Le consentement - troisième partie
Récit érotique écrit par Razel [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 15-09-2014 dans la catégorie Dominants et dominés
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Le consentement - troisième partie
-- ATTENTION HISTOIRE POUR LECTEURS AVERTIS --
le consentement - épisode III : les vertiges du collier
Morgane est réveillée par le bourdonnement d’une tondeuse dehors, qui lui rappelle bizarrement le vibromasseur de la veille. Elle devine un grand soleil à travers les volets clos. La météo avait vu juste, le week-end va être très beau. Ses bras l’élancent un peu à cause d’hier soir et une douleur anale lancinante lui rappelle ce qu’elle a subi. Pourtant elle se sent bien dans sa peau, accomplie comme chaque fois qu’elle sait avoir été à la hauteur des attentes que Thierry place en elle. La jeune femme a toujours un petit complexe par rapport aux soumises plus expérimentées qui sont passées par le domaine avant elle (elle n’ignore pas qu’il y en a eu beaucoup). Comme dans beaucoup d’autres aspects de sa vie, la peur de décevoir la hante. Elle ressort toujours des épreuves qu’il lui impose comme étrangement libérée. Tout est si confus en elle sur le moment, et si clair après-coup.
Elle prend une longue douche bien chaude (une vraie cette fois, avec de la crème et du savon). Puis elle enfile un string, un soutien-gorge, son minishort en jeans et un haut asymétrique épaule nue simple et sexy. Elle sait que son maitre adore quand elle fait sa lolita et veut lui faire plaisir. Elle se sent redevable de cet homme à un niveau inexplicable. Un coup d’œil à son téléphone sur la table de nuit l’informe qu’il est presque dix heures. Elle chausse une paire de sandales d’été et gagne le rez-de-chaussée. Pas trace de Thierry. Morgane se résout à sortir sur la terrasse. Elle fait pare-soleil avec sa main pour voir au loin. Fred est entrain de tondre la grande étendue de gazon en contrebas. Bacchus le doberman vient la renifler calmement, cherchant les caresses.
Le jeune employé la rejoint peu après sur la terrasse. Il est torse nu, exhibant de nombreux tatouages. Morgane doit reconnaitre qu’il est plutôt bien bâti, malgré la rancœur qu’il lui inspire.
- T’es censée te mettre à genoux quand tu me vois, signale-t-il sur le ton de la conversation.
Elle sait qu’il a raison, mais ne fera jamais rien naturellement pour lui, c’est sa fierté… ou plutôt ce qu’il en reste.
- Où est Thierry ? demande-t-elle.
- En ville. Rendez-vous. Il a dit que tu pouvais te servir dans le frigo. Il reste du café dans la cuisine. Il a aussi laissé un mot pour toi sur la cheminée. Mais tu peux m’en tailler une petite avant pour te mettre en forme, si tu veux ! taquine le garçon.
La jeune femme regagne l’intérieur sans relever. Il y a effectivement une enveloppe à son nom sur le marbre de la cheminée, à côté de la tablette tactile d’où Thierry se connecte à internet. Elle la prend puis va chercher un fruit à la cuisine. Elle extrait le contenu de l’enveloppe et reconnait la belle écriture déliée de son maitre.
« Bonjour mon ange,
Désolé de ne pouvoir être là à ton réveil, je serai vite de retour. D’abord je dois te dire que tu as été merveilleuse hier soir... A présent je veux aller plus loin avec toi. Souviens-toi que c’est ce que nous attendons tous les deux de ce stage. Nous avons été très clairs l’un avec l’autre sur ce point, n’est-ce pas ? Aujourd’hui je veux que tu deviennes chienne pour moi. Non pas comme la petite ingénue gourmande de sexe que je te sais pouvoir être, mais au sens strict du terme. Une chienne n’est qu’amour et dévouement pour son Maitre, elle lui obéit aveuglément. Je veux que tu descendes à ce niveau de soumission pour me prouver que tu acceptes d’être absolument tout ce que je veux de toi. Jusqu’ici il te suffisait de te plier à mes envies. Maintenant tu dois devancer mes attentes et me montrer comme tu m’appartiens. Pardonne-moi Morgane, mais j’ai bien peur que cela implique que tu sois mise en laisse. Si cela va trop loin pour toi, sache que je comprendrai. Tu pourras quitter le domaine dès mon retour. Mais si tu y consens, va demander à Frédéric qu’il te passe un collier et prenne une photo de toi. Ne porte que le collier et rien d’autre. Je ne veux plus un bracelet ni une bague, ce ne sont pas des accessoires de chienne. Frédéric m’enverra la photo sur mon téléphone et je saurai alors que ma petite protégée attend mon retour dans l’état qui convient.
Tendre caresse,
Thierry »
Morgane reste perplexe devant la lettre. Pourquoi tient-il à l’humilier toujours davantage ? Est-ce ainsi qu’il la voit ? Comme un animal domestique ? Elle sent bruler la petite pointe de révolte qui ne la quitte jamais vraiment lorsqu’il lui impose ses fantaisies les plus tordues. Là c’est le pompon ! Thierry a souligné fermement sur la feuille le passage où il n’autorise rien d’autre que le collier. Mais le pire c’est de devoir aller demander à Fred. Ne pouvait-il pas le laisser sur la cheminée, son stupide collier ? Bien sûr qu’elle l’aurait mis... pas besoin de mêler le garçon à ça.
« Tu dois devancer mes attentes et me montrer comme tu m’appartiens. »
La jeune femme pense comprendre le sens de cette phrase et cela lui noue les tripes. Fessée ou enchainée comme hier, elle ne fait que subir passivement. Une part d’elle-même se réfugie dans l’idée bien pratique que tout lui est imposé. Elle peut jouir d’être livrée sans défense aux caprices des hommes en se mentant sur le choix qui lui est en réalité laissé. Thierry attend qu’elle se rabaisse de son propre chef. Il veut qu’elle s’offre à lui dans la condition la plus dégradante qui soit…
Elle reprend une pèche au frigo. Les pensées tournent dans sa tête. Elle dédaigne le café encore chaud, préférant se faire bouillir un thé qu’elle déguste assise sur le plan de travail. Elle rumine toutes ces idées troublantes, effrayantes, excitantes. Au fil des minutes, Morgane retrouve sa détermination combative. C’est juste un test, se dit-elle. S’il veut des preuves de l’importance de leur relation pour elle, il va les avoir…
***
Fred est entrain de graisser la porte de la remise quand il la voit arriver. Elle l’excite à mort dans son petit short. Il adore la voir se déhancher dans cette tenue. Dommage qu’elle fasse toujours la gueule quand elle doit lui parler.
- Tu dois m’aider à faire la photo, déclare-t-elle.
- Quelle photo, bébé ? demande-t-il.
- Tu le sais très bien…
Tu parles qu’il sait. Le patron lui a laissé des consignes précises, comme toujours. Mais il a aussi dit que la fille devait tout faire de son plein gré et même qu’elle devait insister.
- Si tu dis pas, je peux pas deviner.
- Thierry dit que c’est toi qui a le collier…
- Le collier de quoi ? De perles ?
- S’il te plait, donne-le moi…
Le ton de la fille s’est fait plus doux. Elle essaie de l’amadouer.
- De quel collier tu parles ? Il faut être précise dans la vie.
- Le collier pour chien, lâche Morgane plus bas, comme si elle craignait d’être entendue.
- Ah celui-là… D’accord bébé, je vais voir ce que je peux faire. Mais je dois finir ça d’abord, t’as qu’à aller m’attendre à l’intérieur. Mais dégage de là, j’y vois rien avec ton ombre.
