Le certificat de conformité énergétique. Trois ans après
Récit érotique écrit par Arsenne [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 26-02-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Le certificat de conformité énergétique. Trois ans après
Note de l’auteur.
La fin proposée à cette histoire a été très mal perçue par les lecteurs. Je me suis donc remis au clavier. Il me semble indispensable de lire les trois premiers chapitres pour comprendre ce dernier.
- Devine un peu qui m’a téléphoné ce midi ?
- Non. Et qui c’est ?
- Rayan, le type du certificat de conformité énergétique.
Chantal voit tout de suite que la pâleur qu’affiche le visage de son époux trahit clairement son désarroi. Elle en comprend immédiatement la raison : l’épisode de sa conduite pendant son déplacement professionnel à Genève est encore bien vivant dans sa mémoire. Il a beau rechercher une contenance, la surprise est entière et le choc émotionnel bien évident. Il tente de prendre un air détaché.
- Ah bon ? Il veut revenir établir un certificat de conformité. Un nouveau ? Le premier est obsolète ? Ou peut-être souhaite-t-il cette fois me rencontrer.
Sa réponse sonne faux. Il tente de retrouver son calme et le contrôle de ses émotions et cela n’échappe pas à Chantal.
Malheureuse de le savoir blessé, elle tente de le rassurer sans se rendre compte que ses propres mots sont mal choisis et sa réaction maladroite.
- Mais non, il venait simplement donner de ses nouvelles comme il prospecte dans notre commune. Rien d’autre, qu’est-ce que tu vas imaginer, gros béta !
Le « gros béta », qui se voudrait un mélange d’affectif et de plaisanterie tombe à plat ; il en est même ridicule. Évidemment le résultat s’avère contre productif et aggrave le mal être de son chéri et le sien. La situation est maintenant tendue et un lourd silence s’installe que chacun feint d’ignorer.
C’est lui qui répond d’une voix mal assurée légèrement tremblante simulant et reprenant à son compte le ton de la plaisanterie.
- Je n’imagine rien, moi, minaude t-il en se replongeant dans sa lecture.
- De toutes manières je lui ai fait sentir que je n’étais pas disposée à le revoir répond Chantal d’une intonation qu’elle veut péremptoire.
A peine ces paroles prononcées, elle se mord les lèvres, consciente qu’elle vient de se couper et de lui révéler le motif sous entendu de cet appel.
Elle reste interdite, incapable d’ajouter quoi que ce soit dans l’attente de sa réaction. Elle est immédiate et inattendue : il lève les yeux de son livre et braque son regard sur le sien sans dire un mot. Le silence est lourd, elle se sent perdre pied quand brusquement il reprend sa lecture, comme si de rien n’était.
Déstabilisée, elle file à la cuisine préparer le repas.
Le dîner et la fin de soirée s’écoulent sans reparler de cet incident. Mais elle sait que le ver est dans le fruit.
Dans le noir de leur chambre, allongée sur le dos, près lui, elle a les yeux fixés au plafond. Elle n’a pas osé l’entreprendre d’un câlin de crainte d’un refus.
- Tu dors, lui demande-t-il dans un murmure ?
- Non, lui répond-elle heureuse de voir la tension rompue.
- Est-ce que tu m’aimes ?
- Évidemment ! Comment peux-tu en douter ? Et toi ?
- Moi aussi je t’aime, mais j’ai peur de nous perdre.
Chantal a soudain retrouvé son assurance que le coup de fil de Rayan lui avait fait perdre. Sa voix maintenant est maîtrisée, forte des sentiments partagés. Bien sûr elle s ‘était promise de ne jamais fléchir dans ses résolutions de satisfaire aux attentes sexuelles de son mari. Une femme à la fois bonne mère et bonne épouse… au lit.
- Nous n’avons jamais été aussi soudés. Notre famille existe et pourrait même s’agrandir.
En disant ses mots, elle s’est tournée vers lui, en appui sur un coude. Négligemment elle laisse sa main libre explorer le corps étendu à ses côtés. La réaction est immédiate, le sexe de son mari est atteint d’une érection qui ne laisse aucun doute sur son excitation et son désir. Son propre désir rejoint celui de son mari.
Lentement elle penche la tête vers lui et couvre de baisers sa peau à peine éclairée dans la pénombre de la chambre. Inexorablement elle descend vers son ventre, puis plus bas jusqu’à rencontrer le gland dressé au sommet de la bite. Là, sans attendre elle l’embouche et entame une fellation dans laquelle elle met tout son cœur. Elle ne cherche que le plaisir de son compagnon, comme un don pour faire foi de son amour pour lui.
Mais il ne l’entend pas ainsi. Délicatement, il se dégage de la bouche et l’attire sur lui. Il guide lui même rapidement son sexe à l’entrée de celui de sa compagne, tous deux déjà envahis des signes de leur excitation, pour s’y introduire sans difficulté.
La jouissance des deux corps ne tarde pas tant le plaisir de se donner à l’autre est violent et profond.
Une fois leur plaisir assouvi, ils plongent ensemble dans un sommeil profond et réparateur.
Les jours qui suivent pourtant, elle perçoit comme un changement dans le comportement de son époux. Rien de vraiment net : il est toujours prévenant, attentionné envers leur petit garçon auquel il est très attaché.
Ils font l’amour avec passion et son implication sincère dans les manifestations de ses sentiments à son endroit, la rassure.
Malgré tout, elle s’interroge : est-ce l’appel de Rayan qui le perturbe ? D’avoir laissé entendre qu’il désirait la revoir ? A-t-elle laissé transparaître que cet appel l’avait en fait troublée ? L’a-t-il crue quand elle a prétendu refuser de le revoir ? « Quelle conne, pense-t-elle, j’aurais dû me taire au lieu de faire la maline ».
Mais aussi se demande –t-elle, aurais-je négligé le fantasme de son époux de me partager ?
Il s’en était confié de l’avoir découvert auprès d’un collègue à Genève. Mais apparemment il avait enfoui ce désir au fond de sa libido. Peu encline à de céder à ces jeux qu’elle considère comme pervers, elle s’était laissée aller à les négliger. Elle se promit de lui en parler et d’y pourvoir si nécessaire.
Quant à l’épisode Rayan, elle était persuadée et assurée que tout était rentré dans l’ordre depuis leurs retrouvailles après ce congrès. Ne lui avait-il pas dit qu’il ne voulait rien savoir dans le seul but de sauvegarder leur amour ?
Brusquement elle se souvient lui avoir conseillé, comme preuve de sa fidélité, de lire son journal intime, rédigé pendant cette période difficile pour eux deux. « Et s’il l’avait fait en cachette ? Ou récemment, après cet appel, pense-t-elle, angoissée ? ».
Sans compter qu’aujourd’hui bien des détails de ces moments échappaient à sa mémoire. Elle n’était plus certaine de ce qu’elle avait écrit à chaud, sous couvert du secret que ce genre de document se devrait de défendre. Ni non plus ce qui s’était réellement passé et qu’elle aurait décrit sur son cahier intime.
Dévorée d’une anxiété croissante, elle décidait d’attendre le moment propice pour consulter ses notes et en avoir le cœur net.
L’occasion se présente enfin comme il s’absentait pour deux jours. Au retour de l’aéroport où elle venait de le déposer, elle se précipite pour monter au grenier.
Le carton dans lequel son journal intime est censé être enfermé est à sa place. La couche de poussière qui le recouvre témoigne qu’il n’a pas été ouvert. Elle est rassurée. « Pourquoi rassurée, si je n’ai rien à cacher, pense-t-elle » ?
Elle ouvre le carton, le cahier est toujours à la même place là où elle l’avait déposé et où son chéri l’avait sans doutes remis après l’avoir découvert sans le lire et trahir son intimité.
« Alors pourquoi son comportement plein de non dits ? »
Elle réfléchit à la situation.
Assise par terre, parmi tous ces objets du grenier comme protégés par la poussière du temps, elle prend rapidement la décision de le sortir de sa cache et de relire ses pensées d’alors qui sont devenues floues depuis.
