La grande Choriste brune
Récit érotique écrit par Jpj [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 31-01-2014 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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La grande Choriste brune
Zénith de Rouen, janvier 2014
Il m'avaient demandé de chanter trois de mes succès de l'ancien temps. Je passais just'après Michèle Torr mais avant Hervé Vilard.
Ringard, je pensais, on est tous des ringards. Rime facile. Pardon Hervé, mon ami.
Les spectateurs ne valaient guère mieux que nous. Devant le Zénith, sur le parking, tous les emplacements bleus seraient couverts de déambulateurs rangés en épis.
Pas facile cette affaire. Dans les loges, nous, on ajustait nos moumoutes en se regardant dans le miroir encadré d'ampoules. On s'épiaient les uns les autres, désespérés. Heureusement les gens seront loin. Nous on ne les voit pas les gens, éblouis qu’on est par les projecteurs. Mais eux non plus probablement ne nous verront pas. Les Varilux n’ont pas grande efficacité sous stroboscopes déchaînés. Heureusement.
On se demande bien pourquoi ils vont venir nous voir... Et ont payé. Cher en plus, ce producteur doit en faire du blé vu les cachets de merde qu'il nous sert au prétexte qu'on est rien que des stars déchues.
Bon, quand même, Age tendre Tête de bois, c'était le bon temps. Sympa de retrouver les copains et de faire à nouveau les cons ensemble. Même si les groupies sont toutes devenues grand'mères maintenant... Elles qu'on a connues bimbettes et fraîches.
Moi, j'ai laissé ma chemise blouser pour garer mon ventre, et puis une grande écharpe autour de mon cou qui pend par devant. Pour affiner la silhouette et emballer le double menton.
J'étais à table, au catering, avec une brune intéressante. Une grande fille, avec une tignasse à larges boucles qui lui tombaient sur les épaules. En répète, personne n'est dans son rôle. On est même presque des étrangers les uns aux autres. Je ne savais pas qui elle était et elle, si jeune, ne savait probablement non plus rien de moi, vieille idole décatie.
Peut-on être et avoir été ? A part Johnny qui, lui, est inoxydable, nous on a tous inexorablement vieilli.
Cette grande brune, là en face de moi, avec son plateau de cafète, ses carottes râpées, son yaourt Biofidus, trois mandarines et une bouteille familiale de Contrex m’a l’air de manquer de tout. Poitrine plate mannequinat, oeil terne anorexique, cuisses de mouches et visage coupé à la serpe.
Je me disais celle-là a une gueule à bien donner en Hasselblad 6x6 noir et blanc, chamois même. Qu’est-ce qu’elle fout ici ? Il n’y a pourtant pas de défilé de mode au programme…
Quand elle m’a demandé si le poulet rôti pommes de terres écrasées était à mon goût, j’ai tout compris.
Elle avait une voix sourde, profonde, basse, rauque. Une voix de studio, qui éclatait dans le brouhaha ambiant et écrasait tout. Une présence inouïe qui faisait passer tout le reste en arrière-plan.
Comment de ce thorax long et étroit pouvait-elle sortir un pareil son ?
Je n’ai rien répondu à sa question mais mes yeux ont balayé son haut et ont détaillé ce qu’il moulait.
La maille claire était fine et parlait sans discrétion. Mieux qu’un polo, ce haut de Gersey était un body, tendu des épaules à la taille, sur sa poitrine.
Les épaules étaient hautes et carrées, finalement bien plus larges que l’on pensait au premier coup d’oeil. C’est sa grande taille et ses proportions de Sitzriese qui trompaient le regard. En fait, elle avait de petites jambes fines et courtes et toute sa longueur venait du thorax. Un thorax large mais surtout très long, très haut. Avec un cou de girafe, large épais, qui portait sa tête largement au dessus.
Alors les seins…
Désespérant ses seins. Larges, implantés haut mais aussi implantés bas. De grands seins en surface qui couvraient sa poitrine de la droite à la gauche mais sans épaisseur aucune : c’étaient ce que l’on appelle communément des seins plats, avec sanglots dans la voix.
Même les tétons n’existaient pas. On voyait, on devinait, sous la maille blanche les aréoles sombres larges mais de téton pointu point. Malgré tout je pensais il y a une esquisse de mamelon en poire : on voit bien que les aréoles poussent écartant l'étoffe légère et bougent en synchro, surtout quand elle rit. Elle a les aréoles gaies et appétissantes.
En fait, je dirais des seins en poire mais atrophiés.
N’existait que le bout en poire, le reste, non.
Et je me prenais à des envies d’y porter mes lèvres et de sentir sous ma langue le doux renflé et je me voyais déjà vainqueur d’avoir fait monté le téton.
Mais on n'en était pas là. Du moins pas encore.
On est très vite passés des considérations bassement culinaires à des choses plus proches de nos centres d’intérêt communs. Elle-aussi vivait pour la musique, pour la voix et le bonheur d’accord d’unisson, d'émotion. Je lui ai dit que l’âge, la vieillesse n’avait pas de prise sur la voix et que même au contraire, je sentais mieux aujourd’hui les vagues sortir de moi que quand je n’avais que vingt ans et toutes mes dents.
Elle me dit, c’est vrai, Richard Antony, cette grosse légume dès qu’il ouvre la bouche on est submergé d'émotion tant sa voix est chaude et puissante. Bien plus qu'à l'époque du train qui siffle. Et Frank Alamo, ce vieillard à l'article de la mort, dès qu'il parle on en a les yeux qui pleurent et les clavicules qui s'écartent de bonheur à vouloir lui donner contre-chant en inventant une nouvelle mélodie.
