LA TOMBOLA DU REVEILLON – 2/5 : Repas de choix et cadeaux du sort
Récit érotique écrit par Dyonisia [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 20-03-2024 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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LA TOMBOLA DU REVEILLON – 2/5 : Repas de choix et cadeaux du sort
(Quelques jours après un Noël familial et amical, j’ai rejoint mon amoureuse, Andréa, et nous sommes allées chez Monique qui nous avaient invitées pour la Saint Sylvestre. Nous avons eu le plaisir de bien faire sa connaissance avant qu’elle nous prépare à la soirée festive qu’elle avait organisée sous le thème « honneur aux dames ». Nous l’avons aidée pour les derniers préparatifs jusqu’à l’arrivée de la première personne qu’elle attendait.)
_ _ _ _ _
La tombée de la nuit assombrissait le jardin, mais le contraste était saisissant. Dans son corsage bouffant immaculé, largement échancré sur les seins, et son pantalon noir moulant ses fesses et sa chatte, Monique précédait une silhouette massive, en large houppelande brune et chapeau noir, qui la dépassait d’une bonne tête. La bobo décomplexée suivie de l’archétype du berger de Provence, une caricature !
Les derniers mots d’une discussion nous parvenaient tandis que les deux passaient de l’obscurité à la lumière en entrant dans la pièce.
- J’ai mis ça parce que je ne pouvais pas partir juste avec la robe que tu m’as envoyée, plaidait une voix grave et mélodieuse par-dessus le rire de notre hôtesse.
- Au moins tu n’as pas eu froid ! Mais maintenant tu peux t’en débarrasser, lui a rétorqué celle-ci avant de s’adresser à nous. Mes amies, je vous présente Sabrina.
Le chapeau enlevé, un visage carré encadré de cheveux châtains mi-longs affichait un air indécis devant nos tenues extravagantes de mauvais goût autant que d’indécence. Avec ma robe de sex-shop qui assombrissait ma nudité sans la cacher, et Andréa en couleur de prairie sous sa crinière de feu, nous avions évidemment de quoi intriguer la nouvelle arrivante.
- Sabrina, voici mon amie Andréa, a repris imperturbablement Monique, et Chantal, sa chérie. Oui, elles sont ensembles, a-t-elle insisté, et comme tu le vois, Chantal n’a pas besoin de cape. Il fait assez chaud dans la maison !
- Bonjour Mesdames, a avancé timidement Sabrina sans oser aller plus loin.
- Oh, je vous en prie Sabrina, tutoyons-nous !
La réaction un peu incohérente d’Andréa a tout de même détendu l’atmosphère. Monique et moi l’avons approuvée en riant.
- On peut même se faire la bise, ai-je suggéré en me rapprochant.
J’ai dû me hisser sur la pointe des pieds pour que nos joues se touchent, mais j’ai obtenu gain de cause. Sa peau hâlée sous mes lèvres et les siennes sur la pâleur de la mienne étaient plus douces que je ne m’y attendais. Ses mains et ses avant-bras, par contre, ne démentaient pas l’impression de vigueur qu’inspirait sa stature. Je me suis sentie toute fragile dans son étreinte. Andréa m’a succédé. Leur embrassade était plus équilibrée et il m’a semblé que Sabrina appréciait autant que moi les rondeurs de mon amante.
Elle s’en est quand même séparée, apparemment à regret, pour sortir d’une poche un petit sachet rouge qu’elle a tendu à Monique d’un air un peu confus.
- Tiens. C’est tout ce que j’ai trouvé. J’espère que ça ira...
Monique l’a rassurée tout en faisant disparaître le paquet dans un sac dont je n’ai pas vu le numéro et qu’elle a déposé dans la « corbeille aux cadeaux » au fond de laquelle se trouvaient le sien et les nôtres, déjà rendus tout aussi anonymes. Elle a remis le tout en place sur le guéridon près de la porte d’entrée, sous l’œil étonné de Sabrina.
- C’est pour les cadeaux apportés par les copines qui seront les lots de la Tombola de Minuit, lui a-t-elle expliqué. Mais tu ne veux vraiment pas te déshabiller ? Sinon tu vas mouiller ta robe plus tôt que prévu !
- Ah bon ? C’est nous les lots, alors ! Et il y a une heure précise pour mouiller, s’est exclamée innocemment Andréa.
- Je voulais dire qu’elle transpire déjà, a rétorqué Monique. Et pour le reste, tu verras bien !
Sabrina hésitait encore malgré nos conseils. Je lui ai fait remarquer que, vu nos tenues légères, elle ne déparerait pas quoi qu’elle porte sous son manteau. À moitié convaincue, elle s’en est débarrassée de mauvais gré, et la raison de sa timidité nous a sauté aux yeux, me suscitant une pointe de jalousie que je me suis aussitôt reprochée.
J’avais face à moi l’exact pendant de ma robe, mais en blanc. En plus grand aussi, à la taille de la robuste fille qu’elle était censée couvrir. Le bronzage surprenant de la peau ressortait sous les dentelles qui, contrairement à moi, s’imposaient exactement là où il le fallait. Ce que l’on devinait des dessous, également blancs, ne jurait pas avec l’ensemble, et enfin, le tulle synthétique épousait une silhouette athlétique dont il voilait les formes pleines sans les contraindre. Moins habillée que dénudée par un vêtement mettant en valeur des charmes qu’il n’exhibait pas, Sabrina se montrait délicieusement érotique.
Nos regards admiratifs ont dissipé ses craintes de paraître ridicule dans une tenue qui n’était certainement pas dans ses habitudes. Elle est bien faite, pourtant, aussi avenante de corps que de figure, et j’avais une envie folle de la voir nue. Sensiblement de même taille qu’Andréa, moins grassouillette et plus déliée, j’avoue qu’elle m’attirait. Je n’étais d’ailleurs pas la seule à être séduite, l’attitude ravie de mes compagnes à son égard me le prouvait. Nos compliments sans réserve ni flatterie, comme la sincérité affectueuse de nos paroles l’ont définitivement détendue.
Dès lors, ce ne furent que papotages à bâton rompu, amicaux, complices, et de plus en plus coquins. Sabrina nous confiait quelques anecdotes qui avaient influencé sa vie et ses choix, nous lui racontions quelques unes des aventures qui avaient jalonné les nôtres, y compris certaines, plus récentes, vécues lors de notre séjour dans cette maison. Monique affichait une réelle satisfaction de cet échange de confidences et j’ai compris que si elle n’avait pas pris la précaution de donner rendez-vous largement en avance à Sabrina, celle-ci aurait été mal à l’aise de se trouver immédiatement confrontée à une douzaine d’inconnus.
