Le désir au bord des lèvres #4 Mon premier Glory Hole
Récit érotique écrit par ManonS [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 18-04-2024 dans la catégorie Pour la première fois
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Le désir au bord des lèvres #4 Mon premier Glory Hole
« Tu es là ? » Il était 23h.
« Oui. »
« Toujours partante pour ce qu’on a dit ? Je prends le vélo et j’arrive. Prête ? »
Mon cœur battait la chamade. Evidemment, que j’étais prête. Ou plutôt, apprêtée. J’avais mis mon rouge à lèvres pour l’occasion. Nathan avait prévu de passer la soirée à geeker. Mais je n’avais encore jamais rencontré Alice, quoi que nous ayons souvent eu l’occasion d’échanger depuis ce moment où je l’avais rencontrée sur un tchat en ligne. J’appréhendais.
J’étais la première arrivée. L’endroit ne payait pas de mine : il se trouvait certes à l’autre bout de la ville, mais il faisait l’angle d’une rue pas si glauque. De l’extérieur, il ressemblait à n’importe quelle autre boutique. Banale. A peine remarquable. Mais d’épais rideaux dissimulaient la vitre de l’entrée. Roses. A vrai dire, ils ressemblaient davantage à une invitation qu’à une dissuasion. Ils promettaient une forme de secret. De discrétion. Et ils avaient la couleur du charme et de la séduction. *M’apprêtais-je vraiment à entrer là-dedans ?* Je me sentais soudain très bête. Mais j’aperçu rapidement un vélo débouler à l’autre bout de la rue.
Le crépuscule tombait. Un cortège de couleurs tamisées l’accompagnait. Le vélo s’était stationné non loin. Une jeune femme fluette, plutôt frêle mais au visage marqué, en était descendue. Alice, sans aucun doute. Elle avait les cheveux bleus, avec des mèches jaunes – ou vertes, je ne me souviens plus. En m’apercevant, elle me sourit. Elle ne m’avait pourtant jamais rencontrée. Mais je sentis qu’elle avait tout de suite compris que c’était moi. J’imagine que je donnais l’impression d’être inquiète, seule dans un coin de rue désert, à me tenir les épaules en croix. J’étais tendue, mais n’osais m’allumer une cigarette – cela risquerait d’affecter la netteté de mon rouge à lèvres. Alice, en revanche, ne s’en priva pas. Elle s’en roula une le temps d’arriver à ma portée. Une fois à mon niveau, elle se dressa sur la pointe des pieds pour affecter ma joue d’un baiser à la volée. « – Salut, toi !
– Salut. Alice ?
– Bah oui, qui d’autre ? Alors, prête à te dévergonder ? Ce soir, c’est nous les reines de la pipe ! Ces messieurs ne savent pas à quoi s’attendre. Ça tombe bien, j’ai pas pomper de bites depuis au moins deux jours. »
Je ne pu m’empêcher de glousser – de stress, sans doute, plus qu’autre chose.
Alice semblait consciente de mon état. Et pour me détendre, le temps de sa clope (puis d’une autre), elle changea d’abord de sujet, pour briser la glace. Puis, elle revint à ce qui nous occupait ce soir. Elle se montra plutôt informative, précise, et, fidèle à son habitude, cash et sans concessions. Quand elle eu terminé de fumer, je me sentais rassurée. Ou plutôt, déterminée. Elle m’avait redonné du courage. Alors, nous sommes entrées dans le Club54.
* * *
C’était une cabine étroite, très sobre, en tous points similaire à une cabine d’essayage. Il y avait même un petit tabouret. Un distributeur de préservatifs était accroché au mur mais il était vide et en piteux état. L’habitacle était éclairé par une ampoule à la teinte criarde. L’ambiance était certes tamisée, comme Alice me l’avait assuré, mais aussi un peu glauque. Les murs délavés étaient parsemés de dessins obscènes et de numéros griffonnés à la hâte, accompagnant des demandes explicites et parfois très précises. Les deux murs qui cloisonnaient la cabine étaient percés de trous plus ou moins larges, à différentes hauteurs, de part et d’autre du tabouret. Je venais de refermer la porte derrière moi et abaissait le loquet qui servait de verrou.
Je me retrouvais seule avec moi-même, une musique nasillarde crépitant dans des enceintes de mauvaise qualité fichées dans le plafond. J’étais soudain tendue de stress. *Mais qu’est-ce que je foutais là ? Comment avais-je pu me laisser entraîner dans cet endroit ?* Alice devait se trouver dans une cabine non loin. Mais je n’entendais rien. Des hommes nous avaient néanmoins vu entrer, mais aucun bruit ne parvenait jusqu’à moi. On aurait dit que j’avais pénétré un autre pan de la réalité, solitaire et muet. Puis, j’entendis la porte de la cabine adjacente se refermer dans un grincement. *Quelqu’un était entré !* Un bruit de braguette qui se défait. Plus rien. Mon cœur battait si fort que j’en avais la nausée. Mais la conscience que quelqu’un avait choisi la cabine d’à côté parce qu’il m’avait vue entrer dans celle-ci me décidai tout d’un coup. Prenant mon courage à deux mains, je m’asseyai sur le tabouret. De l’autre côté, j’entendis alors quelque chose s’appesantir contre le mur de la cabine. L’instant d’après, un sexe d’homme passait à travers le trou du milieu. Je me souviens avoir hoqueté de surprise. Le voir tout d’un coup avait néanmoins dédramatisé la situation. Ça y est, j’y étais, et la suite ne dépendait que de moi.