Elle retourne à la maison sans demander son reste.
- Surtout dis pas merci ! lui crie le garçon, rigolard, sans perdre une miette du balancement de son postérieur bien ferme.
Morgane patiente dix minutes dans le salon, feuilletant nerveusement une revue d’art laissé par son maitre. Des femmes nues, encore des femmes nues, toujours des femmes nues… Finalement, le jeune employé débarque. Il a remis un t-shirt sale et tient dans sa main un cercle de cuir qui atterrit sur les genoux de la jeune femme. Le collier est en simili cuir rose décoré de petites étoiles argentées. Une médaille est accrochée à la boucle servant à fixer la laisse. Quatre lettres y sont gravées : « Isis ».
- On en a pas trouvé à ton nom, sois pas déçue miss, plaisante le garçon. C’était la femelle labrador du patron, il l’adorait. Il doit drôlement t’apprécier pour te laisser porter ça.
La jeune fille ne s’en trouve pas vraiment flattée. Elle touche l’objet comme s’il s’agissait d’une chose répugnante. Elle a du mal à imaginer ce truc autour de son cou. Pour la première fois, le garçon semble lui aussi un peu mal à l’aise de la situation.
- Bon ben…. Il faut que t’enlèves tes habits, déjà.
Elle quitte le fauteuil à contre cœur, se déchausse, croise ses mains sur les bords inférieurs de son haut et le soulève par-dessus tête. Il tombe sur le bras du fauteuil. Elle agite sa belle chevelure et déboutonne le minishort. Elle se retrouve en sous-vêtements, avec cet air si vulnérable qui excite tellement Fred. Elle dégrafe le soutien-gorge dans son dos avec un petit reniflement nerveux, libère ses jolis seins insolents, puis tombe rapidement le string. Enfin, elle détache ses boucles d’oreille et le reste de ses babioles pour se retrouver aussi nue qu’il est possible de l’être.
- Mets-toi à genoux mains dans le dos, comme avec Thierry, commande Fred.
Elle prend place sur le tapis comme une androïde.
- Tiens-tes cheveux, bébé, lève la tête, fais voir ton cou.
Elle s’exécute sans broncher. Son visage est dur et fermé comme celui d’une condamnée résignée à son sort. Fred referme le collier autour du cou gracile. Il serre le bandeau de cuir dans la boucle, laissant assez de jeu pour pouvoir passer un doigt.
- Ça te va bien, commente-t-il.
- Il faut faire une photo pour Thierry, répond-t-elle sombrement.
- OK, mais d’abord t’aboies.
Morgane le dévisage comme un attardé pathétique.
- Me regarde pas comme ça ! s’énerve le garçon. Si t’as un problème, tu t’expliques avec ton maitre, c’est pas mon idée.
- Il veut que j’aboie ? demande la jeune femme, incrédule.
- Oui, ment Fred.
La jeune fille lève les yeux au ciel et lâche un faible « ouaf » sans conviction.
- Ca ressemble pas du tout à une chienne.
- Ouaf !
- Toujours pas.
- Prends la photo s’il te plait…
- Je veux un bel aboiement d’abord.
Morgane lâche deux jappements aigus, brefs mais plus crédibles.
- Bonne chienne, dit Fred en braquant son téléphone sur elle. Ecarte tes genoux. Encore… Encore… Penche-toi en avant. Pose tes mains bien à plat, voilà, l’une contre l’autre. Regarde-moi.
Clic.
Le garçon lui présente l’écran du smartphone. Morgane se voit de haut, toute docile sur le tapis. Elle voit l’arrondi de ses fesses, la plante de ses pieds nus dans le prolongement de sa chute de reins, sa poitrine pressée entre ses avant-bras tels les pattes d’une chienne en position assise. Elle voit la médaille avilissante qui pend à son cou. Le pire ce sont les yeux tristes et involontairement adorables qu’elle lève vers l’objectif. Avec Thierry, elle découvre que la honte est un puits sans fond. On croit avoir vécu l’humiliation suprême mais il y a toujours pire. Même si elle refuse de l’admettre, une part secrète d’elle-même y prend plaisir. Qu’a-t-il donc fait d’elle ? Quel est son pouvoir pour lui faire accepter, et même aimer tout ça ?
- C’est envoyé, l’informe Fred. Tu peux te relever. J’ai encore du boulot, alors occupe-toi toute seule. Le patron revient vers midi. Tu dois l’accueillir comme ça, il a dit.
***
Il est un peu plus de midi quand Morgane entend le crissement des graviers sous les pneus du 4X4 de Thierry. Elle a regagné sa chambre. Elle consulte ses comptes de réseaux sociaux allongée sur le lit, tentant de s’habituer au cuir autour de son cou. Son cœur se met à battre plus fort. Elle sait qu’elle doit descendre dans cette « tenue ». Elle a honte qu’il la voit ainsi mais ressent aussi une étrange fierté. Après tout elle ne s’est pas dégonflée. Elle est restée, elle a obéi, c’est la preuve qu’il voulait. Elle descend.
Thierry et Fred se tiennent debout sur la terrasse. Bacchus le doberman est à leur côté. La jeune femme sort pour les rejoindre. Ils s’interrompent en la voyant arriver, la dévorent des yeux. Morgane ne sait plus trop si elle se sent désirable ou ridicule comme jamais.
- Bonjour Monsieur, salue-t-elle d’une voix mal assurée.
Le quinquagénaire la dévisage sévèrement.
- Et alors ? gronde-t-il. C’est comme ça qu’une chienne accueille son maitre ? Au pied !
Le ton brutal de Thierry fait tressaillir Morgane. Elle hésite, ne sachant trop ce qu’on attend d’elle.
- Comme sur la photo ! Tout de suite !
Mortifiée, la jeune fille descend au sol. Elle pose ses genoux écartés puis la paume de ses mains sur le revêtement de la terrasse chauffée par le soleil. Elle garde la tête basse, incapable de croiser le regard des deux hommes.
- C’est mieux, commente Thierry. Quand je t’appelle, tu viens te placer comme ça et au trot. Frédéric, peux-tu nous laisser un moment ? Je veux être seul avec elle.
Le garçon s’éclipse en trainant un peu des pieds, surement déçu de ne pouvoir assister à la suite. Thierry tire une chaise de jardin et s’assoit à quelques centimètres du visage de sa soumise.
- Je suis heureux que tu aies accepté le collier et tout ce qu’il signifie, lui dit-il doucement. Tu vas découvrir qu’il signifie beaucoup.
Morgane voudrait dire quelque chose mais elle sent qu’il n’attend d’elle que le silence. Le soleil caresse son dos nu, une légère brise agite une mèche de cheveux au coin de son œil. Elle écoute Thierry qui parle de sa voix profonde, sa voix de chef qui inspire respect et confiance. La jeune femme adore le sentir ainsi.
- Nous aurons des invités ce soir, lui explique-t-il. Un vieil ami et sa soumise. Nous aimons les mêmes choses, lui et moi.
Morgane se raidit. La perspective d’être présentée ainsi à des inconnus lui donne le vertige. Elle commence à peine (et très difficilement) à s’habituer à Fred… Pourquoi faut-il que sa soumission soit exhibée à tous ? Thierry ne comprend-t-il pas que c’est de lui et personne d’autre dont elle a besoin ?
- Sa femme est plus vieille que toi, plus expérimentée aussi, tu auras beaucoup à apprendre d’elle, reprend Thierry. Ce soir il est probable que soyiez toutes les deux en laisse. Cela nous laisse peu de temps pour t’apprendre à te tenir comme la chienne que tu devras être.
