Le journal de Luxurie Ep4 : Une profonde amitié
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Récit érotique écrit par Miss Roxy [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Le journal de Luxurie Ep4 : Une profonde amitié
Dans les épisodes précédents : Trois mois se sont écoulés depuis cette nuit avec Franck qui aurait pu, qui aurait dû basculer vers autre chose qu'une amitié. Malheureusement pour Roxanne, ce ne fut pas le cas. Dans ce cas, l'été approchant, quoi de mieux que de passer une journée à se ressourcer au bord de la piscine chez Servane, sa meilleure amie et complice dans le milieu libertin...
oooOooo
Juin 2011
Le printemps touchait à sa fin. Il avait fait son œuvre et avait amené avec lui les premières chaleurs. Il avait aussi fait disparaître le surplus de tissu protégeant des frimas hivernaux. Les shorts avaient pris le relai des jeans, les jupes et autres robes avaient remplacé les leggins, quant aux maillots de bains ils commençaient à retrouver leur utilité.
Juges de paix d’une saison qui avait vu les excès de gourmandise se multiplier, ces morceaux de tissus qui ne cachaient pas grand-chose me rendaient folle. Allais-je regretter les marrons glacés de décembre ? Les galettes frangipanes de janvier ou les raclettes arrosées de vin blanc de février ? A moins que ce ne soit les œufs en chocolat de Pâques… Dès la fin du mois d’avril j’étais en général fixée. Le verdict tombait lors de la séance d’essayage annuelle de ma douzaine de bikinis. Un rituel qui décidait de mon humeur pour les jours, voir les semaines qui suivaient.
Sauvée ! Cette année encore je passais le test haut la main. J’étais bonne pour lézarder sur la plage au mois d’août ainsi que pour profiter des célèbres déjeuners au bord de la piscine chez Servane. C’était d’ailleurs pour l’un d’eux que je restais plantée devant mon dressing depuis une bonne dizaine de minutes. Car si j’avais l’embarras du choix, j’avais aussi le choix de l’embarras. Mon indécision allait me mettre en retard. Voyant l’heure tourner, je finis tout de même par jeter mon dévolu sur mon maillot bleu nuit. Légèrement ajouré par quelques points de dentelles, il serait parfaitement mis en valeur par la blancheur saisonnière de ma peau.
Le reste de ma tenue fut beaucoup plus facile à choisir, d’autant que je l’avais déjà préparée la veille au soir. La météo nous promettant un après-midi sans le moindre nuage, il n’était de toute manière pas prévue que ma robe survive à mon arrivée chez Servane. Et si les enfants n’étaient pas à la maison, le maillot de bain que j’avais eu tant de mal à choisir risquait de subir le même sort.
Il était plus que temps que je prenne la route. Piquer une tête dans une piscine privée se mérite et le trajet jusqu’à Monfort l’Amory allait me prendre un moment. Une fois au volant, j’allumai la radio et mis RMC pour écouter les Grandes Gueules. Les trois heures de débats souvent animés sur des sujets aussi divers que variés allaient m’occuper l’esprit, surtout en cas de bouchon. Même si la mauvaise foi et le parti prit des intervenants avait tendance à battre tous les records, l’émission m’amusait autant qu’elle m’énervait.
Arrivée du côté de Versailles, je coupai l’autoradio. L’un des sujets traités m’ayant bien agacée, je préférai me calmer et redescendre dans les tours avant de me retrouver devant Servane. Même si nous sommes les meilleures amies du monde, entre une Serbe à moitié psychopathe et une Basque têtue comme une mule, il suffit parfois d’une simple étincelle pour que la discussion s’enflamme plus que de raison. Et comme je n’allais pas échapper à un interrogatoire en règle sur mes déboires sentimentaux et sur ma misère sexuelle, autant emmagasiner un maximum de zénitude.
J’avais retrouvé un calme olympien au moment de me présenter devant le portail en bois blanc de la propriété de mes amis. Resplendissante, comme toujours, Servane m’attendait de pied ferme et m’invita à me garer dans l’allée principale. Sa tenue plus que minimaliste semblait vouloir indiquer que ses deux fils n’étaient pas dans les parages.
- En gros t’es en train de me dire que j’ai passé trois plombes à choisir un maillot pour rien ? pleurnichai-je devant la nudité affichée de mon hôtesse.
- Si tu préfères avoir des marques de bronzage, libre à toi de le garder ma chérie, réagit-elle avant de me claquer la bise. Comment va ma chieuse adorée sinon ? Toujours en train de se plaindre ?
- Gna gna gna ! Nannnn ! Je suis blanche comme un cachet d’aspirine. A poil !
Je me saisis de mon sac à main qui, comme le veut le cliché, renfermait toute ma vie, et emboitai le pas de Servane. Passage obligé pour rejoindre la terrasse et ultime étape avant ce bain de soleil tant attendu, le salon fut le théâtre de mon effeuillage. Ma belle Basque pour spectatrice, je m’amusai à le pimenter d’une petite danse à la sensualité toute relative.
- Ne commence pas à m’exciter Roxy. La salade va refroidir.
- Tant que ce n’est que la salade…
Les premiers éclats de rire d’une journée s’annonçant particulièrement enjouée résonnèrent dans la pièce. Une fois nue, le contraste entre nos peaux respectives était encore plus flagrant. Non seulement Servane n’avait certainement pas attendu ma venue pour profiter de l’ouverture annuelle de sa piscine, elle aurait eu tort de s’en priver remarquez, mais en plus elle bronzait vite. Une caractéristique partagée par la plupart des « sudistes ». Une autre amie, Sonia, d’origine espagnole, était pareille. A peine un aller-retour sur la plage et la viande était cuite à point.
- Après tu vas me dire que bosser à Pôle Emploi est un dur labeur. En fait tu passes ton temps à te dorer la pilule, la titillai-je en lui faisant remarquer son teint déjà hâlé pour la saison.
- C’est ça d’être cheffe ma chérie. Je donne les ordres depuis mon transat. Un jour ça t’arrivera aussi, tu verras.
- Mouais… En même temps si on comptait sur vous pour faire baisser le chômage, ça se saurait.
- Clair ! Déjà qu’on leur sucre leurs allocs, tu ne voudrais pas qu’on leur trouve du boulot en plus ? embraya Servane qui maniait le sarcasme avec autant d’aisance que moi.
Dès la grande porte fenêtre franchit, une douce sensation de chaleur m’enveloppa. Avec mes lunettes noires pour seul rempart à la caresse du soleil, je restai quelques secondes, immobile, à profiter de ce moment de plénitude.