Elle me dit, moi je chante derrière Sheila et Georges Chelon.
Chelon, c'est moi qui chante. Lui c'est un vrai auteur-compositeur. C'est quasiment le seul, ici, qui présente de nouvelles chansons. Mais pour la voix il est vraiment à la peine. Alors c'est moi qui fais le boulot. Vous verrez, le résultat donne pas mal.
Sheila, c'est pas pareil. Elle, c'est une force de la nature avec un coffre inouï. Dommage elle n'a aucun sens musical. Sans choriste elle serait perdue. Mon job c'est juste d'être guide-chant. Mais ça me plait bien. On m'entend à peine mais sans moi rien ne serait.
Moi j'écoutais. De choriste je n'avais jamais ressenti nécessité. Je me disais, elle fait son intéressante juste. Elle me drague.
Elle me dit, ado j’étais fan de vos chansons. Je connais les trois morceaux que vous interprétez ici, vous ne voulez pas qu'on fasse un essai en répète ensemble ?
Elle raclait son Bifidus avec la cuillère blanche en plastique en faisant des schr schr schr tournants.
On était bien ensemble. Mais j'ai l'habitude des filles qui te font des avances juste parce que t'es star. Les coups en passant ça va les premières années de tournée. Maintenant je suis beaucoup moins réceptif. Je dirais même que je n'accroche plus du tout.
Je suis, comme qui dirait, blasé.
En plus, à nos âges, faut encore avoir envie si l'on veut assurer. Ne bande pas qui veut.
On a entendu que les équipes s'étaient remises en place.
Nous sommes tous les deux descendus à ma petite loge et j'ai cherché les partitions de mes trois chansons. Elle m'a proposé, de sa belle voix profonde, les interventions qu'elle suggérait et nous avons pendant presque deux heures dans cette pièce minuscule en désordre du Zénith de Rouen repassé ensemble a capela. Nous étions un peu gênés par les bandes-son des copains et les multiples interventions des uns et des autres au micro, sourdes basses réverbérantes dans les enceintes de scène.
Mais on était complices, seuls au monde et puis la musique, c'est magique. Quand on est sincère tout roule, tout coule et ce fut ainsi.
Quand on m'a appelé il était bien plus tard que prévu au planning. Il n’y avait pas d’orchestre, je devais chanter sur bandes-son. L'ingénieur m'avait déjà briefé, il ferait une balance point-barre, sur ma séquence. Le retour dans l'oreillette était conforme.
La fille est montée avec moi et a filé sur la petite estrade. Son body blanc arachnéen inondé par les projos verticaux faisait saillir ses petits renflés comme des jaunes d'oeufs sur ses grands seins plats. Je l’ai regardée, j’ai aimé sa longue silhouette, sa taille fine au dessus de la jupette de scène, ses hautes bottes country … puis je me suis concentré sur mon affaire.
J'étais aveuglé par les deux poursuites gauche et droite et j'ai embrayé aussitôt.
En répète on n'a pas le droit de tergiverser, de faire des façons, de traîner. C'est presque du playback, le son démarre et toi, tu dois suivre.
Bien entendu, vu que ce n'était pas prévu, cette affaire de choriste, je n'avais aucun retour.
Ni sur les baffles de scène ni dans l'oreillette.
Pourtant j'aurais bien aimé "voir" ce que ça donnait, cette voix, là, derrière moi.
J'ai fait mes trois morceaux. Les gars au pupitre ont fait le pouce en l'air qui signifie casse toi tout est en ordre exactement comme le rond des plongeurs eaux profondes en Méditerranée.
J'ai laissé la place à l'ami Vilard qui piaffait, pressé d'en finir, pour je ne sais quelle raison, et de rentrer à son hôtel. Au plateau technique, en plein milieu du Zénith noir et vide, la choriste était en conversation avec les techniciens. L'ingénieur du son me dit, bravo, on voit qu'avec ta nana vous avez bossé ensemble depuis longtemps. Vous êtes en accord parfait, rien à redire, demain vous allez déclencher l'émeute, en tous cas du gros rappel, vu que vous êtes en clôture avant entracte.
Tout est en ordre, on a bloqué les paramètres, je te donne la matrice là, ça peut servir sur un autre spectacle si tu restes avec cette fille.
Et il me tendait une page d'imprimante avec plein de trucs écrits dessus.
Il me dit, en aparté, tu as de la chance d'être avec cette fille-là, elle a une voix incroyable et en plus vous vous accordez parfaitement. As-tu fait du studio avec elle ? Tu devrais voir mon cousin, il est ingénieur avec Benzi chez Kevin. Il cherche ce genre de son. Tu lui dit que c'est Andy qui t'envoie.
Moi je lui ai dit, OK, mais tu sais là je n'avais aucun retour, je ne sais pas ce que ça donnait...
Il en était sur le cul, mais tu dérailles c'était d'enfer dommage qu'on ait pas fait une prise. Tu verras demain. Garde te la ta choriste, elle te sied. Précieusement tu te la gardes !
Normal que tu n’aies pas eu de retour, regarde le straight board, il n’est pas fait mention de choriste te concernant, ils l'ont oubliée. Demain tu refais tes trois morceaux avec l’orchestre à 15h20, tu auras ton retour balance au poil, compte sur moi, et je te ferai une prise, passe prendre l’USB en partant.
J'ai récupéré ma choriste dans l'escalier et comme j'avais été exhorté, je lui ai pris la main en amitié. Je lui ai dit, ils ont aimé ce que nous avons fait, ce que tu as fait.