Certains détails oubliés pourraient-ils révéler des secrets que sa mémoire a décidé d’effacer ?
Elle sait bien que la mémoire est fragile et que notre conscience peut décider d’en occulter certains moments qui se sont révélés traumatisants, voire contraire à notre morale ou notre éthique.
Elle doit s’en assurer, même si deux ans auparavant, empreinte de certitudes et par provocation, elle lui ai proposé de lire ce cahier intime, convaincue qu’il ne contenait alors rien de compromettant concernant sa rencontre avec Rayan et son collègue.
Dans la clarté blafarde du grenier, elle entreprend sa lecture.
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VENDREDI le soir
« Le matin on a reçu un appel d’un unième démarcheur. J’étais sur le point de raccrocher quand j’ai entendu le son d’une voix qui me subjugue instantanément. Je n’écoute même pas son boniment.
Cette voix m’a immédiatement envoûtée, subjuguée : douce, profonde, chaude avec une pointe de dérision, et cet accent nord africain si caractéristique à peine marqué. Elle agissait chez moi comme puissant aphrodisiaque.
Dès son premier appel, de simple démarchage commercial, je me suis sentie prisonnière de cette voix, et ce n’aurait été la présence toute proche de mon chéri, je l’aurais invité à venir tout de suite.
Mais il m’a fallu jouer la comédie pour donner le change.
A l’autre bout du fil, cet homme a dû sentir l’emprise de sa voix sur moi. Comme un automate, je lui répondais au risque d’être découverte, jusqu’à me sentir obligée de raccrocher, la mort dans l’âme.
Heureusement le RDV était pris.
Tant pis, je me suis lâchée à lui dévoiler des information personnelles et céder à son injonction de venir effectuer son travail même en l’absence d’Arsène.
Plus tard, je me suis sentie coupable de ne pas faire cas de ce qu’il était en train de faire pour me faire plaisir : visionner la carte mémoire de la caméra nocturne destinée à piéger des animaux. Je suis désolée mon chéri
Il m’a fallu batailler pour lui faire comprendre qu’il pouvait venir malgré l’absence de mon mari qui entendait et écoutait mes réponses. Il connaît bien évidemment mon attirance incoercible pour les mâles d’Afrique du nord. Heureusement qu’il n’entend pas cette voix.
Quand la sonnerie a retenti la seconde fois, je savais que c’était lui et je me suis précipitée pour répondre. J’ai fait semblant de le renvoyer alors que je l’entendais me confirmer sa visite, en poussant sur l’effet charmeur de sa voix. J’avais du mal à jouer la comédie et dissimuler mon trouble en présence d’Arsène »
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SAMEDI le soir
« Nos invités viennent de partir.
Nous avons reçu Patrick et Marjolaine accompagnés d’un couple qu’ils souhaitaient nous présenter. Je sais que Patrick en pince pour moi. Je me suis habillée sexy pour le chauffer sachant que cela plairait à mon mari de me voir convoitée. Car évidemment, convaincu de ma fidélité, cela conforte son sentiment de membre alpha.
Le type qui accompagnait nos amis a été carrément odieux. Une suffisance vraiment insupportable. Il m’a draguée sous les yeux de nos conjoints sans aucun respect. J’avais envie de le claquer. Mais là aussi j’ai pu remarquer l’excitation dans les yeux de mon chéri. Alors je me suis abstenue.
Rayan : j’avais envie de cultiver ce jeu de la séduction sans vraiment penser à mal. Que je croyais ! Car à cet instant, sa voix m’est revenue en mémoire et mes bons sentiments se sont envolés.
J’ai son 06 et bien entendu il a le numéro de notre domicile.
Je vais dormir. »
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DIMANCHE le soir
« Arsène avait encore du travail pour son congrès de Genève. J’ai passé la journée à accomplir mes devoirs de femme au foyer.
A plusieurs moments je me suis surprise à venir près de lui pour lui manifester des signes d’affection. Pour déjà me déculpabiliser ?
- Tu as l’air de te réjouir d’avoir une semaine de célibataire me chuchote-il entre deux baisers.
- Pourquoi pas ? Un peu de liberté ne peut qu’enrichir notre vie, non ?
- J’espère que sauras résister aux tentations, ajoute-t-il.
Cette phrase m’a glacé le sang. Aurait-il des soupçons ?
Non, impossible.
Et demain je reçois cette voix ici même vers 16h.
Je t’avoue, cahier fidèle, que cela ne me laisse pas de glace. Mais bon, je me connais la maîtrise de mes pulsions. »
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A cet instant rien dans son texte ne pouvait choquer Arsène, à part peut-être son attirance pour cette voix. Chantal est rassurée. Elle poursuit sa lecture.
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LUNDI le soir
Quand je me prépare, je ne peux m’empêcher de penser au beau ténébreux nord africain. Bien sûr ce ne sont que des conjectures. Il m’a peut-être menti sur son âge et il se peut que son physique ne s’accorde pas avec cette voix. Mais ces idées me plongent dans des sensations de jeunesse. Je me sens bien.
Le choix de ma tenue était, bien entendu, en accord avec ce RDV. Sexy mais classe. Je ne voulais pas passer pour une gourgandine. J’occupe un temps fou à me regarder dans le miroir de la chambre pour éviter toute faute de mauvais goût.
A midi je déjeune avec mon amie Marjolaine. J’apprends que j’ai tapé dans l’œil de son collègue. Le salaud n’a pas hésité à s’en ouvrir à notre amie, comme si c’était un fait banal. Dans la foulée, Marjolaine n’a pas manqué de me faire remarquer l’effet de mes propres regards sur son mari.
C’est vrai que je n’ai pas été discrète ; pour exciter mon chéri mais aussi pour emmerder cet imbécile de dragueur ordinaire et prétentieux et le laisser croire que j’étais une femme facile.
Mais nous savons toutes les deux que nous sommes des femmes fidèles en amour comme en amitié.
Je suis rentrée vite pour rafraîchir ma tenue. J’étais déjà sur les dents quand la sonnette a retenti à 16h pile.
Rayan : Il est beau comme un dieu ! Je n’en croyais pas mes oreilles mais là ce sont mes yeux qui le matent, incrédules.
Très professionnel il a arpenté chacune des pièces de la maison, prenant mesures, références…
Au bout d’une heure je lui ai proposé une boisson qu’il a accepte mais sans alcool. Il me précise qu’il est quelque peu religieux, ce qui ne me surprend pas.
Évidemment, je suis sous le charme et le coquin le sent bien. Cependant il a la délicatesse de ne pas en profiter ni en abuser.
D’ailleurs je me sentais encore maitresse de mes désirs. Ce moment est magique, je me suis sentie redevenir adolescente. Quel bonheur !
On s’est séparés à 18 heures. Le regard plongé dans le mien (j’en frissonne encore), il m’a proposé de m’amener dîner. Je me suis fais une douce violence pour refuser. Je t’avoue, cher cahier, qu’à ce moment je n‘étais plus aussi certaine de ma résistance aux charmes de ce bellâtre qui me venait du pays du soleil.
Toujours avec sa voix douce, il insiste pour le dîner. Devant ma détermination, il me propose demain soir. Je pourrai aussi refuser, dit-il, mais il renouvellera alors sa demande pour après demain, et encore pour le surlendemain… Quelle élégance, chapeau ! Je lui propose d’en reparler.
Une fois seule et encore sous le charme je ne ressens aucun sentiment de culpabilité quand brusquement, j’ai réalisé que je n’avais aucune nouvelle de mon chéri.
Lui aussi, d’ailleurs, n’a pas manifesté le désir de prendre de mes nouvelles ni de m’en donner. Aurai-il oublié ce RDV avec le conseiller qui l’avait tellement énervé ?
Cela me fâche. J’ai décidé à mon tour de garder le silence. Un partout ! Je ne regarde même pas si j’ai des messages.
Je me couche un peu avant onze heures après un film nullissime à la télé.