Il se penche et glisse deux doigts entre le collier et la gorge de Morgane. Il la force à relever la tête et approche son visage tout près du sien. Il la regarde droit dans les yeux.
- Je vais te dresser, Morgane. Tu comprends ?
- Oui Monsieur… souffle-t-elle.
Il se lève en lui intimant l’ordre de ne pas bouger. Elle reste immobile sur la terrasse, le cœur battant à tout rompre. A cet instant, elle se sent tellement soumise à cet homme. Il règne sur elle comme un Seigneur sur ses terres. Tout son univers se résume à la volonté toute puissante de Thierry et à ce qu’il attend d’elle. Dans ces moments, tout devient irréel comme dans certains rêves qui laissent une impression persistante même des jours après. La Morgane de tous les jours, libre et indépendante, s’indigne de la situation. Mais l’autre, celle qui ne se révèle vraiment qu’en présence de Thierry, n’échangerait sa place pour rien au monde. Il réapparait au bout de la terrasse. Il tient une chaine argentée, une véritable laisse pour chien.
- Au pied, ordonne-t-il. Viens à quatre pattes, dépêche-toi.
Morgane place ses mains jointes plus en avant sur le sol et bascule dans la position demandée. Elle avance vers Thierry en levant un genou puis l’autre, tête basse.
- Tu es trop pataude, observe-t-il. Il va falloir être plus gracieuse quand tu te déplaces comme ça. Lève les genoux plus hauts. Synchronise mieux tes bras et tes jambes. Marcher à quatre pattes ne veut pas dire se trainer par terre.
La jeune soumise parcourt les quelques mètres qui la sépare de son maitre. Elle se tient à ses pieds, appuyée sur les coudes.
- Cambre-toi bien. Tu es si belle quand je te prends en levrette, je veux te voir à l’identique.
Elle creuse docilement son dos.
- Bien. Dans cette position tu dois toujours penser à ta cambrure, cela doit devenir naturel. Assise à présent.
Morgane bascule en arrière sur les talons.
- Les mains au sol, pas sur les genoux, la corrige Thierry.
Il s’accroupit à côté d’elle. La jeune fille peut sentir l’odeur virile de son parfum. Il lui caresse la colonne comme il le ferait avec un véritable animal de compagnie. Alors qu’elle devrait se sentir humiliée par un tel geste, Morgane y trouve un bizarre réconfort et se maudit pour cela. Il lui soulève le menton pour dégager sa gorge. Le mousqueton se referme sur l’anneau de son collier avec un petit clic. Thierry se relève de toute sa stature, la sangle de la laisse bien en main.
- Nous allons marcher un peu sur l’herbe. Tu peux te tenir debout jusqu’à la pelouse.
Morgane se lève, jetant un coup d’œil nerveux autour d’elle. Elle est heureuse que Fred ne soit plus là pour la voir ainsi avilie. Thierry lui fait descendre le chemin de dalles en la tirant par sa chaine. C’est si étrange d’être promenée de la sorte. La jeune femme a rarement eu autant l’impression de ne plus s’appartenir. Il l’amène sur l’étendue de pelouse sans se retourner une seule fois. La sensation du gazon fraichement coupé sous ses pieds nus est agréable.
- Allez ma chienne, à quatre pattes, bien cambrée, commande-t-il gentiment.
Morgane reprend docilement la pose, songeant que le jeune employé observe surement la scène d’une des fenêtres de la maison. Thierry fait pivoter le collier de façon à ce que l’anneau de la laisse soit sur sa nuque.
- Roule-toi dans l’herbe, ma belle.
- C’est trop humiliant… gémit-elle entre ses dents.
- C’est toi et toi seule qui décide de voir les choses ainsi, dit Thierry. Tu t’habitueras vite. Obéis !
A contrecœur, la jeune femme se laisse lentement rouler de coté sur le dos, cuisses légèrement relevées, puis revient sur le ventre. Il la fait réitérer deux fois ce petit manège, de droite à gauche puis de gauche à droite, avant de l’autoriser à se redresser sur ses bras.
- Assise !
Elle constate avec horreur que les postures lui semblent de moins en moins anormales, comme une seconde nature s’imposant lentement à elle. Thierry détache la laisse du collier et extrait de sa poche une balle en caoutchouc qui semble avoir été mâchouillée de nombreuses fois par le passé.
- Noooon… se lamente faiblement Morgane.
- Si… répond calmement Thierry.
- Pourquoi vous me faites ça ? demande-telle d’une petite voix désespérée.
- Parce que tu m’en as donné le droit. Parce que tu es ma chienne. Parce qu’une soumise doit savoir renoncer à sa fierté de temps à autres, sinon elle n’est pas vraiment une soumise.
La jeune fille émet un petit reniflement malheureux.
- Ici ce n’est pas soumission à la carte, Morgane. Tu joues ton rôle complètement ou tu ne le joues pas du tout. Veux-tu tout arrêter ? demande doucement Thierry.
La jeune fille fait non de la tête. Il jette la balle quelques mètres derrière elle.
- Alors va chercher.
- Avec la bouche ? demande-t-elle tristement.
- A ton avis ?
Morgane se détourne de son maitre et commence à ramper à quatre pattes sur le gazon, la mort dans l’âme, consciente de dévoiler un peu de l’intimité entre ses cuisses à chaque enjambée. Elle enfouit sa tête dans l’herbe pour prendre la balle entre ses dents et rebrousse chemin. Elle revient la déposer, piteuse, entre les chaussures du quinquagénaire.
- Tu traines encore trop la patte, mon ange. Tu te sens ridicule, je peux le voir. Je veux que tu sois belle et fière d’être ce que tu es pour moi. Déploie bien tes jambes, utilise tout ton corps, tu n’as pas à avoir honte de ton côté animal. Montre-moi à nouveau.
Il la fait rapporter encore plusieurs fois la balle, jusqu’à ce qu’elle commence à adopter des mouvements plus souples et coulés. Il s’accroupit à sa hauteur et la réconforte de caresses puis saisit son menton et l’embrasse langoureusement. Il est toujours émerveillé par la facilité avec laquelle elle lui donne sa langue malgré les misères qu’il lui fait subir (ou peut-être est-ce grâce à ces misères ?). Elle est si belle et si émouvante dans sa détresse qu’il veut la prendre là, tout de suite. Il la couche sur le dos, défait son pantalon et s’allonge sur elle, la couvrant entièrement. Il libère son sexe en érection, trouve l’entrée de son intimité déjà humide et s’enfonce profondément en elle. Elle agrippe sa chemise dans son dos, arque son dos, tête en arrière, yeux mi-clos, l’enserrant entre ses jolies jambes. Elle l’accueille en elle comme une délivrance. Il lui fait longuement l’amour, avec force et tendresse. Au fond, il se sent bien faible face à elle, si débordante de jeunesse, capable de tant de courage et de dévotion. Elle est stupéfiante, prête à tout endurer pour lui.
***
Sage et muette, Morgane regarde les deux hommes mettre le couvert sur la table de la terrasse. Thierry l’a fait se tenir debout contre le mur, mains sur la tête et genoux serrés. Le soleil chauffe agréablement sa peau et se reflète sur sa médaille. Son maitre dispose le pain de campagne, un plat de viande rouge, une bouteille de vin déjà ouverte. Fred ramène d’abord l’écuelle de Bacchus remplie à ras d’une mixture épaisse qu’il dépose au pied du mur non loin de la table. Puis il revient avec une gamelle en inox et une coupelle d’eau qu’il dispose juste à côté. La jeune fille redoute qu’elles lui soient destinées. Les deux hommes prennent place à table. Thierry siffle le doberman qui s’ébroue au loin. Il accourt aussitôt.
