La dernière touche_3

- Par l'auteur HDS Briard -
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : La dernière touche_3 Histoire érotique Publiée sur HDS le 12-02-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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La dernière touche_3
Partie 3
L’année se poursuivit pour Arina et Frédéric et la jeune fille dut organiser son temps entre les cours au conservatoire, les cours de musique, elle avait mis un terme aux cours de solfège, et la préparation des concerts.
Au rythme d’un concert par mois, Isaac Gruningen venait quatre jours par semaine pour des après-midis entiers à travailler les œuvres qu’elle devait interpréter. Ces jours-là, il occupait la chambre d’ami.
Arina avait obtenu que Frédéric soit le plus souvent présent près du coach pour se perfectionner dans l’accompagnement et la préparation d’un concertiste.
Il avait compris, quelque part, que sa compagne était la plus douée des deux et n’en prenait pas ombrage.
Il savait qu’une fois diplômé, des opportunités se présenteraient pour lui aussi.
Aussi, travaillait-il aussi dur qu’elle et demandait fréquemment à Isaac de l’écouter pour corriger son jeu de piano.
Les cinq milles euros de prix du concours et les cachets des récitals suffisaient largement à Arina pour apporter sa contribution aux finances du foyer.
Ils fêtèrent ensemble leurs deux anniversaires au champagne dans un restaurant renommé et finirent agréablement cette soirée au lit et de la plus amoureuse des façons.
Chacun des concerts était un véritable succès et Arina, qui commençait à se faire connaître dans le milieu concertiste, recevait assez souvent des propositions pour des récitals en province qu’elle acceptait volontiers tant ils représentaient de précieuses répétitions pour les concerts internationaux.
Ils reçurent leur convocation pour le concours Diplôme supérieur de Concertiste.
Il se rendirent compte avec effarement qu’ils n’avaient seulement que deux mois pour le préparer. Ils décidèrent d’arrêter l’enseignement du piano jusqu’à nouvel ordre, leurs économies suffisant largement à couvrir leurs besoins.
L’épreuve devait durer quarante-cinq minutes. Le choix de l’œuvre était libre.
Ils se concertèrent et Frédéric choisit le Concerto n°1 en mi mineur de Chopin qu’il avait déjà travaillé pendant l’année et Arina arrêta son choix sur le Concerto pour piano n°3 de Rachmaninov.
Ils travaillèrent d’arrache-pied et les journées passèrent rapidement entre les tonalités confondues des deux œuvres et les rares pauses pendant lesquelles chacun profitait d’un moment de silence reposant.
Quelques jours avant l’épreuve, ils reçurent la visite d’Ebba.
Elle s’invita à déjeuner et Frédéric du s’absenter pour faire quelques courses.
« Alors vous vous sentez prête Arina ? »« Je pense que oui. J’ai beaucoup travaillé et j’espère que cela va bien se passer. »Qu’avez-vous décidé d’interpréter ? »Arina lui fit part de leur choix respectif et il lui sembla qu’elle tiqua quand elle lui dit l’œuvre qu’elle avait choisie.
« Rachmaninov, vous êtes sûre ? »« Vous avez quelque chose contre cette œuvre ? »« Oh, non, rien, si ce n’est que jamais une œuvre de Rachmaninov n’a remporté un si prestigieux concours. Mais je me doute qu’une fois de plus, mon avis n’aura pas votre oreille et que vous n’en ferez qu’à votre tête. »« De toute façon il est trop tard pour changer maintenant. Et puis, je dois vous avouer que j’aime cette œuvre, elle est une des plus difficile à interpréter et bon nombre de concertistes la redoutent. Alors, je me suis dit, vu que la difficulté est un fort coefficient, qu’en la choisissant, je mettais toutes les chances de mon côté. »Eh bien nous verrons ma chère si vous avez raison, cette fois. »Le repas se passa sans aucune autre anicroche entre les deux femmes.
Les derniers jours leur permirent de peaufiner certaines phases de l’œuvre et ils décidèrent ensemble de ne pas toucher le piano la veille du concours.