- Qu’est-ce que tu préfères ma chérie dans ta salade ? Crabe, crevettes ou les deux ? me demanda Servane, m’extirpant ainsi de mon état cotonneux. A moins que tu préfères passer directement au dessert…
Ses derniers mots furent ponctués par un baiser savamment déposé sur mon épaule. Un frisson me parcourut immédiatement l’échine. D’autant qu’il fut suivi par son jumeau qui remontait déjà vers mon cou. Les petits seins fermes de Servane pointaient contre mon dos alors que ses bras m’enlacèrent.
- J’ai envie de toi Roxy, me souffla-t-elle avant d’aspirer le lobe de mon oreille. Tu ne peux pas savoir à quel point.
- Je… Je crois que j’en ai une vague idée.
Après avoir lentement glissé sur mon ventre, ses doigts atteignirent mon pubis glabre.
- Tu t’es faite toute douce pour moi ? s’enquit mon amie et amante.
- Il y a un peu de ça…
- Un peu seulement ?
- Un peu beaucoup, confessai-je finalement en pivotant sur moi-même.
Nous nous retrouvâmes face à face. Les yeux de Servane me fixaient de leur brun profond hypnotique avant que la pointe de sa langue ne tente de se faufiler entre mes lèvres. Jouer avec le piercing ornant mon sein droit lui servit de diversion afin de « forcer » ma bouche à s’ouvrir. D’une infinie douceur, le langoureux baiser qui suivit dura jusqu’à ce qu’un impérieux besoin de respirer nous force à l’interrompre.
Mais alors que j’étais sur le point de prendre, à mon tour, l’initiative d’aller plus avant dans ce rapprochement charnel, mon amante se liquéfia littéralement dans mes bras. Normalement j’aurais mis cette défaillance sur le compte de mon irrésistible charme, sauf qu’elle s’effondra, livide, à mes pieds.
Heureusement, je n’eus pas le temps d’avoir peur. Même si elles me parurent une éternité, la perte de connaissance de mon amie ne dura que quelques secondes.
- Ho ! Servane ?!? Ca va ? m’inquiétai-je en l’aidant à se redresser.
- Ouais… Ca va Roxy…
Chancelante, elle s’appuya sur mon bras pour rejoindre l’un des transats installés au bord de la piscine.
- Je te dirais bien que tu me fais un effet de malade Roxy, mais je crois que c’est plus un coup d’hypoglycémie. Je n’ai pas mangé depuis hier matin.
- Depuis hier matin ? Comment ça se fait ma belle ?
Avant de lui permettre de me répondre, je fis un passage express par le frigo de la cuisine extérieure située à quelques mètres de la terrasse. J’étais certaine d’y trouver une canette de Coca rouge salvatrice. Servane l’engloutie en moins de temps qu’il me fallut pour l’ouvrir, ce qui lui redonna de suite des couleurs rassurantes.
- Des rendez-vous qui s’enchaînent, du coup la pause déjeuner qui saute, m’expliqua-t-elle. Hier soir on s’est grave engueulés avec Chris. J’étais tellement énervée que j’ai été me coucher sans bouffer.
- Et ce matin ?
- Ce matin, réconciliation sur l’oreiller. D’où une dépense physique intense le ventre vide.
- Le ventre vide… Façon de parler, la coupai-je en ricanant.
- C’est ça ! Je ne te fais pas un dessin.
- Ah ben si ! J’en veux un ! Je te rappelle que je suis en manque.
- Je sais, je sais… Laisse-moi manger un morceau et je te promets une farandole de desserts.
- Il y a intérêt ! protestai-je, faisant suite à l’interruption brutale de notre câlin. Parce que, dans mon cas, j’ai bien le droit aux engueulades, mais niveau réconciliations c’est pas ça.
Laissant Servane à son rétablissement, je m’attelai à faire le service. Si la frustration de notre coïtus interruptus m’avait coupé l’appétit, il en était tout autre pour mon adorable Basque qui se refit une santé en dévorant son assiette pourtant bien remplie.
- Je sais que je me répète, mais connaissant ton caractère, je ne comprends pas pourquoi tu continues à supporter ce con, me lança Serve pour faire écho à ma précédente réflexion.
- Souvent je me le demande aussi, soupirai-je. Pour être terre à terre ses parents ont assez de fric pour me permettre de donner à Charlotte tout ce qu’elle veut. C’est ça le plus important.
- Tout ce qu’elle veut sauf un père, m’asséna ma meilleure amie qui faisait des insuffisances affectives et éducatives de Dimitri un argument choc frappant dans le mille à chaque fois.
- C’est peut-être con mais j’ai toujours l’espoir qu’il se réveille, au moins dans ce domaine.
Et de rajouter d’un rire lassé, anticipant ainsi ce qu’elle allait me dire :
- Je sais, il faut que j’arrête de croire au Père Noël.
- Dimitri est une cause perdue. Que ce soit pour Charlotte comme pour toi. Ose me dire que tu l’aimes encore ?
- Ce n’est pas aussi simple que ça, grognai-je, montrant ainsi des premiers signes d’agacement. Dès que je pourrai récupérer tout ce qu’on a de bloqué en Serbie, je verrai les choses autrement, c’est clair.
- Et ça avance dans ce domaine ?
- Papa espère que ça se débloquera l’année prochaine, fis-je en joignant les deux mains et en regardant vers le ciel. Deux ans maxi nous a dit dernièrement l’avocat. Au moins pour l’héritage de maman. Le reste c’est plus compliqué paraît-il.
- Et tu vas attendre tout ce temps avec ton abruti de mec ? relança Servane qui n’en avait pas terminé avec le cadavre encore chaud de Dimitri.
- Je suis une femme délaissée, pas battue. Ce n’est pas non plus le calvaire absolu, tempérai-je en voyant ma voisine monter dans les tours.
- De ce point de vue, je ne m’inquiète pas pour toi Roxy. S’il essayait, c’est lui qui terminerait en pièce détachées à l’hosto. Tu continues le muay thaï ?
- Bien sûr ! m’écriai-je. A défaut de sexe, ça défoule !
Servane tapa dans ses mains en prenant un air blasé :
- Non mais le mec il a une bombe sexuelle dans son pieu et il n’en profite même pas. J’hallucine putain !
