La promotion - histoire érotique

David avait la main sur la poignée de la porte. Derrière elle se trouvaient le comité de direction au complet, plusieurs directeurs de succursales européennes et le président du conseil d’administration.
Le poste à pourvoir était celui de directeur adjoint Europe, qui ouvrait à terme un boulevard vers celui de directeur. David était actuellement directeur adjoint au niveau national ; c’était son chef actuel qui le parrainait pour cette nouvelle fonction.
Il entra et tous les regards se tournèrent vers lui. Il avait 10 minutes de retard. Son chef fit la moue, son adversaire sourit largement et le président le regarda avec sévérité. Il venait de perdre des points, mais peu importe. Il salua et s’assit. Son opposant, qui était sur le point de présenter son projet quand il était entré, commença.
Une heure plus tard, la présentation prit fin. Son projet était plutôt bon, rien à dire, mais David relevait le défi avec le sien. Il se leva à son tour, alla vers le pupitre qui contrôlait l’ensemble multimédia de la salle, inséra une clé USB et se lança.
- Si j’ai eu quelques minutes de retard ce matin, c’est parce que je vais divorcer.
La stupeur et l’incompréhension s’affichaient sur tous les visages. Son chef avait l’air de vouloir sauter par la fenêtre. Avant que les murmures ne deviennent assourdissants il continua.
- Je sais que vous vous demandez ce que ma vie privée vient faire ici, mais je vous demande un peu d’indulgence, car j’y viens.
Il regarda les visages autour de lui d’un air calme.
- Hier soir, tard, quand je suis rentré à la maison, j’ai trouvé ma future ex-femme qui dormait dans notre lit, nue, entourée de cadavres de bouteilles de champagne et de préservatifs usagés. En m’approchant, j’ai pu constater qu’elle avait du sperme séché autour de la bouche, sur sa toison pubienne et le corps couvert de marques et de suçons.
L’assemblée était bouche bée. Un cocu qui raconte ses malheurs sans aucun filtre, c’est bizarre.
- La chambre semblait avoir abrité une orgie. En y regardant de plus près, j’ai vu que les traces sur certains préservatifs, indiquaient une visite par la porte dérobée de ma femme, pour rester poli.
Il reprit son souffle, l’auditoire était maintenant suspendu à ses lèvres, captivé par cette histoire scabreuse.
- Cela faisait longtemps que ma femme m’exposait un fantasme qu’elle souhaitait réaliser. Ce n’est pas ma tasse de thé, et j’ai longtemps résisté. Mais comme demain c’est la St-Valentin, j’ai tout préparé ce week-end pour lui faire la surprise, car je l’aim…ais à la folie.
Il s’approcha de son concurrent, lui mis la main sur l’épaule et lui demanda.
- Je peux vous appeler Paul n’est-ce pas ?
- …Ou… Oui bien sûr.
- Après tout nous sommes intimes.
David cliqua sur la télécommande et une vidéo s’afficha à l’écran. On y voyait sa superbe femme Séverine, endormie, nue et un homme qui se masturbait au-dessus de son ventre. Paul.
- Le fantasme de ma femme était de nous filmer faisant l’amour. J’ai tout installé dimanche et je l’ai branché pour tester les détecteurs de mouvement qui déclenchent l’enregistrement.
Paul était livide, tous les regards étaient tournés vers lui. Il avait dû se pisser dessus.
- Vu le chantier, j’ai vite compris que l’amant voulait que je sache qu’il avait baisé ma femme, mais je n’aurais pas eu de preuves, sans le fantasme de ma femme.
Il se tourna vers Paul et marcha vers lui.
- Vous vouliez me déstabiliser et m’humilier, pour que je ne sois pas en mesure de défendre ma candidature aujourd’hui. Vous n’êtes vraiment qu’une ordure, mais soyez heureux car vous avez détruit mon couple. Ma femme m’a dit que vous lui faisiez du rentre-dedans depuis un mois et qu’elle a cédé à vos avances il y a trois semaines. Vous étiez un charmant inconnu qui complimentait une jeune trentenaire en lui faisant croire qu’elle avait toujours 20 ans. Vous vous êtes toujours vus dans des hôtels, mais vous avez lourdement insisté pour que la rencontre d’hier après-midi se fasse chez elle. Vous vouliez préparer votre mise en scène.
