La tentation du velours 14

- Par l'auteur HDS Orchidée -
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Auteur femme.
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Récit libertin : La tentation du velours 14 Histoire érotique Publiée sur HDS le 14-09-2015 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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La tentation du velours 14
Chère Lola,Inutile de te dire que je suis retournée à Londres avec Sandrine pour un week-end fabuleux. Á croire que le shoping a été inventé ici. La soirée au Candy Bar a été sage, même si j’avais pris le luxe de réserver un salon avec Mary comme hôtesse. Coûteux, ce moment s’est avéré délicieux, et nous avons eu droit à un cours privé sur l’effeuillage érotique. Je trouve ce terme bien plus joli que strip-tease. Sandrine et moi, nous n’avons sans doute pas retenu grand-chose, mais au moins nous avons ri comme des folles.
Je passe du temps avec l’avocat d’affaires, ami d’Alain. Il m’explique la teneur des contrats à signer, surtout les clauses d’exclusivité. Je devrai bientôt me résoudre à le payer, vu la quantité de travail imposée. L’entrée à la fac se fait sans moi, mes journées sont déjà bien remplies. Le temps me manque au point que je rogne parfois sur mes nuits pour t’écrire.
Ne pense pas que je sois obsédée par ce voyage à New York. Néanmoins, d’après la quantité et la difficulté des démarches afin d’obtenir le visa, il est logique d’y consacrer du temps. J’ai obtenu le précieux sésame hier à l’ambassade américaine. Enfin ! Katia passera me prendre à Paris, on fera le voyage ensemble. Une fois sur place, Sarah s’occupera de moi.
Son image s’imposait moins à mes pensées ces derniers temps, la voici de nouveau au premier plan. L’idée de nos retrouvailles me fait un peu peur, jamais je n’aurais cru dire ces mots un jour.
L’arrivée de l’automne donne une autre dimension au métier. Faire des photos en extérieur par temps froid et humide n’a rien de drôle. Si un fabricant de chandails ou de cardigans fait appel à moi, je signe le contrat de suite.
En parlant de contrat, Maria Sharapova a mis le paquet pour s’attacher mes services. L’agence n’aura même pas à engager les frais de déplacement et d’hébergement. Les représentants de Nike France ont réagi aussitôt, mais leur proposition ne me satisfaisait pas. Pour un peu, ils exigeaient de me payer en paires de tennis, tu vois le genre.

Un coup de fil de Katia me surprit, trois semaines avant son arrivée prévue à Paris, donc avant notre départ pour New York.
– J’ai besoin de toi, martela l’accent slave avec gravité, un projet d’exposition que je refuse de faire avec quelqu’un d’autre.
Au souvenir de notre dernière sortie londonienne, une certaine appréhension s’empara de moi. Néanmoins, son amitié m’importait.
– Explique-moi.
Katia prit le temps de m’exposer son dessein, nommé « du Quartier Latin à la Tour Eiffel ». Le choix des mots, l’intonation de voix, elle mit tout en œuvre afin de me rallier à sa cause. L’idée affichée dans ses grandes lignes me parut sympathique. Après, ce n’était qu’une question de talent, l’artiste n’en manquait pas.
– C’est d’accord, finis-je par accepter.
– Merci, Ania chérie. Je passe te prendre chez toi samedi matin, disons à 8 heures.
Dans trois jours… et je pouvais dire adieu à la grasse matinée.

D’accord pour déménager, petite Lola, si on me laisse habiter là où Katia m’amena ce samedi matin : un magnifique immeuble au Champ de Mars dans le VIIème arrondissement. Au dernier des six étages, je pénétrai dans un grand appartement cossu tout de blanc vêtu. On pouvait toucher la Tour Eiffel en tendant le bras par-dessus le balcon du salon. La cuisine américaine entièrement équipée, je remarquai trois chambres, avec balcon bien entendu, équipées d’une salle de bains.
Pour l’heure, le logement n’abritait aucune famille, il avait été reconverti en studio photos. Une dizaine de jeunes filles déambulaient entre le salon et la cuisine, passant du petit déjeuner aux mains des maquilleuses avec bonne humeur. Les éclairagistes réglaient les projecteurs, l’assistant de Katia préparait les appareils numériques et argentiques, comme d’habitude. Un homme d’une soixantaine d’années nous accueillit dans un anglais bon ton.
– Anaïs, voici mon ami Vivian Thomas, réalisateur de cinéma.
– Enchanté de faire votre connaissance, balança l’inconnu en acceptant ma main tendue. Son regard sur moi ressemblait à un véritable examen de passage.
– Quels films ? demandai-je par pure politesse, histoire de calmer un peu le personnage.
– Viv est considéré comme l’un des meilleurs réalisateurs de pornos lesbiens, précisa Katia du plus naturel qui soit, il sait mettre les femmes en valeur dans ses œuvres.
– C’est quoi ce délire ! J’avais haussé le ton en français, par réflexe. Je croyais que tu préparais une exposition.
Plusieurs regards se tournèrent dans notre direction. Le doute s’insinua de savoir jusqu’à quel point la scène avec la strip-teaseuse de Londres avait été ou non préméditée. Katia prit mes mains dans les siennes afin de désamorcer la crise. Elle me retint ainsi de ficher le camp.
– Ne t’inquiète pas, ma chérie, Viv souhaite seulement assister à mon travail. Tu ne vois pas de caméras, alors détends-toi.
Une des filles nous rejoignit sur un signe de Katia. De ma taille, de longs cheveux ondulés d’un blond tirant sur le châtain clair, des yeux verts rieurs, le menton saillant, elle ressemblait à une gamine prête à jouer la pièce de théâtre de son école.
– Jessie vient spécialement des Etats-Unis, m’expliqua Katia. Va discuter un peu avec elle, tu comprendras qu’il n’y a aucun piège.

