Le Cygne
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 20-06-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Le Cygne
Depuis quelques années, sur la rive ouest du lac d’Annecy, au lieu-dit Le Crêt, s’est installée une discothèque. Les dirigeants l’ont baptisé « Le Cygne » en raison de la présence particulièrement nombreuse de ces magnifiques oiseaux blancs sur la rive toute proche. Les discothèques, plus communément appelées « boîtes de nuit », sont nombreuses dans la région. Le Cygne possède pourtant une spécificité que ne présentent pas les autres, du moins à la connaissance de Roxane Bontiglio et Julie Podini, deux amies de longue date.
Maintenant à mi-chemin entre la vingtaine et la trentaine, elles se sont rencontrées au lycée Berthollet à Annecy et ont toujours été dans la même classe de la sixième à la terminale. Le bac en poche, elles se sont séparées : Roxane, pour étudier à Paris et Julie à Lyon. Elles ne se sont néanmoins jamais perdues de vue et se retrouvaient régulièrement à Annecy lorsqu’elles revenaient chez leurs parents pour les vacances et les weekends. Elles sortaient toutes les deux en « boîte » et souvent s’envoyaient des copains dans les voitures sur des parkings discrets ou, à l’abri, dans une clairière de la forêt proche. Parfois, elles n’étaient qu’elles deux pour trois gars, mais « culs d’artichaut », elles en donnaient sans rechigner une feuille à tout le monde. Toutefois, contrairement à bien d’autres de leurs amies, elles n’ont jamais rencontré l’âme sœur parmi eux et sont restées célibataires.
Comme elles souhaitaient toutes deux revenir vivre à Annecy, elles eurent la chance d’y trouver un emploi à hauteur de leurs qualifications. Roxane est désormais avocate et travaille dans un cabinet réputé de la localité et Julie, expert-comptable, dans une Association de Gestion Agréée. Elles habitent séparément ; Roxane dans un immeuble récent près du lac et Julie, qui a toujours préféré la vieille ville, dans une maison ancienne coincée entre deux autres semblables dans le quartier du Musée-Château d’Annecy.
Roxane a invité Julie à diner, ce samedi. Nous retrouvons les deux jeunes femmes, alors qu’elles dégustent un café expresso au salon.
*-*
C’est le début de l’été, la porte-fenêtre donnant sur le balcon est ouverte. En l’absence de lune ce soir, les lumières de la ville et des étoiles font scintiller à elles seules les eaux noires du lac. Noires également sont les montagnes environnantes grimpant à l’assaut du ciel.
— On y va à quelle heure ? demande Roxane.
Roxane est la plus adulte des deux amies. Grande, des courbes harmonieuses, elle affiche des mensurations idéales qu’elle conserve précieusement par des visites régulières à la salle de sport. Ses cheveux courts et châtains lui donnent, au premier abord, un air plutôt sévère aussitôt tempéré par la douceur de ses yeux noisette. Pour ce soir, elle a passé une mini-robe brillante et chaussé des escarpins de couleur argent.
— Il est dix heures, répond Julie. Ce n’est pas la peine d’y aller avant onze heures, je pense. Mais tu y crois vraiment toi à cette histoire de « Cygne blanc » et de « Cygne noir ? »
Julie n’a pas la morphologie de Roxane, mais elle a conservé de manière naturelle celle de ses dix-huit ans. Des hanches assez droites, un ventre plat, un joli fessier et de petits seins très fermes. Ce soir, elle a mis ses appas juvéniles en valeur par un short noir moulant et ultra court et un chemisier blanc translucide sous lequel n’apparaît aucun soutien-gorge. Sa peau claire, ses yeux bleus et ses cheveux blonds mi-longs achèvent ce portrait de jeune fille qu’elle semble devoir garder encore de nombreuses années.
— J’ai lu ça plusieurs fois sur les réseaux sociaux, je ne pense pas que ce soit une « fake ».
Roxane avale une gorgée de café et poursuit.
— D’après celles et ceux qui y sont allés, il y a bien ce qu’il est convenu d’appeler « le Cygne blanc », discothèque tout à fait ordinaire semblable à toutes les autres de la région, mais aussi une darkroom que les habitués appellent « le Cygne noir ».
— Et tout le monde peut y aller ? relance Julie.
— Apparemment oui, mais sans dépasser un certain nombre de personnes. Le respect des règles est primordial, celui ou celle qui les transgresse s’en voit banni à jamais.
— Ah bon ! Et c’est quoi ces règles ?
— Elles sont simples. Je ne les connais pas toutes, mais quand tu rentres dans cette pièce où il n’y a aucun éclairage ni fenêtre, tu dois être nue comme un ver. Il est interdit de prononcer un mot. Tu te déplaces ou pas, sans rien voir, mais le premier ou la première qui te touche, ou que tu touches, tu baises avec. Quand c’est fini, les deux individus rejoignent le Cygne blanc, il n’y a pas de deuxième service.
— Mais si on est deux à ressortir au même moment, on sait forcément avec qui on a… Julie ne finit pas sa phrase.
— Il s’agit de se mettre d’accord sur l’ordre des sorties, ce qui permet au premier de se fondre dans la foule du Cygne blanc. D’ailleurs, il n’est pas recommandé de chercher à retrouver son partenaire d’un coup, sous peine de se faire bannir.
— Si j’ai bien compris, dans cette darkroom, on peut baiser avec un homme comme avec une femme, constate Julie.
— Tu as bien compris ; voilà pourquoi il vaut mieux être bi.
Julie hésite, pèse le pour et le contre et cherche à en savoir un maximum. Une idée l’effleure qui la fait sourire.
— Mais si c’est deux hommes, lequel empapaoute l’autre ?
— Je n’en sais trop rien. Je suppose un commun accord entre eux deux. Maintenant, ils peuvent se contenter mutuellement en laissant la sodomie de côté.
Julie pousse un soupir et se ressert un café.
— Je ne sais pas où tu veux m’emmener ma chérie, s’inquiète-t-elle, mais on peut toujours aller au Cygne blanc et voir sur place.
— Oui tu as raison, pourquoi pas. On y trouvera peut-être des mecs sympas sans aller plus loin.
Julie repose sa tasse dans la soucoupe et regarde sa montre TAG Heuer, une folie achetée un jour de déprime.
— D’ailleurs, il est temps, il faut un quart d’heure pour y aller.
— Allez ! Haut les cœurs ! fait Roxane en riant.
*-*
La petite Fiat 500 blanche se gare sans aucun mal sur le grand parking du Cygne en se faufilant entre les voitures déjà en place. La discothèque ressemble à un vaste hangar d’où proviennent, malgré l’insonorisation du bâtiment, les coups sourds des basses que l’on peut ressentir dans la poitrine. Les deux jeunes femmes ne payent qu’une entrée sur les deux, les filles sont toujours favorisées dans ce genre d’établissement. Elles pénètrent sur la piste de danse qu’elles traversent en se bouchant les oreilles en direction du bar où elles s’asseyent sur un tabouret haut. Leurs places leur donnent droit à un cocktail gratuit qu’elles se font servir au comptoir.
— Je ne me souvenais plus que la musique fût aussi forte ! hurle Roxane.
— J’ai des bouchons d’oreille, si tu veux, propose Julie sur le même ton.
— Merci, mais je vais sans doute m’habituer.
Quelques garçons téméraires tentent de les inviter à danser, mais les deux amies ne sont pas là pour flirter et pour terminer la soirée à faire des pipes dans une voiture. Elles surveillent avec curiosité le déplacement des personnes qui vont et viennent et essaient de deviner où peut bien se trouver le « Cygne noir ». Le manège d’un homme attire soudain leur attention. Venant de rentrer, il traverse la piste sans même accorder le moindre intérêt aux filles légèrement vêtues, qui s’y déhanchent de façon lascive. Il regarde sur sa gauche, puis sur sa droite et se dirige vers un renfoncement non éclairé de la grande salle. Il ne semble pas réapparaître.
— Tu as vu le type là ? interroge Roxane.
Le serveur a renouvelé le cocktail deux fois et la tête de Julie lui tourne un peu.
— Oui, j’ai vu. Tu crois que c’est par là le « Cygne noir » ?
— J’en ai bien l’impression, à mon avis on va revoir le gars, mais pas avant un certain temps. Tout dépend de ce qu’il aura fait là-bas. On y va ?
— Tu crois ? répond Julie, intimidée.
Roxane descend de son tabouret, prend Julie par la main et l’entraîne.
— Mais oui, on va se marrer et se faire juter la foufounette. En ce moment, j’ai trop de boulot et pas le temps de m’occuper d’un mec.
— Moi c’est pareil, je suis au bureau dix heures par jour et ce que je n’ai pas fait la semaine, je le fais le weekend. Je te laisse deviner à quoi mes mains s’amusent sous la mousse de mon bain…, avoue Julie d’une voix lasse.
— Bienvenue au club des doigts de fée ! Alors t’es prête ?
— Oui, t’as raison. Allons-y ! lance Julie avec une soudaine détermination.
