La Corine
Récit érotique écrit par Tamalou [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 12-12-2021 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Couleur du fond :
La Corine
Ma femme et moi, nous avions rencontré Corine et Raymond pour la première fois dans un des magasins de vêtements du centre commercial. Samedi matin, nous faisions la tournée des magasins parce que ma femme avait décidé que j’avais besoin de chemises. J’ai été époustouflé par cette nana qui regardait les jeans près de la porte d’entrée. D’abord, j’ai pensé que c’était une de ces putes qui arpentent le bitume des ruelles derrière le centre commercial. Je l’ai suivi des yeux un moment, hypnotisé par le balancement de ses hanches, et le volume de ses nichons. Puis elle a disparut vers le fond du magasin, et je me suis rappelé que j’étais venu là avec ma femme.
Alors que je me retournais, cherchant du regard ma femme, il y avait ce grand type, Raymond, qui parlait avec Florence. Ma femme se fait toujours draguer, tout le temps, n’importe où, et par n’importe qui. Elle est trop gentille, et n’ose pas envoyer promener les baratineurs. Dès que je la laisse seule deux minutes, je la retrouve avec un mec en train de lui conter fleurette. Ce grand type, Raymond, était charmant et loquace. Il avait demandé son avis à ma femme sur un choix de vêtements. Bien évidemment, ma femme se considérant comme une experte, se chargeait d’expliquer à Raymond l’assemblage des couleurs. Elle parcourait les piles de linges pliés en commentant pour Raymond. Elle était ravie d’avoir un nouvel adepte, et semblait le trouver très agréable.
Peu de temps après, Corine est réapparue et Raymond nous a présenté sa femme, j’ai eu beaucoup de mal à ne pas montrer ma surprise, et j’ai pensé : « Ça, ta femme ? Merde, moi qui croyais que c’était une pute en train de tapiner dans le centre commercial pour racoler des clients »
Naturellement, Corine a souri en rejoignant notre groupe. C’était une blonde platine, maquillée comme une voiture volée, la quarantaine. Ils nous ont raconté qu’ils étaient mariés. Jamais vu de couple plus disparate. Raymond semblait être un gros balourd un peu frustre, et il avait bien 15 ans de plus que Corine. Nous quatre ne formions plus qu'un, et nous avons visité toutes les allées, sans nous séparer une seule seconde. Nous avons acheté quelques bricoles indispensables, et nous sommes allés faire la queue devant la seule caisse ouverte. Une fois sortis du magasin, Raymond, aussi collant qu'un pot de miel, a suggéré que nous allions tous au bar voisin pour faire connaissance.
Je n'étais pas trop intéressé, mais ma femme et Raymond menaient le défilé, bras dessus, bras dessous, Corine suivait, et je fermais la marche, fasciné par le balancement de ses hanches. Malheureusement, c’était un Starbucks, et ça a pris une éternité pour se faire servir. Nous avons dû attendre que le Gogol vienne nous demander de prononcer nos noms à haute voix pour qu'il puisse les écrire au feutre sur les tasses. J'ai dit que mon nom était "Pipo", Raymond a dit "Toto", ma femme, qui n’aime pas mentir, a dit "Florence" et Corine a dit :
« Mets juste "Miel" dessus, chéri » en gonflant sa poitrine.
Avec nos tasses de café en main, nous avons trouvé un endroit inconfortable où nous asseoir. Raymond nous a raconté qu'il était un ami proche du propriétaire du magasin que nous venions de quitter, et qu'il l'avait aidé à planifier la présentation du magasin. D’après lui, il se présentait comme une sorte de "manager de l'ombre", qui vérifie l'état du magasin, pour faire son rapport au propriétaire. J’étais impressionné, ce type semblait savoir de quoi il parlait, parce qu’il ajoutait une foule de détails. Corine discutait avec Florence, et elle nous a appris qu'elle avait récemment eu une deuxième augmentation mammaire, et qu’elle devait se fournir chez un spécialiste pour des brassières et des soutien-gorge sur mesure. Raymond ne voulant que le meilleur pour sa femme, ou devrais-je dire le meilleur pour les seins de sa femme, cela lui coûtait un bras à chaque fois.
« Combien de temps durent les implants ? » demanda Florence.
« Chérie, tu dois les considérer comme les pneus de ta voiture, ça dépend comment tu conduis, mais quand ils s'usent, tu dois les remplacer »
Nous avons également appris que lorsque Raymond ne travaillait pas pour cette chaîne de magasins, il était employé comme directeur technique dans une entreprise de construction. Ils étaient en train de construire une multitude de maisons accolées, sur une crête surplombant la ville. Corine travaillait pour un courtier immobilier local, et elle étudiait pour obtenir sa licence de vendeur. Comme elle venait juste de démarrer dans ce métier, j'ai offert mon aide pour tous les conseils dont elle pourrait avoir besoin, car je suis prof d'économie immobilière à l’université. Ma femme a ajouté qu'elle avait fait des études de conception de maisons pour plusieurs constructeurs locaux. Raymond hocha la tête et a dit qu'il les connaissait.
C'est ainsi que notre amitié a commencé. Raymond était comme un gros nounours, chaleureux, protecteur et généreux à souhait. Il était toujours prêt à payer l'addition, mais un dîner s’accompagnait toujours d’une facture de consommations importante, pour laquelle nous devions nous battre pour payer. Ma femme ne buvait pas, une grande bière me suffisait, alors quand c'était mon tour de payer, j'avais l'impression de soutenir le programme d’investissement du gouvernement. C'était probablement mesquin de ma part, mais si j’avais juste payé nos propres consommations, j'aurais eu une très petite facture.
Nous avons souvent mangés avec eux dans différentes brasseries, au cours des mois suivants. Je dois bien admettre que ces deux-là étaient amusants, quand on était en goguette. Un soir, nous sommes passés devant un club de strip-tease, et Raymond a dit : « Allons-y » Avant que je ne m'en rende compte, nous étions à l'intérieur du club en train de boire des whiskies, et des paires de seins nus nous tournaient autour. Un panneau sur le mur disait que les vendredis soirs étaient des soirées pour amatrices à forte poitrine. À ma grande surprise, Corine a pensé qu'elle et ma femme devraient se présenter, le prix étant de 100 euros. Bien sûr, la somme n’avait pas d’importance, mais si les femmes voulaient agiter leurs seins nus devant un tas d’ivrognes, j'ai trouvé l'idée assez amusante. Bien sûr, cette idée ne s'est jamais réalisée, ma femme ayant eu peur d’avoir froid aux seins.