- A table, annonce le maitre de maison. Morgane, tu as de la purée de betterave dans la gamelle de gauche, on y a rajouté des carottes râpées. L’eau est pour toi aussi.
La jeune fille comprend qu’elle va devoir avaler la mixture rougeâtre le cul en l’air sous le regard des deux hommes. L’idée lui noue la gorge. Bacchus n’a pas les mêmes états d’âme, il engloutit bruyamment sa nourriture.
- Allez, mange tout mon ange, l’encourage Thierry devant son hésitation. Il a ce ton patient mais ferme qui signifie qu’elle n’a pas le choix.
Elle se laisse glisser au sol et pose ses avant-bras de part et d’autre de la gamelle. Elle rabat ses cheveux derrière ses oreilles et approche son visage de la purée de légumes jusqu’à ce que la médaille à son cou tinte contre l’inox. Elle se sent grotesque. Son humiliation est décuplée par la présence de Fred qui mâche de bon cœur sans rien perdre de la scène. La mixture n’est pas si mauvaise même si elle se mêle au gout de la honte. Elle vide sa gamelle à petites bouchées malaisées pendant que les deux hommes discutent dans son dos des mérites de la nouvelle tondeuse, comme si tout cela était parfaitement normal. Ils ont terminé leurs assiettes avant elle, mais Thierry insiste pour qu’il ne reste rien dans la gamelle. Elle doit lécher le fond sous leurs yeux, troublée par le caractère bizarrement érotique de la situation. Thierry lui retire finalement le plat en flattant son dos, puis lui fait se rincer la bouche dans le bol d’eau.
Il annonce qu’il doit travailler un peu sur son ordinateur mais que Morgane peut rester à ses côtés. Elle est emmenée dans son bureau. Il la fait coucher en chien de fusil à ses pieds sous la table. Elle reste silencieuse et nue sur le tapis, yeux ouverts en écoutant le cliquetis du clavier. Elle se laisse glisser petit à petit dans une douce torpeur.
***
Vers 16h, Thierry la ramène au salon et appelle Fred qui se repose à l’étage. Il explique qu’il doit aller faire quelques courses pour les invités et demande au garçon de veiller sur sa soumise.
- Ne sois pas trop rude avec elle, elle a eu beaucoup de stress depuis ce matin. Je la veux fraiche pour ce soir, dit-il au jeune homme.
Il se tourne vers la jeune fille à ses pieds.
- Quant à toi Morgane, sois sage avec lui. C’est lui le maitre en mon absence, c’est bien clair ?
Elle fait mine d’avoir compris malgré son visage assombri. Les deux jeunes gens regardent Thierry ramasser ses affaires et gagner son 4X4. A la surprise de Morgane, Fred lui annonce qu’elle peut se lever. Elle hésite, craignant un piège tordu.
- Tu vas pas passer ta journée à quatre pattes… On a bien compris que t’es une chienne et tout le tralala… explique le garçon comme si ce petit jeu ne l’amusait plus guère.
Morgane se relève, méfiante. Fred s’installe dans l’un des fauteuils qui fait face à la cheminée, saisit la télécommande et allume le grand écran plasma au-dessus. Il commence à zapper.
- Viens t’asseoir si tu veux, dit-il à la fille.
- Je peux monter dans ma chambre ?
- Négatif. Tu regardes la télé avec moi, ou je t’attache avec Bacchus dans l’arrière-cour, c’est comme tu préfères.
Morgane choisit de venir se caler dans le grand fauteuil en cuir à côté de celui du garçon. Elle remonte ses jambes contre sa poitrine et croise ses bras autour de ses genoux. Elle s’est habituée à la nudité permanente avec une facilité qui la surprend elle-même. Ils regardent en silence une émission sur les « aventuriers de l’extrême » dans la jungle péruvienne, puis un bêtisier du net qui amuse follement le jeune homme. Elle n’a pas le cœur à rire et peine à se concentrer sur l’écran. Au moins le garçon semble se désintéresser de son cas, ce qui est une bonne chose. Au bout de longues minutes à subir le zapping abêtissant, Morgane se lève discrètement pour aller aux toilettes. Elle a un peu abusé du délicieux thé de Thierry ce matin.
- Où tu vas comme ça ? lui demande le garçon.
- J’ai envie de faire pipi, répond doucement la jeune fille.
- Tu te fous de moi j’espère ? Et d’une, tu n’as pas demandé la permission, de deux, les chiennes ne vont pas au petit coin.
Morgane sert les poings mais se force à être aimable.
- S’il te plait Fred, j’ai super envie…
Il éteint l’écran et se lève.
- Comme tu veux, miss, attends-moi là.
Morgane le regarde quitter la pièce, redoutant de comprendre. Ses craintes se confirment lorsqu’il revient avec la laisse. Elle recule d’un pas et fait non de la tête, soudain livide.
- Au pied, ordonne Fred.
- Non, d’accord, je me retiens, bredouille Morgane d’une voix blanche.
- Fais pas ta princesse, t’en mourras pas... Allez, au pied.
Elle reste debout, pétrifiée.
- Pas ça s’il te plait…. l’implore-t-elle.
- Dernière chance avant que j’appelle Thierry. A mon avis il va pas aimer savoir que tu me fais une scène. Je compte jusqu’à trois, bébé… un…deux…
Morgane rejoint le jeune homme comme si chaque pas lui coutait un effort surhumain. Il la fait mettre en position assise. Elle détourne la tête quand il fixe la chaine à l’anneau du collier, mais il remarque bien ses yeux humides de colère impuissante. Il la tire debout à l’extérieur et la conduit dans la pente qui mène au contrebas du domaine. Bacchus se joint joyeusement à eux alors qu’ils descendent les dalles. La jeune soumise doit trottiner derrière Fred qui marche d’un pas vif, tendant régulièrement la laisse. Ils dépassent la pelouse où Thierry lui a fait l’amour avant le déjeuner et descendent jusqu’à l’étang où nagent paisiblement de gros poissons rouges. Fred traine sa captive jusqu’au pied d’un grand arbre.
- Fais ta petite affaire, dépêche.
Elle le supplie du regard, toute rébellion envolée.
- On bouge pas d’ici tant que tu n’as pas pissé, déclare Fred inflexible. J’ai tout mon temps.
- - S’il te p…
- Encore un mot et j’appelle ton maitre.
Morgane finit par s’accroupir, mains sur les cuisses, joues empourprées. Elle baisse la tête, refusant de croiser le regard du garçon qui tient fermement le bout de la laisse enroulée autour de son poing. Elle n’y arrive pas. Le contexte la bloque complètement. Fred s’impatiente. Il agite la chaine qui pend à son cou pour la presser. La jeune fille commence à croire qu’on peut réellement mourir de honte. Il frappe dans ses mains et menace de se fâcher. Elle voudrait disparaitre sur place. Finalement, le jet d’urine chaude jaillit sous Morgane et inonde la terre entre ses pieds en équilibre. Il la félicite d’un ton moqueur. Elle ne se soulage que quelques secondes sans aller au bout de son envie, trop pressée de mettre fin au calvaire.
- T’as déjà fini ? demande Fred.
- Oui, ment Morgane.
Il lui tend une poignée de sopalins et la regarde s’essuyer, tête basse.
- On peut rentrer maintenant, mademoiselle ?
- - Oui… crache la fille d’un ton amer.