Des étoiles plein les yeux je m’enfonce dans un sommeil réparateur avec l’envie de rêver à mon beau ténébreux du désert. »
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MARDI matin
« Je me suis réveillée dans la nuit au milieu d’un rêve érotique. Je suis moite, mes draps sont humides. Je me rends compte que mon sexe est mouillé de cyprine.
J’ai joui dans mon rêve et apparemment aussi dans mon sommeil.
Il me faut quelques minutes pour que ce dernier me revienne en mémoire et à l’évidence, j’ai fait un rêve érotique dont Rayan était le héros. Cela ne m’était jamais arrivé !
Je suis toute bouleversée en réalisant que j’ai trompé mon mari dans un adultère onirique.
Vite j’ai envie d’écrire avant de les perdre, les détails me sont revenus très rapidement après une concentration tenace et déterminée sur ma mémoire. J’ose à peine te les confier, fidèle cahier, tant je suis honteuse et en même temps effrayée.
Cet homme diabolique m’a fait jouir dans la nuit et mes doigts encore entachés de ma liqueur intime me confortent qu’ils ont dû jouer le rôle de son sexe.
Surtout ce rêve me révèle une partie cachée de ma personne, femme sensuelle ou perverse que mon cher compagnon n’a pas su révéler. »
J’ai eu du mal à me rendormir ».
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MARDI le midi
« Une mauvaise conscience m’a réveillée assez tôt ce matin. Il était 7 heures. Je regarde mon téléphone. Un message dans ma boite vocale :
« Coucou ma belle. Je me sens seul, perdu sans toi. Tu me manques énormément. Je ne suis pas près d’aller au lit. Tu peux me rappeler si tu ne dors pas ».
Ma première réaction est une colère chargée de dépit qui me déculpabilise de ma conduite limite hier et cette nuit. Il a attendu 23 h pour donner de ses nouvelles. Le ton de sa voix n’est pas naturel.
Est-il encore dans les bras d’une jeune collègue à cette heure ? Encore ! Je fulmine. Quel salaud ! Il a dû m’envoyer ce message pour se déculpabiliser.
Une heure après je me décide à lui répondre, je lui adresse un SMS laconique.
« Coucou tu m’appelles quand tu te réveilles »
A 11 h un appel en absence sans aucun message. Numéro caché. C’est énervant ces numéros cachés. On ne pas avoir de certitude de qui nous appelle. Dans le doute, je me fends d’un second SMS.
« Coucou, tu m’as oubliée ? » ? J’imagine qu’il doit se réjouir de ma capitulation.
Sa réponse a été longue à venir, juste après le déjeuner.
« Coucou, on a du mal à se parler ».
C’est tout ? En plus il a le culot de me questionner sur ma journée de célibataire. Je me sens abandonnée. Et comme par hasard, mon portable annonce un appel. Je reconnais tout de suite le numéro de Rayan.
Tout redevient brusquement rose et je n’hésite pas une seconde pour accepter, un peu par vengeance, l’invitation à dîner pour ce soir. Je sens très bien sa satisfaction. Il viendra me chercher pour un super restaurant à Paris.
Je ne peux me cacher que mon rêve de cette nuit est bien présent dans mes souvenirs.
Minuit. Rayan. Il vient juste de me déposer à ma porte. C’est un gentleman. Je lui en suis reconnaissante, car sinon cela aurait enlevé de l’agrément à cette rencontre tout à fait improbable.
Il m’a fait une cour ardente sans jamais me manquer de respect ni à celui de statut de femme mariée. Comme il était doux de s’entendre dire des compliments sur ma tenue, sur ma coiffure, sur mon regard… sous son charme j’étais convaincue de la franchise de ses propos. J’adorais les entendre.
Il est marié, une femme et des enfants en Algérie. Malgré la différence de nos cultures, il respecte son engagement même, m’a-t-il avoué, il s’est senti attiré par moi dès son appel vendredi midi. Tout est dans les mots et le ton de sa voix toujours aussi envoûtante.
Pourtant à aucun moment je me suis sentie prête à consommer l’adultère malgré les échanges téléphoniques froids avec mon époux.
Je lui en veux car en quelque sorte il a en partie gâché mon plaisir d’une soirée qui s’annonçait agréable.
Je suis réveillée une fois encore dans la nuit par une angoisse violente. Tout se mélange dans ma tête : mon chéri, Rayan, ma vie, la fidélité des hommes.
Ma réaction est surtout guidée par la jalousie.
Malgré l’heure j’ai composé le numéro de son portable en imaginant le surprendre en plein rapport avec une de ses connes de collègues.
Il a répondu très vite et sa voix endormie me conforte qu’il dormait et que je l’ai réveillé. Tant mieux.
Il ose me demander comment s’est passée ma journée. Il évoque même le RDV avec le conseiller. De mauvaise humeur je reste vague dans mes réponses, rien que pour l’enquiquiner. Et ça marche ! Je lui raccroche brutalement au nez, avec un sentiment de revanche. Et vlan !
J’ai mis longtemps à me rendormir, troublée par ma conduite et pleine de tristesse envers mon chéri.
Il y a des bouleversements dans le programme du congrès. Je n’y comprends rien. Il devrait rentrer plus tôt que prévu malgré la soirée de gala de vendredi. »
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MERCREDI 19 h
A midi, Rayan m’a appelée pour me demander de mes nouvelles. Il est plein de délicatesse cet homme là !
Il m’apprend qu’il a un collègue en visite à Paris, et qu’il doit le sortir et le divertir. Ce soir il a projeté de l’emmener en boite. Avec délicatesse il me demande si je veux bien les accompagner.
J’ai un peu trop vite accepté encore imprégnée du souvenir de la nuit de lundi. Je me sens déjà toute nerveuse à l’idée de cette soirée.
Il doit venir me chercher dans une heure. Je suis déjà prête.
Il m’a précisé qu’il lui serait très agréable que je choisisse une tenue légèrement provocante, pour se faire valoir aux yeux de son collègue.
Une callgirl en quelque sorte. Au lieu de m’offenser cette idée me fait sourire.
Je me suis faite encore plus sexy qu’hier. Et cela me fait plaisir, pour lui. J’ai laissé mes jambes nue sous une robe porte feuille au tissu léger qui ne demande qu’à s’ouvrir au moindre mouvement calculé. J’ai mis quand même un soutien gorge car mon chemisier est assez transparent pour rester décente.
Je me sens belle et je me suis légèrement maquillée. Tout pour plaire.
Mon mari est très loin de mes pensées. »
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JEUDI
« Ce matin je me suis réveillée à 11 heures. Le simple fait de bouger la tête est une véritable torture, dans mon crâne la tension est maximale.
Je n’ai plus beaucoup de souvenirs de la fin de soirée. Je suis nue dans mon lit, mes vêtements éparpillés dans la chambre. Je n’arrive pas à coordonner mes idées.
Mon portable sur la table de nuit. Je consulte l’historique de mes appels. Panique quand Je vois que j’ai appelé mon chéri cette nuit à 3 heures.
Je ne m’en souviens pas du tout ! Ni de ce que j’ai pu lui raconter.
Je suis vite allée prendre une douche. Tous mes membres étaient lourds, les articulations douloureuses. Je jet brûlant me faisait du bien.
Lentement mon cerveau a recommencé à fonctionner.
Plein de questions émergent auxquelles je ne peux répondre dans l’immédiat.
Je me suis recouchée après avoir bu un café très fort. Apparemment j’ai bu hier soir, beaucoup, et comme d’habitude, cela ne me convient pas.
J’ai refait surface vers 1 heure. J’avais faim. Petit à petit le déroulement de la soirée m’est revenu en mémoire. Je reprends mon récit pour mon cahier intime.
Le collègue de Rayan : 60 ans, originaire d’un pays de l’est, pas un mot de français. Bon vivant, je me revois danser longuement avec lui. Quelques tentatives de m’embrasser dans le cou sous le regard froid de Rayan. Je suis presque sûre de m’être refusée sans vouloir le blesser. Presque sûre !