- Alors que moi je ne me fais pas prier pour profiter de sa carte bleue, gloussai-je avant de poursuivre plus sérieusement. En fait la vraie question est de savoir pourquoi, lui, reste avec moi ? Vu le peu de temps qu’on passe ensemble et qu’on baise à chaque changement de saison, je ne vois pas ce que je lui apporte à part jouer les boniches. Et encore, même ça…
- Le jour où il découvrira qu’il est cocu, tu pourras filmer sa réaction s’il te plait ? Je suis curieuse de voir sa tronche.
Servane se leva. Elle avait recouvré toute sa tonicité et se dirigea d’un pas décidé vers la cuisine.
- Je vais me faire un thé glacé, t’en veux un ? me proposa-t-elle.
- Avec plaisir.
- Et sinon comment ça se passe avec… Alexandre ? C’est ça ?
- Oui, c’est ça. Ca se passe bien quand on se voit. Mais on se voit rarement, répondis-je avec un certain découragement dans la voix. Le lot de toutes les relations à distance.
- Ca sent encore la pâté ton histoire.
J’étais sur le point de conforter Servane dans sa brillante analyse lorsqu’elle revint avec deux verres de son célèbre Ice Tea fait maison. Assise sur son transat, me faisant face, elle releva ses lunettes de soleil de soleil. Par cette posture, elle m’annonçait que ce qui allait venir revêtait la plus haute importance. Cela me fit sourire.
- Ne te fous pas de ma gueule jeune irrespectueuse, me tança ma complice de toujours tout en essayant de garder son sérieux. Ce que je vais te dire est primordial.
- Pardon… Mea culpa… Je suis toute ouïe !
- T’es chiante ! Tu brises tout mon effet dramatique.
Nous explosâmes de rire, Servane laissant retomber négligemment ses Ray-Ban sur ses yeux bruns. Dépitée par mon attitude désinvolte, elle se lança tout de même dans sa diatribe qui s’avéra, je dus bien le concéder, d’une parfaite clairvoyance :
- Tu n’avances pas car tu es bloquée sur Franck. Parce que tu es une fille bien, tu refuses de l’avouer ouvertement, mais tu rêves que son mariage échoue pour pouvoir tenter ta chance. Tu l’as dans la peau.
Ce fut à mon tour de prendre un air grave. Les mots de mon amie, de ma confidente, furent autant de flèches acérées qui atteignirent toutes leur cible. Elle lisait en moi comme dans un livre ouvert, ce qui lui permettait de me mettre régulièrement face à mes tourments. Ce fut le cas une fois de plus.
- Ce n’est pas un reproche que je te fais, poursuivit-elle, bien au contraire. Tu as raison de t’accrocher à cet espoir si tu es sûre que c’est lui. Perso je te dirais de ne pas attendre et de foncer, mais c’est toi qui vois.
- Si ça doit se faire, ça se fera, philosophai-je en lui coupant la parole. Je reste persuadée que si je devais être la « cause » de son divorce, il n’y aurait rien à construire sur ces ruines. Même si c’est inconsciemment, dans son esprit je serais associée à cet échec.
- Là-dessus, je suis assez d’accord avec toi, acquiesça Servane. En revanche, je refuse de te voir te morfondre en attendant des jours meilleurs. Tu te souviens du forum dont je t’ai parlé la dernière fois ?
- Le site sur lequel tu vas « prospecter » ? Oui, je me souviens. C’est pour les couples candaulistes ?
- Oui… Entre autres…
- Il y aurait des mecs qui se disent candaulistes sans que leurs meufs soient au courant ? Non ?!? m’offusquai-je avec un manque certain de crédibilité. Ne me dites pas que c’n’est pas vrai ?
- Marre-toi ! En attendant tu ne serais pas obligée d’attendre que ton amant daigne quitter sa province pour te prendre un coup de bite !
Certes, le langage employé lors de nos discussions était généralement très libre, mais le naturel avec lequel Servane caractérisa l’intermittence de ma vie sexuelle me scotcha. Elle remarqua mon air ahuri et mes yeux ronds derrière mes verres teintés.
- Quoi ? Tu ne vas pas commencer à faire la prude avec moi ? Pas toi ? se moqua-t-elle. Après on va te créer un profil sur le forum. Tu vas faire un carton ma belle.
- Après quoi ? demandai-je avec une sincère naïveté.
Avant que mon cerveau anesthésié par le chaud soleil du début d’après-midi n’ait eu le loisir de percuter, Servane avait déjà comblé le mètre cinquante qui nous séparait. Venue me rejoindre sur mon transat, elle se lova contre moi.
- Notre dessert ma chérie, me susurra celle qui aspirait à reprendre son rôle d’amante. Après notre dessert…
En guise d’invitation à transformer ses paroles en actes, mes jambes s’ouvrirent tout doucement. Mais Servane n’y répondit pas, pas tout de suite. Au lieu de cela, ses fines lèvres entrouvertes plongèrent sur ma poitrine qu’elle savait si sensible. Une attention à laquelle mes tétons réagirent plus que favorablement. Ils se dressaient sous les assauts virevoltants d’une langue qui alternait de manière parfaitement équitable entre mes seins. Quel délice ! Coincée entre son pouce et son majeur, ma pointe que sa bouche diabolique ne pouvait contenter roulait entre ses doigts.
Agrippée à sa longue chevelure noire aux reflets auburn, j’essayais de la diriger, de contrôler ses mouvements, mais ce n’était qu’illusion. C’était mon amante qui menait les débats autant que les ébats. Je n’avais d’autre choix que de me livrer à ses désirs tout en m’abandonnant à mon plaisir.
- Laisse-moi m’occuper de toi Roxy, me murmure Servane après que nous eûmes échangé un langoureux baiser. Je vais te faire ça bien…
S’il y avait bien une chose dont je ne pouvais douter, c’était bien sa capacité à me faire jouir. Ma Basque au caractère de feu savait tout particulièrement comment me transmettre son incandescence. Avec des gestes d’une infinie douceur, elle m’amena dans la position souhaitée : les fesses sur le bord du transat et les pieds en appui sur le sol. Les mains de Servane avançant sur l’intérieur de mes cuisses, ces dernières s’écartèrent sans résister. Mon sexe déjà luisant d’excitation s’exhibait avec fierté à son regard, lui quémandant caresses et autres sucreries.
Nos regards, aussi pétillants l’un que l’autre, ne se quittaient plus. Ils se provoquaient, se narguaient, annonçaient un combat que je savais perdu d’avance me concernant. D’ailleurs, dès le premier assaut je déposai les armes. A peine Servane effleura-t-elle mon clitoris que je m’avouai vaincue. Un simple petit coup de langue me fit fermer les yeux et expier un soupir de bien-être. Un deuxième, plus appuyé, creusa plus profondément mes chairs intimes jusqu’à faire apparaitre l’entrée de mon antre féminin.