Fred tire un sac en plastique froissé de sa poche arrière. Il lui prend les serviettes humides du bout des doigts et les laisse tomber dans le sac. Elle est reconduite à la maison sans attendre.
(A suivre…)
le consentement - épisode III : les vertiges du collier
Morgane est réveillée par le bourdonnement d’une tondeuse dehors, qui lui rappelle bizarrement le vibromasseur de la veille. Elle devine un grand soleil à travers les volets clos. La météo avait vu juste, le week-end va être très beau. Ses bras l’élancent un peu à cause d’hier soir et une douleur anale lancinante lui rappelle ce qu’elle a subi. Pourtant elle se sent bien dans sa peau, accomplie comme chaque fois qu’elle sait avoir été à la hauteur des attentes que Thierry place en elle. La jeune femme a toujours un petit complexe par rapport aux soumises plus expérimentées qui sont passées par le domaine avant elle (elle n’ignore pas qu’il y en a eu beaucoup). Comme dans beaucoup d’autres aspects de sa vie, la peur de décevoir la hante. Elle ressort toujours des épreuves qu’il lui impose comme étrangement libérée. Tout est si confus en elle sur le moment, et si clair après-coup.
Elle prend une longue douche bien chaude (une vraie cette fois, avec de la crème et du savon). Puis elle enfile un string, un soutien-gorge, son minishort en jeans et un haut asymétrique épaule nue simple et sexy. Elle sait que son maitre adore quand elle fait sa lolita et veut lui faire plaisir. Elle se sent redevable de cet homme à un niveau inexplicable. Un coup d’œil à son téléphone sur la table de nuit l’informe qu’il est presque dix heures. Elle chausse une paire de sandales d’été et gagne le rez-de-chaussée. Pas trace de Thierry. Morgane se résout à sortir sur la terrasse. Elle fait pare-soleil avec sa main pour voir au loin. Fred est entrain de tondre la grande étendue de gazon en contrebas. Bacchus le doberman vient la renifler calmement, cherchant les caresses.
Le jeune employé la rejoint peu après sur la terrasse. Il est torse nu, exhibant de nombreux tatouages. Morgane doit reconnaitre qu’il est plutôt bien bâti, malgré la rancœur qu’il lui inspire.
- T’es censée te mettre à genoux quand tu me vois, signale-t-il sur le ton de la conversation.
Elle sait qu’il a raison, mais ne fera jamais rien naturellement pour lui, c’est sa fierté… ou plutôt ce qu’il en reste.
- Où est Thierry ? demande-t-elle.
- En ville. Rendez-vous. Il a dit que tu pouvais te servir dans le frigo. Il reste du café dans la cuisine. Il a aussi laissé un mot pour toi sur la cheminée. Mais tu peux m’en tailler une petite avant pour te mettre en forme, si tu veux ! taquine le garçon.
La jeune femme regagne l’intérieur sans relever. Il y a effectivement une enveloppe à son nom sur le marbre de la cheminée, à côté de la tablette tactile d’où Thierry se connecte à internet. Elle la prend puis va chercher un fruit à la cuisine. Elle extrait le contenu de l’enveloppe et reconnait la belle écriture déliée de son maitre.
« Bonjour mon ange,
Désolé de ne pouvoir être là à ton réveil, je serai vite de retour. D’abord je dois te dire que tu as été merveilleuse hier soir... A présent je veux aller plus loin avec toi. Souviens-toi que c’est ce que nous attendons tous les deux de ce stage. Nous avons été très clairs l’un avec l’autre sur ce point, n’est-ce pas ? Aujourd’hui je veux que tu deviennes chienne pour moi. Non pas comme la petite ingénue gourmande de sexe que je te sais pouvoir être, mais au sens strict du terme. Une chienne n’est qu’amour et dévouement pour son Maitre, elle lui obéit aveuglément. Je veux que tu descendes à ce niveau de soumission pour me prouver que tu acceptes d’être absolument tout ce que je veux de toi. Jusqu’ici il te suffisait de te plier à mes envies. Maintenant tu dois devancer mes attentes et me montrer comme tu m’appartiens. Pardonne-moi Morgane, mais j’ai bien peur que cela implique que tu sois mise en laisse. Si cela va trop loin pour toi, sache que je comprendrai. Tu pourras quitter le domaine dès mon retour. Mais si tu y consens, va demander à Frédéric qu’il te passe un collier et prenne une photo de toi. Ne porte que le collier et rien d’autre. Je ne veux plus un bracelet ni une bague, ce ne sont pas des accessoires de chienne. Frédéric m’enverra la photo sur mon téléphone et je saurai alors que ma petite protégée attend mon retour dans l’état qui convient.
Tendre caresse,
Thierry »
Morgane reste perplexe devant la lettre. Pourquoi tient-il à l’humilier toujours davantage ? Est-ce ainsi qu’il la voit ? Comme un animal domestique ? Elle sent bruler la petite pointe de révolte qui ne la quitte jamais vraiment lorsqu’il lui impose ses fantaisies les plus tordues. Là c’est le pompon ! Thierry a souligné fermement sur la feuille le passage où il n’autorise rien d’autre que le collier. Mais le pire c’est de devoir aller demander à Fred. Ne pouvait-il pas le laisser sur la cheminée, son stupide collier ? Bien sûr qu’elle l’aurait mis... pas besoin de mêler le garçon à ça.
« Tu dois devancer mes attentes et me montrer comme tu m’appartiens. »
La jeune femme pense comprendre le sens de cette phrase et cela lui noue les tripes. Fessée ou enchainée comme hier, elle ne fait que subir passivement. Une part d’elle-même se réfugie dans l’idée bien pratique que tout lui est imposé. Elle peut jouir d’être livrée sans défense aux caprices des hommes en se mentant sur le choix qui lui est en réalité laissé. Thierry attend qu’elle se rabaisse de son propre chef. Il veut qu’elle s’offre à lui dans la condition la plus dégradante qui soit…
Elle reprend une pèche au frigo. Les pensées tournent dans sa tête. Elle dédaigne le café encore chaud, préférant se faire bouillir un thé qu’elle déguste assise sur le plan de travail. Elle rumine toutes ces idées troublantes, effrayantes, excitantes. Au fil des minutes, Morgane retrouve sa détermination combative. C’est juste un test, se dit-elle. S’il veut des preuves de l’importance de leur relation pour elle, il va les avoir…
***
Fred est entrain de graisser la porte de la remise quand il la voit arriver. Elle l’excite à mort dans son petit short. Il adore la voir se déhancher dans cette tenue. Dommage qu’elle fasse toujours la gueule quand elle doit lui parler.
- Tu dois m’aider à faire la photo, déclare-t-elle.
- Quelle photo, bébé ? demande-t-il.
- Tu le sais très bien…
Tu parles qu’il sait. Le patron lui a laissé des consignes précises, comme toujours. Mais il a aussi dit que la fille devait tout faire de son plein gré et même qu’elle devait insister.
- Si tu dis pas, je peux pas deviner.
- Thierry dit que c’est toi qui a le collier…
- Le collier de quoi ? De perles ?
- S’il te plait, donne-le moi…
Le ton de la fille s’est fait plus doux. Elle essaie de l’amadouer.
- De quel collier tu parles ? Il faut être précise dans la vie.
- Le collier pour chien, lâche Morgane plus bas, comme si elle craignait d’être entendue.
- Ah celui-là… D’accord bébé, je vais voir ce que je peux faire. Mais je dois finir ça d’abord, t’as qu’à aller m’attendre à l’intérieur. Mais dégage de là, j’y vois rien avec ton ombre.
Elle retourne à la maison sans demander son reste.
