La prostituée (2/2)
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-07-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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La prostituée (2/2)
Ève retourne dans la rue des rencontres ; de nombreuses filles sont en bonne compagnie à l’hôtel. La file de voitures s’allonge, mais tout le monde roule au pas tranquillement, le regard alternativement attiré par le trottoir de gauche et celui de droite. Quand Ève se met à marcher au milieu de ses collègues, un jeune noir au volant d’un utilitaire d’artisan plombier s’approche d’elle et lui fait signe. Ève sourit et monte dans le véhicule pour redescendre une fois parvenu près de l’hôtel. Ève ne peut s’empêcher d’admirer le corps svelte et sportif du jeune homme.
— Tu t’appelles comment et tu as quel âge ? demande-t-elle ?
— Diego, dix-neuf ans, répond-il timidement.
— Moi c’est Maria, viens avec moi.
Vous pouvez être certains, Mesdames et Messieurs, qu’Ève pense en ce moment la même chose que nous tous ici. Si l’on s’en tient à la réputation de la taille du sexe des gens de cette ethnie, elle va vite en oublier le micropénis. Les quelques aventures prénuptiales d’Ève n’étaient que des hommes blancs dotés d’un pénis situé dans la moyenne, elle va pouvoir là, se faire sa propre idée.
— Qu’est-ce que tu aimerais, mon grand ? demande Ève en caressant la joue presque imberbe de Diego.
— Ben, euh…
— Je vais t’aider. Pour une sucette c’est cinquante, si tu veux plus, c’est cent cinquante et trois cents pour la spéciale.
Diego sort trois billets de cinquante euros et les pose sur le meuble de l’entrée.
— D’habitude, je donne ça, avoue-t-il. Mais c’est pour les filles noires comme moi. C’est peut-être plus pour une blanche ?
— Non. Ici, noires ou blanches, nous avons le même tarif. Cent cinquante, OK, déshabille-toi.
Diego ôte ses vêtements et s’approche nu d’Ève. Elle attrape la bite en semi-érection du jeune homme et l’emmène au lavabo comme si elle le tenait par la main. À l’occasion de la toilette, l’érection de Diego s’achève. Ève se retrouve avec un beau membre circoncis bien épais et bien raide d’une vingtaine de centimètres de long dans la main. Elle émet un petit sifflement.
— Tu es bien bâti. J’espère que tu ne vas pas craquer mes capotes, lui dit-elle en souriant.
Ève s’allonge sur le lit, les jambes écartées. Elle sort un flacon de gel et un préservatif lubrifié du tiroir de la table de nuit. Diego reste debout, penaud.
— Viens ! fait Ève en accompagnant ses paroles d’un signe de la main.
Diego se décide enfin, monte à genoux sur le drap de papier et s’approche de la jeune femme pour lui présenter sa bite sous le nez. Elle extrait la capote de son sachet et le glisse sur le membre bien dimensionné.
— Il n’y a pas de faux plis ! constate-t-elle en souriant.
Par prudence, et comme elle n’est pas spécialement excitée, Ève se passe un peu de lubrifiant sur la vulve et à l’entrée du vagin.
— Viens maintenant.
Diego perd la timidité qui l’avait accompagné jusque là et s’allonge sur l’apprentie prostituée. Il cherche l’entrée, ne la trouve qu’aidée par la main habile d’Ève et la pénètre de toute la longueur de son pénis. La jeune femme émet un faible gémissement.
« Désolée Thomas, mais j’espère que ça ira mieux après », songe-t-elle pendant que Diego commence à s’activer. Dans la position du missionnaire, il embrasse les seins blancs, enserre de ses mains les fesses blanches et, deux minutes plus tard, il force loin la vulve blanche d’Ève à en atteindre le col de l’utérus en poussant un grand cri.
— Aaaahhhh !...
Puis il se laisse reposer sur la jeune femme de tout son poids. Ève ferme les yeux, caresse le dos et les cheveux crépus de Diego et regarde le plafond.
Diego se retire, la capote remplie de sperme pendouillant au bout de sa bite en semi-érection. Ève s’en saisit, l’enlève du membre viril et en noue une extrémité. Elle se lève, file dans les toilettes, se lavote l’entrejambe et jette le préservatif dans la cuvette. Pendant ce temps, Diego se rhabille.
— Tu es ma première blanche, avoue-t-il à Ève.
— Tu as vu qu’il n’y a aucune différence et tu n’as pas à avoir de complexes Diego. Tu es un bel homme et je connais beaucoup de femmes de toute couleur qui seraient ravies de faire l’amour avec toi autrement qu’en les payant. Il faut avoir confiance en toi, l’amour n’est pas raciste. Les femmes apprécient surtout la tendresse, les petites attentions et les préliminaires. Souviens-t’en.
Diego ne répond pas, sort doucement de l’hôtel et rejoint sa camionnette. Il reste assis au volant quelques minutes, pensif, puis se décide enfin à démarrer.
Ève verrouille la porte de la chambre puisqu’elle est seule et s’offre une toilette plus complète.
— Cent pour Hugo et cent cinquante pour Diego, c’est juste la moitié de ce que je dois à Léopold, se dit-elle à voix haute.
Elle réfléchit, puis reprend son monologue.
— Si je ne veux pas en être de ma poche, je dois continuer. Je pourrais peut-être tomber sur une sodo à trois cents, mais avec Thomas, ce n’était pas trop notre habitude. Ça nous est arrivé, bien sûr, mais pas souvent et mon sphincter aurait peut-être du mal à suivre.