Elle a dit, ils le peuvent, je me suis vraiment donnée. N'as-tu pas aimé toi ?
Moi je n'osais avouer que j'avais chanté sans rien entendre de sa partie.
Cela arrive parfois quand on fait des duos différés. Quand on enregistre en laissant des blancs pour l'autre selon le plan du track board.
Quand après, on écoute le résultat, on se dit, mais comment les gens vont-ils recevoir ça ... on a chanté ensemble chacun dans son coin, onanistes.
On est allés à la loge car elle voulait passer son jean.
Quand elle a dégrafé sa jupette de strass, j’ai vu le bas du body blanc fin clair qui moulait son intimité. Elle m‘a dit, eh oui, j’ai fait Claudette just’avant qu’il ne s’électrocute avec ce gode électrique. Il exigeait que l’on soit impec, impec c’était son mot pour dire fine de fine toute rasée.
Sacré Cloclo, il nous en aura fait faire des choses…
Mais une fois que t’a commencé tu peux plus revenir en arrière. La touffe, c’est comme la coke, si tu commences, tu ne peux plus t’arrêter.
Moi je matais son entrecuisse qu’était l’un des trois sourires d’une nuit d’été, une véritable invitation au voyage chez Bergman. Les deux élastiques suivaient parfaitement les plis de l’aine. La maille fine tendue sur le renflé dessinait, impudique, la fente qui partait loin en dessous, on ne savait où. Sa languette dépassait et faisait bonjour sur le devant en montant la garde.
Mais je suis resté sage d’autant qu’elle n’avait pas eu d’attitude équivoque interlope. Elle a enfilé son pull et les petits renflés ont disparu de mon champ mais l’émoi qu’ils provoquaient, non.
On est sortis et je l’ai prise par la taille. J’ai dit faut attendre Hervé. Il n’a que trois chansons, c’est un pro, en un quart d’heure il aura torché sa balance.
On est montés dans la navette qui devait nous ramener à Rouen et on a attendu l'ami Vilard. Entre vieilles idoles on s'appelle mutuellement par nos noms de famille. Il n'y a que les journalistes et les groupies pour user de prénoms.
Hervé est encore vert et a tout de suite entrepris mon amie. Il a dit on va dîner ensemble ce soir, je t’invite. Ta copine vient aussi ? Tu parles que j'allais pas laisser ce grand con de Vilard me barboter ma jeune conquête.
Bien plus tard, tout seul dans mon lit d'hôtel je tourneboulais incapable de trouver le sommeil comme un collégien amoureux. Je pensais demain rerépète toute la journée j'irai l'écouter. Sur Chelon sur Sheila. Ils passent matin, te faudra te lever.
Je voyais son body blanc avec ses seins aux petits gonflés sans tétons, je voyais surtout cette voix profonde sublime qui tournait dans ma tête sur l'oreiller et empêchait la nuit de m'engloutir dans ses nimbes.
Enfin, pour être honnête, j’avais surtout devant mes yeux le bosselé discret mais impérieux, de sa languette, au milieu du milieu du body blanc fin tendre, là, entre ses deux cuisses.
Bien entendu, je me suis réveillé à midi. Le métier, avec ces horaires décalés vous détraque le sommeil. Surtout quand on n’est plus de première jeunesse.
Je suis passé la chercher. Nous avions quartier libre jusqu’à 15h. Nous sommes partis à pied nous balader dans la forêt de Leu, une grande forêt de chênes que j’avais repérée sur l’iPhone juste derrière le Zénith.
C’était la Première de notre tournée Age tendre tête de bois, ici au Zénith de Rouen ce soir de janvier.
Ce soir j'allais savoir si ça marchait entre nous. Le public est seul juge. Mais déjà on aurait un test vraie grandeur cet aprém, avec l’orchestre.
Juste je me disais, cette fille est drôlement culottée elle s'est imposée je n'ai rien demandé va-t-elle réclamer un cachet probablement et le producteur ce con va rechigner à dire y'a plus d'euro dans la tirelire…
Moi je pensais la tournée dure trois mois si elle donne bien je la garde je partagerai les euro que sont les euro face au plaisir du public voilà trente ans que je cours derrière le plaisir du public sans être bien convaincu d’avoir été capable de le rattraper.
On s’est aérés à vagabonder dans la froidure sous les arbres sans rien parler de mes chansons.
En revanche je l’entendais chantonner de sa voix profonde comme pour elle-même, sans prendre attention à moi, ne s’interrompant que pour marquer son intérêt pour un arbre un oiseau un rayon de soleil trouant les branchages.
A l’heure dite on était en costumes de scène devant l’orchestre.
Bien entendu à mon âge on n’a plus de trac. Néanmoins je me demandais ce qu’allait donner cette nouvelle amitié, j’étais en attente.
Vous allez dire encore que je la ramène mais non, ce fut super. Moi je découvrais. Les autres savaient déjà, tout le monde savait.
Comme le cocu qui regarde les copains, sourires en coin, j’étais le seul à ignorer.
Enfin cette fille-là avec quelques accords en contre-chant, trois notes hurlées comme des solos de saxo, faisait de ma chanson un morceau d’opéra. J’en étais baba.
Les autres aussi.
Dans ma loge, elle s’était établie. Elle avait apporté sa petite valise de toile noire à roulettes. Elle s’est défaite du boléro à paillettes et j’ai vu ses petits renflés qui moulaient le body. Quand elle a dégrafé la jupe en brillants bleus genre guirlande de sapin, je savais que j’allais avoir encore une fois sous les yeux sa languette expressive qui tendait en avant le gousset gonflé.