Au contraire, notre nouvelle amie était ainsi tout à fait décontractée lorsque les autres invités sont arrivés par petits groupes, presque en même temps à l’heure dite. D’abord un couple, dans les quarante-cinq, cinquante ans, que Monique nous a présenté comme Olga et Philippe, habitant relativement à proximité. Puis, deux femmes d’une trentaine d’années, Hélène et Aline, brune et blonde venues ensemble, et dont la seconde semblait la plus jeune. Une troisième voiture a amené quatre personnes, Nadège et Jean, jeunes cinquantenaires, accompagnés de Mauve et Marc, moins âgés. Enfin, Estelle et Daniel, qui nous ont rejoints à la limite du retard, malgré leur joli coupé de luxe.
Les messieurs avaient heureusement évité l’ostentatoire du smoking ou de la cravate. L’hôtesse ayant indiqué qu’elle recevait sans cérémonie, ils avaient suivi la consigne. La chemise col ouvert dominait, parfois agrémentée d’un léger foulard noué sous le cou. Le blazer ou le costume, les deux sobres et de bonne coupe complétait leur mise. Les dames aussi avaient fait le choix de l’élégante simplicité, sans toutefois négliger l’apparence. J’ai notamment remarqué deux chemisiers vaporeux sous lesquels transparaissaient sans gêne des mamelons sombres ou clairs dont les pointes altières ont ranimé ma confusion. Une robe bleu nuit se distinguait par son dos nu et sa taille haute sous un large décolleté. Un corsage à fleurs, un chandail azuréen et un gilet perle brodé d’argent se partageaient le reste des hauts. Jupes, pantalon ample et caleçon ajusté parachevaient les tenues.
Au fur et à mesure de leur arrivée, Monique réclamait discrètement aux dames leur petit cadeau qu’elle se hâtait d’escamoter dans l’anonymat des sacs. Sabrina lui facilitait la tâche en attirant d’entrée les regards et en guidant les mâles ravis vers la cuisine où ils pourraient déposer au frais les précieuses bouteilles qui encombraient leurs bras. Privées de ce fait du moindre protocole, les présentations se firent donc à la bonne franquette, au hasard des rencontres autour des plateaux d’apéritif.
Grignotages divers et toasts à l’amitié nous permirent d’associer assez vite les prénoms aux parures avec quelque plaisir. Ainsi, les bouts foncés et pâles ressortant sous les voiles appartenaient respectivement à la très brune Olga et à la blonde Hélène. Le corsage fleuri était celui d’Estelle, qui n’avait pas craint d’assortir couleurs criardes et cheveux de jais. Les autres étaient plus attachées au classique, telle Mauve et son gilet gris perle, la blondinette Aline et son chandail bleu clair, et l’altière Nadège en Reine de la Nuit. Je me suis, je l’avoue, plus intéressée à mes futures commensales qu’à leurs époux présents. De ceux-ci, j’ai cependant apprécié les attitudes courtoises et le commerce agréable qui auguraient favorablement de la suite des festivités.
Le brouhaha joyeux qui présidait à ces premiers échanges s’accentuait gaiement sous l’effet progressif des liquides absorbés. L’alcool, soit-il consommé avec modération, délie les langues, c’est bien connu. Nous ne faisions pas exception à la règle, au point que la maîtresse de cérémonie dût s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir notre attention. Un silence tout relatif lui permit finalement d’annoncer le déroulement de la soirée.
- Chères toutes et chers tous, je suis heureuse de partager avec vous les dernières heures de cette année, et encore plus que nous célébrions les premières du Nouvel An en les dédiant au plaisir de faire « honneur aux dames », commença t’elle.
Le rappel du thème sous lequel était placé ce réveillon acheva de ramener le calme et incita toutes les têtes à se tourner vers l’oratrice.
- Avant de passer à table, reprit Monique, chacune de nous, mes amies, choisira l’un des papiers dans le vase que voici. Je prendrai le dernier et je vous remercie de les garder pliés jusqu’à la fin du repas. Conservez-les soigneusement sur vous, s’il vous plait, à l’endroit qui vous paraîtra le plus sûr.
Le sourire accompagnant ces derniers mots en suscita d’autres sur les lèvres de celles qui l’écoutaient et dans les regards échangés se lisaient les idées où trouver sur soi cet « endroit sûr », tandis que les hommes hochaient la tête d’un air entendu.
- Je vous demande seulement d’éviter qu’il soit mouillé, continua Monique. Ce qui est écrit à l’intérieur risquerait de n’être plus lisible au moment de la tombola. Quand sonnera minuit, je tirerai l’un après l’autre de ce vase ci les dix plis cachant chacun l’un de nos prénoms. À l’appel du vôtre, vous déplierez votre papier, et vous recevrez le cadeau correspondant.
- Ah ! Voilà pourquoi tu as subtilisé notre cadeau dès notre arrivée, réalisa Nadège. Mais, les messieurs ? Ils n’auront droit à rien ?
- J’ai mis les cadeaux dans des sacs neutres, en effet. Vous ne saurez donc pas de qui vient celui qui vous reviendra, lui confirma notre hôtesse. Ce sera peut-être le vôtre, qui sait ! Quant aux messieurs, comme tu dis, ils ont apporté le champagne. Comme ils n’ont pas fait les choses à moitié, nous aurons de quoi boire longuement à leur santé et nous aurons sans doute à cœur de les remercier de leur largesse et de leur discrétion.
- Et de notre abstinence ! Un gros effort qui mériterait récompense, rappela une voix mâle dont je ne pus voir de l’origine qu’un bras levant un verre.
- Rien ne vous empêche de flirter jusqu’à minuit, rétorqua Monique. Mais c’est vrai, je vous suis très reconnaissante à tous d’avoir accepté de respecter ensuite la consigne de ne toucher que des yeux. Car, bien sûr, la tombola ne s’arrête pas à la distribution des cadeaux.
- Je me disais aussi… murmura Olga près de moi.