Amis lectrices et lecteurs, nous allons pouvoir juger immédiatement du degré de prémonition de la réflexion d’Ève. Cependant, en dehors de la sodomie elle-même que la majorité d’entre nous a déjà pratiquée, voire pour certains hommes dans un sens comme dans l’autre, les circonstances de celle qui va suivre vont s’avérer exceptionnelles.
Ève rejoint le parking. Elle constate que la camionnette de Diego n’y est plus et un sourire presque maternel fleurit au coin de sa bouche. Il commence à se faire tard et les habitués du cinq à sept ne sont plus très nombreux. Après, ce sont les nuiteux, mais c’est une autre histoire.
Ève se promène tranquillement, parcourt cent mètres dans un sens puis cent mètres dans l’autre plusieurs fois quand une berline grise s’arrête auprès d’elle. Le chauffeur observe la jeune femme avec attention, puis satisfait, lui fait signe de s’installer à côté de lui. Vêtu d’un costume bleu pétrole, d’une chemise blanche et d’une cravate rouge foncé, l’homme est ordinaire, un cadre passe-partout. Ève monte dans le véhicule, se laisse emmener jusqu’au parking de l’hôtel et descend en même temps que le conducteur. Parvenu à la chambre 21, il accroche sa veste à une patère et dépose trois billets de cent euros sur la commode de l’entrée. En visualisant cette somme, Ève serre les fesses au propre comme au figuré.
— Je m’appelle Gérard, un fidèle client de cette rue et je connais les tarifs. Toi, je ne t’ai encore jamais vue.
— En effet, avant j’étais dans un autre quartier, ment Ève.
— Alors je t’explique ce que je veux. Pour trois cents balles tu sais déjà par où je désire passer, mais, et tes collègues ne l’ignore pas, j’ai l’habitude de me montrer violent…
À ces mots, Ève tressaille. Gérard s’en aperçoit et lève la main pour la tranquilliser.
— Violent en paroles, non pas physiquement. Tu n’as rien à craindre de moi, mais j’aime faire l’amour en criant des grossièretés. Sans mots crus, je ne peux ni bander ni éjaculer. Tu es d’accord ?
À moitié rassurée, Ève répond.
— A priori, oui.
— Merci, j’aime découvrir de nouveaux corps.
Sur ces paroles, l’homme se déshabille en totalité et se rend à la salle de bains. Il connait le protocole. Ève s’approche et lui lave le gland consciencieusement. Sa bite n’est pas plus grosse que celle de Thomas, elle pense s’en sortir.
Après avoir donné un préservatif à Gérard qu’il passera seul quand il aura une érection et après s’être dévêtue, Ève s’installe à quatre pattes sur le lit. Elle se met un peu de gel sur l’anus et patiente. Gérard monte à genoux et se positionne derrière elle.
— Alors salope ! Tu aimes te faire enculer ! commence-t-il.
Ève a beau s’y attendre, les mots la surprennent. Toutefois, elle décide d’en rajouter afin, espère-t-elle, de faciliter l’érection puis l’orgasme de son client.
— Oui, j’aime ça ! Mets-la-moi bien profond dans le cul !
Ravi d’une telle participation, Gérard se lâche complètement.
— Je vais te dilater la rondelle, t’éclater le fion, t’exploser le trou de balle, poufiasse ! Tu ne pourras plus t’asseoir pendant trois jours.
— Mets-moi ton gros chibre, Gérard. Je mouille déjà comme une vache. Pète-moi le trouduc, c’est tout ce que je veux !
À ces mots, Gérard sent poindre une érection colossale. Quand elle est totale, il passe le préservatif et pose l’extrémité de son gland sur le sphincter de la jeune femme qui serre les dents, appréhendant la pénétration.
— Alors, tu pousses ou t’es encore mou de la queue ? s’écrie-t-elle malgré tout.
Galvanisé, Gérard avance son bassin et pénètre le rectum d’Ève d’un seul coup.
— Aaah ! crie-t-elle involontairement.
— Alors t’aimes ça pétasse ?
Puis, elle en rajoute.
— T’as une bite de cheval, chéri. Défonce-moi le cul, vite ! J’en peux plus !
Gérard entame une série de va-et-vient brutaux et de grande ampleur. Ça claque fort sur les fesses.
— T’en veux encore traînée ! Radasse !
— Remplis-moi de ta jute, je la veux tout entière pour mon cul.
C’en est trop pour l’homme qui se perd soudain dans un orgasme jusque là inconnu de sa part.
— Aaaahhh ! Je jouis, salope, je jouis !
Ève se tait, elle sait que c’est fini et que son client est satisfait. Les allers-retours deviennent plus lents, Gérard murmure toujours pour lui-même.
— Salope, pute, grognasse, je te sperme le cul…
Puis c’est le calme plat. Gérard se retire, ôte le préservatif usagé et contemple la quantité de semence qu’il a éjaculée.
— Je n’ai jamais joui autant, s’émerveille-t-il.
La jeune femme lui sourit, lui prend la capote des mains et la noue.
— Je peux t’embrasser ? demande-t-il à Ève.
— Pas avec la langue.
Gérard pose un baiser sur les lèvres tendues.
— Merci, lui dit-il. Tu as été super.
À ces mots, Gérard se lève, se lavote le sexe et se rhabille. Avant de sortir, il dépose un billet de cent à côté des autres. Ève ne dit rien, elle a compris, l’ego de Maria exulte.
Après sa toilette intime, elle met cent cinquante euros dans son porte-monnaie et donne le reste à Léopold qui la déshabille de ses yeux libidineux. Plus rien pour cette première journée ne la retient, elle décide de rentrer chez elle.