Le sexe qui se trouvait juste devant mes yeux était long, plutôt fin, mais pointait vers le bas. Il me donnait l’impression d’être timide. Quant à moi je me trémoussais sur mon tabouret. Je ne savais pas quelle position adopter. Je me sentais mal à l’aise. J’avais néanmoins très envie de voir ce dont j’étais capable. J’étais venue pour cela, après tout. Il faudrait bien se lancer. Mais quelque chose augmenta alors sensiblement mon stress. Plus le temps passait, et plus je me sentais la pression de devoir entamer la chose – quelle qu’elle soit. Derrière, un homme patientait, et s’attendait à ce que je prenne les choses « en main ». Mais je n’osais pas me lancer…
C’est alors que, dans le demi-silence à peine bercé par la musique lancinante des enceintes au plafond, j’entendis quelque chose. Cela ne venait pas de la cabine adjacente, mais d’un peu plus loin. Des bruits de succion. Des bruits de plus en plus appuyés. Je pensais aussitôt à Alice. Vraisemblablement, elle avait pris les devants avec son hôte. J’écoutais plus attentivement, et me rendais compte qu’elle y mettait tout son cœur. C’en était presque obscène. Je l’entendais, si c’était bien elle, aspirer, déglutir, gémir, émettre des sons de contentement factices, japper. Je l’entendais même saliver. A l’excès.
Je n’étais apparemment pas la seule à avoir prêter attention au concert humide qui résonnait à présent dans le couloir. Face à moi, dans la demi-pénombre, le pénis de mon hôte à moi s’était mis en mouvement. D’abord timide, il se redressait et je le voyais gonfler à vue d’œil. La petite peau qui recouvrait jusque-là son gland s’était retirée pour le découvrir, et il arrivait à présent juste à hauteur de mon nez. Ma poitrine se souleva d’un intense sentiment mêlant excitation et angoisse. Je pouvais sentir son odeur. Une odeur forte, musquée. Les bruits d’Alice m’avait servie de déclencheur, et j’avais maintenant une meilleure idée de la façon dont je devais me comporter. Alors, j’entrouvris les lèvres. Mais je n’osais pas encore le goûter. Je préféra y poser ma main, pour commencer. Je me surpris à constater qu’elle tremblait. Le stress de la situation m’avait ôtée presque tout tonus musculaire. Et quand j’effleura ce membre gorgé d’excitation, je sentis un frisson parcourir l’intégralité de mon corps.
Je m’étais aussitôt dressée sur le tabouret, droite comme un « i ». De l’autre côté de la fine paroi, j’entendis l’homme réagir d’un soupir prononcé. Cela me conforta dans l’idée que je pouvais poursuivre. Alors, après l’avoir flatté de quelque caresse timides, je saisis son pénis de ma main droite. Je l’avais empoigné, pour le sentir pleinement. Il était dur, bien sûr, mais aussi doux et je sentais la peau fine qui le recouvrait glisser lentement sur l’organe en lui-même. J’entrepris de le masser doucement, mais fermement. Je sentais que mon geste lui procurait du plaisir. Il gonflait encore. L’homme derrière la paroi poussa même son sexe un peu plus à travers le trou. Je l’imaginais complètement allongé contre le mur, le pubis plaqué contre la surface froide. Le membre était à peu près du même gabarit que celui de Nathan, quoi qu’un peu plus long.
*Nathan*. Le visage de Nathan m’apparut soudain. Alors que j’étais en train de masturber ce parfait inconnu dans une cabine mal éclairée d’un recoin de la ville, je le voyais. L’imaginais me regarder. Cela me coupa dans mon élan. Je lâchai le sexe qui commençait à baver sur la paume de ma main, et m’essuya rapidement sur mon pantalon. De l’autre côté de la paroi, j’entendis l’homme s’étonner et s’y coller un peu plus. Plus loin dans le couloir, un inconnu poussait quant à lui un profond râle de soulagement. Mais c’en était trop pour moi. Je n’étais plus là. Nathan me regardait, et je ne pouvais continuer. Je ne me reconnaissais pas. Je me relevai aussitôt et, sans rien dire, je sorti de la cabine et me précipitai au dehors.
* * *
J’avais bien attendu une demi-heure toute seule à l’angle de la rue. Je m’étais allumé clopes sur clopes en attendant de voir Alice ressortir du club. Dans l’intervalle, j’avais vu plusieurs hommes y entrer et d’autres en sortir. Je me tenais à l’écart pour éviter d’être reconnue, mais je les observais. L’un d’eux était peut-être celui que je venais de planter dans la cabine. Était-il déçu ? A quel point me regrettait-il ? Ou bien, peut-être qu’Alice s’était chargée de le satisfaire. Je ne savais pas si j’admirais cette fille, ou si elle m’effrayait. Je crois que j’enviais son ouverture d’esprit et sa spontanéité. Elle ne reculait devant aucun fantasme, aucun désir, aucun défi. Elle écoutait simplement son corps et son imagination, et leur cédait sans honte. A la réflexion, c’était peut-être la fille la plus libre que je connaissais.