Je n’ai rien maté, je l’ai juste attrapée de mon grand bras et l’ai menée contre moi.
Son bassin était basculé en avant et ses chairs tendres étaient collées contre moi
Je crois que je bandais mais pour dire vrai je ne sais pas je ne sais plus je ne me souviens pas
Ma main a empaumé sa fesse
Sa fesse était accorte molle accueillante
Elle s’est durcie, comme pour saluer
Cela a suffi pour que je la tire à moi et mène sa bouche à ma bouche
Pour un baiser
Un premier baiser
On s’est changés, elle a enfilé le jean que je lui connaissais, remis ses bottes de cowboy.
On est montés ensemble chercher auprès des techniciens l’enregistrement des trois chansons.
Ils nous ont encore dit des encouragements.
Surtout qu’on était montés main dans la main, amoureux déclarés.
Première ce soir, on était elle et moi, émus
Je ne vous raconterai pas ce qui s’est passé ce soir là sur la scène du Zénith de Rouen
Vous n’avez qu’à vous acheter un billet et venir nous voir, on passe sûrement un de ces quatre dans votre patelin.
Ce que je vais vous raconter, c’est ce qui s’est passé après.
A l’entracte, nous aurions pu filer, dîner en ville et rentrer ensemble à l’hôtel : nous avions, elle et moi, terminé notre prestation.
Mais cette tournée Age tendre, tête de bois avait une particularité ma foi très sympathique, à l’entracte nous devions assurer le SAV.
Nous étions tous rassemblés en avant scène dans la fosse comme dans un grand salon à recevoir et discuter avec nos fans, chacun un verre d’eau qui pique à la main.
Les grand’mères ex-yéyés et les pépés rockers exultaient du bonheur d’approcher les idoles de leur adolescence, de les toucher, de leur parler.
On n’était pas là pour vendre du CD, non, juste pour parler et écouter.
Cette petite heure de convivialité avec notre public dans la chaleur et l’empathie était de pur bonheur.
Quand la sonnette a annoncé la reprise, nous sommes montés tous les deux dans les cintres.
Ce Zénith c’est un bâtiment spécial, d’une architecture très moderne, une charpente métallique apparente portant un bardage tendu. Pour accéder aux éléments techniques, projecteurs, haut-parleurs, ventilateurs, la voute est parcourue de passerelles métalliques étroites auxquelles on accède de derrière la scène par un interminable escalier étroit. De là-haut, le spectacle est dantesque.
La chaleur d’abord, il y règne une atmosphère tropicale. La foule des spectateurs enflammés et transpirants mais surtout les spotlights et leur débauche de Watts.
Le son est lui aussi fabuleux, croisé des diverses enceintes alignées pendues à la charpente.
Et puis de haut, la scène est vraiment différente. Les musiciens de l’orchestre, sur les estrades, dont on reconnait chaque instrument, la batterie qui occupe la place centrale. Le chanteur est lui très en avant, solitaire.
Là, c’était mon ami Vilard qui allait attaquer avec Capri. Il venait de surgir de derrière les rideaux noirs de coulisse et le public lui faisait triomphe d’applaudissements.
Nous étions seuls appuyés, l’un à côté de l’autre, à la solide balustrade qui bordait la passerelle pendue à la charpente et traversait toute la voute du Zénith. Nous étions dans le noir, au-dessus des batteries de projecteurs baignant la scène en débauche de lumières.
Toum toum, toum toum
Nous n’irons plus jamais
Certains que personne ne pourrait nous entendre, main dans la main, nous avons chanté Capri.
Nous étions avec lui, nous étions dans notre monde, seuls au monde, dans nos souvenirs.
Mon bras l’a attirée, ma main serrant sa taille. Elle était chaude, encore plus chaude que l’atmosphère pourtant suffocante des cintres.
Elle aussi a pris ma taille et nous étions tous deux enlacés, appuyés à la barre d’acier froid, à chanter à pleine voix, ignorés des 6500 spectateurs sur les gradins en bas dans le noir.
Mes mains se sont perdues dans son boléro de paillettes à la recherche des petits renflés que je connaissais. J’ai su libérer les fines bretelles par les emmanchures du boléro, tirées jusqu’aux poignets pour contourner ses bras. Ma bouche a trouvé les minuscules tétons, l’un après l’autre et les a bisés aspirés aimés. Elle avait ses deux mains à mes hanches et me tenait.
Quand j’ai relevé la tête, fier d’avoir su faire lever les pointus de son buste, elle a passé ses mains sur moi et s’est saisie de mon émotion grandissante. Le pantalon de scène de velours noir ne cachait rien de mon émoi.
Je savais la jupette de strass et le body en dessous. Elle a posé un pied sur la rampe d’acier. Mon doigt a simplement écarté le fin tissu et nous nous sommes trouvés. Elle était légère dans mes bras, contre moi, face à moi.
Vilard chantait Méditerranéenne en bas et nous, bassins collés l’un à l’autre, les bustes écartés, les têtes en arrière nous chantions aussi, à pleine voix ensemble et avec lui.
C’est sur la dernière chanson Feelings, très exactement sur la dernière note, just’au moment où ont éclaté les salves d’applaudissements, qu’est venue la rencontre.
Et l’apaisement qui a suivi a duré jusqu’à ce que cessent doucement les hourras du public, sur la sortie de scène de Vilard.
Le moment fut magique et j’ai pensé, je vais écrire cela, elle le mettra en musique, nous chanterons en duo et ce sera la chanson de la tournée.