Arina décida d’aller faire une promenade dans le parc près de chez eux. Elle marcha une bonne heure, faisant le vide en elle et s’oxygénant les poumons.
En revenant, elle vit une grosse berline arrêtée devant chez elle. Elle reconnut la voiture du Président du conservatoire.
Il y avait une femme sur la banquette arrière avec lui et ils s’embrassaient.
Leur baiser dura un bon moment puis prit fin.
La portière arrière côté trottoir s’ouvrit et elle fut stupéfaite de voir Ebba en sortir.
Elle la vit se retourner, refermer la portière et faire le geste d’envoyer un baiser.
La berline démarra et disparu en tournant au coin de la rue.
Arina resta quelques instants interdite devant ce qu’elle venait de voir.
Elle alla dans la petite boutique faisant l’angle de la rue et y acheta un paquet de mouchoirs en papier.
Jugeant qu’elle avait suffisamment attendue, elle décida de rentrer.
Elle trouva sa belle-mère et Frédéric en grande conversation, assis dans le fauteuil du salon.
En la voyant entrer, Ebba se leva.
« Ah, te voilà. »« Bonjour Ebba. »« Oui, bonjour. J’étais venue m’enquérir de votre moral la veille de votre concours. Frédéric m’a dit que tu supportais sans trop de difficultés la pression. »« C’est tout ce qu’il vous a dit ? »« Oui. C’est moi qui étais venue vous encourager une dernière fois. Mais je vais vous laisser vous concentrer. Demain, ce sera le grand jour et des surprises peuvent toujours avoir lieu. »« Des surprises ? »« Je ne vous en dit pas plus. Je vous souhaite bonne chance et que le meilleur gagne. »Elle quitta majestueusement leur appartement et Arina resta quelques secondes silencieuse avant d’aller s’asseoir près de son petit ami.
« Elle ne t’a rien dit d’autre, avant que je rentre ? »« Non. Elle m’a juste dit qu’il y aurait peut-être un changement de dernière minute au règlement, mais rien de grave. »« Rien de grave ? Je me méfie de ses petits riens qui ont l’air de confidences mais qui cachent bien d’autres choses. »« Qu’est-ce que tu vas chercher, elle est venue nous souhaiter bonne chance, c’est tout. »
Le grand jour arriva. Ils s’étaient de nouveau acheté leurs vêtements.
Costume en alpaga noir avec chemise en soie blanche et nœud papillon bleu nuit pour lui.
Robe de soirée bleu orageux, coupe évasée en mousseline avec plissé de dentelle pour elle.
Ils s’installèrent dans le taxi, commandé un quart d’heure plus tôt, qui les attendait en bas.
Le trajet fut bref car le Parc de la Villette était à trois pas de leur appartement.
Ils furent accueillis par un enseignant qui leur ouvrit la portière familièrement et les précéda à l’intérieur pour les confier à une hôtesse qui les guida jusqu’au vestiaire.
Ils s’assirent à leur place habituelle et commencèrent à patienter, les bruits de l’intérieur de la salle Cortot leur parvenaient via deux haut-parleurs installés au plafond de la pièce.
Au bout d’un temps qui leur parut une éternité, ils entendirent le président annoncer la bienvenue au public et présenter le jury.
Il évoqua ensuite un changement de dernière minute dans le règlement intérieur du concours.
Frédéric et Arina se regardèrent interdits.
Le président repris son exposé.
« Cette année, nous avons privilégié le respect des procédures et du règlement du concours à la difficulté de l’œuvre choisie. Ainsi, nous conservons deux notes, la première avec le coefficient sept jugeant la qualité de l’interprétation et la seconde, coefficient trois, jugeant du respect des consignes. Pour mémoire, l’œuvre interprétée ne doit pas dépasser une durée de quarante-cinq minutes et posséder les trois mouvements andante, pianissimo et moderato. »Des murmures de plus en plus forts s’élevèrent du public et quelques sifflets se firent entendre.
Le président repris la parole malgré le brouhaha créé par son annonce.