Avant on était allés au restaurant. Place de l’Etoile ou à côté. Là je crois que c’est moi qui ai voulu faire la cour à Rayan. Je crois qu’il n’a pas répondu. Alors j’ai bu le bon vin. Après l’apéritif et l’alcool fort, cela devient flou.
Des images de musique très forte avec des lumières partout. Pas de souvenirs précis. J’ai dansé alternativement avec mes deux cavaliers. Je crois que j’ai tenté de voler un baiser à Rayan. Ou bien c’est lui ! Je ne sais plus.
Je crois aussi qu’il a été commandé une bouteille ou deux de champagne. J’avais chaud et soif. J’ai dû encore boire.
À un moment je me suis retrouvée dehors, sur le trottoir, mais tout était noir.
C’est apparemment là que j’ai dû appeler mon chéri !
J’angoisse de ne rien me souvenir.
Et comment suis-je arrivée à me réveiller nue dans mon lit ?
Une brutale pensée m’est venue qu’ils ont dû me raccompagner. Me déshabiller, me coucher nue ? Ils m’ont vue nue ? Et si… ? Je n’ose envisager cette éventualité. Je me serais révoltée. Et si…?
Non, impossible il n’y a aucune trace de rapports de sexe. Il y aurait du sperme en moi, sur moi, sur les draps, dans le lit conjugal. Pas de goût ni d’odeur de foutre dans ma bouche. J’ai un moment envisagé de téléphoner à Rayan. Mais quoi lui dire ? « Vous avez osé abuser de moi ? ». Je n’avais aucune certitude.
Non, mon chéri, ta femme n’est pas adultère. N’empêche que je suis restée prostrée un long moment à tourner et retourner les événements de cette soirée.
Pourtant, l’éventualité qu’ils m’aient vus nue a fini par réveiller en moi un sentiment étrange que j’ai tenté de refouler. En vain ! Il a gagné mon bas ventre.
Je me suis allongée sur le lit après m’être mise nue et je me suis laissée à imaginer ce qui aurait pu se passer si…
Les images de mon rêve érotiques ont resurgi et je me suis retrouvée à me caresser. Tout doucement j’ai laissé le plaisir monter et prendre possession de mon corps.
Cette fois, les deux hommes me touchaient partout. Des mains, des langues et enfin deux sexes au moment où j’ai atteint l’orgasme.
J’ai dû m’endormir juste après.
J’ai dormi tout l’après midi, et je me suis réveillée le soir venu avec un énorme sentiment de culpabilité.
J’étais nue sur mon lit, les draps repoussés. Mon sexe était encore tout trempé.
Je me suis rarement caressée depuis mon mariage. Et jamais des pensées perverses m’ont été nécessaires à la jouissance. Cette rencontre avec Rayan m’a révélé une autre facette de ma personnalité.
Même si l’adultère avait été évité grâce sans doutes à l’intégrité de Rayan et de son collègue, il n’en demeurait pas moins que j’avais flirté et m’étais laissée aller sur la pente douce et excitante d’une débauche imaginée.
A mes yeux j’étais coupable d’avoir eu envie, même si le passage à l’acte ne s’est pas fait. Et peut-être même sans que j’y sois pour quelque chose.
Brusquement j’ai pensé à Arsène et j’ai eu envie de lui parler, d’entendre sa voix. M’en ouvrir à lui, à notre amour. Les larmes me sont venues aux yeux quand j’ai entendu sa voix.
Tout de suite je lui ai demandé de me pardonner, négligeant que cela consistait à reconnaître et avouer une quelconque faute. En plus, je ne savais pas ce que j’avais pu lui dire au téléphone, au milieu de la nuit, complètement pompette.
Mais au lieu de me condamner, il me dit son amour pour moi et qu’on pourra en parler à son retour. Je le sens triste et cela me crève le cœur.
Je veux lui dire combien je l’aime mais je comprends que tout ce que je pourrais dire ou ajouter ne ferait qu’aggraver mon cas.
Malheureuse, je me couche sans dîner, gavée de cachets pour dormir. »
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VENDREDI le soir
« Mon réveil a été tout aussi nébuleux, mais cette fois ce sont les comprimés qui sont responsables.
Je m’étais faite belle pour lui. Les retrouvailles ont été tendues au début à l’aéroport. Puis tout s’est déclenché dans l’auto, j’ai voulu m’expliquer mais il a refusé. Il ne m’a pas laissée parler.
Arsène est un amour ! J’ai un mari formidable malgré ses faiblesses. Sans vouloir savoir, il veut que notre amour soit le plus fort sans rien avoir à pardonner.
Je crois comme lui que nous avons tous les éléments pour vieillir ensemble en vivant un amour plein. »
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SAMEDI une semaine plus tard.
« L’envie de me confier à toi, mon cher cahier, faiblit de jour en jour. Je ne sais pas pourquoi.
Rayan : il m’a appris qu’Arsène l’avait appelé. Il a compris tout son désarroi et m’a confirmé que j’avais un mari formidable et que je devais le choyer comme il le méritait.
C’est la dernière fois que j’ai parlé avec lui. De temps en temps je pense à lui avec nostalgie, plus pour le fait de m’avoir permis de faire un détour par ma jeunesse, que par un quelconque désir de le retrouver. Lui aussi est un gentleman. »
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SAMEDI un mois après.
« Je suis heureuse notre couple vit un vrai bonheur.
Hier soir j’ai suivi Arsène dans ses fantasmes et j’en ai tiré un plaisir et une excitation inconnus.
J’ai envie maintenant de nous faire plaisir. »
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JEUDI trois mois après.
« J’attends un bébé. Nous sommes comblés. J’ai décidé de ne plus te solliciter pour te confier mes états d’âmes, mon cher cahier.
Je vais me consacrer à notre enfant et à notre couple. »
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Chantal vient de terminer la lecture de son journal intime. Cela lui qui a donné l’opportunité de revivre une partie importante de sa vie.
Elle est sereine, connaissant son mari, elle sait qu’elle pourra lui conseiller de consulter cette confession intime à loisir si par hasard, resurgissait le passé qui pourrait lui faire douter de sa fidélité et le rendre malheureux.
Forte de sa conviction qu’il n’y a rien dans ce cahier qu’il ne puisse pardonner, elle décide de le descendre et de le laisser bien en évidence dans le salon.
A son retour, Arsène a bien vu le cahier posé sur la table basse devant la télé. Quand Chantal est venue le rejoindre, il lui a simplement fait un sourire de connivence.
Il est resté plusieurs jours à la même place avant de disparaître. Peut-être a-t-il retrouvé sa place dans le grenier ?
En tous cas, ni Chantal ni Arsène n’a reconnu être responsable de sa disparition.
FIN
La fin proposée à cette histoire a été très mal perçue par les lecteurs. Je me suis donc remis au clavier. Il me semble indispensable de lire les trois premiers chapitres pour comprendre ce dernier.
- Devine un peu qui m’a téléphoné ce midi ?
- Non. Et qui c’est ?
- Rayan, le type du certificat de conformité énergétique.
Chantal voit tout de suite que la pâleur qu’affiche le visage de son époux trahit clairement son désarroi. Elle en comprend immédiatement la raison : l’épisode de sa conduite pendant son déplacement professionnel à Genève est encore bien vivant dans sa mémoire. Il a beau rechercher une contenance, la surprise est entière et le choc émotionnel bien évident. Il tente de prendre un air détaché.
- Ah bon ? Il veut revenir établir un certificat de conformité. Un nouveau ? Le premier est obsolète ? Ou peut-être souhaite-t-il cette fois me rencontrer.
Sa réponse sonne faux. Il tente de retrouver son calme et le contrôle de ses émotions et cela n’échappe pas à Chantal.
Malheureuse de le savoir blessé, elle tente de le rassurer sans se rendre compte que ses propres mots sont mal choisis et sa réaction maladroite.
- Mais non, il venait simplement donner de ses nouvelles comme il prospecte dans notre commune. Rien d’autre, qu’est-ce que tu vas imaginer, gros béta !