Je la vis bientôt ressortir, la mine curieuse, me cherchant du regard. Je m’approchais pour la rassurer. Quand elle m’aperçut, son visage s’éclaira soudain et elle se fendit d’un sourire taquin. « Alors ? me dit elle. Alors ! Comment c’était ? Tu es sortie il y a longtemps ? Attend… Qu’est-ce que c’est que cette mine ? Tu t’es dégonflée ? »
Je lui expliquais ce qui s’était passé. Mais j’omis de faire mention de Nathan. Je me contentais de lui dire que le stress l’avait emporté et que j’étais partie sans demander mon reste. Mais je ne lui fis pas part de mes scrupules à l’idée d’avoir été sur le point de tromper Nathan. Alice me taquina un moment mais me fit comprendre que ce n’était pas la fin du monde, que je n’avais lésé personne et que le stress de la première fois n’avait rien d’étonnant, surtout dans ce genre d’endroit. Elle s’alluma une cigarette, et s’empressa alors de me raconter ses propres expériences. « – ‘tain y en avait un qui avait une matraque à la place de la queue ! Je te jure, il bandait si fort que t’avais l’impression de sucer une barre de métal. Pouah la taille de l’engin, quoi. J’ai la mâchoire décalquée.
– Ouah, et… Tu en as « fait » plusieurs ?
– Bah oui ! Je me suis pas cassé le dos que sur une queue toute la soirée, haha. J’en ai pé-pom quatre à la suite. Mais ce n’est même pas mon record !
Le discours d’Alice me confortait dans l’idée que je m’étais fait d’elle. Elle assumait pleinement ses désirs, et laissait libre cour à ses fantasmes. Elle n’était ni gênée ni honteuse. Seulement enthousiaste.
– Bon, me dis pas que c’est ton Nathan qui t’a bloquée, par contre ? Tu sais que tu es une personne, hein ? Une personne libre. Tu lui dois rien. En plus c’est pas toi, qu’il désire. Tu m’as dit qu’il avait l’air lassé et qu’il était tombé dans la routine, comme si c’était une évidence que tu serais toujours là pour le sucer. Toi aussi tu as des désirs, ma chérie, et ils sont plus complexes et plus légitimes que les siens ! Au fond, il n’est pas différent que ces gars du club. Alors, que ce soit Nathan ou l’un de ces mecs en manque, quelle différence ? »
Je n’osais pas répondre. Mais elle continua d’elle-même à me parler de désir et de liberté. On fit un bout du chemin ensemble, et puis elle me dit qu’elle y retournerait sans doute la semaine prochaine, et que je si je voulais, on pourrait passer à la vitesse supérieure. Je ne comprenais pas bien ce que cela signifiait, mais mon esprit était encore trop troublé pour m’y intéressé. Quoi qu’il en soit, je devais rentrer.
* * *
Une fois rentrée, l’esprit encore embrumé de honte à l’idée de l’endroit où j’avais passé ma soirée et de l’homme que j’y avais abandonné, je retrouvais Nathan toujours affalé sur le canapé et en pleine partie, la lumière bleue de l’écran se reflétant sur son visage. Il me salua d’un air distrait pendant que je retirais mes chaussures. Une fois déchaussée, je m’arrêtai sur le seuil de la porte du salon pour le regarder un moment. C’était lui. Nathan. Lui, l’homme avec qui je partageais ma vie. C’était à lui que je devais réserver mes faveurs. En le voyant ainsi, profitant simplement du foyer que nous avions créé sans nous en rendre compte, je me sentis brûler de honte. Je pris alors conscience que je devais lui signifier qu’il comptait pour moi. Que lui seul comptait. A la réflexion, je crois que j’avais aussi quelque chose à me prouver. D’un seul coup, toute ma honte s’envola alors, et je m’approchai du canapé d’un pas décidé. J’avais le sentiment d’avoir quelque chose à réparer. Que je devais me racheter. Il ne saurait bien sûr rien de ce que j’avais fait ce soir. Mais je devais le compenser.
Nathan avait son casque sur les oreilles. Je crois qu’il était sur une plateforme de discussion vocale en même temps qu’il jouait, même s’il ne faisait qu’acquiescer ou répondre en monosyllabes, apparemment occupé à défourailler des soldats ennemis dans son jeu de guerre. Il n’avait pas prêter attention à moi. Mais peu importe. Je me mis à genoux et me faufila sous le câble de la manette, jusqu’entre ses jambes, et sans lui jeter un regard j’entrepris de défaire sa braguette. Il se redressa alors dans le canapé, surpris et emballé, et il se tortilla pour garder sa concentration en jeu tout en me ménageant un espace pour me faciliter la tâche. Je le sentis me caresser rapidement la joue avant de reprendre sa manette.
Je baissai son pantalon puis son caleçon jusqu’à hauteur de chevilles et me retrouvai face à son sexe libéré, recroquevillé sur lui-même mais qui commençait à se mouvoir d’excitation. Je sentais la même odeur musquée que dans la cabine. Je revoyais le sexe de l’inconnu devant moi. Mais cette fois-ci, c’était celui de Nathan. Et c’était celui auquel j’offrirais un orgasme. Je n’attendis pas qu’il se gonfle davantage. J’ouvris la bouche et la plaqua contre son nœud, écrasant ma langue sur chaque partie à ma portée. Je salivais beaucoup, et j’avais envie de lui en faire profiter. Je parcouru un instant toute la longueur de sa queue avec ma langue, appuyant comme si je dévorais une glace, puis, quand elle fut enfin dressée et dure, je l’attrapais de ma main et concentrai ma langue sur ses testicules.