Celle qui avait été mon initiatrice dans le milieu libertin, celle qui m’avait appris à canaliser mon envie boulimique de sexe, ne se fit pas prier pour emprunter le chemin ainsi balisé vers mon puits d’amour. Un, deux, puis trois doigts ne pénétrèrent au gré des vas et viens dont mon amante me gratifiait. De temps à autre, histoire de me faire tutoyer d’un peu plus près les étoiles, elle venait me butiner le clitoris, l’aspirer, le vriller. Dardé hors de son écrin de chair, il était pleinement exposé aux sollicitations érotiques de la divine brune.
- Hannn oui putain ! ahanai-je aux portes du septième ciel. Tu… Tu vas me faire jouir !
A peine avais-je terminé ma phrase qu’une boule de plaisir me tordit les reins avant d’exploser dans tout mon être. Sous l’effet de cet orgasme annoncé, je me cambrai, gardai cette posture quelques instants, puis me laissai retomber lourdement sur le mobilier de jardin.
- Je ne me lasserai jamais de te regarder jouir ma chérie, me souffla Servane pendant que je reprenais péniblement mes esprits. Tu es tellement belle et expressive quand tu prends ton pied.
Ma partenaire me couvrait d’autant de mots doux que de baisers qu’elle déposait par nuées sur ma peau scintillante de sueur. La tendresse dont elle faisait preuve contribuait à me maintenir dans un état second, à entretenir ce nuage sur lequel je restais perchée sans vouloir en redescendre. Au point que je dus fournir un énorme effort, mental comme physique, pour me redresser et ainsi envisager de lui rendre au centuple le bonheur qu’elle venait de me procurer.
Mais alors que je réussis péniblement à capter son regard, Servane me rappela d’un simple remuement que ses doigts étaient toujours plantés au fond de ma chatte.
- Reste tranquille Roxy. Je n’en ai pas terminé avec toi, m’avertit-elle avec un sourire pervers au coin des lèvres.
J’étais tellement trempée que le moindre de ses mouvements émettait un clapotis humide rajoutant une pointe de lubricité à une scène déjà puissamment érotique. Elle avança son visage de quelques centimètres avant de laisser un filet de salive s’écouler sur mon sexe. Déjà plus que lubrifiée, mon amante m’indiquait par ce geste où elle voulait en venir et son auriculaire, venu rejoindre ses acolytes, me le confirma.
Les mains placées sous les genoux, je relevai mes jambes tout en les maintenant écartées au maximum. Dans une impudeur totale, je m’offrais sans retenue aux assauts de Servane. Ces gestes, méthodiques et parfaitement maitrisés, me creusaient un peu plus le con. Au point que son pouce s’invita sans souci dans cette danse qui allait me mener à l’extase.
- Haaaaa ouiiii !!! Pousse plus fort ! grognai-je alors que mon assaillante semblait hésiter à achever son œuvre.
Mon sexe offrait encore une ultime résistance quand les phalanges supérieures de cette main diabolique se présentèrent à l’orée de mon vagin. Les doigts de Servane formaient un cône qui, tournoyant sur lui-même, s’échinait à m’écarteler les chairs. L’issue d’un tel traitement était écrite. Elle était même souhaitée. Et dans un dernier effort qui m’arracha un râle caverneux, ma chatte céda sous la pression exercée par cette main que j’aspirai entièrement.
Servane resta un moment immobile, laissant ma matrice s’habituer à cette intrusion massive. J’imagine qu’elle contemplait son œuvre. Sa main entière engloutie par mon ventre et ma vulve qui s’était refermée sur son poignet devaient valoir le coup d’œil. Sauf que pour ma part j’étais déjà haut perchée. Les sons que j’émettais étaient inintelligibles. Mes mots, si tant est que cela en fût, n’avaient aucun sens. La brève douleur que j’avais ressentie au moment où elle avait forcé le passage n’était plus qu’un souvenir fugace. Elle avait laissé la place à un plaisir difficilement descriptible. Il n’était pas violent mais continu, ne semblant jamais vouloir s’interrompre. Enfin, quand je dis qu’il était plutôt soft, c’était avant que cette main ne s’amine.
- Ho oui… Oui… Bouge… Bouge chérie, suppliai-je d’une voix chevrotante.
- Comme ça ?
Servane semblait éprouver un réel plaisir à la délicieuse torture qu’elle me faisait subir. Elle s’amusait à déplier ses doigts pour mieux les écarter avant de les resserrer et fermer le poing.
- A moins que tu préfères comme ça ?
J’aurais volontiers répondu mais plus aucun son ne sortait de ma bouche pourtant grande ouverte. Tel un piston idéalement huilé, mon amante se mit à aller et venir, tout d’abord lentement, puis de plus en plus vite. A moitié consciente, projetée dans un état second par ce poing qui cognait littéralement au fond de ma chatte, je ne perçu même pas les hurlements stridents que j’émis finalement au moment de l’orgasme. Un orgasme avec un « O » majuscule !
Ce fut Servane qui ma raconta, un sourire teinté de fierté accroché à ses lèvres, que tout le sud de la région parisienne avait dû m’entendre lorsque j’avais pris mon pied. De mon côté, si j’avais bien senti l’explosion finale dévaster tout mon être, la suite restait plus que floue. Ma belle Basque s’était retirée de moi sans que je m’en rende compte et nous nous retrouvâmes dans les bras l’une de l’autre comme s’il ne s’était rien passé. Ou presque…
- Dis donc ma puce, me dit Servane en arborant un léger rictus moqueur, je ne me souvenais pas que tu jouais les fontaines.
- Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? fis-je avec étonnement.
Elle m’invita à regarder par terre, sur le côté du transat. Une petite flaque humide se dessinait sur les pierres pourtant chauffées par le soleil.
- C’est moi ça ?!? Je suis désolée, m’excusai-je, persuadée que la violence du plaisir m’avait fait perdre le contrôle de ma vessie.
- T’excuse pas ma belle. Tu n’as pas pissé par terre. Et puis cela avait été le cas, ça n’aurait pas été grave.
- T’es sûre que ce n’est pas de l’urine ?
- Certaine ! confirma-t-elle avec un clin d’œil. Vu que j’en ai pris plein la tronche.