Mesdames et Messieurs mes lecteurs, nous venons de vivre en direct une partie de la vie d’Ève, ainsi que sa première expérience de prostituée. Bien sûr, ce ne sera pas la seule, mais plus Maria avance dans le temps, moins Ève croit en ce qu’elle accomplit. Les relations sexuelles avec Thomas sont toujours aussi pauvres de son côté et s’espacent de plus en plus. Le docteur Houblaux a-t-il vu juste ? Ève devait-elle vraiment donner corps à son fantasme précieusement enfoui dans son subconscient ? Restez avec moi, Mesdames et Messieurs, que je vous narre la fin de cette histoire.
*-*
Un matin, Ève a appelé Léopold par le bouton d’urgence relié à l’accueil en permanence. Le micheton qu’elle avait fait monter dans sa chambre avait voulu lui imposer des actes scatologiques et avait tenté de se montrer brutal. Le proxénète est intervenu rapidement, menaçant l’homme d’un taser. Ce dernier s’est enfui, laissant ses trois cents euros sur la commode. À cette occasion, Léopold s’est largement rincé l’œil sur le corps nu d’Ève. Pourquoi n’a-t-il donc jamais mis cent cinquante euros de sa poche ? Nul ne le sait. Ève, ce jour-là, est rentrée chez elle et Léopold ne lui a pas demandé de loyer pour cette fois-ci.
Il serait fastidieux et répétitif, Mesdames et Messieurs, de vous décrire toutes les journées « actives » de Maria alias Ève. Sachez tout de même qu’au bout de deux mois, vingt-huit fellations dont trois du micropénis d’Hugo, cinquante-deux rapports sexuels normaux et dix-neuf anaux, son propre orgasme espéré avec son mari n’était toujours pas au rendez-vous. D’ailleurs, Thomas et elle avaient fini, sans se concerter, par ne plus souhaiter avoir de rapports dans de telles conditions. Ève continue malgré tout ses journées de racolage qui lui permettent de vivre son fantasme à plein, à défaut de lui apporter le plaisir.
Ce matin-là pourtant voit enfin poindre le début d’une solution à son problème. Marguerite, une très belle Réunionnaise et Kim, une Chinoise très raffinée, lui proposent un plan à quatre avec un homme qu’elles connaissent bien et avec lequel il n’y a aucun risque. Cent cinquante euros chacune et rien à faire de plus qu’à l’ordinaire. Ève accepte, d’autant plus qu’elle est rassurée d’être avec ses deux collègues. Son expérience précédente l’ayant un peu refroidie.
Cela se passe dans la chambre de Kim, la 23. L’homme, maigre, parait chétif, mais une fois déshabillé, Ève peut apprécier l’imposant sexe de l’individu. C’est Kim qui se charge de laver son gland et de lui fournir une capote format XXL.
— Heureusement qu’il ne nous sodomise pas, murmure Ève à Marguerite.
— Entre nous, on l’appelle Jumbo et il m’a déjà enculée. J’ai pas volé mes trois cents balles ce jour-là ! répond-elle en riant légèrement.
— Mais aujourd’hui, on fait quoi ?
— Tu vas voir.
Kim grimpe sur le lit et s’installe à quatre pattes. Marguerite fait de même.
— Viens à côté de moi.
Ève s’exécute, prudente. L’homme monte à genoux sur le lit, se positionne derrière elles et se met à caresser les trois croupes qu’il a devant lui.
— Hummm… Un cul blanc, un cul noir et un cul jaune. Dans lequel je vais dégoder ? s’écrie-t-il.
Il s’approche d’Ève et plonge son membre dans le vagin heureusement lubrifié au préalable. Ève émet un gémissement plaintif puis serre les dents. Jumbo porte bien son surnom. L’homme imprime à ses hanches un lent mouvement de va-et-vient pendant une dizaine de secondes puis se retire. Il replonge aussi sec, si j’ose m’exprimer ainsi, dans la vulve rose de Marguerite pour opérer de même avant de passer à Kim et à son sexe étroit entouré de poils noir corbeau. Cette dernière est la seule à pousser un cri lorsqu’il la pénètre. Les trois vagins explorés, Jumbo revient à celui d’Ève puis à celui de Marguerite, à nouveau Kim et ainsi de suite. Le manège dure vingt bonnes minutes, heureusement que les filles n’ont pas une position fatigante.
— Ça vient les filles, ça vient ! Dans quel cul ? Hein ? Dans quel cul ?
Soudain, Jumbo quitte le vagin de Marguerite, enfonce son pieu à fond dans le sexe de Kim, la laboure avec ampleur et rapidité et crie.
— Aaahhh ! Le cul jaune ! Le cul jaune ! Aaah…
Quand il s’est retiré pour de bon, Kim s’occupe de la capote usagée. Le format du préservatif stupéfie Ève qui, intérieurement, se félicite que Thomas ne soit pas membré pareillement. Lorsque l’homme est parti, Kim partage la somme laissée, cent cinquante euros chacune. Elles n’ont pas perdu leur temps.
Il est deux heures de l’après-midi, elles n’ont pas encore déjeuné et c’est la période calme. Marguerite suggère d’aller grignoter un sandwich au café qui fait face à l’hôtel. Elles s’installent en terrasse et commandent sandwiches et boissons. Elles ont vue sur l’entrée et observent le manège des quelques prostituées toujours au travail.