Le « gros béta », qui se voudrait un mélange d’affectif et de plaisanterie tombe à plat ; il en est même ridicule. Évidemment le résultat s’avère contre productif et aggrave le mal être de son chéri et le sien. La situation est maintenant tendue et un lourd silence s’installe que chacun feint d’ignorer.
C’est lui qui répond d’une voix mal assurée légèrement tremblante simulant et reprenant à son compte le ton de la plaisanterie.
- Je n’imagine rien, moi, minaude t-il en se replongeant dans sa lecture.
- De toutes manières je lui ai fait sentir que je n’étais pas disposée à le revoir répond Chantal d’une intonation qu’elle veut péremptoire.
A peine ces paroles prononcées, elle se mord les lèvres, consciente qu’elle vient de se couper et de lui révéler le motif sous entendu de cet appel.
Elle reste interdite, incapable d’ajouter quoi que ce soit dans l’attente de sa réaction. Elle est immédiate et inattendue : il lève les yeux de son livre et braque son regard sur le sien sans dire un mot. Le silence est lourd, elle se sent perdre pied quand brusquement il reprend sa lecture, comme si de rien n’était.
Déstabilisée, elle file à la cuisine préparer le repas.
Le dîner et la fin de soirée s’écoulent sans reparler de cet incident. Mais elle sait que le ver est dans le fruit.
Dans le noir de leur chambre, allongée sur le dos, près lui, elle a les yeux fixés au plafond. Elle n’a pas osé l’entreprendre d’un câlin de crainte d’un refus.
- Tu dors, lui demande-t-il dans un murmure ?
- Non, lui répond-elle heureuse de voir la tension rompue.
- Est-ce que tu m’aimes ?
- Évidemment ! Comment peux-tu en douter ? Et toi ?
- Moi aussi je t’aime, mais j’ai peur de nous perdre.
Chantal a soudain retrouvé son assurance que le coup de fil de Rayan lui avait fait perdre. Sa voix maintenant est maîtrisée, forte des sentiments partagés. Bien sûr elle s ‘était promise de ne jamais fléchir dans ses résolutions de satisfaire aux attentes sexuelles de son mari. Une femme à la fois bonne mère et bonne épouse… au lit.
- Nous n’avons jamais été aussi soudés. Notre famille existe et pourrait même s’agrandir.
En disant ses mots, elle s’est tournée vers lui, en appui sur un coude. Négligemment elle laisse sa main libre explorer le corps étendu à ses côtés. La réaction est immédiate, le sexe de son mari est atteint d’une érection qui ne laisse aucun doute sur son excitation et son désir. Son propre désir rejoint celui de son mari.
Lentement elle penche la tête vers lui et couvre de baisers sa peau à peine éclairée dans la pénombre de la chambre. Inexorablement elle descend vers son ventre, puis plus bas jusqu’à rencontrer le gland dressé au sommet de la bite. Là, sans attendre elle l’embouche et entame une fellation dans laquelle elle met tout son cœur. Elle ne cherche que le plaisir de son compagnon, comme un don pour faire foi de son amour pour lui.
Mais il ne l’entend pas ainsi. Délicatement, il se dégage de la bouche et l’attire sur lui. Il guide lui même rapidement son sexe à l’entrée de celui de sa compagne, tous deux déjà envahis des signes de leur excitation, pour s’y introduire sans difficulté.
La jouissance des deux corps ne tarde pas tant le plaisir de se donner à l’autre est violent et profond.
Une fois leur plaisir assouvi, ils plongent ensemble dans un sommeil profond et réparateur.
Les jours qui suivent pourtant, elle perçoit comme un changement dans le comportement de son époux. Rien de vraiment net : il est toujours prévenant, attentionné envers leur petit garçon auquel il est très attaché.
Ils font l’amour avec passion et son implication sincère dans les manifestations de ses sentiments à son endroit, la rassure.
Malgré tout, elle s’interroge : est-ce l’appel de Rayan qui le perturbe ? D’avoir laissé entendre qu’il désirait la revoir ? A-t-elle laissé transparaître que cet appel l’avait en fait troublée ? L’a-t-il crue quand elle a prétendu refuser de le revoir ? « Quelle conne, pense-t-elle, j’aurais dû me taire au lieu de faire la maline ».
Mais aussi se demande –t-elle, aurais-je négligé le fantasme de son époux de me partager ?
Il s’en était confié de l’avoir découvert auprès d’un collègue à Genève. Mais apparemment il avait enfoui ce désir au fond de sa libido. Peu encline à de céder à ces jeux qu’elle considère comme pervers, elle s’était laissée aller à les négliger. Elle se promit de lui en parler et d’y pourvoir si nécessaire.
Quant à l’épisode Rayan, elle était persuadée et assurée que tout était rentré dans l’ordre depuis leurs retrouvailles après ce congrès. Ne lui avait-il pas dit qu’il ne voulait rien savoir dans le seul but de sauvegarder leur amour ?
Brusquement elle se souvient lui avoir conseillé, comme preuve de sa fidélité, de lire son journal intime, rédigé pendant cette période difficile pour eux deux. « Et s’il l’avait fait en cachette ? Ou récemment, après cet appel, pense-t-elle, angoissée ? ».
Sans compter qu’aujourd’hui bien des détails de ces moments échappaient à sa mémoire. Elle n’était plus certaine de ce qu’elle avait écrit à chaud, sous couvert du secret que ce genre de document se devrait de défendre. Ni non plus ce qui s’était réellement passé et qu’elle aurait décrit sur son cahier intime.
Dévorée d’une anxiété croissante, elle décidait d’attendre le moment propice pour consulter ses notes et en avoir le cœur net.
L’occasion se présente enfin comme il s’absentait pour deux jours. Au retour de l’aéroport où elle venait de le déposer, elle se précipite pour monter au grenier.
Le carton dans lequel son journal intime est censé être enfermé est à sa place. La couche de poussière qui le recouvre témoigne qu’il n’a pas été ouvert. Elle est rassurée. « Pourquoi rassurée, si je n’ai rien à cacher, pense-t-elle » ?
Elle ouvre le carton, le cahier est toujours à la même place là où elle l’avait déposé et où son chéri l’avait sans doutes remis après l’avoir découvert sans le lire et trahir son intimité.
« Alors pourquoi son comportement plein de non dits ? »
Elle réfléchit à la situation.
Assise par terre, parmi tous ces objets du grenier comme protégés par la poussière du temps, elle prend rapidement la décision de le sortir de sa cache et de relire ses pensées d’alors qui sont devenues floues depuis.
Certains détails oubliés pourraient-ils révéler des secrets que sa mémoire a décidé d’effacer ?
Elle sait bien que la mémoire est fragile et que notre conscience peut décider d’en occulter certains moments qui se sont révélés traumatisants, voire contraire à notre morale ou notre éthique.
Elle doit s’en assurer, même si deux ans auparavant, empreinte de certitudes et par provocation, elle lui ai proposé de lire ce cahier intime, convaincue qu’il ne contenait alors rien de compromettant concernant sa rencontre avec Rayan et son collègue.
Dans la clarté blafarde du grenier, elle entreprend sa lecture.
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VENDREDI le soir
« Le matin on a reçu un appel d’un unième démarcheur. J’étais sur le point de raccrocher quand j’ai entendu le son d’une voix qui me subjugue instantanément. Je n’écoute même pas son boniment.
Cette voix m’a immédiatement envoûtée, subjuguée : douce, profonde, chaude avec une pointe de dérision, et cet accent nord africain si caractéristique à peine marqué. Elle agissait chez moi comme puissant aphrodisiaque.
Dès son premier appel, de simple démarchage commercial, je me suis sentie prisonnière de cette voix, et ce n’aurait été la présence toute proche de mon chéri, je l’aurais invité à venir tout de suite.
Mais il m’a fallu jouer la comédie pour donner le change.
A l’autre bout du fil, cet homme a dû sentir l’emprise de sa voix sur moi. Comme un automate, je lui répondais au risque d’être découverte, jusqu’à me sentir obligée de raccrocher, la mort dans l’âme.
Heureusement le RDV était pris.