Comme la chanson des enfoirés de Goldman
Il m'avaient demandé de chanter trois de mes succès de l'ancien temps. Je passais just'après Michèle Torr mais avant Hervé Vilard.
Ringard, je pensais, on est tous des ringards. Rime facile. Pardon Hervé, mon ami.
Les spectateurs ne valaient guère mieux que nous. Devant le Zénith, sur le parking, tous les emplacements bleus seraient couverts de déambulateurs rangés en épis.
Pas facile cette affaire. Dans les loges, nous, on ajustait nos moumoutes en se regardant dans le miroir encadré d'ampoules. On s'épiaient les uns les autres, désespérés. Heureusement les gens seront loin. Nous on ne les voit pas les gens, éblouis qu’on est par les projecteurs. Mais eux non plus probablement ne nous verront pas. Les Varilux n’ont pas grande efficacité sous stroboscopes déchaînés. Heureusement.
On se demande bien pourquoi ils vont venir nous voir... Et ont payé. Cher en plus, ce producteur doit en faire du blé vu les cachets de merde qu'il nous sert au prétexte qu'on est rien que des stars déchues.
Bon, quand même, Age tendre Tête de bois, c'était le bon temps. Sympa de retrouver les copains et de faire à nouveau les cons ensemble. Même si les groupies sont toutes devenues grand'mères maintenant... Elles qu'on a connues bimbettes et fraîches.
Moi, j'ai laissé ma chemise blouser pour garer mon ventre, et puis une grande écharpe autour de mon cou qui pend par devant. Pour affiner la silhouette et emballer le double menton.
J'étais à table, au catering, avec une brune intéressante. Une grande fille, avec une tignasse à larges boucles qui lui tombaient sur les épaules. En répète, personne n'est dans son rôle. On est même presque des étrangers les uns aux autres. Je ne savais pas qui elle était et elle, si jeune, ne savait probablement non plus rien de moi, vieille idole décatie.
Peut-on être et avoir été ? A part Johnny qui, lui, est inoxydable, nous on a tous inexorablement vieilli.
Cette grande brune, là en face de moi, avec son plateau de cafète, ses carottes râpées, son yaourt Biofidus, trois mandarines et une bouteille familiale de Contrex m’a l’air de manquer de tout. Poitrine plate mannequinat, oeil terne anorexique, cuisses de mouches et visage coupé à la serpe.
Je me disais celle-là a une gueule à bien donner en Hasselblad 6x6 noir et blanc, chamois même. Qu’est-ce qu’elle fout ici ? Il n’y a pourtant pas de défilé de mode au programme…
Quand elle m’a demandé si le poulet rôti pommes de terres écrasées était à mon goût, j’ai tout compris.
Elle avait une voix sourde, profonde, basse, rauque. Une voix de studio, qui éclatait dans le brouhaha ambiant et écrasait tout. Une présence inouïe qui faisait passer tout le reste en arrière-plan.
Comment de ce thorax long et étroit pouvait-elle sortir un pareil son ?
Je n’ai rien répondu à sa question mais mes yeux ont balayé son haut et ont détaillé ce qu’il moulait.
La maille claire était fine et parlait sans discrétion. Mieux qu’un polo, ce haut de Gersey était un body, tendu des épaules à la taille, sur sa poitrine.
Les épaules étaient hautes et carrées, finalement bien plus larges que l’on pensait au premier coup d’oeil. C’est sa grande taille et ses proportions de Sitzriese qui trompaient le regard. En fait, elle avait de petites jambes fines et courtes et toute sa longueur venait du thorax. Un thorax large mais surtout très long, très haut. Avec un cou de girafe, large épais, qui portait sa tête largement au dessus.
Alors les seins…
Désespérant ses seins. Larges, implantés haut mais aussi implantés bas. De grands seins en surface qui couvraient sa poitrine de la droite à la gauche mais sans épaisseur aucune : c’étaient ce que l’on appelle communément des seins plats, avec sanglots dans la voix.
Même les tétons n’existaient pas. On voyait, on devinait, sous la maille blanche les aréoles sombres larges mais de téton pointu point. Malgré tout je pensais il y a une esquisse de mamelon en poire : on voit bien que les aréoles poussent écartant l'étoffe légère et bougent en synchro, surtout quand elle rit. Elle a les aréoles gaies et appétissantes.
En fait, je dirais des seins en poire mais atrophiés.
N’existait que le bout en poire, le reste, non.
Et je me prenais à des envies d’y porter mes lèvres et de sentir sous ma langue le doux renflé et je me voyais déjà vainqueur d’avoir fait monté le téton.
Mais on n'en était pas là. Du moins pas encore.
On est très vite passés des considérations bassement culinaires à des choses plus proches de nos centres d’intérêt communs. Elle-aussi vivait pour la musique, pour la voix et le bonheur d’accord d’unisson, d'émotion. Je lui ai dit que l’âge, la vieillesse n’avait pas de prise sur la voix et que même au contraire, je sentais mieux aujourd’hui les vagues sortir de moi que quand je n’avais que vingt ans et toutes mes dents.
Elle me dit, c’est vrai, Richard Antony, cette grosse légume dès qu’il ouvre la bouche on est submergé d'émotion tant sa voix est chaude et puissante. Bien plus qu'à l'époque du train qui siffle. Et Frank Alamo, ce vieillard à l'article de la mort, dès qu'il parle on en a les yeux qui pleurent et les clavicules qui s'écartent de bonheur à vouloir lui donner contre-chant en inventant une nouvelle mélodie.
Elle me dit, moi je chante derrière Sheila et Georges Chelon.