Je les sentais rouler sous mes caresses. J’entrepris alors de les gober entre mes lèvres, d’y faire courir tout le long de ma langue jusqu’à les avoir entièrement recouvertes de ma salive, et pendant ce temps je le branlais avec force. Une force qu’il ne m’avait sans doute jamais encore vue mettre à l’œuvre. C’était une caresse sauvage, sans attente, sans contrepartie. Je branlais son manche sur toute sa hauteur pendant que je m’étouffais sur ses testicules. Je m’arrêtais pour reprendre ma respiration, lui jeta un regard – il avait une expression enfiévrée – et goba cette fois-ci son sexe, délaissant le reste. Je posais mes mains par terre pour prendre un meilleur appui, et essayai d’ouvrir ma gorge le plus possible pour le faire glisser au plus loin. A ce moment, sans doute le point culminant du désir pour lui, je m’étais attendue à ce qu’il pose son casque, mette sa partie en suspend pour profiter pleinement de la gâterie que je lui offrait spontanément. Mais il n’en fit rien. Au lieu de cela, je le sentis pousser sur ses propres appuis pour se positionner plus profondément dans ma bouche, et il posa une main sur ma tête pour faciliter son geste. Je refoulai un hoquet mais n’eut pas le loisir de reprendre ma respiration. Sa main appuyait sur ma tête. Il m’imposait son propre rythme. Tout d’un coup, je n’étais plus aux commandes de la fellation. Je n’étais plus qu’une bouche au sein de laquelle glissait son membre gorgé de désir. Je n’étais plus qu’un jouet, qu’il activait de sa main libre. Les mouvement étaient mécaniques. Ils étaient difficiles à suivre, et je ne me contentais plus que de trouver des occasions de reprendre ma respiration entre deux vas et viens impérieux.
Ma tête bougeait toute seule sous l’impulsion de sa main, et me limitait à sentir son membre coulisser jusqu’à l’entrée de ma gorge. Mes mains me faisaient mal dans cette position, et j’allais me repositionner plus confortablement quand il appuya encore plus fort – cette fois-ci pour bloquer ma tête – et enfonça d’un seul coup son membre, si profondément que je gémis d’inconfort. Mais un flot chaud et épais se répandit dans ma gorge, si brusquement que je dus me concentrer pour ne pas m’étouffer. Il avait enfoncé son membre si loin que je n’arrivais pas à déglutir – il bloquait mes muscles. Je sentis alors simplement son fluide couler le long de mon œsophage, tout le temps que dura son orgasme.
Quand il me relâcha enfin, je basculai en arrière et éructai en reprenant mon souffle. J’avais le palais irrité et l’entrée de ma gorge était endolori. J’avalais plusieurs fois pour faire passer le goût. Les larmes avaient coulé toutes seules et mon cœur battait la chamade dans ma poitrine. Je relevais les yeux, prête à le voir me sourire pour me récompenser de l’effort que je venais de fournir, mais il se contenta de mimer un baiser et me caressa la joue et le menton. Il avait rougit, mais ne se déconcentrait pas de son jeu. Quant à moi, je me redressais péniblement, fébrilement, et le laissais sur le canapé, le pantalon toujours baissé à hauteur des chevilles, son membre débandant comme un tuyaux d’arrosage privé de pression, quelques gouttes perlant à l’entrée. Je restai debout un moment à le regarder, m’essuyant le coin des lèvres, remettant mes cheveux en place. J’étudiais mes émotions.
J’avais fait ce que j’avais prévu de faire ce soir. J’avais offert cette fellation, et je l’avais offerte à *mon* homme. Mais j’avais le sentiment que j’aurais pu l’avoir offerte à n’importe qui. Je n’avais pas été Manon. J’avais été une simple bouche. Ce ne fut pas le membre de Nathan. Ce ne fut qu’un sexe. Ce ne fut pas tendre. Ce fut mécanique.
Alice avait peut-être raison. Nathan n’avait pas de désir pour moi. Il n’était qu’un homme. Un homme qui avait du désir, mais un désir animal, un désir machinal. Et je n’étais plus moi-même qu’un animal, qu’une machine.
La prochaine fois que je prendrai un homme en bouche, ce serait un homme qui désire ma bouche. Qui désire la bouche de celle qu’il avait aperçue dans la demi-pénombre de ce club à l’autre bout de la ville. La prochaine fois que je sucerais un homme, ce ne serait pas pour lui faire plaisir, mais pour me sentir flattée, moi, qu’un homme veuille de ma bouche, à moi. La prochaine fois, ce serait dans ce club. Si j’étais condamnée à être anonyme aussi bien dans mon foyer que dans ce genre d’endroits, alors il n’y avait plus de différence. Et je pourrais laisser s’exprimer mon désir aussi bien ici qu’ailleurs.