« Vous le voyez, le jury a jugé opportun et finalement, peu décisif, ce léger changement quant à la notation des candidats. Nous allons maintenant accueillir la première candidate, mademoiselle … »Les sept candidats, la huitième étant partie appelée par une hôtesse venue la chercher, se connaissaient tous, s’étant fréquentés depuis plusieurs années au conservatoire.
Ils se regardaient tous en silence, avec des regards interrogateurs, aucun n’ayant visiblement compris qu’elle incidence ce changement du règlement pourrait avoir sur leur choix et leur interprétation.
Le concours se déroulait sur deux journées, avec huit candidats par jour.
Frédéric était le septième du second jour et Arina la huitième.
Ils savaient qu’ils auraient une longue journée d’attente et s’y étaient préparés.
Quand vint l’heure pour Frédéric de suivre l’hôtesse, il se leva, se tourna vers Arina et la prit dans ses bras.
Elle lui murmura à l’oreille.
« J’ai confiance en toi, je sais que tu vas donner le meilleur de toi-même et, surtout, n’oublie pas que je t’aime. »Ils se firent un chaste baiser sur les lèvres et il sortit.
Du vestiaire, elle suivi son arrivée sur la scène, les applaudissements du public puis le silence qui dura quelques secondes avant que les premières notes ne jaillissent du piano.
Elle ferma les yeux et suivi l’interprétation des quatre mouvements du concerto de Chopin.
Le jeu de Frédéric était propre, net, sans artifice, et sa qualité lui parut convaincante.
Les applaudissements lui parurent chaleureux et quelques instants plus tard elle le vit réapparaître dans le vestiaire.
Elle se leva et alla à sa rencontre, le prit dans ses bras et le serra fortement contre elle.
Il avait le front en sueur et sa respiration trahissait un essoufflement bien compréhensible.
« Tu as joué juste, avec beaucoup de conviction, je l’ai senti. J’ai beaucoup aimé, car j’ai le sentiment que tu t’es surpassé. »« J’espère que le jury aura pensé la même chose que toi. »Il se recula et la regarda dans les yeux.
« Allez, à toi. Tout va bien se passer, je t’aime. »Ils se firent de nouveau un baiser sur la bouche et elle partit rejoindre l’hôtesse.
Elle pénétra dans la salle lorsqu’elle entendit son nom appelé par le président.
Le public l’applaudit et elle s’inclina légèrement.
Elle s’assit et régla la hauteur de son tabouret.
Elle leva les mains au-dessus du clavier, ferma les yeux et se concentra quelques secondes puis ses doigts se posèrent sur les touches et les premières notes jaillirent.
Elle savait la difficulté des cascades d’arpèges considérable et avait travaillé la résistance de ses doigts en conséquence.
Elle entama l’Allegro non-tanto avec souplesse et agilité, ne se laissant pas déborder par la cadence élevée. Elle adorait cette mélodie diatonique qui annonçait le second thème aux échanges calmes d’une toccata tel un canon.
L’Intermezzo fut lent et mélancolique à souhait et lui offrit un moment de répit. Elle aimait particulièrement ce mouvement d’un romantisme fort et apaisant.
Elle attaqua ensuite l’Alla Beve au rythme très dense avec l’énergie nécessaire pour conserver le tempo dans sa grande rapidité. Elle acheva son interprétation par un final enlevé, qu’elle paracheva par un jeu vigoureux et virevoltant qui ne s’arrêta qu’avec la dernière note.
Le public se leva et lui fit un triomphe qui la confondit quelque peu.
Elle le salua et repartit vers les vestiaires le cœur bondissant dans sa poitrine.
Elle fut accueillie par tous les élèves qui lui firent une haie d’honneur à son arrivée et s’écroula en pleurs dans les bras de son bien aimé.
« Mon amour, c’était merveilleux. Je crois que je n’ai jamais rien entendu d’aussi beau. Tu as joué à la perfection. »Elle leva son visage vers lui et il l’embrassa fougueusement sous les hourras des autres candidats.

Les jours qui suivirent furent une longue et douloureuse attente des résultats.