*-*
Les deux amies partent dans la direction où a disparu l’inconnu. Au fond de la salle, entre les toilettes et l’angle du bar, le mur qui leur fait face est recouvert d’une tenture noire. D’un geste, Julie et Roxane se donnent réciproquement l’autorisation de regarder en dessous. Elles découvrent une porte capitonnée que Roxane ouvre. Une rombière assise derrière un guichet minuscule les accueille. L’éclairage est rougeâtre et tamisé.
— Entrez ou sortez, mais ne laissez pas la porte ouverte, ordonne-t-elle. C’est la première fois que vous venez au Cygne noir ?
Julie ferme derrière elle.
— Oui, fait Roxane soudain un peu moins enthousiaste qu’en arrivant.
La femme leur récite les instructions habituelles, mais Roxane les connait déjà en grande partie. Le seul détail qu’elle ignorait, c’est qu’il faut poser les mains sur les deux épaules du partenaire pour sceller le marché. Les deux amies se dirigent ensuite vers des cabines ressemblant à s’y méprendre à des vestiaires de piscine. Elles s’y dévêtent en totalité et déposent leurs habits dans des casiers à serrure codée. Julie sourit en se disant qu’effectivement, elle n’aurait pas eu la place de ranger une clé. Elles pénètrent toutes deux dans un sas éclairé.
— Tiens ! Tu n’as plus de poils au minou ? remarque Roxane en observant le sexe de Julie.
— Oui, je préfère, mais je vois que tu n’en as pas plus que moi…
Julie ferme le sas et l’obscurité envahit soudain la petite pièce. La porte opposée s’ouvre, mais toujours sur un noir complet. On perçoit des soupirs langoureux et une musique très douce.
— Tu vas à gauche, moi je vais à droite. Rendez-vous au bar du Cygne blanc après la baise, chuchote Roxane à l’oreille de son amie.
— OK. Chut ! répond Julie sur le même ton.
Les ténèbres sont tellement profondes qu’elles ont l’air consistantes. Roxane a l’impression de se déplacer dans une mélasse. Elle tend le bras droit sur le côté et frôle du bout des doigts le mur qu’elle longe à petits pas prudents. Elle remarque la souplesse du sol et se dit que c’est un bien si l’on doit s’étendre dessus. Soudain, on lui touche le coude gauche. Elle sursaute, attendant la suite, mais ce n’est qu’une fausse alerte. Roxane continue sa lente progression et finit par arriver à l’angle de la pièce. Elle opère un quart de tour sur sa gauche et poursuit sa marche hésitante quand elle bute sur le corps de quelqu’un qui semble explorer la salle en sens inverse. Roxane demeure figée, le cœur battant. Quelques doigts se glissent furtivement dans son entrejambe puis s’évanouissent. Aussitôt après, deux mains se plaquent sur ses épaules et restent immobiles.
— Ça y est ! Cette fois-ci, je suis bonne, pense Roxane immédiatement. Voyons à qui j’ai affaire.
Joignant le geste à la parole, Roxane avance sa propre main à mi-hauteur. Elle touche la peau douce d’un ventre et quelques rondeurs. Elle continue sa caresse vers le bas, ses doigts s’égarent dans une touffe de poils. Descendant encore un peu, elle coince entre l’index et le médius les grandes lèvres d’un sexe féminin.
— Merde alors ! Une nana ! songe-t-elle. Il y a longtemps que je n’ai pas gouiné, mais c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas.
Roxane écarte les bras de sa partenaire qui n’a pas bougé d’un pouce, s’en approche, cherche sa tête et l’embrasse. Aussitôt, les bouches s’ouvrent et les deux langues se mêlent quelques minutes. Puis l’inconnue quitte les lèvres de la jeune femme et lui lèche et mordille les seins. Elle glisse sa main entre ses cuisses et titille le clitoris par-dessus le capuchon de peau. Roxane mouille, les doigts de sa maîtresse s’en aperçoivent et s’introduisent profondément dans l’antre sacré. Elle geint doucement et ses genoux, tout à coup affaiblis, se plient jusqu’au sol. Les doigts ont déserté son vagin, pour se fourrer dans sa bouche entrouverte. Elle lèche, suce, lape, déglutit sa propre cyprine dont elle reconnait l’odeur et le goût. Sa partenaire soudain s’affaisse et se couche, forçant Roxane à faire de même. Sur le dos, incapable d’effectuer le moindre mouvement, celle-ci attend. Sa compagne, s’étant positionnée tête-bêche, lui embrasse l’enjambe et laisse doucement retomber son bassin sur les lèvres accueillantes de la jeune femme. Dès qu’elle commence à sucer la nymphe de son amante, Roxane écarte ses propres cuisses pour offrir la sienne aux assauts de l’inconnue. Un soixante-neuf d’enfer démarre. Les deux femmes se lèchent l’anus, le périnée et la vulve mutuellement. Elles échangent leur cyprine qu’elles boivent avec délice, pour revenir titiller le clitoris de leur langue agile. Roxane ne tient plus. Un orgasme d’une intensité oubliée se déclenche en elle.
— Hmmmfff ! hurle-t-elle doucement dans le sexe de l’autre.
La femme s’agite un peu plus fort, s’écarte et insère trois doigts dans la chatte de Roxane. Les spasmes redoublent, les sécrétions jaillissent et l’inconnue se met soudain, elle aussi, à couiner comme une souris. Elle se raidit et les contractions vaginales l’envahissent à son tour. Elle ne pousse pas un seul cri, mais ses bras enserrent le corps de Roxane tellement fort que celle-ci a du mal à respirer. Les deux orgasmes, passé leur acmé, cessent doucement. De temps en temps un soubresaut de l’une ou de l’autre, rappelle la vague voluptueuse qui s’est emparée d’elles. Puis c’est l’accalmie, les caresses et la tendresse. Les deux femmes se couvrent de baisers et se séparent à regret.
Une seule fois… Ne pas parler… Foutu règlement.
Quand Roxane la quitte, Julie se sent soudain isolée, délaissée, perdue dans une purée de pois noire. Elle ouvre les yeux en grand, mais rien, pas le plus petit rayon de lumière, le néant total.
— C’est flippant et ça ne me donne pas envie de baiser, constate-t-elle intérieurement. J’ai plutôt envie de foutre le camp. Bon, « Circulez ! Rien à voir », c’est le moment de le dire.
Sur cette pensée, et contrairement aux instructions de Roxane qui lui a demandé de partir à l’opposé, Julie se lance devant elle les bras en avant. Elle se dit qu’elle finira bien par atteindre le mur d’en face si elle ne rencontre personne en chemin. Elle marche deux mètres et sa main gauche tâtonne un corps qui s’échappe aussitôt. Julie sursaute, reste immobile quelques secondes et s’éloigne. Elle parcourt encore un mètre ou deux, effleure brièvement une peau puis, sans s’en rendre compte du fait de l’obscurité, ses deux bras passent à hauteur de la tête d’un individu sans le toucher. Elle se cogne dans le dos d’un corps flasque et par réflexe s’accroche aux épaules. Le signal est lancé.
— Merde ! J’ai fait quoi là ? pense-t-elle immédiatement.
La silhouette devant elle fait demi-tour, tend également les bras et lui empoigne les seins. Les mains potelées les caressent, les soupèsent et pincent un peu les tétons. Julie, soumise, fait de même. Elle tâte le torse d’un homme gras et plus petit qu’elle. Il a de la poitrine, lui aussi et du ventre. Quand elle lui frôle la tête, elle s’aperçoit qu’il lui manque la moitié des cheveux.
— Ce n’est pas un Adonis, songe-t-elle, mais c’était à prévoir.
Julie s’enhardit et avance son bras en direction approximative du bas-ventre de l’inconnu. La peau du pubis est lisse comme celle d’un bébé.
— Mais c’est quoi ça ! s’étonne Julie en enserrant d’une seule main deux petites couillettes et un minuscule pénis tout mou.
L’individu appuie de sa main celle de sa partenaire pour lui montrer qu’il apprécie la caresse. La petite nouille commence à durcir contre la paume de Julie.
— C’est pas plus grand que mon petit doigt, je vais en faire quoi de ce truc ?
Pendant ce temps, l’homme s’enhardit et pose ses lèvres sur la bouche de Julie. Les deux amants d’une heure s’embrassent à pleine bouche, à pleine langue.
— Il embrasse et caresse bien, c’est toujours ça, se dit Julie qui commence à mouiller en haut des cuisses.
En érection totale, la verge doit mesurer cinq centimètres de long sur deux de diamètre. Ses couilles ne sont pas plus grosses que ces olives fourrées que l’on sert à l’apéritif. Une peau de bébé à cet endroit, certes, mais aussi une bite du même âge…
— Je n’ai jamais vu ça, pense Julie. Quand je vais raconter ça à Roxane !