Son coude a touché le mien comme une caresse et elle m’a gratifiée d’un sourire complice qui m’a fait rougir d’avoir lorgné l’instant d’avant sur sa petite poitrine ronde dont j’enviais la fermeté. Sans doute s’en était-elle aperçu car elle a redressé son buste juste assez pour m’offrir la vue de ses mamelons tendant le trop léger tissu. J’ai failli en perdre le fil du discours de Monique.
- Je sais que vous brûlerez de découvrir ce que vous aurez gagné, et de nous le montrer, mes chéries, poursuivait-elle, mais écoutez bien le prénom qui sortira après le vôtre : ce sera celui de votre cavalière pour le bal. Vous serez appariées jusqu’au bout de la danse, et plus si affinités !
Elle laissa passer les exclamations de surprise et les coups d’œil circulaires qui suivirent cette révélation pour la majorité des invités, avant de conclure malicieusement son propos.
- C’est pourquoi je vous conseille de lier sans tarder connaissance avec vos compagnes de table, l’une d’elles sera votre partenaire attitrée. Quant à vous, messieurs, qui serez aux premières loges pour assister au bal des dames et jouir de tous ses charmes, ma cave à liqueurs vous sera ouverte ad libitum. Et maintenant, bon appétit !
Je ne saurais dire lesquels furent les plus nourris des applaudissements des hommes ou des femmes, mais chacun concevait bien les plaisantes perspectives promises par ces annonces. L’impatience de savoir à côté de qui l’on serait placé nous gagna tous, même Andréa et moi qui aurions dû nous en souvenir.
J’étais à la gauche de Monique, Sabrina à sa droite, puis Estelle. Olga se trouvait, ô joie, à côté de moi. En face de nous s’alignaient Nadège, Hélène, Andréa, Aline et Mauve. Les conjoints trônaient aux extrémités, sans être séparés de leur compagne comme nous l’avait précisé Monique. La promesse de leur latitude de flirt était toute relative. Ils firent néanmoins contre mauvaise fortune bon cœur et ne se formalisèrent pas de cette entorse aux usages. Dont je fus ravie, d’ailleurs, car la conversation avec Philippe et Olga s’avéra des plus agréables et instructives. Daniel et Marc occupaient l’autre bout.
Le menu proposé était simple, d’aucuns diraient banal, mais ce n’était pas la principale attraction de la soirée : inévitables canapés au saumon, foie gras et autres bricoles ; huîtres chaudes, au champagne quand même ; trou normand, régionalisé au Marc de Provence (pas le prénommé, l’eau de vie) ; rôti, présumé de cerf, au confit d’oignon et sa « ronde de légumes » ; salade, fromages ; petits fours divers et sorbets.
Pour les boissons, un peu d’eau, mais avant tout du classique : Monbazillac en blanc, Gigondas en rouge, dont les messieurs faisaient galamment le service quoique Monique et Andréa les devancent plus souvent qu’à leur tour. Sur le plan des champagnes, c’était un peu désassorti vu les apports différents et les marques en étaient très courantes, sauf celle d’un petit récoltant d’une excellente production. Nous fûmes sages cependant, un seul verre à la fois et, aurait dit mon grand-père, pas plus haut que le bord.
Comme on pouvait l’espérer et l’attendre, le repas fut sans manières, gai, animé de réparties entrecroisées et émaillé de sous-entendus annonciateurs de connivences. Je dois à la vérité de dire que nos propos féminins, abusant des prérogatives de la majorité qui les libéraient de toute convenance, dépassaient en libertinage ceux que se permettait la gent masculine. Nous parlions plus volontiers d’érotisme que de physique quantique et nous n’hésitions pas à évoquer le dessous des culottes plutôt que leur texture.
J’avais quatre paires d’yeux pour m’observer de face et de trois-quarts, sans compter ceux d’Olga qui pouvaient à loisir contempler mon profil de la tête à mi-corps. Philippe souriait, répondant gentiment à mes questions naïves dans les rares moments où la conversation ne parlait pas de cul. Jean affichait plus souvent un air indifférent, du moins en apparence, car son regard brillait en étudiant les enfilades de poitrines agitées devant lui. Mais celui de Nadège comme celui d’Hélène guettait mes moindres mouvements.
Or, je devais fréquemment resserrer sur mon buste les pans que mon châle indiscipliné prenait un malin plaisir à laisser glisser des deux côtés. Quelque soin que je prenne, mes seins s’apercevaient forcément, trop au-dessous des dentelles supposées les abriter. Nadège ne pouvait que comparer leur lourdeur à ceux d’Olga, lubriquement exposés sous le chemisier. Et moi, j’avais ceux d’Hélène, bien plus fiers que les miens, sous les yeux. Pire : la situation me troublait assez pour sentir mes mamelons gonfler et durcir.
Alors, quand une main s’est posée sur ma cuisse droite, comment réprimer un sursaut ? Ce ne pouvait être que la main de Monique, qui semblait pourtant absorbée par ce que se racontaient Andréa et Sabrina. Mais du coin de l’œil, je voyais bien que son bras gauche passait sous la nappe, la coquine ! Instinctivement, j’ai écarté les genoux, et j’ai touché celui d’Olga… juste au moment où un pied nu caressait ma cheville. Si c’était une invite, j’y avais involontairement répondu puisque des doigts parcouraient tout à coup ma cuisse gauche. J’ai tourné la tête par réflexe, mais je n’ai vu que la nuque d’Olga qui se penchait vers son mari dont elle tenait affectueusement le poignet.
Si mes voisines affectaient de cacher leur jeu, cela n’empêchait par leur main de jouer. Celle de Monique remontait doucement, atteignait la lisière de la robe et la retroussait peu à peu. Celle d’Olga se promenait lentement sur l’intérieur de ma cuisse, effleurait la peau sensible d’un toucher de pianiste et finissait comme par enchantement sa gamme près de l’aine. Les miennes étaient trop occupées à retenir les pans du châle pour repousser ces attaques, tandis que Nadège et Hélène ne perdaient rien des frissons que j’essayais de dissimuler. Elles avaient deviné le manège, il m’était impossible d’en douter. C’était encore plus excitant. Pas que pour moi, d’ailleurs : les tétons roses sous le chemisier transparent avaient forci leur couleur…
L’heure attendue approchait. Les hommes s’étaient déjà emparés des bouteilles de champagne. Les conversations mollissaient. Les effleurements subtils continuaient. Je m’efforçais de ne rien laisser paraître de mes émotions. La frêle lisière de ma robe ne couvrait plus que mon ventre. Les doigts de Monique fourrageaient dans ma touffe, ceux d’Olga frôlaient mes lèvres. Mes tétons se tendaient, la chaleur montait à mes joues, mes mains se serraient nerveusement sur mon châle. Mes seules paroles n’étaient que vagues approbations pour masquer mes soupirs. Il n’y avait plus qu’Andréa et Olga à discourir. Monique écoutait. Je voyais sur les autres un visage aussi écarlate et crispé que le mien.