Ils reçurent leur convocation moins d’une semaine après leur prestation.
Pour patienter, ils suivaient les journaux télévisés qui parlaient d’un complot visant à écarter certains élèves et de la complicité d’une partie du jury.
Cette théorie avait été révélée par un proche de l’un des membres du jury et mettait en cause le président lui-même.
Plusieurs noms d’élèves étaient cités comme pouvant être victimes de cette conspiration, et que ce scandale éclaboussait toute la profession.
Le ministre de la Culture fit une déclaration annonçant l’ouverture d’une enquête, mais qu’il n’y avait pas matière, pour le moment, à suspendre l’épreuve en cours.

Le jour de la remise des diplômes arriva.
Arina et Frédéric se vêtirent avec les mêmes vêtements que pour le jour de leur épreuve.
Ils furent conduits directement dans la salle Cortot.
Celle-ci était déjà aux trois-quarts pleine et ils s’installèrent aux places que l’hôtesse leur désigna.
Il fallut attendre une bonne demi-heure pour que le reste du public finissent de combler les places vides.
Le président fit son apparition dès la levée du rideau.
« Mesdames et messieurs, bienvenue à la remise des diplômes Supérieurs de Concertiste. Cette année, la moisson a été excellente, avec un niveau d’interprétation très élevé. Le troisième prix est attribué, avec une note de huit en interprétation et de 6 en respect des consignes et donc un total de soixante-quatorze, à Stavros Sépadiakis. »Un jeune homme se leva sous les applaudissements du public et vint sur la scène chercher son prix.
Le président lui remis une plaque en cristal et une enveloppe.
Il reprit le micro.
« Les deux premiers prix seront remis par celle qui a illuminé la scène de l’opéra parisien cette année, et qui nous a fait l’honneur d’accepter d’être parmi nous ce soir, l’immense cantatrice, Ebba Liennhoff.
Elle apparut, vêtue d’une robe de gala d’un vert flamboyant, toujours coiffée d’un chignon relevant sa chevelure et dégageant son visage qui arborait un sourire éclatant.
Le président lui confia un micro.
« Bonsoir mesdames et messieurs. J’ai le plaisir de vous présenter les deux grands gagnants de ce concours. Le second prix est attribué, avec une note de dix en interprétation et de cinq en respect des consignes et donc un total de quatre-vingt-cinq points, à mademoiselle Arina Raphaëlli. »Un silence glacial suivit son annonce qui parut désemparer tout autant la cantatrice que le président.
Arina se leva le regard figé et se dirigea vers la scène.
Un homme assis au second rang se dressa en levant les bras.
« C’est un scandale, une injustice. »La jeune femme monta les marches et se dirigea vers le président qui lui tendit son micro.
« Arina, quelques mots s’il vous … »Ebba lui coupa la parole.
« Félicitation chère Arina. Votre interprétation a séduit le jury. Dommage que celle-ci ait dépassé le temps imparti et vous ait fait perdre quelques points. Il n’en demeure pas moins que vous avez largement mérité cette deuxième place. »Elle lui remit une plaque en cristal et une enveloppe.
« Dans cette enveloppe, un engagement pour trois concerts et une jolie somme d’argent. »Arina leva son micro.
« Merci madame. J’avoue n’avoir pas trop compris encore le sens de cette modification du règlement, mais avoir déjà saisi qu’il ne m’avait en rien avantagé. Cela dit, je remercie les personnes qui ont cru en moi et l’ensemble du corps enseignant du conservatoire dont je garderai un excellent souvenir. »Le même homme qui avait crié tout à l’heure se leva de nouveau.
« C’est vous qui auriez du gagner. L’affaire n’en restera pas là, vous pouvez me croire. »Il quitta son siège et sortit par une des issues de secour.
Arina retourna s’asseoir.
Elle croisa Frédéric qui, précédé de l’hôtesse, se rendait sur la scène.
Elle ne se retourna pas et se rendit directement au vestiaire.
Là, elle s’assit et ferma les yeux, écoutant les bruits venant de la salle à travers les deux haut-parleurs.