L’homme appuie sur les épaules de Julie lui signifiant ainsi de s’agenouiller. Quand elle repose sur ses rotules, elle sent une main derrière son crâne qui la pousse en avant. Elle sait qu’elle doit ouvrir la bouche et gobe dans son intégralité le microappareil génital de l’individu. Elle pourrait le châtrer définitivement d’un seul coup de dents. Elle s’enlève cette idée de la tête et laisse s’échapper les couillettes. De deux doigts précis et prudents, elle décalotte le bâtonnet et entreprend de sucer le gland gros comme une fraise Tagada. Plusieurs minutes s’écoulent. Que pense-t-elle à ce moment-là ? Personne ne pourrait le dire. Peut-être même est-ce inavouable, mais la vulve, le périnée, les fesses et les cuisses de Julie se détrempent de cyprine. Soudain, l’inconnu remet la main derrière le crâne de Julie. Une première giclée de sperme inonde sa langue. Il crie le plus doucement possible.
— Hmmmfff !!!
La tête coincée, Julie reçoit un deuxième jet, puis un troisième, puis un… Au septième, elle relâche tout et crache devant elle une grande quantité de semence avant de reprendre sa respiration. L’homme lui replace la bouche précipitamment et éjacule à nouveau en poussant des « Hmmmfff ! ». Huit, neuf, dix… quinze. Quinze giclées de foutre dont Julie n’a pu avaler que les dernières. Comment il est gaulé ce mec ? Il a une bite de minot, mais une prostate comme une vessie ! Ce n’est pas possible autrement !
Essoufflée, Julie se retire. Son partenaire la fait allonger sur le dos doucement et tendrement. Les jambes en grenouille, elle sent les gros doigts de l’homme fourrager sa vulve, puis ils la pénètrent sans effort. Julie ne peut s’empêcher de pousser un soupir. « Il a une petite bite, mais de gros doigts et il sait s’en servir. ». En effet, notre ami est un prince de la masturbation et quelques minutes plus tard, un orgasme géant emporte Julie, deux doigts experts plantés dans le vagin. L’inconnu se penche alors sur sa maîtresse à tâtons, dépose un baiser sur ses lèvres et lui chuchote tout bas à l’oreille.
— Merci pour tout.
Ensuite, il se relève et repart en s’enfonçant dans la nuit.
Julie, un peu sonnée, met quelques instants à récupérer.
— Quel pied ! observe-t-elle.
Elle se dresse sur ses jambes flageolantes et bras en avant, essaie de se diriger vers la sortie en espérant ne rencontrer personne. Quand elle claque la porte du sas, une faible lumière s’allume. Éblouie, la main sur les yeux, Julie ressort et regagne les cabines ainsi que le vestiaire où sont enfermées ses affaires.
*-*
De retour au bar du Cygne blanc, Julie rejoint Roxane, sortie avant elle et qui l’attend. Elles restent un moment silencieuses devant leur quatrième cocktail de la soirée. La tête pleine d’une musique fracassante, ni l’une ni l’autre n’a, pour l’instant, envie de détailler son expérience du « Cygne noir ».
— Il est trois heures du mat’, lâche soudain Roxane. On se rentre ?
— Oui, allons-y, fait Julie en finissant son verre d’un seul trait avant de le reposer sur le comptoir.
Les oreilles sifflantes, submergées de décibels, les deux amies regagnent la Fiat. Quelques étoiles filantes, annonciatrices des Perséides, zèbrent le ciel étoilé. Leur lueur se reflète sur les eaux noires du lac d’Annecy. Roxane s’installe au volant et Julie s’assied à côté d’elle. La voiture reste pour autant immobile. Roxane se décide.
— Il est tard, je ne te ramène pas chez toi, tu dormiras dans la chambre d’amis. D’accord ?
— Volontiers, ça m’arrange bien je suis vannée.
— Et si on se racontait ? propose Roxane.
Julie soupire.
— Si tu veux. Je suis tombée sur un homme obèse et presque chauve. En résumé, j’ai pris un pied comme il y a longtemps que je n’en avais pas pris, mais quand je lui ai touché la bite, j’ai cru que je tripotais celle de mon petit neveu de six ans. J’ai jamais rien vu d’aussi petit.
— C’est peut-être pour ça qu’il aime baiser dans le noir… Pour ne pas qu’on mette un visage sur une aussi petite bite…
— Ce n’est pas impossible. Et toi ?
Roxane paraît gênée une fraction de seconde.
— Ben…
— Ben… quoi ? T’as pris ton pied au moins ? insiste Julie.
— Oh ! Pour ça, oui.
Puis, baissant d’un ton, elle reprend.
— C’était une femme.
— Oh ! Ma vache ! T’as gouiné et elle t’a fait grimper aux rideaux ? s’exclame Julie.
— En résumé, c’est ça.
— Eh ! Bien ! La soirée n’a pas été totalement négative ! On s’est bien défoulée.
Roxane se met à rire.
— T’as raison après tout. On y retourne samedi prochain ?
Julie tend sa main ouverte.
— Tope là.
Après avoir tapé dans la paume de son amie, Roxane enclenche la première et démarre. Une faible lueur apparaît dans le ciel, à l’est.
*-*
Si le dimanche a commencé par une grasse matinée pour les deux amies, il se termine par une promenade au bord du lac. Puis, chacune rentre chez elle préparer la semaine de travail qui s’annonce.
Le samedi suivant, vers vingt heures, arrive chez Roxane, Julie trempée jusqu’aux os. Un violent orage s’étant déclenché sur le trajet qu’elle a fait à pied.
— Heureusement que j’ai mis mes affaires dans un sac en plastique, fait Julie dégoulinante de toute part au milieu de l’entrée.
— T’inquiète pas, la rassure son amie. Tu vas pouvoir te sécher et refaire ton brushing.
Après avoir monopolisé la salle de bains pendant une demi-heure, Julie réapparaît habillée pour la soirée. Cette fois-ci, elle a écarté le mini-short serré, trop difficile à enlever et à remettre, pour une mini-jupe dorée vraiment courte sur un collant-slip moiré couleur chair. Un t-shirt noir, moulant son corps d’adolescente et ses seins pointus dépourvus de soutien-gorge, surmonte l’ensemble. Ses cheveux blonds lui donnent un air angélique.
— Waouh ! Tu me fais presque mouiller, déclare Roxane en souriant.
— Déconne pas ! Imagine que l’une de nous deux mette ses mains sur les épaules de l’autre, on fait quoi ?
— Eh ! Bien ! On baisera comme des petites gouinettes, répond son amie en éclatant de rire. Tu oublies qu’on ne sait pas avec qui on s’envoie en l’air…
— Oui, c’est stressant finalement, conclut Julie.
Roxane gagne sa chambre et s’habille pour la soirée d’une robe courte noire couverte de strass et de paillettes multicolores. Ses jambes sont nues et si d’aventure elle se baisse, celui qui se trouverait derrière elle pourrait apercevoir une simple culotte de coton blanc.
Les deux amies dinent sur le pouce puis se dirigent au salon pour le café censé les tenir éveillées jusqu’au petit matin. À vingt-trois heures passées de quelques minutes, la Fiat 500 de Roxane se gare sur le parking du Cygne. Connaissant un peu les lieux maintenant, elles s’asseyent au bar quelques minutes après pour savourer leur premier cocktail. Roxane a l’air pressée d’en découdre.
— Allez, Julie ! Tu le finis ce verre ?
— Oui, oui… J’arrive.
Les deux jeunes femmes se retrouvent au Cygne noir en un temps record, nues et dans le sas faiblement éclairé.
— Cette fois-ci, je vais à gauche, précise Roxane. Fais comme tu veux, mais ne mets pas les mains sur mes épaules !
— Le diable m’en garde ! réplique Julie en riant doucement.
Roxane donne une petite tape amicale derrière la tête de Julie et ouvre la porte. Aussitôt, les ténèbres envahissent la pièce, comme s’ils se déversaient en cascade de la grande salle. Roxane, tel un somnambule, du moins comme on se plait généralement à le représenter, avance droit vers l’inconnu, les bras devant elle. On la bouscule ou on l’effleure ; quelquefois, c’est elle qui touche une peau nue. Elle traverse le public parsemé sans le voir, entre en contact avec un mur et fait demi-tour. Au moment où elle se retourne, elle se cogne contre un buste extrêmement vigoureux. En une fraction de seconde, Roxane imagine le corps d’un adepte de musculation et se dit qu’en fin de compte, elle doit bien se décider. Elle croit poser les mains sur les épaules de l’homme, mais elle s’aperçoit que celles-ci sont un peu plus hautes qu’elle ne le pense.
— C’est une vraie armoire à glace ! s’émerveille-t-elle. Je le veux ! Je le veux !
Roxane parvient à ses fins et l’inconnu se retourne vers elle. Ils s’étreignent et s’embrassent langoureusement. Tout en l’enlaçant, Roxane caresse le corps qu’elle a contre elle. Une musculature comme elle en a rarement vu. L’homme lui dépose quelques baisers dans le cou et la jeune femme se décide à pousser l’exploration plus loin. Le récit de Julie la semaine passée la tracasse un peu.
— Et si… songe-t-elle avec appréhension.