Curieux de savoir comment ils vivaient, nous avons accepté une invitation pour leur rendre visite, un soir. Raymond avait dit qu'il voulait me montrer une peinture qu'il avait acquise. C'était une petite location, dans un quartier miteux, à deux pas de la zone industrielle. Ils l'avaient décoré sobrement. Raymond était assis dans son fauteuil en simili cuir, sirotant un verre de whisky, quand nous sommes arrivés. Florence a été prise en main, et conduite dans la chambre par Corine qui voulait lui montrer ses emplettes. Je me suis assis dans le canapé, face à Raymond. Il m'a servi un whisky avec des glaçons. Puis il se leva et se dirigea vers le mur où trois peintures étaient accrochées. Il alluma une petite lumière qui était attachée au sommet du cadre doré.
« Alors, qu'est-ce que tu en penses ? » Il m’a demandé.
« Hum ? Qu’est-ce que je pense de quoi ? »
« Tu ne les reconnais pas ? »
« Parle-moi d’eux » Je ne voulais pas montrer mon ignorance.
« Mon Dieu, ce sont des Picasso, ils valent des millions »
Je me suis levé, et je me suis approché : « Des Picasso ? »
« Bien sûr que ce sont des Picasso, regarde la signature » Effectivement, il y avait une signature dans un coin qui avait l'air un peu baveuse. Raymond, visiblement agité, a saisit le tableau par son cadre, le décrocha du mur et le retourna : « Regarde, il y a le sceau officiel » Et là derrière, un gros cachet rouge, comme un diplôme, avec une écriture qui semblait être une garantie, signé du Centre Picasso, avec une généalogie signée Claude Ruiz-Picasso, qui prétendait être le descendant officiel du maître.
« Écoute-moi bien » a déclaré Raymond, « un bon conseil, si tu n’y connais rien, n'achète pas d'art, achète des pièces d'or, attends que le cours baisse, et achète tant que tu peux, le prix monte toujours. J'ai une valise pleine, cachée ici dans l'appartement, n'est-ce pas, chérie ? »
Corine hocha la tête. J'ai été stupéfait. Je n’ai pas osé demander à voir la valise, je craignais que si elle était volée, je puisse être suspecté. Plus tard, nous avons appris que Corine était divorcée, avec une fille adulte qui était toxicomane. Raymond était également divorcé.
« Sa première femme, nous a confié Corine à voix basse, est devenue lesbienne »
Je ne pense pas que Raymond ait entendu ce commentaire, il était probablement un peu sourd, mais il a lancé d'une voix forte : « J'ai un fils à qui j'ai laissé ma moto. Une américaine. J'ai aussi un fils adoptif qui est un réfugié politique. Sa famille a été massacrée, mais l'enfant a survécu. Il avait nulle part où aller, alors je l'ai adopté »
« Tu restes toujours en contact avec eux ? »
« De temps en temps » Corine hocha la tête.
« Mon fils a eu des problèmes, il a fait de la prison. L'autre va bien, il travaille pour une entreprise de déménagement à... » Il a nommé une ville que je ne connaissais pas. Je ne l'ai pas interrogé sur ses problèmes passés, les gens ont le droit de faire des erreurs, et de recommencer une nouvelle vie. J'ai cru comprendre qu'ils étaient mariés depuis 5 ou 6 ans, mais il n'y avait pas de photos de cet événement. Juste les Picasso étaient accrochés au mur.
Plusieurs mois s'étaient écoulés et nous étions devenus les meilleurs amis du monde. Nous ne savions pas grand chose sur eux, mais petit à petit, nous avons eu le sentiment de savoir qui ils étaient. Nous avions le sentiment de bien les connaître, mais certains pans de leurs personnalités restaient un peu flous. Ce soir-là, il y avait un petit groupe qui jouait du rock au Steak House. Nous étions en train de manger lorsqu'un ivrogne déséquilibré s'est cogné à notre table en renversant nos boissons. Le personnel l’a jeté dehors, et ils se sont excusés pour le dérangement. Ils ont remis de nouvelles boissons et nettoyé la table. Raymond semblait très énervé, et il a parlé de la façon dont il pouvait tuer une personne avec un seul doigt. Une compétence qu'il avait acquise quand il était dans les commandos de marine. Comme il avait le physique d'un phoque, l'idée qu'il pouvait être un nageur expert me convenait bien.
À un moment donné, Corine s'est excusée pour aller aux toilettes. Quelques minutes plus tard, j'ai réalisé que j'avais laissé mon portefeuille dans la voiture. Je suis sorti et j'ai vu qu'un type se tenait à côté de la voiture de Raymond. Suspectant qu'il pouvait faire un mauvais coup, je traversais subrepticement le parking pour mieux voir. Puis j'ai vu qu'il se penchait avec ses mains devant lui, alors j'ai pensé qu'il pissait contre la voiture. J'ai réalisé que ce n'était pas le cas quand je l'ai vu tenir la tête blonde d'une fille. Il était en train de se faire sucer par une femme qui ressemblait beaucoup à Corine. Je suis allé à ma voiture, j'ai récupéré mon portefeuille, j’ai fumé une cigarette, puis je suis rentré. Non, ça ne pouvait pas être Corine, elle était là, assise à table, en train de boire son whisky, l'air aussi innocente qu'un bébé. C'est alors que ses yeux se sont levés et ont rencontré les miens, et après ça je n'étais plus sûr de rien.
Raymond a commencé une nouvelle histoire. Il a raconté qu'il y a quelques années, il faisait partie des équipes de commandos qui s’étaient rendues au Mali pour nettoyer les bandes de pillards qui terrorisaient le Sahel. Mon respect pour Raymond a grandi à pas de géant après qu'il ait conté cette histoire, et j'ai été ravi quand il a insisté pour que je jure de garder le secret. J'étais tellement fier, mon pote était un vrai héros. Raymond était toujours sur la brèche en tant que consultant, et il disparaissait parfois plusieurs jours de suite. C'étaient des missions secrètes, il ne pouvait pas dire les détails, mais il s’agissait de former des groupes militaires prêts à intervenir n’importe où dans le monde. Raymond les formait au corps à corps.
Lorsque Raymond est parti en mission, nous avons invité Corine à dîner, mais cette fois-là, je ne pouvais pas me libérer, alors Florence et Corine sont sorties entre filles. Cela me plaisait, j'avais beaucoup de travail, et cette fréquentation perpétuelle pesait sur mon rendement. Florence avait prévu d'emmener Corine dans l'un de nos restaurants habituels, mais Corine préférait aller dans un endroit qu’elle connaissait. Elles se sont retrouvés dans une gargote sordide qui servait des tacos trop épicés, avec des boissons alcoolisées trop sucrées. Ma femme, pas trop initiée dans ce domaine, a finalement compris que c'était surtout un "lieu de ramassage". Je veux dire par là que les hommes en goguette, qui cherchaient des femmes disponibles, pour des relations sexuelles sans lendemain, venaient faire leur marché là-bas.