Elle reconnut la voix d’Ebba.
« J’ai le double plaisir d’accueillir le grand gagnant de ce diplôme. Double parce que, d’une part il est, et de loin, le meilleur interprète de cette promotion, et de deux parce qu’il s’agit de mon fils, Frédéric Liennhoff qui avec un total de quatre-vingt six points gagne, d’une courte tête, le premier prix de ce concours. »Elle entendit des applaudissements mais aussi des sifflets venant du public.
« Allons, mesdames et messieurs, cette réaction est bien compréhensible, devant un tel enjeu. Mais, le résultat est ce qu’il est, et c’est bien Frédéric qui l’a emporté. »Le président essayait de calmer le public.
La voix de l’homme ayant déjà hué la cantatrice se fit entendre plus fort que les autres.
« Vous devriez avoir honte. Le résultat a été truqué, c’est un scandale. Vous entendrez parler de moi. »« Frédéric, voici votre récompense, avec, à la clé, dix concerts sous le parrainage de votre m… de notre chère cantatrice. Encore bravo à vous. »Le brouhaha continua encore de longues minutes avant que la porte du vestiaire ne s’ouvre sur un Frédéric au regard triste.
Arina le prit par la main et l’entraina vers la sortie.
Le retour se fit dans le plus total silence.
Arrivés chez eux, elle se dirigea vers le salon où elle se retourna prête à lui parler.
Il s’approcha d’elle, posa sa plaque et son enveloppe sur un fauteuil et lui posa les mains sur les épaules.
« Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé. »Elle leva les yeux vers lui.
« Tu ne comprends pas ? Mais qu’est-ce qu’il te faut de plus pour comprendre que c’est ta mère qui a intrigué pour te faire gagner. »« Non, tu ne peux pas dire ça. C’est indigne d’elle. Jamais elle… »« Je l’ai vue, dans la berline du président qui l’embrassait à pleine bouche et qui lui a envoyé un baiser après être sortie de la voiture ; »« Quoi ? Mais comment est-ce poss… »« Elle m’a interrogée pendant que tu étais allé faire les courses. Elle voulait savoir qu’elle œuvre j’avais choisie. Elle savait parfaitement que le concerto n°3 de Rachmaninov dépassait les quarante-cinq minutes. »« Hein ? Mais, non, ce n’est pas poss… »« C’est elle qui a fait modifier le règlement pour remplacer la note de difficulté par celle de respect des consignes. Comment a-t-elle pu ? Quel scandale. »« Mais tu ne peux pas croire ça d’elle, enfin. »Arina se leva et saisit les mains du jeune homme.
« Écoute, je m’en fous du concours. Je ne me suis jamais battue contre toi. Mais ce que je voulais, c’est une compétition loyale. »« Tu penses que je ne suis pas capable de faire aussi bien que toi ? »« Je n’ai jamais dit ça. Mais ta mère, de quoi est-elle capable pour son fiston, hein ? Tu ne t’es pas posé un seul instant la question ? »« Mais non, je pensais sincèrement que j’avais gagné. Je n’ai pas pensé une seule seconde que quelqu’un avait pu truquer les résultats, et encore moins ma mère. »« Ta mère ! Déjà qu’elle m’a humiliée au concours de l’Île de France. Ce qu’elle ne m’a jamais pardonné, c’est de lui avoir tenu tête. »« Mais non, qu’est-ce que tu vas chercher ? »« Je sais ce que j’ai vu, et je me rends compte de quoi elle est capable. Allons Frédéric… »« C’est la première fois que tu m’appelles comme ça depuis qu’on est ensemble. »« Écoute-moi. Tu ne vois vraiment pas pourquoi le règlement a changé au dernier moment ? Tu ne vois pas pourquoi le premier prix est une dizaine de concerts sous le haut parrainage de ta chère mère ? Tu ne vois pas pourquoi ta salope de mère a couché avec le président et fait cocu ton père par la même occasion ? »La gifle partie sans qu’il ne l’ait voulue vraiment. Un réflexe, sans méchanceté.
Arina la reçut comme la plus ultime des injustices.
