La tentation du velours 4

- Par l'auteur HDS Orchidée -
Récit érotique écrit par Orchidée [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : La tentation du velours 4 Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-04-2015 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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La tentation du velours 4
La tentation du velours 4
Ma chère Lola,J’ai été heureuse d’avoir de tes nouvelles, de savoir que tout va bien dans ta vie d’étudiante à l’école d’infirmières d’Orléans. J’espère que nous aurons l’occasion de passer du temps ensemble aux vacances.

L’attitude de Sarah au réveil au lendemain de ma nuit dans son canapé me laissa un goût amer. Elle était redevenue la gentille copine un peu trop vieille pour chahuter avec une gamine comme moi. D’accord, elle a 27 ans et moi 18, mais en quoi cette différence pose-t-elle problème.
Dès le petit déjeuner pris dans la cuisine, j’ai eu l’impression d’être à l’école. Elle avait établi le programme de la journée avec minutie. Sarah voulait m’apprendre à choisir les vêtements pour mettre ma silhouette en valeur, à me maquiller, à m’épiler, à marcher, même à sourire. Des cours de maintien du matin au soir. On croirait qu’elle joue à la poupée et que je suis sa Barbie. C’est sympa mais frustrant.
Je lui signifiai en fin de journée mon intention de sortir. Sarah proposa une soirée au cinéma. Mais je désirais autre chose. Lola, tu connais mon entêtement, elle accepta de me guider à travers les établissements lesbiens du Marais.

On atterrit au Nix Café vers 21 heures. L’affluence du vendredi ne se compare pas à celle de la semaine, et trouver une table fut un exercice de patience.
– Je t’offre le champagne pour fêter notre future collaboration, balançai-je, heureuse de faire un geste.
En effet, Sarah avait pris la décision de me proposer un contrat le lundi suivant. J’avais accepté à la condition que ça ne m’empêche pas de reprendre mes études. Mon oncle Alain ne mérite pas d’être trahi. De plus, j’en ai réellement envie.
Nous ne restâmes pas seules longtemps. Les places assises en nombre limité par rapport à la foule présente, notre table se trouva envahie par des connaissances de Sarah. L’appréhension de la première sortie en public passée, je me sentais bien parmi ces jeunes femmes, entre 20 et 30 ans, à la conversation enrichissante. J’apprenais sans en avoir l’air à reconnaître une attitude, à capter dans un regard le message subliminal, à interpréter un geste anodin, à déchiffrer autant de signaux qui établissent le code lesbien dans son ensemble.
La butch est le type parfait de la lesbienne masculine, telle que les hétéros la représentent. Elle arbore sans complexe les attributs vestimentaires masculins, de la casquette au costume cravate, et assume sa sexualité comme une appartenance politique.
La fem, abréviation de féminine, donne une image totalement contraire. Elle abuse en général de maquillage, des talons démesurés, et dénature la mode féminine en la poussant à son extrême, par esprit de revendication.
La lipstick se distingue par la confusion qu’elle sème. Elle adopte le code vestimentaire et le comportement des femmes hétéros, et ne revendique sa sexualité par aucune marque visible. Les mecs la draguent dans la rue ou dans les bars, et s’étonnent de prendre des râteaux. Á l’inverse, on la laisse tranquille dans les lieux de drague lesbiens, croyant qu’elle s’est trompée d’adresse.
Ainsi, sans le savoir, je suis une lipstick, une image policée de la lesbienne bien intégrée dans la société. Cette représentation me convient. D’abord je trouve honteux un amalgame trop facile dans le comportement sociétal. On dit l’arabe, le noir, la lesbienne, le pauvre, et bientôt le malade à différencier du bien-portant ? Personne ne choisit sa couleur de peau, il n’est pas plus permis de choisir son orientation, c’est comme ça.
Pour l’heure, j’étais davantage tourmentée par le besoin de passer à l’acte que par l’avis de la société à mon sujet.