— Jumbo nous propose souvent ce genre de plan, déclare Marguerite à l’attention d’Ève. Il nous fait le coup de la devinette à chaque fois et il est vrai qu’on ne sait jamais dans quelle foufoune il va jouir.
— Après tout, ça n’a guère d’importance et puisque ça l’amuse et qu’il paye… réplique Ève.
— Tu as bien raison, confirme Kim.
Les trois femmes rient de bon cœur, mais Ève redevient soudain sérieuse. Leïla, une superbe femme noire, pénètre dans l’hôtel suivi d’un homme qui n’est autre que son mari. Elle manque de s’étouffer avec sa bouchée de pain, mais ne veut rien laisser paraitre devant ses collègues. Thomas ressort au bout d’un quart d’heure, se dirige vers sa voiture garée sur le parking et repart. Ève ne sait plus quoi penser. D’accord, Thomas et elle ne baisent plus, mais elle s’imaginait, à tort apparemment, qu’il ne faisait que se masturber pour éliminer le trop-plein. Avant de continuer ses passes, Ève décide d’inviter Leïla à boire un pot au même bistrot où elle déjeunait précédemment avec Marguerite et Kim. Les deux femmes prennent un café.
— Dis voir, Leïla, le dernier type avec qui tu es montée, ça s’est bien passé ? demande Ève.
Leïla regarde sa collègue, interrogative.
— Tu le connais ?
— Oui, je l’ai déjà eu comme client, mais il m’avait semblé bizarre, ment Ève. Avec toi, il s’est conduit comment ?
— Il m’a baisée normalement, mais quand il a terminé, il s’est assis sur le bord du lit et je l’ai entendu pleurer. Il m’a fait de la peine, je me suis assise à côté de lui et, comme c’est un beau mec, je l’ai consolé en lui caressant le sexe. Il s’est mis à bander, mais il n’a pas voulu que je le suce, même gratuitement. C’est là qu’il m’a dit qu’il était nul et qu’il n’était pas capable de faire jouir la femme qu’il aime. Alors il est venu ici, car nous les putes, n’avons pas d’orgasmes, du moins pas avec les clients. Avec nous, il n’y a pas d’échec possible.
Troublée, Ève réussit malgré tout à répondre.
— Parfois, on est obligée de jouer les psys, les hommes sont plus faibles qu’ils ne veulent bien le dire.
— Oui, surtout si ça touche leur virilité.
— Et même si ça n’a rien à voir ! conclut Ève.
Leur café terminé, Leïla reprend sa promenade sur le trottoir, mais Ève décide de rentrer chez elle. Tant pis pour aujourd’hui, elle n’a réuni que cent cinquante euros sur les cinq cents réclamés par Léopold. Pas grave, ce qu’elle a gagné précédemment lui procure un peu d’avance et ce qu’elle doit accomplir maintenant est bien plus important. Elle le sait, elle le sent.
*-*
Le soir même, Ève met les petits plats dans les grands. Avec ce qu’elle a éprouvé en observant Thomas et Leïla devant l’hôtel, elle sait que Maria et elle ne peuvent plus vivre en symbiose. Il est temps pour elles de se séparer. L’épouse ne peut pas supporter que son mari prenne sur lui la responsabilité de sa propre frigidité.
Quand il rentre du travail, Thomas est stupéfait de voir sa femme l’accueillir comme elle ne l’avait pas fait depuis des mois. Le repas somptueux qu’elle avait prévu s’arrête à l’apéritif. Ève a revêtu une robe légère bleu pastel sous laquelle elle s’est bien gardée de porter le moindre sous-vêtement. Après un long baiser passionné, elle se retrouve clouée au mur par un Thomas, pantalon et slip aux chevilles, doté d’une érection d’airain et de cuisses en béton. La cyprine d’Ève déborde de sa vulve et coule le long de la hampe et du scrotum de Thomas. Il faut peu de temps pour que la jeune femme pousse des cris inhumains en plantant ses ongles au sang dans le dos de son mari. Lui-même hurle sa douleur, son orgasme et sa joie. Trois minutes d’accalmie, puis Ève redescend sur terre, Thomas se libère de son fardeau. Les deux époux s’embrassent à nouveau puis se ruent dans la chambre et font l’amour comme au premier jour où ils se sont connus. C’est l’extase, aussi bien pour lui que pour elle. Ève jouit jusqu’au petit matin sans une minute de répit et Thomas, bien que vidé de toutes parts, revient à la charge sans s’arrêter. Sa femme jouit, jouit et jouit encore, ils ont tant de retard à rattraper.
À midi, après un trop court sommeil, Thomas prévient la mairie que sa femme et lui sont un peu dérangés et qu’ils ne retourneront pas travailler avant le lendemain. Pendant ce temps, Ève a préparé le café et les toasts. Sitôt fini le petit-déjeuner, les deux époux se recouchent pour faire l’amour jusqu’au soir.
Les orgasmes de l’un et de l’autre se succèdent sans compter, il est l’heure pour nous de les laisser seuls.
*-*
Nous voici au terme de cette histoire. Ève et Thomas, épouse et mari modèles, ont retrouvé leur vie d’avant ; la déviation de Trèves est terminée. Qu’est devenue Maria ? Ève vous dira qu’elle a disparu comme elle est venue, mais le docteur Houblaux affirme dans son livre « Du rêve à la réalité » qu’enterrer un fantasme est le meilleur moyen pour le faire germer. Maria ne prendra-t-elle pas, un jour ou l’autre, le pas sur Ève ? Réaliser un fantasme, est-ce vraiment s’en débarrasser ? Avez-vous vous-même fait l’expérience avec vos propres désirs cachés ?