Rarement j’avais rencontré une personne avec autant de charisme. Jessie Andrews, son nom de scène, donnait l’impression de sourire à n’importe qui dans n’importe quelle situation.
« Toi aussi tu es dans le… » furent mes premiers mots quand on s’installa sur deux tabourets dans la cuisine.
– Dans le porno ? Oui, reconnut-elle sans honte ni pudeur avec un fort accent. J’ai commencé en 2010 sur le conseil d’une copine qui avait obtenu une belle somme pour tourner une scène.
– Tu donnes l’impression d’être toute jeune, tu avais quel âge ?
Julie Helmcamp, son véritable nom, née à Miami en 1992, avait donc participé à son premier tournage à 18 ans. Elle nous servit le thé, ajouta du lait dans le sien, trempa un croissant dans son mug, et observa de près la viennoiserie après en avoir dégusté une bouchée.
– Rien que pour ça, j’aimerais me réveiller en France chaque matin.
Intéressée par la jeune femme, attirée était le mot juste, les questions se bousculaient dans mon cerveau en ébullition. Ses réponses arrivaient du tac au tac, franches, sans volonté de satisfaire ou de déplaire.
– Je n’avais jamais couché avec une fille avant de faire ce job. On m’avait avertie que c’était incontournable. Maintenant, je ne tourne que des scènes avec des femmes.
Julie alias Jessie s’amusa de ma surprise.
– Je ne suis pas un cas unique dans le métier. Certaines sont devenues de véritables lesbiennes. Tu imagines, des mecs se masturbent devant leurs films, mais plus un ne les touchera. Ça doit te sembler un peu provocateur.
– Oui et non, reconnus-je après réflexion. Je ne savais pas que c’était possible.
– Des producteurs sont spécialisés dans ce genre de films, il suffit de travailler avec eux. C’est moins bien payé, mais on ne peut pas tout avoir. Je suis à Paris pour la promotion d’un film de Viv dans lequel j’ai tourné : « Girls Kissing Girls ». Katia a eu l’idée de m’inclure dans son projet par bravade, j’ai accepté de jouer le jeu. J’ai vu ses photos de toi, c’est du grand art. Parle-moi un peu d’elle.
Rassurée sur les intentions de mon amie photographe, je racontai notre rencontre, ce premier contrat réalisé sous son objectif, en omettant un détail d’ordre privé, le vernissage de l’exposition à Londres, la rencontre avec Maria Sharapova, toujours en éludant le côté sexuel de notre relation. Jessie s’emballait au fur et à mesure.

Le détail du travail du jour était simple : des étudiantes (Jessie et moi) dirigeaient le bizutage des huit autres. Katia nous prit l’une et l’autre par le bras, comme de vieilles complices.

– On va le faire comme un roman-photo, les filles. Vous leur demandez de se déshabiller, mais l’humiliation doit être progressive, n’en venez pas tout de suite aux exigences sexuelles. Le but est de montrer la perversion du bizutage. Tâchez de les placer en direction du balcon, de manière à voir la Tour Eiffel. Et on suggère, on ne touche pas, s’amusa-t-elle à préciser.
Katia obtint ce qu’elle voulait. Viv Thomas l’invita ensuite à dîner, tandis que Jessie demandait à me suivre dans le Marais. Débarquer au Nix Café avec une star du X reconvertie dans le porno lesbien pouvait paraître osé, voir provocateur. Mais beaucoup moins de filles que de mecs matent ce genre de films, on ne craignait pas d’être dérangées. L’une et l’autre, nous savions comment la nuit allait finir, restait à accomplir le rituel de la séduction si cher à l’esprit féminin, même si notre désir ne faisait aucun doute.