Sarah me présenta comme son nouveau model officiel. Son attitude à mon égard se voulait un savant dosage de protection, d’amitié, et d’un intérêt plus inavouable. Ce dernier point incitait ses copines à épier un mot ou un geste, le signe évident d’une liaison amoureuse en devenir. J’aurais voulu les contenter, mais je n’en avais pas le droit.
Ces nanas formaient une représentation assez juste de la société avec trois travailleuses et deux étudiantes, la sixième en recherche d’emploi. Sarah faisait le lien, elles m’intégraient donc à leur groupe avec bonhomie, et j’acceptais avec beaucoup de plaisir de suivre le mouvement. Il était facile de trouver des points communs à nos parcours respectifs. Je reconnaissais sans honte être novice dans le milieu lesbien, malgré la certitude de mon identité sexuelle ancrée depuis toujours en moi. Cette franchise provoquait des remarques compatissantes.
L’alcool me rendait euphorique, mes inhibitions tombaient les unes après les autres, et le sexe cessa d’être un sujet tabou. Ma niaiserie avouée ne provoqua aucune moquerie. Les fringues ne sont pas l’unique sujet de discussion entre nanas. D’abord la franchise du vocabulaire. Un cul est un cul, on parle de coucher pour une aventure sans lendemain, de faire l’amour pour un couple établi. C’est sans doute là, ma chère Lola, que la différence se fait entre le monde des adultes et celui de l’adolescence, le fait de ne pas être passée à l’acte n’est pas un prétexte à l’exclusion, mais plutôt à la compréhension.
Pour en revenir à la soirée, l’arrivée d’une jeune femme brune, environ 25 ans, provoqua un remous dans notre assistance. Elle toisa chacune d’entre nous, puis s’imposa sur la banquette à ma droite. Je me retrouvai donc coincée entre la nouvelle venue et Sarah, qui parut soudain moins à son aise. Malgré la gentillesse affectée, le malaise entre elles se devinait.
Muriel était en fait l’ex de Sarah, et la rupture remontait à moins d’un mois. Aucun doute, elles avaient éprouvé des sentiments l’une pour l’autre. Ne restait qu’une rancœur inavouable, comme une impression de gâchis.

Le débat reprit sur le sujet brûlant de la croisière annuelle organisée par un voyagiste, réservée aux lesbiennes. Certaines y voyaient l’occasion de s’amuser entre nanas, d’autres saisissaient un message politique. La discussion restait toutefois bon enfant, chacune respectant l’idée de l’autre. Moi, ignorante de l’existence d’un tel évènement, j’écoutais en silence. Quand soudain…Une situation, dont j’étais le centre d’intérêt, devint pour le moins ambiguë : une main de Muriel se fit insistante sur ma cuisse. Sidérée par un tel comportement, je n’osais pas bouger, de peur que les autres ne se rendent compte du manège. Peut-être était-ce le geste amical d’une de ces personnes qui éprouvent le besoin d’établir un contact physique afin d’attirer l’attention, tout le monde connaît au moins un individu incapable de parler sans toucher le bras de son interlocuteur.
Attendre et voir venir, telle était mon intention. En fait, je n’ai pas eu à attendre longtemps pour la voir venir. Ses regards sur moi devinrent vite embarrassants, de véritables appels à une débauche charnelle, sa main glissa vers mon entrejambe. Muriel se moquait de mettre toute la tablée dans l’embarras. Dépassant ma timidité, je m’écartai d’elle. Le sursaut me projeta contre Sarah. Celle-ci posa un bras protecteur sur mon épaule, son regard soutenu investit le mien. Je devinai mon univers étroit sur le point de voler en éclats.
Elle se pencha, effleura ma bouche d’un doigt, comme on caresse un fruit avant de le goûter, pour enfin répondre à mes attentes. Ses lèvres humides se pressèrent contre les miennes, avides, tremblantes, chaudes. Je lui rendis son baiser, oubliant ma niaiserie, savourant la passion de cet instant magique.
Vexée de me voir préférer son ex, Muriel nous abandonna avant même d’avoir bu un verre. Personne ne sembla la regretter. Un doute s’insinua dans mon esprit : Sarah m’avait peut-être embrassée par esprit de compétition, pour ne pas laisser l’autre gagner la partie. Sa main droite toujours sur mon épaule, la gauche enserra mes doigts sous la table, dans un geste d’une exquise douceur. La magie perdurait.
Le fil de la soirée reprit là où il avait été abandonné au moment de l’interruption, comme le déroulement logique d’un film après un intermède publicitaire. Aucune autre marque visible de tendresse ne se fit en public, mais c’était sans importance. Même quand sa main droite déserta mon épaule, la gauche prolongea le contact avec mes doigts sous la table, comme une promesse.

