. »« Le mieux, c’est avec toi que je l’ai connu. Nous deux, on était sur la même longueur d’onde. Avec toi, c’était l’extase, l’unisson. »« Là, tu exagères. »« Pas pour toi ? »« Heu… »« Allez dis-le moi. Si tu n’as pas ressenti les mêmes choses pour moi, je suis capable de le comprendre. Moi, tu vois, je te le dis tout de go. C’est avec toi que j’ai trouvé l’harmonie, la complémentarité, l’entente totale. Si tu n’as pas éprouvé la même chose, je comprends que tu sois bien avec lui. »Il la lâcha et se tourna vers la porte.
« Non, reste. »Elle regardait ses chaussures et se tordait les mains.
« C’est avec toi que je me suis sentie le plus femme. Avec toi que j’ai eu mes plus forts orgasmes. »Il se précipita contre elle et la prit dans ses bras.
« Ma deb, je savais qu’entre nous, la magie pouvait reprendre. »Il l’embrassa et elle lui rendit son baiser.
Partie 4
William se sentait tout bizarre. Il n’avait pas revu ou entendu Déborah depuis le jour du fameux FaceTime. Il savait que ça lui ferait quelque chose de la revoir, mais il ne pensait pas que ce serait dans un tel contexte.
Il s’était senti coupable de l’avoir trompé avec Dorine, mais aussi et surtout, de ne pas avoir eu le courage de rompre avec elle.
Il avait compris qu’elle se soit sentie blessée et trahi par lui. Mais, au fond, ils étaient jeunes et ne s’étaient rien promis.
Ce n’est pas qu’il n’était pas bien avec elle, non, mais il avait toujours voulu conquérir les filles, et Dorine avait, au début tout du moins, été une proie de plus.
Le problème avait été, d’abord qu’elle vivait sous son toit et qu’il la voyait tous les jours, ensuite, qu’elle s’était drôlement embellie ces derniers mois, au point de ne plus être, ni le glaçon, ni la fille inaccessible qu’il avait connue.
Enfin, les kilomètres que Deb avait mis entre eux n’avaient rien arrangé. Bon sang, c’est qu’il n’était pas de bois. Avoir chaque jour sous les yeux un canon comme Dorine, avait de quoi vous faire bouillir et baver comme un animal sauvage au moment du rut.
Cela avait été plus fort que lui. Quand il l’avait trouvée toute tremblante et pelotonnée sur le canapé, il avait eu envie d’elle et avait tenté sa chance. Si elle lui avait cédé, c’est que son charme avait opéré et qu’il était arrivé à ses fins.
La suite, c’est qu’il s’était épris de cette splendide jeune fille qui n’avait pas arrêté de le surprendre. Par sa beauté bien entendu, mais pas seulement. Elle était vraiment une belle gamine, carrossée de façon quasi parfaite, mais, ce qui ne gâchait rien, c’est qu’elle en avait dans la tête. Belle, cultivée et intelligence, la fille de rêve.
Vivre avec elle avait été d’une facilité déconcertante. Elle savait entretenir un intérieur, était économe, organisée et soignée. Il s’était complu dans la vie de couple. Il se sentait un homme mur et épanoui et c’était grâce à elle. Il le savait, et lui en était reconnaissant.
En revanche, c’est vrai que côté sexe, il sentait bien que ce n’était pas toujours le super pied. Elle aimait la douceur, les caresses et, avec lui, elle n’y trouvait pas toujours son compte. Il avait bien conscience que si, de son côté, il était satisfait, elle, en revanche, ne l’était pas forcément à chaque rapport.
Il savait qu’il devait s’assagir, mais que ce n’était pas évident d’aller contre sa nature.
Il n’avait pu s’empêcher, souvent, de comparer les deux jeunes femmes les plus importantes de sa vie. Incontestablement, Déborah était une partenaire sexuelle qui correspondait mieux à son tempérament. Elle aimait quand il y allait fort, quand il donnait sa pleine puissance dans des relations sexuelles musclées.
Dorine, elle, préférait qu’il soit plus dans la retenue, « sur la réserve » comme il le disait parfois, et, c’est vrai, que cela l’avait souvent mis en difficulté, voir avait un peu gâché son plaisir.
Déborah, c’était la femelle à l’état brut. Elle aimait passionnément, certes, mais avec le besoin de donner et de recevoir toujours le plus ardent, le plus fort témoignage d’amour. Avec elle, c’était physique.
Il en était là de ses réflexions lorsque son père lui annonça qu’ils arrivaient.