J’avais donc « squirté » comme disent les féministes intégristes pour ne surtout pas avoir à employer le mot « éjaculer ». Une première pour moi ! Mais cela n’allait pas être la dernière. Et même si, contrairement à son homologue de Yellowstone, ses explosions sont loin d’être régulières, mon petit geyser allait devenir presque aussi célèbre.
oooOooo
Juin 2011
Le printemps touchait à sa fin. Il avait fait son œuvre et avait amené avec lui les premières chaleurs. Il avait aussi fait disparaître le surplus de tissu protégeant des frimas hivernaux. Les shorts avaient pris le relai des jeans, les jupes et autres robes avaient remplacé les leggins, quant aux maillots de bains ils commençaient à retrouver leur utilité.
Juges de paix d’une saison qui avait vu les excès de gourmandise se multiplier, ces morceaux de tissus qui ne cachaient pas grand-chose me rendaient folle. Allais-je regretter les marrons glacés de décembre ? Les galettes frangipanes de janvier ou les raclettes arrosées de vin blanc de février ? A moins que ce ne soit les œufs en chocolat de Pâques… Dès la fin du mois d’avril j’étais en général fixée. Le verdict tombait lors de la séance d’essayage annuelle de ma douzaine de bikinis. Un rituel qui décidait de mon humeur pour les jours, voir les semaines qui suivaient.
Sauvée ! Cette année encore je passais le test haut la main. J’étais bonne pour lézarder sur la plage au mois d’août ainsi que pour profiter des célèbres déjeuners au bord de la piscine chez Servane. C’était d’ailleurs pour l’un d’eux que je restais plantée devant mon dressing depuis une bonne dizaine de minutes. Car si j’avais l’embarras du choix, j’avais aussi le choix de l’embarras. Mon indécision allait me mettre en retard. Voyant l’heure tourner, je finis tout de même par jeter mon dévolu sur mon maillot bleu nuit. Légèrement ajouré par quelques points de dentelles, il serait parfaitement mis en valeur par la blancheur saisonnière de ma peau.
Le reste de ma tenue fut beaucoup plus facile à choisir, d’autant que je l’avais déjà préparée la veille au soir. La météo nous promettant un après-midi sans le moindre nuage, il n’était de toute manière pas prévue que ma robe survive à mon arrivée chez Servane. Et si les enfants n’étaient pas à la maison, le maillot de bain que j’avais eu tant de mal à choisir risquait de subir le même sort.
Il était plus que temps que je prenne la route. Piquer une tête dans une piscine privée se mérite et le trajet jusqu’à Monfort l’Amory allait me prendre un moment. Une fois au volant, j’allumai la radio et mis RMC pour écouter les Grandes Gueules. Les trois heures de débats souvent animés sur des sujets aussi divers que variés allaient m’occuper l’esprit, surtout en cas de bouchon. Même si la mauvaise foi et le parti prit des intervenants avait tendance à battre tous les records, l’émission m’amusait autant qu’elle m’énervait.
Arrivée du côté de Versailles, je coupai l’autoradio. L’un des sujets traités m’ayant bien agacée, je préférai me calmer et redescendre dans les tours avant de me retrouver devant Servane. Même si nous sommes les meilleures amies du monde, entre une Serbe à moitié psychopathe et une Basque têtue comme une mule, il suffit parfois d’une simple étincelle pour que la discussion s’enflamme plus que de raison. Et comme je n’allais pas échapper à un interrogatoire en règle sur mes déboires sentimentaux et sur ma misère sexuelle, autant emmagasiner un maximum de zénitude.
J’avais retrouvé un calme olympien au moment de me présenter devant le portail en bois blanc de la propriété de mes amis. Resplendissante, comme toujours, Servane m’attendait de pied ferme et m’invita à me garer dans l’allée principale. Sa tenue plus que minimaliste semblait vouloir indiquer que ses deux fils n’étaient pas dans les parages.
- En gros t’es en train de me dire que j’ai passé trois plombes à choisir un maillot pour rien ? pleurnichai-je devant la nudité affichée de mon hôtesse.
- Si tu préfères avoir des marques de bronzage, libre à toi de le garder ma chérie, réagit-elle avant de me claquer la bise. Comment va ma chieuse adorée sinon ? Toujours en train de se plaindre ?
- Gna gna gna ! Nannnn ! Je suis blanche comme un cachet d’aspirine. A poil !
Je me saisis de mon sac à main qui, comme le veut le cliché, renfermait toute ma vie, et emboitai le pas de Servane. Passage obligé pour rejoindre la terrasse et ultime étape avant ce bain de soleil tant attendu, le salon fut le théâtre de mon effeuillage. Ma belle Basque pour spectatrice, je m’amusai à le pimenter d’une petite danse à la sensualité toute relative.
- Ne commence pas à m’exciter Roxy. La salade va refroidir.
- Tant que ce n’est que la salade…
Les premiers éclats de rire d’une journée s’annonçant particulièrement enjouée résonnèrent dans la pièce. Une fois nue, le contraste entre nos peaux respectives était encore plus flagrant. Non seulement Servane n’avait certainement pas attendu ma venue pour profiter de l’ouverture annuelle de sa piscine, elle aurait eu tort de s’en priver remarquez, mais en plus elle bronzait vite. Une caractéristique partagée par la plupart des « sudistes ». Une autre amie, Sonia, d’origine espagnole, était pareille. A peine un aller-retour sur la plage et la viande était cuite à point.
- Après tu vas me dire que bosser à Pôle Emploi est un dur labeur. En fait tu passes ton temps à te dorer la pilule, la titillai-je en lui faisant remarquer son teint déjà hâlé pour la saison.
- C’est ça d’être cheffe ma chérie. Je donne les ordres depuis mon transat. Un jour ça t’arrivera aussi, tu verras.
- Mouais… En même temps si on comptait sur vous pour faire baisser le chômage, ça se saurait.
- Clair ! Déjà qu’on leur sucre leurs allocs, tu ne voudrais pas qu’on leur trouve du boulot en plus ? embraya Servane qui maniait le sarcasme avec autant d’aisance que moi.
Dès la grande porte fenêtre franchit, une douce sensation de chaleur m’enveloppa. Avec mes lunettes noires pour seul rempart à la caresse du soleil, je restai quelques secondes, immobile, à profiter de ce moment de plénitude.
- Qu’est-ce que tu préfères ma chérie dans ta salade ? Crabe, crevettes ou les deux ? me demanda Servane, m’extirpant ainsi de mon état cotonneux. A moins que tu préfères passer directement au dessert…
Ses derniers mots furent ponctués par un baiser savamment déposé sur mon épaule. Un frisson me parcourut immédiatement l’échine. D’autant qu’il fut suivi par son jumeau qui remontait déjà vers mon cou. Les petits seins fermes de Servane pointaient contre mon dos alors que ses bras m’enlacèrent.