Comme ma femme était plus jeune et plus attirante que Corine, elle a passé son temps à refuser des invitations pour des danses et des boissons gratuites. Florence était troublée par cette situation, et elle s'excusa pour aller se réfugier dans les toilettes des dames. De retour à table, Corine s’était absentée. De toute évidence, Corine avait rencontré quelqu'un pendant que ma femme était absente, car elle n’est revenue qu’après quarante minutes. À ce moment-là, Florence était assise à leur table, et au lieu de deux cocktails, il y avait maintenant six verres vides. Corine revint par une porte latérale, échevelée, son maquillage avait souffert, et il y avait une longue traînée humide sur son chemisier. Corine a dit que c’était de la sauce. Ma femme, ne voulant pas couvrir la débauche de Corine, a pensé qu'il valait mieux rentrer, et elle n'a posé aucune question. Quand Florence est rentrée à la maison, elle ne m'a pas raconté grand-chose, elle avait oublié la majeure partie de l'histoire. Il a fallu l’interroger longtemps avant qu'elle ne se rappelle ce qu’il s'était passé ce soir-là.
Le week-end suivant, Raymond a appelé pour dire qu'il avait découvert un excellent restaurant de fruits de mer sur la côte. C'était à environ 50 kilomètres, donc nous sommes tous montés dans sa voiture. Il a dit qu'il y avait une base militaire à proximité, et qu’il avait été là-bas pour un briefing. Avec le bruit de la route, je n'entendais pas ce que disaient les filles assises à l'arrière. À peu près à mi-chemin, Raymond quitta brusquement l'autoroute, s'arrêta sur le parking, juste après la sortie, et attendit.
« Ça va, Raymond ? »
« Je voulais juste m'assurer que personne ne nous suit » a-t-il répondu. Corine a confirmé que c'était son modus operandi, et qu’il faisait ça tout le temps. Il a dit qu'il travaillait pour les services secrets, et qu'il devait s'assurer que personne ne le suivait. Pourquoi "ils" le suivraient, il ne m'a jamais expliqué.
« Cela peut-il être vrai ? » s’inquiéta ma femme.
« Je ne sais pas » a répondu Corine.
À table, Raymond a recommencé son réquisitoire sur sa méfiance à l'égard des banques. Il m'a rappelé que je devrais commencer à stocker des pièces d'or.
« Quand le monde sera dans la merde, les banques fermeront, et ceux qui n’ont pas prévu crèveront. Si vous n’avez pas les moyens d'acheter de l'or, achetez de l'argent, c'est beaucoup moins cher »
À cette époque, au lieu d'or ou d'argent, nous avions décidé d’acheter une maison plus agréable. Ma femme a demandé à Corine si son agence immobilière pouvait nous proposer une bonne affaire. C'est alors que Corine lui a raconté qu'elle avait été renvoyée de son travail. Sa patronne la soupçonnait d’avoir une liaison avec le patron, son mari. Il a fallu insister un peu, mais elle a fini par raconter que le patron, faisant semblant de montrer un bien à un acheteur, emmenait Corine dans des logements inoccupées qui lui étaient confiés à la vente. Ils entraient comme s'ils visitaient le bien. Une fois dans la chambre, il la baisait, puis ils rentraient au bureau. Malheureusement, la femme, qui était associée dans leur agence immobilière, faisait visiter le bien à un client, lorsqu'elle est tombée sur eux à l’improviste. Exit Corine, vendeuse immobilière en herbe.
J'avais déniché une belle maison dans un vallon à l'extérieur de la ville, mais elle avait subi des dégâts des eaux. J'ai demandé à Raymond d'y jeter un coup d'œil, et il a souligné divers problèmes supplémentaires qui, selon lui, pourraient être coûteux. Sachant qu'il était l'expert, ses commentaires m'ont découragé de faire une offre. Ma femme, étant un peu prude, pensait que le moment était venu d’espacer les contacts avec le couple, les frasques de Corine devenant un peu trop répétitives. Mais Raymond nous a appelés une semaine plus tard. Les ventes de biens immobiliers étaient faibles, et le constructeur pour lequel il travaillait lui faisait bénéficier d’un prix très bas sur les maisons qu'il construisait. Nous sommes allés voir les maisons qui n’étaient pas finies, et à bonne distance. Il y avait Raymond, tout seul, sans ouvriers en vue, pour nous montrer les maisons. Il y en avait trois à vendre, et il fallait les acheter tous les trois pour faire l'affaire.
J'ai demandé à Raymond : « Seriez-vous intéressé à en prendre une pour vous, et nous pourrions revendre la troisième ? » C'était comme s'il ne m'avait pas entendu.
« C'est une excellente opportunité pour vous, vous les achetez, je les finirai, et vous vous ferez des couilles en or »
Nous avons envisagé une participation, mais parce que les maisons n'étaient pas finies, et que nous ne savions pas ce que ça coûterait pour les terminer, et que nous ne pouvions pas acheter que l'une d'entre elles, nous avons réfléchi à la situation, et nous avons commencé à avoir des doutes sur Raymond. Le lendemain soir, Raymond a insisté pour nous présenter au promoteur, son patron. Il nous a emmenés dîner avec son patron, un chinois, et avec toute sa famille. C'était le Nouvel An chinois, et la coutume, c’était de faire des cadeaux aux employés, c’est pourquoi il avait invité tout le monde au restaurant. Je dois bien reconnaître que le patron chinois était très chaleureux, très généreux de nous inviter, mais il n'a pas été fait mention des maisons.
Après le dîner, nous avons suivi Raymond et Corine jusqu'à leur petit appartement. Raymond et moi, nous sommes assis au salon pour converser. Pendant ce temps, les femmes ont disparu dans la chambre. Corine a confié à ma femme qu'elle n'était pas satisfaite des relations sexuelles avec Raymond.
« Pourquoi ? Qu'est-ce qui ne va pas bien avec lui ? »
« Eh bien, il ne s’embête pas avec les préliminaires, il me tombe dessus comme un cachalot, et s'il n’arrive pas à bander, il prend un viagra, et il y arrive mais, chérie, ça n’est pas très romantique »
Elle lui a ensuite expliqué son remède. C’était assez simple. Elle allait chercher ailleurs ce qu’elle n’avait pas à la maison. Par exemple le livreur de colis. Elle l’a vu une fois, et elle l’a trouvé à son goût. Alors elle s'est expédiée des boîtes vides, et quand le livreur les a amenées chez elle, elle l’a fait entrer. Malheureusement, elle était à moitié nue, avec juste une nuisette trop courte et transparente pour cacher ses charmes. Elle n’a pas eu trop de difficultés pour le séduire. Le gars avait une belle bite et savait s’en servir, alors elle a continué de s’envoyer des boîtes vides.