Le temps était superbe et le bassin projetait une magnifique clarté bleutée. La journée s’annonçait belle et ils entrèrent dans un restaurant pour déjeuner.
Déborah ne décolérait pas. Depuis que son père lui avait demandé de l’accompagner pour les tractations du jumelage des deux établissements en lui annonçant que William serait présent, elle avait senti sa colère grimper pour atteindre son paroxysme le jour de la rencontre.
Elle ne pouvait détourner ses pensées de la trahison de son ex chéri. Elle revivait comme dans un film que l’on se passe et repasse la même scène, l’instant où elle vit Dorine sortir de la chambre, juste revêtue d’une serviette et semblant faire comme chez elle.
Elle ressentait, physiquement, la même chaleur monter jusque dans ses tempes et envahir toute sa tête.
Ce traitre de William était rapidement, sitôt parti à des centaines de kilomètres d’elle, retombé dans ses travers et n’avait pu s’empêcher de sauter cette petite oie blanche. Pas si blanche que ça apparemment.
Une véritable salope qu’elle était. Elle savait pertinemment que Willy et elle sortaient ensemble depuis de longs mois. Tout le lycée le savait. Elle s’était laissé séduire pour mettre dans son lit le seul mec qu’elle n’aurait, en principe, jamais du envisager d’avoir.
Mais voilà, ce mec était tellement léger dans sa vie et dans ses relations amoureuses, qu’il n’avait sans doute pas pu résister à l’idée de culbuter celle qui aurait due, depuis longtemps, être la petite amie de son meilleur copain.
Mais quel con ce Jérémy. Depuis le temps qu’il bavait devant les grosses loches de sa voisine de palier, comment se faisait-il qu’il ne se soit jamais déclaré.
Il ne pouvait qu’être puceau, pensa-t-elle en rigolant silencieusement.
Pourtant, c’était un beau gars. Rien à voir avec Willy. Jérème, c’était la force tranquille, la force sage, la force réfléchie. Bref, Il était sûr de sa force, mais n’en abusait pas. Elle aimait par-dessus tout son corps. Une plastique de véritable athlète. Un corps de rêve, qu’on adore caresser du plat de la main. Un corps dont on ne se lasse jamais.
Willy était très musclé, c’est vrai. Mais c’était de la force à l’état brut. D’ailleurs, il n’était qu’une brute épaisse. Toujours dans l’épreuve de force.
Mais, elle le savait au fond d’elle-même, c’était ça qu’elle adorait. Sentir en permanence la puissance de son partenaire. Si Jérème était un calme et un pondéré, Willy, lui, c’était une bombe atomique, un trente-deux tonnes en mouvement.
Il vous attrapait, il vous broyait. C’est ce contraste entre sa féminité, toute en nuance et en douceur, face à cette force sauvage et indomptable qui la faisait craquer. Il y a longtemps qu’elle le savait.
Jérème, c’était un taureau tranquille, sur de sa force, mais qui n’en use que s’il y est obligé.
Willy, c’était un cheval fougueux qui avait besoin de ruer dans vos brancards pour vous montrer sa force, et ça, ça la faisait grimper aux rideaux.
Il n’empêche que cet homme avec qui elle avait connu ses plus forts orgasmes, l’avait bel et bien laissée tomber pour une pétasse qui avait la réputation de son sobriquet, le glaçon.
Il devait se faire chier à cent sous de l’heure, mais ça, c’était bien fait pour lui.
Les quatre se firent face. Le père de William tendit la main et les poignées de main se firent.
William alla vers Déborah.
« Salut Deb. »Il s’avança, mais elle lui tendit la main.
« Bonjour William. »Le père de la jeune femme désigna un salon équipé de deux canapés se faisant face.
« Asseyons-nous. »Les palabres commencèrent. Les deux chefs de famille et patrons échangèrent longtemps sur les raisons, les conditions, les attendus, bref, les tenants et aboutissants du jumelage de leurs deux établissements.
Le père de Déborah s’interrompit.
« Ma chérie, tu veux bien aller nous chercher à boire ? »Elle se leva et alla passer commande.
Quand le garçon apporta les boissons, elle se leva de nouveau.
« Je vais dehors respirer. »William attendit quelques minutes et, voyant qu’elle ne revenait pas.
« Je vais aller voir ce qu’elle fait. »Il sortit et, ne la voyant pas sur le parvis du restaurant, se mit à la chercher.
Il la trouva sur la Jetée Thiers, regardant l ‘Ile aux Oiseaux.
« Tu es là ? Nos parents demandent après toi. »« J’avais besoin d’air. »Elle ne le regardait pas et continuait à fixer droit devant elle.