Une pression sur mon clito, une intrusion dans ma fente, j’ai étouffé un hoquet. Les doigts ont insisté, roulant et s’agitant, l’orgasme me prenait… Dong ! Sauvée ! Les douze coups ont couvert mes gémissements, bouche entrouverte, yeux figés. Ils ont couvert aussi ceux d’Hélène et Nadège, aussi tétanisées que moi. Oh, ces regards insensés ! Ces orgasmes croisés ! Secondes intemporelles de jouissances partagées… Dong ! PAN ! Au dernier son de cloche, dans un timing parfait, les quatre bouchons ont sauté comme nous expirions ensemble le souffle du plaisir.
- Bonne Année !
Les souhaits se croisaient et les coupes se remplissaient. D’un même mouvement nous nous sommes levés en brandissant nos verres avant de s’embrasser. Monique m’a enlacée pour un long échange de langues. Jean et Nadège faisaient de même, Olga et Philippe aussi, je suppose. Quand Monique m’a lâchée, tout le monde me regardait en riant, et j’ai même eu droit à des applaudissements. Pas pour mon élégance, non, mais ma touffe apparaissait entre la nappe et le bas de ma robe que j’avais oublié de rajuster. Satanée robe trop petite !
Olga m’a attirée contre elle avant que j’aie eu le temps de rougir. Le moelleux contact de sa poitrine chaude qu’une frontière ténue séparait de la mienne a dissipé ma confusion, et sa paume plaquée sur mon pubis a ravivé mes frissons.
- Ne t’inquiète pas, je cache tes trésors, m’a-t-elle murmuré en me prenant la bouche pour un baiser si tendre que ma chatte a dû lui remouiller la main.
Elle s’est écartée en souriant avant de m’éteindre à nouveau pour me susurrer ses vœux à l’oreille, et d’ajouter que mon jus avait bon goût… et que Philippe aussi l’avait aimé !
Je n’ai pas posé de questions sur cette étrange confession, d’autres bras m’entouraient, j’enlaçais d’autres corps. Une ronde de bises, lèvres ou joues au hasard, femme ou homme qu’importe, et plutôt deux fois qu’une, pour nous distribuer des brassées de souhaits. Un joyeux hourvari de baisers, de santés et de coupes vidées, qui nous fit quémander de nouvelles tournées. Les bouteilles épuisées, on en déboucha d’autres, et chacun se rassit pour mieux apprécier les bulles du liquide sans trop le renverser. Et puis, il faut le dire, pour retrouver un calme réclamé par Monique.
- Loto des Dames, claironna t’elle en plongeant la main dans son vase. Premier tirage !
Et première servie ! La carte qu’elle dépliait portait son prénom. Elle regarda le papier sorti de son corsage, demanda à Mauve de vérifier le numéro et chercha dans la corbeille le sac correspondant. Le cadeau qu’elle déballa était un rutilant petit « Magic Wand », « de voyage » précisait la boîte. Des voix gourmandes en demandèrent l’essai sur le champ. Monique déclina car ce n’était point l’heure et elle avait à faire. La deuxième carte tirée – le hasard est facétieux – était celle de Mauve.
- Chouette ! C’est moi qui t’aiderai à l’essayer, se réjouit celle-ci sans s’occuper du jeu de cartes « Défi ou Vérité » qu’elle venait de recevoir.
La tombola continua, appariant deux à deux les heureuses gagnantes. Andréa hérita d’un minuscule ensemble coquin, slip fendu et balconnets tétons nus, dont sa tournure ne lui autoriserait jamais le port.
- Je le donnerai à ta fille, me dit-elle pendant que Monique annonçait le prénom de sa cavalière : Sabrina.
Je n’eus pas de mal à reconnaître l’enveloppe que cette dernière retirait du sac, celle de ma culotte embaumée… J’ai béni in petto la maîtresse de maison pour sa merveilleuse idée de rendre les cadeaux anonymes. Hélas, Andréa avait chuchoté quelque chose et le coup d’œil que me jeta Sabrina m’enleva toute illusion. J’espérais que mon don intime me vaudrait récompense du sort, qu’il associât le prénom d’Olga au mien, par exemple. Il le fut à celui d’Hélène, frustrante déception. Mais ce n’était que justice, après tout : les deux chemisiers transparents danseraient ensembles.
L’une avait reçu un gode « double effet » à lanières, l’autre un plug anal « expansible ». Nous ne mîmes pas longtemps pour leur conseiller d’en échanger tour à tour l’usage. Il restait toutefois deux paires à former. Nadège et Aline constituèrent l’avant-dernière. Mais enfin mon prénom fut tiré, avec pour corollaire une friandise particulière, si admirablement sculptée et détaillée qu’on aurait juré moulée sur le motif cette chatte en sucre rose, et pour conséquence logique l’appariement à Estelle, elle-même dotée d’un mini « vibrator multi-usages ».
Je n’avais que peu fréquenté Estelle de toute la soirée. Installées chacune aux extrémités du même côté de la table, nous n’avions pas eu le loisir ni d’échanger de coquineries, ni de d’évaluer précisément nos silhouettes respectives. Son effronterie de s’afficher en corsage bariolé et jupe rouge m’avait amusée, la malice de ses yeux noisette m’avait attirée. C’était tout ce que je pouvais en dire, comme elle ne savait de moi guère plus que la quasi indécence de mon accoutrement. Mais que diable ! Nous avions devant nous la moitié de la nuit pour approfondir notre connaissance mutuelle…
À suivre
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La tombée de la nuit assombrissait le jardin, mais le contraste était saisissant. Dans son corsage bouffant immaculé, largement échancré sur les seins, et son pantalon noir moulant ses fesses et sa chatte, Monique précédait une silhouette massive, en large houppelande brune et chapeau noir, qui la dépassait d’une bonne tête. La bobo décomplexée suivie de l’archétype du berger de Provence, une caricature !
Les derniers mots d’une discussion nous parvenaient tandis que les deux passaient de l’obscurité à la lumière en entrant dans la pièce.