Je connaissais un gars qui travaillait dans cette compagnie, alors je lui ai demandé s'il connaissait le livreur qui faisait ce quartier. Il a acquiescé. Avait-il entendu parler de Corine ?
« Une blonde, la quarantaine défraîchie ? Avec une paire nichons énormes ? » J’ai hoché la tête.
« Jason nous l'a amenée il y a quelques semaines, quand nous avons fait un pot de départ pour un gars qui prenait sa retraite. Elle a sucé ou baisé la moitié des gars, dans le vestiaire. Une salope, mais une sacré affaire, elle prenait les mecs trois par trois »
J'ai failli tomber : « Tu l’as baisée ? » ai-je demandé.
« Moi ? Non, bien sûr que non, je suis marié et fidèle » Puis, il m’a fait un clin d’œil.
Ma femme était vraiment fatiguée des frasques de Corine, elle était prête à cesser tout contact avec ce couple, mais nous avions promis de les voir le week-end prochain. Florence a cédé en assurant que ce serait le dernier dîner. Nous devions les retrouver au restaurant vers 19H, le samedi soir. Quand nous sommes arrivés, l'endroit était bondé, la musique était forte, et l’alcool coulait à flots. Raymond et Corine entamaient leur troisième tournée de whisky, et se disputaient avec le serveur. Il n’avait pas de monnaie, les boissons contenaient plus de glace que de whisky, et ce whisky était sûrement édulcoré.
Ne voulant pas m'impliquer, j’ai laissé Raymond se chamailler. Nous nous sommes assis. La direction a offert une tournée gratuite à la table pour calmer les choses. Nous avons reçu quatre whisky, et nous avons offert les nôtres à nos amis. J'ai commandé une bière pression, elle était excellente. Nous avons commencé à manger en conversant un peu. Raymond a dit qu'il avait réussi l'examen de la ville, et qu'il était embauché comme inspecteur des bâtiments parce que le marché de la construction ralentissait.
Après le repas, les filles sont allées aux toilettes et Corine, dans l'intimité des toilettes, décrivit son dernier loisir. Elle a dit à ma femme qu’elle allait se promener en voiture sur la rocade, avec le décolleté de son chemisier grand ouvert, et sa jupe retroussée. Elle dépassait lentement un routier, mettait son clignotant pour se garer sur un parking, et si le camion la suivait et la rejoignait, elle grimpait dans sa cabine pour une baise rapide. Elle a précisé qu’elle pouvait en faire plusieurs, parce qu’ils s’appelaient entre eux à la C.B. Quand Florence a demandé s’ils la payaient, elle n'a jamais répondu. Elle a raconté que son comportement avait attiré les soupçons d’un patrouilleur routier. Pour échapper à la contravention, elle l’avait sucé. Pendant ce temps, Raymond m'a dit qu'il prévoyait de partir à l’étranger, où il était convaincu que les constructions étaient en plein boom. Il partait bientôt en prospection pour 4 ou 5 jours.
Eh bien, c’était décidé, et nous avons espacé notre relation. Peu de temps après ce dîner, nous avons cessé de les voir. Ils nous ont appelés plusieurs fois, entre ses supposés voyages, alors nous avons trouvé des excuses. Finalement, le téléphone s'est arrêté de sonner. Nous avons pensé qu'ils avaient déménagé. Cette histoire avait assez duré. C’était notre dernière sortie avec ce couple.
Le gars du magasin de vêtement où nous les avions rencontré, a été surpris quand je lui ai dit que Raymond était un "directeur de l'ombre", mais il n'a pas contesté. Il a dit qu'il avait souvent vu Corine seule dans son magasin, et qu’il l’emmenait dans l’arrière boutique pour lui faire payer ses achats. En clignant de l’œil, il m’a dit qu’elle avait une bouche fabuleuse. Puis il a admis qu'il ne les avait pas revus depuis plusieurs mois.
Personne ne les avait revus, c'était comme si la terre venait de les engloutir. Alors, j’ai fait le tour des endroits où ils avaient leurs habitudes. J'ai demandé au maître d'hôtel du "Steak-House" qui était plus loquace. Il a dit que Corine, l'année dernière, passait dans l'après-midi, entre le déjeuner et le dîner, pour s’occuper du personnel dans le vestiaire des employés.
« Si vous la voyez, dites-lui bien qu'elle nous manque, et qu’elle peut passer quand elle veut »
Nous avons repris nos recherches pour trouver une maison, et j'ai rencontré par hasard l'ancien patron de Corine. Il avait une version différente de l'histoire. Il a affirmé que c'était sa femme qui avait eu une liaison avec Corine, et que c'était lui qui l'avait virée, avant de se séparer de sa femme.
Toujours en cherchant une maison, je suis passé voir les bureaux du promoteur immobilier, l’ancien patron de Raymond qui nous avait invités au restaurant. Je suis tombé sur le directeur, le propre fils du patron, et il se souvenait parfaitement de nous pendant ce dîner. Il n'avait pas revu Raymond depuis cette nuit-là. Il n’a pas fait de difficultés pour répondre à mes questions.
« Corine a été pendant longtemps la maîtresse de mon père. Elle était tellement bonne au plumard qu’elle avait tourné la tête de mon vieux. C’est pour ça qu’il avait confié ce travail à Raymond. Construire ces trois maisons sur la colline. Mais personne n’a pu les terminer, et on a dû les démolir. Et non, mon vieux n’a pas revu cette salope de Corine depuis longtemps. Il l’a remplacée par une autre pute. Si vous la voyez, dites-lui de ne pas revenir »
Je n'ai jamais rencontré l'ex-femme, le fils, ou le fils adoptif de Raymond. Peut-être existent-ils ? Florence avait rencontré la fille toxicomane de Corine, un après-midi, donc je sais qu'elle existe. Oh ouais, et cette maison que je voulais acheter, je savais que c'était une bonne affaire. Un petit malin a évidemment réglé les problèmes insolubles selon Raymond, et me l’a revendu deux fois plus cher l’année suivante. Je m'en veux encore d’avoir écouté Raymond.
Maintenant, je ne porte aucun jugement sur Corine, elle baisait tous les hommes qu’elle rencontrait, parce que son appétit sexuel était prodigieux. Raymond, c’était en fait un maçon qui était au chômage la plupart du temps. C'était aussi un mythomane proverbial qui croyait probablement chaque connerie qu’il inventait. Je suis sûr que si on le passait au détecteur de mensonges, la machine disjoncterait. C'était assez déroutant d'essayer de démêler le vrai du faux. Corine, je ne l’ai jamais baisée. Soit elle m'avait trouvé peu attrayant, soit c'était son code d’honneur, ne pas baiser les copains de son mari.