Il s’éloigna du salaud pour ne pas se jeter sur lui. L’envie de sauter à pieds joints sur sa gueule était trop forte.
- Ce matin j’ai parlé à votre femme, elle m’a demandé des copies pour son avocat.
Là, il s’était chié dessus, sûr.
- J’ai aussi discuté avec votre beau-père. Je comprends que vous n’ayez pas voulu intégrer sa société pour éviter d’être sous sa tutelle et supervision. Vous vouliez faire vos preuves, par vos propres moyens. Mais quelle idée de tromper son héritière et fille unique, tout en travaillant pour son principal fournisseur. Il aurait pu très mal le prendre.
Des cris fusèrent, le président se redressa très inquiet mais David lança à la cantonade.
- Je vous rassure, il m’a dit que ces tragiques événements impliquant sa fille, n’allaient pas nuire au renouvellement des contrats en cours.
Il s’abstint de dire que le beau-père ne pouvait pas encadrer son gendre, qui avait 12 ans de plus que sa fille et qui l’avait séduite quand elle était encore étudiante. Fâché, il avait imposé la séparation de biens à sa fille.
- Le problème Paul, c’est que vous êtes allé trop loin. L’adultère n’est pas illégal mais vous vouliez être absolument sûr, que je retrouve la chambre en l’état et ma femme souillée, vous l’avez donc droguée. Il ne fallait surtout pas qu’elle puisse ranger ce foutoir. A mon arrivée, j’ai dû appeler une ambulance car ma femme ne se réveillait plus. À l’hôpital, ils ont contacté la police et j’ai passé une partie de la nuit à témoigner.
Il s’arrêta soudain fatigué et s’assit
- Sur la vidéo on vous voit verser une poudre dans sa coupe de champagne, pendant qu’elle se douche après un 69. Ensuite, on se rend compte que peu à peu elle s’endort pendant l’acte, mais vous continuez à la baiser. Vous l’avez même encore sodomisée, alors qu’elle ne bougeait plus depuis vingt minutes. Là, il n’y avait plus qu’un adulte consentant, cela s’appelle un viol.
La police entra à ce moment, empêchant David de continuer. Tant mieux, le besoin d’arracher la tête de ce salaud allait lui faire perdre son sang-froid.
Bien entendu, il fut choisi pour le poste. Il avait montré qu’il savait gérer une situation de crise et qu’il ne se laissait pas déstabiliser. De plus, il tint à faire sa présentation qui fut excellente.
Le plus dur, ce fut avec Séverine. Elle pleurait et lui répétait sans cesse que ce salaud l’avait droguée, et presque tuée au passage, et qu’elle n’aimait que lui.
David lui mit les points sur les i. Avant d’être droguée, elle l’avait trompé, sans remords ni considération, pendant 3 semaines, alors qu’elle savait le stress auquel il était soumis. Cet après-midi fatidique, elle avait amené un inconnu dans leur maison, leur chambre et leur lit. Elle avait ouvert son cul avec trop de facilité et comme David n’y avait pas droit, cela impliquait d’autres amants. Elle n’osa même pas nier ce dernier point. La messe était dite.
Quelques mois plus tard le jugement de divorce fut sans appel. Pas de pension, chacun reprenait ses billes et ciao. Célia dut rapidement se trouver un travail, car sa part des économies familiales avait rapidement fondu. Son nouvel (ou pas) amoureux ne pouvait pas l’entretenir à ne rien faire. Finie la belle vie.
À ce moment-là, David était déjà en couple avec Béatrice l’ex-femme de Paul. C’était elle qui avait contacté David pour s’excuser du comportement de son mari. Ils s’étaient rencontrés et avaient pleuré sur l’épaule de l’autre. Personne ne pouvait mieux les comprendre qu’eux-mêmes. Ils se remontèrent mutuellement le moral et de fil en aiguille, reprirent goût à la vie. La complicité et la tendresse se muèrent en amour et un jour, surprise, le décalage horaire d’un voyage rendit la pilule inefficace. Un beau bébé arrivait et ils se marièrent.
Beau-papa était ravi, depuis le temps qu’il attendait d’être grand-père. Ce connard de Paul repoussait toujours la paternité aux calendes grecques. De plus David était un gars bien, il n’avait pas séduit une étudiante impressionnable.
Quant à Paul, il devrait sortir de prison dans 18 ans, pour fêter son 60ème anniversaire dehors.