- J’ai mis ça parce que je ne pouvais pas partir juste avec la robe que tu m’as envoyée, plaidait une voix grave et mélodieuse par-dessus le rire de notre hôtesse.
- Au moins tu n’as pas eu froid ! Mais maintenant tu peux t’en débarrasser, lui a rétorqué celle-ci avant de s’adresser à nous. Mes amies, je vous présente Sabrina.
Le chapeau enlevé, un visage carré encadré de cheveux châtains mi-longs affichait un air indécis devant nos tenues extravagantes de mauvais goût autant que d’indécence. Avec ma robe de sex-shop qui assombrissait ma nudité sans la cacher, et Andréa en couleur de prairie sous sa crinière de feu, nous avions évidemment de quoi intriguer la nouvelle arrivante.
- Sabrina, voici mon amie Andréa, a repris imperturbablement Monique, et Chantal, sa chérie. Oui, elles sont ensembles, a-t-elle insisté, et comme tu le vois, Chantal n’a pas besoin de cape. Il fait assez chaud dans la maison !
- Bonjour Mesdames, a avancé timidement Sabrina sans oser aller plus loin.
- Oh, je vous en prie Sabrina, tutoyons-nous !
La réaction un peu incohérente d’Andréa a tout de même détendu l’atmosphère. Monique et moi l’avons approuvée en riant.
- On peut même se faire la bise, ai-je suggéré en me rapprochant.
J’ai dû me hisser sur la pointe des pieds pour que nos joues se touchent, mais j’ai obtenu gain de cause. Sa peau hâlée sous mes lèvres et les siennes sur la pâleur de la mienne étaient plus douces que je ne m’y attendais. Ses mains et ses avant-bras, par contre, ne démentaient pas l’impression de vigueur qu’inspirait sa stature. Je me suis sentie toute fragile dans son étreinte. Andréa m’a succédé. Leur embrassade était plus équilibrée et il m’a semblé que Sabrina appréciait autant que moi les rondeurs de mon amante.
Elle s’en est quand même séparée, apparemment à regret, pour sortir d’une poche un petit sachet rouge qu’elle a tendu à Monique d’un air un peu confus.
- Tiens. C’est tout ce que j’ai trouvé. J’espère que ça ira...
Monique l’a rassurée tout en faisant disparaître le paquet dans un sac dont je n’ai pas vu le numéro et qu’elle a déposé dans la « corbeille aux cadeaux » au fond de laquelle se trouvaient le sien et les nôtres, déjà rendus tout aussi anonymes. Elle a remis le tout en place sur le guéridon près de la porte d’entrée, sous l’œil étonné de Sabrina.
- C’est pour les cadeaux apportés par les copines qui seront les lots de la Tombola de Minuit, lui a-t-elle expliqué. Mais tu ne veux vraiment pas te déshabiller ? Sinon tu vas mouiller ta robe plus tôt que prévu !
- Ah bon ? C’est nous les lots, alors ! Et il y a une heure précise pour mouiller, s’est exclamée innocemment Andréa.
- Je voulais dire qu’elle transpire déjà, a rétorqué Monique. Et pour le reste, tu verras bien !
Sabrina hésitait encore malgré nos conseils. Je lui ai fait remarquer que, vu nos tenues légères, elle ne déparerait pas quoi qu’elle porte sous son manteau. À moitié convaincue, elle s’en est débarrassée de mauvais gré, et la raison de sa timidité nous a sauté aux yeux, me suscitant une pointe de jalousie que je me suis aussitôt reprochée.
J’avais face à moi l’exact pendant de ma robe, mais en blanc. En plus grand aussi, à la taille de la robuste fille qu’elle était censée couvrir. Le bronzage surprenant de la peau ressortait sous les dentelles qui, contrairement à moi, s’imposaient exactement là où il le fallait. Ce que l’on devinait des dessous, également blancs, ne jurait pas avec l’ensemble, et enfin, le tulle synthétique épousait une silhouette athlétique dont il voilait les formes pleines sans les contraindre. Moins habillée que dénudée par un vêtement mettant en valeur des charmes qu’il n’exhibait pas, Sabrina se montrait délicieusement érotique.
Nos regards admiratifs ont dissipé ses craintes de paraître ridicule dans une tenue qui n’était certainement pas dans ses habitudes. Elle est bien faite, pourtant, aussi avenante de corps que de figure, et j’avais une envie folle de la voir nue. Sensiblement de même taille qu’Andréa, moins grassouillette et plus déliée, j’avoue qu’elle m’attirait. Je n’étais d’ailleurs pas la seule à être séduite, l’attitude ravie de mes compagnes à son égard me le prouvait. Nos compliments sans réserve ni flatterie, comme la sincérité affectueuse de nos paroles l’ont définitivement détendue.
Dès lors, ce ne furent que papotages à bâton rompu, amicaux, complices, et de plus en plus coquins. Sabrina nous confiait quelques anecdotes qui avaient influencé sa vie et ses choix, nous lui racontions quelques unes des aventures qui avaient jalonné les nôtres, y compris certaines, plus récentes, vécues lors de notre séjour dans cette maison. Monique affichait une réelle satisfaction de cet échange de confidences et j’ai compris que si elle n’avait pas pris la précaution de donner rendez-vous largement en avance à Sabrina, celle-ci aurait été mal à l’aise de se trouver immédiatement confrontée à une douzaine d’inconnus.
Au contraire, notre nouvelle amie était ainsi tout à fait décontractée lorsque les autres invités sont arrivés par petits groupes, presque en même temps à l’heure dite. D’abord un couple, dans les quarante-cinq, cinquante ans, que Monique nous a présenté comme Olga et Philippe, habitant relativement à proximité. Puis, deux femmes d’une trentaine d’années, Hélène et Aline, brune et blonde venues ensemble, et dont la seconde semblait la plus jeune. Une troisième voiture a amené quatre personnes, Nadège et Jean, jeunes cinquantenaires, accompagnés de Mauve et Marc, moins âgés. Enfin, Estelle et Daniel, qui nous ont rejoints à la limite du retard, malgré leur joli coupé de luxe.