Tant pis, je me suis lâchée à lui dévoiler des information personnelles et céder à son injonction de venir effectuer son travail même en l’absence d’Arsène.
Plus tard, je me suis sentie coupable de ne pas faire cas de ce qu’il était en train de faire pour me faire plaisir : visionner la carte mémoire de la caméra nocturne destinée à piéger des animaux. Je suis désolée mon chéri
Il m’a fallu batailler pour lui faire comprendre qu’il pouvait venir malgré l’absence de mon mari qui entendait et écoutait mes réponses. Il connaît bien évidemment mon attirance incoercible pour les mâles d’Afrique du nord. Heureusement qu’il n’entend pas cette voix.
Quand la sonnerie a retenti la seconde fois, je savais que c’était lui et je me suis précipitée pour répondre. J’ai fait semblant de le renvoyer alors que je l’entendais me confirmer sa visite, en poussant sur l’effet charmeur de sa voix. J’avais du mal à jouer la comédie et dissimuler mon trouble en présence d’Arsène »
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SAMEDI le soir
« Nos invités viennent de partir.
Nous avons reçu Patrick et Marjolaine accompagnés d’un couple qu’ils souhaitaient nous présenter. Je sais que Patrick en pince pour moi. Je me suis habillée sexy pour le chauffer sachant que cela plairait à mon mari de me voir convoitée. Car évidemment, convaincu de ma fidélité, cela conforte son sentiment de membre alpha.
Le type qui accompagnait nos amis a été carrément odieux. Une suffisance vraiment insupportable. Il m’a draguée sous les yeux de nos conjoints sans aucun respect. J’avais envie de le claquer. Mais là aussi j’ai pu remarquer l’excitation dans les yeux de mon chéri. Alors je me suis abstenue.
Rayan : j’avais envie de cultiver ce jeu de la séduction sans vraiment penser à mal. Que je croyais ! Car à cet instant, sa voix m’est revenue en mémoire et mes bons sentiments se sont envolés.
J’ai son 06 et bien entendu il a le numéro de notre domicile.
Je vais dormir. »
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DIMANCHE le soir
« Arsène avait encore du travail pour son congrès de Genève. J’ai passé la journée à accomplir mes devoirs de femme au foyer.
A plusieurs moments je me suis surprise à venir près de lui pour lui manifester des signes d’affection. Pour déjà me déculpabiliser ?
- Tu as l’air de te réjouir d’avoir une semaine de célibataire me chuchote-il entre deux baisers.
- Pourquoi pas ? Un peu de liberté ne peut qu’enrichir notre vie, non ?
- J’espère que sauras résister aux tentations, ajoute-t-il.
Cette phrase m’a glacé le sang. Aurait-il des soupçons ?
Non, impossible.
Et demain je reçois cette voix ici même vers 16h.
Je t’avoue, cahier fidèle, que cela ne me laisse pas de glace. Mais bon, je me connais la maîtrise de mes pulsions. »
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A cet instant rien dans son texte ne pouvait choquer Arsène, à part peut-être son attirance pour cette voix. Chantal est rassurée. Elle poursuit sa lecture.
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LUNDI le soir
Quand je me prépare, je ne peux m’empêcher de penser au beau ténébreux nord africain. Bien sûr ce ne sont que des conjectures. Il m’a peut-être menti sur son âge et il se peut que son physique ne s’accorde pas avec cette voix. Mais ces idées me plongent dans des sensations de jeunesse. Je me sens bien.
Le choix de ma tenue était, bien entendu, en accord avec ce RDV. Sexy mais classe. Je ne voulais pas passer pour une gourgandine. J’occupe un temps fou à me regarder dans le miroir de la chambre pour éviter toute faute de mauvais goût.
A midi je déjeune avec mon amie Marjolaine. J’apprends que j’ai tapé dans l’œil de son collègue. Le salaud n’a pas hésité à s’en ouvrir à notre amie, comme si c’était un fait banal. Dans la foulée, Marjolaine n’a pas manqué de me faire remarquer l’effet de mes propres regards sur son mari.
C’est vrai que je n’ai pas été discrète ; pour exciter mon chéri mais aussi pour emmerder cet imbécile de dragueur ordinaire et prétentieux et le laisser croire que j’étais une femme facile.
Mais nous savons toutes les deux que nous sommes des femmes fidèles en amour comme en amitié.
Je suis rentrée vite pour rafraîchir ma tenue. J’étais déjà sur les dents quand la sonnette a retenti à 16h pile.
Rayan : Il est beau comme un dieu ! Je n’en croyais pas mes oreilles mais là ce sont mes yeux qui le matent, incrédules.
Très professionnel il a arpenté chacune des pièces de la maison, prenant mesures, références…
Au bout d’une heure je lui ai proposé une boisson qu’il a accepte mais sans alcool. Il me précise qu’il est quelque peu religieux, ce qui ne me surprend pas.
Évidemment, je suis sous le charme et le coquin le sent bien. Cependant il a la délicatesse de ne pas en profiter ni en abuser.
D’ailleurs je me sentais encore maitresse de mes désirs. Ce moment est magique, je me suis sentie redevenir adolescente. Quel bonheur !
On s’est séparés à 18 heures. Le regard plongé dans le mien (j’en frissonne encore), il m’a proposé de m’amener dîner. Je me suis fais une douce violence pour refuser. Je t’avoue, cher cahier, qu’à ce moment je n‘étais plus aussi certaine de ma résistance aux charmes de ce bellâtre qui me venait du pays du soleil.
Toujours avec sa voix douce, il insiste pour le dîner. Devant ma détermination, il me propose demain soir. Je pourrai aussi refuser, dit-il, mais il renouvellera alors sa demande pour après demain, et encore pour le surlendemain… Quelle élégance, chapeau ! Je lui propose d’en reparler.
Une fois seule et encore sous le charme je ne ressens aucun sentiment de culpabilité quand brusquement, j’ai réalisé que je n’avais aucune nouvelle de mon chéri.
Lui aussi, d’ailleurs, n’a pas manifesté le désir de prendre de mes nouvelles ni de m’en donner. Aurai-il oublié ce RDV avec le conseiller qui l’avait tellement énervé ?
Cela me fâche. J’ai décidé à mon tour de garder le silence. Un partout ! Je ne regarde même pas si j’ai des messages.
Je me couche un peu avant onze heures après un film nullissime à la télé.
Des étoiles plein les yeux je m’enfonce dans un sommeil réparateur avec l’envie de rêver à mon beau ténébreux du désert. »
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MARDI matin
« Je me suis réveillée dans la nuit au milieu d’un rêve érotique. Je suis moite, mes draps sont humides. Je me rends compte que mon sexe est mouillé de cyprine.
J’ai joui dans mon rêve et apparemment aussi dans mon sommeil.
Il me faut quelques minutes pour que ce dernier me revienne en mémoire et à l’évidence, j’ai fait un rêve érotique dont Rayan était le héros. Cela ne m’était jamais arrivé !
Je suis toute bouleversée en réalisant que j’ai trompé mon mari dans un adultère onirique.
Vite j’ai envie d’écrire avant de les perdre, les détails me sont revenus très rapidement après une concentration tenace et déterminée sur ma mémoire. J’ose à peine te les confier, fidèle cahier, tant je suis honteuse et en même temps effrayée.
Cet homme diabolique m’a fait jouir dans la nuit et mes doigts encore entachés de ma liqueur intime me confortent qu’ils ont dû jouer le rôle de son sexe.
Surtout ce rêve me révèle une partie cachée de ma personne, femme sensuelle ou perverse que mon cher compagnon n’a pas su révéler. »
J’ai eu du mal à me rendormir ».
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MARDI le midi
« Une mauvaise conscience m’a réveillée assez tôt ce matin. Il était 7 heures. Je regarde mon téléphone. Un message dans ma boite vocale :
« Coucou ma belle. Je me sens seul, perdu sans toi. Tu me manques énormément. Je ne suis pas près d’aller au lit. Tu peux me rappeler si tu ne dors pas ».