« Mais qu’est-ce que tu fous là ? »« Mon père a tenu à ce que je fasse partie des négos. »« Tu ne pouvais pas laisser ça aux grandes personnes ? »« Ah c’est malin ! C’est tout ce que tu as à me dire ? »« Ce n’est pas tout, je n’ai rien à te dire. »« Écoute, ça fait huit ans, tu ne crois pas qu’il y a prescription ? »« Prescription ? Ben dis donc, ça te réussit de fréquenter ta pétasse, tu as enrichi ton vocabulaire. »« Laisse-la en dehors de notre conversation. »« Il n’y a pas de conversation. Tu te casses et tu me laisses respirer. »« Je vois que tu m’en veux toujours. Je comprends. »« Qu’est-ce que tu comprends ? »« Je dis que je comprends que tu m’en veuilles encore aujourd’hui. Ce que je t’ai fait mérite ta colère. Mais le temps a passé Deb, nous ne sommes plus des ados. »« Moi, c’est sûr. Toi, je demande à voir. »Il esquissa un sourire. Elle jouait le jeu, comme dans le passé quand ils s’amusaient à s’agacer.
« Tu te trompes Deb. Je ne suis plus l’écervelé que tu as connu. »« Tu t’es acheté un cerveau ? »« Non, j’ai muri. »« Muri ? Si seulement tu connaissais la signification de ce mot. » « Je reconnais mes tors Deb. Que veux-tu que je fasse pour que tu daignes me parler comme de vieux amis, que je me prosterne à tes pieds ? »« Je ne te demande rien. »« Je sais que j’ai agi avec légèreté. »Là, elle perdit sa contenance.
« Légèreté ? Tu appelles me faire cocue avec cette greluche agir avec légèreté ? Moi j’appelle ça agir comme un salaud. »« Bon, si tu veux, j’ai agi comme un salaud. Mais j’étais jeune. Tu venais de mettre des centaines de kilomètres entre nous. »« Pas de ma faute si tu ne m’as pas demandé dans quel lycée nous pouvions nous inscrire. »« Tu sais bien que le lycée Guillaume Tirel n’était pas une option si je voulais prétendre reprendre un jour la boite de mon père. »« Tu savais très bien que le lycée hôtelier de La Rochelle n’en était pas une pour moi. »« Oui, je le savais pertinemment. »Elle cessa de regarder l’horizon pour le fixer droit dans les yeux.
« Nous savions que nous avions deux années difficiles à passer et qu’après nous nous retrouverions ici. »« Oui, je le savais. »« Et alors, tu n’as pas pu garder ta queue dans ton froc, il a fallu que tu baises la première venue. Première venue qui n’était autre que le glaçon que tu haïssais quelques mois plus tôt. »« Oui, j’ai été un vrai connard, tu as raison. A l’époque, je draguais toutes les filles. J’étais un vrai petit con. »« Oui, voilà, tu as trouvé l’expression. Un vrai petit con. Mais ce que tu n’as pas compris, c’est que cette qualification est intemporelle. Tu étais un petit con et, je suis sûre que tu es et seras toujours un vrai petit con. »« C’est là que tu te trompes. Au début, c’est vrai, je n’ai cherché qu’à me la faire. Mais avec le temps, j’ai appris à la connaître et j’ai découvert une belle personne…Et…Je me suis attaché à elle. »« Arrête, je vais vomir. »« Non, tu es injuste avec elle, et avec moi. Elle est vraiment une femme respectable et, au passage, une sacrée professionnelle. Moi aussi j’ai changé. Je ne drague plus, je suis un gars sérieux et fidèle. »« Fidèle, toi ? Mais tu as vraiment envie que je m’étrangle de rire ma parole. »« Arrête Deb, je suis vraiment un autre homme que le jeune homme fougueux et sûr de lui que tu as connu. »Elle l’observa quelques instants en silence avec un léger sourire sur les lèvres, puis le pointa du doigt.
« Écoute, je suis sûre que je te fais craquer quand je veux. »« Mais non, qu’est-ce que tu manigances encore ? »« Je ne manigance rien du tout. Je te dis que s’il me prenait l’envie de te reconquérir, tu me tomberais dans les bras aussitôt. »« Allez, au lieu de dire des bêtises, on ferait mieux de les rejoindre. »
William rentra le soir pour le dîner. Dorine l’attendait, inquiète et impatiente de savoir comment cela s’était passé.