Chelon, c'est moi qui chante. Lui c'est un vrai auteur-compositeur. C'est quasiment le seul, ici, qui présente de nouvelles chansons. Mais pour la voix il est vraiment à la peine. Alors c'est moi qui fais le boulot. Vous verrez, le résultat donne pas mal.
Sheila, c'est pas pareil. Elle, c'est une force de la nature avec un coffre inouï. Dommage elle n'a aucun sens musical. Sans choriste elle serait perdue. Mon job c'est juste d'être guide-chant. Mais ça me plait bien. On m'entend à peine mais sans moi rien ne serait.
Moi j'écoutais. De choriste je n'avais jamais ressenti nécessité. Je me disais, elle fait son intéressante juste. Elle me drague.
Elle me dit, ado j’étais fan de vos chansons. Je connais les trois morceaux que vous interprétez ici, vous ne voulez pas qu'on fasse un essai en répète ensemble ?
Elle raclait son Bifidus avec la cuillère blanche en plastique en faisant des schr schr schr tournants.
On était bien ensemble. Mais j'ai l'habitude des filles qui te font des avances juste parce que t'es star. Les coups en passant ça va les premières années de tournée. Maintenant je suis beaucoup moins réceptif. Je dirais même que je n'accroche plus du tout.
Je suis, comme qui dirait, blasé.
En plus, à nos âges, faut encore avoir envie si l'on veut assurer. Ne bande pas qui veut.
On a entendu que les équipes s'étaient remises en place.
Nous sommes tous les deux descendus à ma petite loge et j'ai cherché les partitions de mes trois chansons. Elle m'a proposé, de sa belle voix profonde, les interventions qu'elle suggérait et nous avons pendant presque deux heures dans cette pièce minuscule en désordre du Zénith de Rouen repassé ensemble a capela. Nous étions un peu gênés par les bandes-son des copains et les multiples interventions des uns et des autres au micro, sourdes basses réverbérantes dans les enceintes de scène.
Mais on était complices, seuls au monde et puis la musique, c'est magique. Quand on est sincère tout roule, tout coule et ce fut ainsi.
Quand on m'a appelé il était bien plus tard que prévu au planning. Il n’y avait pas d’orchestre, je devais chanter sur bandes-son. L'ingénieur m'avait déjà briefé, il ferait une balance point-barre, sur ma séquence. Le retour dans l'oreillette était conforme.
La fille est montée avec moi et a filé sur la petite estrade. Son body blanc arachnéen inondé par les projos verticaux faisait saillir ses petits renflés comme des jaunes d'oeufs sur ses grands seins plats. Je l’ai regardée, j’ai aimé sa longue silhouette, sa taille fine au dessus de la jupette de scène, ses hautes bottes country … puis je me suis concentré sur mon affaire.
J'étais aveuglé par les deux poursuites gauche et droite et j'ai embrayé aussitôt.
En répète on n'a pas le droit de tergiverser, de faire des façons, de traîner. C'est presque du playback, le son démarre et toi, tu dois suivre.
Bien entendu, vu que ce n'était pas prévu, cette affaire de choriste, je n'avais aucun retour.
Ni sur les baffles de scène ni dans l'oreillette.
Pourtant j'aurais bien aimé "voir" ce que ça donnait, cette voix, là, derrière moi.
J'ai fait mes trois morceaux. Les gars au pupitre ont fait le pouce en l'air qui signifie casse toi tout est en ordre exactement comme le rond des plongeurs eaux profondes en Méditerranée.
J'ai laissé la place à l'ami Vilard qui piaffait, pressé d'en finir, pour je ne sais quelle raison, et de rentrer à son hôtel. Au plateau technique, en plein milieu du Zénith noir et vide, la choriste était en conversation avec les techniciens. L'ingénieur du son me dit, bravo, on voit qu'avec ta nana vous avez bossé ensemble depuis longtemps. Vous êtes en accord parfait, rien à redire, demain vous allez déclencher l'émeute, en tous cas du gros rappel, vu que vous êtes en clôture avant entracte.
Tout est en ordre, on a bloqué les paramètres, je te donne la matrice là, ça peut servir sur un autre spectacle si tu restes avec cette fille.
Et il me tendait une page d'imprimante avec plein de trucs écrits dessus.
Il me dit, en aparté, tu as de la chance d'être avec cette fille-là, elle a une voix incroyable et en plus vous vous accordez parfaitement. As-tu fait du studio avec elle ? Tu devrais voir mon cousin, il est ingénieur avec Benzi chez Kevin. Il cherche ce genre de son. Tu lui dit que c'est Andy qui t'envoie.
Moi je lui ai dit, OK, mais tu sais là je n'avais aucun retour, je ne sais pas ce que ça donnait...
Il en était sur le cul, mais tu dérailles c'était d'enfer dommage qu'on ait pas fait une prise. Tu verras demain. Garde te la ta choriste, elle te sied. Précieusement tu te la gardes !
Normal que tu n’aies pas eu de retour, regarde le straight board, il n’est pas fait mention de choriste te concernant, ils l'ont oubliée. Demain tu refais tes trois morceaux avec l’orchestre à 15h20, tu auras ton retour balance au poil, compte sur moi, et je te ferai une prise, passe prendre l’USB en partant.
J'ai récupéré ma choriste dans l'escalier et comme j'avais été exhorté, je lui ai pris la main en amitié. Je lui ai dit, ils ont aimé ce que nous avons fait, ce que tu as fait.
Elle a dit, ils le peuvent, je me suis vraiment donnée. N'as-tu pas aimé toi ?
Moi je n'osais avouer que j'avais chanté sans rien entendre de sa partie.