A suivre…
« Oui. »
« Toujours partante pour ce qu’on a dit ? Je prends le vélo et j’arrive. Prête ? »
Mon cœur battait la chamade. Evidemment, que j’étais prête. Ou plutôt, apprêtée. J’avais mis mon rouge à lèvres pour l’occasion. Nathan avait prévu de passer la soirée à geeker. Mais je n’avais encore jamais rencontré Alice, quoi que nous ayons souvent eu l’occasion d’échanger depuis ce moment où je l’avais rencontrée sur un tchat en ligne. J’appréhendais.
J’étais la première arrivée. L’endroit ne payait pas de mine : il se trouvait certes à l’autre bout de la ville, mais il faisait l’angle d’une rue pas si glauque. De l’extérieur, il ressemblait à n’importe quelle autre boutique. Banale. A peine remarquable. Mais d’épais rideaux dissimulaient la vitre de l’entrée. Roses. A vrai dire, ils ressemblaient davantage à une invitation qu’à une dissuasion. Ils promettaient une forme de secret. De discrétion. Et ils avaient la couleur du charme et de la séduction. *M’apprêtais-je vraiment à entrer là-dedans ?* Je me sentais soudain très bête. Mais j’aperçu rapidement un vélo débouler à l’autre bout de la rue.
Le crépuscule tombait. Un cortège de couleurs tamisées l’accompagnait. Le vélo s’était stationné non loin. Une jeune femme fluette, plutôt frêle mais au visage marqué, en était descendue. Alice, sans aucun doute. Elle avait les cheveux bleus, avec des mèches jaunes – ou vertes, je ne me souviens plus. En m’apercevant, elle me sourit. Elle ne m’avait pourtant jamais rencontrée. Mais je sentis qu’elle avait tout de suite compris que c’était moi. J’imagine que je donnais l’impression d’être inquiète, seule dans un coin de rue désert, à me tenir les épaules en croix. J’étais tendue, mais n’osais m’allumer une cigarette – cela risquerait d’affecter la netteté de mon rouge à lèvres. Alice, en revanche, ne s’en priva pas. Elle s’en roula une le temps d’arriver à ma portée. Une fois à mon niveau, elle se dressa sur la pointe des pieds pour affecter ma joue d’un baiser à la volée. « – Salut, toi !
– Salut. Alice ?
– Bah oui, qui d’autre ? Alors, prête à te dévergonder ? Ce soir, c’est nous les reines de la pipe ! Ces messieurs ne savent pas à quoi s’attendre. Ça tombe bien, j’ai pas pomper de bites depuis au moins deux jours. »
Je ne pu m’empêcher de glousser – de stress, sans doute, plus qu’autre chose.
Alice semblait consciente de mon état. Et pour me détendre, le temps de sa clope (puis d’une autre), elle changea d’abord de sujet, pour briser la glace. Puis, elle revint à ce qui nous occupait ce soir. Elle se montra plutôt informative, précise, et, fidèle à son habitude, cash et sans concessions. Quand elle eu terminé de fumer, je me sentais rassurée. Ou plutôt, déterminée. Elle m’avait redonné du courage. Alors, nous sommes entrées dans le Club54.
* * *
C’était une cabine étroite, très sobre, en tous points similaire à une cabine d’essayage. Il y avait même un petit tabouret. Un distributeur de préservatifs était accroché au mur mais il était vide et en piteux état. L’habitacle était éclairé par une ampoule à la teinte criarde. L’ambiance était certes tamisée, comme Alice me l’avait assuré, mais aussi un peu glauque. Les murs délavés étaient parsemés de dessins obscènes et de numéros griffonnés à la hâte, accompagnant des demandes explicites et parfois très précises. Les deux murs qui cloisonnaient la cabine étaient percés de trous plus ou moins larges, à différentes hauteurs, de part et d’autre du tabouret. Je venais de refermer la porte derrière moi et abaissait le loquet qui servait de verrou.
Je me retrouvais seule avec moi-même, une musique nasillarde crépitant dans des enceintes de mauvaise qualité fichées dans le plafond. J’étais soudain tendue de stress. *Mais qu’est-ce que je foutais là ? Comment avais-je pu me laisser entraîner dans cet endroit ?* Alice devait se trouver dans une cabine non loin. Mais je n’entendais rien. Des hommes nous avaient néanmoins vu entrer, mais aucun bruit ne parvenait jusqu’à moi. On aurait dit que j’avais pénétré un autre pan de la réalité, solitaire et muet. Puis, j’entendis la porte de la cabine adjacente se refermer dans un grincement. *Quelqu’un était entré !* Un bruit de braguette qui se défait. Plus rien. Mon cœur battait si fort que j’en avais la nausée. Mais la conscience que quelqu’un avait choisi la cabine d’à côté parce qu’il m’avait vue entrer dans celle-ci me décidai tout d’un coup. Prenant mon courage à deux mains, je m’asseyai sur le tabouret. De l’autre côté, j’entendis alors quelque chose s’appesantir contre le mur de la cabine. L’instant d’après, un sexe d’homme passait à travers le trou du milieu. Je me souviens avoir hoqueté de surprise. Le voir tout d’un coup avait néanmoins dédramatisé la situation. Ça y est, j’y étais, et la suite ne dépendait que de moi.