- J’ai envie de toi Roxy, me souffla-t-elle avant d’aspirer le lobe de mon oreille. Tu ne peux pas savoir à quel point.
- Je… Je crois que j’en ai une vague idée.
Après avoir lentement glissé sur mon ventre, ses doigts atteignirent mon pubis glabre.
- Tu t’es faite toute douce pour moi ? s’enquit mon amie et amante.
- Il y a un peu de ça…
- Un peu seulement ?
- Un peu beaucoup, confessai-je finalement en pivotant sur moi-même.
Nous nous retrouvâmes face à face. Les yeux de Servane me fixaient de leur brun profond hypnotique avant que la pointe de sa langue ne tente de se faufiler entre mes lèvres. Jouer avec le piercing ornant mon sein droit lui servit de diversion afin de « forcer » ma bouche à s’ouvrir. D’une infinie douceur, le langoureux baiser qui suivit dura jusqu’à ce qu’un impérieux besoin de respirer nous force à l’interrompre.
Mais alors que j’étais sur le point de prendre, à mon tour, l’initiative d’aller plus avant dans ce rapprochement charnel, mon amante se liquéfia littéralement dans mes bras. Normalement j’aurais mis cette défaillance sur le compte de mon irrésistible charme, sauf qu’elle s’effondra, livide, à mes pieds.
Heureusement, je n’eus pas le temps d’avoir peur. Même si elles me parurent une éternité, la perte de connaissance de mon amie ne dura que quelques secondes.
- Ho ! Servane ?!? Ca va ? m’inquiétai-je en l’aidant à se redresser.
- Ouais… Ca va Roxy…
Chancelante, elle s’appuya sur mon bras pour rejoindre l’un des transats installés au bord de la piscine.
- Je te dirais bien que tu me fais un effet de malade Roxy, mais je crois que c’est plus un coup d’hypoglycémie. Je n’ai pas mangé depuis hier matin.
- Depuis hier matin ? Comment ça se fait ma belle ?
Avant de lui permettre de me répondre, je fis un passage express par le frigo de la cuisine extérieure située à quelques mètres de la terrasse. J’étais certaine d’y trouver une canette de Coca rouge salvatrice. Servane l’engloutie en moins de temps qu’il me fallut pour l’ouvrir, ce qui lui redonna de suite des couleurs rassurantes.
- Des rendez-vous qui s’enchaînent, du coup la pause déjeuner qui saute, m’expliqua-t-elle. Hier soir on s’est grave engueulés avec Chris. J’étais tellement énervée que j’ai été me coucher sans bouffer.
- Et ce matin ?
- Ce matin, réconciliation sur l’oreiller. D’où une dépense physique intense le ventre vide.
- Le ventre vide… Façon de parler, la coupai-je en ricanant.
- C’est ça ! Je ne te fais pas un dessin.
- Ah ben si ! J’en veux un ! Je te rappelle que je suis en manque.
- Je sais, je sais… Laisse-moi manger un morceau et je te promets une farandole de desserts.
- Il y a intérêt ! protestai-je, faisant suite à l’interruption brutale de notre câlin. Parce que, dans mon cas, j’ai bien le droit aux engueulades, mais niveau réconciliations c’est pas ça.
Laissant Servane à son rétablissement, je m’attelai à faire le service. Si la frustration de notre coïtus interruptus m’avait coupé l’appétit, il en était tout autre pour mon adorable Basque qui se refit une santé en dévorant son assiette pourtant bien remplie.
- Je sais que je me répète, mais connaissant ton caractère, je ne comprends pas pourquoi tu continues à supporter ce con, me lança Serve pour faire écho à ma précédente réflexion.
- Souvent je me le demande aussi, soupirai-je. Pour être terre à terre ses parents ont assez de fric pour me permettre de donner à Charlotte tout ce qu’elle veut. C’est ça le plus important.
- Tout ce qu’elle veut sauf un père, m’asséna ma meilleure amie qui faisait des insuffisances affectives et éducatives de Dimitri un argument choc frappant dans le mille à chaque fois.
- C’est peut-être con mais j’ai toujours l’espoir qu’il se réveille, au moins dans ce domaine.
Et de rajouter d’un rire lassé, anticipant ainsi ce qu’elle allait me dire :
- Je sais, il faut que j’arrête de croire au Père Noël.
- Dimitri est une cause perdue. Que ce soit pour Charlotte comme pour toi. Ose me dire que tu l’aimes encore ?
- Ce n’est pas aussi simple que ça, grognai-je, montrant ainsi des premiers signes d’agacement. Dès que je pourrai récupérer tout ce qu’on a de bloqué en Serbie, je verrai les choses autrement, c’est clair.
- Et ça avance dans ce domaine ?
- Papa espère que ça se débloquera l’année prochaine, fis-je en joignant les deux mains et en regardant vers le ciel. Deux ans maxi nous a dit dernièrement l’avocat. Au moins pour l’héritage de maman. Le reste c’est plus compliqué paraît-il.
- Et tu vas attendre tout ce temps avec ton abruti de mec ? relança Servane qui n’en avait pas terminé avec le cadavre encore chaud de Dimitri.
- Je suis une femme délaissée, pas battue. Ce n’est pas non plus le calvaire absolu, tempérai-je en voyant ma voisine monter dans les tours.
- De ce point de vue, je ne m’inquiète pas pour toi Roxy. S’il essayait, c’est lui qui terminerait en pièce détachées à l’hosto. Tu continues le muay thaï ?
- Bien sûr ! m’écriai-je. A défaut de sexe, ça défoule !
Servane tapa dans ses mains en prenant un air blasé :
- Non mais le mec il a une bombe sexuelle dans son pieu et il n’en profite même pas. J’hallucine putain !
- Alors que moi je ne me fais pas prier pour profiter de sa carte bleue, gloussai-je avant de poursuivre plus sérieusement. En fait la vraie question est de savoir pourquoi, lui, reste avec moi ? Vu le peu de temps qu’on passe ensemble et qu’on baise à chaque changement de saison, je ne vois pas ce que je lui apporte à part jouer les boniches. Et encore, même ça…
- Le jour où il découvrira qu’il est cocu, tu pourras filmer sa réaction s’il te plait ? Je suis curieuse de voir sa tronche.