Paroles de Pierre Perret :
On dit "Tiens c'est la Corinne
Qu'a encore trouvé une pine
Ses amants n'avaient pas tort
Elle peut faire bander un mort"
A l'unisson les paroissiens
Dirent "Y a qu'ça qui lui fait du bien"
Alors que je me retournais, cherchant du regard ma femme, il y avait ce grand type, Raymond, qui parlait avec Florence. Ma femme se fait toujours draguer, tout le temps, n’importe où, et par n’importe qui. Elle est trop gentille, et n’ose pas envoyer promener les baratineurs. Dès que je la laisse seule deux minutes, je la retrouve avec un mec en train de lui conter fleurette. Ce grand type, Raymond, était charmant et loquace. Il avait demandé son avis à ma femme sur un choix de vêtements. Bien évidemment, ma femme se considérant comme une experte, se chargeait d’expliquer à Raymond l’assemblage des couleurs. Elle parcourait les piles de linges pliés en commentant pour Raymond. Elle était ravie d’avoir un nouvel adepte, et semblait le trouver très agréable.
Peu de temps après, Corine est réapparue et Raymond nous a présenté sa femme, j’ai eu beaucoup de mal à ne pas montrer ma surprise, et j’ai pensé : « Ça, ta femme ? Merde, moi qui croyais que c’était une pute en train de tapiner dans le centre commercial pour racoler des clients »
Naturellement, Corine a souri en rejoignant notre groupe. C’était une blonde platine, maquillée comme une voiture volée, la quarantaine. Ils nous ont raconté qu’ils étaient mariés. Jamais vu de couple plus disparate. Raymond semblait être un gros balourd un peu frustre, et il avait bien 15 ans de plus que Corine. Nous quatre ne formions plus qu'un, et nous avons visité toutes les allées, sans nous séparer une seule seconde. Nous avons acheté quelques bricoles indispensables, et nous sommes allés faire la queue devant la seule caisse ouverte. Une fois sortis du magasin, Raymond, aussi collant qu'un pot de miel, a suggéré que nous allions tous au bar voisin pour faire connaissance.
Je n'étais pas trop intéressé, mais ma femme et Raymond menaient le défilé, bras dessus, bras dessous, Corine suivait, et je fermais la marche, fasciné par le balancement de ses hanches. Malheureusement, c’était un Starbucks, et ça a pris une éternité pour se faire servir. Nous avons dû attendre que le Gogol vienne nous demander de prononcer nos noms à haute voix pour qu'il puisse les écrire au feutre sur les tasses. J'ai dit que mon nom était "Pipo", Raymond a dit "Toto", ma femme, qui n’aime pas mentir, a dit "Florence" et Corine a dit :
« Mets juste "Miel" dessus, chéri » en gonflant sa poitrine.
Avec nos tasses de café en main, nous avons trouvé un endroit inconfortable où nous asseoir. Raymond nous a raconté qu'il était un ami proche du propriétaire du magasin que nous venions de quitter, et qu'il l'avait aidé à planifier la présentation du magasin. D’après lui, il se présentait comme une sorte de "manager de l'ombre", qui vérifie l'état du magasin, pour faire son rapport au propriétaire. J’étais impressionné, ce type semblait savoir de quoi il parlait, parce qu’il ajoutait une foule de détails. Corine discutait avec Florence, et elle nous a appris qu'elle avait récemment eu une deuxième augmentation mammaire, et qu’elle devait se fournir chez un spécialiste pour des brassières et des soutien-gorge sur mesure. Raymond ne voulant que le meilleur pour sa femme, ou devrais-je dire le meilleur pour les seins de sa femme, cela lui coûtait un bras à chaque fois.
« Combien de temps durent les implants ? » demanda Florence.
« Chérie, tu dois les considérer comme les pneus de ta voiture, ça dépend comment tu conduis, mais quand ils s'usent, tu dois les remplacer »
Nous avons également appris que lorsque Raymond ne travaillait pas pour cette chaîne de magasins, il était employé comme directeur technique dans une entreprise de construction. Ils étaient en train de construire une multitude de maisons accolées, sur une crête surplombant la ville. Corine travaillait pour un courtier immobilier local, et elle étudiait pour obtenir sa licence de vendeur. Comme elle venait juste de démarrer dans ce métier, j'ai offert mon aide pour tous les conseils dont elle pourrait avoir besoin, car je suis prof d'économie immobilière à l’université. Ma femme a ajouté qu'elle avait fait des études de conception de maisons pour plusieurs constructeurs locaux. Raymond hocha la tête et a dit qu'il les connaissait.
C'est ainsi que notre amitié a commencé. Raymond était comme un gros nounours, chaleureux, protecteur et généreux à souhait. Il était toujours prêt à payer l'addition, mais un dîner s’accompagnait toujours d’une facture de consommations importante, pour laquelle nous devions nous battre pour payer. Ma femme ne buvait pas, une grande bière me suffisait, alors quand c'était mon tour de payer, j'avais l'impression de soutenir le programme d’investissement du gouvernement. C'était probablement mesquin de ma part, mais si j’avais juste payé nos propres consommations, j'aurais eu une très petite facture.
Nous avons souvent mangés avec eux dans différentes brasseries, au cours des mois suivants. Je dois bien admettre que ces deux-là étaient amusants, quand on était en goguette. Un soir, nous sommes passés devant un club de strip-tease, et Raymond a dit : « Allons-y » Avant que je ne m'en rende compte, nous étions à l'intérieur du club en train de boire des whiskies, et des paires de seins nus nous tournaient autour. Un panneau sur le mur disait que les vendredis soirs étaient des soirées pour amatrices à forte poitrine. À ma grande surprise, Corine a pensé qu'elle et ma femme devraient se présenter, le prix étant de 100 euros. Bien sûr, la somme n’avait pas d’importance, mais si les femmes voulaient agiter leurs seins nus devant un tas d’ivrognes, j'ai trouvé l'idée assez amusante. Bien sûr, cette idée ne s'est jamais réalisée, ma femme ayant eu peur d’avoir froid aux seins.
Curieux de savoir comment ils vivaient, nous avons accepté une invitation pour leur rendre visite, un soir. Raymond avait dit qu'il voulait me montrer une peinture qu'il avait acquise. C'était une petite location, dans un quartier miteux, à deux pas de la zone industrielle. Ils l'avaient décoré sobrement. Raymond était assis dans son fauteuil en simili cuir, sirotant un verre de whisky, quand nous sommes arrivés. Florence a été prise en main, et conduite dans la chambre par Corine qui voulait lui montrer ses emplettes. Je me suis assis dans le canapé, face à Raymond. Il m'a servi un whisky avec des glaçons. Puis il se leva et se dirigea vers le mur où trois peintures étaient accrochées. Il alluma une petite lumière qui était attachée au sommet du cadre doré.