Le sexe qui se trouvait juste devant mes yeux était long, plutôt fin, mais pointait vers le bas. Il me donnait l’impression d’être timide. Quant à moi je me trémoussais sur mon tabouret. Je ne savais pas quelle position adopter. Je me sentais mal à l’aise. J’avais néanmoins très envie de voir ce dont j’étais capable. J’étais venue pour cela, après tout. Il faudrait bien se lancer. Mais quelque chose augmenta alors sensiblement mon stress. Plus le temps passait, et plus je me sentais la pression de devoir entamer la chose – quelle qu’elle soit. Derrière, un homme patientait, et s’attendait à ce que je prenne les choses « en main ». Mais je n’osais pas me lancer…
C’est alors que, dans le demi-silence à peine bercé par la musique lancinante des enceintes au plafond, j’entendis quelque chose. Cela ne venait pas de la cabine adjacente, mais d’un peu plus loin. Des bruits de succion. Des bruits de plus en plus appuyés. Je pensais aussitôt à Alice. Vraisemblablement, elle avait pris les devants avec son hôte. J’écoutais plus attentivement, et me rendais compte qu’elle y mettait tout son cœur. C’en était presque obscène. Je l’entendais, si c’était bien elle, aspirer, déglutir, gémir, émettre des sons de contentement factices, japper. Je l’entendais même saliver. A l’excès.
Je n’étais apparemment pas la seule à avoir prêter attention au concert humide qui résonnait à présent dans le couloir. Face à moi, dans la demi-pénombre, le pénis de mon hôte à moi s’était mis en mouvement. D’abord timide, il se redressait et je le voyais gonfler à vue d’œil. La petite peau qui recouvrait jusque-là son gland s’était retirée pour le découvrir, et il arrivait à présent juste à hauteur de mon nez. Ma poitrine se souleva d’un intense sentiment mêlant excitation et angoisse. Je pouvais sentir son odeur. Une odeur forte, musquée. Les bruits d’Alice m’avait servie de déclencheur, et j’avais maintenant une meilleure idée de la façon dont je devais me comporter. Alors, j’entrouvris les lèvres. Mais je n’osais pas encore le goûter. Je préféra y poser ma main, pour commencer. Je me surpris à constater qu’elle tremblait. Le stress de la situation m’avait ôtée presque tout tonus musculaire. Et quand j’effleura ce membre gorgé d’excitation, je sentis un frisson parcourir l’intégralité de mon corps.
Je m’étais aussitôt dressée sur le tabouret, droite comme un « i ». De l’autre côté de la fine paroi, j’entendis l’homme réagir d’un soupir prononcé. Cela me conforta dans l’idée que je pouvais poursuivre. Alors, après l’avoir flatté de quelque caresse timides, je saisis son pénis de ma main droite. Je l’avais empoigné, pour le sentir pleinement. Il était dur, bien sûr, mais aussi doux et je sentais la peau fine qui le recouvrait glisser lentement sur l’organe en lui-même. J’entrepris de le masser doucement, mais fermement. Je sentais que mon geste lui procurait du plaisir. Il gonflait encore. L’homme derrière la paroi poussa même son sexe un peu plus à travers le trou. Je l’imaginais complètement allongé contre le mur, le pubis plaqué contre la surface froide. Le membre était à peu près du même gabarit que celui de Nathan, quoi qu’un peu plus long.
*Nathan*. Le visage de Nathan m’apparut soudain. Alors que j’étais en train de masturber ce parfait inconnu dans une cabine mal éclairée d’un recoin de la ville, je le voyais. L’imaginais me regarder. Cela me coupa dans mon élan. Je lâchai le sexe qui commençait à baver sur la paume de ma main, et m’essuya rapidement sur mon pantalon. De l’autre côté de la paroi, j’entendis l’homme s’étonner et s’y coller un peu plus. Plus loin dans le couloir, un inconnu poussait quant à lui un profond râle de soulagement. Mais c’en était trop pour moi. Je n’étais plus là. Nathan me regardait, et je ne pouvais continuer. Je ne me reconnaissais pas. Je me relevai aussitôt et, sans rien dire, je sorti de la cabine et me précipitai au dehors.
* * *
J’avais bien attendu une demi-heure toute seule à l’angle de la rue. Je m’étais allumé clopes sur clopes en attendant de voir Alice ressortir du club. Dans l’intervalle, j’avais vu plusieurs hommes y entrer et d’autres en sortir. Je me tenais à l’écart pour éviter d’être reconnue, mais je les observais. L’un d’eux était peut-être celui que je venais de planter dans la cabine. Était-il déçu ? A quel point me regrettait-il ? Ou bien, peut-être qu’Alice s’était chargée de le satisfaire. Je ne savais pas si j’admirais cette fille, ou si elle m’effrayait. Je crois que j’enviais son ouverture d’esprit et sa spontanéité. Elle ne reculait devant aucun fantasme, aucun désir, aucun défi. Elle écoutait simplement son corps et son imagination, et leur cédait sans honte. A la réflexion, c’était peut-être la fille la plus libre que je connaissais.