Servane se leva. Elle avait recouvré toute sa tonicité et se dirigea d’un pas décidé vers la cuisine.
- Je vais me faire un thé glacé, t’en veux un ? me proposa-t-elle.
- Avec plaisir.
- Et sinon comment ça se passe avec… Alexandre ? C’est ça ?
- Oui, c’est ça. Ca se passe bien quand on se voit. Mais on se voit rarement, répondis-je avec un certain découragement dans la voix. Le lot de toutes les relations à distance.
- Ca sent encore la pâté ton histoire.
J’étais sur le point de conforter Servane dans sa brillante analyse lorsqu’elle revint avec deux verres de son célèbre Ice Tea fait maison. Assise sur son transat, me faisant face, elle releva ses lunettes de soleil de soleil. Par cette posture, elle m’annonçait que ce qui allait venir revêtait la plus haute importance. Cela me fit sourire.
- Ne te fous pas de ma gueule jeune irrespectueuse, me tança ma complice de toujours tout en essayant de garder son sérieux. Ce que je vais te dire est primordial.
- Pardon… Mea culpa… Je suis toute ouïe !
- T’es chiante ! Tu brises tout mon effet dramatique.
Nous explosâmes de rire, Servane laissant retomber négligemment ses Ray-Ban sur ses yeux bruns. Dépitée par mon attitude désinvolte, elle se lança tout de même dans sa diatribe qui s’avéra, je dus bien le concéder, d’une parfaite clairvoyance :
- Tu n’avances pas car tu es bloquée sur Franck. Parce que tu es une fille bien, tu refuses de l’avouer ouvertement, mais tu rêves que son mariage échoue pour pouvoir tenter ta chance. Tu l’as dans la peau.
Ce fut à mon tour de prendre un air grave. Les mots de mon amie, de ma confidente, furent autant de flèches acérées qui atteignirent toutes leur cible. Elle lisait en moi comme dans un livre ouvert, ce qui lui permettait de me mettre régulièrement face à mes tourments. Ce fut le cas une fois de plus.
- Ce n’est pas un reproche que je te fais, poursuivit-elle, bien au contraire. Tu as raison de t’accrocher à cet espoir si tu es sûre que c’est lui. Perso je te dirais de ne pas attendre et de foncer, mais c’est toi qui vois.
- Si ça doit se faire, ça se fera, philosophai-je en lui coupant la parole. Je reste persuadée que si je devais être la « cause » de son divorce, il n’y aurait rien à construire sur ces ruines. Même si c’est inconsciemment, dans son esprit je serais associée à cet échec.
- Là-dessus, je suis assez d’accord avec toi, acquiesça Servane. En revanche, je refuse de te voir te morfondre en attendant des jours meilleurs. Tu te souviens du forum dont je t’ai parlé la dernière fois ?
- Le site sur lequel tu vas « prospecter » ? Oui, je me souviens. C’est pour les couples candaulistes ?
- Oui… Entre autres…
- Il y aurait des mecs qui se disent candaulistes sans que leurs meufs soient au courant ? Non ?!? m’offusquai-je avec un manque certain de crédibilité. Ne me dites pas que c’n’est pas vrai ?
- Marre-toi ! En attendant tu ne serais pas obligée d’attendre que ton amant daigne quitter sa province pour te prendre un coup de bite !
Certes, le langage employé lors de nos discussions était généralement très libre, mais le naturel avec lequel Servane caractérisa l’intermittence de ma vie sexuelle me scotcha. Elle remarqua mon air ahuri et mes yeux ronds derrière mes verres teintés.
- Quoi ? Tu ne vas pas commencer à faire la prude avec moi ? Pas toi ? se moqua-t-elle. Après on va te créer un profil sur le forum. Tu vas faire un carton ma belle.
- Après quoi ? demandai-je avec une sincère naïveté.
Avant que mon cerveau anesthésié par le chaud soleil du début d’après-midi n’ait eu le loisir de percuter, Servane avait déjà comblé le mètre cinquante qui nous séparait. Venue me rejoindre sur mon transat, elle se lova contre moi.
- Notre dessert ma chérie, me susurra celle qui aspirait à reprendre son rôle d’amante. Après notre dessert…
En guise d’invitation à transformer ses paroles en actes, mes jambes s’ouvrirent tout doucement. Mais Servane n’y répondit pas, pas tout de suite. Au lieu de cela, ses fines lèvres entrouvertes plongèrent sur ma poitrine qu’elle savait si sensible. Une attention à laquelle mes tétons réagirent plus que favorablement. Ils se dressaient sous les assauts virevoltants d’une langue qui alternait de manière parfaitement équitable entre mes seins. Quel délice ! Coincée entre son pouce et son majeur, ma pointe que sa bouche diabolique ne pouvait contenter roulait entre ses doigts.
Agrippée à sa longue chevelure noire aux reflets auburn, j’essayais de la diriger, de contrôler ses mouvements, mais ce n’était qu’illusion. C’était mon amante qui menait les débats autant que les ébats. Je n’avais d’autre choix que de me livrer à ses désirs tout en m’abandonnant à mon plaisir.
- Laisse-moi m’occuper de toi Roxy, me murmure Servane après que nous eûmes échangé un langoureux baiser. Je vais te faire ça bien…
S’il y avait bien une chose dont je ne pouvais douter, c’était bien sa capacité à me faire jouir. Ma Basque au caractère de feu savait tout particulièrement comment me transmettre son incandescence. Avec des gestes d’une infinie douceur, elle m’amena dans la position souhaitée : les fesses sur le bord du transat et les pieds en appui sur le sol. Les mains de Servane avançant sur l’intérieur de mes cuisses, ces dernières s’écartèrent sans résister. Mon sexe déjà luisant d’excitation s’exhibait avec fierté à son regard, lui quémandant caresses et autres sucreries.
Nos regards, aussi pétillants l’un que l’autre, ne se quittaient plus. Ils se provoquaient, se narguaient, annonçaient un combat que je savais perdu d’avance me concernant. D’ailleurs, dès le premier assaut je déposai les armes. A peine Servane effleura-t-elle mon clitoris que je m’avouai vaincue. Un simple petit coup de langue me fit fermer les yeux et expier un soupir de bien-être. Un deuxième, plus appuyé, creusa plus profondément mes chairs intimes jusqu’à faire apparaitre l’entrée de mon antre féminin.