Les messieurs avaient heureusement évité l’ostentatoire du smoking ou de la cravate. L’hôtesse ayant indiqué qu’elle recevait sans cérémonie, ils avaient suivi la consigne. La chemise col ouvert dominait, parfois agrémentée d’un léger foulard noué sous le cou. Le blazer ou le costume, les deux sobres et de bonne coupe complétait leur mise. Les dames aussi avaient fait le choix de l’élégante simplicité, sans toutefois négliger l’apparence. J’ai notamment remarqué deux chemisiers vaporeux sous lesquels transparaissaient sans gêne des mamelons sombres ou clairs dont les pointes altières ont ranimé ma confusion. Une robe bleu nuit se distinguait par son dos nu et sa taille haute sous un large décolleté. Un corsage à fleurs, un chandail azuréen et un gilet perle brodé d’argent se partageaient le reste des hauts. Jupes, pantalon ample et caleçon ajusté parachevaient les tenues.
Au fur et à mesure de leur arrivée, Monique réclamait discrètement aux dames leur petit cadeau qu’elle se hâtait d’escamoter dans l’anonymat des sacs. Sabrina lui facilitait la tâche en attirant d’entrée les regards et en guidant les mâles ravis vers la cuisine où ils pourraient déposer au frais les précieuses bouteilles qui encombraient leurs bras. Privées de ce fait du moindre protocole, les présentations se firent donc à la bonne franquette, au hasard des rencontres autour des plateaux d’apéritif.
Grignotages divers et toasts à l’amitié nous permirent d’associer assez vite les prénoms aux parures avec quelque plaisir. Ainsi, les bouts foncés et pâles ressortant sous les voiles appartenaient respectivement à la très brune Olga et à la blonde Hélène. Le corsage fleuri était celui d’Estelle, qui n’avait pas craint d’assortir couleurs criardes et cheveux de jais. Les autres étaient plus attachées au classique, telle Mauve et son gilet gris perle, la blondinette Aline et son chandail bleu clair, et l’altière Nadège en Reine de la Nuit. Je me suis, je l’avoue, plus intéressée à mes futures commensales qu’à leurs époux présents. De ceux-ci, j’ai cependant apprécié les attitudes courtoises et le commerce agréable qui auguraient favorablement de la suite des festivités.
Le brouhaha joyeux qui présidait à ces premiers échanges s’accentuait gaiement sous l’effet progressif des liquides absorbés. L’alcool, soit-il consommé avec modération, délie les langues, c’est bien connu. Nous ne faisions pas exception à la règle, au point que la maîtresse de cérémonie dût s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir notre attention. Un silence tout relatif lui permit finalement d’annoncer le déroulement de la soirée.
- Chères toutes et chers tous, je suis heureuse de partager avec vous les dernières heures de cette année, et encore plus que nous célébrions les premières du Nouvel An en les dédiant au plaisir de faire « honneur aux dames », commença t’elle.
Le rappel du thème sous lequel était placé ce réveillon acheva de ramener le calme et incita toutes les têtes à se tourner vers l’oratrice.
- Avant de passer à table, reprit Monique, chacune de nous, mes amies, choisira l’un des papiers dans le vase que voici. Je prendrai le dernier et je vous remercie de les garder pliés jusqu’à la fin du repas. Conservez-les soigneusement sur vous, s’il vous plait, à l’endroit qui vous paraîtra le plus sûr.
Le sourire accompagnant ces derniers mots en suscita d’autres sur les lèvres de celles qui l’écoutaient et dans les regards échangés se lisaient les idées où trouver sur soi cet « endroit sûr », tandis que les hommes hochaient la tête d’un air entendu.
- Je vous demande seulement d’éviter qu’il soit mouillé, continua Monique. Ce qui est écrit à l’intérieur risquerait de n’être plus lisible au moment de la tombola. Quand sonnera minuit, je tirerai l’un après l’autre de ce vase ci les dix plis cachant chacun l’un de nos prénoms. À l’appel du vôtre, vous déplierez votre papier, et vous recevrez le cadeau correspondant.
- Ah ! Voilà pourquoi tu as subtilisé notre cadeau dès notre arrivée, réalisa Nadège. Mais, les messieurs ? Ils n’auront droit à rien ?
- J’ai mis les cadeaux dans des sacs neutres, en effet. Vous ne saurez donc pas de qui vient celui qui vous reviendra, lui confirma notre hôtesse. Ce sera peut-être le vôtre, qui sait ! Quant aux messieurs, comme tu dis, ils ont apporté le champagne. Comme ils n’ont pas fait les choses à moitié, nous aurons de quoi boire longuement à leur santé et nous aurons sans doute à cœur de les remercier de leur largesse et de leur discrétion.
- Et de notre abstinence ! Un gros effort qui mériterait récompense, rappela une voix mâle dont je ne pus voir de l’origine qu’un bras levant un verre.
- Rien ne vous empêche de flirter jusqu’à minuit, rétorqua Monique. Mais c’est vrai, je vous suis très reconnaissante à tous d’avoir accepté de respecter ensuite la consigne de ne toucher que des yeux. Car, bien sûr, la tombola ne s’arrête pas à la distribution des cadeaux.
- Je me disais aussi… murmura Olga près de moi.
Son coude a touché le mien comme une caresse et elle m’a gratifiée d’un sourire complice qui m’a fait rougir d’avoir lorgné l’instant d’avant sur sa petite poitrine ronde dont j’enviais la fermeté. Sans doute s’en était-elle aperçu car elle a redressé son buste juste assez pour m’offrir la vue de ses mamelons tendant le trop léger tissu. J’ai failli en perdre le fil du discours de Monique.
- Je sais que vous brûlerez de découvrir ce que vous aurez gagné, et de nous le montrer, mes chéries, poursuivait-elle, mais écoutez bien le prénom qui sortira après le vôtre : ce sera celui de votre cavalière pour le bal. Vous serez appariées jusqu’au bout de la danse, et plus si affinités !
Elle laissa passer les exclamations de surprise et les coups d’œil circulaires qui suivirent cette révélation pour la majorité des invités, avant de conclure malicieusement son propos.
- C’est pourquoi je vous conseille de lier sans tarder connaissance avec vos compagnes de table, l’une d’elles sera votre partenaire attitrée. Quant à vous, messieurs, qui serez aux premières loges pour assister au bal des dames et jouir de tous ses charmes, ma cave à liqueurs vous sera ouverte ad libitum. Et maintenant, bon appétit !
Je ne saurais dire lesquels furent les plus nourris des applaudissements des hommes ou des femmes, mais chacun concevait bien les plaisantes perspectives promises par ces annonces. L’impatience de savoir à côté de qui l’on serait placé nous gagna tous, même Andréa et moi qui aurions dû nous en souvenir.