Je la vis bientôt ressortir, la mine curieuse, me cherchant du regard. Je m’approchais pour la rassurer. Quand elle m’aperçut, son visage s’éclaira soudain et elle se fendit d’un sourire taquin. « Alors ? me dit elle. Alors ! Comment c’était ? Tu es sortie il y a longtemps ? Attend… Qu’est-ce que c’est que cette mine ? Tu t’es dégonflée ? »
Je lui expliquais ce qui s’était passé. Mais j’omis de faire mention de Nathan. Je me contentais de lui dire que le stress l’avait emporté et que j’étais partie sans demander mon reste. Mais je ne lui fis pas part de mes scrupules à l’idée d’avoir été sur le point de tromper Nathan. Alice me taquina un moment mais me fit comprendre que ce n’était pas la fin du monde, que je n’avais lésé personne et que le stress de la première fois n’avait rien d’étonnant, surtout dans ce genre d’endroit. Elle s’alluma une cigarette, et s’empressa alors de me raconter ses propres expériences. « – ‘tain y en avait un qui avait une matraque à la place de la queue ! Je te jure, il bandait si fort que t’avais l’impression de sucer une barre de métal. Pouah la taille de l’engin, quoi. J’ai la mâchoire décalquée.
– Ouah, et… Tu en as « fait » plusieurs ?
– Bah oui ! Je me suis pas cassé le dos que sur une queue toute la soirée, haha. J’en ai pé-pom quatre à la suite. Mais ce n’est même pas mon record !
Le discours d’Alice me confortait dans l’idée que je m’étais fait d’elle. Elle assumait pleinement ses désirs, et laissait libre cour à ses fantasmes. Elle n’était ni gênée ni honteuse. Seulement enthousiaste.
– Bon, me dis pas que c’est ton Nathan qui t’a bloquée, par contre ? Tu sais que tu es une personne, hein ? Une personne libre. Tu lui dois rien. En plus c’est pas toi, qu’il désire. Tu m’as dit qu’il avait l’air lassé et qu’il était tombé dans la routine, comme si c’était une évidence que tu serais toujours là pour le sucer. Toi aussi tu as des désirs, ma chérie, et ils sont plus complexes et plus légitimes que les siens ! Au fond, il n’est pas différent que ces gars du club. Alors, que ce soit Nathan ou l’un de ces mecs en manque, quelle différence ? »
Je n’osais pas répondre. Mais elle continua d’elle-même à me parler de désir et de liberté. On fit un bout du chemin ensemble, et puis elle me dit qu’elle y retournerait sans doute la semaine prochaine, et que je si je voulais, on pourrait passer à la vitesse supérieure. Je ne comprenais pas bien ce que cela signifiait, mais mon esprit était encore trop troublé pour m’y intéressé. Quoi qu’il en soit, je devais rentrer.
* * *
Une fois rentrée, l’esprit encore embrumé de honte à l’idée de l’endroit où j’avais passé ma soirée et de l’homme que j’y avais abandonné, je retrouvais Nathan toujours affalé sur le canapé et en pleine partie, la lumière bleue de l’écran se reflétant sur son visage. Il me salua d’un air distrait pendant que je retirais mes chaussures. Une fois déchaussée, je m’arrêtai sur le seuil de la porte du salon pour le regarder un moment. C’était lui. Nathan. Lui, l’homme avec qui je partageais ma vie. C’était à lui que je devais réserver mes faveurs. En le voyant ainsi, profitant simplement du foyer que nous avions créé sans nous en rendre compte, je me sentis brûler de honte. Je pris alors conscience que je devais lui signifier qu’il comptait pour moi. Que lui seul comptait. A la réflexion, je crois que j’avais aussi quelque chose à me prouver. D’un seul coup, toute ma honte s’envola alors, et je m’approchai du canapé d’un pas décidé. J’avais le sentiment d’avoir quelque chose à réparer. Que je devais me racheter. Il ne saurait bien sûr rien de ce que j’avais fait ce soir. Mais je devais le compenser.
Nathan avait son casque sur les oreilles. Je crois qu’il était sur une plateforme de discussion vocale en même temps qu’il jouait, même s’il ne faisait qu’acquiescer ou répondre en monosyllabes, apparemment occupé à défourailler des soldats ennemis dans son jeu de guerre. Il n’avait pas prêter attention à moi. Mais peu importe. Je me mis à genoux et me faufila sous le câble de la manette, jusqu’entre ses jambes, et sans lui jeter un regard j’entrepris de défaire sa braguette. Il se redressa alors dans le canapé, surpris et emballé, et il se tortilla pour garder sa concentration en jeu tout en me ménageant un espace pour me faciliter la tâche. Je le sentis me caresser rapidement la joue avant de reprendre sa manette.
Je baissai son pantalon puis son caleçon jusqu’à hauteur de chevilles et me retrouvai face à son sexe libéré, recroquevillé sur lui-même mais qui commençait à se mouvoir d’excitation. Je sentais la même odeur musquée que dans la cabine. Je revoyais le sexe de l’inconnu devant moi. Mais cette fois-ci, c’était celui de Nathan. Et c’était celui auquel j’offrirais un orgasme. Je n’attendis pas qu’il se gonfle davantage. J’ouvris la bouche et la plaqua contre son nœud, écrasant ma langue sur chaque partie à ma portée. Je salivais beaucoup, et j’avais envie de lui en faire profiter. Je parcouru un instant toute la longueur de sa queue avec ma langue, appuyant comme si je dévorais une glace, puis, quand elle fut enfin dressée et dure, je l’attrapais de ma main et concentrai ma langue sur ses testicules.