Mesdames et Messieurs mes fidèles lecteurs, je suis heureux de vous avoir relaté cette histoire. Parmi toutes celles que je vous ai déjà contées, celle d’Ève et Thomas me tient particulièrement à cœur. Mais qui sait si je ne vous reparlerai pas d’eux un jour prochain ?
*-*
— Tu t’appelles comment et tu as quel âge ? demande-t-elle ?
— Diego, dix-neuf ans, répond-il timidement.
— Moi c’est Maria, viens avec moi.
Vous pouvez être certains, Mesdames et Messieurs, qu’Ève pense en ce moment la même chose que nous tous ici. Si l’on s’en tient à la réputation de la taille du sexe des gens de cette ethnie, elle va vite en oublier le micropénis. Les quelques aventures prénuptiales d’Ève n’étaient que des hommes blancs dotés d’un pénis situé dans la moyenne, elle va pouvoir là, se faire sa propre idée.
— Qu’est-ce que tu aimerais, mon grand ? demande Ève en caressant la joue presque imberbe de Diego.
— Ben, euh…
— Je vais t’aider. Pour une sucette c’est cinquante, si tu veux plus, c’est cent cinquante et trois cents pour la spéciale.
Diego sort trois billets de cinquante euros et les pose sur le meuble de l’entrée.
— D’habitude, je donne ça, avoue-t-il. Mais c’est pour les filles noires comme moi. C’est peut-être plus pour une blanche ?
— Non. Ici, noires ou blanches, nous avons le même tarif. Cent cinquante, OK, déshabille-toi.
Diego ôte ses vêtements et s’approche nu d’Ève. Elle attrape la bite en semi-érection du jeune homme et l’emmène au lavabo comme si elle le tenait par la main. À l’occasion de la toilette, l’érection de Diego s’achève. Ève se retrouve avec un beau membre circoncis bien épais et bien raide d’une vingtaine de centimètres de long dans la main. Elle émet un petit sifflement.
— Tu es bien bâti. J’espère que tu ne vas pas craquer mes capotes, lui dit-elle en souriant.
Ève s’allonge sur le lit, les jambes écartées. Elle sort un flacon de gel et un préservatif lubrifié du tiroir de la table de nuit. Diego reste debout, penaud.
— Viens ! fait Ève en accompagnant ses paroles d’un signe de la main.
Diego se décide enfin, monte à genoux sur le drap de papier et s’approche de la jeune femme pour lui présenter sa bite sous le nez. Elle extrait la capote de son sachet et le glisse sur le membre bien dimensionné.
— Il n’y a pas de faux plis ! constate-t-elle en souriant.
Par prudence, et comme elle n’est pas spécialement excitée, Ève se passe un peu de lubrifiant sur la vulve et à l’entrée du vagin.
— Viens maintenant.
Diego perd la timidité qui l’avait accompagné jusque là et s’allonge sur l’apprentie prostituée. Il cherche l’entrée, ne la trouve qu’aidée par la main habile d’Ève et la pénètre de toute la longueur de son pénis. La jeune femme émet un faible gémissement.
« Désolée Thomas, mais j’espère que ça ira mieux après », songe-t-elle pendant que Diego commence à s’activer. Dans la position du missionnaire, il embrasse les seins blancs, enserre de ses mains les fesses blanches et, deux minutes plus tard, il force loin la vulve blanche d’Ève à en atteindre le col de l’utérus en poussant un grand cri.
— Aaaahhhh !...
Puis il se laisse reposer sur la jeune femme de tout son poids. Ève ferme les yeux, caresse le dos et les cheveux crépus de Diego et regarde le plafond.
Diego se retire, la capote remplie de sperme pendouillant au bout de sa bite en semi-érection. Ève s’en saisit, l’enlève du membre viril et en noue une extrémité. Elle se lève, file dans les toilettes, se lavote l’entrejambe et jette le préservatif dans la cuvette. Pendant ce temps, Diego se rhabille.
— Tu es ma première blanche, avoue-t-il à Ève.
— Tu as vu qu’il n’y a aucune différence et tu n’as pas à avoir de complexes Diego. Tu es un bel homme et je connais beaucoup de femmes de toute couleur qui seraient ravies de faire l’amour avec toi autrement qu’en les payant. Il faut avoir confiance en toi, l’amour n’est pas raciste. Les femmes apprécient surtout la tendresse, les petites attentions et les préliminaires. Souviens-t’en.
Diego ne répond pas, sort doucement de l’hôtel et rejoint sa camionnette. Il reste assis au volant quelques minutes, pensif, puis se décide enfin à démarrer.
Ève verrouille la porte de la chambre puisqu’elle est seule et s’offre une toilette plus complète.
— Cent pour Hugo et cent cinquante pour Diego, c’est juste la moitié de ce que je dois à Léopold, se dit-elle à voix haute.
Elle réfléchit, puis reprend son monologue.
— Si je ne veux pas en être de ma poche, je dois continuer. Je pourrais peut-être tomber sur une sodo à trois cents, mais avec Thomas, ce n’était pas trop notre habitude. Ça nous est arrivé, bien sûr, mais pas souvent et mon sphincter aurait peut-être du mal à suivre.
Amis lectrices et lecteurs, nous allons pouvoir juger immédiatement du degré de prémonition de la réflexion d’Ève. Cependant, en dehors de la sodomie elle-même que la majorité d’entre nous a déjà pratiquée, voire pour certains hommes dans un sens comme dans l’autre, les circonstances de celle qui va suivre vont s’avérer exceptionnelles.