Ma première réaction est une colère chargée de dépit qui me déculpabilise de ma conduite limite hier et cette nuit. Il a attendu 23 h pour donner de ses nouvelles. Le ton de sa voix n’est pas naturel.
Est-il encore dans les bras d’une jeune collègue à cette heure ? Encore ! Je fulmine. Quel salaud ! Il a dû m’envoyer ce message pour se déculpabiliser.
Une heure après je me décide à lui répondre, je lui adresse un SMS laconique.
« Coucou tu m’appelles quand tu te réveilles »
A 11 h un appel en absence sans aucun message. Numéro caché. C’est énervant ces numéros cachés. On ne pas avoir de certitude de qui nous appelle. Dans le doute, je me fends d’un second SMS.
« Coucou, tu m’as oubliée ? » ? J’imagine qu’il doit se réjouir de ma capitulation.
Sa réponse a été longue à venir, juste après le déjeuner.
« Coucou, on a du mal à se parler ».
C’est tout ? En plus il a le culot de me questionner sur ma journée de célibataire. Je me sens abandonnée. Et comme par hasard, mon portable annonce un appel. Je reconnais tout de suite le numéro de Rayan.
Tout redevient brusquement rose et je n’hésite pas une seconde pour accepter, un peu par vengeance, l’invitation à dîner pour ce soir. Je sens très bien sa satisfaction. Il viendra me chercher pour un super restaurant à Paris.
Je ne peux me cacher que mon rêve de cette nuit est bien présent dans mes souvenirs.
Minuit. Rayan. Il vient juste de me déposer à ma porte. C’est un gentleman. Je lui en suis reconnaissante, car sinon cela aurait enlevé de l’agrément à cette rencontre tout à fait improbable.
Il m’a fait une cour ardente sans jamais me manquer de respect ni à celui de statut de femme mariée. Comme il était doux de s’entendre dire des compliments sur ma tenue, sur ma coiffure, sur mon regard… sous son charme j’étais convaincue de la franchise de ses propos. J’adorais les entendre.
Il est marié, une femme et des enfants en Algérie. Malgré la différence de nos cultures, il respecte son engagement même, m’a-t-il avoué, il s’est senti attiré par moi dès son appel vendredi midi. Tout est dans les mots et le ton de sa voix toujours aussi envoûtante.
Pourtant à aucun moment je me suis sentie prête à consommer l’adultère malgré les échanges téléphoniques froids avec mon époux.
Je lui en veux car en quelque sorte il a en partie gâché mon plaisir d’une soirée qui s’annonçait agréable.
Je suis réveillée une fois encore dans la nuit par une angoisse violente. Tout se mélange dans ma tête : mon chéri, Rayan, ma vie, la fidélité des hommes.
Ma réaction est surtout guidée par la jalousie.
Malgré l’heure j’ai composé le numéro de son portable en imaginant le surprendre en plein rapport avec une de ses connes de collègues.
Il a répondu très vite et sa voix endormie me conforte qu’il dormait et que je l’ai réveillé. Tant mieux.
Il ose me demander comment s’est passée ma journée. Il évoque même le RDV avec le conseiller. De mauvaise humeur je reste vague dans mes réponses, rien que pour l’enquiquiner. Et ça marche ! Je lui raccroche brutalement au nez, avec un sentiment de revanche. Et vlan !
J’ai mis longtemps à me rendormir, troublée par ma conduite et pleine de tristesse envers mon chéri.
Il y a des bouleversements dans le programme du congrès. Je n’y comprends rien. Il devrait rentrer plus tôt que prévu malgré la soirée de gala de vendredi. »
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MERCREDI 19 h
A midi, Rayan m’a appelée pour me demander de mes nouvelles. Il est plein de délicatesse cet homme là !
Il m’apprend qu’il a un collègue en visite à Paris, et qu’il doit le sortir et le divertir. Ce soir il a projeté de l’emmener en boite. Avec délicatesse il me demande si je veux bien les accompagner.
J’ai un peu trop vite accepté encore imprégnée du souvenir de la nuit de lundi. Je me sens déjà toute nerveuse à l’idée de cette soirée.
Il doit venir me chercher dans une heure. Je suis déjà prête.
Il m’a précisé qu’il lui serait très agréable que je choisisse une tenue légèrement provocante, pour se faire valoir aux yeux de son collègue.
Une callgirl en quelque sorte. Au lieu de m’offenser cette idée me fait sourire.
Je me suis faite encore plus sexy qu’hier. Et cela me fait plaisir, pour lui. J’ai laissé mes jambes nue sous une robe porte feuille au tissu léger qui ne demande qu’à s’ouvrir au moindre mouvement calculé. J’ai mis quand même un soutien gorge car mon chemisier est assez transparent pour rester décente.
Je me sens belle et je me suis légèrement maquillée. Tout pour plaire.
Mon mari est très loin de mes pensées. »
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JEUDI
« Ce matin je me suis réveillée à 11 heures. Le simple fait de bouger la tête est une véritable torture, dans mon crâne la tension est maximale.
Je n’ai plus beaucoup de souvenirs de la fin de soirée. Je suis nue dans mon lit, mes vêtements éparpillés dans la chambre. Je n’arrive pas à coordonner mes idées.
Mon portable sur la table de nuit. Je consulte l’historique de mes appels. Panique quand Je vois que j’ai appelé mon chéri cette nuit à 3 heures.
Je ne m’en souviens pas du tout ! Ni de ce que j’ai pu lui raconter.
Je suis vite allée prendre une douche. Tous mes membres étaient lourds, les articulations douloureuses. Je jet brûlant me faisait du bien.
Lentement mon cerveau a recommencé à fonctionner.
Plein de questions émergent auxquelles je ne peux répondre dans l’immédiat.
Je me suis recouchée après avoir bu un café très fort. Apparemment j’ai bu hier soir, beaucoup, et comme d’habitude, cela ne me convient pas.
J’ai refait surface vers 1 heure. J’avais faim. Petit à petit le déroulement de la soirée m’est revenu en mémoire. Je reprends mon récit pour mon cahier intime.
Le collègue de Rayan : 60 ans, originaire d’un pays de l’est, pas un mot de français. Bon vivant, je me revois danser longuement avec lui. Quelques tentatives de m’embrasser dans le cou sous le regard froid de Rayan. Je suis presque sûre de m’être refusée sans vouloir le blesser. Presque sûre !
Avant on était allés au restaurant. Place de l’Etoile ou à côté. Là je crois que c’est moi qui ai voulu faire la cour à Rayan. Je crois qu’il n’a pas répondu. Alors j’ai bu le bon vin. Après l’apéritif et l’alcool fort, cela devient flou.
Des images de musique très forte avec des lumières partout. Pas de souvenirs précis. J’ai dansé alternativement avec mes deux cavaliers. Je crois que j’ai tenté de voler un baiser à Rayan. Ou bien c’est lui ! Je ne sais plus.
Je crois aussi qu’il a été commandé une bouteille ou deux de champagne. J’avais chaud et soif. J’ai dû encore boire.
À un moment je me suis retrouvée dehors, sur le trottoir, mais tout était noir.
C’est apparemment là que j’ai dû appeler mon chéri !
J’angoisse de ne rien me souvenir.
Et comment suis-je arrivée à me réveiller nue dans mon lit ?
Une brutale pensée m’est venue qu’ils ont dû me raccompagner. Me déshabiller, me coucher nue ? Ils m’ont vue nue ? Et si… ? Je n’ose envisager cette éventualité. Je me serais révoltée. Et si…?
Non, impossible il n’y a aucune trace de rapports de sexe. Il y aurait du sperme en moi, sur moi, sur les draps, dans le lit conjugal. Pas de goût ni d’odeur de foutre dans ma bouche. J’ai un moment envisagé de téléphoner à Rayan. Mais quoi lui dire ? « Vous avez osé abuser de moi ? ». Je n’avais aucune certitude.
Non, mon chéri, ta femme n’est pas adultère. N’empêche que je suis restée prostrée un long moment à tourner et retourner les événements de cette soirée.