- Surtout dis pas merci ! lui crie le garçon, rigolard, sans perdre une miette du balancement de son postérieur bien ferme.
Morgane patiente dix minutes dans le salon, feuilletant nerveusement une revue d’art laissé par son maitre. Des femmes nues, encore des femmes nues, toujours des femmes nues… Finalement, le jeune employé débarque. Il a remis un t-shirt sale et tient dans sa main un cercle de cuir qui atterrit sur les genoux de la jeune femme. Le collier est en simili cuir rose décoré de petites étoiles argentées. Une médaille est accrochée à la boucle servant à fixer la laisse. Quatre lettres y sont gravées : « Isis ».
- On en a pas trouvé à ton nom, sois pas déçue miss, plaisante le garçon. C’était la femelle labrador du patron, il l’adorait. Il doit drôlement t’apprécier pour te laisser porter ça.
La jeune fille ne s’en trouve pas vraiment flattée. Elle touche l’objet comme s’il s’agissait d’une chose répugnante. Elle a du mal à imaginer ce truc autour de son cou. Pour la première fois, le garçon semble lui aussi un peu mal à l’aise de la situation.
- Bon ben…. Il faut que t’enlèves tes habits, déjà.
Elle quitte le fauteuil à contre cœur, se déchausse, croise ses mains sur les bords inférieurs de son haut et le soulève par-dessus tête. Il tombe sur le bras du fauteuil. Elle agite sa belle chevelure et déboutonne le minishort. Elle se retrouve en sous-vêtements, avec cet air si vulnérable qui excite tellement Fred. Elle dégrafe le soutien-gorge dans son dos avec un petit reniflement nerveux, libère ses jolis seins insolents, puis tombe rapidement le string. Enfin, elle détache ses boucles d’oreille et le reste de ses babioles pour se retrouver aussi nue qu’il est possible de l’être.
- Mets-toi à genoux mains dans le dos, comme avec Thierry, commande Fred.
Elle prend place sur le tapis comme une androïde.
- Tiens-tes cheveux, bébé, lève la tête, fais voir ton cou.
Elle s’exécute sans broncher. Son visage est dur et fermé comme celui d’une condamnée résignée à son sort. Fred referme le collier autour du cou gracile. Il serre le bandeau de cuir dans la boucle, laissant assez de jeu pour pouvoir passer un doigt.
- Ça te va bien, commente-t-il.
- Il faut faire une photo pour Thierry, répond-t-elle sombrement.
- OK, mais d’abord t’aboies.
Morgane le dévisage comme un attardé pathétique.
- Me regarde pas comme ça ! s’énerve le garçon. Si t’as un problème, tu t’expliques avec ton maitre, c’est pas mon idée.
- Il veut que j’aboie ? demande la jeune femme, incrédule.
- Oui, ment Fred.
La jeune fille lève les yeux au ciel et lâche un faible « ouaf » sans conviction.
- Ca ressemble pas du tout à une chienne.
- Ouaf !
- Toujours pas.
- Prends la photo s’il te plait…
- Je veux un bel aboiement d’abord.
Morgane lâche deux jappements aigus, brefs mais plus crédibles.
- Bonne chienne, dit Fred en braquant son téléphone sur elle. Ecarte tes genoux. Encore… Encore… Penche-toi en avant. Pose tes mains bien à plat, voilà, l’une contre l’autre. Regarde-moi.
Clic.
Le garçon lui présente l’écran du smartphone. Morgane se voit de haut, toute docile sur le tapis. Elle voit l’arrondi de ses fesses, la plante de ses pieds nus dans le prolongement de sa chute de reins, sa poitrine pressée entre ses avant-bras tels les pattes d’une chienne en position assise. Elle voit la médaille avilissante qui pend à son cou. Le pire ce sont les yeux tristes et involontairement adorables qu’elle lève vers l’objectif. Avec Thierry, elle découvre que la honte est un puits sans fond. On croit avoir vécu l’humiliation suprême mais il y a toujours pire. Même si elle refuse de l’admettre, une part secrète d’elle-même y prend plaisir. Qu’a-t-il donc fait d’elle ? Quel est son pouvoir pour lui faire accepter, et même aimer tout ça ?
- C’est envoyé, l’informe Fred. Tu peux te relever. J’ai encore du boulot, alors occupe-toi toute seule. Le patron revient vers midi. Tu dois l’accueillir comme ça, il a dit.
***
Il est un peu plus de midi quand Morgane entend le crissement des graviers sous les pneus du 4X4 de Thierry. Elle a regagné sa chambre. Elle consulte ses comptes de réseaux sociaux allongée sur le lit, tentant de s’habituer au cuir autour de son cou. Son cœur se met à battre plus fort. Elle sait qu’elle doit descendre dans cette « tenue ». Elle a honte qu’il la voit ainsi mais ressent aussi une étrange fierté. Après tout elle ne s’est pas dégonflée. Elle est restée, elle a obéi, c’est la preuve qu’il voulait. Elle descend.
Thierry et Fred se tiennent debout sur la terrasse. Bacchus le doberman est à leur côté. La jeune femme sort pour les rejoindre. Ils s’interrompent en la voyant arriver, la dévorent des yeux. Morgane ne sait plus trop si elle se sent désirable ou ridicule comme jamais.
- Bonjour Monsieur, salue-t-elle d’une voix mal assurée.
Le quinquagénaire la dévisage sévèrement.
- Et alors ? gronde-t-il. C’est comme ça qu’une chienne accueille son maitre ? Au pied !
Le ton brutal de Thierry fait tressaillir Morgane. Elle hésite, ne sachant trop ce qu’on attend d’elle.
- Comme sur la photo ! Tout de suite !
Mortifiée, la jeune fille descend au sol. Elle pose ses genoux écartés puis la paume de ses mains sur le revêtement de la terrasse chauffée par le soleil. Elle garde la tête basse, incapable de croiser le regard des deux hommes.
- C’est mieux, commente Thierry. Quand je t’appelle, tu viens te placer comme ça et au trot. Frédéric, peux-tu nous laisser un moment ? Je veux être seul avec elle.
Le garçon s’éclipse en trainant un peu des pieds, surement déçu de ne pouvoir assister à la suite. Thierry tire une chaise de jardin et s’assoit à quelques centimètres du visage de sa soumise.
- Je suis heureux que tu aies accepté le collier et tout ce qu’il signifie, lui dit-il doucement. Tu vas découvrir qu’il signifie beaucoup.
Morgane voudrait dire quelque chose mais elle sent qu’il n’attend d’elle que le silence. Le soleil caresse son dos nu, une légère brise agite une mèche de cheveux au coin de son œil. Elle écoute Thierry qui parle de sa voix profonde, sa voix de chef qui inspire respect et confiance. La jeune femme adore le sentir ainsi.
- Nous aurons des invités ce soir, lui explique-t-il. Un vieil ami et sa soumise. Nous aimons les mêmes choses, lui et moi.
Morgane se raidit. La perspective d’être présentée ainsi à des inconnus lui donne le vertige. Elle commence à peine (et très difficilement) à s’habituer à Fred… Pourquoi faut-il que sa soumission soit exhibée à tous ? Thierry ne comprend-t-il pas que c’est de lui et personne d’autre dont elle a besoin ?
- Sa femme est plus vieille que toi, plus expérimentée aussi, tu auras beaucoup à apprendre d’elle, reprend Thierry. Ce soir il est probable que soyiez toutes les deux en laisse. Cela nous laisse peu de temps pour t’apprendre à te tenir comme la chienne que tu devras être.