Ève rejoint le parking. Elle constate que la camionnette de Diego n’y est plus et un sourire presque maternel fleurit au coin de sa bouche. Il commence à se faire tard et les habitués du cinq à sept ne sont plus très nombreux. Après, ce sont les nuiteux, mais c’est une autre histoire.
Ève se promène tranquillement, parcourt cent mètres dans un sens puis cent mètres dans l’autre plusieurs fois quand une berline grise s’arrête auprès d’elle. Le chauffeur observe la jeune femme avec attention, puis satisfait, lui fait signe de s’installer à côté de lui. Vêtu d’un costume bleu pétrole, d’une chemise blanche et d’une cravate rouge foncé, l’homme est ordinaire, un cadre passe-partout. Ève monte dans le véhicule, se laisse emmener jusqu’au parking de l’hôtel et descend en même temps que le conducteur. Parvenu à la chambre 21, il accroche sa veste à une patère et dépose trois billets de cent euros sur la commode de l’entrée. En visualisant cette somme, Ève serre les fesses au propre comme au figuré.
— Je m’appelle Gérard, un fidèle client de cette rue et je connais les tarifs. Toi, je ne t’ai encore jamais vue.
— En effet, avant j’étais dans un autre quartier, ment Ève.
— Alors je t’explique ce que je veux. Pour trois cents balles tu sais déjà par où je désire passer, mais, et tes collègues ne l’ignore pas, j’ai l’habitude de me montrer violent…
À ces mots, Ève tressaille. Gérard s’en aperçoit et lève la main pour la tranquilliser.
— Violent en paroles, non pas physiquement. Tu n’as rien à craindre de moi, mais j’aime faire l’amour en criant des grossièretés. Sans mots crus, je ne peux ni bander ni éjaculer. Tu es d’accord ?
À moitié rassurée, Ève répond.
— A priori, oui.
— Merci, j’aime découvrir de nouveaux corps.
Sur ces paroles, l’homme se déshabille en totalité et se rend à la salle de bains. Il connait le protocole. Ève s’approche et lui lave le gland consciencieusement. Sa bite n’est pas plus grosse que celle de Thomas, elle pense s’en sortir.
Après avoir donné un préservatif à Gérard qu’il passera seul quand il aura une érection et après s’être dévêtue, Ève s’installe à quatre pattes sur le lit. Elle se met un peu de gel sur l’anus et patiente. Gérard monte à genoux et se positionne derrière elle.
— Alors salope ! Tu aimes te faire enculer ! commence-t-il.
Ève a beau s’y attendre, les mots la surprennent. Toutefois, elle décide d’en rajouter afin, espère-t-elle, de faciliter l’érection puis l’orgasme de son client.
— Oui, j’aime ça ! Mets-la-moi bien profond dans le cul !
Ravi d’une telle participation, Gérard se lâche complètement.
— Je vais te dilater la rondelle, t’éclater le fion, t’exploser le trou de balle, poufiasse ! Tu ne pourras plus t’asseoir pendant trois jours.
— Mets-moi ton gros chibre, Gérard. Je mouille déjà comme une vache. Pète-moi le trouduc, c’est tout ce que je veux !
À ces mots, Gérard sent poindre une érection colossale. Quand elle est totale, il passe le préservatif et pose l’extrémité de son gland sur le sphincter de la jeune femme qui serre les dents, appréhendant la pénétration.
— Alors, tu pousses ou t’es encore mou de la queue ? s’écrie-t-elle malgré tout.
Galvanisé, Gérard avance son bassin et pénètre le rectum d’Ève d’un seul coup.
— Aaah ! crie-t-elle involontairement.
— Alors t’aimes ça pétasse ?
Puis, elle en rajoute.
— T’as une bite de cheval, chéri. Défonce-moi le cul, vite ! J’en peux plus !
Gérard entame une série de va-et-vient brutaux et de grande ampleur. Ça claque fort sur les fesses.
— T’en veux encore traînée ! Radasse !
— Remplis-moi de ta jute, je la veux tout entière pour mon cul.
C’en est trop pour l’homme qui se perd soudain dans un orgasme jusque là inconnu de sa part.
— Aaaahhh ! Je jouis, salope, je jouis !
Ève se tait, elle sait que c’est fini et que son client est satisfait. Les allers-retours deviennent plus lents, Gérard murmure toujours pour lui-même.
— Salope, pute, grognasse, je te sperme le cul…
Puis c’est le calme plat. Gérard se retire, ôte le préservatif usagé et contemple la quantité de semence qu’il a éjaculée.
— Je n’ai jamais joui autant, s’émerveille-t-il.
La jeune femme lui sourit, lui prend la capote des mains et la noue.
— Je peux t’embrasser ? demande-t-il à Ève.
— Pas avec la langue.
Gérard pose un baiser sur les lèvres tendues.
— Merci, lui dit-il. Tu as été super.
À ces mots, Gérard se lève, se lavote le sexe et se rhabille. Avant de sortir, il dépose un billet de cent à côté des autres. Ève ne dit rien, elle a compris, l’ego de Maria exulte.
Après sa toilette intime, elle met cent cinquante euros dans son porte-monnaie et donne le reste à Léopold qui la déshabille de ses yeux libidineux. Plus rien pour cette première journée ne la retient, elle décide de rentrer chez elle.