J’étais à la gauche de Monique, Sabrina à sa droite, puis Estelle. Olga se trouvait, ô joie, à côté de moi. En face de nous s’alignaient Nadège, Hélène, Andréa, Aline et Mauve. Les conjoints trônaient aux extrémités, sans être séparés de leur compagne comme nous l’avait précisé Monique. La promesse de leur latitude de flirt était toute relative. Ils firent néanmoins contre mauvaise fortune bon cœur et ne se formalisèrent pas de cette entorse aux usages. Dont je fus ravie, d’ailleurs, car la conversation avec Philippe et Olga s’avéra des plus agréables et instructives. Daniel et Marc occupaient l’autre bout.
Le menu proposé était simple, d’aucuns diraient banal, mais ce n’était pas la principale attraction de la soirée : inévitables canapés au saumon, foie gras et autres bricoles ; huîtres chaudes, au champagne quand même ; trou normand, régionalisé au Marc de Provence (pas le prénommé, l’eau de vie) ; rôti, présumé de cerf, au confit d’oignon et sa « ronde de légumes » ; salade, fromages ; petits fours divers et sorbets.
Pour les boissons, un peu d’eau, mais avant tout du classique : Monbazillac en blanc, Gigondas en rouge, dont les messieurs faisaient galamment le service quoique Monique et Andréa les devancent plus souvent qu’à leur tour. Sur le plan des champagnes, c’était un peu désassorti vu les apports différents et les marques en étaient très courantes, sauf celle d’un petit récoltant d’une excellente production. Nous fûmes sages cependant, un seul verre à la fois et, aurait dit mon grand-père, pas plus haut que le bord.
Comme on pouvait l’espérer et l’attendre, le repas fut sans manières, gai, animé de réparties entrecroisées et émaillé de sous-entendus annonciateurs de connivences. Je dois à la vérité de dire que nos propos féminins, abusant des prérogatives de la majorité qui les libéraient de toute convenance, dépassaient en libertinage ceux que se permettait la gent masculine. Nous parlions plus volontiers d’érotisme que de physique quantique et nous n’hésitions pas à évoquer le dessous des culottes plutôt que leur texture.
J’avais quatre paires d’yeux pour m’observer de face et de trois-quarts, sans compter ceux d’Olga qui pouvaient à loisir contempler mon profil de la tête à mi-corps. Philippe souriait, répondant gentiment à mes questions naïves dans les rares moments où la conversation ne parlait pas de cul. Jean affichait plus souvent un air indifférent, du moins en apparence, car son regard brillait en étudiant les enfilades de poitrines agitées devant lui. Mais celui de Nadège comme celui d’Hélène guettait mes moindres mouvements.
Or, je devais fréquemment resserrer sur mon buste les pans que mon châle indiscipliné prenait un malin plaisir à laisser glisser des deux côtés. Quelque soin que je prenne, mes seins s’apercevaient forcément, trop au-dessous des dentelles supposées les abriter. Nadège ne pouvait que comparer leur lourdeur à ceux d’Olga, lubriquement exposés sous le chemisier. Et moi, j’avais ceux d’Hélène, bien plus fiers que les miens, sous les yeux. Pire : la situation me troublait assez pour sentir mes mamelons gonfler et durcir.
Alors, quand une main s’est posée sur ma cuisse droite, comment réprimer un sursaut ? Ce ne pouvait être que la main de Monique, qui semblait pourtant absorbée par ce que se racontaient Andréa et Sabrina. Mais du coin de l’œil, je voyais bien que son bras gauche passait sous la nappe, la coquine ! Instinctivement, j’ai écarté les genoux, et j’ai touché celui d’Olga… juste au moment où un pied nu caressait ma cheville. Si c’était une invite, j’y avais involontairement répondu puisque des doigts parcouraient tout à coup ma cuisse gauche. J’ai tourné la tête par réflexe, mais je n’ai vu que la nuque d’Olga qui se penchait vers son mari dont elle tenait affectueusement le poignet.
Si mes voisines affectaient de cacher leur jeu, cela n’empêchait par leur main de jouer. Celle de Monique remontait doucement, atteignait la lisière de la robe et la retroussait peu à peu. Celle d’Olga se promenait lentement sur l’intérieur de ma cuisse, effleurait la peau sensible d’un toucher de pianiste et finissait comme par enchantement sa gamme près de l’aine. Les miennes étaient trop occupées à retenir les pans du châle pour repousser ces attaques, tandis que Nadège et Hélène ne perdaient rien des frissons que j’essayais de dissimuler. Elles avaient deviné le manège, il m’était impossible d’en douter. C’était encore plus excitant. Pas que pour moi, d’ailleurs : les tétons roses sous le chemisier transparent avaient forci leur couleur…
L’heure attendue approchait. Les hommes s’étaient déjà emparés des bouteilles de champagne. Les conversations mollissaient. Les effleurements subtils continuaient. Je m’efforçais de ne rien laisser paraître de mes émotions. La frêle lisière de ma robe ne couvrait plus que mon ventre. Les doigts de Monique fourrageaient dans ma touffe, ceux d’Olga frôlaient mes lèvres. Mes tétons se tendaient, la chaleur montait à mes joues, mes mains se serraient nerveusement sur mon châle. Mes seules paroles n’étaient que vagues approbations pour masquer mes soupirs. Il n’y avait plus qu’Andréa et Olga à discourir. Monique écoutait. Je voyais sur les autres un visage aussi écarlate et crispé que le mien.
Une pression sur mon clito, une intrusion dans ma fente, j’ai étouffé un hoquet. Les doigts ont insisté, roulant et s’agitant, l’orgasme me prenait… Dong ! Sauvée ! Les douze coups ont couvert mes gémissements, bouche entrouverte, yeux figés. Ils ont couvert aussi ceux d’Hélène et Nadège, aussi tétanisées que moi. Oh, ces regards insensés ! Ces orgasmes croisés ! Secondes intemporelles de jouissances partagées… Dong ! PAN ! Au dernier son de cloche, dans un timing parfait, les quatre bouchons ont sauté comme nous expirions ensemble le souffle du plaisir.
- Bonne Année !