La raccompagner chez elle s’imposa sans un mot à notre sortie du Nix Café, une entente tacite incluant tout ce qui pouvait, ou devait, arriver pendant la nuit. Notre démarche lente permit à mon âme de s’imprégner de ce moment particulier, une parenthèse avant le grand saut dans l’inconnu, un silence qui n’en était pas vraiment un, une acceptation de l’inéluctable. Et Sarah, à quoi devait-elle penser sur les sept cents mètres environ nous séparant de son nid. La clé dans la serrure brisa le silence, la porte se refermant sur nous claqua comme un avertissement.
On ne se jeta pas l’une sur l’autre, pressées d’en venir à l’essentiel. Nous demeurâmes un long moment dans l’entrée, entre la cuisine et le salon, les yeux dans les yeux, à nous laisser porter par nos émotions. On avait chacune les nôtres, il nous fallait les mettre à l’unisson avant d’aller plus loin, de passer le cap.
Je glissai dans ses bras, à la recherche d’un second baiser. De nouveau son odeur, ses mains sur mon visage, ses lèvres, sa bouche, sa langue lovée autour de la mienne. J’ignorais par manque de pratique si je m’y prenais bien, ça me plaisait, naturellement. Je me régalais de sa salive. Je portai dans l’ivresse de l’inconscience mes bras autour de son cou.
On se retrouva assises sur le canapé, à s’embrasser encore, un peu plus collées l’une à l’autre, nos jambes se cherchèrent, se frôlèrent, se trouvèrent. Rien de sexuel encore, juste un contact à travers nos vêtements, un flirt à peine poussé. Je caressai son visage tandis que ma langue fouillait sa bouche, j’apprenais à le reconnaître. Les bras passés sous les miens, Sarah s’accrochait à mes épaules, maintenait nos bustes soudés.
Quand le souffle nous manqua, chacune retira ses vêtements en silence, sans regarder l’autre. Puis, me tenant par la main, elle m’entraîna dans la chambre d’un pas redevenu lent.

Sarah assise à la tête du lit, moi lovée contre elle, nos corps firent enfin connaissance. Son sein gauche écrasé par mon sein droit, je caressai l’autre aussitôt. Sa réaction me ravit. Mon amante se prit au jeu et massa mon globe à pleine main. Mon premier soupir se perdit dans sa bouche.
Abandonnant mes lèvres, Sarah embrassa ce sein qu’elle câlinait si bien et goba mon téton qui s’allongea sous sa langue. La merveilleuse sensation me transporta. Á force de contorsion, je finis par lui rendre la pareille. Nous étions littéralement enchevêtrées comme des lianes, chacune un sein dans la bouche de l’autre.
Ma main libre partit à l’aventure sur son ventre, Sarah m’imita. Je jouai un instant les doigts dans sa toison, elle en fit autant. Puis, n’y tenant plus, j’investis son intimité. Je l’entendis déglutir de surprise, sa bouche collée à mon sein, et elle me rendit la politesse. On resta un moment ainsi à se masturber l’une l’autre, à amadouer nos chairs.
Prise d’une nouvelle appétence, Sarah se dégagea de mon emprise. Elle m’installa à sa place à la tête du lit et me régala d’un nouveau baiser. Puis, caressant mon corps de la pointe de ses seins, sa bouche dessina des arabesques sur ma peau. Après avoir honoré encore ma poitrine, elle ondula à reculons, son regard langoureux fixé au mien, jusqu’à se glisser entre mes cuisses écartées.
Ouvrant mes grandes lèvres avec ses doigts, Sarah plongea dans ma moiteur. Je ne pus retenir un feulement rauque. Elle investit ma grotte à la recherche du trésor tapi dans l’ombre. Une femme me léchait pour la première fois, rien n’avait d’importance que cette bouche ouverte sur ma fente, cette langue fouillant ma vulve avec avidité, l’impression d’être aspirée. Concentrée, je voyais son nez disparaître dans ma toison, et imaginais sa langue sur mes chairs révoltées.
Sarah ne me lâchait pas du regard, sans doute m’avait-elle installée en position assise afin d’en profiter, de lire la progression du plaisir dans mes yeux. Moi aussi je l’observais. Elle aimait me fouiller ainsi, savourer ma liqueur, jouer dans mes nymphes.
Mon amante maîtrisa la montée de ma jouissance, sa science amoureuse me laissait pantoise. Elle investit ma grotte d’un doigt jusqu’à l’entrée de mon vagin, et aspira mon clitoris entre ses lèvres. Ma vue se brouilla, mon ventre se comprima. Une sensation intense, inconnue, se répandit dans mon être. Sa langue sur mon bouton, ses doigts dans ma vulve, tout se mélangea dans mon esprit embrouillé. Je jouissais de mon premier orgasme.
La retombée fut lente, d’une exquise douceur, prolongée par une myriade de baisers éthérés, presque chastes, que Sarah distribua de mon ventre à mes seins. Je goûtai ses lèvres, ma langue se faufila entre ses dents, investit sa bouche, la fouilla comme elle venait de faire avec mon intimité. Je savourai sa salive pleine de ma cyprine.