« Alors, qu'est-ce que tu en penses ? » Il m’a demandé.
« Hum ? Qu’est-ce que je pense de quoi ? »
« Tu ne les reconnais pas ? »
« Parle-moi d’eux » Je ne voulais pas montrer mon ignorance.
« Mon Dieu, ce sont des Picasso, ils valent des millions »
Je me suis levé, et je me suis approché : « Des Picasso ? »
« Bien sûr que ce sont des Picasso, regarde la signature » Effectivement, il y avait une signature dans un coin qui avait l'air un peu baveuse. Raymond, visiblement agité, a saisit le tableau par son cadre, le décrocha du mur et le retourna : « Regarde, il y a le sceau officiel » Et là derrière, un gros cachet rouge, comme un diplôme, avec une écriture qui semblait être une garantie, signé du Centre Picasso, avec une généalogie signée Claude Ruiz-Picasso, qui prétendait être le descendant officiel du maître.
« Écoute-moi bien » a déclaré Raymond, « un bon conseil, si tu n’y connais rien, n'achète pas d'art, achète des pièces d'or, attends que le cours baisse, et achète tant que tu peux, le prix monte toujours. J'ai une valise pleine, cachée ici dans l'appartement, n'est-ce pas, chérie ? »
Corine hocha la tête. J'ai été stupéfait. Je n’ai pas osé demander à voir la valise, je craignais que si elle était volée, je puisse être suspecté. Plus tard, nous avons appris que Corine était divorcée, avec une fille adulte qui était toxicomane. Raymond était également divorcé.
« Sa première femme, nous a confié Corine à voix basse, est devenue lesbienne »
Je ne pense pas que Raymond ait entendu ce commentaire, il était probablement un peu sourd, mais il a lancé d'une voix forte : « J'ai un fils à qui j'ai laissé ma moto. Une américaine. J'ai aussi un fils adoptif qui est un réfugié politique. Sa famille a été massacrée, mais l'enfant a survécu. Il avait nulle part où aller, alors je l'ai adopté »
« Tu restes toujours en contact avec eux ? »
« De temps en temps » Corine hocha la tête.
« Mon fils a eu des problèmes, il a fait de la prison. L'autre va bien, il travaille pour une entreprise de déménagement à... » Il a nommé une ville que je ne connaissais pas. Je ne l'ai pas interrogé sur ses problèmes passés, les gens ont le droit de faire des erreurs, et de recommencer une nouvelle vie. J'ai cru comprendre qu'ils étaient mariés depuis 5 ou 6 ans, mais il n'y avait pas de photos de cet événement. Juste les Picasso étaient accrochés au mur.
Plusieurs mois s'étaient écoulés et nous étions devenus les meilleurs amis du monde. Nous ne savions pas grand chose sur eux, mais petit à petit, nous avons eu le sentiment de savoir qui ils étaient. Nous avions le sentiment de bien les connaître, mais certains pans de leurs personnalités restaient un peu flous. Ce soir-là, il y avait un petit groupe qui jouait du rock au Steak House. Nous étions en train de manger lorsqu'un ivrogne déséquilibré s'est cogné à notre table en renversant nos boissons. Le personnel l’a jeté dehors, et ils se sont excusés pour le dérangement. Ils ont remis de nouvelles boissons et nettoyé la table. Raymond semblait très énervé, et il a parlé de la façon dont il pouvait tuer une personne avec un seul doigt. Une compétence qu'il avait acquise quand il était dans les commandos de marine. Comme il avait le physique d'un phoque, l'idée qu'il pouvait être un nageur expert me convenait bien.
À un moment donné, Corine s'est excusée pour aller aux toilettes. Quelques minutes plus tard, j'ai réalisé que j'avais laissé mon portefeuille dans la voiture. Je suis sorti et j'ai vu qu'un type se tenait à côté de la voiture de Raymond. Suspectant qu'il pouvait faire un mauvais coup, je traversais subrepticement le parking pour mieux voir. Puis j'ai vu qu'il se penchait avec ses mains devant lui, alors j'ai pensé qu'il pissait contre la voiture. J'ai réalisé que ce n'était pas le cas quand je l'ai vu tenir la tête blonde d'une fille. Il était en train de se faire sucer par une femme qui ressemblait beaucoup à Corine. Je suis allé à ma voiture, j'ai récupéré mon portefeuille, j’ai fumé une cigarette, puis je suis rentré. Non, ça ne pouvait pas être Corine, elle était là, assise à table, en train de boire son whisky, l'air aussi innocente qu'un bébé. C'est alors que ses yeux se sont levés et ont rencontré les miens, et après ça je n'étais plus sûr de rien.
Raymond a commencé une nouvelle histoire. Il a raconté qu'il y a quelques années, il faisait partie des équipes de commandos qui s’étaient rendues au Mali pour nettoyer les bandes de pillards qui terrorisaient le Sahel. Mon respect pour Raymond a grandi à pas de géant après qu'il ait conté cette histoire, et j'ai été ravi quand il a insisté pour que je jure de garder le secret. J'étais tellement fier, mon pote était un vrai héros. Raymond était toujours sur la brèche en tant que consultant, et il disparaissait parfois plusieurs jours de suite. C'étaient des missions secrètes, il ne pouvait pas dire les détails, mais il s’agissait de former des groupes militaires prêts à intervenir n’importe où dans le monde. Raymond les formait au corps à corps.
Lorsque Raymond est parti en mission, nous avons invité Corine à dîner, mais cette fois-là, je ne pouvais pas me libérer, alors Florence et Corine sont sorties entre filles. Cela me plaisait, j'avais beaucoup de travail, et cette fréquentation perpétuelle pesait sur mon rendement. Florence avait prévu d'emmener Corine dans l'un de nos restaurants habituels, mais Corine préférait aller dans un endroit qu’elle connaissait. Elles se sont retrouvés dans une gargote sordide qui servait des tacos trop épicés, avec des boissons alcoolisées trop sucrées. Ma femme, pas trop initiée dans ce domaine, a finalement compris que c'était surtout un "lieu de ramassage". Je veux dire par là que les hommes en goguette, qui cherchaient des femmes disponibles, pour des relations sexuelles sans lendemain, venaient faire leur marché là-bas.