Jessie m’avait invitée à son hôtel, la proximité de mon domicile en avait décidé autrement. On s’installa, à peine arrivées, devant l’ordinateur.
– Ça t’excite ce genre de films ? demanda-t-elle, surprise, en suivant le ballet de mes doigts sur le clavier à la recherche d’une vidéo à son nom.
– Je ne sais pas, répondis-je honnêtement, je n’en ai jamais vu.
Jessie tourna mon visage dans sa direction, une étrange lueur dans son beau regard émeraude. Ce doigt sous mon menton était le premier geste physique entre nous.
– Tu plaisantes ! Tous les lycéens en voient au moins un.
J’hésitai un instant entre répondre et prendre sa bouche si proche de la mienne.
– Pas moi. Á l’école à la campagne, je ne pouvais pas reconnaître mon attirance pour les filles sans risquer d’être rejetée. Maintenant c’est différent, regarder une de tes vidéos en ta compagnie aura une saveur particulière.
Son rire rebondit sur les murs de la chambre, sincère, touchant comme celui d’un enfant, mais dans ses yeux brillait une volonté de femme accomplie, certaine de ses choix. Elle posa un baiser sur mes lèvres avant de me prévenir.
– Si tu te moques, je t’étrangle.

La découverte des corps fut une nouvelle fois un instant privilégié, riche en émotions diverses. On se déshabilla réciproquement, pressées d’admirer nos nudités, de les comparer, de connaître la beauté du cadeau qu’on s’apprêtait à recevoir. La scène tenait autant du gentil chahut que du préliminaire amoureux. Une fois les vêtements retirés, la lenteur redevint de mise, une tendresse exacerbée qui allait se transformer peu à peu en passion torride.
Jessie, agenouillée face à moi au milieu du lit, saisit ses petits seins, une poitrine d’adolescente à l’aube de la puberté, et les colla aux miens. Nos tétons ainsi frottés réagirent. Sa mimique me disait son plaisir de découvrir cette partie de mon anatomie différente de la sienne.
– Ils sont magnifiques, s’extasia-t-elle en les caressant, ronds sans être gros, fermes. Le grain de ta peau est…Je l’interrompis d’un baiser, le timbre de sa voix était trop chaud. Sa langue fouilla ma bouche avec la douceur d’une brise de printemps. Rien à voir avec le baiser échangé par elle avec la fille sur la vidéo. Je m’en voulus presque de revenir à cette image.
Jessie butina mon cou dans un désordre parfait, remonta sur mes joues, mon nez, mon oreille et encore mes lèvres. Ma poitrine dans ses mains devinait son impatience. Elle fit durer pourtant, à la limite de la décence, jusqu’à ce que je la supplie.
– Prends mes seins dans ta bouche, embrasse les.
Comme si elle attendait ma permission, mon amante les couvrit aussitôt d’attention. Sa salive brûla ma peau. Il n’y avait plus dans la chambre que bruits de succion, halètements, nos souffles saccadés mesurant la montée de notre excitation.
Je la repoussai, désireuse de l’observer à mon tour, de la toucher des doigts et de la langue. Sa joue tomba sur son épaule. Elle m’observa ainsi tandis que ma bouche couvrait sa petite poitrine de baisers chastes, puis audacieux. Ses tétons s’allongèrent délicieusement entre mes lèvres.
Combien de temps dura ce jeu ? Impossible à dire. On inversa les rôles plusieurs fois, à chaque fois nos mains se firent plus audacieuses sur nos ventres, sur nos fesses, dans nos pubis. Comme moi, Jessie gardait un triangle de poils assez large juste au-dessus de son sexe entièrement épilé.
Prise d’une nouvelle appétence, j’entamai un mouvement de va-et-vient, mon entrejambe collé à sa cuisse, nos bustes soudés, nos langues emmêlées. Tout en me masturbant ainsi, j’investis sa grotte d’un doigt fouineur. Mon amante lâcha un hoquet dans ma bouche. Histoire de participer, elle empoigna ma poitrine pour la frotter contre ses seins. On arriva, moi la première, à un petit plaisir mitigé.

Jessie réclama un moment de tendresse, aussitôt accordé. Allongée dans mes bras, la joue sur mon épaule, la main baladeuse sur mon ventre, sa voix chanta à mon oreille.
– On a pris l’apéritif, maintenant on va passer à table.
Sans doute cette expression m’aurait paru glauque dans une autre circonstance, mais là, bercée par ce timbre un peu haut chargé d’émotion, son sein écrasé contre mon cœur pour l’empêcher de s’évader, sa phrase était tout simplement belle.