Cela arrive parfois quand on fait des duos différés. Quand on enregistre en laissant des blancs pour l'autre selon le plan du track board.
Quand après, on écoute le résultat, on se dit, mais comment les gens vont-ils recevoir ça ... on a chanté ensemble chacun dans son coin, onanistes.
On est allés à la loge car elle voulait passer son jean.
Quand elle a dégrafé sa jupette de strass, j’ai vu le bas du body blanc fin clair qui moulait son intimité. Elle m‘a dit, eh oui, j’ai fait Claudette just’avant qu’il ne s’électrocute avec ce gode électrique. Il exigeait que l’on soit impec, impec c’était son mot pour dire fine de fine toute rasée.
Sacré Cloclo, il nous en aura fait faire des choses…
Mais une fois que t’a commencé tu peux plus revenir en arrière. La touffe, c’est comme la coke, si tu commences, tu ne peux plus t’arrêter.
Moi je matais son entrecuisse qu’était l’un des trois sourires d’une nuit d’été, une véritable invitation au voyage chez Bergman. Les deux élastiques suivaient parfaitement les plis de l’aine. La maille fine tendue sur le renflé dessinait, impudique, la fente qui partait loin en dessous, on ne savait où. Sa languette dépassait et faisait bonjour sur le devant en montant la garde.
Mais je suis resté sage d’autant qu’elle n’avait pas eu d’attitude équivoque interlope. Elle a enfilé son pull et les petits renflés ont disparu de mon champ mais l’émoi qu’ils provoquaient, non.
On est sortis et je l’ai prise par la taille. J’ai dit faut attendre Hervé. Il n’a que trois chansons, c’est un pro, en un quart d’heure il aura torché sa balance.
On est montés dans la navette qui devait nous ramener à Rouen et on a attendu l'ami Vilard. Entre vieilles idoles on s'appelle mutuellement par nos noms de famille. Il n'y a que les journalistes et les groupies pour user de prénoms.
Hervé est encore vert et a tout de suite entrepris mon amie. Il a dit on va dîner ensemble ce soir, je t’invite. Ta copine vient aussi ? Tu parles que j'allais pas laisser ce grand con de Vilard me barboter ma jeune conquête.
Bien plus tard, tout seul dans mon lit d'hôtel je tourneboulais incapable de trouver le sommeil comme un collégien amoureux. Je pensais demain rerépète toute la journée j'irai l'écouter. Sur Chelon sur Sheila. Ils passent matin, te faudra te lever.
Je voyais son body blanc avec ses seins aux petits gonflés sans tétons, je voyais surtout cette voix profonde sublime qui tournait dans ma tête sur l'oreiller et empêchait la nuit de m'engloutir dans ses nimbes.
Enfin, pour être honnête, j’avais surtout devant mes yeux le bosselé discret mais impérieux, de sa languette, au milieu du milieu du body blanc fin tendre, là, entre ses deux cuisses.
Bien entendu, je me suis réveillé à midi. Le métier, avec ces horaires décalés vous détraque le sommeil. Surtout quand on n’est plus de première jeunesse.
Je suis passé la chercher. Nous avions quartier libre jusqu’à 15h. Nous sommes partis à pied nous balader dans la forêt de Leu, une grande forêt de chênes que j’avais repérée sur l’iPhone juste derrière le Zénith.
C’était la Première de notre tournée Age tendre tête de bois, ici au Zénith de Rouen ce soir de janvier.
Ce soir j'allais savoir si ça marchait entre nous. Le public est seul juge. Mais déjà on aurait un test vraie grandeur cet aprém, avec l’orchestre.
Juste je me disais, cette fille est drôlement culottée elle s'est imposée je n'ai rien demandé va-t-elle réclamer un cachet probablement et le producteur ce con va rechigner à dire y'a plus d'euro dans la tirelire…
Moi je pensais la tournée dure trois mois si elle donne bien je la garde je partagerai les euro que sont les euro face au plaisir du public voilà trente ans que je cours derrière le plaisir du public sans être bien convaincu d’avoir été capable de le rattraper.
On s’est aérés à vagabonder dans la froidure sous les arbres sans rien parler de mes chansons.
En revanche je l’entendais chantonner de sa voix profonde comme pour elle-même, sans prendre attention à moi, ne s’interrompant que pour marquer son intérêt pour un arbre un oiseau un rayon de soleil trouant les branchages.
A l’heure dite on était en costumes de scène devant l’orchestre.
Bien entendu à mon âge on n’a plus de trac. Néanmoins je me demandais ce qu’allait donner cette nouvelle amitié, j’étais en attente.
Vous allez dire encore que je la ramène mais non, ce fut super. Moi je découvrais. Les autres savaient déjà, tout le monde savait.
Comme le cocu qui regarde les copains, sourires en coin, j’étais le seul à ignorer.
Enfin cette fille-là avec quelques accords en contre-chant, trois notes hurlées comme des solos de saxo, faisait de ma chanson un morceau d’opéra. J’en étais baba.
Les autres aussi.
Dans ma loge, elle s’était établie. Elle avait apporté sa petite valise de toile noire à roulettes. Elle s’est défaite du boléro à paillettes et j’ai vu ses petits renflés qui moulaient le body. Quand elle a dégrafé la jupe en brillants bleus genre guirlande de sapin, je savais que j’allais avoir encore une fois sous les yeux sa languette expressive qui tendait en avant le gousset gonflé.
Je n’ai rien maté, je l’ai juste attrapée de mon grand bras et l’ai menée contre moi.