Mesdames et Messieurs mes lecteurs, nous venons de vivre en direct une partie de la vie d’Ève, ainsi que sa première expérience de prostituée. Bien sûr, ce ne sera pas la seule, mais plus Maria avance dans le temps, moins Ève croit en ce qu’elle accomplit. Les relations sexuelles avec Thomas sont toujours aussi pauvres de son côté et s’espacent de plus en plus. Le docteur Houblaux a-t-il vu juste ? Ève devait-elle vraiment donner corps à son fantasme précieusement enfoui dans son subconscient ? Restez avec moi, Mesdames et Messieurs, que je vous narre la fin de cette histoire.
*-*
Un matin, Ève a appelé Léopold par le bouton d’urgence relié à l’accueil en permanence. Le micheton qu’elle avait fait monter dans sa chambre avait voulu lui imposer des actes scatologiques et avait tenté de se montrer brutal. Le proxénète est intervenu rapidement, menaçant l’homme d’un taser. Ce dernier s’est enfui, laissant ses trois cents euros sur la commode. À cette occasion, Léopold s’est largement rincé l’œil sur le corps nu d’Ève. Pourquoi n’a-t-il donc jamais mis cent cinquante euros de sa poche ? Nul ne le sait. Ève, ce jour-là, est rentrée chez elle et Léopold ne lui a pas demandé de loyer pour cette fois-ci.
Il serait fastidieux et répétitif, Mesdames et Messieurs, de vous décrire toutes les journées « actives » de Maria alias Ève. Sachez tout de même qu’au bout de deux mois, vingt-huit fellations dont trois du micropénis d’Hugo, cinquante-deux rapports sexuels normaux et dix-neuf anaux, son propre orgasme espéré avec son mari n’était toujours pas au rendez-vous. D’ailleurs, Thomas et elle avaient fini, sans se concerter, par ne plus souhaiter avoir de rapports dans de telles conditions. Ève continue malgré tout ses journées de racolage qui lui permettent de vivre son fantasme à plein, à défaut de lui apporter le plaisir.
Ce matin-là pourtant voit enfin poindre le début d’une solution à son problème. Marguerite, une très belle Réunionnaise et Kim, une Chinoise très raffinée, lui proposent un plan à quatre avec un homme qu’elles connaissent bien et avec lequel il n’y a aucun risque. Cent cinquante euros chacune et rien à faire de plus qu’à l’ordinaire. Ève accepte, d’autant plus qu’elle est rassurée d’être avec ses deux collègues. Son expérience précédente l’ayant un peu refroidie.
Cela se passe dans la chambre de Kim, la 23. L’homme, maigre, parait chétif, mais une fois déshabillé, Ève peut apprécier l’imposant sexe de l’individu. C’est Kim qui se charge de laver son gland et de lui fournir une capote format XXL.
— Heureusement qu’il ne nous sodomise pas, murmure Ève à Marguerite.
— Entre nous, on l’appelle Jumbo et il m’a déjà enculée. J’ai pas volé mes trois cents balles ce jour-là ! répond-elle en riant légèrement.
— Mais aujourd’hui, on fait quoi ?
— Tu vas voir.
Kim grimpe sur le lit et s’installe à quatre pattes. Marguerite fait de même.
— Viens à côté de moi.
Ève s’exécute, prudente. L’homme monte à genoux sur le lit, se positionne derrière elles et se met à caresser les trois croupes qu’il a devant lui.
— Hummm… Un cul blanc, un cul noir et un cul jaune. Dans lequel je vais dégoder ? s’écrie-t-il.
Il s’approche d’Ève et plonge son membre dans le vagin heureusement lubrifié au préalable. Ève émet un gémissement plaintif puis serre les dents. Jumbo porte bien son surnom. L’homme imprime à ses hanches un lent mouvement de va-et-vient pendant une dizaine de secondes puis se retire. Il replonge aussi sec, si j’ose m’exprimer ainsi, dans la vulve rose de Marguerite pour opérer de même avant de passer à Kim et à son sexe étroit entouré de poils noir corbeau. Cette dernière est la seule à pousser un cri lorsqu’il la pénètre. Les trois vagins explorés, Jumbo revient à celui d’Ève puis à celui de Marguerite, à nouveau Kim et ainsi de suite. Le manège dure vingt bonnes minutes, heureusement que les filles n’ont pas une position fatigante.
— Ça vient les filles, ça vient ! Dans quel cul ? Hein ? Dans quel cul ?
Soudain, Jumbo quitte le vagin de Marguerite, enfonce son pieu à fond dans le sexe de Kim, la laboure avec ampleur et rapidité et crie.
— Aaahhh ! Le cul jaune ! Le cul jaune ! Aaah…
Quand il s’est retiré pour de bon, Kim s’occupe de la capote usagée. Le format du préservatif stupéfie Ève qui, intérieurement, se félicite que Thomas ne soit pas membré pareillement. Lorsque l’homme est parti, Kim partage la somme laissée, cent cinquante euros chacune. Elles n’ont pas perdu leur temps.
Il est deux heures de l’après-midi, elles n’ont pas encore déjeuné et c’est la période calme. Marguerite suggère d’aller grignoter un sandwich au café qui fait face à l’hôtel. Elles s’installent en terrasse et commandent sandwiches et boissons. Elles ont vue sur l’entrée et observent le manège des quelques prostituées toujours au travail.
— Jumbo nous propose souvent ce genre de plan, déclare Marguerite à l’attention d’Ève. Il nous fait le coup de la devinette à chaque fois et il est vrai qu’on ne sait jamais dans quelle foufoune il va jouir.
— Après tout, ça n’a guère d’importance et puisque ça l’amuse et qu’il paye… réplique Ève.
— Tu as bien raison, confirme Kim.