Je les sentais rouler sous mes caresses. J’entrepris alors de les gober entre mes lèvres, d’y faire courir tout le long de ma langue jusqu’à les avoir entièrement recouvertes de ma salive, et pendant ce temps je le branlais avec force. Une force qu’il ne m’avait sans doute jamais encore vue mettre à l’œuvre. C’était une caresse sauvage, sans attente, sans contrepartie. Je branlais son manche sur toute sa hauteur pendant que je m’étouffais sur ses testicules. Je m’arrêtais pour reprendre ma respiration, lui jeta un regard – il avait une expression enfiévrée – et goba cette fois-ci son sexe, délaissant le reste. Je posais mes mains par terre pour prendre un meilleur appui, et essayai d’ouvrir ma gorge le plus possible pour le faire glisser au plus loin. A ce moment, sans doute le point culminant du désir pour lui, je m’étais attendue à ce qu’il pose son casque, mette sa partie en suspend pour profiter pleinement de la gâterie que je lui offrait spontanément. Mais il n’en fit rien. Au lieu de cela, je le sentis pousser sur ses propres appuis pour se positionner plus profondément dans ma bouche, et il posa une main sur ma tête pour faciliter son geste. Je refoulai un hoquet mais n’eut pas le loisir de reprendre ma respiration. Sa main appuyait sur ma tête. Il m’imposait son propre rythme. Tout d’un coup, je n’étais plus aux commandes de la fellation. Je n’étais plus qu’une bouche au sein de laquelle glissait son membre gorgé de désir. Je n’étais plus qu’un jouet, qu’il activait de sa main libre. Les mouvement étaient mécaniques. Ils étaient difficiles à suivre, et je ne me contentais plus que de trouver des occasions de reprendre ma respiration entre deux vas et viens impérieux.
Ma tête bougeait toute seule sous l’impulsion de sa main, et me limitait à sentir son membre coulisser jusqu’à l’entrée de ma gorge. Mes mains me faisaient mal dans cette position, et j’allais me repositionner plus confortablement quand il appuya encore plus fort – cette fois-ci pour bloquer ma tête – et enfonça d’un seul coup son membre, si profondément que je gémis d’inconfort. Mais un flot chaud et épais se répandit dans ma gorge, si brusquement que je dus me concentrer pour ne pas m’étouffer. Il avait enfoncé son membre si loin que je n’arrivais pas à déglutir – il bloquait mes muscles. Je sentis alors simplement son fluide couler le long de mon œsophage, tout le temps que dura son orgasme.
Quand il me relâcha enfin, je basculai en arrière et éructai en reprenant mon souffle. J’avais le palais irrité et l’entrée de ma gorge était endolori. J’avalais plusieurs fois pour faire passer le goût. Les larmes avaient coulé toutes seules et mon cœur battait la chamade dans ma poitrine. Je relevais les yeux, prête à le voir me sourire pour me récompenser de l’effort que je venais de fournir, mais il se contenta de mimer un baiser et me caressa la joue et le menton. Il avait rougit, mais ne se déconcentrait pas de son jeu. Quant à moi, je me redressais péniblement, fébrilement, et le laissais sur le canapé, le pantalon toujours baissé à hauteur des chevilles, son membre débandant comme un tuyaux d’arrosage privé de pression, quelques gouttes perlant à l’entrée. Je restai debout un moment à le regarder, m’essuyant le coin des lèvres, remettant mes cheveux en place. J’étudiais mes émotions.
J’avais fait ce que j’avais prévu de faire ce soir. J’avais offert cette fellation, et je l’avais offerte à *mon* homme. Mais j’avais le sentiment que j’aurais pu l’avoir offerte à n’importe qui. Je n’avais pas été Manon. J’avais été une simple bouche. Ce ne fut pas le membre de Nathan. Ce ne fut qu’un sexe. Ce ne fut pas tendre. Ce fut mécanique.
Alice avait peut-être raison. Nathan n’avait pas de désir pour moi. Il n’était qu’un homme. Un homme qui avait du désir, mais un désir animal, un désir machinal. Et je n’étais plus moi-même qu’un animal, qu’une machine.
La prochaine fois que je prendrai un homme en bouche, ce serait un homme qui désire ma bouche. Qui désire la bouche de celle qu’il avait aperçue dans la demi-pénombre de ce club à l’autre bout de la ville. La prochaine fois que je sucerais un homme, ce ne serait pas pour lui faire plaisir, mais pour me sentir flattée, moi, qu’un homme veuille de ma bouche, à moi. La prochaine fois, ce serait dans ce club. Si j’étais condamnée à être anonyme aussi bien dans mon foyer que dans ce genre d’endroits, alors il n’y avait plus de différence. Et je pourrais laisser s’exprimer mon désir aussi bien ici qu’ailleurs.
A suivre…
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4 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
J'aime beaucoup votre écriture qui met en avant vos émotions et ressentis.
Quittez le mec c’est plus simple. Liberté tu parles vous sucez le mec par obligation et vous sucez sans capotes des inconnus c’est royal pour se chopper 1 IST.
Superbe récit. Hâte de lire l’évolution de cette coquine en devenir. Hâte qu elle prenne en mains ses désirs et qu elle s’épanouisse pleinement
C est une histoire très intense. Je viens de dévorer vos quatre récits..