Pour se rassurer, Roxane plonge la main entre les jambes de son partenaire et frémit. Ah ! Ce n’est pas un micropénis, loin de là ! Elle se saisit de la hampe dont elle ne fait pas le tour avec les doigts, poursuit sa découverte jusqu’aux testicules, puis revient au niveau du gland. Les poils sont courts, mais non rasés totalement.
— Putain ! Elle est plus longue que mon double décimètre au bureau. C’est une massue qu’il a, ce n’est pas possible ! s’émerveille-t-elle.
La curiosité l’emporte jusqu’à vouloir soupeser les boules largement proportionnées au reste. Ravie, elle ferme les yeux en tâtant les deux grosses noix dans leur scrotum.
— À la piscine, avec sa musculature et sa bite, il doit rendre tous les mecs jaloux et faire mouiller toutes les femmes. Et je ne parle même pas d’un camp naturiste !
Tout à ses fantasmes, Roxane sent sa vulve se détremper, d’autant plus depuis que l’inconnu y a glissé le médius et l’annulaire. La jeune femme se laisse tomber doucement en arrière pour s’allonger sur le dos, incitant ainsi l’homme à se coucher près d’elle. Elle remonte les jambes, passe ses deux bras entre ses cuisses et les écarte au maximum en se tenant les talons. Les doigts de son partenaire lui fourragent toujours le vagin et s’attardent quelquefois sur son clitoris. Puis il se retire de la fournaise et approche son gland volumineux. Roxane libère ses mains et continue la caresse de son petit bouton.
— Il me la met ? Oui ou non ! songe Roxane fébrile.
L’inconnu plonge son membre disproportionné dans la vulve stupéfaite de la jeune femme qui ne peut s’empêcher de pousser un cri, vite refréné afin de respecter les consignes.
— Aaahhh !
Le phallus bute rapidement sur le col de l’utérus, mais le vagin, peu habitué jusque là à ces dimensions hors normes, parvient malgré tout à s’adapter. Quand, après une dizaine de va-et-vient, l’homme se retire totalement.
— Mais qu’est-ce qu’il fait ? se demande Roxane inquiète.
La réponse vient immédiatement après quand son sphincter est écartelé brusquement et son rectum rempli d’une masse de chair dure et chaude. Roxane ne crie pas, mais plante ses ongles dans le dos de son partenaire. Des larmes coulent sur son visage.
— Il m’encule de son gros dard, le salaud ! Il m’encule, oh ! Que j’ai mal !
Passé le moment de la pénétration toujours douloureux, Roxane reprend ses esprits et se masturbe. L’homme souffle fort, et soudain enfonce sa bite à fond dans les entrailles de la jeune femme et se répand en elle. Roxane repousse doucement son partenaire afin qu’il se retire de son rectum, il obtempère immédiatement pour se relever et s’évanouir dans la nuit. Roxane, laissée pour compte, finit sa branlette par un orgasme d’intensité moyenne. Elle reste allongée quelques instants, jouissant du sperme qui s’échappe de son anus par petits jets et de ses contractions vaginales résiduelles.
— S’il me l’avait laissée dans la chatte, j’aurais pris un pied phénoménal. Quel salaud ! Et maintenant, j’ai foutrement mal au cul, se désole-t-elle.
Elle s’assied, puis se relève quelques secondes plus tard pour se diriger, la main entre ses fesses mouillées, vers le sas où elle retrouve Julie, radieuse.
En effet Julie, partie comme la semaine passée les bras en avant au milieu de la pièce, rencontre aussitôt son partenaire d’un soir. L’inconnu se saisit des mains tendues et les pose lui-même sur ses épaules. Le message ne peut pas être plus clair. Échaudée par sa dernière aventure, la jeune femme cherche d’emblée les attributs virils de son futur amant et pousse un « ouf » de soulagement. Ce n’est pas un micropénis, ce n’est pas Rocco Siffredi non plus, juste un mec normalement constitué. Les bras de celui-ci l’enlacent et il dépose ses lèvres sur celles de Julie. À cette occasion, elle se rend compte que l’homme porte un collier de barbe et des moustaches. Les langues se caressent, se lèchent et s’emmêlent. La jeune femme sent l’érection de son partenaire contre son ventre. Elle descend la main vers l’objet de son désir et la referme autour de la hampe pour le masturber. Le prépuce cache et dévoile le gland tour à tour ; l’inconnu pousse de petits gémissements qui font mouiller le vagin de Julie. Les bouches se séparent, l’homme appuie sur les épaules de sa maîtresse pour la contraindre gentiment à s’agenouiller. Bien sûr, celle-ci a compris son intention et s’exécute avec enthousiasme. À genoux devant le sexe convoité, Julie se saisit du pénis, s’assure que celui-ci est bien décalotté et le plonge profondément dans sa bouche humide et chaude. La caresse buccale dure une éternité et la salive de Julie s’échappe par les commissures des lèvres.
— J’espère qu’il ne va pas jouir maintenant, espère Julie secrètement. Je la voudrais bien ailleurs.
Comme s’il lisait dans les pensées, il se retire et s’agenouille également. Tous deux en position de prière, ils s’embrassent fougueusement. D’une légère poussée, l’inconnu couche Julie sur le dos et lui remonte les genoux à hauteur des seins. Julie accroche ses mollets et écarte les jambes, offrant ses deux orifices à l’appétit de son amant d’un soir.
— Aïe ! s’écrie Julie.
L’homme pénètre l’anus de la jeune femme sans aucune préparation et entame une série de longs va-et-vient. La surprise passée et le sphincter finalement assez dilaté, Julie accorde volontiers son fondement à l’étranger qui l’excite tant. N’en pouvant plus d’attendre, Julie dirige ses doigts vers son clitoris, soulève le petit capuchon et titille le bouton gonflé et trempé de cyprine. L’inconnu devine la main qui s’agite à chaque fois qu’il donne un coup de boutoir dans les fesses de sa partenaire. Après quelques minutes, les deux membres du couple commencent à respirer fort en geignant. L’homme se retire du rectum et plonge dans le vagin brûlant et dégoulinant de sa belle. Il continue ses aller-retour dans le conduit naturel de la jeune femme, ponctués par des claquements mouillés. Julie sent l’orgasme arriver et entreprend de griffer le dos de son amant. L’extase vient pour eux deux après quelques secondes seulement. Le spasme voluptueux s’empare du couple et on entend soudain le bruit étouffé des cris que l’on cherche à masquer. Un moment de repos s’invite, l’homme garde son sexe dans celui de Julie, même si sa vigueur est provisoirement diminuée.
— Tu m’as fait jouir comme une bourgeoise qui trompe son mari ! soupire Julie. Dis-moi qui tu es, je t’en prie.
L’individu ne répond pas. Il prend le temps de s’agenouiller, de se relever et d’aider Julie à se redresser elle-même. Il l’embrasse fougueusement, Julie se donne en entier dans ses bras.
— Je ne peux pas chérie, tu sais bien.
Sur ces paroles, il s’éloigne dans l’obscurité. Julie le suit, avance les bras tendus en les remuant comme les ailes d’un moulin. Elle ne brasse que la nuit.
— Non, reviens !
La jeune femme se retrouve seule entourée de gens qu’elle ne veut surtout pas toucher. Résignée, elle se dirige à tâtons vers l’endroit présumé du sas. Parvenue à la porte, elle attend deux minutes en repensant à cette aventure qui n’en était finalement pas vraiment une. Roxane la rejoint alors.
*-*
Il est trois heures du matin quand la Fiat sort du parking de la discothèque. Tout en conduisant, Roxane se remue étrangement sur son siège.
— Tu as peut-être vu la plus petite bite de ton existence la semaine dernière, mais moi, je peux te dire que j’ai vu la plus grosse ce soir. Et tu sais ce qu’il en a fait le salaud ?
— Ben… Il t’a baisée avec, je suppose, répond Julie.
— Oui, il m’a baisée. Il m’a surtout enculée avec une grosse queue de plus de vingt centimètres. Il s’est déversé dans mon cul et moi, que dalle ! Nada.
— Aoutch ! T’as dû avoir mal à la rondelle !
— Oui, ça tu peux le dire.
— C’est pour ça que tu te remues sur ton fauteuil ? On dirait que t’as des puces dans la culotte, s’exclame Julie en riant.
— Fais pas la maline. J’aurais voulu t’y voir. Mais là où je lui en veux le plus, c’est qu’il m’a laissée tomber dès qu’il a joui. J’ai été obligée de me finir à la main.
— Quel salaud !
Un moment de silence s’invite entre les deux amies, car la circulation est interrompue. Deux véhicules se sont accrochés à un feu tricolore. Les conducteurs s’invectivent et des témoins ont appelé la gendarmerie. La Fiat réussit à se faufiler et repart.
— Et toi ? reprend Roxane.
— Moi ? Oh ! C’était merveilleux. Il m’a baisée dans tous les trous et j’ai joui comme une damnée.
— Y’en a qui ont de la chance…
— T’inquiète pas, chacun son tour, réplique Julie avec philosophie.
— Oui, tu as raison. Obèse ou musclé, petite bite ou grosse bite, chauve ou chevelu, homme ou femme, quand deux adultes décident de s’accoupler c’est toujours une bonne chose. Le plaisir vient toujours à un moment ou à un autre.