Celle qui avait été mon initiatrice dans le milieu libertin, celle qui m’avait appris à canaliser mon envie boulimique de sexe, ne se fit pas prier pour emprunter le chemin ainsi balisé vers mon puits d’amour. Un, deux, puis trois doigts ne pénétrèrent au gré des vas et viens dont mon amante me gratifiait. De temps à autre, histoire de me faire tutoyer d’un peu plus près les étoiles, elle venait me butiner le clitoris, l’aspirer, le vriller. Dardé hors de son écrin de chair, il était pleinement exposé aux sollicitations érotiques de la divine brune.
- Hannn oui putain ! ahanai-je aux portes du septième ciel. Tu… Tu vas me faire jouir !
A peine avais-je terminé ma phrase qu’une boule de plaisir me tordit les reins avant d’exploser dans tout mon être. Sous l’effet de cet orgasme annoncé, je me cambrai, gardai cette posture quelques instants, puis me laissai retomber lourdement sur le mobilier de jardin.
- Je ne me lasserai jamais de te regarder jouir ma chérie, me souffla Servane pendant que je reprenais péniblement mes esprits. Tu es tellement belle et expressive quand tu prends ton pied.
Ma partenaire me couvrait d’autant de mots doux que de baisers qu’elle déposait par nuées sur ma peau scintillante de sueur. La tendresse dont elle faisait preuve contribuait à me maintenir dans un état second, à entretenir ce nuage sur lequel je restais perchée sans vouloir en redescendre. Au point que je dus fournir un énorme effort, mental comme physique, pour me redresser et ainsi envisager de lui rendre au centuple le bonheur qu’elle venait de me procurer.
Mais alors que je réussis péniblement à capter son regard, Servane me rappela d’un simple remuement que ses doigts étaient toujours plantés au fond de ma chatte.
- Reste tranquille Roxy. Je n’en ai pas terminé avec toi, m’avertit-elle avec un sourire pervers au coin des lèvres.
J’étais tellement trempée que le moindre de ses mouvements émettait un clapotis humide rajoutant une pointe de lubricité à une scène déjà puissamment érotique. Elle avança son visage de quelques centimètres avant de laisser un filet de salive s’écouler sur mon sexe. Déjà plus que lubrifiée, mon amante m’indiquait par ce geste où elle voulait en venir et son auriculaire, venu rejoindre ses acolytes, me le confirma.
Les mains placées sous les genoux, je relevai mes jambes tout en les maintenant écartées au maximum. Dans une impudeur totale, je m’offrais sans retenue aux assauts de Servane. Ces gestes, méthodiques et parfaitement maitrisés, me creusaient un peu plus le con. Au point que son pouce s’invita sans souci dans cette danse qui allait me mener à l’extase.
- Haaaaa ouiiii !!! Pousse plus fort ! grognai-je alors que mon assaillante semblait hésiter à achever son œuvre.
Mon sexe offrait encore une ultime résistance quand les phalanges supérieures de cette main diabolique se présentèrent à l’orée de mon vagin. Les doigts de Servane formaient un cône qui, tournoyant sur lui-même, s’échinait à m’écarteler les chairs. L’issue d’un tel traitement était écrite. Elle était même souhaitée. Et dans un dernier effort qui m’arracha un râle caverneux, ma chatte céda sous la pression exercée par cette main que j’aspirai entièrement.
Servane resta un moment immobile, laissant ma matrice s’habituer à cette intrusion massive. J’imagine qu’elle contemplait son œuvre. Sa main entière engloutie par mon ventre et ma vulve qui s’était refermée sur son poignet devaient valoir le coup d’œil. Sauf que pour ma part j’étais déjà haut perchée. Les sons que j’émettais étaient inintelligibles. Mes mots, si tant est que cela en fût, n’avaient aucun sens. La brève douleur que j’avais ressentie au moment où elle avait forcé le passage n’était plus qu’un souvenir fugace. Elle avait laissé la place à un plaisir difficilement descriptible. Il n’était pas violent mais continu, ne semblant jamais vouloir s’interrompre. Enfin, quand je dis qu’il était plutôt soft, c’était avant que cette main ne s’amine.
- Ho oui… Oui… Bouge… Bouge chérie, suppliai-je d’une voix chevrotante.
- Comme ça ?
Servane semblait éprouver un réel plaisir à la délicieuse torture qu’elle me faisait subir. Elle s’amusait à déplier ses doigts pour mieux les écarter avant de les resserrer et fermer le poing.
- A moins que tu préfères comme ça ?
J’aurais volontiers répondu mais plus aucun son ne sortait de ma bouche pourtant grande ouverte. Tel un piston idéalement huilé, mon amante se mit à aller et venir, tout d’abord lentement, puis de plus en plus vite. A moitié consciente, projetée dans un état second par ce poing qui cognait littéralement au fond de ma chatte, je ne perçu même pas les hurlements stridents que j’émis finalement au moment de l’orgasme. Un orgasme avec un « O » majuscule !
Ce fut Servane qui ma raconta, un sourire teinté de fierté accroché à ses lèvres, que tout le sud de la région parisienne avait dû m’entendre lorsque j’avais pris mon pied. De mon côté, si j’avais bien senti l’explosion finale dévaster tout mon être, la suite restait plus que floue. Ma belle Basque s’était retirée de moi sans que je m’en rende compte et nous nous retrouvâmes dans les bras l’une de l’autre comme s’il ne s’était rien passé. Ou presque…
- Dis donc ma puce, me dit Servane en arborant un léger rictus moqueur, je ne me souvenais pas que tu jouais les fontaines.
- Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? fis-je avec étonnement.
Elle m’invita à regarder par terre, sur le côté du transat. Une petite flaque humide se dessinait sur les pierres pourtant chauffées par le soleil.
- C’est moi ça ?!? Je suis désolée, m’excusai-je, persuadée que la violence du plaisir m’avait fait perdre le contrôle de ma vessie.
- T’excuse pas ma belle. Tu n’as pas pissé par terre. Et puis cela avait été le cas, ça n’aurait pas été grave.
- T’es sûre que ce n’est pas de l’urine ?
- Certaine ! confirma-t-elle avec un clin d’œil. Vu que j’en ai pris plein la tronche.
J’avais donc « squirté » comme disent les féministes intégristes pour ne surtout pas avoir à employer le mot « éjaculer ». Une première pour moi ! Mais cela n’allait pas être la dernière. Et même si, contrairement à son homologue de Yellowstone, ses explosions sont loin d’être régulières, mon petit geyser allait devenir presque aussi célèbre.
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2 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Encore un magnifique récit
Vivement la suite
Vivement la suite
Je ne me lasse pas de tes textes autobiographiques! C'est un régal
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