Son bassin était basculé en avant et ses chairs tendres étaient collées contre moi
Je crois que je bandais mais pour dire vrai je ne sais pas je ne sais plus je ne me souviens pas
Ma main a empaumé sa fesse
Sa fesse était accorte molle accueillante
Elle s’est durcie, comme pour saluer
Cela a suffi pour que je la tire à moi et mène sa bouche à ma bouche
Pour un baiser
Un premier baiser
On s’est changés, elle a enfilé le jean que je lui connaissais, remis ses bottes de cowboy.
On est montés ensemble chercher auprès des techniciens l’enregistrement des trois chansons.
Ils nous ont encore dit des encouragements.
Surtout qu’on était montés main dans la main, amoureux déclarés.
Première ce soir, on était elle et moi, émus
Je ne vous raconterai pas ce qui s’est passé ce soir là sur la scène du Zénith de Rouen
Vous n’avez qu’à vous acheter un billet et venir nous voir, on passe sûrement un de ces quatre dans votre patelin.
Ce que je vais vous raconter, c’est ce qui s’est passé après.
A l’entracte, nous aurions pu filer, dîner en ville et rentrer ensemble à l’hôtel : nous avions, elle et moi, terminé notre prestation.
Mais cette tournée Age tendre, tête de bois avait une particularité ma foi très sympathique, à l’entracte nous devions assurer le SAV.
Nous étions tous rassemblés en avant scène dans la fosse comme dans un grand salon à recevoir et discuter avec nos fans, chacun un verre d’eau qui pique à la main.
Les grand’mères ex-yéyés et les pépés rockers exultaient du bonheur d’approcher les idoles de leur adolescence, de les toucher, de leur parler.
On n’était pas là pour vendre du CD, non, juste pour parler et écouter.
Cette petite heure de convivialité avec notre public dans la chaleur et l’empathie était de pur bonheur.
Quand la sonnette a annoncé la reprise, nous sommes montés tous les deux dans les cintres.
Ce Zénith c’est un bâtiment spécial, d’une architecture très moderne, une charpente métallique apparente portant un bardage tendu. Pour accéder aux éléments techniques, projecteurs, haut-parleurs, ventilateurs, la voute est parcourue de passerelles métalliques étroites auxquelles on accède de derrière la scène par un interminable escalier étroit. De là-haut, le spectacle est dantesque.
La chaleur d’abord, il y règne une atmosphère tropicale. La foule des spectateurs enflammés et transpirants mais surtout les spotlights et leur débauche de Watts.
Le son est lui aussi fabuleux, croisé des diverses enceintes alignées pendues à la charpente.
Et puis de haut, la scène est vraiment différente. Les musiciens de l’orchestre, sur les estrades, dont on reconnait chaque instrument, la batterie qui occupe la place centrale. Le chanteur est lui très en avant, solitaire.
Là, c’était mon ami Vilard qui allait attaquer avec Capri. Il venait de surgir de derrière les rideaux noirs de coulisse et le public lui faisait triomphe d’applaudissements.
Nous étions seuls appuyés, l’un à côté de l’autre, à la solide balustrade qui bordait la passerelle pendue à la charpente et traversait toute la voute du Zénith. Nous étions dans le noir, au-dessus des batteries de projecteurs baignant la scène en débauche de lumières.
Toum toum, toum toum
Nous n’irons plus jamais
Certains que personne ne pourrait nous entendre, main dans la main, nous avons chanté Capri.
Nous étions avec lui, nous étions dans notre monde, seuls au monde, dans nos souvenirs.
Mon bras l’a attirée, ma main serrant sa taille. Elle était chaude, encore plus chaude que l’atmosphère pourtant suffocante des cintres.
Elle aussi a pris ma taille et nous étions tous deux enlacés, appuyés à la barre d’acier froid, à chanter à pleine voix, ignorés des 6500 spectateurs sur les gradins en bas dans le noir.
Mes mains se sont perdues dans son boléro de paillettes à la recherche des petits renflés que je connaissais. J’ai su libérer les fines bretelles par les emmanchures du boléro, tirées jusqu’aux poignets pour contourner ses bras. Ma bouche a trouvé les minuscules tétons, l’un après l’autre et les a bisés aspirés aimés. Elle avait ses deux mains à mes hanches et me tenait.
Quand j’ai relevé la tête, fier d’avoir su faire lever les pointus de son buste, elle a passé ses mains sur moi et s’est saisie de mon émotion grandissante. Le pantalon de scène de velours noir ne cachait rien de mon émoi.
Je savais la jupette de strass et le body en dessous. Elle a posé un pied sur la rampe d’acier. Mon doigt a simplement écarté le fin tissu et nous nous sommes trouvés. Elle était légère dans mes bras, contre moi, face à moi.
Vilard chantait Méditerranéenne en bas et nous, bassins collés l’un à l’autre, les bustes écartés, les têtes en arrière nous chantions aussi, à pleine voix ensemble et avec lui.
C’est sur la dernière chanson Feelings, très exactement sur la dernière note, just’au moment où ont éclaté les salves d’applaudissements, qu’est venue la rencontre.
Et l’apaisement qui a suivi a duré jusqu’à ce que cessent doucement les hourras du public, sur la sortie de scène de Vilard.
Le moment fut magique et j’ai pensé, je vais écrire cela, elle le mettra en musique, nous chanterons en duo et ce sera la chanson de la tournée.
Comme la chanson des enfoirés de Goldman
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Décidemment la musique adoucit les moeurs
Et cette choriste qui fait bander le vieux baroudeur nous ferait aussi tout pareil craquer
Et cette choriste qui fait bander le vieux baroudeur nous ferait aussi tout pareil craquer