— Et si ce n’est pas le cas, nous avons toujours nos « doigts de fée » ! déclare Julie faussement solennelle et déclenchant le fou rire des deux amies.
*-*
Maintenant à mi-chemin entre la vingtaine et la trentaine, elles se sont rencontrées au lycée Berthollet à Annecy et ont toujours été dans la même classe de la sixième à la terminale. Le bac en poche, elles se sont séparées : Roxane, pour étudier à Paris et Julie à Lyon. Elles ne se sont néanmoins jamais perdues de vue et se retrouvaient régulièrement à Annecy lorsqu’elles revenaient chez leurs parents pour les vacances et les weekends. Elles sortaient toutes les deux en « boîte » et souvent s’envoyaient des copains dans les voitures sur des parkings discrets ou, à l’abri, dans une clairière de la forêt proche. Parfois, elles n’étaient qu’elles deux pour trois gars, mais « culs d’artichaut », elles en donnaient sans rechigner une feuille à tout le monde. Toutefois, contrairement à bien d’autres de leurs amies, elles n’ont jamais rencontré l’âme sœur parmi eux et sont restées célibataires.
Comme elles souhaitaient toutes deux revenir vivre à Annecy, elles eurent la chance d’y trouver un emploi à hauteur de leurs qualifications. Roxane est désormais avocate et travaille dans un cabinet réputé de la localité et Julie, expert-comptable, dans une Association de Gestion Agréée. Elles habitent séparément ; Roxane dans un immeuble récent près du lac et Julie, qui a toujours préféré la vieille ville, dans une maison ancienne coincée entre deux autres semblables dans le quartier du Musée-Château d’Annecy.
Roxane a invité Julie à diner, ce samedi. Nous retrouvons les deux jeunes femmes, alors qu’elles dégustent un café expresso au salon.
*-*
C’est le début de l’été, la porte-fenêtre donnant sur le balcon est ouverte. En l’absence de lune ce soir, les lumières de la ville et des étoiles font scintiller à elles seules les eaux noires du lac. Noires également sont les montagnes environnantes grimpant à l’assaut du ciel.
— On y va à quelle heure ? demande Roxane.
Roxane est la plus adulte des deux amies. Grande, des courbes harmonieuses, elle affiche des mensurations idéales qu’elle conserve précieusement par des visites régulières à la salle de sport. Ses cheveux courts et châtains lui donnent, au premier abord, un air plutôt sévère aussitôt tempéré par la douceur de ses yeux noisette. Pour ce soir, elle a passé une mini-robe brillante et chaussé des escarpins de couleur argent.
— Il est dix heures, répond Julie. Ce n’est pas la peine d’y aller avant onze heures, je pense. Mais tu y crois vraiment toi à cette histoire de « Cygne blanc » et de « Cygne noir ? »
Julie n’a pas la morphologie de Roxane, mais elle a conservé de manière naturelle celle de ses dix-huit ans. Des hanches assez droites, un ventre plat, un joli fessier et de petits seins très fermes. Ce soir, elle a mis ses appas juvéniles en valeur par un short noir moulant et ultra court et un chemisier blanc translucide sous lequel n’apparaît aucun soutien-gorge. Sa peau claire, ses yeux bleus et ses cheveux blonds mi-longs achèvent ce portrait de jeune fille qu’elle semble devoir garder encore de nombreuses années.
— J’ai lu ça plusieurs fois sur les réseaux sociaux, je ne pense pas que ce soit une « fake ».
Roxane avale une gorgée de café et poursuit.
— D’après celles et ceux qui y sont allés, il y a bien ce qu’il est convenu d’appeler « le Cygne blanc », discothèque tout à fait ordinaire semblable à toutes les autres de la région, mais aussi une darkroom que les habitués appellent « le Cygne noir ».
— Et tout le monde peut y aller ? relance Julie.
— Apparemment oui, mais sans dépasser un certain nombre de personnes. Le respect des règles est primordial, celui ou celle qui les transgresse s’en voit banni à jamais.
— Ah bon ! Et c’est quoi ces règles ?
— Elles sont simples. Je ne les connais pas toutes, mais quand tu rentres dans cette pièce où il n’y a aucun éclairage ni fenêtre, tu dois être nue comme un ver. Il est interdit de prononcer un mot. Tu te déplaces ou pas, sans rien voir, mais le premier ou la première qui te touche, ou que tu touches, tu baises avec. Quand c’est fini, les deux individus rejoignent le Cygne blanc, il n’y a pas de deuxième service.
— Mais si on est deux à ressortir au même moment, on sait forcément avec qui on a… Julie ne finit pas sa phrase.
— Il s’agit de se mettre d’accord sur l’ordre des sorties, ce qui permet au premier de se fondre dans la foule du Cygne blanc. D’ailleurs, il n’est pas recommandé de chercher à retrouver son partenaire d’un coup, sous peine de se faire bannir.
— Si j’ai bien compris, dans cette darkroom, on peut baiser avec un homme comme avec une femme, constate Julie.
— Tu as bien compris ; voilà pourquoi il vaut mieux être bi.
Julie hésite, pèse le pour et le contre et cherche à en savoir un maximum. Une idée l’effleure qui la fait sourire.
— Mais si c’est deux hommes, lequel empapaoute l’autre ?
— Je n’en sais trop rien. Je suppose un commun accord entre eux deux. Maintenant, ils peuvent se contenter mutuellement en laissant la sodomie de côté.
Julie pousse un soupir et se ressert un café.
— Je ne sais pas où tu veux m’emmener ma chérie, s’inquiète-t-elle, mais on peut toujours aller au Cygne blanc et voir sur place.
— Oui tu as raison, pourquoi pas. On y trouvera peut-être des mecs sympas sans aller plus loin.
Julie repose sa tasse dans la soucoupe et regarde sa montre TAG Heuer, une folie achetée un jour de déprime.
— D’ailleurs, il est temps, il faut un quart d’heure pour y aller.
— Allez ! Haut les cœurs ! fait Roxane en riant.
*-*
La petite Fiat 500 blanche se gare sans aucun mal sur le grand parking du Cygne en se faufilant entre les voitures déjà en place. La discothèque ressemble à un vaste hangar d’où proviennent, malgré l’insonorisation du bâtiment, les coups sourds des basses que l’on peut ressentir dans la poitrine. Les deux jeunes femmes ne payent qu’une entrée sur les deux, les filles sont toujours favorisées dans ce genre d’établissement. Elles pénètrent sur la piste de danse qu’elles traversent en se bouchant les oreilles en direction du bar où elles s’asseyent sur un tabouret haut. Leurs places leur donnent droit à un cocktail gratuit qu’elles se font servir au comptoir.
— Je ne me souvenais plus que la musique fût aussi forte ! hurle Roxane.
— J’ai des bouchons d’oreille, si tu veux, propose Julie sur le même ton.
— Merci, mais je vais sans doute m’habituer.
Quelques garçons téméraires tentent de les inviter à danser, mais les deux amies ne sont pas là pour flirter et pour terminer la soirée à faire des pipes dans une voiture. Elles surveillent avec curiosité le déplacement des personnes qui vont et viennent et essaient de deviner où peut bien se trouver le « Cygne noir ». Le manège d’un homme attire soudain leur attention. Venant de rentrer, il traverse la piste sans même accorder le moindre intérêt aux filles légèrement vêtues, qui s’y déhanchent de façon lascive. Il regarde sur sa gauche, puis sur sa droite et se dirige vers un renfoncement non éclairé de la grande salle. Il ne semble pas réapparaître.
— Tu as vu le type là ? interroge Roxane.
Le serveur a renouvelé le cocktail deux fois et la tête de Julie lui tourne un peu.
— Oui, j’ai vu. Tu crois que c’est par là le « Cygne noir » ?
— J’en ai bien l’impression, à mon avis on va revoir le gars, mais pas avant un certain temps. Tout dépend de ce qu’il aura fait là-bas. On y va ?
— Tu crois ? répond Julie, intimidée.
Roxane descend de son tabouret, prend Julie par la main et l’entraîne.
— Mais oui, on va se marrer et se faire juter la foufounette. En ce moment, j’ai trop de boulot et pas le temps de m’occuper d’un mec.
— Moi c’est pareil, je suis au bureau dix heures par jour et ce que je n’ai pas fait la semaine, je le fais le weekend. Je te laisse deviner à quoi mes mains s’amusent sous la mousse de mon bain…, avoue Julie d’une voix lasse.
— Bienvenue au club des doigts de fée ! Alors t’es prête ?
— Oui, t’as raison. Allons-y ! lance Julie avec une soudaine détermination.
*-*
Les deux amies partent dans la direction où a disparu l’inconnu. Au fond de la salle, entre les toilettes et l’angle du bar, le mur qui leur fait face est recouvert d’une tenture noire. D’un geste, Julie et Roxane se donnent réciproquement l’autorisation de regarder en dessous. Elles découvrent une porte capitonnée que Roxane ouvre. Une rombière assise derrière un guichet minuscule les accueille. L’éclairage est rougeâtre et tamisé.