Pourtant, l’éventualité qu’ils m’aient vus nue a fini par réveiller en moi un sentiment étrange que j’ai tenté de refouler. En vain ! Il a gagné mon bas ventre.
Je me suis allongée sur le lit après m’être mise nue et je me suis laissée à imaginer ce qui aurait pu se passer si…
Les images de mon rêve érotiques ont resurgi et je me suis retrouvée à me caresser. Tout doucement j’ai laissé le plaisir monter et prendre possession de mon corps.
Cette fois, les deux hommes me touchaient partout. Des mains, des langues et enfin deux sexes au moment où j’ai atteint l’orgasme.
J’ai dû m’endormir juste après.
J’ai dormi tout l’après midi, et je me suis réveillée le soir venu avec un énorme sentiment de culpabilité.
J’étais nue sur mon lit, les draps repoussés. Mon sexe était encore tout trempé.
Je me suis rarement caressée depuis mon mariage. Et jamais des pensées perverses m’ont été nécessaires à la jouissance. Cette rencontre avec Rayan m’a révélé une autre facette de ma personnalité.
Même si l’adultère avait été évité grâce sans doutes à l’intégrité de Rayan et de son collègue, il n’en demeurait pas moins que j’avais flirté et m’étais laissée aller sur la pente douce et excitante d’une débauche imaginée.
A mes yeux j’étais coupable d’avoir eu envie, même si le passage à l’acte ne s’est pas fait. Et peut-être même sans que j’y sois pour quelque chose.
Brusquement j’ai pensé à Arsène et j’ai eu envie de lui parler, d’entendre sa voix. M’en ouvrir à lui, à notre amour. Les larmes me sont venues aux yeux quand j’ai entendu sa voix.
Tout de suite je lui ai demandé de me pardonner, négligeant que cela consistait à reconnaître et avouer une quelconque faute. En plus, je ne savais pas ce que j’avais pu lui dire au téléphone, au milieu de la nuit, complètement pompette.
Mais au lieu de me condamner, il me dit son amour pour moi et qu’on pourra en parler à son retour. Je le sens triste et cela me crève le cœur.
Je veux lui dire combien je l’aime mais je comprends que tout ce que je pourrais dire ou ajouter ne ferait qu’aggraver mon cas.
Malheureuse, je me couche sans dîner, gavée de cachets pour dormir. »
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VENDREDI le soir
« Mon réveil a été tout aussi nébuleux, mais cette fois ce sont les comprimés qui sont responsables.
Je m’étais faite belle pour lui. Les retrouvailles ont été tendues au début à l’aéroport. Puis tout s’est déclenché dans l’auto, j’ai voulu m’expliquer mais il a refusé. Il ne m’a pas laissée parler.
Arsène est un amour ! J’ai un mari formidable malgré ses faiblesses. Sans vouloir savoir, il veut que notre amour soit le plus fort sans rien avoir à pardonner.
Je crois comme lui que nous avons tous les éléments pour vieillir ensemble en vivant un amour plein. »
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SAMEDI une semaine plus tard.
« L’envie de me confier à toi, mon cher cahier, faiblit de jour en jour. Je ne sais pas pourquoi.
Rayan : il m’a appris qu’Arsène l’avait appelé. Il a compris tout son désarroi et m’a confirmé que j’avais un mari formidable et que je devais le choyer comme il le méritait.
C’est la dernière fois que j’ai parlé avec lui. De temps en temps je pense à lui avec nostalgie, plus pour le fait de m’avoir permis de faire un détour par ma jeunesse, que par un quelconque désir de le retrouver. Lui aussi est un gentleman. »
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SAMEDI un mois après.
« Je suis heureuse notre couple vit un vrai bonheur.
Hier soir j’ai suivi Arsène dans ses fantasmes et j’en ai tiré un plaisir et une excitation inconnus.
J’ai envie maintenant de nous faire plaisir. »
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JEUDI trois mois après.
« J’attends un bébé. Nous sommes comblés. J’ai décidé de ne plus te solliciter pour te confier mes états d’âmes, mon cher cahier.
Je vais me consacrer à notre enfant et à notre couple. »
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Chantal vient de terminer la lecture de son journal intime. Cela lui qui a donné l’opportunité de revivre une partie importante de sa vie.
Elle est sereine, connaissant son mari, elle sait qu’elle pourra lui conseiller de consulter cette confession intime à loisir si par hasard, resurgissait le passé qui pourrait lui faire douter de sa fidélité et le rendre malheureux.
Forte de sa conviction qu’il n’y a rien dans ce cahier qu’il ne puisse pardonner, elle décide de le descendre et de le laisser bien en évidence dans le salon.
A son retour, Arsène a bien vu le cahier posé sur la table basse devant la télé. Quand Chantal est venue le rejoindre, il lui a simplement fait un sourire de connivence.
Il est resté plusieurs jours à la même place avant de disparaître. Peut-être a-t-il retrouvé sa place dans le grenier ?
En tous cas, ni Chantal ni Arsène n’a reconnu être responsable de sa disparition.
FIN
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9 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
je vois plus d histoire cela me manque beaucoup
Encore une bien belle histoire...Je ne savais pas que tu écrivais encore. au plaisir d'échanger par mail. JDRD
Dans ce récit, le mari est en droit de connaitre la vérité sur la trahison de son épouse (car il y a bien eu adultère). A lui de trancher, par amour il pardonne, il aime cette femme, en connaissance de cette aventure ou il ne pardonne pas & c'est le divorce... Le doute pourri les relations pour le futur, au moindre problème de couple cette histoire explosera... Je rejoins les avis de PP06, J.A. & des deux lecteurs. Beau récit, belle écriture, cette histoire est prenante & fait réagir. Bravo
arnoan
arnoan
Une histoire qui fini bien .si elle avait été jusqu au bout de ses fantasmes sont mari en aurait souffert et peut être cette histoire aurait fini par un divorce .Tout ça pour une envie imbécile de midinettes. Certaines femmes sont inconscientes du tord qu une aventure comme celle là peut faire à leur couple.
Belle suite de ce beau récit, peut être un chapitre candauliste à venir ?
La fin n indique pas exactement la verite sur l adultere avec Rayan ,son mari(Arsene) na pas voulue connaitre ce qui s est passer ,et ce silence restera toujours comme une tare entre ces 2 epoux mieux vaut une explication si penible qu elle soit et la finalite qu elle prendra selon la lourdeur de la faute
Merci pour cette explication. J'avais envie de lire le cahier intime de Chantal.
Elle n'a plus de souvenir, a-t-elle été infidèle ? Le contraire serait étonnant.
Arsène est dans le déni, il préfère ne pas savoir... la vérité est toujours meilleure que le doute. Surtout après le nouvel appel de Rayan, il aurait dû crever l'abcès, Chantal était prête à le faire.
Elle n'a plus de souvenir, a-t-elle été infidèle ? Le contraire serait étonnant.
Arsène est dans le déni, il préfère ne pas savoir... la vérité est toujours meilleure que le doute. Surtout après le nouvel appel de Rayan, il aurait dû crever l'abcès, Chantal était prête à le faire.
Cette suite permet de mieux comprendre ce qui s'est passé pendant le congrès.
Notre héros a un bon instinct et avait raison de s'inquiéter, sa femme était bien partie pour le tromper.
Quelles sont les limites, quand commence l'adultère ?
Pour ma part, Chantal est infidèle depuis le 1er coup de fil. Elle a mis toutes les chances de son côté pour séduire Rayan et son réveil nue après une soirée avec deux hommes, laisse quand même planer un gros doute sur ce qu'elle a fait cette nuit là.
Notre héros a un bon instinct et avait raison de s'inquiéter, sa femme était bien partie pour le tromper.
Quelles sont les limites, quand commence l'adultère ?
Pour ma part, Chantal est infidèle depuis le 1er coup de fil. Elle a mis toutes les chances de son côté pour séduire Rayan et son réveil nue après une soirée avec deux hommes, laisse quand même planer un gros doute sur ce qu'elle a fait cette nuit là.
Une belle mise à jour d'un récit que j'avais beaucoup aimé!