Il se penche et glisse deux doigts entre le collier et la gorge de Morgane. Il la force à relever la tête et approche son visage tout près du sien. Il la regarde droit dans les yeux.
- Je vais te dresser, Morgane. Tu comprends ?
- Oui Monsieur… souffle-t-elle.
Il se lève en lui intimant l’ordre de ne pas bouger. Elle reste immobile sur la terrasse, le cœur battant à tout rompre. A cet instant, elle se sent tellement soumise à cet homme. Il règne sur elle comme un Seigneur sur ses terres. Tout son univers se résume à la volonté toute puissante de Thierry et à ce qu’il attend d’elle. Dans ces moments, tout devient irréel comme dans certains rêves qui laissent une impression persistante même des jours après. La Morgane de tous les jours, libre et indépendante, s’indigne de la situation. Mais l’autre, celle qui ne se révèle vraiment qu’en présence de Thierry, n’échangerait sa place pour rien au monde. Il réapparait au bout de la terrasse. Il tient une chaine argentée, une véritable laisse pour chien.
- Au pied, ordonne-t-il. Viens à quatre pattes, dépêche-toi.
Morgane place ses mains jointes plus en avant sur le sol et bascule dans la position demandée. Elle avance vers Thierry en levant un genou puis l’autre, tête basse.
- Tu es trop pataude, observe-t-il. Il va falloir être plus gracieuse quand tu te déplaces comme ça. Lève les genoux plus hauts. Synchronise mieux tes bras et tes jambes. Marcher à quatre pattes ne veut pas dire se trainer par terre.
La jeune soumise parcourt les quelques mètres qui la sépare de son maitre. Elle se tient à ses pieds, appuyée sur les coudes.
- Cambre-toi bien. Tu es si belle quand je te prends en levrette, je veux te voir à l’identique.
Elle creuse docilement son dos.
- Bien. Dans cette position tu dois toujours penser à ta cambrure, cela doit devenir naturel. Assise à présent.
Morgane bascule en arrière sur les talons.
- Les mains au sol, pas sur les genoux, la corrige Thierry.
Il s’accroupit à côté d’elle. La jeune fille peut sentir l’odeur virile de son parfum. Il lui caresse la colonne comme il le ferait avec un véritable animal de compagnie. Alors qu’elle devrait se sentir humiliée par un tel geste, Morgane y trouve un bizarre réconfort et se maudit pour cela. Il lui soulève le menton pour dégager sa gorge. Le mousqueton se referme sur l’anneau de son collier avec un petit clic. Thierry se relève de toute sa stature, la sangle de la laisse bien en main.
- Nous allons marcher un peu sur l’herbe. Tu peux te tenir debout jusqu’à la pelouse.
Morgane se lève, jetant un coup d’œil nerveux autour d’elle. Elle est heureuse que Fred ne soit plus là pour la voir ainsi avilie. Thierry lui fait descendre le chemin de dalles en la tirant par sa chaine. C’est si étrange d’être promenée de la sorte. La jeune femme a rarement eu autant l’impression de ne plus s’appartenir. Il l’amène sur l’étendue de pelouse sans se retourner une seule fois. La sensation du gazon fraichement coupé sous ses pieds nus est agréable.
- Allez ma chienne, à quatre pattes, bien cambrée, commande-t-il gentiment.
Morgane reprend docilement la pose, songeant que le jeune employé observe surement la scène d’une des fenêtres de la maison. Thierry fait pivoter le collier de façon à ce que l’anneau de la laisse soit sur sa nuque.
- Roule-toi dans l’herbe, ma belle.
- C’est trop humiliant… gémit-elle entre ses dents.
- C’est toi et toi seule qui décide de voir les choses ainsi, dit Thierry. Tu t’habitueras vite. Obéis !
A contrecœur, la jeune femme se laisse lentement rouler de coté sur le dos, cuisses légèrement relevées, puis revient sur le ventre. Il la fait réitérer deux fois ce petit manège, de droite à gauche puis de gauche à droite, avant de l’autoriser à se redresser sur ses bras.
- Assise !
Elle constate avec horreur que les postures lui semblent de moins en moins anormales, comme une seconde nature s’imposant lentement à elle. Thierry détache la laisse du collier et extrait de sa poche une balle en caoutchouc qui semble avoir été mâchouillée de nombreuses fois par le passé.
- Noooon… se lamente faiblement Morgane.
- Si… répond calmement Thierry.
- Pourquoi vous me faites ça ? demande-telle d’une petite voix désespérée.
- Parce que tu m’en as donné le droit. Parce que tu es ma chienne. Parce qu’une soumise doit savoir renoncer à sa fierté de temps à autres, sinon elle n’est pas vraiment une soumise.
La jeune fille émet un petit reniflement malheureux.
- Ici ce n’est pas soumission à la carte, Morgane. Tu joues ton rôle complètement ou tu ne le joues pas du tout. Veux-tu tout arrêter ? demande doucement Thierry.
La jeune fille fait non de la tête. Il jette la balle quelques mètres derrière elle.
- Alors va chercher.
- Avec la bouche ? demande-t-elle tristement.
- A ton avis ?
Morgane se détourne de son maitre et commence à ramper à quatre pattes sur le gazon, la mort dans l’âme, consciente de dévoiler un peu de l’intimité entre ses cuisses à chaque enjambée. Elle enfouit sa tête dans l’herbe pour prendre la balle entre ses dents et rebrousse chemin. Elle revient la déposer, piteuse, entre les chaussures du quinquagénaire.
- Tu traines encore trop la patte, mon ange. Tu te sens ridicule, je peux le voir. Je veux que tu sois belle et fière d’être ce que tu es pour moi. Déploie bien tes jambes, utilise tout ton corps, tu n’as pas à avoir honte de ton côté animal. Montre-moi à nouveau.
Il la fait rapporter encore plusieurs fois la balle, jusqu’à ce qu’elle commence à adopter des mouvements plus souples et coulés. Il s’accroupit à sa hauteur et la réconforte de caresses puis saisit son menton et l’embrasse langoureusement. Il est toujours émerveillé par la facilité avec laquelle elle lui donne sa langue malgré les misères qu’il lui fait subir (ou peut-être est-ce grâce à ces misères ?). Elle est si belle et si émouvante dans sa détresse qu’il veut la prendre là, tout de suite. Il la couche sur le dos, défait son pantalon et s’allonge sur elle, la couvrant entièrement. Il libère son sexe en érection, trouve l’entrée de son intimité déjà humide et s’enfonce profondément en elle. Elle agrippe sa chemise dans son dos, arque son dos, tête en arrière, yeux mi-clos, l’enserrant entre ses jolies jambes. Elle l’accueille en elle comme une délivrance. Il lui fait longuement l’amour, avec force et tendresse. Au fond, il se sent bien faible face à elle, si débordante de jeunesse, capable de tant de courage et de dévotion. Elle est stupéfiante, prête à tout endurer pour lui.
***
Sage et muette, Morgane regarde les deux hommes mettre le couvert sur la table de la terrasse. Thierry l’a fait se tenir debout contre le mur, mains sur la tête et genoux serrés. Le soleil chauffe agréablement sa peau et se reflète sur sa médaille. Son maitre dispose le pain de campagne, un plat de viande rouge, une bouteille de vin déjà ouverte. Fred ramène d’abord l’écuelle de Bacchus remplie à ras d’une mixture épaisse qu’il dépose au pied du mur non loin de la table. Puis il revient avec une gamelle en inox et une coupelle d’eau qu’il dispose juste à côté. La jeune fille redoute qu’elles lui soient destinées. Les deux hommes prennent place à table. Thierry siffle le doberman qui s’ébroue au loin. Il accourt aussitôt.