Dans un mouvement tournant, je me retrouvai au dessus de Sarah, la position assise devenait inconfortable de toute façon. Son regard dans le mien lut mon désir de lui donner du plaisir, mais aussi une certaine hésitation. Peut-être, si nous avions été vierges toutes les deux, cela aurait rendu la chose plus facile.
– Ce n’est pas la peine, trésor, articula-t-elle d’une voix enrouée, tu n’es pas obligée.
Obligée non, désireuse oui. C’était à moi de jouer maintenant, de mener le bal. Je n’avais pas sa science amoureuse, cependant je voulais la toucher, lui rendre au moins en partie ce trop plein de bonheur qu’elle venait de me donner.
Penchée au dessus d’elle, le visage tout près du sien, mes longs cheveux encadrant nos deux visages dans un même écrin, je caressai ses seins d’une main, ils réagirent aussitôt. Le temps de butiner ses lèvres, ma main descendit sur son ventre. Sarah m’encouragea d’un sourire.
Après une dernière hésitation, les doigts perdus dans sa toison, je frottai ma paume contre ses grandes lèvres qui s’humidifièrent aussitôt. Son regard brilla d’une étrange lueur quand j’entrepris d’écarter les nymphes. Mon index et mon majeur fouillèrent sa grotte sans attendre. Sa moiteur me surprit.
Tendue, Sarah ouvrit de grands yeux devant mon audace, incapable de réprimer un soupir de volupté. Je caressais chaque recoin de sa vulve comme je le faisais à la mienne dans mes jeux en solitaire. Le fait de sentir des chairs inconnues s’animer sous mes doigts emplit mon cœur d’une joie indicible.
Mon amante referma une main sur mon poignet, je compris ce qu’elle attendait, mes phalanges se déplièrent. Sarah entama un mouvement de va-et-vient, se servant de mes doigts comme d’un jouet intime, elle se masturba sur ma main. Je titillai son clitoris de mon pouce.
Vite, bien trop vite, sa bouche s’arrondit, ses yeux se révulsèrent. Béate, j’assistai à la montée de son plaisir. Pressée d’en finir, elle accéléra encore le mouvement. Le clapotis de mes doigts dans son antre résonna dans la chambre.
– Jouis, mon amour, ne pus-je m’empêcher de murmurer.
Sarah expulsa une longue plainte à peine audible, son vagin se contracta. Elle se laissa aller à un orgasme rapide dont l’intensité me surprit. Les yeux béants sans me voir, la bouche ouverte, mon amante stoppa le mouvement de mes doigts, mais les conserva en elle jusqu’à reprendre son souffle. Le plaisir la rendait plus belle encore.
Enfin elle me regarda, un merci sous forme d’un sourire gravé sur ses lèvres tremblantes. Le regard planté dans le sien pour lui prouver mon envie, je portai mes doigts à mes lèvres, et léchai soigneusement mes phalanges mouillées de ses sécrétions. Ce n’était pas pour lui faire plaisir, je désirais vraiment connaître son goût.

Le moment de tendresse qui suivit ne pouvait pas être silencieux, il me fallait mettre des mots sur mes émotions. Toucher ainsi une femme, surprendre dans ses yeux la félicité chambouler son être, j’en rêvais depuis longtemps. Ce soir j’avais osé, avec des gestes maladroits, sans aller aussi loin que je l’aurais souhaité, mais ce premier pas m’ouvrait des perspectives infinies.
– C’était parfait, trésor, me répondit Sarah d’une voix tendre, vraiment intense. Tu t’es donnée sans retenue et tu m’as donné mon plaisir, je ne voulais pas qu’il en soit autrement. Quel pied ! ajouta-t-elle afin de dédramatiser. Pour une première, tu m’as filé un sacré orgasme.
Elle posa la joue sur mon sein droit, puis caressa l’autre d’une main distraite, comme on touche la joue d’une amie d’un geste tendre. J’aurais voulu lui dire « Je t’aime » mais je n’osais pas.

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