Comme ma femme était plus jeune et plus attirante que Corine, elle a passé son temps à refuser des invitations pour des danses et des boissons gratuites. Florence était troublée par cette situation, et elle s'excusa pour aller se réfugier dans les toilettes des dames. De retour à table, Corine s’était absentée. De toute évidence, Corine avait rencontré quelqu'un pendant que ma femme était absente, car elle n’est revenue qu’après quarante minutes. À ce moment-là, Florence était assise à leur table, et au lieu de deux cocktails, il y avait maintenant six verres vides. Corine revint par une porte latérale, échevelée, son maquillage avait souffert, et il y avait une longue traînée humide sur son chemisier. Corine a dit que c’était de la sauce. Ma femme, ne voulant pas couvrir la débauche de Corine, a pensé qu'il valait mieux rentrer, et elle n'a posé aucune question. Quand Florence est rentrée à la maison, elle ne m'a pas raconté grand-chose, elle avait oublié la majeure partie de l'histoire. Il a fallu l’interroger longtemps avant qu'elle ne se rappelle ce qu’il s'était passé ce soir-là.
Le week-end suivant, Raymond a appelé pour dire qu'il avait découvert un excellent restaurant de fruits de mer sur la côte. C'était à environ 50 kilomètres, donc nous sommes tous montés dans sa voiture. Il a dit qu'il y avait une base militaire à proximité, et qu’il avait été là-bas pour un briefing. Avec le bruit de la route, je n'entendais pas ce que disaient les filles assises à l'arrière. À peu près à mi-chemin, Raymond quitta brusquement l'autoroute, s'arrêta sur le parking, juste après la sortie, et attendit.
« Ça va, Raymond ? »
« Je voulais juste m'assurer que personne ne nous suit » a-t-il répondu. Corine a confirmé que c'était son modus operandi, et qu’il faisait ça tout le temps. Il a dit qu'il travaillait pour les services secrets, et qu'il devait s'assurer que personne ne le suivait. Pourquoi "ils" le suivraient, il ne m'a jamais expliqué.
« Cela peut-il être vrai ? » s’inquiéta ma femme.
« Je ne sais pas » a répondu Corine.
À table, Raymond a recommencé son réquisitoire sur sa méfiance à l'égard des banques. Il m'a rappelé que je devrais commencer à stocker des pièces d'or.
« Quand le monde sera dans la merde, les banques fermeront, et ceux qui n’ont pas prévu crèveront. Si vous n’avez pas les moyens d'acheter de l'or, achetez de l'argent, c'est beaucoup moins cher »
À cette époque, au lieu d'or ou d'argent, nous avions décidé d’acheter une maison plus agréable. Ma femme a demandé à Corine si son agence immobilière pouvait nous proposer une bonne affaire. C'est alors que Corine lui a raconté qu'elle avait été renvoyée de son travail. Sa patronne la soupçonnait d’avoir une liaison avec le patron, son mari. Il a fallu insister un peu, mais elle a fini par raconter que le patron, faisant semblant de montrer un bien à un acheteur, emmenait Corine dans des logements inoccupées qui lui étaient confiés à la vente. Ils entraient comme s'ils visitaient le bien. Une fois dans la chambre, il la baisait, puis ils rentraient au bureau. Malheureusement, la femme, qui était associée dans leur agence immobilière, faisait visiter le bien à un client, lorsqu'elle est tombée sur eux à l’improviste. Exit Corine, vendeuse immobilière en herbe.
J'avais déniché une belle maison dans un vallon à l'extérieur de la ville, mais elle avait subi des dégâts des eaux. J'ai demandé à Raymond d'y jeter un coup d'œil, et il a souligné divers problèmes supplémentaires qui, selon lui, pourraient être coûteux. Sachant qu'il était l'expert, ses commentaires m'ont découragé de faire une offre. Ma femme, étant un peu prude, pensait que le moment était venu d’espacer les contacts avec le couple, les frasques de Corine devenant un peu trop répétitives. Mais Raymond nous a appelés une semaine plus tard. Les ventes de biens immobiliers étaient faibles, et le constructeur pour lequel il travaillait lui faisait bénéficier d’un prix très bas sur les maisons qu'il construisait. Nous sommes allés voir les maisons qui n’étaient pas finies, et à bonne distance. Il y avait Raymond, tout seul, sans ouvriers en vue, pour nous montrer les maisons. Il y en avait trois à vendre, et il fallait les acheter tous les trois pour faire l'affaire.
J'ai demandé à Raymond : « Seriez-vous intéressé à en prendre une pour vous, et nous pourrions revendre la troisième ? » C'était comme s'il ne m'avait pas entendu.
« C'est une excellente opportunité pour vous, vous les achetez, je les finirai, et vous vous ferez des couilles en or »
Nous avons envisagé une participation, mais parce que les maisons n'étaient pas finies, et que nous ne savions pas ce que ça coûterait pour les terminer, et que nous ne pouvions pas acheter que l'une d'entre elles, nous avons réfléchi à la situation, et nous avons commencé à avoir des doutes sur Raymond. Le lendemain soir, Raymond a insisté pour nous présenter au promoteur, son patron. Il nous a emmenés dîner avec son patron, un chinois, et avec toute sa famille. C'était le Nouvel An chinois, et la coutume, c’était de faire des cadeaux aux employés, c’est pourquoi il avait invité tout le monde au restaurant. Je dois bien reconnaître que le patron chinois était très chaleureux, très généreux de nous inviter, mais il n'a pas été fait mention des maisons.
Après le dîner, nous avons suivi Raymond et Corine jusqu'à leur petit appartement. Raymond et moi, nous sommes assis au salon pour converser. Pendant ce temps, les femmes ont disparu dans la chambre. Corine a confié à ma femme qu'elle n'était pas satisfaite des relations sexuelles avec Raymond.
« Pourquoi ? Qu'est-ce qui ne va pas bien avec lui ? »
« Eh bien, il ne s’embête pas avec les préliminaires, il me tombe dessus comme un cachalot, et s'il n’arrive pas à bander, il prend un viagra, et il y arrive mais, chérie, ça n’est pas très romantique »
Elle lui a ensuite expliqué son remède. C’était assez simple. Elle allait chercher ailleurs ce qu’elle n’avait pas à la maison. Par exemple le livreur de colis. Elle l’a vu une fois, et elle l’a trouvé à son goût. Alors elle s'est expédiée des boîtes vides, et quand le livreur les a amenées chez elle, elle l’a fait entrer. Malheureusement, elle était à moitié nue, avec juste une nuisette trop courte et transparente pour cacher ses charmes. Elle n’a pas eu trop de difficultés pour le séduire. Le gars avait une belle bite et savait s’en servir, alors elle a continué de s’envoyer des boîtes vides.
Je connaissais un gars qui travaillait dans cette compagnie, alors je lui ai demandé s'il connaissait le livreur qui faisait ce quartier. Il a acquiescé. Avait-il entendu parler de Corine ?