- A table, annonce le maitre de maison. Morgane, tu as de la purée de betterave dans la gamelle de gauche, on y a rajouté des carottes râpées. L’eau est pour toi aussi.
La jeune fille comprend qu’elle va devoir avaler la mixture rougeâtre le cul en l’air sous le regard des deux hommes. L’idée lui noue la gorge. Bacchus n’a pas les mêmes états d’âme, il engloutit bruyamment sa nourriture.
- Allez, mange tout mon ange, l’encourage Thierry devant son hésitation. Il a ce ton patient mais ferme qui signifie qu’elle n’a pas le choix.
Elle se laisse glisser au sol et pose ses avant-bras de part et d’autre de la gamelle. Elle rabat ses cheveux derrière ses oreilles et approche son visage de la purée de légumes jusqu’à ce que la médaille à son cou tinte contre l’inox. Elle se sent grotesque. Son humiliation est décuplée par la présence de Fred qui mâche de bon cœur sans rien perdre de la scène. La mixture n’est pas si mauvaise même si elle se mêle au gout de la honte. Elle vide sa gamelle à petites bouchées malaisées pendant que les deux hommes discutent dans son dos des mérites de la nouvelle tondeuse, comme si tout cela était parfaitement normal. Ils ont terminé leurs assiettes avant elle, mais Thierry insiste pour qu’il ne reste rien dans la gamelle. Elle doit lécher le fond sous leurs yeux, troublée par le caractère bizarrement érotique de la situation. Thierry lui retire finalement le plat en flattant son dos, puis lui fait se rincer la bouche dans le bol d’eau.
Il annonce qu’il doit travailler un peu sur son ordinateur mais que Morgane peut rester à ses côtés. Elle est emmenée dans son bureau. Il la fait coucher en chien de fusil à ses pieds sous la table. Elle reste silencieuse et nue sur le tapis, yeux ouverts en écoutant le cliquetis du clavier. Elle se laisse glisser petit à petit dans une douce torpeur.
***
Vers 16h, Thierry la ramène au salon et appelle Fred qui se repose à l’étage. Il explique qu’il doit aller faire quelques courses pour les invités et demande au garçon de veiller sur sa soumise.
- Ne sois pas trop rude avec elle, elle a eu beaucoup de stress depuis ce matin. Je la veux fraiche pour ce soir, dit-il au jeune homme.
Il se tourne vers la jeune fille à ses pieds.
- Quant à toi Morgane, sois sage avec lui. C’est lui le maitre en mon absence, c’est bien clair ?
Elle fait mine d’avoir compris malgré son visage assombri. Les deux jeunes gens regardent Thierry ramasser ses affaires et gagner son 4X4. A la surprise de Morgane, Fred lui annonce qu’elle peut se lever. Elle hésite, craignant un piège tordu.
- Tu vas pas passer ta journée à quatre pattes… On a bien compris que t’es une chienne et tout le tralala… explique le garçon comme si ce petit jeu ne l’amusait plus guère.
Morgane se relève, méfiante. Fred s’installe dans l’un des fauteuils qui fait face à la cheminée, saisit la télécommande et allume le grand écran plasma au-dessus. Il commence à zapper.
- Viens t’asseoir si tu veux, dit-il à la fille.
- Je peux monter dans ma chambre ?
- Négatif. Tu regardes la télé avec moi, ou je t’attache avec Bacchus dans l’arrière-cour, c’est comme tu préfères.
Morgane choisit de venir se caler dans le grand fauteuil en cuir à côté de celui du garçon. Elle remonte ses jambes contre sa poitrine et croise ses bras autour de ses genoux. Elle s’est habituée à la nudité permanente avec une facilité qui la surprend elle-même. Ils regardent en silence une émission sur les « aventuriers de l’extrême » dans la jungle péruvienne, puis un bêtisier du net qui amuse follement le jeune homme. Elle n’a pas le cœur à rire et peine à se concentrer sur l’écran. Au moins le garçon semble se désintéresser de son cas, ce qui est une bonne chose. Au bout de longues minutes à subir le zapping abêtissant, Morgane se lève discrètement pour aller aux toilettes. Elle a un peu abusé du délicieux thé de Thierry ce matin.
- Où tu vas comme ça ? lui demande le garçon.
- J’ai envie de faire pipi, répond doucement la jeune fille.
- Tu te fous de moi j’espère ? Et d’une, tu n’as pas demandé la permission, de deux, les chiennes ne vont pas au petit coin.
Morgane sert les poings mais se force à être aimable.
- S’il te plait Fred, j’ai super envie…
Il éteint l’écran et se lève.
- Comme tu veux, miss, attends-moi là.
Morgane le regarde quitter la pièce, redoutant de comprendre. Ses craintes se confirment lorsqu’il revient avec la laisse. Elle recule d’un pas et fait non de la tête, soudain livide.
- Au pied, ordonne Fred.
- Non, d’accord, je me retiens, bredouille Morgane d’une voix blanche.
- Fais pas ta princesse, t’en mourras pas... Allez, au pied.
Elle reste debout, pétrifiée.
- Pas ça s’il te plait…. l’implore-t-elle.
- Dernière chance avant que j’appelle Thierry. A mon avis il va pas aimer savoir que tu me fais une scène. Je compte jusqu’à trois, bébé… un…deux…
Morgane rejoint le jeune homme comme si chaque pas lui coutait un effort surhumain. Il la fait mettre en position assise. Elle détourne la tête quand il fixe la chaine à l’anneau du collier, mais il remarque bien ses yeux humides de colère impuissante. Il la tire debout à l’extérieur et la conduit dans la pente qui mène au contrebas du domaine. Bacchus se joint joyeusement à eux alors qu’ils descendent les dalles. La jeune soumise doit trottiner derrière Fred qui marche d’un pas vif, tendant régulièrement la laisse. Ils dépassent la pelouse où Thierry lui a fait l’amour avant le déjeuner et descendent jusqu’à l’étang où nagent paisiblement de gros poissons rouges. Fred traine sa captive jusqu’au pied d’un grand arbre.
- Fais ta petite affaire, dépêche.
Elle le supplie du regard, toute rébellion envolée.
- On bouge pas d’ici tant que tu n’as pas pissé, déclare Fred inflexible. J’ai tout mon temps.
- - S’il te p…
- Encore un mot et j’appelle ton maitre.
Morgane finit par s’accroupir, mains sur les cuisses, joues empourprées. Elle baisse la tête, refusant de croiser le regard du garçon qui tient fermement le bout de la laisse enroulée autour de son poing. Elle n’y arrive pas. Le contexte la bloque complètement. Fred s’impatiente. Il agite la chaine qui pend à son cou pour la presser. La jeune fille commence à croire qu’on peut réellement mourir de honte. Il frappe dans ses mains et menace de se fâcher. Elle voudrait disparaitre sur place. Finalement, le jet d’urine chaude jaillit sous Morgane et inonde la terre entre ses pieds en équilibre. Il la félicite d’un ton moqueur. Elle ne se soulage que quelques secondes sans aller au bout de son envie, trop pressée de mettre fin au calvaire.
- T’as déjà fini ? demande Fred.
- Oui, ment Morgane.
Il lui tend une poignée de sopalins et la regarde s’essuyer, tête basse.
- On peut rentrer maintenant, mademoiselle ?
- - Oui… crache la fille d’un ton amer.
Fred tire un sac en plastique froissé de sa poche arrière. Il lui prend les serviettes humides du bout des doigts et les laisse tomber dans le sac. Elle est reconduite à la maison sans attendre.
(A suivre…)
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