« Alors, raconte. »« Ben on les a rencontrés au 1900 à Arcachon. Ils nous attendaient depuis un quart d’heure. On s’est installés et on a tout de suite abordé le jumelage. »« Elle était là l’autre ? »« Oui, bien sûr qu’elle était là. Elle me fusillait du regard. Ses yeux auraient été des révolvers, elle m’aurait tué sur place. »« Elle n’a pas cherché à te parler en tête à tête ? »Non, même pas. Mon père a lancé le sujet et on a tout de suite été dans le débat. »« Bon, et qu’est-ce que ça a donné ? »« Ben je crains que ce ne soit long et scabreux. »« Ah bon ? Pourquoi ? »« Ben on n’est pas d’accord sur plein de trucs. Le prix, les menus, le nom, les travaux, l’approche générale quoi. »« Qu’est-ce que vous allez décider ? »« Rien pour le moment. Il faut régler ces différents et voir où ça nous mène. »« Et alors ? »« Alors, on a décidé de se revoir une fois par semaine. »« Quoi ? Une fois par semaine ? Une fois par semaine tu vas être avec ton ex ? »« Non, pas avec mon ex. Elle fait partie de la négo, mais je ne suis pas avec elle. OK ? »
Cela faisait cinq semaines que les pourparlers avaient commencé et, hormis quelques rares compte-rendus sans grande importance, William ne lui avait quasiment rien donné comme informations sur l’avancement des échanges. Elle décida de rencontrer son patron pour savoir où cela en était. Elle profita d’un matin où elle le croisa près de son bureau pour lui poser la question.
« Ah Dorine, comment ça va ce matin ? Tu n’es pas au potager ? »« Je voulais vous voir monsieur. J’aimerais savoir où en sont les négociations. »« Si tu t’inquiètes pour ta place, tu n’as aucune raison de t’en faire, quoi qu’il advienne de ces échanges, tu es et resteras liée à notre établissement, je te le promets. »« Mais, cela fait plusieurs semaines que tout a commencé et on n’a aucune information. »« Allons bon. Willy ne t’en parle pas ? »« A peine. Il ne me fait que de brève compte-rendus et, la plupart du temps, sur des choses sans importance. »« Mais c’est normal. Nous l’avons cantonné aux éléments matériels de la négociation. »« Je ne comprends pas. Vous vous y rendez bien tous les deux. »« Oui, mais une fois là-bas, il rejoint Dorine qui a été désignée pour préparer le rapprochement des enseignes, des décors, de la vaisselle, et touti quanti. »« Mais il n’est pas avec vous ? »« Il est dans l’établissement, oui, mais pas dans la même salle de réunion que moi. »« Ah bon ? »« Holà, rassure-toi, je l’ai à l’œil, il a des consignes et un ordre du jour à respecter. Il me fait un rapport sur tout ce qui a été dit et je le mets dans le dossier. »
Dorine sortit de ce bref échange complétement déconcertée. Pourquoi Willy ne lui avait pas parlé de ça ? Pourquoi ne lui avait-il pas dit qu’il avait en charge une partie des négociations, sans son père et, visiblement, en tête à tête avec la Déborah ? Que lui cachait-il ? Qu’est-ce qui se tramait dans son dos.
Elle voulut en avoir le cœur net. Elle appela Jérémy.
« Allo Jérème ? C’est moi. »« Oh, dorine ? … Mais… Pourquoi tu m’appelles ? »« J’ai quelque chose à te demander. »« A me demander ?... Vas-y. »« Tu savais que Déborah et William se voyaient toutes les semaines pour négocier les conditions matérielles du jumelage ? »« Non. Comment le sais-tu ? »« C’est le père de Willy qui me l’a dit à l’instant. »« Ben non, je ne le savais pas. Tu sais, Deb ne me dit pas grand-chose des négos. »« Je n’aime pas ça, mais pas ça du tout. »« C’est vrai que, maintenant que tu le dis, ça me fait tout bizarre de les savoir tous les deux, ensemble, chaque semaine. Pourquoi ne m’en a-t-elle rien dit ? Et toi, il t’en a parlé ? »« Mais non, je l’ignorais. Ça ne me plait pas du tout. »Il y eut un long silence.
« Jérème, tu es toujours là ? »« Oui. »« Écoute. Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai besoin de savoir ce que ça cache. Quand on n’a rien à cacher, ben on ne met pas sous silence que l’on passe une journée par semaine en tête à tête avec son ex. Tu es d’accord ? »« A fond. »« Voilà ce que l’on va faire.