« Une blonde, la quarantaine défraîchie ? Avec une paire nichons énormes ? » J’ai hoché la tête.
« Jason nous l'a amenée il y a quelques semaines, quand nous avons fait un pot de départ pour un gars qui prenait sa retraite. Elle a sucé ou baisé la moitié des gars, dans le vestiaire. Une salope, mais une sacré affaire, elle prenait les mecs trois par trois »
J'ai failli tomber : « Tu l’as baisée ? » ai-je demandé.
« Moi ? Non, bien sûr que non, je suis marié et fidèle » Puis, il m’a fait un clin d’œil.
Ma femme était vraiment fatiguée des frasques de Corine, elle était prête à cesser tout contact avec ce couple, mais nous avions promis de les voir le week-end prochain. Florence a cédé en assurant que ce serait le dernier dîner. Nous devions les retrouver au restaurant vers 19H, le samedi soir. Quand nous sommes arrivés, l'endroit était bondé, la musique était forte, et l’alcool coulait à flots. Raymond et Corine entamaient leur troisième tournée de whisky, et se disputaient avec le serveur. Il n’avait pas de monnaie, les boissons contenaient plus de glace que de whisky, et ce whisky était sûrement édulcoré.
Ne voulant pas m'impliquer, j’ai laissé Raymond se chamailler. Nous nous sommes assis. La direction a offert une tournée gratuite à la table pour calmer les choses. Nous avons reçu quatre whisky, et nous avons offert les nôtres à nos amis. J'ai commandé une bière pression, elle était excellente. Nous avons commencé à manger en conversant un peu. Raymond a dit qu'il avait réussi l'examen de la ville, et qu'il était embauché comme inspecteur des bâtiments parce que le marché de la construction ralentissait.
Après le repas, les filles sont allées aux toilettes et Corine, dans l'intimité des toilettes, décrivit son dernier loisir. Elle a dit à ma femme qu’elle allait se promener en voiture sur la rocade, avec le décolleté de son chemisier grand ouvert, et sa jupe retroussée. Elle dépassait lentement un routier, mettait son clignotant pour se garer sur un parking, et si le camion la suivait et la rejoignait, elle grimpait dans sa cabine pour une baise rapide. Elle a précisé qu’elle pouvait en faire plusieurs, parce qu’ils s’appelaient entre eux à la C.B. Quand Florence a demandé s’ils la payaient, elle n'a jamais répondu. Elle a raconté que son comportement avait attiré les soupçons d’un patrouilleur routier. Pour échapper à la contravention, elle l’avait sucé. Pendant ce temps, Raymond m'a dit qu'il prévoyait de partir à l’étranger, où il était convaincu que les constructions étaient en plein boom. Il partait bientôt en prospection pour 4 ou 5 jours.
Eh bien, c’était décidé, et nous avons espacé notre relation. Peu de temps après ce dîner, nous avons cessé de les voir. Ils nous ont appelés plusieurs fois, entre ses supposés voyages, alors nous avons trouvé des excuses. Finalement, le téléphone s'est arrêté de sonner. Nous avons pensé qu'ils avaient déménagé. Cette histoire avait assez duré. C’était notre dernière sortie avec ce couple.
Le gars du magasin de vêtement où nous les avions rencontré, a été surpris quand je lui ai dit que Raymond était un "directeur de l'ombre", mais il n'a pas contesté. Il a dit qu'il avait souvent vu Corine seule dans son magasin, et qu’il l’emmenait dans l’arrière boutique pour lui faire payer ses achats. En clignant de l’œil, il m’a dit qu’elle avait une bouche fabuleuse. Puis il a admis qu'il ne les avait pas revus depuis plusieurs mois.
Personne ne les avait revus, c'était comme si la terre venait de les engloutir. Alors, j’ai fait le tour des endroits où ils avaient leurs habitudes. J'ai demandé au maître d'hôtel du "Steak-House" qui était plus loquace. Il a dit que Corine, l'année dernière, passait dans l'après-midi, entre le déjeuner et le dîner, pour s’occuper du personnel dans le vestiaire des employés.
« Si vous la voyez, dites-lui bien qu'elle nous manque, et qu’elle peut passer quand elle veut »
Nous avons repris nos recherches pour trouver une maison, et j'ai rencontré par hasard l'ancien patron de Corine. Il avait une version différente de l'histoire. Il a affirmé que c'était sa femme qui avait eu une liaison avec Corine, et que c'était lui qui l'avait virée, avant de se séparer de sa femme.
Toujours en cherchant une maison, je suis passé voir les bureaux du promoteur immobilier, l’ancien patron de Raymond qui nous avait invités au restaurant. Je suis tombé sur le directeur, le propre fils du patron, et il se souvenait parfaitement de nous pendant ce dîner. Il n'avait pas revu Raymond depuis cette nuit-là. Il n’a pas fait de difficultés pour répondre à mes questions.
« Corine a été pendant longtemps la maîtresse de mon père. Elle était tellement bonne au plumard qu’elle avait tourné la tête de mon vieux. C’est pour ça qu’il avait confié ce travail à Raymond. Construire ces trois maisons sur la colline. Mais personne n’a pu les terminer, et on a dû les démolir. Et non, mon vieux n’a pas revu cette salope de Corine depuis longtemps. Il l’a remplacée par une autre pute. Si vous la voyez, dites-lui de ne pas revenir »
Je n'ai jamais rencontré l'ex-femme, le fils, ou le fils adoptif de Raymond. Peut-être existent-ils ? Florence avait rencontré la fille toxicomane de Corine, un après-midi, donc je sais qu'elle existe. Oh ouais, et cette maison que je voulais acheter, je savais que c'était une bonne affaire. Un petit malin a évidemment réglé les problèmes insolubles selon Raymond, et me l’a revendu deux fois plus cher l’année suivante. Je m'en veux encore d’avoir écouté Raymond.
Maintenant, je ne porte aucun jugement sur Corine, elle baisait tous les hommes qu’elle rencontrait, parce que son appétit sexuel était prodigieux. Raymond, c’était en fait un maçon qui était au chômage la plupart du temps. C'était aussi un mythomane proverbial qui croyait probablement chaque connerie qu’il inventait. Je suis sûr que si on le passait au détecteur de mensonges, la machine disjoncterait. C'était assez déroutant d'essayer de démêler le vrai du faux. Corine, je ne l’ai jamais baisée. Soit elle m'avait trouvé peu attrayant, soit c'était son code d’honneur, ne pas baiser les copains de son mari.
Paroles de Pierre Perret :
On dit "Tiens c'est la Corinne
Qu'a encore trouvé une pine
Ses amants n'avaient pas tort
Elle peut faire bander un mort"
A l'unisson les paroissiens
Dirent "Y a qu'ça qui lui fait du bien"
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