Les souhaits se croisaient et les coupes se remplissaient. D’un même mouvement nous nous sommes levés en brandissant nos verres avant de s’embrasser. Monique m’a enlacée pour un long échange de langues. Jean et Nadège faisaient de même, Olga et Philippe aussi, je suppose. Quand Monique m’a lâchée, tout le monde me regardait en riant, et j’ai même eu droit à des applaudissements. Pas pour mon élégance, non, mais ma touffe apparaissait entre la nappe et le bas de ma robe que j’avais oublié de rajuster. Satanée robe trop petite !
Olga m’a attirée contre elle avant que j’aie eu le temps de rougir. Le moelleux contact de sa poitrine chaude qu’une frontière ténue séparait de la mienne a dissipé ma confusion, et sa paume plaquée sur mon pubis a ravivé mes frissons.
- Ne t’inquiète pas, je cache tes trésors, m’a-t-elle murmuré en me prenant la bouche pour un baiser si tendre que ma chatte a dû lui remouiller la main.
Elle s’est écartée en souriant avant de m’éteindre à nouveau pour me susurrer ses vœux à l’oreille, et d’ajouter que mon jus avait bon goût… et que Philippe aussi l’avait aimé !
Je n’ai pas posé de questions sur cette étrange confession, d’autres bras m’entouraient, j’enlaçais d’autres corps. Une ronde de bises, lèvres ou joues au hasard, femme ou homme qu’importe, et plutôt deux fois qu’une, pour nous distribuer des brassées de souhaits. Un joyeux hourvari de baisers, de santés et de coupes vidées, qui nous fit quémander de nouvelles tournées. Les bouteilles épuisées, on en déboucha d’autres, et chacun se rassit pour mieux apprécier les bulles du liquide sans trop le renverser. Et puis, il faut le dire, pour retrouver un calme réclamé par Monique.
- Loto des Dames, claironna t’elle en plongeant la main dans son vase. Premier tirage !
Et première servie ! La carte qu’elle dépliait portait son prénom. Elle regarda le papier sorti de son corsage, demanda à Mauve de vérifier le numéro et chercha dans la corbeille le sac correspondant. Le cadeau qu’elle déballa était un rutilant petit « Magic Wand », « de voyage » précisait la boîte. Des voix gourmandes en demandèrent l’essai sur le champ. Monique déclina car ce n’était point l’heure et elle avait à faire. La deuxième carte tirée – le hasard est facétieux – était celle de Mauve.
- Chouette ! C’est moi qui t’aiderai à l’essayer, se réjouit celle-ci sans s’occuper du jeu de cartes « Défi ou Vérité » qu’elle venait de recevoir.
La tombola continua, appariant deux à deux les heureuses gagnantes. Andréa hérita d’un minuscule ensemble coquin, slip fendu et balconnets tétons nus, dont sa tournure ne lui autoriserait jamais le port.
- Je le donnerai à ta fille, me dit-elle pendant que Monique annonçait le prénom de sa cavalière : Sabrina.
Je n’eus pas de mal à reconnaître l’enveloppe que cette dernière retirait du sac, celle de ma culotte embaumée… J’ai béni in petto la maîtresse de maison pour sa merveilleuse idée de rendre les cadeaux anonymes. Hélas, Andréa avait chuchoté quelque chose et le coup d’œil que me jeta Sabrina m’enleva toute illusion. J’espérais que mon don intime me vaudrait récompense du sort, qu’il associât le prénom d’Olga au mien, par exemple. Il le fut à celui d’Hélène, frustrante déception. Mais ce n’était que justice, après tout : les deux chemisiers transparents danseraient ensembles.
L’une avait reçu un gode « double effet » à lanières, l’autre un plug anal « expansible ». Nous ne mîmes pas longtemps pour leur conseiller d’en échanger tour à tour l’usage. Il restait toutefois deux paires à former. Nadège et Aline constituèrent l’avant-dernière. Mais enfin mon prénom fut tiré, avec pour corollaire une friandise particulière, si admirablement sculptée et détaillée qu’on aurait juré moulée sur le motif cette chatte en sucre rose, et pour conséquence logique l’appariement à Estelle, elle-même dotée d’un mini « vibrator multi-usages ».
Je n’avais que peu fréquenté Estelle de toute la soirée. Installées chacune aux extrémités du même côté de la table, nous n’avions pas eu le loisir ni d’échanger de coquineries, ni de d’évaluer précisément nos silhouettes respectives. Son effronterie de s’afficher en corsage bariolé et jupe rouge m’avait amusée, la malice de ses yeux noisette m’avait attirée. C’était tout ce que je pouvais en dire, comme elle ne savait de moi guère plus que la quasi indécence de mon accoutrement. Mais que diable ! Nous avions devant nous la moitié de la nuit pour approfondir notre connaissance mutuelle…
À suivre
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8 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Le récit tient toutes ses promesses. Bravo à l'auteure
Steph et JP
Steph et JP
Merci de votre fidélité Clara et lectrice❤️ anonyme, ainsi qu'à vous, Luc, de votre aimable appréciation. J'espère que le prochain épisode ne décevra pas votre attente, et qu'il vous apportera, Daniel, la suite que vous souhaitez, bien que le personnage portant votre prénom dans ce récit n'y soit pas autant mis en avant que celle qui porte celui d'Olga.
Et tendre merci à toi, Olga, qui, non contente de me permettre d'user à ma guise de ton homonyme, m'apporte si affectueusement ton soutien.
Et tendre merci à toi, Olga, qui, non contente de me permettre d'user à ma guise de ton homonyme, m'apporte si affectueusement ton soutien.
Les bases sont posées. On attend de rentrer dans le vif du sujet.
Daniel
Daniel
@ Luc, c'est avec plaisir que j'ai informé mes contacts. Mais il s'agit d'HDS, pas de Facebook. lol
Merci à Olga qui m'a conseillé cette lecture et de découvrir une nouvelle auteure de qualité sur Facebook.
Luc
Luc
Dyonisia continue à présenter tous les protagonistes de cette soirée de cette soirée hors normes, posant également le décors de moments qui s'annoncent chauds.
La formule habituelle est que « toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence ».
Je l'ai noté et nous l'assumons pleinement. Je suis impatiente de connaitre la suite et le rôle de mon homonyme, tels que Dyonisia l'a conçu.
La formule habituelle est que « toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence ».
Je l'ai noté et nous l'assumons pleinement. Je suis impatiente de connaitre la suite et le rôle de mon homonyme, tels que Dyonisia l'a conçu.
J’attends la suite comme Clara❤️
C'est toujours aussi prometteur. J'adore!
Clara
Clara