Déborah revivait. Avoir retrouvé son Willy, alors qu’elle ne l’avait pas oublié, alors que tout n’était pas toujours super avec Jérème, alors, surtout, qu’elle savait maintenant qu’il avait changé, muri, et que ça n’était pas l’amour fou avec Dorine ; en clair, tout cela la rendait fiévreuse. De nouveau elle se sentait envoutée, irrésistiblement attirée par ce garçon, cet homme maintenant.
C’est vrai qu’il avait incroyablement changé. Il faisait homme, presque patron. Il semblait toujours aussi sûr de lui, mais, aujourd’hui, il était posé, serein, impavide. Il avait dans le regard quelque chose qu’il n’avait pas à l’époque. Quelque chose d’intimidant, de fascinant. On ne pouvait plus détacher son regard de ses si beaux yeux vert menthe. Il s’était transformé en un homme plus que séduisant. Son visage taillé à coups de serpe, ses épaules larges, ses jambes musclées et arquées, sa taille fine, son port altier, il était vraiment un très bel homme.
Ils n’avaient d’ailleurs pas tergiversé trop longtemps pour se tomber dans les bras l’un de l’autre.
Dès la seconde réunion, il proposa aux deux patrons de les soulager de la partie bassement matérielle et que Deb et lui allaient s’en charger. Ils avaient juste besoin de leur accord pour trouver un local pour se réunir. On leur confia le bureau du père de Deb, qui, passant la journée au restaurant sur le bassin d’Arcachon, avec le père de Willy, leur laissait la pièce en toute liberté.
Il faisait bien vingt mètres carrés, avec un grand bureau près du mur du fond et avec un immense canapé pour mettre à l’aise les visiteurs. C’est là qu’ils s’étaient jetés dans les bras l’un de l’autre et s’étaient aimé à la folie. Chacun retrouvant toutes les sensations un temps oubliées.
Sitôt la porte franchie, il l’avait attirée à lui.
« Arrête, tu sais que je suis avec Jérème. »« Et alors ? Ne me dis pas que tu es folle amoureuse, je ne te croirais pas. De moi, tu étais raide dingue, pas de lui. »« Prétentieux va. »« Ose me dire que tu ne m’as pas aimé. »« Bien sûr que je t’ai aimé. A la folie, si tu veux savoir. »« Tu vois, je le savais. C’est moi que tu as le plus aimé. »« Tu m’as trahie. »« J’ai fait une connerie, c’est vrai et je le reconnais. »« Tu as agi comme un salaud, et tu t’es mis avec la Dorine. »« Tu m’avais jeté je te rappelle au passage. »« C’est tout ce que tu méritais. »« C’est vrai, tu as raison, je ne méritais pas ton amour. Si je me suis mis avec elle, c’est en désespoir de cause. Tu ne voulais plus de mois, j’étais désespéré. »« Allez, vas me faire croire ça. »« Je te le jure. Je savais que je n’avais que ce que je méritais, mais tu ne peux pas savoir comme je regrettais. »« C’est vrai ce mensonge ? »« Tu sais, j’étais jeune, insouciant. Avec Dorine, ça s’est fait comme ça, sans même le vouloir. Tu me manquais tellement, j’ai craqué. »« Tu m’as fait souffrir. »« Je l’ai regretté, crois-moi. Avec elle, ça n’a pas toujours été merveilleux tu sais. »« Ah bon ? Mais pourquoi tu es resté avec elle ? »« Mais parce qu’il n’y a pas que le cul dans la vie. »« Quoi ? Je ne comprends pas. »« Tu sais, au lit, ça n’est pas ce que j’ai connu de mieux. »« Tiens donc. »« Le mieux, c’est avec toi que je l’ai connu. Nous deux, on était sur la même longueur d’onde. Avec toi, c’était l’extase, l’unisson. »« Là, tu exagères. »« Pas pour toi ? »« Heu… »« Allez dis-le moi. Si tu n’as pas ressenti les mêmes choses pour moi, je suis capable de le comprendre. Moi, tu vois, je te le dis tout de go. C’est avec toi que j’ai trouvé l’harmonie, la complémentarité, l’entente totale. Si tu n’as pas éprouvé la même chose, je comprends que tu sois bien avec lui. »Il la lâcha et se tourna vers la porte.
« Non, reste. »Elle regardait ses chaussures et se tordait les mains.
« C’est avec toi que je me suis sentie le plus femme. Avec toi que j’ai eu mes plus forts orgasmes. »Il se précipita contre elle et la prit dans ses bras.
« Ma deb, je savais qu’entre nous, la magie pouvait reprendre. »Il l’embrassa et elle lui rendit son baiser.
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