— Entrez ou sortez, mais ne laissez pas la porte ouverte, ordonne-t-elle. C’est la première fois que vous venez au Cygne noir ?
Julie ferme derrière elle.
— Oui, fait Roxane soudain un peu moins enthousiaste qu’en arrivant.
La femme leur récite les instructions habituelles, mais Roxane les connait déjà en grande partie. Le seul détail qu’elle ignorait, c’est qu’il faut poser les mains sur les deux épaules du partenaire pour sceller le marché. Les deux amies se dirigent ensuite vers des cabines ressemblant à s’y méprendre à des vestiaires de piscine. Elles s’y dévêtent en totalité et déposent leurs habits dans des casiers à serrure codée. Julie sourit en se disant qu’effectivement, elle n’aurait pas eu la place de ranger une clé. Elles pénètrent toutes deux dans un sas éclairé.
— Tiens ! Tu n’as plus de poils au minou ? remarque Roxane en observant le sexe de Julie.
— Oui, je préfère, mais je vois que tu n’en as pas plus que moi…
Julie ferme le sas et l’obscurité envahit soudain la petite pièce. La porte opposée s’ouvre, mais toujours sur un noir complet. On perçoit des soupirs langoureux et une musique très douce.
— Tu vas à gauche, moi je vais à droite. Rendez-vous au bar du Cygne blanc après la baise, chuchote Roxane à l’oreille de son amie.
— OK. Chut ! répond Julie sur le même ton.
Les ténèbres sont tellement profondes qu’elles ont l’air consistantes. Roxane a l’impression de se déplacer dans une mélasse. Elle tend le bras droit sur le côté et frôle du bout des doigts le mur qu’elle longe à petits pas prudents. Elle remarque la souplesse du sol et se dit que c’est un bien si l’on doit s’étendre dessus. Soudain, on lui touche le coude gauche. Elle sursaute, attendant la suite, mais ce n’est qu’une fausse alerte. Roxane continue sa lente progression et finit par arriver à l’angle de la pièce. Elle opère un quart de tour sur sa gauche et poursuit sa marche hésitante quand elle bute sur le corps de quelqu’un qui semble explorer la salle en sens inverse. Roxane demeure figée, le cœur battant. Quelques doigts se glissent furtivement dans son entrejambe puis s’évanouissent. Aussitôt après, deux mains se plaquent sur ses épaules et restent immobiles.
— Ça y est ! Cette fois-ci, je suis bonne, pense Roxane immédiatement. Voyons à qui j’ai affaire.
Joignant le geste à la parole, Roxane avance sa propre main à mi-hauteur. Elle touche la peau douce d’un ventre et quelques rondeurs. Elle continue sa caresse vers le bas, ses doigts s’égarent dans une touffe de poils. Descendant encore un peu, elle coince entre l’index et le médius les grandes lèvres d’un sexe féminin.
— Merde alors ! Une nana ! songe-t-elle. Il y a longtemps que je n’ai pas gouiné, mais c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas.
Roxane écarte les bras de sa partenaire qui n’a pas bougé d’un pouce, s’en approche, cherche sa tête et l’embrasse. Aussitôt, les bouches s’ouvrent et les deux langues se mêlent quelques minutes. Puis l’inconnue quitte les lèvres de la jeune femme et lui lèche et mordille les seins. Elle glisse sa main entre ses cuisses et titille le clitoris par-dessus le capuchon de peau. Roxane mouille, les doigts de sa maîtresse s’en aperçoivent et s’introduisent profondément dans l’antre sacré. Elle geint doucement et ses genoux, tout à coup affaiblis, se plient jusqu’au sol. Les doigts ont déserté son vagin, pour se fourrer dans sa bouche entrouverte. Elle lèche, suce, lape, déglutit sa propre cyprine dont elle reconnait l’odeur et le goût. Sa partenaire soudain s’affaisse et se couche, forçant Roxane à faire de même. Sur le dos, incapable d’effectuer le moindre mouvement, celle-ci attend. Sa compagne, s’étant positionnée tête-bêche, lui embrasse l’enjambe et laisse doucement retomber son bassin sur les lèvres accueillantes de la jeune femme. Dès qu’elle commence à sucer la nymphe de son amante, Roxane écarte ses propres cuisses pour offrir la sienne aux assauts de l’inconnue. Un soixante-neuf d’enfer démarre. Les deux femmes se lèchent l’anus, le périnée et la vulve mutuellement. Elles échangent leur cyprine qu’elles boivent avec délice, pour revenir titiller le clitoris de leur langue agile. Roxane ne tient plus. Un orgasme d’une intensité oubliée se déclenche en elle.
— Hmmmfff ! hurle-t-elle doucement dans le sexe de l’autre.
La femme s’agite un peu plus fort, s’écarte et insère trois doigts dans la chatte de Roxane. Les spasmes redoublent, les sécrétions jaillissent et l’inconnue se met soudain, elle aussi, à couiner comme une souris. Elle se raidit et les contractions vaginales l’envahissent à son tour. Elle ne pousse pas un seul cri, mais ses bras enserrent le corps de Roxane tellement fort que celle-ci a du mal à respirer. Les deux orgasmes, passé leur acmé, cessent doucement. De temps en temps un soubresaut de l’une ou de l’autre, rappelle la vague voluptueuse qui s’est emparée d’elles. Puis c’est l’accalmie, les caresses et la tendresse. Les deux femmes se couvrent de baisers et se séparent à regret.
Une seule fois… Ne pas parler… Foutu règlement.
Quand Roxane la quitte, Julie se sent soudain isolée, délaissée, perdue dans une purée de pois noire. Elle ouvre les yeux en grand, mais rien, pas le plus petit rayon de lumière, le néant total.
— C’est flippant et ça ne me donne pas envie de baiser, constate-t-elle intérieurement. J’ai plutôt envie de foutre le camp. Bon, « Circulez ! Rien à voir », c’est le moment de le dire.
Sur cette pensée, et contrairement aux instructions de Roxane qui lui a demandé de partir à l’opposé, Julie se lance devant elle les bras en avant. Elle se dit qu’elle finira bien par atteindre le mur d’en face si elle ne rencontre personne en chemin. Elle marche deux mètres et sa main gauche tâtonne un corps qui s’échappe aussitôt. Julie sursaute, reste immobile quelques secondes et s’éloigne. Elle parcourt encore un mètre ou deux, effleure brièvement une peau puis, sans s’en rendre compte du fait de l’obscurité, ses deux bras passent à hauteur de la tête d’un individu sans le toucher. Elle se cogne dans le dos d’un corps flasque et par réflexe s’accroche aux épaules. Le signal est lancé.
— Merde ! J’ai fait quoi là ? pense-t-elle immédiatement.
La silhouette devant elle fait demi-tour, tend également les bras et lui empoigne les seins. Les mains potelées les caressent, les soupèsent et pincent un peu les tétons. Julie, soumise, fait de même. Elle tâte le torse d’un homme gras et plus petit qu’elle. Il a de la poitrine, lui aussi et du ventre. Quand elle lui frôle la tête, elle s’aperçoit qu’il lui manque la moitié des cheveux.
— Ce n’est pas un Adonis, songe-t-elle, mais c’était à prévoir.
Julie s’enhardit et avance son bras en direction approximative du bas-ventre de l’inconnu. La peau du pubis est lisse comme celle d’un bébé.
— Mais c’est quoi ça ! s’étonne Julie en enserrant d’une seule main deux petites couillettes et un minuscule pénis tout mou.
L’individu appuie de sa main celle de sa partenaire pour lui montrer qu’il apprécie la caresse. La petite nouille commence à durcir contre la paume de Julie.
— C’est pas plus grand que mon petit doigt, je vais en faire quoi de ce truc ?
Pendant ce temps, l’homme s’enhardit et pose ses lèvres sur la bouche de Julie. Les deux amants d’une heure s’embrassent à pleine bouche, à pleine langue.
— Il embrasse et caresse bien, c’est toujours ça, se dit Julie qui commence à mouiller en haut des cuisses.
En érection totale, la verge doit mesurer cinq centimètres de long sur deux de diamètre. Ses couilles ne sont pas plus grosses que ces olives fourrées que l’on sert à l’apéritif. Une peau de bébé à cet endroit, certes, mais aussi une bite du même âge…
— Je n’ai jamais vu ça, pense Julie. Quand je vais raconter ça à Roxane !
L’homme appuie sur les épaules de Julie lui signifiant ainsi de s’agenouiller. Quand elle repose sur ses rotules, elle sent une main derrière son crâne qui la pousse en avant. Elle sait qu’elle doit ouvrir la bouche et gobe dans son intégralité le microappareil génital de l’individu. Elle pourrait le châtrer définitivement d’un seul coup de dents. Elle s’enlève cette idée de la tête et laisse s’échapper les couillettes. De deux doigts précis et prudents, elle décalotte le bâtonnet et entreprend de sucer le gland gros comme une fraise Tagada. Plusieurs minutes s’écoulent. Que pense-t-elle à ce moment-là ? Personne ne pourrait le dire. Peut-être même est-ce inavouable, mais la vulve, le périnée, les fesses et les cuisses de Julie se détrempent de cyprine. Soudain, l’inconnu remet la main derrière le crâne de Julie. Une première giclée de sperme inonde sa langue. Il crie le plus doucement possible.