Elle se mit la main sur la joue et le regarda avec une fureur dans le regard qui lui fit peur sur le coup.
« C’est la première et la dernière fois que tu me touches. Tu entends ? »Elle fit volte-face et partit s’enfermer dans la chambre d’ami.
Il tenta de la retenir, mais ne réussit pas à attraper son bras.
« Pardon ma chérie, c’est parti tout seul, je ne l’ai pas fait exprès. »Il vint taper à la porte qu’elle avait verrouillée.
« Pardon, pardon mon amour. Ce n’est qu’un malentendu ; Allons, ouvre-moi, que je me fasse pardonner. C’est trop con de se disputer à cause de ma mère. Allez, ouvre la porte… »On frappa à la porte d’entrée et Frédéric alla ouvrir.
Sa mère était sur le seuil et se précipita dans ses bras.
« Mon fils chéri, que je suis heureuse pour toi. »Il attendit la fin de l’effusion pour se détacher d’elle et refermer la porte.
Il la regarda l’air furieux.
« Maman, qu’est-ce que c’est que cette histoire ? C’est toi qui as fait changer le règlement ? »« Comment, mon fils ? Tu me soupçonnes d’avoir triché pour te faire gagner ? »« Je te pose une simple question. Arrête de jouer les vierges effarouchées ; »« C’est elle qui t’a mis ces idées dans la tête ? »« Réponds à ma question tu veux bien ? »« Je le savais. Je t’ai toujours dit qu’elle n’était pas faite pour toi. »« Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? L’autre jour encore tu étais ravie pour moi que je sois heureux et qu’elle soit la femme de ma vie. »« Tu vois, tu déformes toujours mes propos. Je suis intransigeante avec la femme de ta vie, c’est vrai. Mais c’est parce que je veux qu’elle te mérite, voilà tout. »« Qu’est-ce qu’il s’est passé aujourd’hui ? Tu peux me le dire ? Qui est cet homme qui a fait un scandale ? »« Je le connais, c’est un intrigant. Il a déjà essayé de m’humilier dans plusieurs articles. Il me hait. Il ne reconnaît pas mon talent et a toujours cherché à me nuire. »« Ce n’est pas de ton talent dont il s’agit ici, mais de la remise des prix et des résultats. »« Mais tu as gagné mon chéri, personne n’a le droit de remettre ça en question. Je ne comprends pas qu’un simple et banal incident vienne te gâcher ton succès. »Il semblait ne pas vouloir sortir de sa fureur.
« Écoute, je comprends qu’Arina soit déçue. Elle a très bien joué et remportera sans aucun doute ce concours l’année prochaine. Je vois bien que tu es contrarié pour elle. Voilà ce que je te propose. Elle vient avec nous sur les dix concerts et te prépare pour tes interprétations. Je la parraine sur les trois concerts qu’elle a gagnés et je demande à ton coach de la préparer pour le concours de l’année proch… »« Jamais ! »Frédéric et Ebba se tournèrent en même temps. Arina, sortie de la chambre venait de crier depuis le chambranle de la porte de la pièce.
« Jamais, vous m’entendez, je n’accepterai un parrainage de vous, pas plus que de préparer Frédéric pour ses concerts. »Ebba ébaucha un geste vers elle.
« Arina… »« Vous m’avez volé mon prix. Sortez de chez-moi madame. »« Ce n’est pas toi, mais mon fils que je suis venu voir. »« Frédéric, fait la sortir ou c’est moi qui part. »Le jeune homme se tourna vers sa mère.
« Maman, tu veux bien nous laisser. »Ebba referma son manteau l’air rageur et se dirigea vers l’entrée de l’appartement.
« Très bien mon fils. Si tu crois plus ta petite copine que ta propre mère. Je t’enverrai mon agent pour discuter des conditions de tes concerts. »Elle sortit en claquant la porte.
Frédéric se précipita vers Arina.
« Pardon mon amour. Je te jure que cela ne se reproduira plus. »« S’il y a une chose dont tu peux être certain, c’est bien de ça. »

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