On se retrouva sur le côté, tête-bêche, à l’observation de nos intimités. Le désir s’insinua une nouvelle fois de sentir les mains dans les toisons, les souffles encore sages, de caresser l’extérieur puis l’intérieur des cuisses en prélude, de ressentir par anticipation le bonheur d’une bouche sur nos nymphes moites de notre premier élan.
J’abdiquai la première, attirée par les effluves charnels de mon amante. Ma langue se nicha au chaud dans sa conque ouverte par mes doigts. Jessie m’imita aussitôt. Cette position me permettait de fouiller sa vulve en profondeur, je ne m’en privai pas. Son goût ravit mes papilles, affola mes sens, bouleversa toute trace de rationalité en moi. Je la mangeais et la buvais à la fois, rien d’autre n’avait d’importance.
Sentir sa langue en moi, imaginer son plaisir semblable au mien en cet instant, me maintint au comble de l’excitation. Je ne la léchais pas pour l’amener à l’orgasme, mais parce que percevoir ses chairs offertes à ma bouche m’amenait à une jouissance cérébrale. J’aurais pu, j’aurais voulu passer la nuit ainsi, le nez entre ses fesses et la langue dans sa grotte, sans jamais me sevrer de son amertume. Oui, j’aurais pu passer la nuit, bercée par les bruits intempestifs de ma déglutition de sa cyprine comme le ressac d’une mer de plus en plus violente.
Jessie, de son côté, prenait son temps. Sa langue jouait de mes terminaisons nerveuses avec un art consommé, une soif inextinguible. Mon intimité se dilatait sur sa bouche en ventouse, d’où la langue s’échappait pour ne rien perdre de ce que j’avais à lui donner.

Nos corps rendirent les armes avant nos volontés. Mon amante d’abord réclama l’aide de mes doigts, et m’offrit instantanément les siens en retour. Nos bouches se décalèrent ensemble vers les clitoris gorgés tandis que les phalanges investissaient nos chairs. Le clapotis de nos masturbations réciproques se fit l’écho de nos gémissements.
On aurait pu retarder l’échéance, mais c’eut été transformer la félicité en douleur. Cet écueil ne signifiait en rien la fin du superbe voyage, nous le savions l’une et l’autre. Alors on se laissa aller sans remords.
Jessie se raidit contre moi, pinçant involontairement mon clitoris entre ses lèvres. Sa jouissance explosa en silence, la mienne suivit. Sans doute son orgasme avait déclanché le mien, qui refusa de s’apaiser tant que celui de mon amante refusa de décliner. Nos plaisirs mêlés se répondirent en écho dans la chambre.

Lovée dans ses bras, le souffle encore court, je m’imprégnai du difficile retour au calme dans sa poitrine. Les yeux ouverts afin de ne rien perdre du spectacle de son corps étendu, je laissai une main vagabonder de ses petits seins aux pointes de nouveau sages jusqu’à sa toison claire, d’un blond sombre tirant presque sur le roux. Aucune de nous n’éprouvait le besoin de demander à son amante si c’était bien, si elle avait joui. On le savait, on l’avait senti sans tricherie possible.
– J’ai sans doute mal vu, tu n’étais pas comme ça sur la vidéo.
Le rire de Jessie réchauffa mon cœur.
– Non, tu as bien vu. Même en fermant les yeux tu sais qu’un cadreur est à trente centimètres de ton anatomie qu’il filme en gros plan. Ce n’est pas top pour les orgasmes en direct. Et si je me laissais aller à crier comme dans les films, les voisins appelleraient la police.
– Ça doit être frustrant, dis-je, sincèrement désolée.
– Ne t’en fais pas, on se rattrape dès que l’équipe a le dos tourné, ou une bonne masturbation y met de l’ordre.
Jessie m’offrit un nouveau baiser interminable, d’une profondeur inouïe, puis elle me glissa à l’oreille, comme si quelqu’un risquait de surprendre notre conversation :– Tu embrasses bien. C’est aussi ce qui me manque sur les tournages pour me laisser aller. Je suis tombée sur une fille qui embrassait vraiment bien une fois. Je n’en pouvais plus de jouer avec sa langue dans ma bouche. Le producteur nous a dit au bout d’un moment : « c’est bon, les filles, passez à autre chose. » Une fois le tournage terminé, je me suis masturbée pour relâcher la pression, elle en a fait autant. Aucune de nous ne toucha l’autre, mais on s’embrassa à n’en plus finir. Ça reste un excellent souvenir.

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