— Hmmmfff !!!
La tête coincée, Julie reçoit un deuxième jet, puis un troisième, puis un… Au septième, elle relâche tout et crache devant elle une grande quantité de semence avant de reprendre sa respiration. L’homme lui replace la bouche précipitamment et éjacule à nouveau en poussant des « Hmmmfff ! ». Huit, neuf, dix… quinze. Quinze giclées de foutre dont Julie n’a pu avaler que les dernières. Comment il est gaulé ce mec ? Il a une bite de minot, mais une prostate comme une vessie ! Ce n’est pas possible autrement !
Essoufflée, Julie se retire. Son partenaire la fait allonger sur le dos doucement et tendrement. Les jambes en grenouille, elle sent les gros doigts de l’homme fourrager sa vulve, puis ils la pénètrent sans effort. Julie ne peut s’empêcher de pousser un soupir. « Il a une petite bite, mais de gros doigts et il sait s’en servir. ». En effet, notre ami est un prince de la masturbation et quelques minutes plus tard, un orgasme géant emporte Julie, deux doigts experts plantés dans le vagin. L’inconnu se penche alors sur sa maîtresse à tâtons, dépose un baiser sur ses lèvres et lui chuchote tout bas à l’oreille.
— Merci pour tout.
Ensuite, il se relève et repart en s’enfonçant dans la nuit.
Julie, un peu sonnée, met quelques instants à récupérer.
— Quel pied ! observe-t-elle.
Elle se dresse sur ses jambes flageolantes et bras en avant, essaie de se diriger vers la sortie en espérant ne rencontrer personne. Quand elle claque la porte du sas, une faible lumière s’allume. Éblouie, la main sur les yeux, Julie ressort et regagne les cabines ainsi que le vestiaire où sont enfermées ses affaires.
*-*
De retour au bar du Cygne blanc, Julie rejoint Roxane, sortie avant elle et qui l’attend. Elles restent un moment silencieuses devant leur quatrième cocktail de la soirée. La tête pleine d’une musique fracassante, ni l’une ni l’autre n’a, pour l’instant, envie de détailler son expérience du « Cygne noir ».
— Il est trois heures du mat’, lâche soudain Roxane. On se rentre ?
— Oui, allons-y, fait Julie en finissant son verre d’un seul trait avant de le reposer sur le comptoir.
Les oreilles sifflantes, submergées de décibels, les deux amies regagnent la Fiat. Quelques étoiles filantes, annonciatrices des Perséides, zèbrent le ciel étoilé. Leur lueur se reflète sur les eaux noires du lac d’Annecy. Roxane s’installe au volant et Julie s’assied à côté d’elle. La voiture reste pour autant immobile. Roxane se décide.
— Il est tard, je ne te ramène pas chez toi, tu dormiras dans la chambre d’amis. D’accord ?
— Volontiers, ça m’arrange bien je suis vannée.
— Et si on se racontait ? propose Roxane.
Julie soupire.
— Si tu veux. Je suis tombée sur un homme obèse et presque chauve. En résumé, j’ai pris un pied comme il y a longtemps que je n’en avais pas pris, mais quand je lui ai touché la bite, j’ai cru que je tripotais celle de mon petit neveu de six ans. J’ai jamais rien vu d’aussi petit.
— C’est peut-être pour ça qu’il aime baiser dans le noir… Pour ne pas qu’on mette un visage sur une aussi petite bite…
— Ce n’est pas impossible. Et toi ?
Roxane paraît gênée une fraction de seconde.
— Ben…
— Ben… quoi ? T’as pris ton pied au moins ? insiste Julie.
— Oh ! Pour ça, oui.
Puis, baissant d’un ton, elle reprend.
— C’était une femme.
— Oh ! Ma vache ! T’as gouiné et elle t’a fait grimper aux rideaux ? s’exclame Julie.
— En résumé, c’est ça.
— Eh ! Bien ! La soirée n’a pas été totalement négative ! On s’est bien défoulée.
Roxane se met à rire.
— T’as raison après tout. On y retourne samedi prochain ?
Julie tend sa main ouverte.
— Tope là.
Après avoir tapé dans la paume de son amie, Roxane enclenche la première et démarre. Une faible lueur apparaît dans le ciel, à l’est.
*-*
Si le dimanche a commencé par une grasse matinée pour les deux amies, il se termine par une promenade au bord du lac. Puis, chacune rentre chez elle préparer la semaine de travail qui s’annonce.
Le samedi suivant, vers vingt heures, arrive chez Roxane, Julie trempée jusqu’aux os. Un violent orage s’étant déclenché sur le trajet qu’elle a fait à pied.
— Heureusement que j’ai mis mes affaires dans un sac en plastique, fait Julie dégoulinante de toute part au milieu de l’entrée.
— T’inquiète pas, la rassure son amie. Tu vas pouvoir te sécher et refaire ton brushing.
Après avoir monopolisé la salle de bains pendant une demi-heure, Julie réapparaît habillée pour la soirée. Cette fois-ci, elle a écarté le mini-short serré, trop difficile à enlever et à remettre, pour une mini-jupe dorée vraiment courte sur un collant-slip moiré couleur chair. Un t-shirt noir, moulant son corps d’adolescente et ses seins pointus dépourvus de soutien-gorge, surmonte l’ensemble. Ses cheveux blonds lui donnent un air angélique.
— Waouh ! Tu me fais presque mouiller, déclare Roxane en souriant.
— Déconne pas ! Imagine que l’une de nous deux mette ses mains sur les épaules de l’autre, on fait quoi ?
— Eh ! Bien ! On baisera comme des petites gouinettes, répond son amie en éclatant de rire. Tu oublies qu’on ne sait pas avec qui on s’envoie en l’air…
— Oui, c’est stressant finalement, conclut Julie.
Roxane gagne sa chambre et s’habille pour la soirée d’une robe courte noire couverte de strass et de paillettes multicolores. Ses jambes sont nues et si d’aventure elle se baisse, celui qui se trouverait derrière elle pourrait apercevoir une simple culotte de coton blanc.
Les deux amies dinent sur le pouce puis se dirigent au salon pour le café censé les tenir éveillées jusqu’au petit matin. À vingt-trois heures passées de quelques minutes, la Fiat 500 de Roxane se gare sur le parking du Cygne. Connaissant un peu les lieux maintenant, elles s’asseyent au bar quelques minutes après pour savourer leur premier cocktail. Roxane a l’air pressée d’en découdre.
— Allez, Julie ! Tu le finis ce verre ?
— Oui, oui… J’arrive.
Les deux jeunes femmes se retrouvent au Cygne noir en un temps record, nues et dans le sas faiblement éclairé.
— Cette fois-ci, je vais à gauche, précise Roxane. Fais comme tu veux, mais ne mets pas les mains sur mes épaules !
— Le diable m’en garde ! réplique Julie en riant doucement.
Roxane donne une petite tape amicale derrière la tête de Julie et ouvre la porte. Aussitôt, les ténèbres envahissent la pièce, comme s’ils se déversaient en cascade de la grande salle. Roxane, tel un somnambule, du moins comme on se plait généralement à le représenter, avance droit vers l’inconnu, les bras devant elle. On la bouscule ou on l’effleure ; quelquefois, c’est elle qui touche une peau nue. Elle traverse le public parsemé sans le voir, entre en contact avec un mur et fait demi-tour. Au moment où elle se retourne, elle se cogne contre un buste extrêmement vigoureux. En une fraction de seconde, Roxane imagine le corps d’un adepte de musculation et se dit qu’en fin de compte, elle doit bien se décider. Elle croit poser les mains sur les épaules de l’homme, mais elle s’aperçoit que celles-ci sont un peu plus hautes qu’elle ne le pense.
— C’est une vraie armoire à glace ! s’émerveille-t-elle. Je le veux ! Je le veux !
Roxane parvient à ses fins et l’inconnu se retourne vers elle. Ils s’étreignent et s’embrassent langoureusement. Tout en l’enlaçant, Roxane caresse le corps qu’elle a contre elle. Une musculature comme elle en a rarement vu. L’homme lui dépose quelques baisers dans le cou et la jeune femme se décide à pousser l’exploration plus loin. Le récit de Julie la semaine passée la tracasse un peu.
— Et si… songe-t-elle avec appréhension.
Pour se rassurer, Roxane plonge la main entre les jambes de son partenaire et frémit. Ah ! Ce n’est pas un micropénis, loin de là ! Elle se saisit de la hampe dont elle ne fait pas le tour avec les doigts, poursuit sa découverte jusqu’aux testicules, puis revient au niveau du gland. Les poils sont courts, mais non rasés totalement.
— Putain ! Elle est plus longue que mon double décimètre au bureau. C’est une massue qu’il a, ce n’est pas possible ! s’émerveille-t-elle.