Les trois femmes rient de bon cœur, mais Ève redevient soudain sérieuse. Leïla, une superbe femme noire, pénètre dans l’hôtel suivi d’un homme qui n’est autre que son mari. Elle manque de s’étouffer avec sa bouchée de pain, mais ne veut rien laisser paraitre devant ses collègues. Thomas ressort au bout d’un quart d’heure, se dirige vers sa voiture garée sur le parking et repart. Ève ne sait plus quoi penser. D’accord, Thomas et elle ne baisent plus, mais elle s’imaginait, à tort apparemment, qu’il ne faisait que se masturber pour éliminer le trop-plein. Avant de continuer ses passes, Ève décide d’inviter Leïla à boire un pot au même bistrot où elle déjeunait précédemment avec Marguerite et Kim. Les deux femmes prennent un café.
— Dis voir, Leïla, le dernier type avec qui tu es montée, ça s’est bien passé ? demande Ève.
Leïla regarde sa collègue, interrogative.
— Tu le connais ?
— Oui, je l’ai déjà eu comme client, mais il m’avait semblé bizarre, ment Ève. Avec toi, il s’est conduit comment ?
— Il m’a baisée normalement, mais quand il a terminé, il s’est assis sur le bord du lit et je l’ai entendu pleurer. Il m’a fait de la peine, je me suis assise à côté de lui et, comme c’est un beau mec, je l’ai consolé en lui caressant le sexe. Il s’est mis à bander, mais il n’a pas voulu que je le suce, même gratuitement. C’est là qu’il m’a dit qu’il était nul et qu’il n’était pas capable de faire jouir la femme qu’il aime. Alors il est venu ici, car nous les putes, n’avons pas d’orgasmes, du moins pas avec les clients. Avec nous, il n’y a pas d’échec possible.
Troublée, Ève réussit malgré tout à répondre.
— Parfois, on est obligée de jouer les psys, les hommes sont plus faibles qu’ils ne veulent bien le dire.
— Oui, surtout si ça touche leur virilité.
— Et même si ça n’a rien à voir ! conclut Ève.
Leur café terminé, Leïla reprend sa promenade sur le trottoir, mais Ève décide de rentrer chez elle. Tant pis pour aujourd’hui, elle n’a réuni que cent cinquante euros sur les cinq cents réclamés par Léopold. Pas grave, ce qu’elle a gagné précédemment lui procure un peu d’avance et ce qu’elle doit accomplir maintenant est bien plus important. Elle le sait, elle le sent.
*-*
Le soir même, Ève met les petits plats dans les grands. Avec ce qu’elle a éprouvé en observant Thomas et Leïla devant l’hôtel, elle sait que Maria et elle ne peuvent plus vivre en symbiose. Il est temps pour elles de se séparer. L’épouse ne peut pas supporter que son mari prenne sur lui la responsabilité de sa propre frigidité.
Quand il rentre du travail, Thomas est stupéfait de voir sa femme l’accueillir comme elle ne l’avait pas fait depuis des mois. Le repas somptueux qu’elle avait prévu s’arrête à l’apéritif. Ève a revêtu une robe légère bleu pastel sous laquelle elle s’est bien gardée de porter le moindre sous-vêtement. Après un long baiser passionné, elle se retrouve clouée au mur par un Thomas, pantalon et slip aux chevilles, doté d’une érection d’airain et de cuisses en béton. La cyprine d’Ève déborde de sa vulve et coule le long de la hampe et du scrotum de Thomas. Il faut peu de temps pour que la jeune femme pousse des cris inhumains en plantant ses ongles au sang dans le dos de son mari. Lui-même hurle sa douleur, son orgasme et sa joie. Trois minutes d’accalmie, puis Ève redescend sur terre, Thomas se libère de son fardeau. Les deux époux s’embrassent à nouveau puis se ruent dans la chambre et font l’amour comme au premier jour où ils se sont connus. C’est l’extase, aussi bien pour lui que pour elle. Ève jouit jusqu’au petit matin sans une minute de répit et Thomas, bien que vidé de toutes parts, revient à la charge sans s’arrêter. Sa femme jouit, jouit et jouit encore, ils ont tant de retard à rattraper.
À midi, après un trop court sommeil, Thomas prévient la mairie que sa femme et lui sont un peu dérangés et qu’ils ne retourneront pas travailler avant le lendemain. Pendant ce temps, Ève a préparé le café et les toasts. Sitôt fini le petit-déjeuner, les deux époux se recouchent pour faire l’amour jusqu’au soir.
Les orgasmes de l’un et de l’autre se succèdent sans compter, il est l’heure pour nous de les laisser seuls.
*-*
Nous voici au terme de cette histoire. Ève et Thomas, épouse et mari modèles, ont retrouvé leur vie d’avant ; la déviation de Trèves est terminée. Qu’est devenue Maria ? Ève vous dira qu’elle a disparu comme elle est venue, mais le docteur Houblaux affirme dans son livre « Du rêve à la réalité » qu’enterrer un fantasme est le meilleur moyen pour le faire germer. Maria ne prendra-t-elle pas, un jour ou l’autre, le pas sur Ève ? Réaliser un fantasme, est-ce vraiment s’en débarrasser ? Avez-vous vous-même fait l’expérience avec vos propres désirs cachés ?
Mesdames et Messieurs mes fidèles lecteurs, je suis heureux de vous avoir relaté cette histoire. Parmi toutes celles que je vous ai déjà contées, celle d’Ève et Thomas me tient particulièrement à cœur. Mais qui sait si je ne vous reparlerai pas d’eux un jour prochain ?
*-*
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