La curiosité l’emporte jusqu’à vouloir soupeser les boules largement proportionnées au reste. Ravie, elle ferme les yeux en tâtant les deux grosses noix dans leur scrotum.
— À la piscine, avec sa musculature et sa bite, il doit rendre tous les mecs jaloux et faire mouiller toutes les femmes. Et je ne parle même pas d’un camp naturiste !
Tout à ses fantasmes, Roxane sent sa vulve se détremper, d’autant plus depuis que l’inconnu y a glissé le médius et l’annulaire. La jeune femme se laisse tomber doucement en arrière pour s’allonger sur le dos, incitant ainsi l’homme à se coucher près d’elle. Elle remonte les jambes, passe ses deux bras entre ses cuisses et les écarte au maximum en se tenant les talons. Les doigts de son partenaire lui fourragent toujours le vagin et s’attardent quelquefois sur son clitoris. Puis il se retire de la fournaise et approche son gland volumineux. Roxane libère ses mains et continue la caresse de son petit bouton.
— Il me la met ? Oui ou non ! songe Roxane fébrile.
L’inconnu plonge son membre disproportionné dans la vulve stupéfaite de la jeune femme qui ne peut s’empêcher de pousser un cri, vite refréné afin de respecter les consignes.
— Aaahhh !
Le phallus bute rapidement sur le col de l’utérus, mais le vagin, peu habitué jusque là à ces dimensions hors normes, parvient malgré tout à s’adapter. Quand, après une dizaine de va-et-vient, l’homme se retire totalement.
— Mais qu’est-ce qu’il fait ? se demande Roxane inquiète.
La réponse vient immédiatement après quand son sphincter est écartelé brusquement et son rectum rempli d’une masse de chair dure et chaude. Roxane ne crie pas, mais plante ses ongles dans le dos de son partenaire. Des larmes coulent sur son visage.
— Il m’encule de son gros dard, le salaud ! Il m’encule, oh ! Que j’ai mal !
Passé le moment de la pénétration toujours douloureux, Roxane reprend ses esprits et se masturbe. L’homme souffle fort, et soudain enfonce sa bite à fond dans les entrailles de la jeune femme et se répand en elle. Roxane repousse doucement son partenaire afin qu’il se retire de son rectum, il obtempère immédiatement pour se relever et s’évanouir dans la nuit. Roxane, laissée pour compte, finit sa branlette par un orgasme d’intensité moyenne. Elle reste allongée quelques instants, jouissant du sperme qui s’échappe de son anus par petits jets et de ses contractions vaginales résiduelles.
— S’il me l’avait laissée dans la chatte, j’aurais pris un pied phénoménal. Quel salaud ! Et maintenant, j’ai foutrement mal au cul, se désole-t-elle.
Elle s’assied, puis se relève quelques secondes plus tard pour se diriger, la main entre ses fesses mouillées, vers le sas où elle retrouve Julie, radieuse.
En effet Julie, partie comme la semaine passée les bras en avant au milieu de la pièce, rencontre aussitôt son partenaire d’un soir. L’inconnu se saisit des mains tendues et les pose lui-même sur ses épaules. Le message ne peut pas être plus clair. Échaudée par sa dernière aventure, la jeune femme cherche d’emblée les attributs virils de son futur amant et pousse un « ouf » de soulagement. Ce n’est pas un micropénis, ce n’est pas Rocco Siffredi non plus, juste un mec normalement constitué. Les bras de celui-ci l’enlacent et il dépose ses lèvres sur celles de Julie. À cette occasion, elle se rend compte que l’homme porte un collier de barbe et des moustaches. Les langues se caressent, se lèchent et s’emmêlent. La jeune femme sent l’érection de son partenaire contre son ventre. Elle descend la main vers l’objet de son désir et la referme autour de la hampe pour le masturber. Le prépuce cache et dévoile le gland tour à tour ; l’inconnu pousse de petits gémissements qui font mouiller le vagin de Julie. Les bouches se séparent, l’homme appuie sur les épaules de sa maîtresse pour la contraindre gentiment à s’agenouiller. Bien sûr, celle-ci a compris son intention et s’exécute avec enthousiasme. À genoux devant le sexe convoité, Julie se saisit du pénis, s’assure que celui-ci est bien décalotté et le plonge profondément dans sa bouche humide et chaude. La caresse buccale dure une éternité et la salive de Julie s’échappe par les commissures des lèvres.
— J’espère qu’il ne va pas jouir maintenant, espère Julie secrètement. Je la voudrais bien ailleurs.
Comme s’il lisait dans les pensées, il se retire et s’agenouille également. Tous deux en position de prière, ils s’embrassent fougueusement. D’une légère poussée, l’inconnu couche Julie sur le dos et lui remonte les genoux à hauteur des seins. Julie accroche ses mollets et écarte les jambes, offrant ses deux orifices à l’appétit de son amant d’un soir.
— Aïe ! s’écrie Julie.
L’homme pénètre l’anus de la jeune femme sans aucune préparation et entame une série de longs va-et-vient. La surprise passée et le sphincter finalement assez dilaté, Julie accorde volontiers son fondement à l’étranger qui l’excite tant. N’en pouvant plus d’attendre, Julie dirige ses doigts vers son clitoris, soulève le petit capuchon et titille le bouton gonflé et trempé de cyprine. L’inconnu devine la main qui s’agite à chaque fois qu’il donne un coup de boutoir dans les fesses de sa partenaire. Après quelques minutes, les deux membres du couple commencent à respirer fort en geignant. L’homme se retire du rectum et plonge dans le vagin brûlant et dégoulinant de sa belle. Il continue ses aller-retour dans le conduit naturel de la jeune femme, ponctués par des claquements mouillés. Julie sent l’orgasme arriver et entreprend de griffer le dos de son amant. L’extase vient pour eux deux après quelques secondes seulement. Le spasme voluptueux s’empare du couple et on entend soudain le bruit étouffé des cris que l’on cherche à masquer. Un moment de repos s’invite, l’homme garde son sexe dans celui de Julie, même si sa vigueur est provisoirement diminuée.
— Tu m’as fait jouir comme une bourgeoise qui trompe son mari ! soupire Julie. Dis-moi qui tu es, je t’en prie.
L’individu ne répond pas. Il prend le temps de s’agenouiller, de se relever et d’aider Julie à se redresser elle-même. Il l’embrasse fougueusement, Julie se donne en entier dans ses bras.
— Je ne peux pas chérie, tu sais bien.
Sur ces paroles, il s’éloigne dans l’obscurité. Julie le suit, avance les bras tendus en les remuant comme les ailes d’un moulin. Elle ne brasse que la nuit.
— Non, reviens !
La jeune femme se retrouve seule entourée de gens qu’elle ne veut surtout pas toucher. Résignée, elle se dirige à tâtons vers l’endroit présumé du sas. Parvenue à la porte, elle attend deux minutes en repensant à cette aventure qui n’en était finalement pas vraiment une. Roxane la rejoint alors.
*-*
Il est trois heures du matin quand la Fiat sort du parking de la discothèque. Tout en conduisant, Roxane se remue étrangement sur son siège.
— Tu as peut-être vu la plus petite bite de ton existence la semaine dernière, mais moi, je peux te dire que j’ai vu la plus grosse ce soir. Et tu sais ce qu’il en a fait le salaud ?
— Ben… Il t’a baisée avec, je suppose, répond Julie.
— Oui, il m’a baisée. Il m’a surtout enculée avec une grosse queue de plus de vingt centimètres. Il s’est déversé dans mon cul et moi, que dalle ! Nada.
— Aoutch ! T’as dû avoir mal à la rondelle !
— Oui, ça tu peux le dire.
— C’est pour ça que tu te remues sur ton fauteuil ? On dirait que t’as des puces dans la culotte, s’exclame Julie en riant.
— Fais pas la maline. J’aurais voulu t’y voir. Mais là où je lui en veux le plus, c’est qu’il m’a laissée tomber dès qu’il a joui. J’ai été obligée de me finir à la main.
— Quel salaud !
Un moment de silence s’invite entre les deux amies, car la circulation est interrompue. Deux véhicules se sont accrochés à un feu tricolore. Les conducteurs s’invectivent et des témoins ont appelé la gendarmerie. La Fiat réussit à se faufiler et repart.
— Et toi ? reprend Roxane.
— Moi ? Oh ! C’était merveilleux. Il m’a baisée dans tous les trous et j’ai joui comme une damnée.
— Y’en a qui ont de la chance…
— T’inquiète pas, chacun son tour, réplique Julie avec philosophie.
— Oui, tu as raison. Obèse ou musclé, petite bite ou grosse bite, chauve ou chevelu, homme ou femme, quand deux adultes décident de s’accoupler c’est toujours une bonne chose. Le plaisir vient toujours à un moment ou à un autre.
— Et si ce n’est pas le cas, nous avons toujours nos « doigts de fée » ! déclare Julie faussement solennelle et déclenchant le fou rire des deux amies.
*-*
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2 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Merci, fidèle La Chipie.
Bravo pour le récit mon cher.
La chipie
La chipie